Depuis son trône, la créature regardait de multiples écrans rapprochés, et poussa un rire gras et sale en voyant les tentacules gélatineux d’un gladiateur s’enfoncer dans la bouche d’un autre, avant que des pointes tranchantes ne jaillissent du tentacule, transperçant depuis l’intérieur la tête du gladiateur. On vit les pointes jaillir de l’intérieur de son crâne, puis se retirer rapidement. La créature gélatineuse, venant d’une planète aquatique, retira son bras gélatineux, et son ennemi tomba sur le sol, ses yeux crevés, du sang et des morceaux de cervelles jaillissant de ses multiples plaies.
Bazzaam le Hutt était bien loin de Nar Shaddaa, bien loin de sa planète natale, mais il se régalait. Les Hutts étaient organisés par un système tribal, clanique. Chaque clan hutt s’appelait «
Kajidic », et Bazzaam dirigeait le sien. Il siégeait au Grand Conseil Hutt, représentant chaque Kajidic. Bazzaam avait choisi de sortir de la galaxie, ce qui était possible depuis l’invasion de leur Galaxie par les Yuuzhan Vong il y a maintenant un siècle. Bazzaam recherchait des partenaires commerciaux potentiels, et, dans sa galaxie d’origine, son clan était associé à Dark Krayt. Krayt était né sur Tatooine, et, après la mort de Jabba le Hutt, la planète désertique avait fait l’objet de multiples guerres d’influence entre les Hutt. Bazzaam avait réussi à s’instaurer, et avait bien connu le père de Krayt, Sharad Hett, qui avait été un Tusken Jedi. Bazzaam avait soutenu Dark Krayt dans ses projets visant à restaurer un nouvel Empire sith, et, quand il avait appris qu’une Twi’lek avait agressé Ladim, un partenaire commercial, Bazzaam s’y était intéressé. Il avait reconnu Dark Talon, l’un des poulains de Dark Krayt, qui avait trahi ce dernier il y a bien longtemps en choisissant de partir, et Bazaam avait œuvré pour qu’elle se batte.
Le Hutt aimait bien ce genre de spectacles, et il avait également œuvré pour que des arènes de ce genre ouvrent à Tatooine, et que la planète ne se contente pas que de simples courses de pods. Autour de lui, ses esclaves soupiraient et gémissaient, sa longue queue gluante caressant l’échine d’une esclave nichée contre elle, tandis qu’un autre lui servait continuellement à manger, la bave de Bazzaam jaillissant à chaque fois qu’il poussait des rires gras en voyant des éviscérations.
Dans l’arène, la partie s’organisait entre le contrôle de la zone du milieu et les attaques périphériques. Plusieurs individus avaient réussi à en prendre possession, s’emparant d’armes situées là. Il n’y avait essentiellement que des armes préhistoriques, et plusieurs archers balançaient de redoutables tirs depuis les murs, tandis que d’autres, équipés d’épées et de lances, pourfendaient les extra-terrestres cherchant à rentrer.
«
Conservez la position ! aboyait l’un des gladiateurs.
-
Nous ne les laisserons pas entrer ! »
Talon vit un autre ennemi l’attaquer, disposant de quatre bras. Il bondit en hauteur, et abattit ses deux poings à côté d’elle, tandis qu’une longue langue fourchue jaillit de son corps. La Sith sauta sur le côté, mais une main attrapa son
lekku, la faisant gémir. Elle se reçut un coup de genou dans le ventre, puis sentit les deux bras proéminents du monstre enlacer son dos, venant plaquer son corps contre le sien.
«
Haaaa !! -
Huhu... J’ai violé plus d’une centaine de femmes dans plus de quinze secteurs différents, avant de les broyer à mort... Je suis heureux de pouvoir continuer à m’amuser. »
Sa poigne était solide, et, effectivement, le monstre pouvait sans problème lui broyer les os. Talon serra les dents, et sentit alors la longue langue baveuse du monstre caresser sa joue.
«
Délicieuse... »
Dans le dos de la créature, des tentacules jaillirent, venant s’enrouler autour des jambes de la Sith, remontant vers ses parties intimes. Cette dernière gémit à nouveau, puis se concentra, et tendit la main. Immédiatement, le monstre sentit comme un étau autour de sa gorge, et poussa un soupir, écarquillant les yeux. Talon se concentrait, et sentait la pression du monstre se relâcher. Elle retourna sur le sol, et laissa la main tendue vers lui. La créature tomba à genoux, portant vainement les mains à sa gorge, sa langue pendant hors de son corps, ses yeux écarquillés en quête d’une source de respiration. Il s’agitait nerveusement, et Talon le laissa s’étouffer pendant quelques secondes. Sur sa gauche, elle entendit alors des bruits rapides. Un homme se ruait vers elle, avec de longues griffes à la place des doigts. Elle tendit son autre main, et envoya une onde de Force le repousser alors qu’il bondissait en l’air. Le choc envoya la créature rebondir à plusieurs reprises sur le sol, et elle se retourna vers lui. Le monstre tentaculaire aux quatre bras était mort, et celui avec les longues griffes se redressa, un sourire hideux sur le visage. Sa gueule présentait plusieurs rangées de dents tranchantes.
«
Laisse-moi te croquer un bout, joli cœur... Ton sang a l’air délicieux. »
Talon fronça lentement les sourcils. Le tuer était possible, mais cet être semblait avoir des pensées primitives... Une créature facile à manipuler. Le monstre courut droit vers elle, et elle l’évita en bondissant sur le côté, puis tendit sa main vers lui.
«
Je suis ta Reine. M’attaquer est un sacrilège que tu te refuses à faire. -
Tu es ma Reine, répondit pensivement la créature, en clignant des yeux.
Je mourrais pour toi, ma Reine... -
Protège ta Reine, mange ceux qui l’attaqueront, et meurs pour elle s’il le faut. -
Je tuerais pour ma Reine, et je mourrais avec fierté au combat pour elle ! »
Talon rompit l’enchantement, puis se retourna. À ce moment, d’énormes statues de pierre jaillirent du sol, apportant avec elles de précieuses armes, notamment pour prendre les ruines au centre. Talon vit ainsi, à quelques mètres d’elle, une hallebarde à double lame, longue et redoutable. En tant qu’épéiste, elle savait manipuler les armes blanches, notamment les armes d’hest, et tendit la main. La hellebarde remua et fila se loger dans le creux de sa main, tandis que le monstre aux longues griffes attaqua un gladiateur à la jugulaire, faisant couler son sang. Le monstre bondit ensuite sur un autre, et planta ses griffes dans son torse, déchiquetant sa peau, s’attaquant à ses muscles.
Dans son dos, un lancier tenta de l’attaquer, mais le dos du monstre se recouvrit alors d’épines, comme un hérisson... Et il lança plusieurs pointes acérées, venant transpercer l’ennemi. Talon se renseigna davantage sur l’esprit du monstre. Il s’appelait Shakaar, et venait d’une lune d’une planète gazeuse, où son peuple avait été traqué par des soldats. Une colonie spatiale implantée par l’une des grandes firmes spatiales, probablement pour exploiter les ressources de la planète. Shakaar était un guerrier se battant pour sa Ruche, et avait été capturé.
La redoutable créature affronta un autre ennemi, et planta ses crocs dans sa jambe, en arrachant un morceau. Par-delà les projections d’hémoglobine, Talon vit un bout d’os, et le monstre planta ensuite ses dents dans l’estomac du gladiateur. Il poussa des hurlements de douleur, tandis que le monstre se nourrissait, avalant une partie de son intestin, puis s’écarta. Sa gueule était en sang.
«
Nul ne touchera à ma Reine !! Raaahh !! »
Shakaar bondit à nouveau, mais une main s’écrabouilla sur sa gorge, et la broya en quelques secondes. Le monstre désarticulé tomba au sol, tandis que Talon vit le responsable de sa mort :
un immense Orc à la peau grisâtre, faisant bien plusieurs centaines de kilos de muscles, et plus de deux mètres de haut. Talon fit tournoyer sa hallebarde, et l’Orc s’avança lentement, ses yeux semblant lancer des éclairs. Talon tendit à nouveau sa main vers lui.
«
Aide-moi, et tu retrouveras ton maître... -
Bosso n’a pas d’autre maître que Bosso ! Bosso se bat pour le Chaos et la Mort ! »
La Sith se pinça les lèvres. L’Orc courut vers elle, et elle bondit sur le côté, puis tournoya avec sa hallebarde, l’atteignant sur le flanc. L’Orc rugit de douleur, son sang venant décorer la hallebarde, mais il en fallait plus pour l’arrêter. Son pied se tendit vers Talon, et frappa le centre de la hallebarde, repoussant la femme. La Sith fléchit les genoux, puis bondit en hauteur, filant au-dessus de Bosso, et lui cisailla le dos et les deux jambes d’un coup circulaire. Bosso fléchit le genou, et Talon, sans attendre plus longtemps, planta sa lame dans le dos du monstre, transperçant sa peau solide.
«
Pauvre fou... »
Bosso gémit faiblement, du sang ruisselant de sa plaie. Il était en position assise, la tête penchée vers le bas, et satisfait... Car il était mort au combat. Talon ne pouvait pas le savoir, mais, en quelques secondes, elle venait de tuer un habitué des Arènes de Maxxoor. Bosso s’était même volontairement inscrit à ces compétitions, car elles lui permettaient de faire ce pour quoi il était né : se battre, et tuer. Il était mort de la plus belle des manières, de son point de vue.
Et, pendant ce temps, les cadavres continuaient de s’empiler.