C’était une mini-scène de guerre qui se déroulait dehors. Rachel sortit rapidement, en faisant vrombir son armure, et flotta dans les airs. Son ordinateur de bord cibla et verrouilla immédiatement les ennemis, et, sur son HUD, un affichage couleur tactique différent s’opéra : vert, pour les quatre alliés qui se battaient, et rouge, pour les ennemis. Il y avait une vingtaine de Yakuzas, et ces derniers, en voyant Iron Girl, se mirent à tirer dessus, la visant. Malheureusement pour eux, elle avait des plaques en adamantium renforcé, et les balles s’écrasèrent contre son alliage. Elle consulta l’écran de diagnostic, qui indiquait son armure, et l’état de résistance des différentes pièces. L’indication «
DÉGÂTS MINIMES » s’afficha, comme pour la rassurer. Elle observait la scène, et commença à déployer ses armes. Depuis ses poignets, deux petites tourelles se mirent en place, et commencèrent à lâcher une pluie de plomb sur les ennemis. Ces derniers s’abritèrent prudemment, tout en continuant à répliquer, et son armure l’avertit alors d’un danger imminent concernant le fourgon. A l’intérieur, il y avait une bâche, que les ennemis retirèrent, tandis qu’elle eut la surprise de voir que le plafond du van, ainsi que les murs latéraux, s’écartaient, s’abaissant, comme dans une espèce de film de science-fiction.
*
Non, ne me dis pas que...*
Pour le coup, elle était estomaquée. Les Yakuzas avaient une batterie antiaérienne avec eux. L’indication «
CIBLE PRIORITAIRE » s’afficha en ciblant le canon antiaérien, et elle tendit sa main. La batterie tira en premier, et Rachel dut l’esquiver en s’envolant. Le tir heurta le toit de la ville, provoquant une belle petite explosion. Elle visa plus soigneusement, et envoya son tir plasma, qui pulvérisa le fourgon, dans une belle explosion. Les Yakuzas n’avaient aucune chance contre elle. Elle reporta son attention sur eux, et balança un tir plasma... En plein sur la Porsche.
*
Ça t’apprendra à détruire ma voiture !*
La belle Porsche explosa avec beauté, et, à cet instant, un nouveau voyant s’afficha sur son ordinateur. Il clignotait furieusement, en émettant une sonnerie, et elle vit un «
DANGER ! DANGER ! » lui arracher les yeux. Rachel demanda à en savoir plus, et vit alors, dans un coin de son HUD, une carte satellite de Seikusu, montrant la trajectoire de deux missiles Predator la ciblant.
*
Des missiles Predator ? C’est une putain de blague ou quoi ?!*
Elle n’en croyait pas ses yeux, mais les capteurs ne se trompaient pas. Quelque part dans la stratosphère, il y avait un avion furtif qui avait balancé des drones Predator, ces derniers lançant des missiles, ciblés sur elle. Impossible que de simples Yakuzas soient derrière ça. Les missiles arrivaient à toute allure, et elle n’avait pas le temps de partir à leur rencontre. Immédiatement, elle changea d’objectif, tandis que Drake se mit à hurler dans son communicateur.
«
Je les ai vus, merde ! » rétorqua Rachel dans son communicateur.
Le jeune paniquait vite, mais elle pouvait le comprendre. Les Yakuzas s’éloignèrent alors rapidement, et Iron Girl regarda autour d’elle. Les missiles se rapprochaient terriblement vite, l’ordinateur affichant la distance restante :
2257m... 2041m... 1873m.... Elle vit Drake s’emparer de Karl, et les missiles tombèrent alors. Drake avait réussi à s’échapper, et il y eut deux explosions terrifiantes, apocalyptiques, qui pulvérisèrent la ville du jeune homme, faisant voler des morceaux de tôle, des bris de verre, dans tous les sens. Des morceaux de bois filèrent également, tandis que les Yakuzas, entendant les sirènes de police se rapprocher, avaient choisi de s’enfuir. Ils se relevaient du souffle de la déflagration, empruntant les motos qui n’étaient pas détruites, ou se contentaient de courir vers la station de métro la plus proche.
Au milieu de la poussière et de la fumée, un bouclier bleuâtre clignotait faiblement, tandis qu’une armure émettait des crachotements électroniques. Sous le corps de Rachel, il y avait deux agents de sécurité, qu’elle avait empoigné, en se couchant sur le sol, tout en transférant toute l’énergie de son générateur sur les boucliers. Les missiles avaient explosé avec rage sur le sol, et il ne s’agissait pas de petits tirs, mais de gros obus. Il y avait de nombreux messages d’avertissement, et Rachel se releva lentement. L’énergie du générateur avait baissé substantiellement, et son armure ne pourrait pas résister à un autre tir de cette puissance. Plusieurs fonctions étaient d’ores et déjà désactivées, afin d’économie de l’énergie, tandis qu’un diagnostic de l’état de l’armure se mit en place, se terminant par le message suivant : «
RÉPARATIONS D’URGENCE REQUISES ». Rachel n’en tint pas compte, et chercha Drake des yeux.
*
Merde, il est où ?*
Hagards, les deux ex-Marines se relevaient au milieu des décombres, alors que la police débarquait, arrêtant quelques Yakuzas. «
CALCUL DE L’ITINÉRAIRE DES MISSILES » indiquait une icône dans le HUD de Rachel. Elle revit la carte satellite, une série de pointillés, puis un point clignotant, avec un taux approximatif de
87%. C’était suffisant pour Rachel. Elle s’envola dans les airs, à son tour, et comprit que Drake avait du se rendre là-bas. Elle lança une communication.
«
Drake ! Ne vous attaquez pas tout seul à ce drone, il peut encore lâcher d’autres missiles ! »
Mais, et Rachel ne pouvait pas le savoir, ce n’était pas ce qui était prévu. Elle suivait la piste du drone, qui était dans le ciel de Seikusu, et, alors qu’elle allait le retrouver, elle perçut une petite explosion. Le drone venait tout simplement de s’autodétruire, probablement afin d’empêcher de remonter jusqu’à la trace des commanditaires.
*
* *
Le mercenaire agit rapidement. Il savait que le temps allait désormais jouer contre elle. Il sortit de sa poche une petite clef USB de 16 GO, qui ne comprenait qu’un seul dossier. Il l’enfonça dans l’un des ports USB de son ordinateur, et lança l’application qui s’y trouvait. Le virus se mit rapidement en place, effaçant l’intégralité des dossiers et des fichiers figurant à l’intérieur, afin qu’il ne reste plus aucune trace. Il savait que le SHIELD remonterait le signal jusqu’à cet appartement, mais lui ne serait plus là. Son téléphone se remit à sonner.
«
Oui ? - ...
-
Elle a survécu, oui. - ...
-
Évidemment. - ...
-
Oui. En effet, Monsieur. »
Et il raccrocha. Pour l’heure, tout se passait comme «
Ils » l’avaient prévu. L’homme sortit de chez lui, et sortit alors sa tablette tactile. Il se connecta rapidement sur Internet, puis se rendit sur le site Internet d’une banque figurant dans un paradis fiscal, et constata, avec un certain soulagement, qu’ «
Ils » avaient effectué le virement convenu.
La suite des opérations pouvait donc commencer.