A l'aurore, aux premières lueurs de l'aube, Gazelle arriva au commissariat. Ses vêtements d'hier avait été lavés et séchés. Aujourd'hui, elle portait un pantalon en toile, style militaire. Elle avait aussi un débardeur à bretelles larges, de teinte écru, et une ceinture en cuir maintenant pantalon à la taille basse sur ses hanches légèrement saillantes. Elle avait aussi chaussé de grosses rangers, pour le côté pratique de la chose.
Mais quand elle passa les portes du commissariat, pas de trace du blond de la veille. Elle allait repartir, après dix minutes, quand un type de la réception lui apporta un papier. En lisant les mots qui y étaient inscrits, la brune grommela.
< Enfoiré. >
Elle pensait que ça allait de soi. Puisqu'il était, officiellement, sa couverture, il n'avait plus ses horaires de flic en solo. Elle jeta le papier en boulette dans la corbeille, et repartit sans même remercier le réceptionniste.
Durant la journée, elle fit son travail habituel. Elle se fichait, finalement, que Valmy soit là ou pas. Elle débusqua, en fin de journée et après un long travail d'investigatin, un démon qui exécutait un rituel pour trouver une enveloppe humaine et passer inaperçu. Le combat fut intense. Mais comme toujours, ce fut Gazelle qui l'emporta.
Boitillant légèrement, avec divers hématomes sur le visage, elle partit chercher du matériel dans le coffre de sa jeep de location. Quand elle revint dans la chambrette où elle avait décapité le démon écailleux, elle n'avait plus rien. Elle était juste couverte de substance verte, gluante et assez odorante. Elle sortit de son étui une sorte de tronçonneuse, de taille réduite par rapport aux véritables tronçonneuses, et démembra soigneusement le démon. Elle étala ensuite du sel sur les tronçons et les moignons, et les répartit dans six différents sacs poubelles. Elle versa un peu d'eau bénite dans chaque, et referma soigneusement les sacs.
Elle ramassa ses affaires et les sacs, et jeta ces derniers dans le coffre de la jeep. Elle essuya rapidement les traces gluantes sur son pantalon (celles-ci ne se voyaient plus guère) et son débardeur (celles-là, par contre...). Puis elle remonta en voiture. Elle devait aller incinérer les morceaux du démon, mais en jetant un oeil à sa montre, elle constata qu'il était déjà 20:20. Devait-elle aller voir l'autre con au commissariat ?
Elle hésita longuement, avant de finalement y aller.
Et il eut le culot de lui reprocher son retard.
Elle le toisa, peu amène.
< Ce n'est pas moi qui ai un retard de quatorze heure. >
Elle resta debout, devant lui, avant de reprendre :
< Dorénavant, tes horaires seront les mêmes que les miennes. Sauf si, bien sûr, tu ne te sens pas de taille... >
Elle soupira, et repartit vers la sortie.
< Je dois passer à l'institut crématoire. Un démon, justement, à brûler pour éviter qu'il ne... Ressuscite en quelque sorte. Même si j'ai pris quelques précautions. >
Et il s'en fichait sûrement, étant donné le caractère du bonhomme.
< Soit tu montes dans la jeep avec moi, soit tu y vas par tes propres moyens. Je n'en ai rien à faire. >
Elle grimpa dans la jeep, attendit quelques instants qu'il monte, ou pas, et démarra. En quelques minutes, elle arriva à l'institut. Elle déchargea les sacs et entra son code pour pénétrer dans l'institut. Elle salua d'un signe de tête les employés, et se dirigea naturellement vers l'une des salles de crémation. Une qui était réservée à l'incinération de démons en tout genre.
Elle brûla, une à une, les six parties du corps. En ressortant, et si Gabriel l'avait suivie, elle prit alors la parole.
< Comme la nuit tombe, je vais patrouiller dans les quartiers les plus mal famés de la ville. Tu viens, tu viens pas... Je m'en fiche complètement. Je t'informe juste. Tu peux retourner te faire chier au commissariat, si l'envie t'en prends. Moi, j'ai du boulot. >
Et elle laissa la jeep garée devant l'institut de crémation, prenant juste un sac avec diverses armes dedans en plus de celles qu'elle portait sur elle.