Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Une journée n'est jamais complètement perdu

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William Dolan

E.S.P.er

Une journée n'est jamais complètement perdu

jeudi 17 avril 2014, 17:26:22

    Une volute de poussière s’éleva dans les airs, griffant la terre sèche et piétinée. Elle tourbillonna un instant puis s’engouffra dans le vent dominant, se laissant charrié jusqu’aux hautes murailles de la ville que l’on voyait briller au loin. Elles étaient hautes et épaisses, prêtent à subir la furie de milliers d’hommes et de leur machine. Mais elles étaient également riches en fresques et en mosaïques pastelles, émerveillant les flots de visiteurs qui s’écoulaient en continu des immenses portes d’acier, ouvertes jour et nuit. L’œil avisé du stratège reconnaitrait immédiatement la cité marchande par excellence, pas querelleuse par nature mais pugnace lorsqu’il s’agit de se soustraire aux ambitions de ses belliqueux voisins. Nexus, la capitale du monde civilisé.

    Le vent mauvais s’engouffra dans la grande porte, suivant le flot humain qui pulsait lentement dans les artères de la ville vivante. Il frôla la robe d’une dame de haute naissance, faisant virevolter la soie précieuse et arrachant un soupir d’agacement à cette dernière qui s’abrita bien vite derrière son ombrelle. Le vent espiègle réitéra cette farce au gré de sa progression dans la ville, jusqu’à arriver sur une grande place plus animée que les autres. Des commerçants joviales et peu discrets haranguaient les chalands pour attirer l’attention sur leurs marchandises mises en valeur sur de larges étales. C’était le concours de celui qui criait le plus fort, embaumant la place d’un fond sonore riche et vivant.

    La bourrasque de poussière fit brièvement taire quelques bouches, rivalisant de souffle avec les braillards et les abandonna, vaincu, condamnés à tousser les fines particules qui avaient envahis leurs bronches. Avec un petit sifflement comparable à un rire malicieux, elle glissa sous une arcade qui déboucha dans une autre partie de ce marché. Les étales plantées de façon anarchiques avaient laissées la place à de larges plateformes en bois sur lesquelles étaient alignées des hommes et des femmes nus et enchainés. La mine basse, ils se laissaient manipuler par leur propriétaire qui vantait leur mérite imaginaire à des curieux qui s’amassaient au pied de l’estrade. De temps en temps, une main se levait et un prix était lancé en l’air. Le prix pour un corps, car l’on avait que faire de son âme.

    La brise poussiéreuse, sentant ses forces diminuées, concentra ce qui lui restait de malice pour foncer sur sa dernière victime, allant s’écraser de tous son poids sur sa joue. Le jeune homme concerné plissa légèrement ses yeux d’un vert émeraude et resserra le col de sa cape pour se protéger de future attaque. Une expression irritée jaillit sur son visage, assurant à la bourrasque agonisante que son ultime facétie avait touchée au but.

-Le vent est fort aujourd’hui ! S’exclama l’interlocuteur de William, un bonhomme rond à l’accent gaillard. C’est bon pour les affaires !

-A vous entendre, les dieux pourraient uriner sur votre crâne que ce serait toujours un bon présage, rétorqua le jeune homme en frottant sa joue meurtrie.

-Si ça arrivait pendant qu’je vendais la moitié de mon stock, j’en déduirais qu’c’est un sacré bon présage !

    William s’autorisa un léger sourire pour saluer le bon mot de l’esclavagiste puis commença à inspecter la marchandise que ce dernier lui proposait. Il sélectionnait d’un œil professionnel, tentant de déceler les maladies et autres infirmités que le marchand s’aviserait de lui cacher. Les terranides baissaient tous les yeux, ne rechignant jamais au moindre examen. C’était signe qu’ils étaient esclave depuis un certain temps.

-Ils ne sont pas de première fraicheur, fit remarquer William. Ceux qui sont marqués par le fer ou le fouet je n’en veux pas.

-Hélas, j’ai un peu honte de n’avoir que de la seconde main à vous proposer, messire, s’expliqua le bonhomme d’un air contrit. Mais cela fait quelque temps qu’il n’y a pas eu de raid sur des villages terranides pour nous approvisionner en produit de qualité. Il n’y a plus que de la marchandise d’occasion et encore, ceux-là sont les plus frais que vous pourrez trouver. Je vous fais les meilleurs pour 25000.

-Je veux simplement des esclaves. Je ne cherche pas à assurer les rentes de vos petits-enfants. 10000 me semble plus raisonnable.

    L’esclavagiste prit un air de désarroi théâtral portant la main à sa poitrine comme si Dolan lui avait planté un couteau dans le cœur. C’étaient sans doute la partie la plus amusante : le marchandage. Le client comme le vendeur savait à peu près combien valait la marchandise. Il suffisait maintenant de débattre sur le fameux « à peu près » en question.  Les négociations continuèrent jusqu’à la fameuse poignée de main et l’échange de devise. Quelques mercenaires à l’air sombre s’animèrent lorsque William leur fit un signe et commencèrent réunir les nouvelles acquisitions.

    Lorsqu’ils furent tous enchainés à la file indienne, la procession se mit en marche, Dolan en tête et les mercenaires flanquant les esclaves dociles. Le jeune homme ne put s’empêcher de leur jeter un regard désapprobateur. C’était une acquisition bien médiocre qu’il venait de faire. Ne ramènerait-il finalement rien d’intéressant de son séjour à Nexus ?...

Shad Hoshisora

Terranide

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Re : Une journée n'est jamais complètement perdu

Réponse 1 jeudi 17 avril 2014, 18:36:17

Le dernier grain de poussière fut chassé du meuble exposé dans l’un des couloirs de l’immense bâtisse. Rien n’obligeait la Terranide à faire le ménage, les domestiques étaient là pour cela, mais elle avait trouvé le temps long. Ainsi, elle s’était munie d’un chiffon doux et faisait la chasse à la poussière, sifflotant, les vitres ouvertes afin de faire entrer un peu d’air frais à l’intérieur du domicile.  Mais la brise fraîche se mua soudainement en une forte rafale qui fit claquer la fenêtre, la faisant rebondir sur elle-même dans un bruit sec et sourd.  La lupine sursauta, surprise sur le coup avant de se retourner et de fermer définitivement les fenêtres. Il était hors de question d’avoir une mauvaise surprise de ce genre à nouveau.

La Louve s’étira un bref instant, marchant rapidement vers l’un des placards où le chiffon fut replacé. Que pouvait-elle bien faire maintenant ?  L’après-midi n’était qu’à son début et elle ne désirait pas rester les bras croisés à se prélasser, à rester oisif.  Un rapide coup d’œil vers l’extérieur, lui donna une réponse rapide.  Les divers destriers ornant les écuries devaient réclamer des besoins à l’heure qu’il est. La lycane se dirigea donc vers les écuries et elle fut en partie soulagée de voir que son intuition était fondée. L’établissement avait besoin d’être nettoyée et les cheveux brossés et nourris.

Qu’à cela ne tienne,  le travail fut fait ! La seule chose que déplorait la Terranide était bien l’odeur qui y régnait. Son odorat fin ne lui faisait pas de cadeau à ce sujet et les effluves qui sortaient de l’écurie n’étaient pas réellement des plus plaisantes. Il était donc grand temps d’en chasser l’origine. L’écurie nettoyée de sa crasse et les animaux nourris et soignés, la lupine jeta un coup d’œil vers le ciel, jugeant rapidement de l’horaire. Encore une fois, elle avait du temps devant elle. Une autre possibilité qui s’offrait à elle était d’aller faire un tour en ville. Qu’à cela ne tienne, ce sera chose faite.


Mais d’abords, une douche rapide. La demeure où résidait Shad avait l’avantage de profiter d’un système d’eau courante et chaude qui plus est. Et la Louve se voyait mal sortir au sein de la capitale dans l’état où elle se trouvait actuellement. Attirée les regards sur soit en étant couverts de crasses et de miasmes, très peu pour la lupine qui pouvait éviter pareil fait désagréable.  La douche fut prise rapidement. Un petit soupir de plaisir s’extirpa des lèvres de Shad quand elle sentit sa peau ainsi que ses attributs animal se faire libérer de la poussière rêche et de la crasse qui y étaient apposés.

Hors de question pour la  Louve de sortir en robe dans Nexus également,  une mauvaise rencontre était toujours possible et porter un tel vêtement gênait  la mobilité de mouvement. Lors de ses sorties en ville, la Terranide apprécié mettre un ensemble  pouvant faire penser à un assassin. Mais cette tenue lui garantissait également une certaine paix, la capuche qu’elle rabattait sur sa tête et l’ample vêtement caché ses oreilles et sa queue.  Par ailleurs, sa couleur noire lui permettait de se faire discrète.  Pour finir l’habillement, la Terranide enfila ses gants de cuirs munis de lames, accrocha ses dagues à sa ceinture avant de  les retirer, prise d’un doute.
La Terranide observa un instant le fil de la lame avant de pousser un léger soupir. Au moins maintenant, elle avait un objectif en tête : aller voir un forgeron pour un petit entretien. Rien de pressant mais mieux valait  entretenir ses armes après tout. Les dagues furent ainsi accrochés à la ceinture, à portée de main et facilement détachable par la Louve. Cherchant rapidement dans un tiroir de sa chambre,  Shad  en sortie une petite bourse en satin qu’elle sous-pesa avec sa paume. Trop lourde à son goût.  Ouvrant le conteneur, elle se délesta de quelques pièces avant de tirer sur la cordelle, refermant le tout et l’accrochant à son tour à sa taille.

Enfin ! Elle était enfin prête pour sortir en ville !  Croisant un domestique, elle lui indiqua rapidement son absence et le salua, se dirigeant en dehors de la demeure. La vie de la capitale battait toujours son plein et les rues étaient bondés de mondes. Remontant sa capuche, la Terranide se faufila dans la masse, observant les étables où trônaient diverses marchandises.  Des souvenirs amères d’un précédent achat, un livre en particulier lui vint à l’esprit. Mais elle chassa bien vite ses souvenances de son esprit, continuant à observer les divers articles qui se présentaient.

Sa couse la mena à la forge. Le forgeron dans un premier temps fut réticent mais l’or permettait d’ouvrir toute les portes. Les armes blanches de l’Okami furent donc remises aux goûts du jour sans que leur efficacité tranchante ne soit altérée. Le forgeron fut payé pour sa tâche et les armes remis à leur place respectives. Sortant de la forge, la  capuche rabattue, la Terranide stoppa son geste de marche, risquant de rentrer dans une longue file d’esclaves.

Sans un mot, elle les laissa passer. Fut un temps, elle les aurait enclin à se défendre, à se rebeller. Mais elle avait également appris que bon nombres acceptaient leurs conditions dégradantes.  Shad nota la présence de deux hommes en tête de la file, sans doute les esclavagistes, mais ne porta réellement pas plus attention que cela à leur personne.  Après tout, elle était déjà l’acquisition d’une personne .Une fois le cortège d’esclaves passés, la Terranide pris la direction opposée de ce dernier, remontant sur son crâne sa capuche au même moment où elle s’élançait dans les rues de la capitale.


La Louve marcha donc ici et là, se promenant au grès de ses envies. En réalité, elle ne faisait pas attention où elle allait, profitant simplement de cette petite sortie diurne.  Mal lui en pris car ne prenant pas gare à l’endroit où elle mettait les pieds elle se heurta contre l’un des esclaves formant la longue file. Clignant rapidement des yeux, elle se recula d’un pas, émettant une rapide excuse à l’encontre du bousculé. Ce dernier avait levé les yeux doucement vers l’Okami avant de les rabaisser et se remettre en marche. Quant à Shad,elle se demandait bien comment elle avait pu retomber sur cet attroupement d’esclaves dociles.
« Modifié: jeudi 17 avril 2014, 20:40:20 par Shad Hoshisora »

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une journée n'est jamais complètement perdu

Réponse 2 vendredi 18 avril 2014, 19:49:11

    Le guerrier bailla à s’en décrocher la mâchoire. Il essayait d’oublier l’ennui profond que lui inspirait la palpitant mission d’escorter un marchand d’esclave dans son quotidien, et pensa plutôt à la façon dont il allait dépenser sa paie. A boire et à baiser évidemment, mais il n’était pas sûr dans quel ordre. « Les deux en même temps » décida-t-il pour lui-même. Il était équipé d’une armure faite en plates de cuir usées, ainsi qu’une épée qui d’après ses multiples accros avait mordue dans l’acier et l’os plus d’une fois. C’était probablement un vétéran qui s’était reconverti dans le mercenariat. La solde était plus juteuse et les missions plus courtes. Les campagnes militaires à bouffer des biscuits pendant des mois et à dormir dans la boue, ce n’était plus de son âge.

    Par ennui, il pinça les fesses d’une des esclaves terranides qui sursauta de surprise avant de retomber dans sa léthargie servile. Ses compères mercenaires s’esclaffèrent et il les rejoint bien vite en éclatant d’un rire gras. Il fit si bien qu’il ne regarda pas devant lui et percuta une petite silhouette encapuchonnée. Avec la vivacité du bretteur, il la repoussa durement.

-Dégage de mon chemin, abruti ! grogna-t-il.

    Le coup fit voler le capuchon révélant que l’emploie du masculin était une erreur. Et quelle erreur ! Une mignonne petite poule comme ça. On comprend pourquoi elle veut se soustraire au regard des badauds. Pas cette fois.

-Hé ! Dis-moi dans quel bordel tu bosses, ma jolie. Je t’y rejoindrai p’tet ce soir.

    Une nouvelle volée de ricanement accompagna la proposition salace, suivi de près pas une exclamation irrité. William Dolan. Sa silhouette ne contrastait pas avec la poussière environnante. Il était vêtu d’une cape beige à liseré argent par-dessus une tunique d’une teinte en dessous. Un chèche dénoué cachait difficilement les cheveux noirs qui se balançaient devant son regard vert et froid. Une main posée nonchalamment  sur sa rapière il s’enquit d’un regard de la raison pour laquelle ses hommes s’étaient arrêtés. Les mires émeraudes glissèrent alors sur la terranide et la scruta brièvement. Une idée jaillit alors.

    Si la noblesse de William n’était pas déjà évidente avec la mince rapière ouvragée qui battait ses flancs, elle le devenait lorsque l’on remarquait les armoiries brodées sur sa poitrine. Un faon en argent se débattant dans les ronces, le blason de la famille Dolan, et « les sarments jamais ne se desserrent », sa devise. Loin du sang royal, elle faisait partie de la noblesse de robe qui occupait le poste d’argentier de la couronne. Des origines sur lesquelles William crachait volontiers d’habitude, mais il faut dire qu’ici, à Nexus, son sang bleu lui était parfois utile.

-Esclave ! L’interpella William.

    Nulle violence ou mépris dans ce mot. C’était un fait avant d’être une insulte.

-Mènes moi à ton maitre, continua-t-il. Je voudrais négocier ton rachat avec lui.

    Le mercenaire décocha un grand sourire à la terranide. Elle briserait la monotonie de la mission. Pas moyen de rigoler avec cette bande de zombie enchainé. Celle-là avait l’air un peu plus réactive. Il comprenait bien sir Dolan sur ce coup là. La cargaison de ce mois-ci était franchement décevante. Ça ne pouvait pas faire de mal d’y ajouter un petit bijou. Au moins, juste pour dire que la journée n’a pas été perdue.

Shad Hoshisora

Terranide

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Re : Une journée n'est jamais complètement perdu

Réponse 3 vendredi 18 avril 2014, 21:20:15

Face à la proposition salace du mercenaire, la Terranide émis un grondement sourd, dardant son regard dans celui de l’humain. Le prenait-elle pour une catin des bas-fonds ? Si tel était le cas, il se trompait lourdement. Elle entendit bien vite les rires gras des autres mercenaires autours d’elle. En guise de réponse, la Louve souffla d’exaspération.

« Tu peux toujours tenter de me trouver, ce sera peine perdu imb… »

Elle ne put finir sa phrase, étant soudainement interrompue par l’intervention d’un homme à la chevelure d’ébène et aux yeux  de jade. La Lycane nota rapidement qu’il portait sa main à une rapière posée contre son flanc et elle eut pour réflexe de se préparer à une quelconque attaque de la part de cet inconnu. Les armoiries brodées sur le vêtement ne lui disaient rien, mais elle était consciente qu’elle allait parler à un des nobles de la cité.

Et ce n’était pas pour cela qu’elle allait changer sa façon de jacter.  La louve fit un rapide pas en arrière pour rester à distance du mercenaire avant de tourner son attention vers le marchand d’esclave, ou du moins elle pensait qu’il exerçait cette fonction au vue de tous les Terranides enchainées qui triaient derrière lui. En réalité, bien qu’elle était esclave, Shad n’avait que très peu l’habitude d’être interpellée par le titre de cette fonction quelque peu dégradante. Là où  elle vivait actuellement, son maître ne l’interpellait pas ainsi, ni même les gardes et domestiques.

Certes, elle aurait pu répliquer face à cette apostrophe, mais la lupine n’avait ressenti aucune marque de dénigrement dans le ton de la voix employée par cet humain. Sa queue battante doucement derrière son dos, elle l’écouta poser sa question et eut un léger sourire amusé face à sa dernière déclaration. Ainsi, il voulait rencontrer son maître et pire encore la racheter ? Voilà un fait qui était fort étonnant ! Mais quoi qu’impossible pour diverses raisons.

« C’est impossible. Mon maître n’est pas à Nexus pour le moment et ne reviendra que d’ici quelques jours, quant à mon achat…Tu peux l’oublier. »

Simple et direct. Mais la Terranide ne mentait aucunement à son interlocuteur en lui indiquant qu’elle n’était pas à vendre, c’était bel et bien le cas.  Profitant de cette courte discussion, quelques mercenaires s’étaient  établis autour de la Louve. Cette dernière les surveillait du coin de l’œil, rabaissa légèrement sa queue. Non, il ne s’agissait pas d’un signe de peur, mais elle savait très bien qu’il était tout à fait possible que l’un de ces hommes l’empoigne sans vergogne.

La Terranide  n’hésita pas à s’adresser au marchand d’esclave, faisant fi du fait qu’il était officiellement son supérieur. Pour Shad, il ne s’agissait ni plus ni moins qu’un interlocuteur de passage et elle n’avait aucune marque de respect à lui donner.

« Rappelles donc tes chiens esclavagiste ou je me ferais une joie d’offrir leurs tripes aux corbeaux. »

Il ne s’agissait nullement de paroles en l’air.  Sous –estimer la Terranide serait une grossière erreur tout comme elle ne sous-estimait pas ses adversaires.  L’allure des armures qu’ils portaient et leurs épées quelques peu éméchés lui firent comprendre qu’ils avaient eu leur lot de batailles. Mais la Louve avait également  mené diverses escarmouches, elle n’était donc pas une novice sur  ce type de terrain. Pourtant, elle soupira et reprit rapidement la parole.

« Je n’ai vraiment pas envie de me battre, donc si tu n’as pas d’autres questions, laisses moi partir et retournes à ton travail , je ne te mettrais pas de bâtons dans les roues. Tout comme tu me laisseras rentrer  chez moi. »

Que chacun parte de son côté et tout serait réglé. La Louve n'avait aucune envie de se jouer justicière de pauvres esclaves en cette journée. S'attirer des ennuis ? Très peu pour elle ! Pourtant la lycane pressentait qu'elle ne pourrait rentrer en paix. Un esclavagiste ne laissait que très rarement partir ses cibles et elle avait très bien compris que maintenant, elle était la cible de ce dernier.
« Modifié: vendredi 18 avril 2014, 21:28:20 par Shad Hoshisora »

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une journée n'est jamais complètement perdu

Réponse 4 mardi 22 avril 2014, 17:18:34

    "Tu" ? William faillit regarder derrière lui pour s’assurer qu’elle ne parlait pas à un mendiant de passage ou l’un de ses compagnons imaginaires avec qui elle aurait sans doute pu se permettre tant de familiarité. L’expression du jeune homme se ferma. Ce n’était surement pas à cette pauvre créature de décider de sa propre mise en vente et encore moins sur ce ton bravache.

-Tranche-lui une main, ordonna-t-il le plus simplement du monde.

    Le mercenaire sortit aussitôt un long couteau à dépecer de sa ceinture et s’approcha de la terranide pour s’en saisir, une moue faussement désolé sur le visage.

-Attends ! Se ravisa-t-il avec un sourire. Son maitre pourrait en avoir besoin. Il choisira lui-même qu’elle morceau il voudra lui enlever.

    William riait jaune. Cette fille était complètement folle ou bien elle ne naviguait pas dans la même réalité que les autres. La réalité c’est qu’ici, une terranide n’est rien. D’une valeur bien moindre qu’une vulgaire tête de bétail, elle devait toujours s’adresser aux citoyens libres avec humilité, les yeux baissés, et ne surtout pas esquisser le moindre geste d’agressivité. William comptait bien obtenir réparation du maitre, mais de toute évidence, le pauvre homme devait être totalement dépassé par les évènements, vue le dressage négligé dont il était témoin.

-Tu manques de respect à un noble, énuméra William en s’approchant de l’esclave. Tu menaces un homme libre et tu parles sans que l’on t’en donne la permission. Et quoi ?

    La main de William jaillit sur le pommeau de son épée, faisant mine de la dégainer. L’acier crissa et s’arrêta nette, à mi-chemin d’être libéré de son fourreau. Un sourire désabusé et sincèrement étonné semblait faire écho à sa question. N’importe quel esclave se serait prostré en suppliant sporadiquement devant un citoyen tirant l’épée.

-Et quoi ? Répéta-t-il. Tu comptes vraiment te battre comme tu le dis ? Te faire tailler en pièce par ces hommes – il désigna les mercenaires amusés – ou te faire pourchasser par la garde qui te crucifierons aux portes de la ville comme tout esclave qui ose se rebeller.

    William fit claquer le cuir de son fourreau en rengainant la rapière. Espérant ainsi mettre un terme à cette scène qui lui semblait totalement irréelle. Etait-il vraiment en train d’essayer de convaincre une esclave de lui obéir ?

-Si ton maitre est absent, je verrais son intendant, déclara Dolan. Maintenant, tu vas baisser ces yeux que je n’ai que trop vu, et tu vas me mener à ceux que tu sers, esclave !

    Il n’y avait plus de neutralité cette fois-ci dans le mot « esclave ». Il était craché avec colère, chargé de toute la nature dominatrice et impérieuse qu’imposaient ces deux syllabes. C’était une menace en plus d’être une ultime chance de salut. Que cette petite peste ravale son ego démesuré ou son corps mordu par le fouet attendra la mort, cloué sur une croix !

Shad Hoshisora

Terranide

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Re : Une journée n'est jamais complètement perdu

Réponse 5 mardi 22 avril 2014, 19:15:46

Que ce garde tente seulement de lui trancher une main ou une toute autre partie de son corps et la Louve se ferait une joie de contre-attaquer. Elle ne craignait nullement le fait de croiser le fer et d’être blessée pendant un combat singulier.  Mais elle ne pouvait également pas tuer ici au sein de la capitale. Et cette petite restriction pouvait lui faire valoir sa victoire.  Ainsi, quand l’homme s’approcha, dégainant son épée à dépecer, la Terranide le suivait du regard, prête à esquiver l’un de ses prochains coups. Mais ce dernier ne vint pas, le mercenaire fut stoppé par l’esclavagiste qui semblait fait une leçon de morale à la lycane.

Cette dernière l’observait d’un air désabusé.  A la place de baisser les yeux comme il le lui ordonnait, elle les gardait levés, plongés dans le regard de jade du noble.  L’Okami ne courba pas l’échine mais restait bien droite, dans une posture hautement différente de celle utilisé par les esclaves actuellement enchaînes en file indienne. Pensait-il également l’effrayer en sortant sa rapière et en lui posant ce type de question ? Certes, la Terranide serait blessé si un combat devait avoir lieu, elle tomberait à force, sous le nombre de coups, mais elle en blesserait également quelques-uns.

Quant à la garde, cette dernière était le cadet de ses soucis. De nombreuses fois, la Louve avait eu affaire à des hommes aux pensées très peu pieuses au sein de la  capitale et aucune fois elle s’était laissé se faire toucher. Avait-elle était poursuivie et clouée sur une croix ? Non. Un petit sourire amusé face à cette pensée apparu sur son visage. Oh, elle sentait bien qu’elle jouait avec le feu, mais cet homme n’avait pour elle aucun droit sur sa personne.  Du respect à lui donner ? Elle aurait pu lui parier avec plus de respect s’il ne l’avait pas interpellé en la nommant « esclave ». La Terranide connaissait les codes de bienséances mais  se refusait à les utiliser pour quiconque l’abaisserait à une simple fonction réductrice.

« Et quoi ? reprit-elle doucement, je ne sers qu’une personne et à ce que je sache, tu n’es pas mon maître, je n’ai aucun respect à te donner. Tu penses que je ne serais pas capable de me défendre ? Désolé si  tu as toujours eu  des Terranides élevés dans des fermes à esclaves, mais ce n’est pas mon cas. »

Cette déclaration donna naissance à des rires gras. La lycane les ignora tout simplement. Une atmosphère froide sembla régner un instant dans cette petite ruelle.  Quand  Shad s’était adressé à l’esclavagiste, elle avait également fait exprès d’accentuer ses paroles sur le «  tu » montrant ainsi qu’elle ne se considérer en aucunement inférieure à cet humain. Et par les dieux, elle savait très bien qu’il n’apprécierait pas cela. Mais elle n’en avait cure.

« Je pourrais partir, mais cela reviendrait à une course-poursuite et tu pourrais penser que tu as gagné. Je vais donc te mener jusqu’à  la demeure que je sers. Mais il n’y aura rien de plus. Même si tu oses penser le contraire. »

Partir en courant, semer les mercenaires pourraient être un fait aisé, mais cela donnerait une certaine sensation de victoire à l’homme. Il voulait qu’elle le mène jusqu’à sa demeure ? Ce sera chose faite, mais elle risquait fortement de lui claquer la porte au nez une fois arrivée sur place. La Louve jeta un regard aux mercenaires. Elle ne leur faisait aucunement confiance et s’attendait à une attaque dans un angle mort de leur part à tout instant. Ainsi, elle s’écarta légèrement, gardant toujours un œil sur l’humain et sur les mercenaires avant de tout simplement les guider jusqu’à la demeure Belmond.

Une fois arrivée devant cette dernière, la Louve posa sa main sur l’épaisse grille fermant l’entrée. Un des domestiques étaient en train de s’occuper du jardin et s’avança, interloqué par ce qu’il se tramait.

« Qui sont ces gens ? Que veuillent-ils ? »


Rapidement, la Terranide lui résuma la situation, un air las sur son visage. Le jardinier avait posé son râteau et écoutait attentivement les paroles de l’esclave du maître de maison avant de se tourner vers le nobliau et de lui demander d’attendre. Il partit par la suite vers la demeure et ressortit accompagné par l’intendant de maison. Ce dernier s’adressa alors à William avec respect.

« Toutes mes confuses mon seigneur  pour cet accident. Cependant, cette jeune femme peut vous servir  pendant un moment, pour vous dédommager du mal qui vous aurez été fait. »
« De quoi ? » s’étouffa la concernée.

L’intendant ignora la surprise de la Terranide et continua :

« Elle ne vous appartiendra pas mais pourra vous servir pendant  un temps que nous déciderons. Si vous le souhaitez, en guise de dédommagement bien entendu. Il se tourna par la suite vers l’Okami, quand le maître n’est pas là, tu sais que j’ai pleins pouvoir, tu feras donc ce que je t’ai dit de faire. »

Oh ça. Elle ne risquait pas de l’oublier. Ce petit coup de pute, elle s’en souviendrait. La Louve émis un grognement sourd. Cet intendant bien qu’il affirme le contraire n’avait aucun droit sur elle, ni même sur les deux autres esclaves présentes dans la maisonnée. Quoi que pour le moment, la vampire et la démone était également aux abonnées absentes.  Quand elle reviendrait, la Louve se ferait une joie de lui rappeler le règlement imposé. Mais pour le moment, elle était prise dans un carcan et prouver que cet homme n’avait pas d’autorité sur elle serait un fait bien difficile.  Finalement, l’intendant se mis à rire aux éclats, ouvrit la grille, laissant la lupine se faufiler à l’intérieur et la referma dans un claquement sourd au nez et à la barbe de l’esclavagiste.

« Encore une fois, toutes mes confuses, mais cette Terranide appartient au maître de maison et elle n’est ni à vendre, ni à être échangée.  Et je ne possède aucun droit sur elle pour décider de quoi que ce soit à ce sujet. Sur ce, je vous souhaite une bonne journée Monseigneur. »

Et dire que la Louve avait douté un instant de l’intendant ! Mais il fallait avouer qu’elle avait bien cru qu’il  avait retourné sa veste contre elle.  L’intendant salua le noble et partie en tapotant l’épaule de la Terranide qui faisait encore face à l’humain. Cette dernière l’observait à travers la grille, croisant ses bras sur sa poitrine :

« Une dernière chose  à dire peut-être  ?  Tu vois que je ne t'ai pas menti. » affirma t'elle le  plus simplement du monde.

La Terranide s’attendait bien sûr à des menaces ou tous autres. Mais, ces dernières n’auraient absolument aucun effet sur elle. Pourtant, un léger sifflement la fit frémir et avant qu’elle ne puisse réagir et esquiver,  une piqûre la frappa au niveau de la nuque.  Elle porta rapidement sa main à cette dernière et retira une fléchette où s’égouttait quelques gouttes d’un liquide verdâtre.  Presque immédiatement après, la torpeur commençait à frapper.

« Bien joué… Mais ce n’est que partie remise… »

Et elle s’effondra de tout son long. Les domestiques présents à l’extérieur avaient terminés leurs tâches et il n’y avait donc personnes pour assister à la scène présente. Quant au tireur, il était posté sur un toit voisin et afficha un sourire satisfait.  Il avait mis du temps à bien viser mais au moins, il n’avait pas loupé sa cible. Il ne restait maintenant plus qu’à l’humain à rechercher sa cible en toute hâte avant qu’une personne ne le voit. Mais une chose était sûre, la Terranide risquait de ne pas apprécié son réveil. Si William l’avait trouvé impertinente lors de sa rencontre, il risquait de ne pas apprécié le futur caractère de son «  esclave ».

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une journée n'est jamais complètement perdu

Réponse 6 mercredi 23 avril 2014, 17:30:11

    La nuit s’était abattue sur la ville, les formes sombres des bâtiments se découpaient faiblement dans la toile céleste. Les dernières étoiles finissaient de s’allumer tandis qu’au loin, le crépuscule emportait ses dernières teintes rougeâtres. Le silence régnait, seulement troublé par quelques feulements de chat et d’autres bruits inconnus que notre imagination avait le don d’interpréter comme inquiétants. Sur un toit, une petite lueur semblait respirer, alternant entre le rouge sang puis l’or, au rythme de ses lentes inspirations.

    L’homme tirait une grande bouffée sur sa pipe, illuminant brièvement sa silhouette incertaine, accroupie sur le toit d’un bâtiment. D’un signe, il montra la maisonnée en contre-bas. Ce n’est que lorsqu’un hochement de tête lui répondit que l’on remarqua la deuxième silhouette tapie dans l’ombre juste à côté.

-Les gardes ? Demanda un murmure.

-Je leur ai donné quelques pièces pour qu’ils aillent patrouiller plus loin.

-Alors ne perdons pas de temps.

    L’homme acquiesça et se servit du foyer de sa pipe pour allumer une petite torche. Il l’agita ensuite dans les airs et d’autres torches s’allumèrent sur les toits voisins. Calmement, les deux hommes sortir leurs arcs respectifs et s’aidèrent de la torche pour faire bruler deux flèches incendiaires. Les flèches partirent au bruit sourd de la détente de l’arc sifflant leur dangereuse mise en garde. Bientôt, elles furent rejointes par une multitude d’autres qui s’abattaient sur la demeure assoupie avec une lenteur troublante.

    L’homme observa le résultat des flèches fichées dans le bâtiment. Les flammes commençaient à lécher le bois sec, silencieusement mais en libérant une fumée noire qui ne se distinguait que grâce à la lueur des flammes.

-Aller on décampe !

    L’homme fit un signe aux toits voisins en agitant frénétiquement sa torche puis la lança en contre-bas pour se débarrasser de cette source de lumière traitre. Une nouvelle fois plongées dans l’ombre les silhouettes noires descendirent du toit et se dispersèrent dans les rues tandis que certains passants lançaient déjà des cris affolés en voyant des flammes s’élever chez leur voisin. C’était comme une nouvelle aube qui se levait dans ce quartier tranquille, mais aucun gazouillis d’oiseau ne viendra la saluer, seulement les cendres et la mort…

* * *

    Un seau d’eau salé et le beuglement strident d’une trompe réveilla la terranide. Elle était enchaînée nue sur une croix à quatre branche, dans ce qui ressemblait à une cave ou un donjon. Il n’y avait pas de lumière naturelle, seulement des torches répandant l’odeur désagréable de la résine brulée. Un homme vouté et variolé, rangea le seau vide et s’assit sur un tabouret attendant les instructions de l’homme qui se tenait à côté.

    William avait rarement été plus furieux et avide de vengeance. On l’avait moqué et humilié. Cela ne devait pas se reproduire. On ne respecte que ceux qui se font respecter. Ceux qui écrasent leur ennemi sans la moindre once de pitié. Et pour cause, même si c’était improbable, la terranide, son maitre et tous ses serviteurs étaient devenus ses ennemis. Un maitre est responsable des actes de ses esclaves, surtout lorsqu’il s’agit de leur intendant.

-Bonjour, esclave. Maintenant que tu es réveillé, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Ici, tu vas souffrir. Ici, tu vas mourir. Ou bien peut-être que je te rendrais à ton maitre en plusieurs fois, ça va dépendre de mon humeur.

    William s’approcha d’elle et attrapa l’un de ses têtons entre ses doigts et commença lentement à le faire tourner.

-Pour commencer, tu vas me dire tout ce que tu sais sur ton maitre. J’aime connaitre ceux dont je brûle la maison et massacre les serviteurs.

    D’une torsion sèche sur sa prise, il tenta de s’assurer de la bonne coopération de la jeune fille.

Shad Hoshisora

Terranide

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Re : Une journée n'est jamais complètement perdu

Réponse 7 mercredi 23 avril 2014, 21:44:09

Tout était calme en cette nuit, les domestiques dormaient dans leurs appartements respectifs et ils avaient laissés Morphée les prendre dans ses bras.  Rien ne semblaient troublaient leur tranquillité nocturnes et quelques sons extérieurs se joignaient à l’écho de leurs ronflements.  Tous étaient profondément assoupis et ne se souciaient guère de ce qui pouvait se tramer en dehors de la bâtisse. Même la visite du noble pour l’intendant et le jardinier n’était qu’un lointain souvenir. Alors comment auraient-ils pu penser que ce dernier orchestrer une attaque sur eux pendant leurs sommeils ?

Les flèches enflammées filèrent silencieusement dans la nuit, se plantant dans le bois de la demeure dans un son sec et discret. Les flammes autours des pointes se mirent rapidement à lécher le bois et les volutes enflammées se mirent à croître dans la noirceur de la nuit, éclairant la rue d’une danse infernale.  Dans les écuries, les bêtes se mirent à s’agiter, frappant le sol de leur sabot, hennissant fortement. Un domestiqua eut la bonne idée de laisser sa fenêtre entre-ouverte et le vacarme lui parvint rapidement. Il se réveilla en sursaut, se demandant ce qui pouvait bien se passer quand une odeur âcre lui parvint. Ni une, ni deux, il se leva et alarma le reste du personnel, se couvrant le nez de sa manche pour ne pas inspirer trop de fumée nocive.

Le branle-bas de combat fut rapidement lancé au sein de la demeure.   Les domestiques furent vites alertées par les hennissements des chevaux et ces derniers s’organisèrent pour éteindre le plus rapidement l’incendie.  Par chance, qu’une partie de la façade avait été atteinte et le feu rapidement maîtrisé. On déplora cependant quelques intoxications dû à  la fumée mais mise à part cela, personne ne fut la proie des flammes. Et fort heureusement d’ailleurs. Il ne restait donc qu’à commencer les réparations à l’aube. Les gardes furent également interrogés pour savoir s’ils avaient pu voir quelque chose, mais chacun clamait qu’il n’avait noté rien de suspect.

….

Le contact de l’eau salé la fit trembler de tous ses membres et le coup de trompette eut l’effet de lui vriller les tympans tout en la faisant sursauter. Ce type de réveil, la Louve s’en serait volontairement passée.  Le regard encore embrumé par son état d’inconscience, elle mit quelques secondes à réaliser où elle était.  En tentant de bouger les poignets et les chevilles, elle nota également qu’elle était enchaînée, retenue dans une position forte peu agréable.  Et cette posture lui rappelait un évènement lointain où elle s’était retrouvée attachée à une croix et sortie de sa torpeur à l’aide d’un seau d’eau glace, la trompette en moins.

La Terranide baissa rapidement son regard. Nue. Comme elle aurait pu s’en douter. Elle le releva par la suite, balayant la pièce du regard. Où avait-il pu mettre ses affaires ? Et ses armes ? Elle fut cependant soulagée de noter que son médaillon n’avait pas été retiré.  Entendant la voix de l’esclavagiste, la lycane revint à la réalité, l’écoutant sans mots dires. Des menaces, voilà tout ce qu’elle entendait. Les hommes n’étaient-ils donc capable que de torturer pour arriver à leur fin ? Sans doute oui.  Le contact des doigts sur sa pointe de chaire la fit tressaillir mais sans plus. Elle l’observait simplement, sans montrer une pointe d’infériorité malgré sa position. Il était aisé de lire dans son regard que si elle n’était pas encore dans cet état de torpeur, ni dans cette posture, elle lui aurait sauté à la gorge.

Mais pour le moment, elle était là à sa merci et devait subir un interrogatoire. L’Okami releva ses oreilles quand il mentionna l’attaque de la demeure. Avait-il réellement fait ce qu’il venait de dire ? Pour sa survie, elle espérait le contraire.  Elle serra les dents quand le contact se fit plus douloureux et lança :

« J’espère que ce que tu dis est faux. Il ne risque pas d’apprécier et tu pourrais amèrement le regretter. Comme le fait que je me retrouve ici. »

A ces mots, la Louve fit apparaître une fraction de seconde sa marque sur son poignet. Par ce biais, elle indiquait à celui qui l’avait imposé le fait qu’elle était dans une posture fâcheuse et également l’endroit où elle se situait. Mais elle savait également que l’aide pouvait tarder à venir, il lui faudrait donc trouver un moyen de sortir de ce guêpier. Le contact froid des chaînes étaient désagréables mais mieux valait cela que d’être simplement clouée sur la dite-croix.

Plusieurs possibilités pour détruire ces liens lui traversèrent l’esprit. La première était tout simplement de prendre sa forme de lycanthrope, mais c’était une transformation qu’elle  se refusait  à faire pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait aucune idée de son état mental sous cette forme. De censée, elle devenait presque sauvage. Cette capacité l’effrayait et elle ne l’usait qu’en cas de dernier recours. Il y’avait également les flammes, elle pouvait faire chauffer le métal pour le faire fondre, mais là, la douleur serait presque insoutenable. Le métal fondu risquait fort de goutter sur ses membres. De plus, un métal rougeoyant ne passait pas continuellement inaperçu. Elle devait donc encore réfléchir tout en supportant son bourreau. Homme auquel elle lança :

« Attaquer par surprise, quel manque d’honneur. Et pour répondre à la question précédente, je n’ai rien à dire à son sujet. »


Chercherait-il à lui faire du mal ? Instinctivement la Terranide pensa à Arashi, la vampire qui vivait sous le même toit qu’elle.  Elle espérait que cet homme n’est pas la défiance de lui faire du mal. Face au tiraillement effectué sur son téton, la Louve serra les crocs et vociféra :

« Arrêtes ça. »

Oui, elle lui donnait un ordre. Oui, elle ne lui parlait pas encore avec le respect qu’i lui demandait mais non, la Terranide n’avait aucune envie de faire cela. Le souffle lourd, elle se mis à observer à nouveau la pièce, une question simple lui trottant en tête : Si cet homme cherchait à la torturer, qu’allait-il utiliser pour arriver à ses fins ?

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une journée n'est jamais complètement perdu

Réponse 8 jeudi 24 avril 2014, 17:15:23

    Son maitre ne l’angoissait pas plus que ça. De toute évidence, il ne faisait pas partie de la haute noblesse de Nexus, sinon il est probable qu’il ait reconnu sa maison. C’était plutôt un fantasque vue les manières de ses domestiques. Un homme aussi mal entouré ne devait pas pouvoir s’élever très haut dans les sphères du pouvoir. C’était sans doute un brigand. Une menace sérieuse, mais comme William ne passe que rarement à Nexus et le plus souvent incognito, les chances que cela le desserve étaient plutôt minimes.

-C’est touchant que tu t’inquiètes pour moi, ironisa-t-il. Merci. Quoique ça m’étonnerait que tu
connaisses la signification de ce mot vue ta déplorable éducation.

    William soupira longuement en constatant que la terranide n’allait pas tout simplement lui apprendre ce qu’il voulait savoir. Non, ce serait trop demandé. Cependant, le fait qu’elle attaque son honneur le fit sourire.

-Que sais-tu de l’honneur, petite fille ? Tout le monde a le sien, tout le monde a ses limites. Mais peut-être parles-tu plus précisément du code de l’honneur ? Il y en a plusieurs, notamment celui qui m’oblige en tant que membre de la noblesse à laver les affronts dans le sang, le tien et celui de tes compères.

    William n’avait pas semblé réagir à l’ordre de la terranide, le considérant peut-être comme un cri de douleur parmi d’autres. Pourtant, comme obéissant inconsciemment à son ordre, la pression se fit moindre sur le petit bout de chair supplicié. Les doigts n’agrippaient plus la peau mais glissait sur elle dans une caresse érotique. L’homme s’approcha d’elle, frôlant sa nudité.

-Je vais te dire un secret, commença-t-il tout bas. Je n’ai pas envie de te faire payer ta fougue. La vérité c’est que j’aime les femmes de ton caractère, mais, c’est une question d’honneur justement. Ça aurait pu se passer différemment, malheureusement, ce n’est pas le bon monde et tu n’es pas de la bonne race.

    Ses confidences terminées, William se retira délicatement tout en continuant de jouer avec son doigt sur le corps de la jeune fille.

-Dis-moi tout ce que tu sais sur ton maitre ou je te laisse avec notre ami ici présent autant de temps qu’il le faudra.

    L’homme qui s’était fait oublié pendant un temps se redressa en s’apercevant qu’on parlait de lui et lâcha un regard cruel à la terranide. Comme s’il savait déjà qu’elle allait refuser, il commença à déballer ses affaires ; des lames de toutes tailles et de courbures différentes ainsi que des aiguilles d’épaisseur variable. Tellement que l’on se demandait à quoi tout cela pouvait bien servir.

Shad Hoshisora

Terranide

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Re : Une journée n'est jamais complètement perdu

Réponse 9 jeudi 24 avril 2014, 20:04:25

La lycane desserra les dents quand la pression sur son mont de chaire s’éclipsa. En revanche, son corps réagissait par de légers tremblements, de petits frissons aux caresses qui lui étaient donnés.  Mais cela était une réaction tout à fait naturelle et ne prouvait en rien que la Louve appréciait ou non le traitement qui lui était imposé de force.  Elle le laissa parler. Plusieurs fois, elle avait tenté de répondre mais l’homme ne lui en laissait pas l’occasion. Ainsi,  Shad retenait ce qu’il disait pour rétorquer dès qu’il aurait enfin fini.

Le contact proche de sa nudité lui retira un grondement sourd et elle tira un peu sur ses chaînes, s’éraflant les poignets.  En sentant un liquide chaud couler doucement le long de ce dernier, elle stoppa son geste. Mieux valait éviter de plus se blesser pour le moment.  Son regard se porta par la suite sur ce doigt, impétueux qui traçait un chemin sur son corps offert.  Elle ne répondit pas de suite à l’esclavagiste, observant en silence l’autre homme qui s’était tenu immobile jusqu’à présent. Les outils qu’il offrait à sa vue ne lui disaient absolument rien qui aille.   Elle en détacha son regard et le reposa sur le William :

« Pour commencer, je ne suis pas aussi mal éduquée que tu le prétends. Pour ce qui est de l’honneur, cela signifie-t-il que quiconque te manquerais un peu de respect se verrait être attachée comme je le suis ?  Si je  ne te parle pas avec le respect qui t’a dû c’est simple. Peut-être  que si notre rencontre se serait passé différemment, j’aurais employé un autre ton à ton égard. »


Et elle était sincère. La façon dont s’adressait la Terranide aurait pu être fortement différente selon les conditions de la rencontre entre cet humain et elle-même. Mais, ce fut lui le premier qui lui avait manqué de respect en la rabaissant à un simple rôle dégradant. Pourtant, elle devait aussi avouer qu’elle ne s’était pas attendue à une telle réaction de la part de l’intendant.  Elle le savait plus sage alors pourquoi ?  Le corps de la Louve frissonna sous la course de la dextre avant qu’elle ne reprenne.

« Les domestiques n’ont pas besoin de payé pour laver ton honneur, je suis la seule fautive ici. Et je m’excuse de ne pas être une terrienne des plus normale »

Le terme «  le bon monde » avait mis la puce à l’oreille à la Louve.  Cette dernière connaissait très bien l’existence de la Terre ainsi que les peuples et espèces qu’elle abritait. Au contraire de Terra, la Terre était normale, sans trace de magie, sans traces de créatures exotiques mais avec une plus grande avancée technologique, quoique encore moindre comparé à Teckhos.  Elle se demanda donc si cet homme faisait des navettes entre les deux plans comme il était coutume dans le domaine de l’esclavage.

Les bruits métalliques attirèrent son attention. L’autre homme continuait à préparer son attirail au plus grand déplaisir de la Terranide. 

« Je ne peux t’apprendre grand-chose sur mon maître, mise à part qu’il est également un noble de la sphère nexusienne.  Mais après, je ne pourrais rien t’apprendre de bien spécial. »

Et d’un côté, c’était vrai. La seule nouvelle chose qu’elle pourrait lui apprendre était le fait qu’il était également un démon. Mais cela, c’était un secret qu’elle devait garder. Même les servants et domestiques de la demeure ne connaissait pas cette partie de l’identité du Duc.  La Terranide souffla :

« Mais je présume que je vais quand même avoir le droit à tout cela n’est-ce-pas ? Que mes réponses n’ont pas étaient suffisantes ? Sincèrement, je me passerais bien de me refaire à nouveau mutiler »

Mais cela ne voulait absolument pas dire qu’elle abdiquait. Si elle devait passer par la case couteau et aiguille, elle encaisserait le coup. Oui elle aller crier, oui elle aller supplier, oui elle aller pleurer mais elle se relèverait également de ces tourments.  Pourtant, elle espérait au fond d’elle qu’elle éviterait de se retrouver seul à seul avec ce futur tortionnaire.  Dans un silence de mort, elle observait donc l’homme aux yeux de jade, son souffle court, attendant la suite des évènements.

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une journée n'est jamais complètement perdu

Réponse 10 vendredi 25 avril 2014, 18:32:08

    Quiconque manquait de respect à William était effectivement puni, avec une certaine tempérance en fonction de la personne impliquée. Un supérieur se voyait infliger un regard neutre, un ami devait supporter une mine réprobatrice, un ennemi encaissait une remarque acerbe et un esclave se faisait couper la langue. C’était une hiérarchie des punitions que William conseillait à toute personne bercée par la culture de Nexus, la ville aux esclaves. Et si cette ville n’avait pas connu de guerre servile depuis mille ans c’est bien parce que ses braves citoyens ne se laissaient pas manquer de respect par des esclaves.

    William s’irrita lorsqu’elle l’accusa de ne pas l’avoir respecté en premier. Quel toupet ! Elle pensait peut-être que tout le monde devait s’incliner au passage d’un terranide en capuche.

-Tu t’imagines peut-être que j’allais te donner du « milady » alors que tu …

    William s’interrompit à ce moment. « Terrienne ». Sa langue avait-elle fourchée ? Avait-elle voyagée à travers les mondes ? Il y avait donc d’autres portails que le sien ? L’avocat se croyait être le seul à naviguer entre les deux mondes. C’était peut-être une sottise de sa part.

-Sors d’ici, ordonna William.

    Le bonhomme qui triait machinalement ses outils prit quelques précieuses secondes avant de comprendre que c’était à lui que cet ordre s’adressait. Il était toute fois si incongru qu’il préféra s’en assurer.

-Moi, messire ? S’enquit-il.

-Non pas toi évidemment, je parlais de notre bonne amie qui est attachée.

    Le bourreau ne bougea pas et regarda Dolan avec un air de ruminant à qui on explique les bases des mathématiques.

-Ou bien peut-être que je me parlais à moi, qui sait, insista William en haussant le ton.

    Cette fois, le bonhomme sembla enfin discerner l’ironie dans les propos de William et se hâta de prendre la sortie, sans pour autant oublier de lancer un chapelet de grommèlements.

-Et emporte ta ferraille avec toi.

    L’homme fit demi-tour et d’un air étonné, rangea son attirail de torture avant de sortir. Enfin seuls, William fixa la terranide dans les yeux. Son doigt avait depuis longtemps cessé ses caresses, et l’homme ne semblait plus s’intéresser au corps livré au supplice.

-Je te déconseille de m’attaquer.

    Sur cet avertissement, William retira les clous qui maintenaient les fers ensembles, libérant ainsi la jeune fille.

-Tu es restée sur terre si longtemps que tu en as oublié comment être une esclave ? demanda William. Il n’y a pas de messieurs, ni de mesdames, ici, seulement des sirs et des esclaves.

    Le ton de l’avocat avait sensiblement changé. C’était comme s’il quittait son rôle de noble de Nexus pour celui qu’il préférait par-dessus tout, le jeune juriste caustique.

Shad Hoshisora

Terranide

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Re : Une journée n'est jamais complètement perdu

Réponse 11 vendredi 25 avril 2014, 20:11:58

Se faire appeler « Milady ? » bon sang, la Terranide n’en demandait pas tant voyons ! Une simple interaction des plus communes aurait été largement suffisante pour sa part. Mais elle ne préférait pas continuer sur ce sujet, après tout, il semblerait que cet homme ait buté sur le terme « terrienne ».  Avoir connaissance de l’autre plan avait un certain avantage en soit. Et cette fois, il semblerait que cette connaissance ait permit à la Louve d’échapper à quelques menues tortures.

On ne pouvait nier ainsi qu’elle fut plus que rassurée de voir le bourreau obtenir l’ordre de quitter la pièce. Ce dernier mis cependant un petit instant pour comprendre qu’il devait effectivement quitter les lieux. Comment aurait-elle pu le faire elle ? Elle serait partie, attachée à cette fichue croix en disant un « merci pour l’invitation, on s’appelle ? ».   La deuxième remarque du « patron » fit réagir le bourreau qui sortit en grommelant ne laissant rien derrière lui. La Louve laissa ses muscles se détendre sur le coup, soulagée.

Elle haussa un sourcil quand William lui fit comprendre qu’il allait la détacher. En tout cas, ce n’était pas, ce n’était pas elle qui allait faire en sorte de l’en empêcher.  Les liens défaits, la lupine se laissa glisser au sol, massant immédiatement ses poignets légèrement meurtris.

« Je sais me retenir quand il le faut. »

Par ces mots, la Louve sous-entendait qu’elle n’agissait pas purement comme un simple animal. La suite la laissa un instant dubitative. Voilà qu’il l’interrogeait sur son temps passé sur Terre ? Combien de temps pensait-il qu’elle était restée sur ce plan ci ?   Ha, non, il restait encore la question des sirs et des esclaves. Une question récurrente en ce bas-monde. Soit, la Louve aurait donc deux réponses à fournir.  S’assurant donc que son interlocuteur n’avait plus rien à dire en patientant deux secondes, elle le fixa par la suite. Ce n’était pas là un regard se voulant supérieur ou autre, non un simple regard d’une personne parlant à une autre, tout simplement.

« Pour commencer, je suis restée assez longtemps sur Terre, oui quelques années, mais je connais également le principe de sirs et esclaves régnant en ce monde.  Elle haussa les épaules.  Mon maître m’a accepté telle que je suis, mon impertinence ne veut pas dire que je lui manque de respect. Alors n’allez pas croire que je ne sais pas comment me tenir. Je ne vous sorte pas à la gorge là non ? »

La Terranide était passée au vouvoiement. Il lui parlait différemment, elle faisait donc de-même, utilisant le pronom qu’il lui convenait. Bien que pour la Louve, un tutoiement franc et direct était toujours mieux qu’un vouvoiement pouvant dissimuler des messes basses.   Debout dans sa nudité, elle fit balancer son appendice caudal derrière elle. Malgré les récents évènements, la lycane était relativement calme.  Elle osa cependant lancer une question.

« Et je présume que vous connaissez aussi la Terre n’est-ce-pas ? Sa mention ne vous a pas laissé de marbre après tout. »

Oh que non.  Et ce fut une bonne chose pour la Terranide Elle se demandait cependant s’il effectuait des voyages courants entre la Terre et Terra ou s’il avait vécu par le passé quelques temps sur l’autre plan. Un léger frisson parcouru l’échine de la Terranide. Non pas de peur, mais de froid. Après tout, n’était-elle pas nue dans une pièce sombre et froide ? 

« Je connais déjà la réponse, mais ne serait-il pas possible de récupérer mes effets ? »

Qui ne tentait rien n’a rien après tout. Mais la lycane appréciait très peu la situation dans laquelle elle se trouvait.

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une journée n'est jamais complètement perdu

Réponse 12 mercredi 30 avril 2014, 19:12:51

    Traitez ses esclaves comme des égaux. C’était quelque chose qui passait bien au-dessus de la tête de Dolan. C’était un comportement étrange, irresponsable et pathétique. Un peu comme ces gens qui considèrent leurs animaux de compagnie comme des personnes à part entière et qui leur attribut des caractéristiques humaines. Les esclaves sont des objets, il s’agissait de les considérer comme tel. Et pourtant, William était tiraillé entre son éducation de noble de Nexus et l’esprit plus égalitaire qui régit la société terrienne. Devait-il considéré cette fille comme une chose dont il pouvait extraire un service ou comme une confidente qui partageait le secret du voyage entre les mondes ?

    Quoiqu’il en soit, un regard flamboyant et irrité répondit à la première question de la terranide. William croisa les bras tandis qu’il la laissait s’exprimer, profitant un moment de ce répit supplémentaire pour remettre en ordre ses sentiments contradictoires.

    Un hochement d’épaule répondit à la deuxième question. Ca ne méritait pas qu’il réponde et William se doutait qu’il s’agisse de pure rhétorique. Bien entendu qu’il connaissait la terre, mais étrangement, la terranide ne semblait pas aussi émerveillée que lui de trouver quelqu’un qui connaisse cet autre plan. Peut-être n’était-ce pas si rare lorsque l’on savait où chercher.

    La troisième question laissa Dolan interdit. Ah oui, c’est vrai… Ses vêtements. Ça aurait été un vilain mensonge de dire que cela lui était sorti de l’esprit, mais William fit tout comme. Il la jaugea de bas en haut pour lui signifier que cela lui avait échappé et haussa les épaules.

-Tu me prends pour ton tailleur ? Lui lança-t-il. Je n’ai aucune idée d’où ils sont. Sans doute mes hommes se les sont-ils partagés. Pour les revendre, ou peut-être même pour les renifler, les pauvres bougres n’ont pas vue de femme depuis longtemps, que sais-je.

    William attrapa une serviette accrochée à un vieux clou rouillé planté dans le mur et la lui fit passer. Elle servait probablement au bourreau à éponger le sang lorsque celui-ci était trop abondant. Dommage qu’elle soit trop petite pour couvrir toutes les parties du corps. Il lui faudrait faire un choix…

     Sans lui dire un mot, il sortit de la cellule et grimpa un escalier en colimaçon, caractéristique des vieux donjons médiévaux. Il déboucha sur une pièce des plus atypiques, Elle ressemblait à un grand hangar avec sa hauteur au plafond impressionnante et ses tubes halogènes à la clarté agressive. Pourtant, il y avait toujours la pierre lisse et usé de l’antique structure dans laquelle ils semblaient être. Dans ce hangar, l’activité était soutenue, des hommes convoyaient des stocks de denrées inconnus d’un bout à l’autre, disparaissant dans les couloirs qui bordaient sa périphérie. Il y avait également quelques cages remplies de terranides qui attendaient mollement de se faire transporter comme de simple marchandise. Mais l’objet le plus atypique de cet endroit était sans doute l’arche de pierre noire qui trônait en son centre. Elle était couverte par un voile fin et translucide qui ondulait vaguement au rythme d’une brise irréelle. C’était le portail vers Terra. Ou du moins, celui qui était sous le contrôle exclusif de maitre Dolan.

-Bienvenue sur terre, s’exclama-t-il à la terranide qui l’avait probablement rejointe puisqu’il s’agissait de la seule sortie hors de ce donjon puant. Ou plutôt, sous terre, devrais-je dire.



Shad Hoshisora

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Re : Une journée n'est jamais complètement perdu

Réponse 13 mercredi 30 avril 2014, 22:10:32

L’Okami afficha une mine déçue en comprenant qu’elle ne pourrait retrouver ses affaires. Ne pas retrouver ses vêtements, ne la gênait pas en soi, mais c’était le fait de savoir ses armes entre les mains de ces pouilleux qui la gênait.  Elle espérait cependant  qu’ils les revendent au forgeron du coin afin d’en soutirer une petite somme rondelette. Le métal qui avait permis à les forger était particulièrement résistant et coupant et les enchantements elfiques et nordiques gravés le long des lames rendaient ces objets contendants encore plus dangereux qu’ils ne semblaient aux premiers abords.  Sinon, elle se ferait une joie de les traquer jusqu’à récupérer son dû. Oui, car l’Okami n’avait aucunement l’intention de rester auprès de cet homme. Humain dont elle ne connaissait toujours pas le nom, mais restait sans importance à ses yeux.

« Merci. »

Elle attrapa la serviette, la regarda un bref instant et haussa les épaules. C’était mieux que rien. Sans réfléchir bien longtemps, elle enroula la serviette autours de la taille.  Il était plus  simple de la maintenir à cet endroit que sur la poitrine où elle serait obligée de garder une main dessus pour la garder en place.  Une chance également qu’elle avait appris à vaincre sa pudicité et que par ce fait, marcher torse nu, ou plutôt poitrine à l’air ne semblait pas plus la gêner que cela.  La lycane se remémora son voyage sur les îles Meisaenne où les femmes qui étaient libres se promenaient fièrement, leurs atouts mis en valeurs à la vue de tous. Sauf que là, la Terranide aurait néanmoins préférée être couverte.

Enfin, elle avait évité à la séance de torture, elle n’allait donc pas s’en plaindre ! Haussant un sourcil interrogatoire.  Elle vit l’homme prendre une direction et décida de le suivre. Après tout, c’était le suivre ou rester dans cette cellule miteuse. Et si elle pouvait par ce moyen rejoindre l’extérieur, elle ne ferait pas la difficile.  La pièce où ils arrivèrent fut atypique car elle semblait être un lien entre les deux mondes. L’architectures étaient la même que celle de Nexus mais la technologie semblait venir de la Terre. C’était comme une passerelle entre les deux plans. Et cela avait l’air d’être le cas, car la Louve nota bon nombres de marchandises venant d’un point à un autre, filant dans une direction. Certaine venant de Terra, d’autres de la Terre.  Son regard se posa un instant sur les cages où étaient gentiment assis les membres de sa race. Un petit grognement s’extirpa de sa gorge mais cela n’alla pas plus loin.

« Marchandsen tout genre n’est-ce pas ? Vous faites  passer des articles d’un monde à l’autre et j’imagine qu’une esclave Terranide doit se revendre cher sur Terre. C’est une sacrée entreprise que vous avez là »

Une simple constatation ni plus, ni moins. La lycane se demandait cependant comment les terriens qui achetaient ces races inconnues de la Terre parvenaient à les cacher éternellement aux yeux de leurs concitoyens. Son attention se porta par la suite sur l’immense arche noire.  Il aurait fallu être idiot pour ne pas comprendre qu’il s’agissait ici du portail. Pourtant, c’était la première fois que la Terranide en voyait un de la sorte. Question portail, elle avait connu les aléatoires et ceux invoqués mais c’était la première fois qu’elle en voyait un construit. Sa curiosité n’en était que plus animé. Comment était-il construit ? Fallait-il user de la magie pour le lancer ? Et encore quelques petites questions qui allaient et venaient dans son esprit.

« C’est bien la première fois que je vois un portail de ce type. C’est impressionnant. Et j’imagine que vous comptez m’embarquer sur Terre ? »

La motivation de la Louve pour rejoindre ce plan était quasi nulle. Certes, elle pourrait revoir des connaissances, mais elle n’avait aucune envie de passer la majeure partie de son temps à fureter à la recherche d’un portail qui daignerait la ramenait sur Terre. Et puis, avant tout cela, elle devrait planifier son  « évasion » du lieu où elle serait retenue probablement en temps qu’esclave. Tant de chose qui ne motivait absolument pas la lupine. Pourtant, elle était belle et bien obligée pour le moment de le suivre.

Un ordre fut donné et les cages renfermant les Terranides furent poussés devant l’arche. Il serait bientôt temps de retirer ce voile et de les emmener voir leurs nouveaux propriétaires. Shad quant à elle, ne savait pas encore ce qui l’attendait. Et elle aurait bien apprécié avoir la capacité d’invoquer un portail pour se sortir de ce guêpier en cet instant même. Mais, elle ne possédait pas cette faculté. Cela aurait été bien trop simple sinon.


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