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L'assassin et la voleuse [TERMINE]

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Luccius Greyes

Humain(e)

L'assassin et la voleuse [TERMINE]

lundi 25 février 2013, 22:27:37

La Dame des Pleurs aime à ce que ses enfants soient en pleine forme quand vient le moment d'accomplir sa volonté. Aussi, rien n'interdit un des assassins de la Dame à se promener au grand jour, hors de son antre ou de l'antre commun. C'était même obligatoire de prendre le temps de profiter de la vie. Même si la Dame demandait la vie d'une âme ayant provoqué les larmes, elle n'était pas maléfique, et aimait que ses enfants recherchent le bonheur dans le monde des leurs.

Aussi, Luccius prenait le temps, parfois, de se promener dans la capitale du Nexus. Son plaisir était de découvrir les nouveaux magasins, les nouvelles saveurs et les nouveaux visages avec qui partager un instant. Bien entendu, hors de l'antre et en plein jour, il n'arborait pas les mêmes tenues : sa tunique noir jais et son masque cérémoniel laissaient place à une tenue de roturier moyen, chemise blanche avec veston brun, un pantalon de lin et des bottes de voyages. Sur sa tête, pour couvrir ses cheveux blancs, il posait un foulard grisâtre, sans couvrir sa cicatrice en travers des lèvres.

Il passait dans chaque magasin qu'il voyait, constatait les nouveautés, ainsi que les sourires sur le visage des gens. Il pouvait voir les enfants passer dans la rue en riant aux éclats, chose qui l'amusait sincèrement. On pouvait tuer la nuit et être un bon vivant le jour. Ses pas le conduisirent dans une petite boutique de bric-à-broc, des objets sans valeurs autres que celle qu'on leur donne. Il fouilla quelques minutes, jusqu'à finalement trouver un petit objet : une sorte de petite peluche qui lui rappeler ce qu'avait confectionné sa mère adoptive.

Il s'approcha du vendeur, arrivant à sa hauteur, déposa la peluche sur le comptoir et porta sa main à sa bourse... manquante ?! Il fouilla rapidement son corps entier, afin de vérifier, mais celle-ci était bien absente ! Non, pas absente. Il était certain d'avoir pris sa bourse en quittant l'antre. Il était certain de l'avoir eu en entrant dans le magasin. Il retraça rapidement ce qu'il s'était passé dans le magasin : il entra, fouilla, une personne entra quelques instants, passa une fois derrière lui puis sortit tranquillement. Il devait s'agir du voleur !

Luccius se précipita vers la sortie sans prendre la peluche, sous les yeux surpris du vendeur, et chercha autour de lui, tentant d'apercevoir le voleur. Il y avait une foule, il ne trouverait pas le chapardeur comme cela. Il se tourna vers les fenêtres et escalada les bâtiments jusqu'aux toits. Une fois dans les hauteurs, il observa chaque individu qu'il pouvait apercevoir, certains s'arrêtant avec surprise en voyant le roturier en haut du magasin. Il ne prêta pas attention à ces derniers, se concentrant pour voir le voleur qu'il aperçut plus loin. La chasse était ouverte.
« Modifié: mardi 18 juin 2013, 12:13:31 par Luccius Greyes »
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Vincente Valentyne

Humain(e)

Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]

Réponse 1 mardi 26 février 2013, 19:05:16

J'étais plutôt fière de moi. Il y a quelques jours, Asul m'avait demandé un travail. Une tache jugée délicate, pourtant c'est à moi qu'il avait choisi de faire confiance. Ce qui m'avait bien évidemment motivée à faire ce qu'il m'avait ensuite demandé. Récemment, un noble de la cité disait détenir des preuves pour le faire arrêter, et en profitait pour le faire chanter. Ma mission était de voler ces preuves. Asul avait ensuite ajouté, avec un clin d'oeil, que du moment que je lui ramenait les feuilles, j'avais carte blanche pour agir.

Il va sans dire que m'infiltrer dans la résidence du noble fut un sacré défi, entre les gardes, les chiens, et les domestiques. Trouver les preuves m'en posa un autre, tant et si bien que je faillis être découverte à plusieurs reprises. Au final, je n'eus pas le temps d'explorer les lieux plus en détail, ce qui me vexa un peu. J'aurais aimé mettre la main sur des babioles ayant un peu de valeur, ou jouer un ou deux tours à ce noble...

En tout cas, Asul fut enchanté quand je lui remis les documents, et généreux sur la récompense. Par contre, j'ai du passer les trois jours suivants à me cacher, les chiens du noble traquant tous ceux susceptibles d'être à l'origine du vol.

Bref, je peux enfin me promener librement. Bien sur, trois jours sans voler, même avec la paye généreuse d'Asul, ça me place dans une position délicate quant à mes revenus. Il me faut donc récupérer quelques pièces. Vite-fait, je choisis une échoppe et entre. Chance ! En dehors du vendeur, il y a juste un type, le genre de personne facile à plumer. Je regarde un peu les marchandises, et fais semblant de m'y intéresser. En fait, je garde l'oeil sur l'homme, qui est penché sur un peluche. C'est ma chance !

Je passe derrière lui. Ma main gauche active ma dague, qui se déploie dans un chuintement. Il s'agit d'un mouvement délicat que je vais faire. Paume tournée vers l'extérieur, j'attrape la bourse. D'une rotation du poignet, ma lame en tranche les cordons. Mission accomplie ! Sa bourse en main, je quitte le magasin, et prends le large.

Mine de rien, c'est une bonne pèche. Cette bourse et bien rebondie. Je me félicite de ce vol rondement mené avec Lya, quand j'entends un certain remue-ménage derrière moi. Je me retourne, pour constater que plusieurs personnes ont les yeux levés. Curieuse, je les lève aussi. Mince de mince ! Le type à qui j'ai volé la bourse est sur les toits, et se dirige dans ma direction ! C'est tout sauf un hasard, ça ! Et je doute qu'il veuille me féliciter. Ni une ni deux, je détalle.
Yukio Onoki
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Luccius Greyes

Humain(e)

Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]

Réponse 2 dimanche 03 mars 2013, 13:41:02

Le voleur avait vite remarqué que Luccius l'avait remarqué. Davantage encore lorsqu'il prit la fuite, détalant à toute jambe après l'avoir vu sur le toit du bâtiment. Jad n'avait jamais laissé une de ses victimes s'échapper, même si elle avait eu la chance de s'enfuir. Ce coupe-ficelle n'allait pas être une exception. Luccius ne prit pas la peine de descendre : il avait l'avantage de ne pas être dans la foule et pouvait donc rattraper sa proie sans aucun problème en sautant de toiture en toiture. Il observait chaque point d'accès, chaque ruelle parallèle, et tentait d'établir un chemin de course. Il fallait acculer le voleur dans un coin de la ville, dans une impasse ou tout du moins quelque part où aucune fuite n'était possible sans une confrontation directe.

Il devança le voleur en jalonnant les toitures, puis il sauta en pleine rue sur la trajectoire du voleur. Ce dernier n'aurait que deux possibilités : prendre la ruelle à gauche ou faire demi-tour. Et s'il était malin, il prendrait sans aucun doute la ruelle. Il était en effet plus simple de tourner sur la gauche en ralentissant légèrement que de s'arrêter, se retourner et reprendre la course en perdant toute sa vitesse. De plus, Luccius remarqua quelques gardes derrière qui, alertés par la foule, fonçaient vers eux. C'était un problème : Luccius portait le symbole de son appartenance à la confrérie d'assassin sur le pectoral gauche. Les gardes de la ville avaient un minimum de connaissance sur le sujet de la Dame des Pleurs, et s'ils voyaient son torse en l'arrêtant, il allait être exécuté sur-le-champ.

Heureusement, le voleur prit la rue comme il l'avait prévu. Luccius s'y faufila à son tour, laissant derrière lui une bombe fumigène pour aveugler les soldats qui se lanceraient à leur poursuite. Il fit au mieux pour ne pas le quitter des yeux, zigzaguant au gré des ruelles en suivant ses pas comme un chien fou. Mais apparemment, le brigand connaissait parfaitement bien la ville, et plusieurs fois Luccius la perdit de vue pendant quelques secondes, jusqu'à ce que, finalement, il tombe dans une impasse où il n'avait laissé aucune trace. Luccius pesta et regarda autour : il n'y avait pas de possibilité de se cacher, mais il l'avait bien vu s'engouffre dans cette ruelle. Les murs étaient beaucoup trop haut et trop lisse pour pouvoir l'escalade aussi vite. Il inspecta les alentours et tomba finalement sur ce qu'il cherchait : un des murs portait des traces de prises d'air, comme une porte. Sans doute une cachette. Luccius n'avait pas le choix : il allait devoir rentrer.

Il trouva le mécanisme qui ouvrit la porte dissimulée. Aucun garde, juste une autre porte en bois derrière le passage. En ouvrant la porte, il arriva dans une grande salle avec plusieurs tables et différents énergumènes sur chacune d'entre elles. Ce n'était pas une cache banale, mais bien un repaire de bandits. Peu importe : il faisait partie du monde de l'ombre, bien plus profond qu'eux. Il n'avait rien à craindre. Mais dans cette noirceur, il aurait sans doute du mal à trouver sa proie. Luccius frémit doucement, agacé par cette course-poursuite. Sa dague dissimulée dans sa manche le démangeait fortement.
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Vincente Valentyne

Humain(e)

Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]

Réponse 3 dimanche 10 mars 2013, 01:35:13

Aie aie aie, ce n'était pas un simple paysan, ce type ! Beaucoup trop rapide pour ça. En fait, sa façon de se déplacer sur les toits est similaire à la mienne... Et zut, si c'est un voleur, comme moi, régler ça à l'amiable ne marchera pas. Mais mince, entre la mission d'Asul et ça, je regrette mes petits vols sans dangers ni conséquences...
En tout cas, il faut que je le sème, et vite...

Eeeeyh, je rêve, ou il m'a dépassée ? Et les gardes en prime ! Pas le choix, je ne peux pas faire demi-tour, alors on y va, dans les bas-quartiers. Là au moins, j'aurais peut-être une chance... Ou pas, il me colle toujours au train. Vite, une idée, une idée...
Je sais. Il y a une cache pas loin d'ici. Si j'arrive à l'atteindre, ça le ralentira sûrement. Voyons, c'était là, dans ce cul-de-sac. Je trouve la porte cachée, l'ouvre, et m'engouffre vivement à l'intérieur.

La pièce commune, baignée de pénombre, n'est pas très remplie. De toute façon, ce n'est pas ça qui m'intéresse. Ce genre de cache n'a pas qu'une entrée, mais au moins deux, et je traverse la pièce rapidement, en vue de cette dernière. Je débarque au milieu d'une ruelle. J'ai le choix entre aller à gauche ou à droite, ou encore grimper au mur d'en face. C'est un vieux bâtiment aux pierres saillantes, offrant de nombreuses prises faciles.

J'entends du grabuge derrière moi. Mon poursuivant n'est plus très loin... Ma main plonge dans mon sac pour en extraire un fumigène et un flacon d'huile. Je jette les deux au sol, et me mets à escalader le mur. Ma fougue naturelle me permet de me hisser sur les toits assez rapidement. Je jette un coup d'oeil en bas. Une fumée dense, et une flaque d'huile. Même s'il ne tombe pas, il aura du mal à voir par où je suis partie...
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Luccius Greyes

Humain(e)

Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]

Réponse 4 mardi 12 mars 2013, 11:48:47

Luccius commençait déjà à en avoir assez de ce petit jeu : le lieu où le voleur l'avait amené n’était vraiment pas du goût de l'assassin. L'odeur de bière et de fumée d'opium laissait une sensation de dégoût et de nausée. Il voulait vite sortir de là, de préférence avec le coupe-ficelle entre ses mains. Il aperçut une porte s'ouvrir, laissant l'assassin penser que le voleur s'enfuyait. Il commença à avancer vers la sortie, lorsqu'un grand gaillard, habillé d'une manière ridicule se présenta devant lui :

« Je crois que tu t'es trompé d'endroit, l'ami. C'est un club privé. Si tu veux rester, il va falloir payer. »

Luccius n'avait pas le temps de jouer avec ces coupe-jarrets. Il poussa l'homme de son épaule et reprit sa route, mais ce dernier, vexé, le prit par l'épaule, le força à se tourner vers lui et le prit par le col avant de le soulever.

« T'as pas bien compris, je crois : tu payes, ou on te corrige, mes potes et moi.
- Si tu souhaites tant que ça mourir, l'Enfant de la Dame des Pleurs va accomplir ton désir. »


À l'évocation de la Dame des Pleurs, le bandit lâcha Luccius, le regard empli de frayeur. Mais il était déjà trop tard pour lui : l'assassin fit sortir sa lame cachée et l'enfonça au niveau du coeur du bandit. Ce dernier hoqueta, avant de s'écrouler, répandant son sang sur le sol de la salle. Tous les voleurs se levèrent et s'enfuir de la salle en hâte. Luccius fonça, mais en sortant, il remarqua de nombreux voleurs par terre, sur le dos. De l'huile, de toute évidence. Et une épaisse fumée tout près d'eux. Je montais sur les corps tombés et observait les environs : il aurait pu partir de n'importe quel côté et avec cette fumée dense, pas moyen de voir vraiment où il était allé.

Il fixa les deux directions, mais se disait qu'il avait dû comprendre que passer entre les ruelles était inutile. Sa seule issue réelle, la seule chose qu'il aurait pu tenter était de fuir par les toits. Il fixa le ciel, avant de remarquer une voie praticable pour monter sur le bâtiment voisin. Il monta aussi rapidement que possible, jusqu'à finalement arriver sur le toit. Il arriva finalement au sommet du bâtiment et aperçut le voleur d'un peu plus près. Son visage juvénile ne laissait pas tellement paraître si c'était un garçon ou une fille, mais pour le reste, cette personne était le type même du voleur agile et léger : petit et fin, capable de se faufiler partout. Pas étonnant qu'il ait bien failli être distancé.


« Laisse tomber, mon garçon. Tu as parié sur le mauvais cheval. Tu peux t'amuser à courir des jours entiers, mais je ne te lâcherai pas. Si tu consens à te laisser faire, je pourrai éventuellement te laisser vivre, ou tout du moins, t'offrir une mort douce. Sinon, je préfère te prévenir : plus tu me retarderas l'échéance, et plus ta mort sera douloureuse. »

Bien entendu, Luccius n'était pas comme cela : il l'aurait tué s'il n'avait eu pas le choix, malgré son envie furieuse, et non pour amortir sa frustration. Il commença à s'approcher du voleur en le fixant directement, lentement, tout en priant pour que la course-poursuite cesse. Mais quelque chose lui disait que cela allait encore durer quelque temps.
« Modifié: jeudi 14 mars 2013, 15:04:06 par Luccius Greyes »
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Vincente Valentyne

Humain(e)

Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]

Réponse 5 vendredi 15 mars 2013, 00:13:15

J'entends plusieurs cris dans la ruelle derrière moi. J'espère que mon poursuivant fait parti du cœur, et qu'il va abandonner après m'avoir perdu de vue. Car je dois avouer m'être bien coincée, pour le coup...

Le bâtiment sur lequel je suis fait face à une place, et les rues de part et d'autre sont trop larges pour être franchies d'un bond. Mes options sont donc : descendre le long de la façade, ou rebrousser chemin. Ni l'une ni l'autre ne sont envisageables, cela me laisserait beaucoup trop vulnérable. Puis, alors que je cherchais encore un échappatoire, un bruit me fait tourner sur place : j'ai été rattrapée...

Bon, là, ça commence à être la panique. La course-poursuite, la cache des bandits, le piège fumigène-flaque d'huile, l'escalade, il est venu à bout de tout ça très facilement. En dépit de son apparence, c'est loin d'être un stupide paysan. Sa manière de se déplacer le confirme. Il est sûrement un voleur, comme moi. Du moins, j'espère qu'il n'est pas un assassin, sinon je suis mal...

Enfin, je suis mal de toute façon, puisque je n'ai pas beaucoup d'options. Il me faudra plus qu'un simple fumigène pour lui échapper, et un combat direct ne sera pas à mon avantage. Ou alors, il faudra jouer serré, et enchainer les feintes...
Puis, du coin de l'oeil, je vois une chose qui pourrait m'aider. En bas, un chariot avec une toile de jute tendue en guise de toit arrive dans ma direction. Si je calcule bien mon coup, je peux atterir dessus, ce qui amortirait ma chute. Encore faut-il que j'ai le temps d'attendre qu'elle soit là...

Tant pis, je vais devoir gagner un peu de temps. J'attrape un couteau de lancer, que j'envoie en direction de l'homme. Simultanément, mon autre main récupère un autre fumigène, que je lance entre lui et moi, et roule sur le coté. Plus beaucoup de temps... L'homme surgit soudain de ma fumée. Vivement, je fais une autre roulade dans sa direction, le coupant dans son élan et le forçant à ajuster sa position. Lya, mon hermine, en profite alors pour bondir de mon épaule, détournant brièvement son attention. Ce court intervalle me permet de me replier. Je suis maintenant au bord du toit.

La cariolle est presque là. Maintenant, c'est quitte ou double. J'adresse un sourire à l'homme, et me jette en arrière, Lya me rejoignant dans ma chute. Fort heureusement, j'aterris bien sur le tout du chariot, que je traverse dans un grand bruit de déchirure. Mais la toile a rempli son rôle, ralentir ma chute. Je saute hors du véhicule. Quelques contusions en résultat, mais avec ça, je devrais avoir gagné un peu de temps. Je file sans demander mon reste.
Yukio Onoki
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Luccius Greyes

Humain(e)

Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]

Réponse 6 mardi 26 mars 2013, 23:40:10

Il était piégé, incapable de s'enfuir. Les toits environnants sont beaucoup trop éloignés pour être atteints par un humain ordinaire, l'une des façades donnants directement sur une place de la ville. Il regardait autour de lui, paniqué, recherchant une issue, mais il n'en avait aucune, sauf affronter l'assassin. Et s'il était intelligent, il comprendrait qu'il n'aurait aucune chance de le vaincre en combat singulier. Pour le faire vite prendre sa décision, il fit sortir sa dague dissimulée pour la prendre en main et s'avança lentement vers le voleur, le fixant droit dans les yeux :

« Alors ? Tu décides quoi ? Je n'ai pas toute la journée : rends-moi ma bourse et je te laisserai une chance de vivre. Résiste et je peux t'assurer que tu mourras lentement. »

Alors qu'il s'approchait, le regard du voleur se porta à nouveau vers la rue, où il distingua un chariot. Luccius l'aperçu aussi, mais il ne fit pas le rapprochement avec une possibilité d'évasion. Le couteau qui fonçait vers lui fut dévié aisément avec un coup de dague, mais il ne s'était pas attendu à un nouveau fumigène, ce qui le fit reculer. Luccius se demandait ce qu'il comptait faire. Il tenta de percer à travers la fumée et aperçu un mouvement sur la gauche. Il s'y dirigea, avant de remarque que de l'autre côté bougeait quelque chose : le voleur.

Le temps que Luccius change de direction, celui qu'il poursuivait sauta du toit en le saluant. Luccius ouvrit de grands yeux et se précipita vers le bord, remarquant le chariot s'éloigner avec à son bord le petit voleur de bourse. L'assassin sembla surpris, mais après, il fit un grand sourire :


« Intelligent et intrépide. Je ne vais pas te lâcher, mon garçon. Tant que je n'aurai pas retrouvé ta trace, les ombres seront tes ennemis. »

* * * * *

Il avait fait ses recherches dans le monde de l'ombre pour trouver où se cachait ce petit chapardeur. Il avait dû même torturer quelques coupe-jarrets pour les obtenir et atteindre une cachette bien dissimulée dans la ville. Aussitôt trouvé, il s'y était rendu, attendant que le petit voleur sorte de sa cachette. De cette manière, il pouvait l'avoir, en l'attrapant par surprise. Son but n'était plus de récupérer son argent, mais de s'amuser à nouveau avec ce garçon qui l'avait surpassé.

Il attendit à l'extérieur, dans l'ombre du clair de lune, observant de loin l'entrée de son repaire, attendant l'opportunité de l'attraper. Lorsqu'il apparut enfin, il sauta juste en face de lui, habillé de sa tenue d'assassin, une dague à la main. Il se redressa devant lui et le regarda attentivement :


« Je t'avais prévenu, je croyais, mon garçon... Tu pensais vraiment pouvoir m'échapper aussi facilement ? Tu n'as fait que retarder l'inévitable. »

Sa dague à la main, il fit quelques pas dans sa direction, menaçant, jusqu'à ce qu'un détail le perturbe au point de le faire s'arrêter à quelques centimètres de lui : il avait remarqué vu qu'il avait un corps fin et qu'il était assez petit, mais quelque chose le dérangeait particulièrement dans son visage. Il n'arrivait à mettre les mots dessus, mais c'était certain, quelque chose n'était pas en accord avec ce qu'il voyait. Il lui demanda, sachant inconsciemment que c'était peut-être la réponse :

« Donne-moi ton nom, petit voleur. C'est le moins que tu puisses faire après m'avoir fait courir dans toute une ville. »
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Vincente Valentyne

Humain(e)

Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]

Réponse 7 samedi 30 mars 2013, 22:55:00

Mine de rien, une telle chute reste éprouvante, même en ayant calculé son coup. Et la variole ne va pas bien loin, rapidement don propriétaire s'arrête pour me demander des comptes. Je saute vite fait en dehors, et détale dans la foule. J'ai néanmoins le temps d'apercevoir mon poursuivant, resté sur le toit du bâtiment, afficher un air surpris. Je disparais dans une rue adjacente.
Gagné ! Double V est la meilleure ! Et maintenant, c'est la fête !

~~~~~

Depuis cette course-poursuite, les choses sont plutôt calmes. J'ai dû rester au calme après avoir échappé à celui que j'ai plumé, le temps de calmer les bleus récoltés lors de ma chute, puis le lendemain, j'ai piqué d'autres bourses, sans me faire attraper cette fois.
C'était maintenant la nuit, et je devais aller voir Asul. Le vieil homme m'avait convoquée, et je me devais d'être présente. Du moins, j'aurais aimé, car la silhouette intégralement noire qui surgit devant moi fit dire à mon intuition que j'aurai sûrement plus qu'un léger retard... Puis le masque porté me rappela quelque-chose. Mais oui, c'est le masque d'un assassin du Culte de la Dame des Pleurs ! Et mince de mince, quelle guigne ! Ces types-là passent pour les meilleurs assassins du continent. Pourquoi un de ces gars en serait après moi ?

« Je t'avais prévenu, je croyais, mon garçon... Tu pensais vraiment pouvoir m'échapper aussi facilement ? Tu n'as fait que retarder l'inévitable. »

Cette voix... Moi qui croyais être dans la panade jusqu'au cou, je constate avec amertume que le fond est encore loin. Ce n'est ni plus ni moins que mon poursuivant de l'autre fois ! Je me souviens vaguement l'avoir entendu dire que je pourrais jamais lui échapper... Force est de reconnaitre qu'il ne lançait pas des menaces en l'air. Et cette fois, j'ai bien l'impression qu'il ne va pas faire les choses à moitié.
Le problème étant, pour moi, comment le vaincre à nouveau ? Les ruses que j'ai utilisées la première fois ne marcheront plus ce coup-ci. De plus, si je me contente juste de le semer, il reviendra toujours. D'un autre coté, si je le tue, j'ai toutes les chances que ses confrères de mettent à vouloir ma peau. Que faire, que faire...

" Donne-moi ton nom, petit voleur. C'est le moins que tu puisses faire après m'avoir fait courir dans toute une ville.
- Je m'appelle Vincente Valentyne. Satisfait ?
Bon, je suppose que tu veux ton argent ? Je n'ai plus ta bourse, à proprement parler, mais on peut trouver un arrangement, si tu veux. "


Je fais la fière, mais ma situation est vraiment pas glorieuse. J'essaye de rester détendue, tout en guettant les signes d'un éventuel assaut de sa part. Tout ce jouera en un instant...
Yukio Onoki
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Luccius Greyes

Humain(e)

Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]

Réponse 8 lundi 01 avril 2013, 01:01:39

Le fait qu'il la retrouva si facilement tenait plus de son savoir-faire que de la chance ou quoique ce soit d'autre. Les quelques informations qu'il n'avait pas obtenues n'étaient que dues au manque de temps. En une journée, récolter déjà où était caché un voleur tel que celui-ci était le minimum pour lui. De toute évidence, lorsqu'il comprit qui Luccius était, à la vue de son masque, il sembla comprendre dans quel pétrin il s'était mis. L'assassin s'était positionné juste à sa hauteur, l'observant attentivement. Il écoutait attentivement autour d'eux, tentant de repérer n'importe quel signe d'assaut ou d'aide. Luccius n'était pas né de la dernière pluie, il savait qu'il devait se méfier de tout aide qui viendrait à la rescousse de la demoiselle.

Il lui donna son nom. C'était donc cela : un prénom de fille. Ce voleur était en fait une voleuse. Pas étonnant que son corps soit si fin et si svelte, même pour une gamine. De plus, elle avait clairement un avantage en tant que voleuse. Même chez les assassins, on remarquait des prédispositions chez les femmes pour tuer dans le silence et en un instant. Luccius l'observa attentivement. Plusieurs choix s'offraient à lui, surtout après qu'elle lui ait dit qu'elle n'avait plus sa bourse, mais qu'elle souhaitait trouver un arrangement. Luccius dit, d'un ton assez froid :


« Les arrangements, c'est pour les voleurs. Je pense que tu saisis la situation, tu n'es pas une idiote. Tu penses vraiment qu'un "arrangement" suffira à laver l'affront fait à un assassin ? Et quand bien même tu aurais mon argent, penses-tu qu'à présent, je te laisserai tranquillement repartir sans rien dire ? »

Il se craqua le poignet, de manière assez bruyante. Il fit un nouveau pas vers elle, pour raccourcir légèrement la distance entre eux. Il hésitait : cette fille était mignonne, mais il ne voulait pas profiter d'elle ainsi, pas d'une manière violente, surtout en prenant le risque qu'elle sorte une arme de nulle part pour lui trancher la gorge. Et puis, prendre une femme par la force, même en échange d'argent, ce n'était pas son plaisir. Il allait lui donner le choix. Il lança sa dague devant les pieds de la demoiselle, plantée au sol.

« Je dois cependant reconnaître que tu m'as impressionné et je trouverai dommage d'assassiner quelqu'un avec le même talent que toi. Alors, je te donne trois choix : le premier, que je te déconseille, c'est de prendre cette dague et de m'attaquer. Si tu me tues, tu n'auras pas à me payer en retour, mais le risque est que je te tue en premier. Et crois moi, je n'hésiterai pas à te trancher la gorge si tu me fais l'affront de m'attaquer en première. »

Il sortit une autre dague de sa ceinture : il avait de quoi tuer en stock, il voulait lui faire savoir. Il continua ensuite, sur un ton détendu :

« Ton deuxième choix, c'est de te couper les deux mains avec cette arme. Je prendrai tes mains comme payement en échange de cette bourse que tu m'as volée. C'est encore la plus rapide des trois. Mais la dernière est  la plus simple de toutes. »

Sous son masque, un sourire s'étira. Il avait de quoi lui faire subir pire que simplement la torturé physiquement. Il déclara :

« Tu n'auras qu'à trancher tes vêtements avec cette arme et quand je dis tes vêtements, c'est tout ce que tu portes, du bandana aux chaussures, de la ceinture à la culotte. Ensuite, nous irons ensemble dans le bois où je te dirai la suite. »

Luccius croisa ses bras, tranquillement, fixant la voleuse avec des yeux imperceptiblement calmes et sereins. Il termina alors :

« Tu as mes conditions, aucun autre choix possible. Tu peux songer aussi à fuir, mais souviens-toi qui se dresse face à toi. Maintenant, si tu veux mon avis personnel, tu as moins à perdre à choisir la troisième solution. Mais tu es à présent la seule juge de ton destin, voleuse. À toi de voir ce que tu préfères. »

Il attendit qu'elle fasse son choix, sa dague toujours à la main. Peu importait quel choix elle ferait, il gagnerait dans tous les cas de figure. Après, le gain dépendrait du choix de la demoiselle.
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Vincente Valentyne

Humain(e)

Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]

Réponse 9 mardi 02 avril 2013, 00:23:22

Bon, le point positif dans tout ça, c'est qu'on était parvenu à un arrangement. Le point négatif, c'est que dans cet arrangement, je perdai, au choix, mes mains, ma vie, ou ma fierté et mon honneur. Et honnêtement, je n'avais aucune envie de perdre l'une de ses choses-là. L'option de fuir est évidemment à proscrire. Il a su me retrouver une fois, il y arrivera une deuxième fois, et sera encore moins avenant cette fois-là. Non, je n'ai pas une infinité de solutions, je dois trouver un moyen de conclure cette affaire ici et maintenant, et si possible, sans y laisser quelque-chose de précieux.

Afin de gagner du temps pour réfléchir, je ramasse la dague plantée à mes pieds, sans quitter l'assassin des yeux. J'effectue le mouvement lentement, et en profite pour éloigner Lya, qu'elle s'enfuit avant d'être prise dans le conflit. Ce point et important, mais le problème reste entier. Je me doute qu'il espère que je choisisse la troisième option, qui est la plus dégradante, mais aussi celle où il prendra le plus de plaisir. Et je n'ai pas l'intention de lui en offrir.

Quelque-chose dans son attitude me met la puce à l'oreille. Il semble confiant. Non, plus que sembler confiant, il est certain de son contrôle de la situation. Il pense m'avoir complètement acculée, que je n'ai plus d'échappatoire. Ma chance réside dans cet état de fait. Plus une personne est certaine de sa maitrise des événements, plus il est facile de la prendre de court avec une réaction imprévue. Et cette dague dans ma main va me donner la réaction imprévue.

" Bien joué, mais je pense avoir un quatrième choix... "

Je lui adresse un sourire, et lève un peu la dague. Ce que je m'apprette à faire est sûrement la chose la plus stupide de ma vie, mais aussi mon pari le plus audacieux. L'heure n'est pas à la peur ou à l'hésitation, je plante directement la dague dans ma poitrine.
La douleur me plie en deux, et c'est ce que je voulais. Ainsi, mon corps lui cache l'étendue de ma blessure, et j'en profite pour m'entailler sévèrement, sans que le coup soit trop mortel. Sous la morsure de la lame, je pousse un grognement sourd, en dépit de mes dents serrées.

Le bruit du sang éclaboussant le pavé résonne dans le silence, accompagné du tintement métallique de la dague quand elle quitte mes mains. Je titube, toujours courbée, ce qui me rapproche de l'assassin. Lui n'a pas bougé, sous le coup de la surprise. C'est ma chance.

Tout se jouera en une seconde, et se conclura par un cadavre.

J'active le mécanisme de ma dague, et me redresse brusquement. En dépit de la puissante vague de douleur irradiant de ma poitrine, je tente de le frapper de ma main gauche, de plonger l'arme dans sa chair. Je ne sais pas très bien où je vise, peut-être le foie, les cotes, les poumons... Mais si je parviens à le blesser sérieusement, alors peut-être je pourrais le tuer, avant de mourir.
Yukio Onoki
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Luccius Greyes

Humain(e)

Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]

Réponse 10 vendredi 05 avril 2013, 12:29:31

L'assassin attendait tranquillement que la petite voleuse fasse son choix. Elle prit sa dague, hésitante, sans quitter les yeux Luccius qui la regardaient également. Elle éloigna une petite créature, une hermine, qui s'écarta rapidement. Luccius la regardait, croisant les bras, une dague à la main, la regardait droit dans les yeux. Elle eut alors un sourire et lui déclara qu'elle avait une quatrième option. Luccius fronça les sourcils, puis ouvrit les yeux en grand en la voyant  se poignarder elle-même. Le suicide ? C'était ça son option ? Non, Luccius ne pouvait l'accepter. Il fit un pas vers elle, lorsque soudainement, elle se releva vers lui en un bon, son sang coulant sur les pavés, sortant une lame cachée par un petit mécanisme dans son poignet. Elle avait donc aussi un attirail d'assassin. Luccius, surpris, eut à peine le temps de s'écarter, évitant la lame de peu. Elle lui entailla la joue, tranchant les filins qui soutenaient son masque. Il s'écarta et laissa la demoiselle s'étaler sur le sol. Son sang se rependait rapidement.

Le masque de Luccius tomba, révélant son visage au clair de lune. Elle était douée, décida, pleine de surprises. Si elle avait décidé de choisir la troisième option, elle n'aurait pas la chance qu'il allait lui offrir. Un sourire éclata sur les lèvres de l'assassin qui s'approcha du corps, la prenant dans ses bras. Il s'assura qu'elle était évanouie, mais avec la quantité de sang perdu, ce devait être inévitable. La petite hermine observa la scène, Luccius se tourna vers elle, attendant. L'hermine devait comprendre, puisqu'elle fonça sur Luccius, grimpa le long de sa jambe pour se poser sur le corps de sa maîtresse.


« Ne t'en fais pas, petite bête : on va s'occuper de remettre ta maîtresse sur pied. »

Il se mit alors à courir à toute vitesse dans les bois, disparaissant dans les ténèbres du lieu. En quelques secondes seulement, le lieu du meurtre n'avait pour seule trace que le sang qu'avait perdu la demoiselle, ainsi qu'un masque de cérémonie.

* * * * *

Luccius observait les alentours. Il avait atteint rapidement l'un de se repaires, passant par dessus rivières et marécages, pour éviter d'être suivis. Le sang que la voleuse avait perdu aurait pu amener quelqu'un à son repaire, il devait être prudent. Falcon, l'un des membres de l'Ordre, spécialiste des soins et des poisons s'occupait de la demoiselle, recousant le ventre de celle-ci. Pour préserver l'honneur, Luccius avait bien pris la peine de ne révéler que son ventre, pas plus.

« Je sais que tu n'aimes pas les questions, mais est-ce toi qui lui as fait cela ? »

L'assassin se tourna vers son camarade, pesta quelques secondes avant de lui répondre :

« Ais-je l'air d'être du genre à faire souffrir les femmes sans considération ? Non, elle s'est faîtes cela toute seule. Ça m'a d'ailleurs coûté mon masque d'ailleurs. Et une nouvelle cicatrice. Rares sont les personnes qui m'ont blessé, et soit elles se trouvent au cimetière, soit elles ont rejoint notre cause. C'est pour cela que je souhaitais que tu la soignes. »

Le médecin s'arrêta soudainement, alors qu'il avait fini de recoudre le ventre de la demoiselle. Il semblait surpris, très surpris même, avant de rire discrètement :

« Allons bon ! Une petite chose comme elle ? À peine sortis de l'âge ingrat ? Comment penses-tu qu'elle puisse nous rejoindre. »

Son camarade l'observa quelques secondes, avant de lui dire, ironiquement :

« Ce n'est pas comme si tu avais rejoint l'ordre durant ton adolescence, n'est-ce pas ? »

Le médecin reprit ses soins, lui injecta une sorte de plasma, ajustant la quantité de liquide dans les veines pour ne pas causer des problèmes d'exsanguination. Il reprit cependant les paroles de Luccius, vexé :

« Sauf qu'à son âge, j'avais déjà des centaines de meurtres à mon actif. Le poison était ma spécialité. »

Luccius s'en retourna surveiller l'extérieur, répondant :

« Et elle, elle a l'agilité et la vivacité d'esprit d'un assassin. C'est peut-être une tête brûlée, mais elle a une façon de pensée qui me plaît, et qui plaira sans aucun doute à la Dame des Pleurs. Ce serait une recrue de premier ordre, si j'arrive à la convaincre et à l'entrainer. Elle aurait l'art de tuer dans l'ombre comme personne, avec ses prédispositions. »

Le médecin termina son opération en entourant la plaie d'un bandage solide. Il remballa son attirail et se leva, s'approchant de son camarade en soupirant :

« Avoue que c'est sa poitrine qui te plaît, mon ami, plutôt que ses talents.
- Vas-tu donc te taire, stupide ? Si ce n'était que ça, j'aurai profité de son corps bien avant. »


Falcon se mit à rire aux éclats :

« Toi, le gentil garçon que tu es, profiter d'une fille sans défense ? Tu n'en aurais pas le cran, ni même la volonté ! Tu es un paradoxe dans cet ordre : un assassin respectant la vie et les humains. »

Luccius lança un regard noir à son partenaire, répondant froidement :

« Tu as quelque chose à redire à ça ? Si ma mère n'avait pas eu cet état d'esprit, je n'aurais pas été celui que je suis aujourd'hui. Et toi, tu trainerais toujours dès les quartiers de Tekhos à fumer l'opium tout en te shootant avec tes poisons. Méfis-toi de tes paroles, mon frère, elles peuvent être ta prochaine mort ! »

Le médecin frissonna, reculant d'un pas. Aussi gentil qu'il fût, Luccius ne tolérait que très peu qu'on manque de respect ainsi à l'ordre. Il baissa les yeux et s'en alla dans les ombres, disparaissant dans la forêt environnante. Luccius observa quelques secondes, puis posa ses filins transparents dans l'entrée de la grotte. Seul le clair de lune éclairait l'intérieur. Personne ne verrait les fils tranchants comme du rasoir, à moins d'être attentif.

Luccius se posa dans l'ombre d'un coin de la grotte et observa le corps de la demoiselle. Il pouvait tenir des jours sans dormir, ni boire ni manger. Il pouvait de cette manière attendre le réveil de la demoiselle, à qui il allait faire une nouvelle proposition.
Compte fermé

Vincente Valentyne

Humain(e)

Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]

Réponse 11 samedi 06 avril 2013, 00:07:12

Mon coup de dague part. Malgré mes sens déclinants, j'ai pu constater que je n'ai pas réussi mon pari. Puis le contre-coût de l'effort me frappe, et je m'effondre sur les pavés. Alors que mon sang s'étale autour de moi et que les ténèbres m'enveloppent, je pense à Archie. Ironiquement, quand je l'ai rencontré, je m'étais retrouvée là aussi à perdre mon sang. Sauf que cette fois, il n'y aura personne pour me sauver. L'assassin a eu sa revanche.
Je pense à Lena, Nila, et les enfants du camp, dans les bas-fonds. S'en sortiront-ils sans moi ? Sauront-ils comment je suis morte ? Alors que je sens les bras de la Mort ramasser mon corps, je me dis que j'aurais aimé revoir le visage d'Archie une dernière fois...

~~~~~

On imagine beaucoup de choses sur la mort. En fonction des croyances et religions, on est jugé par un tribunal qui décide si on va au paradis ou en enfer, on se réincarne pour une nouvelle vie, on devient un esprit éthéré... Mais maintenant que je suis de l'autre coté, je connais enfin la réponse, et elle me déçoit. Au final, il n'y a rien. Juste un grand vide, tant autour de soi que dans sa tête. En fait, c'est à peine si on a conscience de quoi que ce soit. Depuis combien de temps je suis comme ça, je n'en ai aucune idée. Puis, peu à peu, les choses me reviennent en mémoire. Et plus encore, l'impression d'avoir déjà vécu cette expérience. Ce qui signifierait que je ne suis pas morte... ?

J'entre-ouvre les yeux. La première chose que je ressens est une intense douleur au torse. J'ai mal, donc je suis, hein ? Au final, je ne suis pas morte. J'essaie de bouger, mais j'ai l'impression d'avoir les os en plomb et les muscles en coton. J'abandonne donc l'idée.
Dans mon souvenir, je me suis effondrée après avoir tenté une attaque contre un assassin, dans une rue. La question est maintenant de savoir où j'ai été emmenée, et par qui. Et bien sur, pourquoi. Le problème, c'est que je ne vois pas qui aurait fait ça. Le seul témoin était l'assassin, et je ne pense pas qu'il m'aurait sauvée.

Mes yeux s'habituent à la luminosité ambiante, heureusement faible. Je peux alors constater que je suis sous la roche, probablement une grotte ou une cavité souterraine. Génial, ça veut dire que je peux être n'importe où sous Nexus et dans sa région, voire au-delà. Pratique à savoir...
En tournant un peu la tête, je vois une silhouette, et le peu de sang qu'il me reste de glace quand je parviens à l'identifier. Ce n'est ni plus ni moins que l'assassin ! Qu'est-ce que ça signifie ? C'est lui qui m'aurait sauvée ? Mais pour quel motif ? C'est absurde ! Il m'a traquée, m'a menacée de mort, et me soigne alors que j'allais mourir ? Je ne comprends plus rien...
Yukio Onoki
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Luccius Greyes

Humain(e)

Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]

Réponse 12 lundi 15 avril 2013, 12:41:00

Quelques minutes passèrent avant que la jeune fille ne se réveille. Durant ce temps, Luccius réfléchissait aux divers évènements qui pourraient ressortir de la conversation qu'il aurait avec la demoiselle. Il allait lui faire une proposition intéressante, ne serait-ce que dans le cadre de sa propre survie.

Elle entre-ouvrit les yeux, avant de tourner la tête vers l'assassin qui lui répondit par un sourire. Assis dans les ombres, il pouvait voir qu'elle était surprise. Normal après tout : il l'a poursuivi sans relâche, l'a menacé de mort et finalement, elle se retrouvait aux portes de la mort pour ensuite se réveiller devant lui, celui-ci ne lui dévoilant qu'un léger sourire.


« Te voilà réveillée, petite. Bien, on va pouvoir passer à la suite des évènements. »

Luccius se leva tranquillement, se dirigeant vers un meuble recouvert d'une sorte de couverture. Il posa tranquillement la main sur le tissu et révéla le meuble caché en dessous : un coffre, tout ce qu'il y avait de plus simple, avec une serrure marqué d'un oeil laissant glisser une larme.

« Je dois t'avouer que je suis impressionné, petite voleuse. Tout d'abord, tu arrives à tromper un membre de l'ordre de la Dame des Pleurs dans une course poursuite. Ensuite, lorsque celui te retrouve et te propose trois choix, tu arrives à en trouver une quatrième te donnant une chance de le blesser. Et finalement, tu as réussi à survivre à un coup mortel que tu t'es toi-même porté. Tu as une volonté de fer, on doit te reconnaître cela. »

Il se tourna ensuite vers elle, toujours souriant, sortant de sa poche une dague qu'il posa sur le coffre, tranquillement. Il s'éloigna du coffre en question et s'installa à nouveau là où il se trouvait quelques secondes auparavant.

« Mais tu n'as toujours pas remboursé ta dette envers moi. Et je ne te laisserai pas mourir avant de l'avoir entièrement remboursé. Je vais te redonner le choix, mais cette fois-ci un choix bien plus simple que le précédent : soit tu pars, et dans ce cas-là tu auras à tes trousses les membres de l'Ordre pour le reste de tes jours, sans espoir de repos autre que le repos éternel, ou alors... »

Il se tourna vers le coffre, faisant silence quelques secondes.

« Dans ce coffre se trouve un contrat d'un de mes défunts camarades. Le pauvre n'a pas su ôter la vie à cette personne, manquant de compétence pour l'approcher. Mais bon, avec quelques extraits de plantes somnifères, on peut facilement endormir même un gros balaise. Je veux que tu lui ôtes la vie, pour réparer l'honneur de mon camarade mort de ses mains. Dès lors que tu l'auras tué, ta dette envers moi sera payée. »

Il observa ensuite la demoiselle, le regard sombre :

« Dans ton état, je te déconseille fortement de tenter m'affronter. Surtout que je te laisserai partir sans rien faire, puisqu'au final, tu mourras tôt ou tard de la lame de mes compagnons. Cependant, si tu veux réfléchir, prends ton temps : il n'y a aucune ville à des kilomètres à la ronde, le village le plus proche est après la forêt, à environ deux kilomètres au sud, et inutile de te dire que seuls ceux qui savant atteindre les hauteurs peut espérer trouver ce lieu. Il y a de quoi manger et boire dans le coffre, mais ouvrir celui-ci implique de devoir tuer la personne dedans. Autrement, c'est toi qui meurs. Une vie sera ôtée dans cette grotte, avant que nous partions. »

Luccius s'installa confortablement, soupirant d'aise, puis déclare également à la demoiselle :

« Si tu veux, on peut discuter de tout et de rien. Ou même parler de ta future victime. J'aime bien parler, généralement. Aussi surprenant que cela puisse te sembler. On peut même passer les jours qui vont suivre. Mais n'oublie pas qu'il y a deux solutions : soit tu sors et tu te débrouilles pour rentrer à la civilisation, soit tu ouvres ce coffre et tous tes soucis s'envoleront. À toi de voir ce que tu préfères. »

Bien entendu, il y avait bel et bien un corps dans le coffre. Il n'avait pas choisi ce corps au hasard, bien loin de là : c'était le corps d'un marchand d'esclaves qui avait enlevé sa fille à une mère qui demanda vengeance. Ce criminel méritait la mort, car la fille en question n'avait pas réussi à vivre son statut et s'est donné la mort rapidement. Luccius ne tenait aucune rigueur personnelle à ce criminel pour avoir tué son camarade, c'était les risques du métier, si l'on peut dire. Mais le fait est qu'il devait éliminer cet homme par contrat et par honneur. Et s'il le faisait faire à la voleuse, il aurait même trouvé une possible nouvelle recrue pour rejoindre l'ordre.
Compte fermé

Vincente Valentyne

Humain(e)

Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]

Réponse 13 jeudi 25 avril 2013, 21:48:04

Dans mon état, j'ai un peu de mal à suivre le fil de ses paroles. Du coup, je saute directement à la conclusion : si je veux sortir en vie, je dois tuer l'homme dans le coffre.
Tuer un homme... ? Je sais déjà ce que ça veut dire, ce que ça implique. Dans les bas-fonds de Nexus, les meurtres sont monnaie courante, et sans en avoir commis, j'ai déjà vu le sang et le visage de la mort. Mais pourrais-je tuer, moi ? C'est une tout autre dimension que le vol. Et encore, même comme voleuse, je suis un minimum honorable, puisque je ne vole qu'au riches, pour vivre et faire vivre ceux qui dépendent de moi. Oh, bien sur, j'ai déjà blessé des gens, et avec une lame. Pour autant, à chaque fois je ne me battais pas pour les tuer. Je n'ai jamais porté de coup mortel, ni même blessé sérieusement un ennemi. Non, je ne pense pas être capable de tuer de sang froid, comme cet assassin.

Mais le problème est ma situation actuelle. Je suis trop faible pour pouvoir l'affronter (et même au mieux de ma forme, ce n'est pas sur que je gagne, alors...), trop faible pour atteindre un village et de l'aide. Et quand bien même par miracle j'y arriverai, j'aurai tout son ordre aux trousses. J'essaie de trouver un échappatoire, comme la fois précédente, mais cette fois-ci, c'est peine perdue. J'ai beau me creuser la cervelle encore et encore, aucune idée ne me vient.

Je ne veux pas mourir. C'est la seule certitude que j'ai. Je suis jeune, j'en ai bavé pour arrivé là où je suis, je veux profiter de la vie. Mais, au point de tuer ? Je ne sais pas...
Quand on y réfléchit, tuer, c'est un peu comme l'expression ultime du vol. C'est prendre la vie de quelqu'un. Oui, c'est comme ça qu'il faut le voir. J'ai toujours volé pour vivre, et là, c'est exactement la même situation. J'ai besoin de voler la vie de l'homme dans ce coffre pour vivre. Juste sa vie. Il la perdra de toute façon, alors quelle différence si c'est moi ? C'est que moi, je pourrais survivre. C'est aussi simple que ça.

Je me lève. L'effort me fait tourner la tête, et réveille ma blessure. Il me faut un instant pour reprendre tout mes sens. Comme si c'était un rêve, j'avance vers le coffre. Ma main saisit la dague posée dessus. C'est la même dague avec laquelle je me suis entaillée, coïncidence ?
Mes mains actionnent la serrure, puis soulèvent le couvercle. Dans le coffre, je vois l'homme. Il est nu et recroquevillé sur lui-même, mais j'estime qu'il doit être particulièrement grand, et tout en muscles. Comme l'a dit l'assassin, il dort, sous l'effet des drogues, et ne s'est pas rendu compte de ma présence. Je m'assure que le couvercle tient bien en place, et empoigne correctement la dague.

Je ne sais pas où frapper. Le ventre est une bonne option, c'est une zone facile à toucher, mais pourtant, ce n'est pas la plus mortelle de toutes. Le coeur, alors ? Pour le coup, c'est mortel. Mais avec les cotes, je ne risque pas de rater mon attaque ? Si la lame ricoche et se brise, je serai fichue. Et la gorge ? Là aussi, c'est fatal. De plus, j'ai moins de chance de louper mon coup.
J'applique la lame contre la gorge de l'homme. La tension monte. Est-ce qu'il va se réveiller ? Il y aura du sang, mais combien ? Va-t-il souffrir ? Ou va-t-il juste mourir sans s'en apercevoir ? Mon rythme cardiaque augmente, et je commence à avoir des vertiges. Je dois en finir vite. J'appuie sur la lame, et tire un grand coup.
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Luccius Greyes

Humain(e)

Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]

Réponse 14 vendredi 03 mai 2013, 13:41:59

Elle hésitait, visiblement. Luccius la regardait avec intérêt, toujours avec ce même sourire. Ce sourire mystérieux qui voulait dire : "le choix est à toi, j'attends juste que tu le fasses." Il n'espérait qu'une chose : qu'elle ne tente pas de s'enfuir. Cela aurait été bête de la voir mourir après avoir montré une telle ferveur à survivre. Luccius l'observa, espérant aussi qu'elle veuille faire la conversation, mais de toute évidence, elle n'était pas d'humeur à parler. Soudain, elle se leva et se dirigea vers le coffre. Elle l'observa quelques instants avant de l'ouvrir en prenant la dague. Elle n'était pas en forme, mais elle tenait autant que possible sur ses deux jambes.

Elle ouvrit le coffre, observant son contenu. Intrigué, je l'observai comme hésiter à la marche à suivre. Elle n'avait encore jamais tué quelqu'un de sang-froid avant. Si elle avait tué, c'était pendant une lutte acharnée, mais jamais quelqu'un sans défense. Luccius pouvait sentir le coeur de la demoiselle battre à tout rompre, alors qu'elle se trouvait si loin. Sa tension était à son comble. Elle avait sans doute peur qu'il ne se réveille lorsqu'elle l'aurait tué. La première fois était toujours un moment de tension, difficile, lorsqu'on n'est pas élevé dedans. Beaucoup vomissait ou tournait de l'oeil, avant ou après avoir tué. C'était difficile pour l'esprit, d'autant plus pour le corps, son humanité prenante généralement un coup.

Elle se pencha en avant, Luccius pouvait deviner qu'elle avait posé la lame sur la gorge de la victime. C'était le moyen le plus simple, mais le plus difficile aussi, pour l'esprit. Généralement, les moins courageux hurlaient en enfonçant la lame sur le coeur ou entre les deux yeux. Elle avait vraiment un talent pour l'assassinat, si elle le faisait en silence malgré sa peur et sa tension palpable. Elle fit un mouvement brusque, Luccius reconnut le bruit de l'acier tranchant la peau. Elle lui avait donc bien tranché la gorge. Sous la douleur, l'homme s'éveilla et régurgita plusieurs fois du sang par la bouche et la gorge. Ce n'était pas beau à voir, bien entendu. Cela devait faire un effet à la voleuse, si jamais elle n'avait jamais tué personne. Luccius se leva, s'approcha du coffre et observa l'homme qui, les yeux ouverts, semblait mourir sans comprendre. Avant qu'il ne pousse son dernier soupir, Luccius sortit une plume noire et le déposa sur les yeux de l'homme, en disant tranquillement :


« Toi qui a fait verser tant de larmes, la Dame des Pleurs vient réclamer son dû. Ta dette est payée. »

Aussitôt, l'homme mourut en silence, le sang s'écoulant de sa gorge. L'assassin le fixa avec peu d'intérêt, avant de se tourner vers la demoiselle, lui prenant la dague de la main, pou éviter tout autre accident. Il se dirigea vers la table où étaient posées différentes fioles. Il prit l'un d'elle, ainsi qu'une bourse, et se tourna vers la demoiselle, avant de dire :

« Ta dette aussi est payée. Mais ton vol ne vaut pas le meurtre que tu as accompli. Voici la différence entre ce que tu as volé et ce que tu as gagné en accomplissant cette tâche. Vois cela comme un présent. »

Il lança la bourse vers la demoiselle et montra la fiole :

« Bois ça, cela va t'endormir pour quelques heures, environ. Je vais te ramener dans une auberge dans la ville. Tu te réveilleras avec toutes tes affaires et ta dignité, rassure-toi. En plus, tu auras là de quoi te payer une esclave, si t'en as envie. Ce n'était pas un simple meurtre que tu as accompli là. »

Luccius lui fit un sourire amusé, il était appartement heureux de la situation, de voir qu'il avait réussi à lui faire faire ce qu'il souhaitait. Il tendit la fiole et ajouta, avant qu'elle ne boive :

« Une dernière chose : si, pour une raison ou une autre, tu serais intéressée à devenir une meurtrière confirmée, un véritable assassin, contact la Dame des Pleurs. Tu fais parties du monde de l'ombre, je suis certain que tu trouveras le moyen de nous contacter. Tu as un grand potentiel, il serait dommage de la gâcher. Prends ton temps, tu pourras pleinement apprendre tout ce que j'aurais à t'enseigner lorsque le moment viendra. »
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