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[FINI] A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 105 dimanche 18 mai 2014, 14:12:42

Il était vrai que la Terranide avait été assez insolente à l’encontre de Shaw et surtout sans la moindre raison. Mais il fallait également avouer qu’elle était sous tension ces derniers temps et qu’un piège à son encontre pouvait être lancé à n’importe quel moment. Après tout, on avait bien essayé de la tuer Adamante, Mandus ou elle-même pendant la journée de hier.  La Louve refusait ainsi de relâcher entièrement sa garde et son comportement eu tôt fait d’agacé son interlocuteur et d’attirer des regards.  La lycane ne bougea pas d’un poil, hormis ceux de son appendice caudal quand Clayton avançait vers elle, l’air menaçant. Elle le fixait sans ciller et continuait à croire qu’elle venait d’être prise au piège jusqu’à ce qu’une voix survienne.

La Louve se retourna aussitôt et observa l’homme, se demandant bien comment une personne de sa condition sociale pouvait se retrouver dans un tel lieu. Cependant elle n’allait pas s’attarder sur ce fait et par chance, elle relâcha sa tension, tournant son regard vers Shaw.

« Désolé, ces derniers jours je suis assez tendue. »

Une manière à elle de lui demander pardon pour son comportement en quelques sortes. Elle tourna par la suite à nouveau son regard sur son interlocuteur mystérieux apprenant diverses informations  à son sujet. Elle n’avait par contre la moindre idée de ce que pouvait bien être le Centaur Club mais si cet homme en faisait allusion, il devait s’agir d’un lieu assez important.  Face à la menace muette, elle afficha un petit rictus.

« Et bien dans ce cas, enchanté Monsieur Nolan.  Pour votre «menace » je ne sais pas ce que vous savez réellement mais je ne souffrirais pas d’accepter qu’on ruine ma vie. En tant qu’humain vous ne pouviez sans doute pas comprendre. Enfin, je vous écoute. »

La lycane ne savait pas réellement tout ce que pouvait savoir cet homme mais une chose était sûre : Elle lui en voudrait si ce dernier viendrait à détruire sa vie actuelle.  Shad le laissa donc parler, écoutant l’histoire de la création de l’abattoir, observant la réaction de Clayton Shaw qui semblait refléter les horreurs qui avait pu voir au sein de cet établissement. Et cela titillait encore plus la curiosité de la Louve, que pouvait-il donc se passer au sein de cet abattoir à la fin ?  A en croire les réactions de ce cher Shaw, il ne s’agissait sans doute pas de petites choses jolies avec pleins de fleurs autours. Cet abattoir semblait être le théâtre de nombreuses horreurs.

« Je n’ai jamais réellement fait confiance à ce Mandus, il ment. Très bien même. Et puis, cette idée de dépenser tout son argent dans son lieu de travail, c’es une chose que je ne comprendrais pas. Je n’ai aucune idée des horreurs qui peut se tramer dans cet endroit mais je suis sûre d’une chose : Cet abattoir est  bien pire que ce qu’il laisse paraître. Je veux dire, j’y ai croisé une sorte de monstre, du sang a été retrouvé dans ses alentours, un cadavre également….Vous m’auriez dit que ce lieu était sans danger, je ne vous aurais pas cru. »


Shad tira la chaise comme demandé et s’y installa puis elle  croisa ses mains, posant son menton dessus, invitant par la même occasion Clayton Shaw à s’assoir avec eux. Il n’était pas logique qu’il reste debout alors qu’il avait également son mot à dire sur toute cette histoire.

« Je suis bien curieuse d’entendre toute l’histoire de Monsieur Shaw et encore plus de savoir comment vous comptez détruire l’abattoir. J’imagine que vous avez un plan n’est-ce-pas ? Qu’allez-vous faire des patrouilles circulant autours de l’abattoir ou pire, des horreurs qui s’y trouvent ? Comme ces espèces d’homme-porc. »

La Louve frissonna un bref instant en repensant à ces horreurs avant de s’adresser à l’ancien employé de l’abattoir.

« Je n’ai pas rêvé n’est-ce pas ? Ces choses existent réellement ? »

La soirée risquait d’être longue. Il était fort probable que la Terranide ressorte de la pièce avec de nombreuses informations sur l’abattoir de Mandus et toutes n’allaient sans doute pas être des plus plaisantes à entendre. Pourtant il semblait urgent de mettre fin à cette mascarade au plus vite avant qu’il ne soit réellement trop tard.

Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 106 mardi 20 mai 2014, 02:05:33

« Je n’ai pas rêvé n’est-ce pas ? Ces choses existent réellement ? »

Les hommes-porcs... Tromeyn ne dit rien, tandis que Shaw déglutit silencieusement, cherchant à réunir le fil de ses pensées. On pouvait le sentir traumatisé, le visage traversé de rides. Autour du trio, le tripot se vidait et se remplissait. Certains regardaient Shaw, le reconnaissant. L’homme était plutôt costaud, avec des épaules carrées, et il était préoccupé.

« J’ai fait mon stage de réinsertion dans cet endroit... C’est une condition nécessaire pour sortir de taule plus vite... Et, quand j’ai été foutu entre quatre murs, j’avais qu’une foutue envie : qu’on me retire mes chaînes autour des chevilles. »

Il expliqua à Shad qu’il avait été affecté à la triperie. On y préparait les intestins d’animaux, qu’on vendait ensuite aux boucheries. Il y avait plusieurs sous-sols, où on entreposait les carcasses, et, le soir, il se reposait à l’église du père Lamb. Les premiers jours, tout s’était bien passé, mais, plus il était resté dans l’abattoir, plus il avait entendu... Les bruits, les cris. Des cliquètements de chaînes, et ces regards... Les anciens de l’abattoir savaient des choses, mais personne n’osait en parler, et, malgré les grands sourires réconfortants de Mandus, personne n’osait aller le voir dans son bureau pour discuter des problèmes que l’abattoir rencontrait parfois. Shaw s’était lié avec un homme, un certain Thomas Tripps, plutôt âgé, qui travaillait à l’abattoir depuis des mois, après avoir travaillé dans une mine de suif pendant des années. Tripps en avait également vu des vertes et des pas mûres, mais Clayton avait remarqué que Tripps savait des choses à propos de cet abattoir.

Nolan commanda un autre verre d’alcool à Clayton, tandis que ce dernier replongeait lentement dans ses souvenirs.

« L’abattoir fonctionne jour et nuit, et, quand on a un rendement de viandes en plus, il y a un système de quart... Moi et Tripps, on bossait la nuit, essentiellement à ranger l’abattoir, et à préparer les ateliers pour la viandaille du matin... Et on a entendu les bruits à nouveau... Comme des roulements mécaniques... Ils venaient du sol. Et, quand on descendait les tonneaux dans le sous-sol, on entendait les grognements. Le sous-sol est un endroit sombre, faiblement éclairé, avec tout un tas de caisses... J’suis pas du genre à paniquer, minette, mais je peux t’assurer qu’il y avait autre chose dans le sous-sol. »

Plus le temps passait, et plus Clayton avait le sentiment que quelque chose de dangereux rôdait sous l’abattoir. Contrairement à l’expert-comptable, il n’avait pas relevé de différences entre la viande abattue et la viande livrée, car il y en avait, de façon générale, beaucoup qui arrivaient. Lui, il se contentait de la découper, de la préparer, et la viande suivait ensuite les rails, le long du circuit, jusqu’à atteindre l’entrepôt de stockage. Ce soir-là, donc, il pleuvait pas mal dehors. Clayton était avec Tripps, à nettoyer le sol, quand ils avaient à nouveau entendu les roulements...



« T’occupes pas de ça, Clayton...
 -  Ça me fiche la putain de frousse…
 -  On fait juste notre job, et c’est tout. »

Clayton avait lentement hoché la tête, tout en continuant de laver le sol.

« Je vais aller ranger le matériel en bas, Clayton... »

L’homme hocha lentement la tête, tandis que Tripps s’aventurait vers l’escalier menant au souterrain. Tripps avait été esquinté par la vie, comme lui. Clayton avait tendance à penser que la vie était une pute qui passait son temps à vous enculer. Sa gonzesse, ce putain d’avocat, la prison... Ouais, la vie n’avait jamais été tendre avec Clayton, et il aimait bien Tripps, parce que Tripps était un peu comme lui. Un esquinté. Écorché par la vie, écorché par le travail dans les mines. Clayton n’avait pas à se plaindre. Pour les anciens taulards, le travail dans les mines ou les plantations, c’était souvent tout ce qu’ils pouvaient avoir. Lui espérait retourner dans les docks. Il avait une bonne réputation là-bas. Clayton travaillait bien, c’était un bon ouvrier, c’est comme ça qu’il se voyait.

Il observait la triperie silencieusement, tous les crochets vides, les étals où on découpait la viande. À force, il finissait par y faire. Retirer les organes, les préparer, puis les envoyer vers la zone de traitement de la nourriture. C’était un travail mécanique, simple, peu fatigant. Il n’en demandait pas plus. En revanche, il commençait à trouver le temps long. Qu’est-ce que foutait Tripps ?




« J’avais envie de rentrer chez moi, mais les consignes sont strictes... Il est hors-de-question de sortir de l’abattoir de nuit sans pointer. J’avais besoin de Tripps, mais ce type voulait pas sortir, et je me disais que déposer un foutu seau et un balai ne devait quand même pas prendre une éternité, non ? C’est à ce moment-là que je l’ai entendu crier. »

Il prit une nouvelle gorgée d’alcool, et observa ensuite Shad, en grommelant :

« Et c’est là que j’ai vu vos foutus hommes-porcs. »
DC d’Alice Korvander.

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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 107 jeudi 22 mai 2014, 19:55:52

Déposer ce foutu balais et ce seau et partir enfin de cet endroit. L’objectif était simple en soit, rien de bien compliqué, une routine habituelle. Tripps marchait d’un pas décidé et rapide vers les étages inférieurs, le balai sur son épaule, la brosse de ce dernier tourné vers le haut pendant que dans son autre main pendait le seau à l’aspect métallique.  Fichu travail de nuit, tout le temps la même rengaine, tout le temps à entendre des sons des plus étranges. Tripps avait voulu rassurer Clayton mais lui aussi se demandait bien quelle était la source de ces foutus grognements. Pris dans ses pensées, il ne remarque pas la caisse posée au milieu du chemin et se cogna le pied contre l’épais amas de bois, lâchant tout ce qu’il portait dans un vacarme retentissant le long du couloir.

« Putes, chié, si j’attrape l’enculé qui a laissé cette putain de caisse ici ! »

Soudain, un grognement. Tripps  se tut immédiatement, plissant ses yeux pour tenter de voir plus loin devant lui. Ce fichu couloir était mal éclairé, une chance encore qu’il le connaissait et qu’il savait qu’une armoire était disposé à une vingtaine de mètres devant lui. Il ne bougea pas quelques secondes, tendant l’oreille mais seul le silence répondit à son attente. L’homme soupira, se baissa et ramassa ses affaires, s’appuyant contre le mur pour se relever. Lorsque sa main toucha la surface du mur, il la retira aussitôt. L’humidité avait envahie les lieux et les murs suintaient. A certains endroits ils étaient même couverts de mousses et en tendant parfaitement l’oreille on pouvait entendre des gouttes tombaient du plafond, formant ainsi des petites flaques au sol. Mais cela, Tripps y était habité, après tout il était dans un abattoir pas dans un foutu hôtel de luxe qui ne connaîtrait jamais.

Ou plutôt qui ne connaitrait jamais plus.  Fut un temps où il travaillait dans ces prestigieux bâtiment, accueillant la clientèle bourgeoise de Nexus, portant leur bagage, rangeant leur chambre après que ces gros sacs pleins de frics se soient vidés leurs couilles.  Un travail qui lui rapportait un max de frics, la seule chose qu’il avait à faire était de sourire et de nettoyer. Rien de bien compliquer. Puis vint le jour où cette pute de noble l’a piégé. En y repensant, Tripps sera le manche de son balai, reprenant sa marche d’un pas lourd. Cette salope l’avait piégé en le faisant venir dans sa chambre.  C’était une beauté il ne pouvait le nier, mais une putain de beauté fatale.  Tous deux avaient dévorés l’entrée et le plat de résistance allait débuter quand elle se mit à hurler, criant au viol.

Aussitôt la sécurité de l’hôtel avait accouru et avait pris Tripps penché au-dessus de cette femme, complétement nu, prêt à la pénétré. En-dessous, la noble frappait son torse, se tortillait, pleurait à fausses larmes. On ne laissa pas le temps au malheureux de réalisé ce qu’il se passait que déjà il était mis à terre et menotter, nu comme un ver. Il plaida son innocence, la cria même mais la garde refusa de le croire. Pour eux ils en avaient vu assez. La Noble fut dédommagée par l’hôtel de cet incident tandis que Tripps fut conduit devant la Cour où il perdit son procès.  De l’hôtel il était passé en prison et de la prison dans cet abattoir. Mise à part les porcs, la seule personne qui souhaiterait voir en ces lieux était cette truie.

Le balais et le seau fut rangé dans le placard et quand la porte de cette dernière fut refermé, de nouveaux sons étranges et angoissant reprirent de plus belles. Tripss observait les alentours, reculant tout en fixant un point invisible devant lui, tentant de voir une silhouette bouger. Pourtant rien ne se mouvait, mais ce son, ces grognements ne cessaient de s’amplifiaient.  Soudain, l’horreur apparu à ses yeux suivit d’un long cri de porcs. L’homme n’était pas du genre à être une lopette mais là, la seule chose que son esprit pensa était « fuis ! Cours connard cours ! ».  Tripss pris ses jambes à son cou et commença à courir le plus vite possible. Mais ce fichu couloir était bloqué par de nombreuses caisses et maintes fois, il se cogna à l’une d’entre elle, trébuchant en avant, manquant de tomber. Derrière lui, il pouvait entendre un souffle court, des bruits de pas rapides et ce son. Ce grognement de porcs.

« La sortie ! Putain j’y suis presque ! Là…là pu ! »

Son bras s’était tendu en même temps que sa main et tandis que ses doigts effleurèrent la poignée il sentit une violente douleur dans l’abdomen. Parcouru de spasmes, sa bouche se remplissant dans liquide rouge comme  le vin, Tripss baissa ses yeux et vit son ventre perforé. Il n’eut le temps de réalisé réellement ce qui  lui arrivait qu’il tombait au sol, le regard vide, mort.   La créature, fracassa la porte, tombant nez à nez avec Shaw.  Cette dernière hurla en sa direction et le chargea comptant bien lui faire subir le même sort qu’à son vieil ami.

…..

La Terranide déglutit doucement. Tout cela dépensait son imagination et elle aurait pu se croire à une de ces sorties où des jeunes sur Terre se racontent des histoires pour se faire peur. Mais là, ce n’était pas des inventions, tout cela était bien réelle.  Elle laissa le temps à  Shaw de se remettre de ces émotions, l’invitant par la suite à continuer son récit.

« Et..comment avez-vous fait pour lui échapper ? »

Ces foutus bestioles couraient vite et ne semblaient pas accepter que leur cible leur échappe. La Louve était ainsi curieuse de savoir comment Clyaton avait pu survivre à un face à un face avec cet homme-porc. Son regard se posa sur Nolan et elle se demanda si ce dernier n’avait pas également joué un rôle dans la survie de Shaw.
« Modifié: vendredi 23 mai 2014, 17:54:00 par Shad Hoshisora »

Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 108 vendredi 23 mai 2014, 21:52:00

Ça s’était passé comme ça. Clayton n’avait pas entendu Tripps hurler, car le sous-sol était insonorisé par de gros murs. Il était mort au milieu des caisses. Tout ce à quoi Shaw avait pensé, ça avait été de rentrer rapidement chez lui, de se laver, et d’aller tirer un coup chez la grosse Suzie. Il avait donc descendu les marches, tenant une chandelle dans la main, tout en appelant vainement Tripps... Jusqu’à voir les traces de sang.

« Et..comment avez-vous fait pour lui échapper ? » demanda alors la Terranide, visiblement sous le choc.

Shaw s’humecta les lèvres. Comment il avait fait, hey... La réponse était très simple : il avait eu du bol ! Tandis qu’il racontait cette histoire, Nolan Tromeyn buvait tranquillement, écoutant silencieusement une histoire qu’il avait déjà entendu bien des fois, et qui confirmait ce qu’il savait au sujet de l’abattoir Mandus. Shaw avait suivi les traînées de sang, alors même qu’il savait que le mieux qu’il avait à faire était de décarrer fissa. Il s’était avancé dans la réserve, nerveux, et avait vu le balai de son ami, avec des traces de sang. C’est à cet instant qu’il avait entendu un bruit sourd, et venait de comprendre qu’on l’avait enfermé à l’intérieur. Piégé, fait comme un rat, Clayton avait alors senti une présence autour de lui. Une respiration sourde. Jurant en silence, il avait essayé de faire le moins de bruit possible, et avait éteint sa bougie, tout en continuant à suivre les traînées de sang.

Il avait laissé à ses yeux le temps de s’habituer à l’obscurité, et s’était enfoncé dans la réserve, au milieu d’énormes caisses de matériel, jusqu’à entendre les grognements du monstre. Il s’était dissimulé dans un coin, son cœur sur le point d’exploser dans sa poitrine. Sa tête lui faisait un mal de chien, et il l’avait vu...

« J’avais jamais vu un monstre comme ça... Il avançait lentement sur le sol, avec un dos énorme, comme un putain de bossu... Il portait une espèce de manteau recouvrant son corps, et grognait... Comme une espèce de porc. J’vous jure sur la Sainte-Vierge que j’ai failli balancer mes tripes en voyant cette merde ! Mais j’ai continué à suivre les traînées de sang, et c’est comme ça que j’ai vu une trappe... Dans un coin. »

La trappe comprenait une échelle en fer, et il l’avait descendu, paniqué, pour atterrir dans ce qui ressemblait à des catacombes futuristes, avec des énormes câbles filant le long des murs, et du béton solide.

« Merde, c’est comme si j’avais débarqué dans la foutue Tekhos, ou je sais pas quel autre coin pourri ! J’ai erré là-dedans... J’ai vu des câbles énormes, des espèces de pompes qui crachaient une vapeur asphyxiante, des valves, des leviers, des panneaux incompréhensibles parlant de mise sous tension, de risque de surchauffe... Je cherchais un plan, une sortie, et j’avais depuis longtemps perdu la traînée de sang de Tripps. J’ai pas retrouvé son putain de corps... »

Au lieu de ça, Clayton avait continué à avancer, et avait vu d’autres créatures... D’autres monstres que les hommes-porcs.

« J’ai vomi, cette fois... Des espèces d’échalas, avec une gueule massacrée, une bouche difforme, des yeux cousus et difformes. Quatre doigts sur une main, et les doigts de l’autre main complètement énormes... Ils avaient une peau grise, sombre, et des bandages, comme s’ils ressortaient d’une espèce d’opération chirurgicale. »

Tout ça paraissait dingue, et on comprenait pourquoi personne, mis à part Tromeyn, n’avait cru au discours de cet homme. Clayton avait vu ces espèces de monstres. Ils étaient plus grands que les hommes-porcs, mais il y en avait également d’autres, similaires, et encore plus horribles, avec une lame à la place d’un bras, et une tête édentée et explosée, tandis qu’on avait ouvert leur corps en plusieurs endroits, permettant de voir leurs veines et leurs muscles. Des visions de cauchemar.

Shaw n’avait jamais vraiment cru en Dieu, mais, cette fois, il avait prié, car il était en Enfer. Alors qu’il marchait, il était arrivé devant des cellules, des portes capitonnées.

« Des ouvriers, des clochards... J’ai regardé à travers les œillères des portes... J’y ai vu... Oh mon Dieu, il n’y a rien qui peut décrire ce que j’ai vu, rien, rien, rien... »

Shaw avala un verre, reprenant peu à peu son souffle.Il avait vu des machines avec des seringues et des pompes, des tuyaux et des câbles. Il avait vu des hommes et des femmes, nus, attachés par des chaînes, en forme de croix, et les machines s’enfonçaient dans leur dos. Ils hurlaient à la mort... Du moins, pour ceux qui pouvaient encore le faire.

« Ces seringues... Elles pompaient leur sang. Elles pompaient leur sang, vous comprenez ? Comme des saloperies de vampires ! Vous croyez que j’ai inventé tout ça, hein ? Que c’est le fruit malade de mon imagination ? Cet endroit, c’était une machine ! J’ignore ce que Mandus compte faire, mais il faut y mettre un terme !
 -  Je vous en prie, Clayton, continuez... »

Shaw regarda silencieusement Nolan, et hésita quelques secondes, puis commanda un nouveau verre. Il avait avancé dans les cellules, jusqu’à ce que quelqu’un le supplie. Clayton disait qu’il cherchait Tripps, mais le plus probable était surtout qu’il s’était perdu, et qu’il errait là-dedans. Quelqu’un l’avait donc supplié, et Clayton l’avait libéré. Il avait trouvé un trousseau de clefs à l’entrée de la prison. L’endroit n’était pas très bien surveillé, mais, après tout, ce n’était pas comme si des curieux entraient fréquemment là-dedans. Clayton était entré dans la cellule, et avait libéré le malheureux qui traînait là. L’homme était faible, et Clayton en avait ensuite libéré un autre, son voisin... Mais la partie s’était compliquée.

« L’un de ces monstres était là... Et, malgré leur silhouette, je peux vous assurer qu’ils sont rapides. Fort heureusement, il est parti à la suite du second prisonnier. »

Clayton avait couru avec le premier, extrêmement faible, sans savoir où ils allaient, et ils avaient atterri dans une espèce de canal... Un canal rempli de sang.

« Comme une putain de rivière sanguine, ouais ! J’en avais partout sur la gueule, et le courant m’emmenait Dieu sait où ! J’ignore comment j’ai fait pour attraper cette échelle, mais je l’ai fait. Je tenais toujours le gars avec moi. Je me suis dit qu’il pourrait témoigner quand je sortirais d’ici. J’ai grimpé cette échelle, et on a avancé à travers des couloirs plus... Plus nexusiens, on va dire. On était dans une espèce de crypte, et on atteint les égouts. La suite, vous la connaissez, je suppose... Des noyeurs nous ont poursuivi, et j’ai perdu le type que je voulais sauver...Vous avez retrouvé son cadavre hier. Quant à l’autre... »

Il était facile de comprendre ce qui était arrivé au second prisonnier. C’était celui que Shad avait aperçu il y a deux jours, en traînant près de l’abattoir.

« Je suppose que vous comprenez un peu mieux l’agressivité de Monsieur Shaw, maintenant... Avant que la Cour ne décide de s’intéresser à Monsieur Mandus, j’ai moi-même mené ma petite enquête. Savez-vous ce qu’il y a sous l’abattoir Mandus, Mademoiselle Hoshisora ? Une crypte. Plutôt grande. Mandus l’a également acheté. Depuis des mois, je suis convaincu que l’abattoir n’est que la surface émergée d’un complexe beaucoup plus profond. Je soupçonnais que l’abattoir servait de plateforme pour divers trafics de drogue ou d’armes, mais il semblerait que j’étais loin du compte... Je ne suis pas quelqu’un de particulièrement croyant, Mademoiselle Hoshisora, mais je suis convaincu d’une chose... »

Nolan but un peu de sa coupe, avant de regarder silencieusement la femme, pour en arriver à sa conclusion :

« C’est l’œuvre du Diable qui se trouve là-dessous. »
« Modifié: dimanche 25 mai 2014, 18:45:37 par Elena Ivory »
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Shad Hoshisora

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 109 dimanche 25 mai 2014, 18:45:05

Toute cette histoire semblait être si incongrue, si irréaliste qu’elle semblait sortir tout droit d’un roman pour effrayer ses lecteurs. Pourtant, tout cela ne pouvait être que vrai. Il était bien sûr évident que la plupart des personnes auxquelles s’était adressé Clayton lui avaient ris au nez. Qui croirait une telle histoire ? Personne, sauf ceux qui auraient vu de leurs propres yeux une petite facette des horreurs de l’abattoir Mandus. La Terranide avait fait face à l’un de ces hommes porcs de même qu’elle avait assisté à une autopsie d’un homme dont le dos était couvert de piqûres. Oui, ces mêmes marques de seringues que faisaient référence l’homme dans son récit. Au moins un mystère qui était éclaircit, tout comme l’identité du malheureux croisé il y’a maintenant deux soirs.

Pendant que Clayton contait les horreurs incommensurables qu’il avait pu voir, la Louve avait appelé discrètement un  serveur et commanda une boisson. Elle paya directement et continua à écouter avec attention. Toute cette histoire lui donnait des frissons et la lupine ne put s’empêcher de se demander pourquoi, oui pourquoi elle s’était fourrée dans un tel merdier. Les Bas-Fonds de Nexus n’étaient décidemment pas un lieu très fréquentable. Cette mésaventure ne faisait que lui confirmer cette idée.  Il n’était pas bien difficile également de remarquer la peur dans le ton de la voix de Shaw, ainsi que d’y voir des prémices d’horreur dans le fond de ses prunelles. Rien qu’à imaginer ce qu’il avait pu voir grâce à ses descriptions glaçait le sang de la jeune Louve.

« Toute cette histoire semble si …Mais ne pas croire Monsieur Shaw alors que j’ai vu ces choses, vu ces morts, serait fuir la réalité. Je ne sais pas ce que cherche réellement à faire ce Mandus mais comme vous l’avez dit, c’est l’œuvre du malin qui se trouve sous nos pieds. Pour le moment, il reste relativement calme mais que fera t-il dans quelques temps ? Une fois qu’il aura presque une armée de tous ces monstres ? »


Une attaque sur la ville de Nexus sans l’ombre d’un doute. Et qui pourrait réellement arrêter le massacre quand ces abominations seront lâchées en masse au cœur de la capitale ? Pas le bas peuple en tout cas. Ces derniers risquaient fort bien de se faire massacrer ou pire connaitre le même sort que les prisonniers se trouvant à l’étage inférieur de l’abattoir dans cette espèce de machine. La Terranide but quelque gorgée, observant les deux hommes avant de reprendre.

« Je suis peut-être téméraire mais je ne suis pas suicidaire. SI nous allons dans cet abattoir, ce sera sans filet. Autant dire que le risque est grand, mais j’imagine que vous avez déjà tout planifié n’est-ce pas ? Que vous avez un plan d’attaque ainsi qu’un plan des lieux. Cependant avoir cela ne nous empêchera pas de faire face à ces monstres.  A propos Clayton ? »

La Louve darda son regard sur celui qui l’avait attaqué lui et l’avocat il y’a de cela quelques heures. Il était improbable à cet instant qu’elle vienne à faire équipe avec lui, et pourtant c’était bien ce qui risquait de se passer en ce moment même. Cependant, ce n’était pas cela qui attisait sa curiosité mais un autre point.

« Je me demandais..Comment  as-tu fais pour  rester encore en vie ? Tous ceux qui se sont approchés d’un peu trop près de l’abattoir ont mystérieusement disparus ou bien ont étaient victimes d’assassinat. »

Adamante et elle-même avaient été la cible d’un poison mortel, l’espion de la Couronne avait mystérieusement disparu tout comme cette femme, Agatha Christie. Et la Louve ne pouvait croire à une simple coïncidence. Le fait que Shaw soit encore en vie, tout comme Nolan relevait dans ce cas du miracle et d’une question de temps. Pour quelqu’un qui était à l’œuvre d’une machination dans les entrailles de la capitale, laisser des témoins en vie était un jeu risqué qui ne prendrait pas la peine de risquer. Ainsi, comment avait pu faire cet homme pour rester encore en vie ?



Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 110 mercredi 28 mai 2014, 02:02:44

Il était temps de passer à la suite, d’envisager les conséquences à apporter. Nolan Tromeyn restait silencieux, laissant le soin à la Terranide de prendre ses propres conclusions. On pouvait tout dire de ce qu’on voulait de Tromeyn, mais il n’était pas idiot. Si elle était une simple Terranide, la Reine n’aurait pas été demander son aide. Nolan ne se serait jamais dit comme étant un allié solide et inflexible du trône, mais, parfois, des ennemis devaient s’allier entre eux contre une menace commune. Mandus ne servait pas ses intérêts, et cet abattoir représentait une menace... Si ce que Shaw disait était vrai, alors ce n’était pas simplement en tant qu’hommes d’affaires que Nolan interviendrait, mais même en tant que citoyen zélé. Qui sait, on pourrait même lui offrir une médaille pour cet exploit ! Nolan Tromeyn, décoré au champ d’honneur ! Ah, l’image lui donnerait presque envie de rire, mais il restait impassible, tandis que Shad leur demandait s’ils avaient un plan d’attaque, ou même un plan tout court de l’abattoir. Il ne répondit pas sur le coup, et la laissa poser à Clayton une autre question.

Ce dernier haussa les épaules, répondant assez rapidement :

« Pourquoi vous croyez que je flippe, hein ? Je suis juste plus mobile et moins con que les autres, mais je sais que ces saloperies veulent me buter. J’en ai trop vu ! »

Clayton Shaw n’avait pas su vers qui se tourner, et avait été voir Nolan Tromeyn. C’est ce que ce dernier expliqua à Shad. Shaw avait entendu parler de lui à la prison, et également à l’abattoir, et s’était rendu dans son entreprise, parce qu’il ne savait pas où aller d’autre. Il avait commencé par se réfugier à l’église du père Lamb, mais il l’avait estimé trop proche de l’abattoir.

« Vous avez vu les récolteurs, n’est-ce pas ? Je dirige une entreprise qui poursuit un but relativement similaire... Ce n’est pas la seule activité de ma guilde, bien sûr, mais nous envoyons des équipes dans certaines portions des égouts, afin de débusquer des cryptes, retrouver des personnes perdues, réparer les canalisations, ce genre de choses. J’ai donc un plan des égouts, mais il ne nous sera pas utile très longtemps, je le crains. La description de Monsieur Shaw me laisse entendre que les égouts sous l’abattoir ont du bien changer, et ça, aucune carte ne le retranscrit. »

Il avait néanmoins une idée assez précise de la superficie concernée. Le sol sous l’abattoir était un véritable gruyère. Il y avait une grosse crypte, un mausolée qui avait été bâtie il y a des siècles, à une époque où la mortalité à Nexus avait été très élevée à cause d’épidémies de pestes. Les cimetières étaient remplis, et on avait enfoui les cadavres dans le sol, dans des galeries et dans des grottes souterraines. Il y avait tout un vaste complexe sous cet abattoir. Nolan s’était renseigné en allant voir les cadastres, ainsi que d’autres documents publics. Les grottes s’enfonçaient sur plus d’une centaine de mètres sous terre, et Mandus avait du creuser et aménager toute cette partie des souterrains. En consultant les comptes publics, Nolan avait vu qu’Oswald avait effectivement réalisé des travaux souterrains, en vue d’aménager le sol, afin qu’il soit propre à la construction, et qu’un expert avait, par la suite, certifié que les installations souterraines étaient solides, et permettraient de soutenir l’abattoir en consolidant le sol. Ce mystérieux bunker avait du être construit après le passage de l’expert. Nolan avait conscience qu’il y avait là une énigme : comment construire une telle installation sans que personne ne le remarque ? Il avait, de plus, usé de technologie tekhane, ce qui laissait entendre une machinerie diabolique.

Clayton était partisan de détruire cette saloperie. Il s’était rendu dans les bas-fonds pour discuter avec des gens, et il savait que ces derniers étaient prêts à brûler cet abattoir. Contrairement à ce que la haute société pouvait penser, bien des gens se méfiaient d’Oswald Mandus, à cause de tous leurs proches et amis qui avaient disparu.

« Un incendie ne permettra pas de supprimer l’abattoir, Monsieur Shaw. Surtout pas ce qu’il y a en-dessous. De fait, je pense que se rendre à l’abattoir, c’est foncer tout droit dans la gueule du loup. Voyons les choses ainsi. Nous ignorons ce qu’il y a là-dedans, nous ignorons ce à quoi nous avons affaire, si ce n’est à des êtres dangereux, qui n’hésiteront pas à nous tuer. Bien sûr, nous pouvons attendre que la Couronne mène son enquête, mais j’ai le sentiment que vos actions, Monsieur Shaw, ainsi que vos investigations, Mlle Hoshisora, risquent de pousser Mandus à agir. Quel que soit son plan, il compte agir sous peu, et je n’ai pas spécialement envie de savoir ce qu’il a en tête. »

Il s’humecta brièvement les lèvres. Nolan ménageait une courte pause, mais, en réalité, il avait déjà une idée en tête.

« Mandus vit seul chez lui... Et il est vieux. Il me semble que le mieux est de neutraliser la tête de cette entreprise sinistre pour en venir à bout. »

Voilà son plan : se rendre chez Mandus. Tout simplement. Et en terminer sur place.
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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 111 jeudi 29 mai 2014, 13:52:42

Car il avait était plus rapide et plus prévoyant. C’était simple mais c’était logique. Voilà comment Clayton avait fait pour rester en vie. Et à bien y réfléchir, la Louve faisait également la même chose, elle était plus ou moins sur le qui-vive. Après tout, quand on savait qu’une personne cherche à vous descendre, on ne marche pas d’un air serein et détendu dans Nexus. Quoique ce dernier point est valable pour chaque jour dans cette capitale.  Vivre à Nexus n’était pas un fait de tout repos, mais côtoyer les Bas-Fonds de près ou de loin l’était encore  moins.  La Terranide ne fit aucun commentaire quant à la réponse de Shaw, se contentant d’hocher la tête.

Les récolteurs ? Pour sûr qu’elle les avaient vus ! Ces gens qui passent leurs journées à fouiller dans les détritus  de la cité pour escompter en ressortir de quoi se nourrir. Ces personnes étaient pour la Louve en bien mauvaise posture et aucune signe extérieur ne permettait de savoir s’ils pourraient un jour remonter la pente ou non.  Et elle ne pouvait également nier un fait qu’avait mentionné Monsieur Nolan en cet instant.   Posséder une carte des égouts ne le sera pas d’un très grand  secours. Si la description  qu’avait faite Clayton Shaw de l’endroit se révélait exacte, ces cartes étaient à présents obsolètes.  Décidemment, chaque élément  qui pouvait être utilisé contre Mandus et son odieux abattoir ne semblaient d’être aucune utilité.

La Terranide marqua un temps d’arrêt quand enfin, le plan d’action fut dévoilé. Hagarde, elle cligna des yeux, se disant qu’elle avait sans doute dû mal entendre. Pourtant, l’Okami n’avait guère rêvé. Cet homme prévoyait tout simplement d’exterminer le problème à la source.  Ce n’était pas si stupide en soit, cela évitait de risquer sa vie pour rien, pourtant la lycane ne semblait pas emballée par l’idée.  Elle se remémora sa visite au sein du Manoir Mandus et ne put réprimer un léger frisson lui parcourant l’échine, sa queue se mettant à battre dans son dos nerveusement.

« Aller chez Mandus et l’abattre. Tout cela parait si simple, trop simple même. J’étais dans son manoir, j’ai visité sa demeure et je peux vous assurez une chose. On ne s’y sent pas en sécurité. L’odeur de la mort plane dans ses murs et je ne parle pas des morts de sa femme et de ses enfants. Non c’est comme si cette sensation était toujours présentes autours de vous quand vous vous trouvez dans ce fichu manoir. Et puis, il y’avait aussi ce…gamin, enfin cette chose sortie de nulle part. »

Le manoir était –il réellement un endroit sain et  sauf ? La Lycane en doutait fortement. Pour sa part, ce bâtiment n’avait révélé qu’une infime partie de ses secrets, à savoir ceux qu’il voulait bien révéler à ses visiteurs. La Terranide pris une légère inspiration avant de reprendre.

« De plus, si nous faisons cela, nous aurons la Couronne sur le dos. Enfin, j’aurais la Couronne sur le dos. Ils savent que je suis impliquée dans cette affaire et je risque d’être la première personne à être interrogé si Mandus se fait descendre. Il faudrait le tuer oui, mais également avoir une preuve irréfutable contre lui. Prouvez  ce qu’il manigance et pour cela… »

Elle se tourna vers Shaw. La Terranide se doutait bien qu’il n’apprécierait que très peu ce qu’elle allait dire, mais il était le seul  être à a pouvoir témoigner des atrocités se tramant dans les étages inférieurs de l’abattoir, dans ce complexe souterrain.

« Vous devriez témoigner Shaw, dire ce que vous avez vu. Assistés par votre «  ami » ici présent.  Je sais que vous avez une dent contre ces derniers, mais si nous leur apportons des faits ainsi que d’autres témoignages, peut-être se hâteront-ils à examiner cette machination. »

Mais tout cela n’était que supposition. Pourtant, Clayton Shaw pouvait faire accélérer cette enquête s’il le désirait et trouver des personnes n’appréciant que très peu Oswald Mandus dans les Bas-Fonds ne devait pas un épreuve insurmontable. Très peu d’habitants l’appréciaient en réalité et bon nombres avaient perdus un être cher à cause de cet entrepreneur.

« Malgré tout si vous pensez qu’on a plus le choix et qu’il faut agir de cette nuit et bien…Je doute réellement que vous aviez besoin  de mon aide pour abattre un homme vieux et seul »

La Terranide ne tentait nullement de se cacher mais pour sa part, son aide à cet instant n’était pas réellement indispensable. Il aurait été fort facile pour Clayton Shaw d’abattre Oswald Mandus sans grande difficulté, alors à quoi pourrait-elle leur être utile ?  Après tout, ils n’allaient pas se rendre sous l’abattoir.

Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 112 jeudi 29 mai 2014, 19:47:31

Shad n’était pas très emballée à l’idée de s’infiltrer dans le manoir Mandus. En toute honnêteté, Nolan pouvait la comprendre. Ce qu’il proposait était de commettre une infraction, comme elle le souligna, en insistant sur le fait qu’ils devraient réunir des preuves, afin de confondre Mandus, de prouver sa culpabilité. Tromeyn était d’accord sur ce point, et Shad suggéra ensuite que Clayton puisse témoigner. L’idée arqua sur les lèvres de Nolan un sourire.

« Je n’aimerais pas tuer Mandus, non... Disons que c’est une solution de dernier recours. Ma priorité est effectivement de trouver des preuves, de l’interroger. Porter l’action en justice... Pourquoi pas, oui, mais, si notre dossier se résume simplement aux allégations de Monsieur Shaw, n’importe quel avocat les fera sauter en un revers de manche. »

Personne ne pourrait y croire, tant cela semblait ridicule. Les autres preuves de Nolan, pour l’heure, se résumaient à des factures et des bilans-comptables. Bien insuffisant. Avec ça, il pourrait tout au plus prouver une fraude fiscale, mais Oswald avait de l’argent, et une amende du Trésor ne l’effraierait pas. Il fallait trouver autre chose, il fallait trouver des arguments plus percutants que cela. C’était bien pour ça, entre autres, que Nolan voulait aller dans ce manoir.

« Vous avez été dans ce manoir, Mlle Hoshisora, vous en avez vu plus que nous. Si Oswald ne souhaite pas qu’il y ait du monde dedans, c’est probablement parce qu’il a des choses à cacher, non ? Si ce que dit Monsieur Shaw est vrai, et je ne doute pas un seul instant qu’il le soit, alors il y a forcément des travaux, des preuves... Mandus ne prendrait pas le risque de les entreposer dans l’abattoir, où un ouvrir pourrait tomber dessus... »

Il était alors facile de comprendre que ce genre d’éléments pourraient se trouver au manoir. Dans l’absolu, Nolan préférait faire confiance à la justice, mais il était bien placé pour savoir que la justice était faillible, lui-même ayant à plusieurs reprises bénéficié de ses imperfections pour s’en sortir. Si Oswald était attaqué en justice, il aurait les moyens de s’offrir les avocats les plus talentueux de Nexus. Nolan jouait effectivement risqué. Il fallait vraiment qu’il trouve de bonnes preuves dans ce manoir. La mort de Mandus ne serait qu’une maigre consolation, car il ne savait pas si elle permettrait de stopper cette machinerie infernale qui se trouvait sous l’abattoir. Clayton, quant à lui, voulait juste pouvoir s’assurer qu’il survivrait, mais il n’était pas dupe non plus. La justice l’avait foutu en taule parce qu’il aimait sa femme et n’aimait pas qu’elle le trompe. Il ne leur faisait pas confiance.

Il intervint alors, en voyant que Nolan semblait adhérer aux idées de Shad.

« Je veux pas aller voir les flics, okay ?! Ni ces enculés au tribunal ! On a pas besoin d’elle, je vous l’avais dit, Nolan ! J’ai des amis, on peut aller chez Mandus, et personne vous suspectera !
 -  Mais est-ce que cela stoppera cet abattoir ? Il nous faut découvrir ce que Mandus manigance... De plus, si nous le tuons ainsi, nous risquons de le voir devenir un martyr.
 -  Tant qu’il crève, peu m’importe...
 -  Ça m’importe, à moi ! »

Clayton le regarda, en soupirant, grognant légèrement.

« Vous me prenez pour le con de service, c’est ça, hein ?! s’exclama-t-il alors. Vous croyez que je vois pas clair dans votre jeu, hein, Tromeyn ?
 -  Monsieur Shaw, voyons...
 -  Ta gueule, fils de pute ! j’ai été te demander de l’aide, et, tout ce qu’on me dit, c’est d’aller voir les poulets ?! De faire confiance à la Couronne ? À la justice royale ? Ces enfoirés ne pensent qu’à leur fric ! rugit Clayton, en tapant du poing sur la table. Ils se foutent de ce que Mandus fabrique, du moment qu’il paie leurs impôts ! »

La paranoïa de Clayton refaisait surface à toute allure, rendant ce dernier bien moins sociable, et difficile à raisonner. Nolan réalisa alors que les gens présents dans le tripot, comme les pugilistes, étaient des proches de Clayton, des dockers qui,c omme lui, ne croyaient pas en le système. Pour Clayton, tout devenait subitement limpide : Nolan voulait remplacer Mandus, s’emparer de son abattoir, et ainsi s’asseoir sur une rente d’argent facile.

« Enculé de marchand, j’aurais jamais du vous faire confiance.
 -  Monsieur Shaw, sans ma protection, vous...
 -  Ta protection, marmot, tu peux te la foutre au cul ! Je vais m’occuper moi-même de cet abattoir de merde ! »

Et, sans attendre plus longtemps, Clayton se releva, furieux, et sortit. Nolan le vit partir avec plusieurs de ses hommes. Ils remontèrent bruyamment l’escalier, et Nolan offrit à Shad un léger sourire contrit.

« Je ne vous mentirais pas : ma position sur cette situation n’est pas totalement désintéressée. Cependant, croyez bien que je veux résoudre ce problème, et neutraliser Mandus. J’ai pris des risques en aidant Monsieur Shaw, mais il faut croire qu’il n’était pas si innocent que ça... »

Nolan soupira lentement, et bascula sa tête en arrière.

« Je ne peux pas vous forcer à me suivre. Votre aide me serait utile, vu que vous connaissez déjà ce manoir, mais je comprends que vous n’ayez pas spécialement envie d’y retourner. Ça ne fait rien, je vous assure, je comprends que vous ayez d’autres préoccupations, et que la perspective de vous froisser avec Sa Majesté ne vous tente guère. Je pense juste que, parfois, le meilleur moyen de faire respecter la loi, c’est d’en contourner certaines. »

Un point de vue relativement cynique, mais, de la part d’un marchand nexusien, il ne fallait pas vraiment s’attendre à autre chose.
DC d’Alice Korvander.

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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 113 dimanche 01 juin 2014, 17:54:06

Tout ne semblait pas se passer comme prévu. Les réponses de la Terranides ainsi que la réaction de Shaw à son égard ainsi qu’à celui de Nolan confirmaient bien ce fait. La louve avait très bien compris que l’ancien tôlard aurait espéré détruire de sang –froid cet abattoir et de tuer par la même occasion son propriétaire. Mais la Lycane se refusait à agir ainsi, avec tant de précipitation. Bien évidemment, il y’ avait également une once de cupidité là-dedans. Pourquoi viendrait-elle à s’attirer des ennuis avec des inconnus ? Bon, pas si inconnu que cela vu qu’elle  avait déjà blessé Shaw il y’a moins de vingt-quatre heures.  Tout en les écoutant se quereller entre eux, la Terranide soupira longuement. Rien ne l’obligeait après tout à les suivre dans cette quête insensée.  Et pourtant, au fond d’elle, elle souhaitait ardemment y participer. Etait-elle suicidaire ? Sans l’ombre d’un doute.

Clayton sortie du tripot tout en braillant. La Lycane soupira une deuxième fois. Si ce qu’il avait compté était vrai, ses jours étaient comptés. Ou plutôt ses heures. En se dirigeant ainsi vers l’abattoir de Mandus, il signait son arrêt de mort. Ainsi que celui de ses compagnons. Mais comment résonner un homme décidé ?  Un homme qui ne pensait qu’à mettre un terme à la vie d’autrui sans réfléchir ? La Louve attrape sa coupe et y but quelques gorgées. Elle avait pour le moment besoin de se vider un peu l’esprit mais la voix de Nolan la ramena bien vite à la réalité.  Par respect, elle le laissa parler, haussant un sourcil interrogateur. Ainsi il n’était pas totalement désintéressé ? Pour sûr ! Si Mandus tombait et que son entreprise faisait faillite, il récolterait le monopole des Bas-Fonds et pourrait engendrer plus de profit qu’il ne pourrait jamais s’imaginer. Il s’agissait là d’une course aux premiers qui arriveraient à imposer sa société, sa guilde ou tout autre dans les ruelles noires de Nexus.

Tiens ? Il avait raison sur un point. La Lycane ne souhaitait nullement se froisser avec la Reine. Il était déjà si rare qu’une personne aussi Haute puisse montrer le moindre intérêt à une représentante de la plus basse classe sociale en ce monde. La Louve savait néanmoins que leur rencontre et leur entretien était lié à l’abattoir Mandus et au fait qu’elle était la témoin oculaire d’un meurtre perpétré non loin de l’abattoir il y’a de cela deux jours maintenant.  Shad abaissa son regard vers sa coupe, la faisant légèrement tournoyé entre ses mains. Elle pouvait entendre le son du liquide frappait contre les parois de verre et émettre quelques petites vaguelettes. 

« Il est pourtant essentiel d’agir rapidement. Si ce que Shaw a dit est la vérité, nous ne pouvons pas rester les bras croisés à attendre que ce fléau ne s’abatte sur la capitale. »

L’Okami porta la coupe à ses lèvres et but le reste de son contenu d’une traite, reposant après le verre d’un geste brusque et décidé sur la table, se levant par la même occasion.

« Soit. Je vous aiderais à vous infiltrez chez Mandus et si besoin, je vous protégerez. Mais je refuse de le tuer si cela n’est pas nécessaire. Nous partons juste pour obtenir des preuves sur sa machinerie pour le moment. De plus, rien ne m’oblige à vous porter assitance. Vous vous avez un intérêt à tout cela, quelque chose à y gagner mais moi ? Qu’ai-je donc ? –Elle marqua un temps d’arrêt- Nous pourrons en discuter après tout cela. Si nous voulons agir c’est maintenant pendant que l’attaque de Clayton servira de diversion. Je sais où se trouve le bureau de Mandus dans son manoir,  la seule difficulté sera de l’infiltrer. »


Clayton allait leur permettre de profiter d’une diversion. D’un côté, ce n’était pas plus mal qu’i soit sorti de ses gonds et partit en quête de détruire l’abattoir. Avec  cela, l’humain et la Terranide pourraient en profiter pour s’engouffrer dans la grande bâtisse d’Ostwald Mandus et y rechercher des informations convoitées.  Rien de plus simple à bien y réfléchir et avec un peu de chance, le bain de sang pourra être évité.  La lycane jeta un coup d’œil en direction de l’escalier. Il n’y avait plus de temps à perdre mais encore fallait-il être parfaitement préparé.

« Des propositions dans ce cas ? J’imagine que vous avez déjà un plan non ? Ou bien on y a et on  regarde sur place comment faire ? »

Il souhaitait pénétré dans le manoir de Mandus s’était donc qu’il avait déjà réfléchi à la façon  d’y procédé. Du moins, c’est ce que pensait la lycane, après elle pouvait très bien se tromper. Et si c’était la deuxième réponse qui serait émise par l’homme, et bien, ils improviseraient dans ce cas. A moins de faire du bruit comme un troupeau d’éléphants, le duo ne risquait pas de se faire remarquer. Surtout en pleine nuit, surtout dans un manoir vide.

Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 114 mercredi 04 juin 2014, 01:23:50

« Kalyk’Kree’Kree’Taal’Taall ! »

Les propos de l’homme étaient incohérents, incompréhensibles. Le Zeerikanien s’exprimait dans son dialecte, une langue tribale et sauvage, et rares, très rares, étaient les traducteurs zerrikaniens capables de comprendre cette diatribe. En réalité, même le Palais d’Ivoire n’en avait techniquement aucun... Techniquement, car Elena avait un contact. Une Zerrikanienne. Cependant, le temps qu’elle trouve un moyen de rejoindre discrètement le Palais sans se faire remarquer, une bonne journée s’écoula. Zephyr officiait au sein des bas-fonds, où elle se faisait passer pour une révolutionnaire active, et ce dans l’optique d’aider Elena, et de fournir à la Reine des éléments d’information sur les évènements sociaux qui agitaient les bas-fonds.

Le prisonnier zaerrikanien était dans une cellule, mais personne n’avait réussi à communiquer avec lui. Le battre n’était même pas utile, car il était manifeste qu’il ne parlait pas la langue commune. Des enquêteurs royaux étaient allés à l’académie ce matin pour chercher, à défaut d’un traducteur, un dictionnaire, mais Zerrikania était une région sauvage, hostile, et aucune des expéditions envoyées n’avait vraiment réussi à ramener autre chose que quelques vagues approches et éclaircissements de leur dialecte austère et sec. Une seule journée s’écoulait, mais Elena avait le sentiment que le temps pressait, et, dès le petit matin, alors que Shad recevait une missive l’invitant à se rendre à l’auberge des Deux-Loups, Elena envoyait discrètement un message à Zephyr pour l’informer que sa présence était requise au Palais d’Ivoire. Zephyr connaissait les passages secrets et les souterrains permettant de contourner la grande de Langley, et Adamante l’aiderait de l’intérieur.

Elena se tenait ainsi dans l’église du Palais d’Ivoire, priant depuis une heure dans l’une des chapelles, couvrant en réalité Adamante, qui avait emprunté un passage secret situé derrière l’autel. Elle avait descendu un escalier étroit et poussiéreux qui l’avait conduit devant un couloir tout aussi sombre, où elle avait enclenché une boule lumineuse, éclairant ses pas. Elle avait marché jusqu’à ce qui semblait être un cul-de-sac, mais avait alors posé son doigt au milieu du mur, illuminant ainsi des runes violettes, ce qui avait, comme par enchantement, permis de faire volatiliser le mur. Adamante n’avait ensuite plus qu’à attendre leur invitée surprise.

Dès que Zephyr arriverait, il serait le temps des conversations avec cet assassin zerrikanien.



Nolan était heureux que Shad ait finalement choisi de le suivre. Après quelques hésitations, elle avait opté pour ce qui, selon lui, semblait être la bonne solution, tout en soulignant que tuer Mandus n’était pas dans ses intentions, et qu’elle ne le ferait qu’en cas d’ultime recours. Notre homme n’avait rien eu à objecter à cela, car c’était aussi ce qu’il pensait. La mort de Mandus pourrait être aussi bénéfique que catastrophique. Elle pouvait déclencher un élan de sympathie pour quelqu’un qui, en-dehors d’une circonférence particulière, était vu comme un généreux mécène, un homme d’affaires simplement désireux d’aider son pays. Moins que la mort, il semblait à Nolan plus judicieux de le briser, de trouver des preuves irréfutables, des preuves qui, si elles ne permettaient pas foncièrement d’obtenir une condamnation judiciaire, ébranlerait au moins Mandus en ruinant ce qui était le plus cher à un homme d’affaires : sa réputation. Sans cette dernière, Mandus ne serait plus rien, son abattoir fermerait. Ce simple élément suffirait amplement à Nolan.

Contrairement à ce que Shad pensait, Nolan n’avait aucun réel plan prédéfini. Il comptait s’infiltrer, et voir ce qu’il trouverait. Il réagirait en fonction, tout simplement. Mandus état seul, il n’était pas nécessaire de prendre des précautions. Le duo sortit assez rapidement du tripot, et Nolan se rendit vers son carrosse, avec un cocher personnel. On pouvait voir qu’il avait également un garde du corps, un homme assez grand avec une cicatrice découpant sa joue du haut vers le bas.

« Nous ne sommes jamais assez prudents, n’est-ce pas ? Il s’appelle Karl, et il est fiable. »

Karl était muet ; son père lui avait brûlé la langue jadis avec du fer rouge, car il trouvait que son gosse parlait trop. En contrepartie, Karl avait tué son père en le poussant dans les flammes de la forge entretenue par son père, et était ensuite devenu un forban, avant de rejoindre le droit chemin... Plus ou moins. Nolan évita de trop parler du passé de Karl à Shad, mentionnant juste qu’il l’avait obtenu en sortant de prison. Pour les gens comme Nolan, les prisons étaient un vivier de nouveaux employés.

Le chariot s’avança, et remonta la ville, jusqu’à atteindre les falaises et les hauteurs de la ville. Il faisait alors bien nuit, et le manoir de Mandus était plongé dans l’obscurité la plus totale.

« Vu sous cet angle, on dirait presque un manoir hanté, vous ne trouvez pas ? » ne put-il s’empêcher de demander à Shad.

L’image était frappante, en tout cas, et elle lui donnait des frissons dans le dos.
DC d’Alice Korvander.

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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 115 jeudi 05 juin 2014, 18:11:32

Ainsi, il était temps d’aller rendre une visite surprise au sein du manoir de Mandus. La Terranide avait posé quelques conditions à son « partenaire » du soir, et cela semblait sied à l’humain. Sans un mot de plus, elle le suivit jusqu’à son carrosse, rencontrant de ce fait Karl.  Son regard se porta un court instant sur l’homme. De grandes tailles, il possédait également une carrure impressionnante forgée sans nuls doutes par des années d’entraînements pour garder une telle carrure. La main du garde du corps pouvait facilement englober le visage de la Terranide. En d’autres termes, il pourrait lui briser le crâne sans la moindre difficulté.

« Je suis bien d’accord, un peu de sécurité ne fais pas de mal, après tout c’est votre mission n’est-ce pas ? »

Que pouvait-elle dire sur les choix des gens qui les accompagneraient au sein du sinistre manoir ? Rien, absolument rien. Le seul droit qu’elle possédait était de partir quand bon lui semblait, sans demander la moindre autorisation.  Mais, la Louve n’était pas du genre à proposer son aide à une personne pour juste au moment fatidique, la laisser dans le pétrin.  Pendant le trajet, la lycane avait fermé un instant ses yeux, posant son visage contre ses mains jointes. Elle ne se reposait pas, mais se remémorer l’intérieur du manoir et plus particulièrement l’emplacement du bureau.  Des images mémorielles refirent leurs apparitions dans l’esprit de l’Okami. Elle se remémora de ce fait les odieux tableaux qu’elle avait pu admirer avec le garde royal ainsi que les sombres couloirs où l’écho des pas était étouffé par un tapis de couleur carmin.

« Vu sous cet angle, on dirait presque un manoir hanté, vous ne trouvez pas ? »

La Louve  cessa de garder ses paupières closes, posant son regard azuré sur Nolan sans dire un seul mot. Elle tourna par la suite sa ligne de mire vers le dit manoir et esquissa un sourire sarcastique. Pour Shad, ce manoir devait être hanté à sa façon. Comment pouvait-elle oublier cette si désagréable sensation qu’elle y avait ressenti quand elle était là-bas ? Cette sensation de peur et de mort ?  Cette sensation était encore ancrée dans son esprit et l’apparence que présentait actuellement le manoir ne faisait qu’accroître cette dernière.

« Un manoir hanté….Je suis presque sûre qu’il l’est…Je n’ai qu’une envie, y rentrer, trouver tes foutues papiers et partir d’ici. J’ai comme un mauvais pressentiment, comme si mon instinct animal me criait de ne pas m’y rendre mais..J’imagine que cela ne va pas t’arrêter n’est-ce pas ? Et de toute façon nous sommes quasiment arrivées. Faire marche arrière ne servirait à rien maintenant. »

Enfin, rien ne les empêcher de réellement le faire. Mais Shad savait qu’ils n’allaient pas le faire. Le carrosse termina sa course à une centaine de mètre du manoir. Il ne restait plus qu’à couvrir la distance à pied.  Le martèlement des sabots des destriers sur le chemin risquait fort bien d’attirer l’attention, tandis que des pas feutrés permettraient de garder le manoir endormi.  Un choix judicieux en somme. La Louve espéra seulement que Karl sache se faire discret. Vu son allure, il ne semblait pas être habité à l’art du rodage. Enfin, les spéculations n’étaient plus au goût du jour et le trio traversa rapidement l’espace les séparant du manoir. Plus ils approchaient de ce dernier, plus la Louve ne pouvait s’empêcher de sentir un frisson lui remontant le long de l’échine. Elle détestait ressentir cela, alors qu’en apparence, il n’y avait aucune raison.

Au pied d’un mur, la Terranide leva le visage et nota une fenêtre légèrement entre-ouverte. Coup de chance ou grosse coïncidence, elle ne chercha pas à savoir comment Mandus avait pu l’oublier et la désigna de l’index à Nolan. Le message était clair. La porte d’entrée était verrouillée, il fallait donc passer par cette entrée de service. Et pour cela, un peu d’escalade serait nécessaire. Une chance que la façade n’était  pas entretenue et que du lierre avait pu pousser durant toutes ces années, offrant aux « cambrioleurs «  une échelle de fortune.  Karl monta en premier, afin de vérifier la solidité de la plante mais également de s’assurer que la voie était libre.  Une fois dans la pièce, il inspecta rapidement les alentours, jetant même un œil dans le couloir discrètement. S’apercevant que la voie était sans danger, il fit un signe de main aux deux protagonistes restant, leur confirmant qu’ils pouvaient commencer l’ascension.

Une fois arrivée à son tour dans la pièce, la lycane, se dirigea immédiatement dans le couloir, observant les tableaux, cherchant celui représentant une femme entrain de cuisiner un nouveau-né. A sa souvenance, le bureau de Mandus était proche de cette œuvre d’art. Si autant on pouvait la considérer comme telle.  Après quelques minutes de recherches, la Terranide ouvrit une porte, cette dernière grinçant légèrement.  Le trio put ainsi pénétrer au sein du  fameux bureau et commencer ses recherches.

« On dirait que le manoir est vide…Mais hâtons –nous quand même. Je n’aimerais pas être là à son retour. »

Oswald Mandus devait se trouver dans son abattoir. Encore et toujours. La lycane se demanda si l’attaque de Clayton Shaw s’était déjà produite, et si cette dernière avait fonctionné. Au moins, grâce à lui, ils gagnaient un peu de temps.



Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 116 vendredi 06 juin 2014, 01:04:28

Nolan arrêta le chariot à une centaine de mètres, environ, et le trio s’avança le long des rues pavées et agréables des hauteurs. Contrairement aux bas-fonds où les rues étaient étriquées, dans les hauteurs de Nexus, les rues étaient beaucoup plus dégagées, ce qui les rendait nettement plus agréable. De plus, elles étaient bien plus propres, et il y avait moins de monde... Moins de regards indiscrets. Les trois individus s’avançaient dans l’obscurité, longeant des rangées d’arbres, jusqu’à rejoindre le mur entourant le manoir Mandus. Il était plongé dans la pénombre, et, plutôt que d’entrer par la grille d’entrée, ils longèrent la propriété jusqu’à voir une fenêtre entrouverte. Nolan l’observa silencieusement. On pouvait l’atteindre en grimpant depuis un arbre. Karl aurait pu crocheter la serrure, car il s’y connaissait, mais il y avait toujours des risques qu’il laisse des traces, surtout si la serrure était complexe.

Le noble grimpa également à l’arbre, ayant un peu plus de mal que Karl ou Shad, mais ils parvinrent à s’infiltrer dans le manoir. Il était plongé dans la pénombre, et il n’y avait pas âme qui vive. Nolan comprenait bien mieux le mauvais pressentiment de Shad. Ils étaient dans une pièce confortable avec un chandelier sur un meuble. Nolan alla allumer le chandelier.

« Rendons-nous vers son bureau. »

Shad était pressée d’en finir, et Nolan le comprenait. Karl restait silencieux, et ils s’avancèrent dans un couloir, avançant sur une longue moquette qui recouvrait le parquet.

« Je ne sais pas si je vous l’ai dit, mais le Centaur Club a essayé d’envoyer quelqu’un approcher Mandus... Sa solitude nous inquiétait, et nous craignions qu’il en soit en souffrance... C’est un professeur en psychologie qui l’a suivi. »

Avec ce qu’il venait de dire, Nolan laissait entendre qu’il était, lui aussi, membre du Centaur Club. Le trio s’avançait le long des couloirs. Certaines portes entrouvertes montraient des pièces abritant des fauteuils en velours, des salons de détente, ou de simples remises.

« Le Professeur a tenté de contacter Mandus, poursuivit Nolan, et il commençait à discuter avec lui... C’est quand je n’ai plus eu de nouvelles de lui que j’ai décidé de m’occuper plus sérieusement de Mandus. La suite, vous la connaissez. J’ai rencontré Monsieur Shaw, et j’ai continué à mener mes investigations. Sa Majesté n’est pas la seule à se renseigner sur cet abattoir. La comptabilité de l’abattoir présente un grand nombre d’irrégularités et de fausses factures. J’ai pu me la procurer... Mais j’étais bien loin de me douter de l’histoire troublante de Monsieur Shaw. À vrai dire, je pensais plutôt à une fabrique d’esclaves, dans le pire des scénarios, ou tout simplement à quelqu’un ayant essayé de tricher avec l’administration fiscale. »

Il préférait parler afin de meubler le silence oppressant qui régnait dans ce manoir. Le trio rejoignit une salle à manger. Le couvert était dressé, avec plusieurs assiettes, des fourchettes et des couteaux propres. Les rideaux étaient entrouverts, donnant une vue sur le jardin. Un jardin sinistre dans cette circonstance. Il y avait un piano dans un coin, et, sur un guéridon, un masque de porc. Nolan s’en approcha, et le souleva, l’inspectant en fronçant lentement les sourcils.

« Les couverts ont été mis récemment... »

Nolan les inspectait, quand il entendit alors du bruit venant d’en haut... Des craquements, comme des bruits de pas. Karl glissa immédiatement sa main sous sa ceinture, et sortit une dague argentée.

« Restez ici ! »

La salle à manger menait directement au salon principal, et Nolan s’avança prudemment. Il y avait quelqu’un en hauteur, mais les bruits de pas étaient trop lourds pour appartenir à Mandus. Karl grimpa les marches, tenant fermement sa dague, et disparut dans le couloir.

« Je n’aime pas ça... »

Par mesure de précaution, il se rapprocha de la porte d’entrée, et, sans surprise, constata qu’elle était fermée. Nolan entendit alors du bruit à l’étage, des chocs sourds, suivi d’un hurlement... Et d’un rugissement. Le rugissement d’une créature cauchemardesque, un cri qui rebondit contre les parois du couloir, se déversant dans le hall d’entrée.

« Karl ? Karl ?! Karl !! »

Il n’y avait aucune réponse. Nolan déglutit silencieusement, et patienta quelques secondes. Aucun bruit. Rien. Déglutissant légèrement, l’homme s’avança lentement, posant sa main sur la rambarde, répétant le nom de Karl. Il arriva sur le palier, et, grâce à l’éclairage du chandelier, vit des traces de sang qui s’enfonçaient dans le couloir.

« Karl... »

Nolan s’avança rapidement, et éclaira le couloir, mais sans voir un seul cadavre. Karl était-il mort ? Blessé ? Ou en fuite ?

Et, surtout, qui avait bien pu l’attaquer ?
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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 117 samedi 07 juin 2014, 14:47:37

Trop calme, la maison était bien trop calme au goût de la Terranide. Certes, elle était censée n’avoir aucun habitant en son sein à l’heure qui l’est, mais la lupine trouvait néanmoins que c’était beaucoup trop calme. Un silence bien trop oppressant brisé par le léger écho des bruits de pas sur la moquette du couloir.  Quelques fois, la Louve regardait par des portes entrouvertes avant de reprendre sa route. Elle n’était guère là pour une petite visite et elle ne pouvait se permettre de prendre son temps et de lézarder en effectuant une petite visite du manoir. Après tout, le trio y avait pénétré par infraction et cela pouvait leur coûter cher à tous les trois.  C’était également pour cela que la Louve avait été réticente à l’idée de s’infiltrer chez Mandus,  s’attirer d’autres sources d’ennuis n’est pas un fait bien attrayant.

Par chance, Nolan se mis à parler, comblant le silence oppressant du manoir. Karl  lui ne pouvait se joindre à la conversation. Mais la Terranide observation de temps à autres ses réactions pour voir si le mode de pensée du garde du corps était en symbiose avec celui de son maître.  Encore une fois, le Centaur Club fut mis en avant. Ces derniers temps, elle en entendait récemment parler alors que jusqu’à maintenant, ce lieu lui était inconnu.  Mais elle était sûre d’une chose : Le Centaur Club ne devait comporter que les Hautes personnes de la société Nexusienne. A savoir, la Couronne, les Ducs et Comtes vivant dans la région.

« Quel est donc vraiment ce Centaur Club ? Mise à part que c’est un regroupement de Nobles ?  Je veux dire, a-t ’il une fonction précise ? Est-ce que n’importe qui d’un peu important peut y rentrer ? Les membres ont-ils un objectif commun ? »

En d’autres termes, la  Louve cherchait à glaner quelques renseignements. Pourquoi ? Et bien, pour mieux comprendre le fonctionnement de la cité pardi !  Cependant, elle nota un fait étrange tandis qu’ils continuaient leur exploration : Elle était sûre d’être rentrée dans le bureau de Mandus, alors comment s’étaient-ils retrouvés à errer dans les couloirs ?  Ou avait-elle simplement imaginé ce fait ? Quoi qu’il en soit, ils se retrouvèrent bien vite dans une salle à manger qui semblait attendre des convives. Et aux dires de Nolan,  la table avait été mise que très récemment.

« Récemment mis ? Pourtant Mandus vit seul non ? Il  me semblait qu’il était rare qu’il est de la visite chez lui. »

Etrange, n’est-il pas ? La Louve se mis à marcher dans la pièce, observant cette dernière plus en détail.  Comme le long des couloirs, quelques tableaux étaient accrochés le long des murs. Des œuvres d’art mettant en scène qui donnait lieu à réfléchir. Sur un,  Shad put observer une femme  assise sur ce qui semblait une vielle chaise de bois, un nourrisson dans les bras, tenu amoureusement pendant qu’en arrière fond était suspendu d’autres nouveau nés. Leurs pieds étaient attachés à une chaîne au plafond et leur tête effleurait des flammes qui semblaient prêtes à les brûler vifs. A mieux y regarder, le visage de la « mère » n’avait pas l’air si aimante que ça, au contraire, elle arborait un air dément, une lueur de folie pointait dans son regard.  Décidemment  la Terranide ne comprendrait jamais les goûts de Mandus.

Elle se tourna par la suite et s’avança vers Nolan qui venait de se saisir d’un masque de porc. Et alors que l’Okami était sur le point d’entamer une discussion à ce sujet, un bruit sourd survint subitement. Un bruit lourd de pas, provenant de l’étage. Le trio n’était plus seul.  Le garde du corps leur intima l’ordre de rester et d’attendre avant de disparaître. Les sons qui s’en suivirent ne furent rien de rassurant.  La lycane couru à la suite de Nolan avant de s’arrêter net devant les traces de sang.  Ce qui avait attaqué Karl devait être sacrément rapide, fort et surtout dangereux.  La Louve observa les alentours, oreilles dressées et pivotante à la recherche du moindre son de pas, au moindre souffle expirer. Elle était sûre d’une chose, la chose qui avait attaqué Karl devait avoir un lien avec Mandus et elle se demanda s’il ne pouvait s’agir d’un de ces hommes porcs.

« Hé ! »

Sur le qui-vive, la Louve n’avait pas noté que Nolan commençait à partir dans le couloir, suivant les traces de pas. Elle l’avait donc interpellé, le rattrapant en quelques enjambées rapides avant de se saisir de son poignet pour attirer son attention. En temps normal, ce geste aurait valu un affront mais là, il était surtout utilisé pour ramener le noble à la réalité.

« Il n’est pas bon de se séparer. On va chercher Karl. Ensemble. Mais ne partez plus ainsi à la va-vite, vous avez bien vu ce qui peut vous arriver. »


Une simple précaution. Dorénavant, mieux valait rester ensemble pour maximiser les chances de survies. La Louve relâcha son étreinte avant de désigner une direction d’un mouvement de tête. Pour le moment, la seule chose qu’ils pouvaient faire était de suivre les traces sanglantes, rien de plus.  Ces dernières ne finirent pas disparaître, en pleins milieu du sombre couloir. Shad s’abaissa et observa, l’endroit, se demandant comment cela était-il possible. Comment  un corps pouvait ainsi disparaître ?  Un raclement sourd la fit se relever subitement.  Et alors qu’au même instant un hurlement terrible retentit dans le couloir et que la créature ignoble fonçait sur eux, la Louve et l’’Humain s’effondrèrent, attaquer en traître par derrière. La deuxième bête renâcla et se saisit des deux opportuns, les traînant à travers un passage qui s’était ouvert sans son. Le mur se referma après le passage des créatures, ne laissant que sur leur passage un manoir vide de toute vie.

La Louve avait l’amère sensation que sa tête était dans un étau et qu’on était entrain de la compresser. Elle mit quelques secondes à revenir à la réalité. En tentant de bouger, elle entendu un bruit lourd de chaîne et tâtonnant à l’aveugle dans le noir total, elle sentit une chaine lui entraver la cheville.  L’air ambiant était humide, moite et surtout puant.  La lycane observa plus en détail l’endroit où elle se trouvait : Une cellule. La chose qu’elle n’arrivait pas encore à comprendre était bien comment elle était arrivée ici ? Comment ils avaient pu se faire surprendre d’une telle manière ? Il était évident que le cri de la créature avait couvert celui du passage secret. Ingénieux. Shad se mis ensuite à chercher du regard Nolan. Était-il encore également en vie ? En posant une main sur son carcan, elle se questionna également sur la manière dont elle allait ouvrir ce lien de métal.

Et dire qu’elle sentait que c’était une mauvaise idée de se rendre chez Oswald Mandus…

Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 118 dimanche 08 juin 2014, 02:17:36

Qu’avait-il bien pu se passer ici ? Nolan était en train d’être face au récit de Clayton Shaw, et il y avait toute une différence entre entendre Shaw en parler, et l’expérimenter par lui-même. Clayton aurait donc finalement bien dit la vérité ? Cette affirmation s’imposa dans l’esprit de Nolan. Karl, son redoutable garde du corps, un gorille invulnérable, était blessé, voire mort. Une créature s’avançait devant eux, et poussa un hurlement inhumain. La peur de Nolan explosa dans son cœur. Il se retourna, comme pour essayer de s’enfuir, mais vit alors, sous son nez, une effroyable créature, avec un museau de porc, et une gueule ensanglantée. Nolan s’étrangla sur place, et la bête le chargea ensuite, l’envoyant sombrer dans l’inconscience.

Nolan se réveilla lentement, en clignant des yeux, entendant, dans ses oreilles, le cliquètement de chaînes métalliques. Où était-il ? Que lui arrivait-il ? Il avait mal au front, et, en secouant la tête, constata qu’il y avait des traces de sangs éché, et des gouttes sur le sol. C’était son sang. Quelque chose l’avait frappé à la tempête, et il regarda nerveusement autour de lui. Il était attaché au mur, les poings liés dans son dos, dans ce qui semblait être une espèce de petite pièce sombre. Il repensa subitement aux explications de Shaw sur cette cellule avec les seringues, et se mit à craindre en se demandant s’il n’y était pas entré. La Machine... Il regarda autour de lui, retrouvant ses sens. Ses pieds étaient également immobilisés par des chaînes, et il secoua la tête, regardant autour de lui. La pièce sentait le bois et l’odeur de renfermé. Il avait chaud.

*Aïe... Mais où est-ce que je suis ?! Comment sortir d’ici ?*

Il essayait de se libérer, de tirer sur les liens, mais il n’y avait rien à faire. Dans sa tête, lui revenaient en mémoire les souvenirs récents... Ainsi que cette infernale créature. Est-ce qu’il avait rêvé ? Est-ce qu’il avait imaginé ce hurlement ? Un tel monstre ne pouvait pas exister... C’était démentiel ! Nolan essaya à nouveau de se libérer, mais sans succès. Les liens étaient trop forts, et il était tout seul. Ses yeux s’habituaient progressivement à l’obscurité, lui permettant de voir qu’il était tout seul. Nolan soupira, basculant sa tête en arrière. C’était un vrai cauchemar. Il était fait comme un rat, enfermé dans un manoir de fous. Karl et Shad étaient peut-être déjà morts... Qu’est-ce que Mandus allait faire de lui ? Qu’est-ce que ce type avait bien pu faire ? Qu’est-ce que c’était que ces horreurs ? Des démons échappés de l’Enfer ? Était-ce ça que Mandus avait fait ? Un pacte avec le Diable ? Avait-il échangé son âme contre la fortune ?

Les questions se mélangeaient dans la tête de Nolan, qui commençait à sentir son pouls s’emballer, et à respirer de plus en plus fort, ventilant de l’air.

*Merde, merde, calme-toi, Nolan, calme-toi...*

Nolan Tromeyn était asthmatique. Son asthme n’était pas très fort. Aller dans ce manoir était une erreur dès le début, mais il ne s’était pas attendu à ça. Karl était une force de la nature, il ne pouvait pas être mort comme ça ! Il ne pouvait pas avoir simplement disparu, c’était impossible ! Quand est-ce que son plan avait commencé à déconner totalement ? C’était un échec total ! Plus il paniquait, et plus ses poumons s’emballaient, l’amenant à ventiler de plus en plus, avec cette espèce d’étau qui se formait autour de sa gorge.

Son inhalateur était avec lui, dans sa poche, mais inaccessible. Nolan essaya de se concentrer, de se calmer, mais, dans sa tête, il revoyait Clayton en train de décrire la Machine, en train de parler de ces monstres qui hantaient les couloirs, de ces croque-mitaines semblant issus de l’imagination cauchemardesque d’un détraqué. Nolan reprenait son souffle, quand il entendit des bruits de pas. Ils se rapprochaient rapidement, faisant craquer le plancher, et la porte s’ouvrit soudain, une main ferme venant l’ouvrir. Nolan sentit sa respiration s’arrêter... Et poussa un soupir en voyant la silhouette massive de Karl.

« Karl ! s’exclama-t-il. Où étais-tu passé ?!
 -  J’essayais de survivre, patron, grogna l’autre. Nous ne sommes pas seuls dans ce manoir...
 -  Ah, vraiment ? Je te félicite pour ta perspicacité ! Tu crois que je ne l’avais pas déjà remarqué ?! »

Après toute cette tension, s’énerver faisait du bien. Karl avait été blessé au bras droit, et s’avança dans la pièce.

« Détache-moi de là ! »

Karl hocha lentement la tête, en s’avançant vers les chaînes.

« Laissez-moi trouver comment l’ouvrir... »

Nolan remarqua qu’il avait un trousseau de clefs.

« Comment as-tu fait pour t’en sortir ?
 -  Il y a des passages secrets dans toute cette maison... Quand l’un de ces monstres m’a attaqué, j’ai atterri contre un tableau, et j’ai enclenché un mécanisme... C’est comme ça que je leur ai échappé... J’ai trouvé ces clefs dans cette partie-ci du manoir. »

L’explication semblait convaincante. Il réussit à libérer Nolan, qui s’empressa de saisir son inhalateur, et de prendre une bouffée.

« Nous nous sommes trompés, Karl ! Il faut sortir d’ici. J’ai sous-estimé la démence de Mandus !
 -  Et pour la Terranide ? »

Nolan réfléchit rapidement. Elle était proche de la Reine, elle pourrait être un témoin efficace. Il hocha lentement la tête.

« Retrouve-là, elle doit être à proximité, je vais tâcher de trouver un moyen de sortir d’ici. »

Karl acquiesça silencieusement. Il devait avouer ne pas être mécontent de partir d’ici. Nolan sortit dans le couloir. C’était un couloir en bois, aux murs nus, petit et étroit.

« Inspecte les pièces, Karl, retrouve-là, je remonte le couloir.
 -  N’allez pas trop loin, patron, il vaut mieux éviter de se séparer à nouveau, ces saloperies rôdent dans le coin. »

Nolan acquiesça, mais ses poumons étaient en feu. Les bouffées de l’inhalateur l’avaient soulagé, mais il ressentait encore cet étau autour de son cœur. Il n’avait plus qu’une envie : filer d’ici, et aller voir la Couronne pour que cette foutue Reine envoie toute une armée raser cette saloperie de manoir ! On avait failli le tuer ! Pour Nolan, c’était une chose impensable, encore plus terrifiante que ce que Clayton Shaw avait traversé.

Il était bien loin de se douter que, s’il était facile d’entrer dans le manoir, en ressortir était clairement une autre paire de manches.
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Shad Hoshisora

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 119 lundi 09 juin 2014, 18:32:43

Trouver un moyen de se libérer, de sortir et trouver cet humain. Oui, tout cela avait l’air si simple en apparence mais pourtant, la Louve devinait que cela risquerait d’être tout le contraire. Ses mains étaient toujours posées sur son carcan de métal attaché à sa cheville. Par chance, elle n’avait pas d’autres liens et pouvait donc encore aisément se mouvoir.  Son regard se porta subitement sur ses mains encore recouvertes de leurs gants de cuirs. Pour peu, elle aurait ris aux éclats.  Ceux qui l’avaient enfermé avaient laissés sur elle tous ces effets. Intelligente certes mais pas assez pour empêcher une évasion. La Louve fit un léger mouvement de torsion de son poignet et sortie l’une de ses lames de sa cachette. Le fil de l’arme fut posé contre l’un des maillons de la chaîne et cette dernière commença à être coupée comme si cela aurait été du beurre.

Elle ne pouvait cependant pas briser le lien au plus proche de sa cheville mais cela ferait l’affaire.  Si la Terranide se trouverait sur Terre, nul doute qu’elle irait sans attendre jouer au loto, une fois sortie de ce merdier. Il fallait avouer qu’une telle chance n’était pas commune et elle n’allait surtout pas la refuser en lui crachant dessus. Les liens furent tranchés et l’Okami pu se relever dans sa cellule. Les quelques maillons de chaînes qui restaient accrochés à ses pieds tintaient sur le sol aux rythmes de ses pas. Cela risquait d’attirer l’attention des monstres, mais mieux valait cela que rester à croupir dans cette cellule à attendre qu’une mort lente et douloureuse vienne vous cherchez. Au moins, maintenant, elle était sûre d’une chose : Clayton n’avait pas menti !  D’un côté,  Shad l’avait cru lors de son récit, mais là, maintenant qu’elle était au centre de son invraisemblable histoire, elle ne pouvait nier les faits.

Un bruit de grille attira subitement son attention. Tournant sa tête vers la grille de sa cellule, la Louve s’était attendue à voir apparaître dans sa ligne de mire une créature hideuse comme les avaient décrite Shaw. Mais la Louve fut étonnée de voir que ce n’était pas un homme porc ou une toute autre abomination mais bel et bien Karl qui se trouvait face à elle. Pour une surprise, cela en était bien une !  Comment avait-il fait pour s’en sortir ?  Cependant, elle n’eut le temps de le questionner que déjà le tintement caractéristique des clefs parvient à ses oreilles animales.   L’imposant garde du corps, se mis à chercher la clef pouvant s’insérer dans la serrure de la cellule de la Terranide.  Une première fut mise, impossible à tourner, une seconde, même résultat. Ce ne fut qu’au cinquième essai qu’enfin la serrure céda et permis à la Terranide de sortir de sa geôle. Et pour sûr, elle n’allait pas y rester une seconde de plus.

« On retrouve Monsieur Nolan…Il n’est  pas loin »

L’Okami acquiesça  mais ne put cacher son étonnement à entendre Karl parler. Il lui semblait pourtant qu’il était muet ! Enfin, elle n’allait pas s’arrêter sur ce genre de détail maintenant. Et c’est en toute confiance que la lycane suivit le garde du corps. Elle espérait néanmoins que celui qui l’avait convié à s’infiltrer chez Mandus soit encore en vie à l’heure qui l’était. Ici, tout était possible. Finalement et encore une fois par chance, le trio fut regroupé. La Terranide observa la salle où ils se trouvaient actuellement : Cette dernière était petite et étroite mais permettait au groupe de rassembler ses idées et de se préparer pour la suite :

« Heureuse de voir que vous allez bien…. »

Qu’aurait-elle pu dire d’autres de toutes manières ?  Voulant reprendre la parole, la Terranide  fut subitement stoppées par des cris de douleurs ricochant sur les murs de ce dédale infernal. Mais ce ne fut pas cela qui lui glaça entièrement le sang, ce fut d’autres cris, des hurlements abominables sortis tout droit de l’imagination d’un être dégénéré tel que Oswald Mandus.

« Je…hais…cet endroit. Que faisons-nous ? Tentons-nous de libérer ces malheureux ou bien on tente tout de suite de sortir de ce putain de merdier ? »

Libérer les malheureux torturés et vidés de leur sang pouvait s’avérer être un jeu risqué. En faisant cela, le trio s’exposerait plus aux ignobles monstres peuplant ce couloir mais en agrandissant leur groupe, ils pourraient également plus facilement leur échapper. Et surtout, avoir des témoins pour la Couronne qui n’aurait d’autres choix que de lancer une escadrille dans ce fichu abattoir. Il ne leur restait plus qu’à prendre une décision, et rapidement.


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