Il éjacula en elle, et ce fut terminé. Crystal ne tarda pas à le repousser, guère à l’aise dans l’idée d’être dessous, d’être
sous cet homme. La douceur la dragonne était fluctuante, et elle repoussa assez sèchement, avant de se relever. Elle se tint debout, et ses plaques dragoniques vinrent à nouveau à recouvrir certaines parties de son corps, tandis que ses ailes se remirent à remuer, l’époussetant. Elle porta ensuite son regard vers Edean, et haussa lentement les épaules :
«
Elle l’est... Pour l’heure. »
Crystal s’étira ensuite. Il faisait toujours aussi chaud dans ce volcan, et, dehors, la nuit était tombée.
«
Maintenant, repose-toi, l’entraînement commencera demain aux aurores. »
La dragonne s’envola élégamment, sans véritablement attendre sa réponse. Aurait-il pu répondre qu’elle ne s’en serait guère souciée. L’homme allait devoir apprendre à vivre avec une femme comme elle. Crystal était solitaire et arrogante, et se moquait bien des émotions de cet être. Pour elle, il restait inférieur, insignifiant. Son seul intérêt était de pouvoir la soulager sexuellement, mais, s’il pensait pouvoir s’attacher à elle, il se trompait. L’amour n’était pas un sentiment que Crystal avait en haute estime. Seule comptait la survie, et, pour survivre, il fallait être puissant. Les attaches sentimentales n’étaient que des boulets qui vous retenaient et vous ralentissaient.
Elle s’envola dans le ciel, et se posa sur la cime d’une montagne, voyant au loin le soleil se coucher, défiant l’obscurité et les nuages. Une vue apocalyptique, sombre, empreinte d’une certaine forme de poésie. Là, entre ciel et terre, Crystal ne voyait plus le plancher des vaches, ni même le ciel étoilé. Le vent soufflait contre son corps, faisant remuer ses ailes, mugissant autour d’elle. La Dovahkiin ferma les yeux, humant l’air, croyant voir, entre les nuages, le visage de son père se dessiner.
Xygga l’Ancien la regardait, et elle croyait le voir rire, se moquant de sa fille, de son attachement puéril et sentimental envers des êtres inférieurs, primitifs.
*
Es-tu une humaine ou une dragonne ? semblait-il dire.
Il faut que tu le retrouves, pas que tu perdes ton temps avec des incapables...*
Il se moquait d’elle. Espérait-elle donc faire une armée pour vaincre Ezeldur ? Une armée de moucherons ne viendrait jamais à bout d’une montagne. Elle devait continuer à s’entraîner, à se fortifier, jusqu’à être capable de le vaincre... De le retrouver, et de le détruire. Elle serra les dents, et le visage de son père, ce semblant de visage, se dissipa ensuite. Crystal médita, fermant les yeux, dans l’élément où elle était le mieux : au milieu du vent, là où les échos du Thu’um se répercutaient à elle. Elle s’abandonna dans les lamentations et les soupirs des temps anciens et des anciens seigneurs du monde.
Aux aurores, elle redescendit dans le volcan, atterrissant dans le cratère, retrouvant sans problème Edean.
«
Nous allons commencer, Edean. Il est temps que tu entendes les échos du Thu’um. Ils sont puissants ici. »