Dans la vie d’un démon aussi demandé qu’Alastar, on s’ennuyait rarement. Hier encore, il était à consoler une femme incapable de jouir avec son amant, un bon-à-rien incapable de la prendre bien comme il faut, éjaculateur précoce. Le couple suivait une thérapie, les pauvres. Apprendre à se servir de sa quéquétte, pour un homme, c’était le comble ! Ayant un appareil qui fonctionnait très bien, Alastar s’était empressé d’en faire la démonstration à la jeune femme, la baisant dans son bureau, en se faisant passer pour son employeur. Il lui avait laissé un petit cadeau en gestation dans son ventre, et était reparti heureux, en la laissant étalée contre le mur. Ses hurlements avaient été entendus par la secrétaire, et le regard qu’elle avait jeté à son « employeur » quand Alastar était sorti laissait entendre qu’il avait fait son Cupidon
Il n’avait donc que des raisons d’être heureux, et, ce soir, il se reposait chez lui, dans le palais infernal des Magoa, un temple voué à la luxure et à la débauche sexuelle la plus totale. Il couchait avec plusieurs femmes quand il avait ressenti, dans ses entrailles, un appel lointain. Troublé, il s’était relevé, et avait fouillé dans ses souvenirs. Quelqu’un cherchait à l’appeler… De bien mauvaise manière. Il reconnut cinq gouttes de sang, un bien maigre sacrifice pour invoquer un incube, et remonta à la source magique de l’invocation. Aucun glyphe, aucun cercle protecteur, des amatrices prépubères en manque de sexe qui invoquaient un démon pour s’amuser. Le grand classique des soirées copines où, après avoir distillé toute leur haine contre ces foutus mecs idiots qui ne comprenaient rien, elles en venaient à verser dans l’occultisme, pour glousser ensuite comme des dines. Parfois, des démons farceurs s’amusaient à les paniquer, mais, généralement, les démons ne sentaient rien… Sauf que, cette fois, il y avait quelque chose de particulier, quelque chose qui avait attiré Magoa.
Une esclave dansait sur lui en s’empalant sur sa verge, enceinte du Diablotin depuis plusieurs femmes. Parmi les groupes sanguins, il y en avait un qu’il reconnaissait, et le répertoria rapidement : une métisse. Père français, mère japonaise. Octavia. Il l’avait culbuté il y a quelques années, et Alastar avait une mémoire sexuelle terrifiante, se rappelant intégralement de toutes ses conquêtes. Il avait couché avec cette fille lors d’une soirée étudiante. Elle était ivre, et il l’avait baisé jusqu’à l’aube, en lui disant qu’il était un étudiant australien… Allez savoir pourquoi, les gens fantasmaient sur les Australiens. Elle était chaude comme la braise, et il fallait croire qu’elle l’avait mis enceinte.
*Je devrais arrêter d’engrosser toutes mes partenaires…*
C’était le signe qu’il était en bonne santé, oui, mais c’était tout de même légèrement effrayant. Elle avait probablement du avorter. Alastar hésita un peu à aller les voir. De mémoire, cette Octavia était plutôt belle, et, pour un Incube, cet argument était souvent central. Ces autres minettes devaient probablement être belles aussi. Il termina de coucher avec son esclave, jouissant en elle, puis se releva, et choisit d’accepter leur invitation. Pour un Incube, rien n’était plus facile que de sortir de sa dimension infernale, car il suffisait qu’une seule personne soit dans un état de frustration sexuelle pour que les Anges ne viennent pas dire quoi que ce soit. L’argument cynique du Diablotin était de considérer que, ce faisant, les Anges pouvaient se rincer l’œil depuis leurs tours d’ivoires.
Il se téléporta donc, et atterrit dans la chambre de la propriétaire de l’appartement. Il adorait inspecter seul les chambres des filles. Il ouvrit tous les placards, fit son curieux, sans aucune gêne, tandis que la propriétaire des lieux se douchait. En voyant ces petites culottes, il sentit l’érection revenir à nouveau, et hésita à aller la rejoindre dans la douche.. La baiser en sentant l’eau chaude ruisseler sur leurs corps, dans un espace clos… Sans gêne, Alastar renifla l’une de ses culottes. Aurait-il eu plus de temps qu’il aurait joui dans plusieurs de ses sous-vêtements, ne serait-ce que pour satisfaire son côté farceur.
La douche se termina alors, et Alastar sortit de ses pensées joueuses.
*Non… Attends-là plutôt dans son lit..*
D’un point de vue sexuel, un lit était une banque mémorielle impressionnante. Alastar referma tous les meubles, à l’aide de la magie, et se glissa dans le lit. Il frissonna au contact des draps en satin, et commença à renifler le lit, afin d’en sentir les effluves sexuelles… Le nombre de fois où elle s’était caressée, où elle avait joui, les dépôts de cyprine ou les traces de sperme… Il pouvait les sentir.
C’était un véritable archéologue du cul.
Il sentait chez cette humaine une puissance sexuelle très stimulante, un appel particulièrement grisant. Pour autant, il n’eut guère l’occasion d’en savoir plus, car la porte s’ouvrit, laissant entrer la femme, en serviette. N’osant plus respirer, Alastar se retourna, et usa rapidement de sa vision pour voir à travers sa serviette, faisant parler sa magie. Il loucha sans vergogne sur son adorable petit cul, et la laissa enfiler sa culotte. Son sexe bandait de plus en plus, tendu à lui en faire mal. Elle avait attrapé une culotte qu’il avait reniflé et même léché.
*Ah, j’aurais du jouir dedans !*
Maudite soit sa timidité ! La femme, qui n’avait toujours pas remarqué sa présence, s’approcha ensuite, toute nue, avec ses lourds seins se dandinant devant elle, du lit, et l’ouvrit, avant de se glisser à l’intérieur. Alastar était sidéré par une attitude aussi... Absente. Semblant alors réaliser qu’elle n’était pas seule, et qu’Alastar soufflait de plus en plus fort, rapprochant ses doigts de sa nuque, elle tourna la tête… Puis bondit sur le côté du lit, s’arrachant à l’attraction de ses doigts.
Elle ne le voyait pas vraiment dans la nuit, et lui demanda qui il était. Les yeux d’Alastar se mirent alors à luire dans l’obscurité, et un sourire carnassier éclaira son visage.
« Qui je suis ? Une belle petite poulette invite donc des inconnus chez elle ? Ce n’est pas très prudent, qui sait sur quel genre de malade sexuel elles pourraient tomber… »
Alastar se décida à lui faire une petite démonstration, et claqua des doigts.
Immédiatement, toute la pièce prit feu. Tous les placards s’ouvrirent, et tous les vêtements s’enflammèrent, de même que le sol, les murs, ou le lit. Un feu tonitruant et surpuissant qui éclaira toute la pièce, révélant le corps rougeâtre et séduisant du démon, qui écarta à l’aide de sa queue caudale la couette. Les flammes brûlaient dangereusement, et, d’un autre claquement de doigts, Alastar les éteignit toutes, replongeant la pièce dans l’obscurité…
…À l’exception de bougies brûlant dans les coins, apparues comme par enchantement.
« Voilà qui donne un caractère plus intimiste, ma chère… Je suis Alastar Magoa, Incube de mon état. Un vrai démon, avec la peau rouge, les cornes, la queue caudale, et qui fantasme sur ton petit cul bien moulant. »
Tout était dit. Il sourit à nouveau, et poursuivit :
« Toi et tes copines ont tenté de m’invoquer, et, dans mon extrême mansuétude, j’ai décidé d’y faire droit… »
Un sourire moqueur éclaira son visage.
« Alors, tu ne sautes pas de joie en me voyant ? Ton lit est vraiment très confortable, en tout cas… »
Son ton était doux, sensuel, presque cajoleur… Mais il ne fallait pas faire confiance aux démons.
N’est-ce pas ?