Aokigahara [Pendulum]

« Besoin d’aide… ZZZZRRRRR… Urgent… ZZRRRRRRR… Aokigahara… ZZZZZZZZZZZZZZRRRRRRRRR… Sotoro, l’auberge, je… ZZZZZZZRRRRRR… »

La voiture de Lara filait à bride abattue le long d’une portion d’autoroute, en voyant au loin l’impressionnant Mont Fuji. Elle avait roulé toute la nuit, et le soleil était paresseusement en train de se lever, ce qui faisait qu’elle croisait surtout des routiers, ou quelques touristes très matinaux. Ils affluaient vers le Mont Fuji, qui était au Japon ce que la Tour Eiffel était à la France. Une magnifique montagne se dressant fièrement dans le ciel, au milieu de cinq épais lacs formant comme des mers intérieures, et d’une épaisse forêt. Avec son sommet enneigé, et cette symétrie qui semblait presque parfaite, le volcan endormi attirait continuellement d’innombrables visiteurs... Mais il n’était pas la cible de Lara.

Aokigahara... Elle était aussi connue au Japon sous le terme « Jukai », qui signifiait « mer d’arbres ». Une autre expression désignait toutefois la forêt d’Aokigahara : « la forêt des suicides ». La littérature décrivant cet endroit était des plus morbides, comme Lara avait pu s’en rendre compte après une brève recherche sur Internet. En 1993, Wataru Tsurumi avait par exemple écrit un livre qui avait fait polémique, « The Complete Manual Of Suicide ». Ce livre, qui ne pouvait sortir que dans un pays comme le Japon, avait suscité à l’époque une controverse dans le pays, entre ceux considérant que ce livre était immoral, et ceux estimant qu’il permettait d’avoir une approche scientifique du suicide, et de pouvoir lever un voile sur un tabou de la société japonaise : le fait que le pays abritait le plus fort taux de suicides du monde entier. Sans rentrer dans le débat, ce livre avait retenu l’attention de Lara, car il décrivait Aokigahara comme le lieu parfait pour se suicider. Continuant ses recherches, surfant sur le Net et sur les forums de discussion, elle avait appris qu’Aokigahara était une sorte d’endroit hanté, un lieu maudit, réputé ensorcelé par les Japonais. Le Japon avait toujours abrité une forte dose de superstition, et Jukai en faisait partie. Certains internauters publiaient des photos d’eux dans la forêt, comme pour attester qu’ils y avaient survécu.

De manière plus glauque, la forêt abritait effectivement un fort taux de suicides, et elle était si vaste que les autorités publiques ne trouvaient pas rapidement les corps. On trouvait donc, sur le Net, des photos de personnes pendues à des arbres, et qui s’étaient décomposés sur place. Si certains criaient aux fakes, d’autres soutenaient que ce spectacle pouvait arriver àJukai. La police ne retirait les cadavres qu’une fois par an, ou quand un randonneur tombait sur eux. Pour en rajouter au charme, la forêt était si épaisse que les communications avaient du mal à passer, et ce d’autant plus que le Mont Fuji se trouvait à côté. Quantité de rumeurs filaient sur cette grande forêt, et son histoire était également assez exceptionnelle. Aokigahara était une forêt maléfique, qui avait poussé sur une éruption volcanique. Elle n’avait que 1 200 ans, car, durant le neuvième siècle, le Mont Fuji avait été en éruption. La forêt avait ensuite poussé sur les anciennes coulées volcaniques, ce qui, évidemment, donnait lieu à quantité de fantasmes et de légendes sur d’anciens trésors engloutis par la lave, et qui avaient ensorcelé la forêt.

*Je ne crois pas aux légendes...*

Lara avait exploré le monde, elle avait visité tous les continents, s’était perdue dans les profondeurs des océans, dans les jungles sudaméricaines, dans le désert africain, dans les montagnes de l’Eurasie... Elle avait vu tous les endroits les plus dangereux du monde, et elle avait vu à quel point la superstition était une arme impressionnante. Des phénomènes surnaturels, elle en avait vu, oui, mais rien qui ne soit lié aux légendes et au folklore local... Le folklore local restait tout simplement le folklore local. Pour elle, Jukai était la Roswell japonaise. Un lieu fait de fantasmes, que les autochtones encourageaient, afin d’attirer à eux des touristes, et pouvoir profiter de la soif de sensationnels des gens pour pouvoir remplir leurs caisses.

Nathan avait eu une piste sur un ancien trésor, une relique ayant appartenu à l’Empereur Kanmu, connu pour avoir un grand nombre d’épouses, et pour être le dernier Empereur de la lignée des Nara. Les Nara s’étaient inspirés des Chinois, dans le but de créer un système politique fort, un pouvoir central. Nathan était sur la piste d’une relique chinoise qui, d’après ce qu’il savait, avait été offerte aux Japonais de cette époque. Il était donc parti vers Nara-shi afin de consulter les archives locales, et, pour une raison que Lara ne s’expliquait pas encore, son périple l’avait conduit à Aokigahara.

Dans sa voiture, elle réécoutait le message de l’homme, tout en bifurquant sur une sortie d’autoroute, rejoignant des routes plus petites, et, pour le coup, désertes. Quelques panneaux discrets indiquaient la destination vers Aokigahara, mais il n’y avait quasiment personne, et quasiment aucune maison. Elle ralentit légèrement. Nathan ne l’aurait jamais appelé à l’aide sans raison, et il avait mentionné Sotoro.

Sotoro était un village se situant au cœur de cette vaste forêt. C’était un village essentiellement composé de bûcherons, bâti près d’un lac avec une vue assez belle sur le Mont Fuji. Curieusement, elle n’avait vu la mention de Sotoro sur aucune carte nationale, et avait dû se rendre dans une station-service locale, afin de trouver une carte très précise de la région. Fatiguée, elle vit justement une petite station, et s’y arrêta. L’aventurière avait roulé une bonne partie de la nuit, et avait besoin d’un café.

C’était l’aube, et la boutique était ouverte. Il y avait plusieurs pompes à essence, et elle pénétra à l’intérieur. Lara était la seule cliente, et il n’y avait aucune machine à café. Elle s’approcha du vendeur, voyant l’aspect délabré de cette bicoque, avec des lézardes au plafond, de la moisissure le long des murs, et commanda un café. L’homme obtempéra silencieusement, et Lara essaya de se renseigner sur Sotoro.

« Pourquoi vous voulez vous rendre là-bas ? Il n’y a rien à voir à Sotoro...
 -  On m’a dit que c’était un endroit charmant...
 -  Charmant ? ironisa l’homme, avant de secouer la tête, en lui apportant sa tasse de café. Autant qu’un furoncle dans le cul, ouais... »

Belle comparaison... Lara ne dit rien, se contentant d’écouter les explications de l’homme.

« Y a de vieux panneaux qui indiquent comment s’y rendre... Mais je vous conseille de vous méfier, la route est pas très bien entretenue, et elle a jamais été bétonnée... C’est que d’la terre et des cailloux qu’on utilisait pour les chariots. Après, vous faites ce que vous voulez, mais, si vous voulez aller au Mont Fuji, ou même vous plonger dans la forêt, je vous conseille plutôt de pousser jusqu’à la péninsule de Kii... »

Lara le remercia, et sortit, laissant l’homme maugréer sur les gaijins. Elle retourna dans sa voiture, remit le contact, et goûta à un café infect... Ce qui eut au moins pour effet de la réveiller. Elle démarra à nouveau, et s’engagea dans la forêt. Il n’y avait qu’un seul panneau, poussiéreux, indiquant la route vers Sotoro, et le chemin était effectivement fidèle à ce que le vendeur avait dit... Il n’y avait que de la terre, des nids-de-poules, et des branches tombées en plein milieu de la route. Lara s’avança prudemment, les feux de routes allumés.

*Nathan, Nathan... Où diable as-tu encore été te fourrer ?*

Halana hobbs

Merde ! Pourquoi tu me fait ce coup là maintenant !?S’exclamât la femme en frappant du poing sur le volant.

Une énième panne... Voilà qui n'arrangeais pas les affaires de l'inspectrices, qui, soit dit en passant, n'était déjà pas très glorieuses. La femme était plantée là, au beau milieux d'un sentier perdue, conduisant à un village dont les seules informations qu'elle avait sur lui était... Rien... Ah ! si... Des avertissements... Ça... Elle en avait eu. plus que nécessaire.
Mais sinon, mis à part ça, elle n'avait rien de concret. Cela faisait plusieurs mois qu'elle piétinait sur une affaire impliquant la disparitions d'enfant au alentours d'Aokigahara. La forêt en elle même était un endroit parfais pour ce genre d’enlèvement... Mais malgré les multiple recherche effectuées par la police en ses lieux, aucun corps n'a jamais était retrouvés. Au bout d'un moment, les autorités ont fini par cesser toutes recherches, que ce soit au sein de jukai ou même ses alentours. Tout avait était plus ou moins "classé", même si les familles tentaient désespérément de refaire surgir l'affaire.

Pourtant, il y a de ça une semaine, Halana avait trouvée une autre piste. Sur une vieille carte de la régions, elle avait découvert l’existence d'un village que la police avait oubliée de visiter... Toutefois, ses chers collègues n'avait pas eu l'air très emballés par la visite de cet endroit.

Halana était une jeune américaine, originaire de la nouvelle-Orléans. Il y a de ça deux ans, elle avait décidée de partir pour le japon, un pays qui l'avait toujours fascinée. Depuis, elle c'était faite une bonne place au sein de la police local... Sauf que, contrairement à ses homologue japonais, elle n'avait pas la même "vision" qu'eux sur Aokigahara et ce prétendue Village... Village dont, concrètement, elle ne savait rien, juste que... Bas que ce n'était pas vraiment un lieux très touristique.

Pffff... J'ai beau venir de la Nouvelle-Orléans, c'est prétendue rumeurs et légendes me paraisse grotesques ! Fichue Folklore !

Il est vrai que pour elle, les japonais avait un peu trop tendance à croire au esprit vengeurs... Tous c'est Yurei et autre esprit sois-disant malveillant, tenant plus de légendes urbaines que de faits avérés.

Comme ci une gamine qui sortait des toilettes, c'était un truc crédible...*

Halana faisait là référence à une légende Urbaine très connue au japon, celle d'Hanako-san, un esprit qui, si on en croit la légende, attraperais les jeune fille pour les engloutir dans les toilettes. Pour notre inspectrice, c'était grotesque.
La jeune femme tenta un appelle avec sa radio mais... Mise à part des grésillement, elle n'avait rien reçu d'autre. L'inspectrice soupira, avant de finalement se rappeler que, dans la lave qui avait formée le sol sous ses pied, il y avait énormément de Magnétite et, c'est pourquoi les appareils et autres boussole ne fonctionnait pas ici bas.

Han... C'est bien ma veine ça... Dit elle alors en sortant de sa voiture, prenant avec elle la carte de la régions.

Elle allât par la suite ouvrir la carte sur le capot de sa voiture, avant d'apercevoir des phare au loin. Peut être était ce là son salut. Lentement, elle fit signe à la voiture de s'arrêter, ce que le véhicule fit, puis, elle s'approcha de la fenêtre passager, cette dernière s'ouvrit et Halana adressa alors la parole à la jeune femme qui conduisait.

Bonjour euh... J'ai eu soucis avec mon véhicule, pourriez vous me prendre avec vous ?

Au vue de la directions que prenait la jeune femme qui conduisait, il ne faisait aucun doute que, elle aussi, allait à Sotoro... vue qu'il n'y avait aucune autre route menant au village.

Lara vit à plusieurs reprises ses phares se mettre à déconner, s’éteignant et se rallumant sporadiquement. Elle pesta. La batterie n’était pas en cause. Quelque chose ici semblait perturber les ondes électriques... Elle vit la même chose avec l’ordinateur intégré à sa voiture. L’écran digital sur le tableau de bord renvoyait un message laconique en lieu et place de la carte satellite de la région : « Connexion interrompue ». Lara s’interrogea silencieusement. Qu’est-ce qui pouvait perturber à ce point les ondes pour que même un satellite ne fonctionne pas ? Avec cette atmosphère lugubre, cette brume matinale, elle comprenait vite en quoi il était facile de croire que la forêt était hantée. La jeune archéologue se pinça les lèvres. Elle roulait en seconde, mais rétrogradait fréquemment en première, tant la vision était faible. Elle avait allumé ses feux de brouillard, et regardait dans les rétroviseurs. Dans ce genre de situations, l’esprit humain avait tendance à s’emballer. Lara comparait toujours ce sentiment à celui que Blanche-Neige avait ressenti en traversant une forêt de nuit, après avoir fui le château de sa cruelle marraine. Les arbres avaient des griffes, des visages hideux, elle prenait les branches pour des fouets tranchants et acérés voulant la tuer... Et, au petit matin, quand le soleil venait, ce que Blanche-Neige et le spectateur avaient pris pour une tripotée de monstres ne s’avéraient n’être rien de plus qu’une paisible forêt. La leçon de cette histoire, c’était que l’imagination était une arme terriblement puissante, et qu’un esprit cartésien arrivait toujours à trouver des explications à tout.

*Et c’est moi qui dit ça...*

La femme avait exploré les profondeurs du monde, avait vu quantité de créatures surnaturelles, et de reliques dotées de pouvoirs défiant l’entendement. Elle avait vu des choses phénoménales, et c’était précisément parce qu’elle avait vu ça qu’elle savait que beaucoup de légendes et de mythes n’étaient rien de plus que des mythes. Quid de cette forêt ? Il était certain qu’il y avait quelque chose... Autrement, Nathan ne l’aurait pas appelé à l’aide. Ce maudit chasseur de reliques était un dinosaure, qui utilisait très peu Internet. Ses notes et ses recherches, il les consignait dans son carnet, ce qui faisait que Lara ne savait quasiment rien sur ce qu’il avait fait, sur les recherches l’ayant conduit ici. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’il avait tenté de trouver une relique ancienne. Lara continuait à rouler, ne voyant aucun panneau, et consulta son téléphone portable.

Aucun réseau... Ou un très faible signal, pointant faiblement par intermittence. Elle essaya de se connecter à Internet, juste pour voir si le réseau marchait... Et vit la page charger indéfiniment. Au bout de multiples secondes, un message d’erreur s’afficha sur son écran, et elle reposa le téléphone.

*Okay, okay... Dire que je ne suis qu’à quelques kilomètres du Mont Fuji...*

Sans pouvoir se l’expliquer, Lara commençait à sentir une certaine tension. Est-ce qu’elle était influencée par tout ce qu’elle avait lu sur Aokigahara ? Ou est-ce que son instinct d’aventurière était en train de lui souffler que cette forêt abritait le même genre de pouvoir que celui qu’elle traquait depuis des années ? La même force que celle qu’elle avait rencontré jadis à Yamatai, ou, plus récemment, à Helheim, dans les profondeurs de l’Océan Arctique ? Alors qu’elle continuait à rouler, ses phares captèrent alors une silhouette qui remuait frénétiquement. Lara écrabouilla la pédale de frein en portant instinctivement la mainv ers son pistolet, se trouvant dans la poche de la portière.

Une femme se rapprocha rapidement, et Lara discerna les reflets de ses feux arrières, les diodes rouges réfléchissant la lumière de ses phares.

*Okay, Lara, avoue-le... Elle t’a fichu la frousse !*

Elle abaissa la vitre du côté passager, et vit la femme se pencher... Un style occidental, une femme avec de longs cheveux bruns.

« Bonjour euh... J'ai eu souci avec mon véhicule, pourriez vous me prendre avec vous ? »

Lara fronça les sourcils, puis acquiesça :

« Bien sûr ! Rentrez. »

Elle déverrouilla la portière, et laissa la femme s’installer.

« Lara Croft. Je me rends vers Sotoro pour y retrouver un ami. »

Elle tendit sa main vers la femme, qui ne tarda pas à se présenter en retour. Halana Hobbs... Policière. Elle lui expliqua qu’elle devait aussi se rendre à Sotoro pour les besoins d’une enquête. Lara acquiesça et démarra à son tour, contournant prudemment la voiture. Parfois, elle enclenchait les essuie-glaces, quand des feuilles ou des branches leur tombaient dessus. La route, si tant est qu’on puisse l’appeler une route, était très mal entretenue. Il y avait des nids-de-poules, des racines, et de grosses flaques de boues... Et absolument aucun panneau.

« Lugubre, hein ? lâcha-t-elle alors, dans l’espoir de faire la conversation. Je suis une archéologue... Mon ami était à la recherche d’une relique, et je sais que son investigation l’a conduit ici... Mais je n’ai plus de nouvelles de lui, alors j’ai décidé d’aller voir ce qu’il en est. »

Deux femmes seules dans une voiture, dans une forêt lugubre, où les communications ne marchent pas... C’était le scénario typique et classique d’un film d’horreur. Lara continuait à s’avancer, et ses phares continuaient à souffrir. Mais Sotoro ne devait plus être loin... Du moins, c’est ce que la femme espérait.

La femme accepta volontiers de prendre Halana avec elle et elle lui avoua vouloir elle aussi se rendre à Sotoro, afin d'y retrouver un ami qui aurais cherché à retrouver une relique aux alentours et qui se serait perdu à Sotoro.
Lara avait fait une remarque sur l'atmosphère lugubre qui se détachait de l'endroit et, pour le coup, c'est vrai que cet endroit était particulièrement sinistre. Les phares de la voiture ne cessaient de s'étendre et de ce rallumer, perdant par moment de leur luminosité ou, au contraire, se mettant par moment à devenir particulièrement puissant. Intérieurement, Halana savait que toute ses rumeurs étaient infondées et totalement fausses, cependant, elle ne pouvait nier qu'un certain malaise enveloppait cette endroit.

Ça me rappelle vaguement toutes les légendes que l'on raconte sur l'ancien Sanatorium de Seikusu...

Le Sanatorium sainte-rosy... situé à 2 kilomètres de seikusu, ce dernier souffrait d'une terrible réputation qui horrifiait toute la ville, y compris les autorité policières... Le pire, c'est qu'il y avait bien une activité dans se Sanatorium, toutefois, cette dernière n'était en rien paranormal... Mais le folklore était encore une fois bien présent et plus personne n'osait franchir les barrière menant à ce sinistre endroit... Plus personne... sauf une... Une personne qui savait pertinemment que les légende autour du Sanatorium l'immuniserais des visites et autres enquiquineurs... La Duchesse.

Halana regarda furtivement par la fenêtre et l'espace d'un instant elle crue apercevoir une femme en Kimono rouge en train de marcher à travers les sinistre arbres. Cependant, cette vision s’effaça bien vite.Mais avouons le, cette courte vue la tracassa un peu. toutefois, elle garda se petit détail pour elle, se disant que la fatigue était entrain de lui jouer des tour.
Elle se frotta légèrement les paupière en lâchant un baillement puis, elle vint à demander à sa voisine d'infortune si elle n'avait pas par hasard un petit remontant.

Dite moi, auriez vous un peu de café ? J'ai longuement roulée et je dois bien avouer qu'une légère fatigue commence à me prendre.

Cet alors qu'une écharpe en soie rouge vint à délicatement se poser sur le pare-brise de la voiture, faisant légèrement sursauter Halana.

Où diable se trouve Sotoro ? Plus Lara roulait, et plus elle avait l’impression que ce maudit village n’existait pas. En compagnie de la policière, elle roulait toutefois très lentement, et la voiture sautait parfois en rencontrant des racines, des trous, des crevasses… Aokigahara était bien éloignée des images de carte postale du Japon. C’était un vrai décor de film d’horreur. La femme, pour rompre le silence ambiant, lui parla alors d’un sanatorium se trouvant à Seikusu, ce qui amena Lara à la regarder brièvement. Serait-il possible que cette policière vienne aussi de Seikusu ? Voilà une coïncidence bien étonnante ! Entre Seikusu et le Mont Fuji, il y avait plus de 400 kilomètres de distance. Lara était bien tentée de demander à cette femme comment elle connaissait cet endroit, mais son regard se porta devant elle… Elle avait cru voir une jeune fille débarquer devant les phares de sa voiture, et se frotta les yeux à plusieurs reprises, ralentissant davantage.

*Détends-toi, Lara, arrête de t’embrumer la tête avec toutes ces histoires, ce ne sont que des contes…*

Elle avait roulé toute la nuit, et, si elle était endurante, elle commençait visiblement à ressentir le poids de la fatigue. Lara ne voyait absolument aucune trace de vie, ce qui commençait à devenir légèrement angoissant. Comme si une transmission de pensées venait de s’élaborer entre elle, Halana lui posa alors une question :

« Dites-moi, auriez vous un peu de café ? J'ai longuement roulé et je dois bien avouer qu'une légère fatigue commence à me prendre. »

Lara hocha lentement la tête, et alla lui répondre… Quand une écharpe de soie rouge se posa sur son pare-brise. Pour le coup, elle freina carrément, pilant sec. La voiture roulant peu vite, il n’y eut qu’un léger soubresaut, puis elle sortit, laissant la portière entrouverte. Un vent frisquet se saisit de ses membres, mais elle n’en tint pas compte. Le morceau d’écharpe s’était coincé contre son essuie-glaces, et elle alla le saisir, tirant dessus. C’était de la soie… Elle caressa le tissu, estimant qu’il devait appartenir à une femme. Sans rien dire, Lara se rendit à l’arrière de sa voiture, et ouvrit le coffre.

L’archéologue en sortit un thermos de café, et le posa sur le toit de la voiture, puis sortit une lampe-torche. Le coffre de sa voiture comprenait aussi une carabine Remington 750, mais elle choisit, pour l’heure, de la laisser dans le coffre.

« Tenez, vous pouvez vous servir. Je vais aller voir si ce bout d’écharpe appartient à quelqu’un. »

Elle tenait le morceau d’écharpe dans la main, et commença à grimper sur le talus, filant entre quelques arbres, l’halo de sa lampe-torche éclairant une multitude d’arbres sinistres dans un décor brumeux. Il n’y avait pas grand-chose à signaler, si ce n’est ce décor blanchâtre, surréaliste, où on pouvait se perdre en cherchant son ombre.

« Hého ! Hého !! Il y a quelqu’un ?! »

Ce bout de tissu n’avait tout de même pas débarqué ici par hasard ! Parfois, Lara croyait entendre des bruits de pas, mais, en se rapprochant, elle ne voyait rien. Se pinçant les lèvres, elle secoua la tête, et entreprit de retourner vers la voiture. Mieux valait ne pas trop s’éloigner.

Dans sa tête, elle se disait que le scénario de film d’horreur était en train de se poursuivre à toute allure.

Lara semblait elle aussi surprise par cette étrange écharpe tombée de nul par. Ce qui en soit n'était pas vraiment étonnant, cet endroit était vraiment effrayant et, même ci Halana était une femme rationnelle et droite dans sa tête, elle ne pouvait pas nier que cette forêt avait vraiment tout d'un décor de film d'horreur. L'Archéologue sortit brièvement de la voiture afin d'aller chercher la thermos de café, thermos qu'elle donna ensuite à Halana, lui disant qu'elle pouvait ce servir. La policière hocha de la tête, avant de prendre l'une des deux tasse empilées sur le dessus de la thermos afin de la remplir de café.

Hm ?

La Policière vit alors sa collègue d'infortune s’éloigner de la voiture avec une lampe torche, tenant entre ses doigts, le  rouge sang qu'elle avait préalablement récupérée sur le pare-brise de sa voiture... Qu'espérait elle ? Retrouver son propriétaire ?
L'agente des forces de l'ordre secoua brièvement la tête en se frottant les yeux, tachant de ne pas céder à la fatigue. Cet alors qu'elle aperçue, l’espace d'un instant, une femme en kimono rouge, dont la bouche et le nez était cachés par une grande écharpe de soie. Encore une fois, la vision ne dura pas longtemps, cependant... Dans l'habitacle de la voiture, un forte impression de lourdeur et malaise vint à s'emparer d'Halana... Puis... D'un coup, les portières se verrouillèrent !
L'agente, quelque peut paniquer, tenta de les rouvrir... Mais rien n'y fit, les portes restèrent closes...

Merde ! C'est quoi ce bordel !?

Cet alors qu'un bruit sinistre vint à retentir à l'extérieur de la voiture, un bruit strident, comme ci un bout de ferraille, raclait fortement l'acier de la voiture et ce, sur toute la longueur de cette dernière... Puis... Finalement, Les portière se ré ouvrir et Halana put enfin apercevoir la silhouette de Lara au travers de la vitre... étrangement, l'habitacle tout entier c'était refroidie spontanément... Alors même que le chauffage était enclenché. La femme vit l'Archéologue prêt de la voiture... Sans savoir que le véhicule, venait belle et bien d'être littéralement scarifier sur tout le coté droit...

Lara rebroussait chemin vers sa voiture. Elle avait sagement évité de trop s’enfoncer, afin de ne pas se perdre dans cette épaisse forêt brumeuse. Les questions se bousculaient dans son esprit sur cet endroit. Aokigahara... Une forêt bâtie sur un tapis de cendres et de roches en fusion. Un spectacle sinistre. Quelque part, Nathan s’était perdu. Elle n’osait pas le dire, mais elle avait autant confiance en lui qu’en ses propres capacités. Malgré son sens de l’humour catastrophique, Nate restait une excellent aventurier et un superbe chasseur de reliques, quelqu’un  qui était capable d’utiliser sa matière grise, avait des connaissances historiques et culturelles, et d’excellentes conditions physiques. Les deux se ressemblaient bien plus que ce que Lara osait avouer, tous les deux orphelins, tous les deux suivant les traces de leurs parents. Elle y songeait quand elle entendit des bruits sinistres... Comme des raclements métalliques. Une bête sauvage semblait être en train de s’attaquer à la voiture, et Lara se dépêcha.

*Halana !*

Un sanglier ? Un ours ? Elle se dépêcha, courant entre les arbres, suivant les bruits de raclements sur la voiture, puis vit cette dernière... À l’intérieur de la voiture, avec des yeux paniqués... Et le côté droit de la voiture complètement ravagé, comme si de grosses griffes métalliques s’étaient enfoncées dans la carlingue, malmenant la carrosserie. Lara regarda immédiatement le sol... Et ne vit aucune trace de pas sur le sol.

« Et bien ça alors... »

Sortant de la voiture, Halana lui expliqua ce qui venait de se passer. L’agente avait visiblement été retournée, et Lara posa ses mains sur ses épaules.

« Okay, on se détend ! Quelque chose a attaqué la voiture... Ce qui m’étonne, c’est qu’il n’y ait aucune trace. »

Tout ça n’était pas naturel. Lara faisait preuve d’un calme assez impressionnant, alors même que les deux femmes venaient d’être confrontées à une situation laissant clairement entendre qu’elles allaient affronter des forces paranormales à Aokigahara.  Halana lui avait expliqué qu’elle avait senti un froid hivernal s’abattre dans l’habitacle de la ville, alors que le chauffage fonctionnait toujours. Lara remonta à la place du chauffeur, et essaya de faire démarrer le moteur... Mais il ne se passa rien. La voiture tressauta, le moteur couina, mais se refusa à démarrer. Serrant les lèvres, Lara essaya à plusieurs reprises, et finit par secouer la tête, en posant cette dernière contre le repose-tête du fauteuil. Sa voiture n’était pas une poubelle. Quelque chose avait saboté cette dernière. C’était aussi simple que ça.

Lara finit par tourner la tête vers la policière, en s’avouant vaincue.

« Il va falloir continuer à pied... »

Ce maudit village ne pouvait pas être aussi loin que ça. Lara referma la portière, puis ouvrit le coffre, et récupéra sa carabine, qu’elle mit en bandoulière autour de son corps. Elle verrouilla ensuite sa voiture, puis commença à marcher.

« Suivons le chemin... Et soyez prudente. Il y a quelque chose dans cette forêt... J’ignore ce que c’est, mais je crois qu’elle n’a pas envie de nous voir. »

Lara ne voyait pas comment expliquer autrement l’état de sa portière. Elle aurait pu faire demi-tour, mais la vie de son ami était en jeu... Et, surtout, la curiosité était en train de la titiller.

Bien qu'ayant était confrontée à ce qui semblait être une manifestation paranormal, Halana tacha de rester calme et, en voyant Lara revenir à la voiture, la policière fut quelque peut rassurée, toutefois... Quand l'Archéologue tentât de redémarrer la voiture... et bien cette dernière ne démarrer pas justement... Une panne ? Alors même que le véhicule fonctionnait correctement il y a de ça quelques minutes ?! Bien qu'était une femme de raison, Halana commençait à ce poser certaines questions sur cette forêt et sur toutes les rumeurs qui l'entourait, est ce que tout ceci était bien réel ? Devait elle réellement croire à tout ça ? Troublées, les deux femmes finirent par sortir du véhicules, Lara prenant au passage une arme qui ce trouvait dans son coffre.

Wow...

Sérieusement ?! Enfin... Halana n'était pas contre un peu de sécurité mais là... Cette femme comptait elle avoir à faire à un ours ou quoi ? Tout ceci était très étrange... Pourquoi diable se trimbalait elle avec une carabine remington dans son coffre ? Cette constatation amena la policière a froncer les sourcils puis... A finalement ne rien dire à ce sujet car, pour une obscure raison qu'elle ignorait, cet endroit ne lui laissait rien présager de bon... L'inspectrice regarda brièvement en arrière puis... Elle se mise à suivre sa camarade d'infortune, sur ce sentier qui c'était petit à petit, vraiment très embrumé. Droite dans ses chaussures, la policière garda son sang froid, repensant continuellement à son enquêtes sur les disparitions d'enfants ayant eu lieux aux alentours de cette sinistre forêt au allures de film d'horreur.

Mais... Sans qu'elles le sache, les deux femmes, à l'instant même où elles c'étant enfouie dans les méandres de jukai... c'était faites piéger. la sortie de la dite forêt avait changée et, quand bien même elles désiraient revenir sur leurs pas, elle ne retrouverais pas leur chemin.  Petit à petit, de mince courant d'airs froid vinrent à glacer le sang d'Halana et, surement de Lara, tendis qu'aux alentours, de sinistres bruits de pas ce firent entendre. Halana, troublée, ce mise alors a regarder aux alentours et... mis à part les branche d'arbres qui ce trouvait à quelques mètres d'elle, la jeune femme ne pouvait rien distinguer de concret, une lourde et sinistre brume était entrain de les entourer, ajoutant à la scène, une dose d’effrois supplémentaire. Dans ce silence sinistre, un bruit vint toutefois a ce faire entendre... Celui de "quelques chose" que l'on aurait suspendue a un arbres a l'aide d'une corde et qui se balancerais lentement au grès du vent... et ce même bruit semblait ce répéter à plusieurs endroit de la forêt, sans pour autant que l'ont puisse voir quoi que ce soit.

Lara... Quitte à passer pour une sombre idiote, j'aimerais vous demander... Vous est il déjà arrivé de croiser des... Hmmm... Des entité qui ne serait pas commune aux "mortels" ?

Halana parlait, car, c'est bien connue, parler extériorise la peur et permet plus ou moins de la "combattre" cependant, la policière n'en menait pas large ici bas

Si oui... Est ce que vous croyez vraiment à tout ce qui entoure cette foret ?

En voyant le regard surpris de la policière devant son arme à feu, Lara se permit rapidement une petite précision :

« Ne vous en faites pas, j’ai un permis pour cette arme. »

L’archéologue savait les Japonais assez réticents sur l’utilisation des armes à feu, mais, pour Lara, tout était clair et limpide. L’arme était légale, et elle se mit à marcher, remontant le long de la piste. Pour elle, il était encore trop tôt pour hurler au loup. Autour du Mont Fuji, et dans une forêt aussi dense, il y avait beaucoup de phénomènes électromagnétiques. Le fait que la voiture ne fonctionne plus devait venir de la batterie, qui avait dû s’épuiser. D’aucuns auraient pu croire Lara butée dans son cartésianisme, a fortiori quand, comme elle, on avait exploré tous les recoins du monde... Mais c’était justement pour ça que Lara était sceptique. Elle avait vu tellement de phénomènes prétendument surnaturels ne s’avérant n’être que des supercheries ou des arnaques qu’elle ne se faisait plus avoir si facilement. Elle marchait d’un pas décidé, mais guère serein. Aokigahara était une forêt sombre, épaisse, et cette brume matinale se refusant à partir ne faisait que rendre l’endroit encore plus nerveux. Halana y était visiblement sensible, regardant autour d’elle à chaque fois.

Ce qui, surtout, surprenait Lara, c’était l’absence de bruits émanant de la forêt. Où étaient les oiseaux ? Le son des criquets ? Le gazouillis joyeux ? Seul le sifflement du vent suintant entre les arbres leur parlait, et, très rapidement, la brume engloutit sa voiture, lui donnant l’impression qu’elle ne retournerait plus jamais par ici... Comme si Aokigahara venait de les avaler, et ne les recracherait plus. Des esprits superstitieux et crédules pouvaient très facilement se laisser embarquer par le charme et l’atmosphère surnaturel se dégageant de cette forêt. Le duo marchait donc, foulant un sol terreux et parfois boueux. Lara avait l’impression de revenir dans cette forêt de la jungle équatoriale, qu’elle avait exploré avec sa moto, avant de s’aventurer dans la jungle, seule, au milieu d’animaux mortels, jusqu’à rejoindre une crypte souterraine l’amenant dans les profondeurs du monde.

Alors qu’elle continuait à marcher, un curieux bruit attira son attention... Vers la droite. Il y avait comme un bruit de corde en train de bouger, poussée par le vent, un grincement sinistre, le couinement des nœuds et de la corde. Lara fronça lentement les sourcils, et Halana en profita pour lui parler un peu, ayant plusieurs questions à lui poser. Lara, qui observait alors l’origine de ce son, retourna sa tête vers elle.

« Oui, cela m’est déjà arrivé... Mais, quant à croire à ce qui se passe ici... Vous savez, Halana, plus on rencontre le surnaturel, plus on réalise qu’il est là où on ne l’attend pas. Prenez le cas de toutes ces maisons prétendument hantées le long des États-Unis... La plupart du temps, il ne s’agit que d’esbroufe pour attirer des gogos afin de leur vendre des grigris, ou de leur faire visiter des manoirs hantés. Le véritable surnaturel est bien plus obscur, et bien moins dangereux que l’image qu’on en donne. Croyez-moi, Halana, il n’y a pas pire prédateur pour l’Homme que l’Homme lui-même. Les fantômes et autres spectres ne sont rien de plus que des manifestations résiduelles. »

Tout le long de ses voyages, le pire ennemi de Lara avait toujours été les hommes, que ce soit des rivaux potentiels, des mercenaires, ou encore des dictateurs menant des putschs dans des parties du monde défavorisées où le système légal avait du mal à s’instaurer dans des régions ancestrales et encore très sauvages. Lara ne dit rien de plus, et reporta son attention vers le bruit de la corde.

« Il y a quelque chose là-bas... Tâchez de vous détendre, Halana, n’oubliez pas que vous êtes une policière, et que cet endroit est parasité par son passé, et par le Mont Fuji à proximité. Les ondes radar sont perturbées, et il y a beaucoup d’interférences électromagnétiques. Pour moi, cette forêt n’est rien de plus qu’un Roswell japonais. »

La comparaison était un peu forte, mais avait surtout pour but de rassurer Halana. Les Japonais étaient des êtres très superstitieux, et, pour le coup, c’était à la civile de rassurer la policière, figure d’autorité et de rationalisme. Lara s’avança entre plusieurs arbres, et continua à marcher, jusqu’à entendre les bruits de corde sur sa gauche... Et c’est ainsi qu’elle put voir le sinistre spectacle.

« Seigneur... »

Un homme avait été pendu à un arbre. Une odeur nauséabonde s’échappait de son corps. Il était pendu depuis visiblement assez longtemps, son corps commençant à être en putréfaction. Le plus troublant, c’était qu’un écriteau était placardé sur son torse, avec des lettres de sang. Lara leva la tête, et vit la corde retenant l’homme, qui était attachée au tronc de l’arbre. Elle sortit son couteau de la poche arrière de sa minijupe, puis découpa la corde. Le corps tomba lourdement sur le sol, et elle put lire l’inscription sur le panneau :

« TRAÎTRE »

Lara fouilla rapidement les poches intérieures de la veste de l’homme. Aucun papier d’identité, et elle remarqua quelque chose de plus... Sinistre. Son visage... Il avait été scarifié, et on lui avait arraché ses yeux. En fait, son visage lui avait été enlevé, comme si Leatherface lui était passé dessus, et on avait aussi retiré ses yeux...

« On dirait un meurtre rituel... »

Qu’est-ce qui se passait ici ?

« On dirait un meurtre rituel... »

Un meurtre rituel ? Pour Halana, qu'il soit Rituel ou non, ce meurtre était un meurtre ! En temps que policière elle ce devait de réagir cependant, un maigre coup œil au alentours et à son portable, ainsi qu'a sa tenue lui suffit à comprendre que tout les efforts du monde serait inutile pour ce cadavre là… Il n'y avait ni réseau, ni aucun indication GPS ou quoi que ce soit, de plus, il était assez courant de retrouver des cadavres au sein de Aokigahara. Halana revint rapidement à la raison, d'autant que ce meurtre, comme l'avait souligné Lara, avait des attraits « rituel » et par conséquent, il n'était pas à exclure que plusieurs personnes soit mêlée à tous ça. La policière fit tout de même le tour de la scène puis du cadavre, cherchant désespérément quelque-chose… Mais en vint, c’était tout bonnement inutile en l'état. La policière ce frotta l'arrière de la tête en soupirant, voyant sa camarade d'infortune ce remettre en route… Toutefois, avant de reprendre la route, Halana remarqua quelque-chose sur le cadavre, comme ci ce dernier tenait quelque chose au creux de sa main gauche.

« Hm ?»


La jeune femme s’accroupit alors au coté du cadavre, tachant par la suite d'ouvrir sa main afin de récupérer ce qui semblait être un morceau de papier. L'odeur était tout simplement immonde et Halana, bien qu'étant une policière chevronnée, avait toujours eu du mal avec les cadavre, surtout quand ces derniers était dans un état aussi « avancés ».

« Crac » !

« How put… » Lâchât elle en portant le dos de sa mains droite sous son nez, tachant de ne pas vomir sur place.

La jeune femme venait de briser les doigts gluant du cadavres, libérant ainsi l'étrange morceau de papier, cependant, un rapide coup d'oeil par dessus son épaule suffit à Halana pour voir que Lara avait déjà plusieurs mètres d'avance, diantre ! La jeune femme s'empressa alors de ranger cet étrange bout de papier afin de ne pas perdre sa collègue d'infortune, sous peine de ce s'égarer dans cet enfer brumeux et sinistre.

« Attendez moi Lara ! S’exclamât Halana, rattrapant alors l'archéologue.

Autour des deux femmes, le silence est la brume c'était une fois encore amassés, cependant, elles n'eurent qu'a marcher une dizaines de minutes pour enfin arriver au seuil d'une sorte de grand portail typiquement japonais, suivit par un long escalier en pierre qui semblait disparaître dans la brume.
 

Un meurtre rituel… Ou une simple blague. Tout était possible. Aokigahara était un endroit où beaucoup de personnes se suicidaient, et cette forêt était tellement vide, et tellement hantée, que les cadavres pendaient encore pendant quelques mois avant que les pompiers ne viennent les détacher. Des adolescents un peu morbides pouvaient tout à fait s’amuser avec les cadavres, ou alors un assassin pouvait maquiller un meurtre en quelque chose de rituel, afin de dissimuler ses véritables intentions. Lara, tout simplement, ne pouvait tirer aucune conclusion de ce cadavre, et, plutôt que de laisser son esprit se mettre à imaginer tout un tas de choses, faute de faits concrets et objectivement vérifiables, elle laissait ce scepticisme britannique s’emparer d’elle. Lara se mit à marcher, s’éloignant ainsi du cadavre, en comptant sur le fait que la policière la suivrait.

Au lieu de ça, elle entendit un craquement sinistre, et se retourna, le halo de sa lampe venant éclairer la silhouette de la policière.

« Qu’est-ce qui vous est arrivé ? » s’enquit-elle.

La policière lui montra le bout de papier qu’elle avait trouvé, et Lara l’ouvrit. C’était une lettre manuscrite, faite en japonais… Heureusement, Lara connaissait cette langue, et déchiffra rapidement les kanjis figurant dessus :

« Rien ne dit
Dans le chant de la cigale
Qu’elle est près de sa fin »

Lara contempla le bout du papier, restant silencieuse pendant quelques secondes.

« Un haiku… »

Elle rendit le papier à Halana, puis reprit sa route, en suivant le sentier.

Le sentier ne tarda plus à les mener face à un torii. Lara observa le portail rouge. Il n’y avait aucune inscription dessus, et un escalier en pierre se trouvait derrière, montant le long de la forêt.

« On dit que le torii est un portail traditionnel séparant le monde du vivant du monde divin… Soit délimiter l’entrée du sanctuaire shinto. »

Était-ce là où cet escalier allait ? La réponse se trouvait au bout de ces marches, que Lara entreprit de grimper… Le village ne devait plus être loin, maintenant, si elles étaient arrivées au sanctuaire.

Si, toutefois, c’était bien un sanctuaire qui se trouvait là-haut…

Halana, après avoir récupérée son papier revint à suivre Lara de prêt. Notre inspectrice n'était vraiment pas rassurée ici, ooh ça non ! Il y avait au fond  d'elle une sensation acre et sourde, un sentiment diffus et inexplicable qui nous habite chaque fois que l'on est face à quelque chose qu'on a le sentiment de ne pas maîtriser. Pourtant Halana n'avait pas pour habitude d'être impressionnable, des cadavres et des endroit sinistre elle en avait vus bien d'autres mais là… Nan, cette sensation était inhérente à cette forêt, Halana ignorait si Lara ressentait cela, mais ça ne l’étonnerait pas si là, maintenant, elle venait à lui dire qu'elle aussi ce sentait mal à l'aise.


« On dit que le torii est un portail traditionnel séparant le monde du vivant du monde divin… Soit délimiter l’entrée du sanctuaire shinto. »
« Du monde des « divin » vous dites ? Hm… Voilà qui serait bien surprenant... »

Les deux femmes ce mirent ensuite à gravir ce long escalier de pierres antiques dont les marches, toujours couverte par une brume cendreuse et opaque. Les deux femmes ne pouvaient rien voir et autour d'elles le silence continuait de peser lourd, un silence sinistre seulement coupée par le bruits de plusieurs cordes ce balançant… Comme tout à l'heure.
Et puis ces courants d'air ! Ces satané courent d'air froids… Nan… Ce n'était pas possible ! Rien de tous cela ne pouvait être naturel ! Pourtant Halana s'interdisait de penser ça !

*Il… Il y a forcement une explication rationnelle à ça ! Allez, ressaisie toi Halana,
la seule chose irrationnelle ici, c'est cette peur qui t'habite !* ce sermonnât elle alors.

Mais alors que les deux femmes continuaient de gravir ses marches interminables, un bruit fort de craquement de branches et de feuillage vint à alerter Halana et… Sûrement Lara.

« LARA ! LA FORET, ELLE CE REFERME DERRIERE NOUS !!!»

Sans plus attendre, les deux femmes ce mirent à gravirent à toute allures les marches, s’engouffrant plus encore dans la brume épaisse de cet enfer de verdure.

Si ça ce n'était pas surnaturelle.

En tant qu’archéologue et historienne, Lara avait un point de vue objectif sur les civilisations et les cultures les composant. Elle savait qu’il existait cette notion propre à Lévi-Strauss, l’ethnocentrisme, et elle en voyait toujours les ravages. L’ethnocentrisme, c’était cette faculté innée, propre à chaque civilisation, de dénigrer automatiquement tout ce qui était différent de vous, de voir toute autre culture comme étant nécessairement inférieure à la vôtre, et de devoir systématiquement la juger, en appliquant vos propres critères. C’était le grand classique entre la civilisation musulmane et la civilisation occidentale, mais on retrouvait aussi ce phénomène, de manière plus anecdotique, avec la société japonaise, vue comme une société extravagante et perverse, un résultat en grande partie dû au fait que la plupart des gens ne voyaient le Japon qu’à travers le prisme des mangas. Mais, quand on creusait vraiment, on voyait à quel point ce pays avait une culture riche, variée, critiquable sur bien des points, certes, mais aussi attirante et impressionnante sur bien d’autres. Lara songeait à cela tout en grimpant les marches du torii.

Aokigahara était une planète silencieuse, sombre, un endroit parfait pour imaginer des cauchemars. On imaginait sans peine les pèlerins venant voir le Mont Fuji se perdant dans cette forêt, paniquant sur chaque bruit entendu, pensant que le hululement d’un hibou était le cri furieux d’un yōkai meurtrier et sanguinaire. Les deux femmes grimpaient les marches quand Lara entendit d’imperceptibles mouvements de racines... Comme si des arbres étaient en train de pousser. Et ces bruits vinrent à s’intensifier progressivement. Elle se retourna en même temps qu’Halana. Si le torii n’avait rien, l’escalier se mit à disparaître, tandis que la forêt se mit à recouvrir les escaliers. Des racines jaillirent, ainsi que des arbres supplémentaires, comme si l’escalier se trouvait au milieu de deux plaques glissantes en train de se refermer sur elles-mêmes. Sans trop savoir pourquoi, Lara pensa à ce conte, La Belle au bois dormant, et à ce moment où le Prince, approchant de la forêt, voyait cette dernière s’écarter en deux pour libérer l’accès vers le château de la Princesse. Ici, c’était l’effet inverse, et les racines qui se formaient en jaillissant du sol pour se planter dedans avaient des ronces épaisses.

« LARA ! LA FORÊT, ELLE SE REFERME DERRIÈRE NOUS !!! hurla une Halana catastrophée.
 -  On court ! »

Les deux femmes grimpèrent rapidement les marches. Un autre torii se trouvait au sommet de la colline, et elles filèrent dessous. La forêt s’arrêta ensuite de bouger, juste à l’entrée de ce torii. Lara se retourna, et braqua sa lampe-torche sur la forêt. D’épaisses lianes entouraient les arbres. Impossible de passer par là. Elle se pinça les lèvres, et se retourna, s’attendant à voir un sanctuaire, ou un temple... Mais il n’y avait rien, absolument rien. Rien d’autre qu’une colline embrumée.

« Restez près de moi... »

L’archéologue s’étonnait elle-même de son calme et de son sang-froid... Mais elle avait après tout une longue expérience derrière elle. Himiko, Halheim... Elle avait déjà rencontré le surnaturel maintes et maintes fois. La jeune femme marcha vers le rebord de la colline, et la brume s’estompa légèrement, révélant, en contrebas, ce que les deux femmes cherchaient tant.

Un village était planté en contrebas, un village japonais ancestral... Un village qui n’était indiqué sur aucune carte, et qui semblait totalement mort.

« Essayons de trouver un accès vers ce village... Et... »

Lara se tut en voyant qu’Halana était totalement apeurée. Pour une simple policière, ça devait lui faire un sacré choc. Lara posa alors une main sur son épaule, et capta son regard.

« On se calme, Halana, okay ?! N’oubliez pas une règle fondamentale en matière de survie. Peu importe à quel point la bête paraît dangereuse, tant que vous avez le flingue, c’est vous qui faites mal. »

C’était une règle d’or.

Halana était complètement déboussolée, pour elle, c'était un peu trop tout ça. Cependant, Lara, qui semblait avoir « l'habitude » de ce genre de… De chose, vint à lui apporter un peu de réconfort en posant une main amicale sur son épaules.

« On se calme, Halana, okay ?! N’oubliez pas une règle fondamentale en matière de survie. Peu importe à quel point la bête paraît dangereuse, tant que vous avez le flingue, c’est vous qui faites mal. »
« Oui… Bien sur Lara, vous avez raison, il faut que je me ressaisisse. »

Au fond, Halana n'était pas beaucoup plus rassurée… Franchement, admettons que ce qui viens de ce passez là et même avant soi le fruit d'une entité « fantomatique » comment une arme dite « conventionnelle pourrait elle faire des dégâts ?

J'arrive pas à croire que j'en viens à avoir ce genre de raisonnement… C'est grotesque…*

La policière aurait bien aimée ne pas en avoir à ce dire ça mais pourtant… C'est vrai, elle venait de voir la forêt littéralement ce refermer derrière elle et Lara, les entrainant toutes deux ici… Au dessus de ce village sinistre du nom de…

« Satoro… C'est donc ça... »

Il s’échappait de ce village une atmosphère plus sinistre encore et, pour une raison quelquonque, la policière revint à faire une légère remarque.

« C'est étrange comme… Comme tout ceci me fait penser à ces histoires que l'ont racontes sur un village japonais du nom de « village Inunaki »… Un village où les lois constitutionnelle serait, celons les dires, totalement absentes… »

Et où le cannibalisme, l'inceste et le meurtre serait monnaie courant, n'est ce pas Halana ? Tout ceci était totalement absurde et, dans un contexte plus banale, la jeune femme aurait rit d'entendre ce genre de sornette mais… Là…

« Je commence à me demander si derrière toutes ses légendes il n'y aurait pas une par de vérité Lara...Aussi stupide que cela puisse paraître. »

Halana, pourtant si terre-à-terre habituellement serait elle entrain de douter ? Et bien… Oui et, en toute franchise, elle était entrain de ce demander quelle saloperie elle aller croiser dans ce village… Est ce qu'elle et Lara   allaient tomber sur des fous armés d'une tronçonneuse et dont le visage serait recouvert par un sac en jute ? Est ce qu'elle allait rencontrer une Yurei, l'un de ses fameuse esprit vengeur ?… Peut être… Qui sais ce qui pouvait bien arriver, maintenant.


Elle… Elle elle avait tout vus et avait fait en sorte de protéger ce nouveau sanctuaire… Ils avait tous essayés de lui rendre hommage dans le temple de satoro… Il on réussie à l'invoquer en l'ancrant au sein même de ce village… Cependant, la présence de ce stupide aventurier puis de ses deux femmes la « troublait » et elle comptait bien ne pas les laisser fuir car, des âmes son des âmes et on ne crache pas sur un repas… D'autant plus qu'ici, au sein d'Aokigahara… Elle n'était pas seule…

"Viens…" soufflât elle alors à Lara, tendis que, petit à petit, d'autre murmure vint à ce faire plus présent aux oreilles de l'anglaise, avant de brusquement ce stopper.

Halana n'ayant cependant pas eu droit à cela, elle ce contenta seulement de regarder Lara.

Le Japon était un pays très superstitieux. Oh, certes, tous les pays étaient superstitieux, tous avaient leurs légendes locales et leur fantaisie... Mais, chez les Japonais, cette superstition s’accompagnait d’une sorte de révérence naturelle envers la Nature. De son point de vue, voilà l’une des importantes différences séparant les Occidentaux des Orientaux : là où les premiers voyaient la Nature comme une force qui avait été domptée, les Japonais, eux, savaient bien que la Nature était encore indomptable, ce qu’elle rappelait cruellement à l’Archipel. Le tsunami de 2011 n’en était qu’une sanglante illustration parmi d’autres. Halana était en train de paniquer, et voyait en Satoro une sorte d’Inunaki. D’après les légendes urbaines, Inunaki était un village japonais coupé du monde, isolé du reste, où un panneau indicateur à l’entrée indiquerait que, en ces lieux, la loi japonaise ne s’applique pas. Une légende issue du folklore local. Si on regardait sur une carte du Japon, Inunaki ne correspondait qu’à une chose : un barrage.

« Il existe des Inunaki dans chaque pays, Halana. Croyez-moi, je suis bien placée pour le savoir. »

Cependant, elle admettait volontiers que ce village était... Bizarre. Satoro ne figurait sur aucune carte routière, dans une région où des perturbations électromagnétiques arrivaient. Et, quand on connaissait le passé d’Aokigahara, il allait de soi que cet endroit ne pouvait déclencher que la superstition et des inquiétudes fondamentales. Lara, fort heureusement, avait derrière elle des années d’explorations d’endroits glauques et sinistres, et savait donc que, si le surnaturel existait bel et bien, d’une part, il n’était pas aussi invincible que les légendes le disaient, et, d’autre part, il n’était pas non plus aussi nombreux. Les créatures surnaturelles avaient peur des humains, et c’était là quelque chose qu’il ne fallait pas oublier. Sinon, les médias auraient depuis longtemps parlé d’attaques de monstres et autres créatures fantastiques. Elles se cachaient dans des endroits reclus et isolés pour de bonnes raisons.

Satoro se trouvait dans une sorte de crique, et les deux femmes, en le contournant, pouvaient apercevoir d’autres toits. Dans cette brume environnante, il n’y avait apparemment pas âme qui vive. Si Lara avait déjà joué à « Silent Hill », elle aurait pu se dire que ce village ressemblait étrangement à celui de ce jeu vidéo. En marchant, le duo s’approcha d’une sorte de petit escalier en bois longeant le flanc de la paroi, et qui amenait droit vers le village. Lara s’en rapprocha donc quand elle entendit alors un murmure, des syllabes portées par le vent.

*Viens... La... Ra... Viens... Viens...*

Lara s’arrêta brusquement, et regarda autour d’elle, sans voir personne. Elle capta le regard surpris d’Halana, qui était en train de se demander ce qui lui arrivait.

*Si je lui dis que j’entends des voix, elle va définitivement péter les plombs...*

Inutile de la paniquer outre mesure. Lara secoua la tête.

« Allons-y. »

L’escalier était ancestral, et il grinçait à chaque fois que Lara posait un pied sur une marche.

« Attention, marchez lentement. »

D’où venaient ces voix ? Simple produit de son imagination ? Ou non ? Il y avait clairement quelque chose d’anormal ici, quelque chose de fantastique. Il suffisait de voir ce village perdu pour s’en rendre compte. Lara descendait la première. L’escalier décrivait un angle en approchant du sol, et menait droit vers une petite alliée. À gauche, il y avait un bâtiment, et, à droite, un jardin en friche, rempli de mauvaises herbes et de plantes pourries.

Restait maintenant à espérer que Nathan se trouve par ici.