Les contrées du Chaos / Re : Suis-je comme vous ? [Hadrian Kensley]
« le: vendredi 31 janvier 2025, 02:19:35 »La fin du baiser, et la protestation qu’elle fit naître sur les lèvres de Calypso, ainsi que l’appétit qu’il détecta sur son visage, le poussa à lui en accorder un second, qui ne fut pas plus pressé que le premier, mais assurément plus engagé. Une main du vampire se posa sous le menton de la jeune femme, et le saisit délicatement, alors que ses lèvres se posèrent sur les siennes. Il fut bref, encore une fois, mais à peine fut-il fini que le vampire revint à l’assaut, cette fois en écartant délicatement les lèvres de la jeune femme d’une pression sur le menton, et prenant d’assaut sa bouche ainsi découverte, glissant une langue froide et douce dans cette jeune bouche pâle, un geste qui manqua presque de trancher la première sur les canines acérées de la seconde.
Le baiser qu’il lui accordait, cependant, était fort loin du geste affectionné entre deux vampires, qui se différenciaient par leur nature. Le baiser des humains était le geste connu, accepté des populations comme un geste de tendresse, alors que le Baiser d’un vampire était quelque chose de si fort, si intense que certaines expertes du domaine l’avaient comparé, si une telle expérience pouvait l’être, à subir dix orgasmes simultanément, le tout boosté à fond par une surdose d’ecstasy. Cependant, si le geste était extrêmement agréable pour ses pratiquants comme pour ses récipients, pour deux vampires qui se l’accordaient mutuellement, c’était l’expérience la plus intense mais également la plus terrifiante qui requérait donc la pleine confiance des deux êtres, car mettre sa vie dans la gueule d’une autre personne est définitivement très basse dans les actions recommandées entre vampires, dans une catégorie qui, dans sa dangerosité, côtoyait celle de dire à un autre vampire votre localisation et la combinaison de sécurité du verrou qui garde votre cercueil fermé dans les heures de journée.
Suite à ce baiser, le Tremere allongea la jeune vampire d’infortune contre le sol, et l’observa un moment, avant de poser une main douce contre sa joue, et de caresser cette peau de poupée qui, maintenant, était figée à jamais dans cette apparence entre la femme adulte et la jouvence insouciante. Un triste sort, à l’avis du vampire, qui approchait déjà la quarantaine lors de sa métamorphose, car avec le corps d’un adulte, une vie prolongée est plus facile à dissimulée ; un homme ou une femme peut cacher les effets du temps dans ses années adultes, mais ce subterfuge devenait compliqué avec un corps et une peau de jeune femme.
Il se redressa lentement et retira sa veste noire, puis sa chemise rouge, jetant négligemment sa cravate et son vêtement d’un côté, et exposant sa peau nue à la vue de la jeune femme. Autour de son abdomen, cependant, se trouvait un grand bandage tâché de sang au niveau de l’abdomen. Il jugea bon de l’expliquer, pour éviter un malaise et une panique chez elle.
– Ne t’en fais pas, la rassura-t-elle. Ce n’est pas une blessure récente. C’est l’effet de ma malédiction ; les Caïnites, comme moi, gardent leur corps dans le même état que lors de leur transformation, et mon progéniteur n’a pas pris la peine d’attendre que ma blessure soit guérie avant de me transformer. Ce qui… complique… certaines choses. Mais l’avantage d’être mort, c’est que certains inconvénients ne me semblent plus aussi grave.