« Allez, allez, on se remue, on se bouge ! Plus vite, Misashi ! Kaguro, allez !
- Mais j’en peux plus, M’dame...
- Pas de ça avec moi ! Allez ! On pense à inspirer, surtout, c’est essentiel !
- Mais... Comment vous faites pour ne pas être fatiguée, Madame ?
- Ça s’appelle l’entraînement régulier, ainsi qu’une bonne hygiène de vie. »
En tant que prof de sport à Mishima, Félicia devait assurer des cours d’éducation physique et sportive. La tare de tous les otakus de Mishima, surtout que Félicia était du genre exigeante, dans la mesure où, contrairement à la majorité des profs de sport, elle ne restait pas assise sur un banc à faire des comptes avec son chronomètre. Félicia participait en effet activement à l’activité sportive, et le faisait en courant avec eux pour l’entraînement au 3x500 mètres, une épreuve particulièrement ardue. Une épreuve où, exceptionnellement, elle devait rester sur le banc de touche, afin de chronométrer les élèves. Néanmoins, avant le début de l’épreuve, elle s’amusait toujours à faire la démonstration, sprintant sur 500 mètres, avant de défier les élèves d’aller plus vite qu’elle.
Pour le cours, Félicia portait un débardeur blanc et une minijupe sportive. Des vêtements serrés et qui épousaient superbement ses formes, en faisant un fantasme vivant. Il fallait bien ça pour motiver les élèves à remuer leurs postérieurs, même si certains avaient un trop fort embonpoint au ventre pour ressembler à autre chose que des limaces courant laborieusement sur la piste. Le cours se déroula tranquillement, jusqu’au troisième 500 mètres, où l’attention de ceux ayant déjà fait leurs tours de piste fut progressivement accaparée par un élément extérieur au cours. Étant occupée à chronométrer les élèves, Félicia ne le vit pas pour tout de suite. Elle notait le temps sur une feuille volante, puis les reportait ensuite rapidement sur une grille d’évaluation, afin de voir l’évolution des élèves. Naturellement, personne n’arrivait près de son score, mais ce n’était pas, en soi, particulièrement surprenant. Les élèves n’avaient pas des capacités surdéveloppées, et un passé de cambrioleuse d’élite.
« Rappelez-vous de marcher, lâcha Félicia. Si vous arrêtez immédiatement toute activité physique, vous allez avoir de méchantes courbatures. »
Elle savait qu’un 3x500 mètres était particulièrement épuisant, et que, quand on le terminait, le corps était en souffrance. Il était donc tentant de s’asseoir, mais c’était souvent le meilleur moyen de rentrer chez soi en ayant mal partout. Quand on demandait au corps un effort physique élevé, il fallait progressivement réduire la dose. Félicia leur conseillait donc de marcher. Ce fut assez progressivement qu’elle réalisa qu’il y avait un certain attroupement. Elle devait toutefois s’occuper des temps, et attendit donc que les derniers élèves arrivent pour se retourner, et marcha rapidement.
« Elle est sexy !
- J’ai jamais vu une tenue aussi réaliste… Tu me prêtes tes oreilles ? »
Il y avait une petite dizaine d’élèves formant un demi-cercle, et Félicia tapa fortement dans ses mains.
« Je peux savoir ce qui se passe ? » demanda-t-elle d’une voix autoritaire.
Les élèves sursautèrent, et s’écartèrent. Surprise, Félicia vit alors une autre étudiante, qu’elle n’avait encore jamais vu, en sous-vêtements, contre le mur. Elle semblait complètement déboussolée et désorientée, et, le plus étonnant, c’était de voir que son corps comprenait des ajouts félins : deux longues oreilles pointues et félines, ainsi qu’une queue de chat.
« Vous savez qui c’est, Madame ?
- Vous avez vu, on voit ses nibards !
- Il y en a vraiment qui ne doutent de rien... »
Félicia réagit rapidement.
« Bon, ça suffit ! Je vais m’occuper de cette jeune fille. Dispersez-vous ! »
Les élèves rechignèrent, protestèrent, mais s’écartèrent suffisamment pour que Félicia puisse s’approcher de la femme. Ce n’était pas une élève, mais bien une neko. Les élèves avaient heureusement été plus intéressés par sa poitrine que par ses oreilles, car ils auraient autrement compris qu’elle n’avait pas un cosplay. Félicia s’approcha lentement, restant toutefois à une distance raisonnable, et fléchit les genoux. Son corps la masquait de la vue des autres. Elle savait, vu l’expression des yeux écarquillés d’Isabella, qu’elle était terrorisée.
« Tu n’as pas à avoir peur, petite neko... Je m’appelle Félicia. J’imagine que tu ne comprends rien à ce qui t’entoure, n’est-ce pas ? »
Elle devait débarquer tout droit de Terra. Les Portails avaient parfois la fâcheuse manie de faire disparaître n’importe qui. Félicia tendit lentement la main vers elle.
« Je ne te ferais pas de mal. Dis-moi comment tu t’appelles. »
Elle espérait surtout que la neko irait prendre sa main. Elle était mignonne, mais semblait surtout complètement paniquée.