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Ambiance]
Je regarde d'un air très sceptique le bord de la falaise, un peu ébranlé mais surtout très songeur.
J'avais une navette médivac là, non ? Un gros tas de métal de quatre tonne cinq capable de voler et tout...Mais il faut bien que je me rende à l'évidence, à la place de ma navette, il y'a un gros morceau de falaise manquant et un panache de fumée noire qui s'élève du trou.
De là, mes neurones, quoique récalcitrante, me font commencer à envisager la possibilité que je me sois garé au mauvais endroit.
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Fais chier, bordel ! Jure-je en activant mon unité de communication.
Matt, tu me reçois ? Tente-je, un vague espoir que la communication passe malgré la distance et malgré que le relai radio de ma navette soit probablement dans les choux.
Mais la volée de parasites que je reçois dans les oreilles à la place me fait comprendre que ce n'est pas mon jour.
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Matt ? Tu m'entends ? Bordel ! Swann ? Miss Hanson ?Rien à faire, la bon Dieu de communication refuse de passer. Je referme le canal assez abruptement à cause de mon agacement.
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Bon, puisque me réponse c'est du vent, il va falloir impro...- Mais tu vas me lâcher, à la fin ?! Hurle alors une voix féminine.
Je me retourne, tous sens aux aguets pour trouver la source de ce cri et voit alors débouler une jeune fille aux cheveux roux flamboyant plus loin sur ligne de crête. Celle-ci s'engage à bride abattue dans la pente et je la regarde faire en songeant que c'est loin d'être l'idée du siècle.
Gaffe, si tu continues tu vas...Ce que je soupçonnais arrive bien plus vite que je ne le croyais et la gamine part cul par-dessus tête, déboulant la pente à grands renforts de cris et de roulades plus ou moins bien exécutées.
Je grimace en songeant que ça doit faire mal, mais à peine ais-je songé cela qu'une créature horrible, un énorme monstre hideux me faisant penser à un croisement dément entre une hyène et un paresseux, surgit dans le sillage de la gamine et la poursuit sans ralentir.
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Bordel ! Ça, ça sent pas bon ! Jure-je à mi-vois en saisissant le levier d'armement de mon fusil gauss.
D'un geste sec, je le tire en arrière pour contrôler que j'ai bien une cartouche engagée dans la chambre d'armement de mon fusil, puis lâche la culasse qui revient en place avec un claquement sec. D'un doigt, je lève la sécurité sur mon arme et me précipite à mon tour à la poursuite du duo qui semble ne pas m'avoir remarqué.
J'ai un léger avantage, je suis engoncé dans
mon armure de marines qui pèse près d'une demi-tonne de blindage et d’exosquelette augmentant ma force et mon endurance. Je pars en sprint à la poursuite de la bête qui semble ne pas vouloir lâcher sa proie d'une semelle.
Je m'engage à mon tour dans le talus, m'obligeant à ralentir pour ne pas le terminer sur les fesses.
... MAIS QU'EST-CE QUE J'M'EN BALANCE ! JE SUIS DANS UNE ARMURE EN TITANE-TUNGSTÈNE ET LA FILLE RISQUE SA PEAU !Laissant de côté toute dignité, je saute le cul en avant dans le talus, me stabilisant d'une main tout en glissant la pente et en tenant mon fusil de l'autre main.
ALLEZ ! PLUS VITE COCHONNERIE D'TRUC !Un énorme grognement plus bas me permet de repérer la créature qui s'est immobilisée au dessus de la pauvre gamine. D'un geste brutal, la créature tente de la faucher, mais elle a de suffisamment bons réflexes pour esquiver le coup. Par contre elle semble ne pas parvenir à se relever et se recroqueville en position foeutale.
HA NON ! IL EST TROP TÔT POUR ABANDONNER !Arrivant au bas de la pente, je me réceptionne comme je peux et ouvre mon casque pour pousser une bonne gueulante.
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HEY ! TRONCHE DE MACAQUE ! Hurle-je en braquant mon fusil gauss.
La créature tourne la tête au moment où je luis largue une rafale courte de trois plombs de calibre 50. Mon arme rugis comme un fauve déchaîné et rue contre mon gantelet d'armure tandis que les projectiles de gros calibre pénètrent dans le flanc du monstre, arrachant de gros morceaux de chair dans des éclaboussures écarlates et le faisant gueuler de douleur, mais sans parvenir à le mettre à terre.
Okay, maintenant j'ai ton attention connard, Songe-je en faisant sortir
la baïonnette de mon fusil d'une pression sur le manche.
J'ignore pour combien de temps encore je suis ici. Aussi essais-je de ne pas gâcher mes munitions. Remarquant que la petite demoiselle a relevé la tête, je me tourne vers
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DÉGAGE DE LÀ PETITE ! T'OCCUPE PAS D'MOI, J'TE COUVRE ! Crie-je à son intention alors que la créature de détourne d'elle et, à ma grande surprise, me charge malgré ses blessures.
Je pousse un juron en faisant un pas de côté pour esquiver l'assaut. Les griffes de la créature soulèvent quelques étincelles en ripant sur mon armure mais ont l'avantage de m'exposer son autre flanc.
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BOUFFE ÇA ! Hurle-je en lui enfonçant la lame de quarante centimètres de long dans l'abdomen.
Emportée par son élan, la créature s'ouvre elle-même une entaille qui fait un bon deux-tiers de sa propre longueur, répandant ses entrailles dans son sillage. Je grimace à ce spectacle peu ragoûtant, mais cette fois la créature s'effondre, poussant de longs gémissements d'agonie.
Pris de pitié. Je m'avance précautionneusement vers sa tête, évitant les pattes griffues de la créature.
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Désolé machin, c'tait rien d'personnel. T'a joué et t'as perdu. Lui dis-je d'un ton neutre en pointant ma baïonnette vers sa tête.
Merci pour la partie...J'enfonce la lame d'un coup sec, achevant la bête pour qu'elle ne souffre plus. Puis fait rentrer la baïonnette d'une pression.
Bon, ça n'résoud toujours pas mon problème de transport, songe-je en m'éloignant.
Il me semble oublier un truc... Merde ! La gamine !Je fais demi-tours en me morigénant d'être aussi tête en l'air pour retourner voir si la petite demoiselle va bien.