L'attrait de l'interdit.....

"va voir et arrête de me dire de me calmer"

Dans la chambre Adrien pestait contre lui-même. Il se rendait compte à quel point il allait s’en vouloir si jamais sa carrière était morte pour cela. Quel con, jamais il n’aurait du penser avec sa queue. C’était clair et net. Cynthia était bonne mais il avait manqué de prudence et de retenue. Et il allait peut être devoir en payer le prix

« Putain de merde »

 Même le fait d’être dans  cette chambre ne le calmait pas. Il faisait les cent pas, ne ressentant plus aucune excitation.  Pensant à sa femme, son enfant, son ambition personnelle,  il se rendait compte qu’il  n’était plus maitre de la situation. Lui qui aimait tout controler devait désormais attendre.

« Quel con , quel con »

Pestant contre lui-même, Il avait envie de tout casser dans la chambre. D’ailleurs, s’il avait pu il le ferait. Essayant d’entendre de qui il pouvait s’agir, il avait de toute façon pris une décision. Il allait partir de cet endroit vite fait, bien fait. Et arrêter de jouer  avec le feu avec Cynthia. Du moins pour le moment. De toute façon, il avait assez retiré d’elle  il pouvait au moins se rassurer sur cela.

Lorsqu'elle ouvrit la porte, Cynthia fut surprise de découvrir Laura, l'une des élèves de Quentin, qu'ils employaient parfois pour garder les petites. Elle ne s'y attendait pas du tout et resta complètement interdite. Laura aussi sembla déstabilisée, puis frissonna un peu avant de reprendre sa contenance.

"Euh, bonjour, Cynthia...je passais juste...je ne pensais pas vous trouver là...enfin, je voulais juste savoir si c'était ce week-end ou le prochain, que je devais garder les filles... Je ne me souviens plus trop..."

Cynthia tenta de reprendre le cours de ses pensées, en vain. Elle n'arrivait qu'à penser à sa tenue déchirée, à l'absence de sous-vêtements, aux traces luisantes de salive à la commissure de ses lèvres, à ses cheveux décoiffés...

"Ce n'est rien...Je verrai avec votre mari plus tard...Bonne journée..."

Laura semblait pressée de partir, et Cynthia ne lui en fut que plus reconnaissante. Lorsqu'elle ferma la porte, il n'y avait qu'un malaise profond en elle, et celui s'intensifia lorsqu'elle ne répondit pas quand Adrien lui annonça qu'il partait. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'ils n'étaient pas passés loin d'une catastrophe...ou que les ennuis ne tarderaient pas...


Cynthia se remémora ce moment, cette sensation. Laura avait elle vu quelque chose ? Après tout, elle était débraillée, sale et devait sentir le sexe à plein nez. Elle regarda Quentin rapidement. Il était en plein doute. Et elle était en pleine panique intérieure.

Quentin attendait toujours un démenti plus clair de sa part. Il avait posé une question et il n’avait pas la réponse qu’il attendait et espérait. Sa femme semblait marcher sur des œufs, etre sur la réserve et cela avait le don de l’inquiéter et l’énerver

« Pourquoi tu ne me dis pas clairement non ? »

Quentin essayait de rester calme et de ne pas l’agresser. Lui qui pendant longtemps avait cru qu’il n’y avait aucune raison de s’en faire, devait bien se rendre compte que peut être Laura avait raison et qu’il y avait quelque chose qu’il ne devait pas savoir. Peu à pêu, le doute emplissait son esprit qui n’avait pas besoin de cela pour être honnête. Décidemment, il se disait que les choses prenaient une drôle de tournure

« Réponds moi bordel »

 Cette fois il avait haussé la voix. Tout un tas de choses se bousculaient dans sa tête. Il ne pouvait pas imaginer cela, il refusait de le croire, de l’admettre. Pourtant l’attitude de Cynthia annonçait certaines choses. Et si ce n’était pas le cas, c’était plutôt bien imité. Et il ne comprenait pas pourquoi elle jouerait un tel jeu

« Cynthia… »

Il la voyait ne rien dire. Peu à peu il était entrain de sentir le sol s’écrouler sous ses pieds.Serrant les poings, il était sur le point d’exploser.Il attendait juste une confirmation. Et s’il gardait espoir de ne finalement se faire que des idées, il avait désormais conscience que ce n’était plus qu’un souhait. La réalité pouvait être bien plus cruelle qu’il n’y apparaissait.

Cynthia luttait pour se débarrasser de ses visions, pour se raccrocher à la réalité. Ces évènements s'étaient passés quelques temps avant, et ses frasques avec Adrien n'avaient pas cessées. Sa volonté de rompre s'était brisée dans ce dernier effort. Elle était bel et bien devenue la maîtresse d'Adrien, un statut accepté... Face à Quentin qui s'évertuait à tenter de l'ignorer, elle retrouva son courage de femme adultère.

"Mais non, Quentin, bien sûr... C'est juste que c'est tellement ridicule que ça m'a troublée..."

Elle se tourna vers lui, le regardant comme si elle devait lui montrer des émotions sans pourtant en ressentir. Il était son mari, c'était tout. Et pourtant, elle devait le garder tel quel, sans qu'il ne se doute de quoi que ce soit. Elle ne lui appartenait plus, mais il ne devait pas voir que son âme s'étaient vendue à un autre.

"Oh, mon Quentin... Je sais que ça a été difficile entre nous dernièrement, mais ce n'est pas une raison pour croire que les choses ont changées entre nous. Tu es le père de nos filles, mon mari...et je sais ce qui pourrait dissiper tes craintes..."

Elle posa une main ferme et chaude sur le haut de la cuisse de Quentin, flattant du bout des doigts une bosse qui ne demandait qu'à gonfler, et envoya à son mari son plus beau sourire de séductrice...

Quentin avait envie d’y croire. Serieusement, c’était son vœu le plus cher. Seulement, il n’y arrivait pas ou plus. Il ne savait pas vraiment expliquer le pourquoi du comment mais il la sentait fausse et pas vraiment digne de confiance. Il avait la sensation qu’elle lui jouait une sorte de comédie. Elle n’avait plus la même façon de le regarder ou de s’intéresser à lui. D’ailleurs le geste qu’elle avait eu envers lui sonnait faux. Quentin s’éloigna d’elle, ne cachant pas son mécontentement et ses interrogations

« J’ai besoin de prendre l’air »

Il n’en dirait pas plus. Il ne savait pas pourquoi mais maintenant il était certain qu’elle le trompait. Alors qu’il quittait la maison familiale, il cherchait une raison valable de ne pas tout exploser. La rage montant en lui, il ne savait pas dire ce qui l’énervait le plus là-dedans. Le fait qu’elle ne lui dise rien ou qu’il n’ait pas le courage de lui faire comprendre qu’il avait compris. Il y avait un espèce de jeu de dupe entre eux qui finalement ne faisait plaisir à personnes.

Laissant l’atmosphère extérieure l’envahir, il était retourné dans le parc , essayant de trouver une solution. Globalement, il ne pouvait plus faire comme s’il ne savait rien. C’était impossible tout simplement. Mais il avait bien compris que Cynthia ne lui dirait rien. Il ignorait pourquoi d’ailleurs. Si elle le trompait, c’était qu’elle n’était plus heureuse avec lui non ?  Pourquoi rester avec lui ? Pour les enfants ? Si c’était le cas cela ne servait à rien. Car Quentin ne voulait pas de sa pitié. Qui en voudrait d’ailleurs ? Personne. Par contre ce qu’il voulait comprendre c’est pourquoi avec le proviseur adjoint ? C’est ce qui lui faisait le plus mal au cœur. Car s’il y avait une personne qu’il méprisait, c’était bien lui et personne d’autre.

Laura avait dû aller prendre l'air aussi. Une fois de plus, ses parents venaient de se disputer, et elle ne voulait pas jouer à nouveau les arbitres. Ses rêveries de Quentin avaient été interrompues par les cris, et elle n'en pouvait plus. Ce soir, elle aurait voulu qu'il soit là, qu'il la prenne dans ses bras. De plus en plus, elle regrettait d'avoir hésiter la nuit d'avant, à être prise comme une traînée par Quentin. En rentrant, elle s'était fait jouir en imaginant tout ce qu'elle lui aurait accordé si elle n'avait pas été plus amoureuse que désireuse.

Ses pas la menèrent jusqu'au lycée, désert et un peu glacial, et elle referma le manteau sur elle. Puis, elle sortit son téléphone portable et regarda ses messages. Rien. Elle sentit la tristesse dans sa gorge, elle avait très mauvais goût. Alors, elle tapa ses quelques mots pour Quentin.

"Je suis au lycée, j'ai froid, j'ai besoin de toi."

Que pensait Laura en contactant son professeur comme cela ? Quentin était complètement désemparé et dans l’immédiat il voulait être seul tout simplement. Allait la voir ? Pourquoi faire, dans quel but ? Non restons sérieux, il avait sa responsabilité dans l’éloignement de sa femme. Il savait qu’il était en partie responsable et que si elle avait été voir ailleurs, c’est aussi à cause de sa propre personne. Lui-même avait failli fauter avec une élève. Leur couple avait été pris dans un tourbillon et aujourd’hui il fallait constater les dégats. Et ils étaient énormes

Rejoindre Laura ?Non, c’était hors de question. Cela n’aidera pas son mariage, cela n’aiderait pas leurs enfants. Au fond, il voulait être seul, seul avec lui-même, seul avec ses propres contradictions. Il voulait faire le point sur ce qu’il devait faire maintenant. Quelle était la bonne solution ? Il n’y en avait pas vraiment, là était tout le soucis.

Finalement, il décida d’aller rejoindre sa femme. Elle était toujours dans le salon, elle l’attendait comme si elle avait senti ce qui allait arriver. Pas besoin de mots, tout était déjà dit d’une certaine façon entre eux

« Je sais tout »

Oui il savait tout. Qu’allait-il se passer maintenant ?Bonne question qui méritait une réponse claire. Quentin aimait toujours sa femme mais l’inverse était il encore vrai ?Leur mariage avait-il encore du sens finalement ?Toutes ces questions avaient besoin de réponses. Et Quentin cherchait avant tout à comprendre. Comment avaient-ils pu en arriver là ?

Lorsque Cynthia entendit Quentin rentrer, elle jeta un dernier coup d'oeil à son téléphone et soupira. Elle avait envoyé un SMS à Adrien, se doutant de ce qui allait se passer, mais elle n'avait obtenu aucune réponse. Elle était seule sur ce coup-là...

"Je sais tout."

Quentin était remonté, mais, comme d'habitude, il ne s'emporterait pas, il ne lui crierait pas dessus, ne la traiterait pas de pute ou de salope comme un homme passionné était capable de le faire. Non, il allait vouloir comprendre. Et c'était bien ça le problème. Elle aurait pu être franche et lui dire qu'il l'avait perdue lorsqu'il avait laissé derrière lui la fougue d'un mari aimant pour la plénitude plan-plan d'un brave père de famille. Mais elle était lâche...

"Quentin, je... C'était...Tu sais, je n'allais pas bien, je...je croyais que tu ne m'aimais plus, que tu avais cessé de m'aimer comme une femme, que je n'étais plus qu'une mère... Tu m'avais abandonnée... Alors, j'ai cédé à la tentation d'être désirée comme une femme, je le regrette... c'était une passade...C'est toi, que je veux, Quentin..."

Elle s'étonna presque elle-même de sa capacité à mentir et au final à décharger sa culpabilité sur lui. Mais elle devait se protéger. Adrien aimait la posséder, mais il était marié et ne s'embarrasserai pas d'elle si elle venait à divorcer. Lâchement, le souci matériel et purement égoïste était en train de la transformer en véritable traînée...

Quentin accusait le coup. Le pire c’était de se dire qu’il se sentait coupable.Il avait l’impression qu’effectivement, il avait merdé. Que oui, il avait poussé sa femme dans les bras d’un autre. D’ailleurs, il ne s ‘énerva pas vraiment. Au fond, il s ‘attendait à cette réponse. Elle ne lui avait rien appris de plus ou de moins. C’était une simple confirmation

« Pourquoi lui »

 C’était cela qui le minait plus que tout le reste. Elle avait couché avec un autre type et ce type était le proviseur adjoint.C’était surtout cela le plus grave quand il y pensait. Il aurait pu comprendre ou au moins essayer avec quelqu’un d’autre mais pas avec cette personne. C’était au-dessus de ses forces

« Tous les jours il me croise et tous les jours il se fout de moi »

Serrant les poings, il avait envie de hurler mais rien ne venait. Il avait pris un coup sur la gueule et encaissait le choc. La femme qu’il aimait l’avait trahi de la pire des façons. Il n’y avait plus rien d’autres à dire pour l’instant

« je ne pourrai pas te pardonner »

Il était monté à l’étage sans rien ajouter d’autres. Il avait rempli son sac de sports de quelques affaires.Puis il était repassé dire au revoir aux enfants qui dormaient. L’instant était émouvant car plus que jamais, ils étaient la seule chose qui lui restait. Redescendant, il était de nouveau dans le salon. Qu’allait il se passer maintenant ? lui-même ne le savait pas.

Cynthia le regarda faire, tétanisée, et se rua sur son portable pendant que Quentin était remonté dans la chambre préparer ses valises. Pas de réponse d'Adrien, le salaud la laissait gérer cette affaire seule... Elle devait garder Quentin, pour tout un tas de raisons, bien qu'elle n'aurait pas pu en mentionner une seule. En réalité, la seule raison qui lui importait, c'est qu'elle ne voulait pas être seule...
Elle fonça à la salle de bain pour se recoiffer, déboutonna un peu son petit haut à col V, baissa un peu son pantalon sur ses hanches pour faire apparaître discrètement les bords de sa petite culotte et se passa un peu de parfum. Puis, elle rejoignit Quentin, qui descendait dans le salon et se jeta dans ses bras.


"Pardonne-moi, mon amour, pardonne-moi, je t'en prie... J'ai fait une grosse erreur, mais je sais que tu m'aimes, que je t'aime... Je ne le ferai plus jamais, je suis à toi, Quentin, rien qu'à toi."

Elle tenta de l'embrasser, mais il n'était pas encore très réceptif.

"Je ferai tout ce que tu voudras pour me faire pardonner, vraiment tout..."

Elle ajouta une nuance dans sa voix qui le titillerait, elle n'en doutait pas...

Quentin l’avait repoussé oui. Si Cynthia pensait qu’il lui serait facile de le convaincre ou de se faire pardonner, elle se trompait lourdement. Quentin était blessé par cette trahison et il en faudrait plus pour le calmer. Il ne s’agissait pas de coucher avec quelqu’un pour que cela aille mieux. C’était trop simple bien sûr. Le sexe n’était pas la solution et si elle le pensait, c’était une erreur de plus à son actif

« laisse moi »

Que croyait elle ? Qu’on pouvait comme cela oublier ce qu’il y avait eu de mal entre eux ? On parlait de tromperie avec le pire des hommes du point de vue de Quentin. C’était comme pactiser avec le diable. La  trahison était là pour lui, et il tenait à l’expliquer

« Tu ne m’as pas seulement tromper. Tu t’es offerte au pire des hommes. C’est comme si tu m’avais tué en quelque sorte »

Le mot était fort mais c’est ce qu’il ressentait. Pas besoin d’en faire des tonnes, son visage montrait sa désolation et son mal être. Il ne voulait pas de sa pitié ou du fait qu’elle reste avec lui pour les enfants

« Tu veux rester avec moi pourquoi ? Pour les enfants ? C’est inutile toi comme moi méritons mieux »

Il le disait comme il le pensait. Il ne voulait pas qu’elle se sente obligé de rester. Et puis cela sonnait faux. Se rendait t’elle compte à quel point elle n’était pas crédible ?ce n’était qu’une forme de culpabilité qui s’exprimait là. Elle voulait juste se sentir moins coupable. Et ce n’était pas une raison valable que pour se donner une chance d’encore croire à ce mariage qui prenait l’eau

Laura attendait, dans le froid, petite masse vivante recouverte d'un manteau comme une tente miniature. Elle s'en voulait d'être aussi idiote de croire que Quentin viendrait. Elle avait tout gâché. Elle avait honte, honte de ne pas avoir cédé à l'envie de faire l'amour avec lui rien que pour voir briller quelque chose de plus dans ses yeux. A l'heure actuelle, il avait dû pardonner à sa femme, voire ignorer les mises en garde de Laura. Ils devaient être en train de se faire jouir mutuellement sur leur grand lit. Elle les imaginait très bien nus, la peau luisante, leur excitation palpable, Quentin enfonçant son membre en elle pendant que Cynthia, en levrette, s'évertuait à étouffer ses cris de plaisir dans un oreiller pour ne pas réveiller les petites. Elle ne pouvait cacher le plaisir qu'il savait lui procurer, et lui poussait des râles de plus en plus forts, qui finirent en une explosion blanchâtre recouvrant les fesses de sa femme qui mordait une ultime fois dans la taie de l'oreiller, y imprimant une marque sombre de salive enduite des échos d'un orgasme difficilement atténué... Oui, Laura était jalouse.

Elle releva la tête en voyant une voiture passer, suivit bêtement du regard les phares qui disparaissaient au loin. Elle avait largué son idiot de mec pour une amourette d'adolescente qui ne lui apportait que des douleurs. Et pourtant, à chaque passage de voiture, son coeur battait plus fort.

"Quentin, si tu savais comme j'aimerais être à toi..."