Que le désert accueil sa fureur !
Il n'était pas rare qu'ils se cachent entre ces roches ! Coincé dans un amas de pierre, souvent bancal et dont l'épaisseur de leur corps maintenait un équilibre incertain. C'était donc tout naturellement que lorsque le talon imprudent du Saif heurta cette structure que la bête en jailli pour le mordre.
Ses crocs venimeux se plantèrent dans sa cheville, traversant le cuir épais de ses bottes et sa chair pour injecté le poison directement dans son sang.
Le gigantesque sabre du Saif siffla et trancha la tête de son adversaire, faisant de son corps une dépouille molle et sanguinolente. L'adrénaline lui avait épargné la douleur de la blessure, mais la brûlure mortelle du venin le sorti de sa fureur. Il se retourna, observant le cobra qui extirpait les pointes de sa chair pour se redresser, comme le faisait tout serpent en posture d'attaque. Les yeux dorés du serpent inondèrent le regard déjà brumeux du guerrier... identique en tout point ! Cette même cruelle fureur animait dans leur regard, une intense volonté d'exterminer ce qui se dressait devant sois. Et le cobra écarta sa collerette, prenant toute son ampleur... dansant lentement de gauche à droite, sur le point d'attaquer à nouveau. Il aurait été aisé de trancher ce vil reptile, mais Al Saif préféra reculé d'un pas. Il chercha à en entamer un second mais perdit l'équilibre sur le cadavre d'un inconnu et tomba sur ses fesses, lâchant son sabre et laissant sa tête partir en arrière, l’entraînant sur le dos.
- Al Saif est tombé ! Vite guerrier, Al Saif est tombé...
Des bruits de pas qui se précipitait, le sable qui grinçait sous le poids des hommes pour s'envoler avec légerté dans leur sillage. Le ciel bleu... et ce soleil implacable ! Voilà ce qui aurait dû annoncer la fin d'une vie. La fin du Saif, le sabre cruelle du désert. Fléau des montagnes limitrophe de l'Ouest. Simple voleur devenu chef d'une bande de pillard. La bande devient une armée dont il devient à son tour le capitaine... capitaine qui fonda une ville, sur les ruines d'une vieille citadelle... villa qui fit de lui, un roi !
Et c'est dans cette ville, qui accueillit sa chute comme un drame... cette ville qui pleurait son roi présumé déjà mort. C'est dans Kasr-Al-Alafa qu'on l'emmena à la hâte.
Les plus grands guérisseurs furent appelés, on déshabilla son corps pour constater avec effroi de la nature de sa chute. On nettoya la plaie, on épongea son front et l'on le laissa entre les mains des dieux...
Partout en ville on répétait « Al Saif est mort... Mordu par un fléau plus grand que lui » « Al saif est mort, terrassé par le venin du serpent » ...
Tout n'était que forme dansante, tel de vils serpents qui l'encerclaient. Il avait chaud, il était nu dans un désert de sable noir, et sous ses pieds le sable se déplaçait, de la même manière que lorsqu'un serpent dissimulé s'y glissait. Al Saif releva ses chevilles dans la crainte, craignant qu'ils ne le mordent. Mais aucun homme ne pouvaient allé au delà de la vitesse du serpent... Trop fulgurant, trop précises, net et incisives. A l'image de son propre art du combat... Des crocs se plantèrent dans ses chevilles, il hurla avant de tomber à genoux, et ce même cobra se dressa devant lui. Prenant une ampleur surnaturelle... ses petits yeux dorés inondèrent à nouveaux le regard du guerrier. La collerette jusqu'ici assez sombre se gorgea de couleur vive et apaisante. Le regard resta autoritaire et cruelle mais la nature de son hostilité ne lui semblait plus destinée.
Al Saif était un homme superstitieux, accordant aux dieux bon nombre de ses victoires, les remerciant de l'avoir mené où il était aujourd'hui. Il priait régulièrement bon nombre d'entre eux, les craignant et les respectant à sa manière. Aussi, le lien fut vite fait... Astar, le punissant de quelques choses !?
- Astar... - Silencccce !
Tu es Al Saif. Sabre cruelle du désert... a présent Sabre vengeur des dieux !
Tu m'honoreras de tes victoires et de ta violence ! Toi qui est resté fidèle parmi les hommes. Le Cobra prit encore plus d'ampleur, grandissant sans cesse et étincelant de mille feu. Ci bien qu'il ne voyait plus que lui dans ce désert de sable noir.
D'autre serpent s'enroulèrent autour de ses bras, de ses jambes, grouillant lentement sur sa peau nue et suante.
- Tu n'enfanteras plus la vie, tu n'enfanteras que douleur et destruction. Tu ferais payer aux infidèles leur abandon des anciennes croyances...
Tu mèneras tes chiens par delà l'horizon pour accomplir ma volonté...
Tu seras l'instrument de notre retour, de notre vengeance, et tu libéreras notre puissance entravé par l'inintérêt des tiens. Le cobra changea de forme, son corps resta long et sinueux, mais sa large tête se transforma en une ravissante créature humanoïde. Sa peau était comme du cuir tanné, croquante sous les dents qu'on désirait y planter. Une poitrine merveilleuse et anormalement bien maintenue... et des yeux, aussi perçant et puissant que le soleil de midi. Si fort qu'Al Saif aurait aimé détourner le regard, mais quelque chose d'invisible le forçait à la contempler dans son horrible beauté. Une beauté froide et mortelle. Astar, déesse des serpents et du chaos.
Le corps de celle-ci se colla à son torse, elle enroula délicatement l'une de ses nombreuses paires de bras autour de son cou et serra sa tête contre son sein.
- Ce venin à présent dans tes veines et le cadeau de ta déesse... à la mort tu survivras pour n'en être que plus puissant ! Ton sabre sera un fléau plus fort encore que ce que tu n'auras jamais été. Soit le venin de ma colère, et mord le monde qui me souille de son ignorance.
A présent Saif, va, survie, réveil toi et Honore moi. Elle plongea à nouveau son regard dans le siens avant de l'embrasser... Mais sa langue n'était qu'un serpent gluant qui se plongea bien trop profondément dans sa gorge. Gonflant sans cesse, jusqu'à l'étouffer, le forçant à tousser, a chercher à recracher ce corps étranger enfoncé en lui.
Il hurla, se réveillant de ce si étrange rêve. Al Saif ouvrit les yeux et vomit une immonde liquide noir sur le côté, tombant par la même occasion du lit dans lequel on l'avait jeté, le laissant mourir lentement.
Le guerrier revenu de la mort était tremblant, mordu par la fièvre d'un corps qui luttait pour survivre... il avait vaincu le poison, se redressant lentement et péniblement. Était ce là une folie d'un corps divaguant ou la réalité froide et cruelle des dieux. Son regard se leva vers le ciel qu'il pouvait apercevoir par la fenêtre.
- Et votre volonté sera faites ! Déesse Astar... S'en suivi d'énorme festivité, on loua la survie du roi Saif ! Le puissant fléau invincible, et on remercia Astar de lui avoir accordé sa miséricorde. Les anciens rites toujours vivaces furent renforcés et devinrent une obligation passible de la peine de mort. Le serpent ne fut plus jamais chassé et on le vénéra comme l'animal sacré qu'il devait être.
Al Saif poussa même le fanatisme encore plus loin, s'entourant d'une élite guerrière préalablement mordu par l'un des cobras qui lui avaient permis de rencontrer la déesse. Ceux qui survivaient étaient alors considérés comme des élus de la déesse, né pour la servir jusqu'à la mort. Mort qu'ils avaient vaincu une première fois grâce à elle... on les nommait Al-haras-nin-sorban, la garde du serpent. Et cette entitée sacré devient le fer de lance de l'armée fanatique du Saif. Ils accédèrent aux privilèges des nobles et étaient vénérés comme des créatures divines.
Kasr-Al-Alafa était une ville de piètre importance, bâtie sur les ruines d'une ancienne citadelle au nord de Athi, trouvé par Al Saif lorsqu'il était encore le vulgaire chef d'une grosse bande de brigand armée. Avec ceux-ci il s'y installa. Progressivement les prises de guerre n'étaient plus violés et revendues, mais gardé captive et progressivement intégrés à la communauté. On se mit à enfanter, à vivre comme une ville et une organisation communautaire se mit doucement en place. Si bien que les parias de la société, les fugitives, les familles en disgrâces vinrent s'y installer pour former une gigantesque soupe de culture et d'origine. Et aujourd'hui la ville était devenue un lieu saint virant au fanatisme maladive envers Astar. On repeint les grandes murailles en ruine, on fit flotter des étendards aux images de serpent grimaçant.
Al Saif avait la dévotion de son peuple, et ses guerriers s'amassèrent encore et toujours. Était ce par crainte ou par fanatisme ? Il ne s'en souciait guère, car seul lui importait le plaisir de sa déesse qu'il honorait de chacun de ses massacres et de chacune de ses victoires. Il avait rapidement coupé toutes les voies commerciales de la région, inquiétant les villes plus importantes que la sienne. Son nom jusque la cantonné aux régions de l'Ouest dans lesquelles il sévissait calmement, atteint même le Hout qui murmura dans les couloirs du palais. « Al Saif, la vengeance divine arrivera bientôt » « Prend garde jeune garçon, si tu n'honores pas les dieux, Al Saif viendra te mordre dans ton sommeil » « Al Saif, l'homme à la tête de serpent, ses guerriers siffles pour lui parler » autant de ragot déformé qui l'annoncèrent dans un vent de terreur.
Bien plus qu'un un homme, un guerrier mue par les dieux.
Al Saif est un homme de taille modeste, plus trapu que haut. Ses larges épaules et sa panse bien remplie lui donne un air imposant et lourd. Mais les pas de ses bottes sur le sable sont ceux d'un montagnard endurci plus habille qu'il n'y parait. Il s’enveloppe dans plusieurs drapés de couleurs vives, associant différente teinte de rouge et de bleu. Nul armure pour ce guerrier qui se nargue d'être intouchable, et qui vante la rapidité de son sabre sur les champs de bataille. Et il n'y a pas à dire, tel un derviche tranchant, ce bretteur n'a rien à envier à personne dans son art de manié le sabre. Si bien qu'il s'est fait forger un gigantesque sabre alliant puissance et legerté, rendant son art du combat aussi proche qu'il est possible de la perfection. Juste milieu entre vitesse, force et allonge.
Il cache sa chevelure hirsute sous un turban assez épais et fait de même avec sa barbe, la dissimulant sous un masque de métal, histoire d'imprimer dans le cœur de ses ennemis l'image d'un djin impitoyable, afin de surpasser son image de simple mortel.
Depuis cette nuit révélatrice, le corps du Saif changea sensiblement. Son corps se raffermie, il perdit un peu de poids sans pouvoir le reprendre. Sa peau s’assécha pour se gercer par endroit et l'ancienne blessure à sa cheville ne cicatrisa jamais. Devenu noir comme une gangrène, il chéri cette marque comme le symbole de sa dévotion aveugle envers sa déesse. A tel point que son regard est devenu celui d'un serpent, c'est pupilles se sont allongées pour devenir des traits et lorsqu'il combat dans le sable du désert une aura maléfique s'en émane. Plongeant bien souvent ses ennemis les plus superstitieux dans une panique total, les forçant tout simplement à fuir sans croiser le fer.
L'homme est fait du même acier que son sabre. Il est froid, dur et autoritaire. Se montrant intransigeant avec l'échec ou l'erreur. On le dit même cruelle et sadique tant son courroux se montre soudain et violent, et tant il prend plaisir à écraser ceux qu'ils méprisent ou qui l'ont déçu.
Al Saif est le genre d'homme qu'il n'est même pas bon d'avoir pour ami... ce genre d'homme qui n'a aucune valeur autre que de parvenir à ses fins, et ce par tout les moyens, vendant et tuant père et mère si il le fallait. Seul disposent d'une certaine forme de compassion, ses douze épouses, qu'il ne chéri pas mais qu'il apprécie assez pour les punir à coup de ceinturon plutôt qu'à coup de sabre. En réalité à par sa déesse et ses enfants les serpents, tous doivent craindre sa cruauté et sa fureur. Son fanatisme n'a rien arrangé à cela, et il répète souvent devoir purifier le sang des infidèles dans le sable du désert. Accordant une rapide prière Valafor avant de rependre la souillure impie.
La mort est un sifflement dans le désert.
L'armée du Saif est à son image, grande, imposante et impitoyable.
Son élite guerrière est importante mais les haras-nin-sorban n'étaient qu'une infime partie de sa troupe. On les reconnaît facilement à leur vêtement vert et rouge, surmonté d'un masque d'or finement travaillé à l'image d'un serpent qui tire la langue. Une coiffe de la même couleur que les vêtements vient rehausser en peu plus leur
silhouette déjà inquiétante. L'essentiel de son armée est donc constitué d'un mélange de brigand, de malfrat, de paysan ou de soldat déserteur qui l'ont rejoint en échange d'une liberté total et d'argent facilement acquis lors des pillages. Ces guerriers sont moins compétents que son élite mais se montre efficaces, et bien que leur loyauté est mue par autre chose que le fanatisme, ils embrassent la voie des dieux avec dévotion. Vient ensuite une autre partie importante de sa troupe,
des esclaves noirs issues des rapts dans les royaumes du sud. Capturé et ramené par bateau, ils sont acheté une poignée de pain. Leur force et leur endurance bon marché est très utile dans les armées de piétaille du Saif qui les envoies en avant de se troupe pour encaisser les charges et les flèches ennemis.
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je vous invite à lire le complément de script d'où est issu mon personnage :
قراءة جيدة