Certains passages, gores, pourraient (peut-être ?) choquer... un bref résumé de fiche se trouve plus bas ^^
RÉCIT
Quelque part, dans la ville de Seikusu...
« AAAAAHHH !!! »
... un effroyable cri brisa le paisible silence de cette demeure. - BOUM ! - L'homme en question, apeuré, tomba de son lit, encore emmitouflé de ses draps.
« Putain mais c'était quoi, ça !? »
La surprise passée, il releva doucement la tête, dans l'espoir de se rendre compte que ceci n'était qu'un vilain cauchemar...
« HAHAHAHAAAA !! »
Mais ce n'en était pas un, et ce rire sadique était tout ce qu'il y avait de plus réel. Chacune des syllabes résonnaient dans l'air à vous en faire vibrer les tripes. Et glacer le sang.
« Ton heure est venue... » susurra-t-elle, avec une effrayante tendresse.
La lune était pleine, et ses faibles rayons lumineux filtraient sans peine à travers les rideaux, éclairant la scène de sa lueur spectrale. Une jeune fille se tenait la, devant la porte, vêtue en tout et pour tout d'une simple robe blanche, qui tenait davantage du haillon poussiéreux et à moitié en lambeau. Son teint de peau était d'une pâleur inhabituelle, aux reflets grisâtres, presque morbide... mais peut-être est-ce tout simplement à cause de l'éclairage ? Qui sait...
Elle était pieds-nus et, détail étrange que pourtant bien peu remarquaient, se déplaçait en flottant à quelques millimètres au dessus du sol. Elle s'approcha du lit, très lentement, savourant les halètements apeurés de l'homme qui se cachait de l'autre coté. Elle le traversa, sans aucune peine, et s'agenouilla de sorte à ce que seule sa tête ne soit visible. Sa longue chevelure, devenue grise et décolorée, à la coiffure négligée, masquait complètement son visage, qu'elle ne révélait jamais. La seule exception étant ses yeux, luisant d'un rouge intense, qui filtrait parfois au travers de ses cheveux, et rendait son regard... absolument terrifiant.
« BOUH ! »
Il sursauta et se retourna vivement, pour se rendre compte qu'une tête sans corps gisait sur son lit. Il s'égosilla, poussant un hurlement de panique, avant de se précipiter en dehors de sa chambre sous les rires d'enfants de la jeune fille, qui semblaient vibrer dans toute la maison. Le pauvre était complètement terrorisé, dépassé par les évènements. Son cœur tambourinait si fort dans sa poitrine qu'elle en percevait les pulsations. Qui sonnaient comme une délicieuse mélodie à ses oreilles... Elle prendra un savoureux plaisir à le lui arracher, très lentement, enivrée par ses cris d'agonie.
Pensant échapper à l'intruse, il dévala les escaliers et s'enferma dans la cuisine, la respiration haletante, saccadée, difficile. Son regard vacilla un peu, avant de tomber sur un téléphone, qu'il s'empressa d'attraper, et... d'appeler la police.
La jeune fille, elle, le suivait à la trace, avec un calme presque insolent, s'amusant à le laisser mariner dans ses propres sueurs froides. Une fois arrivée sur le pas de la porte, profitant de l'intangibilité de son corps, elle se faufila discrètement de la pièce, et surprit une amusante conversation.
« Allo !? Allo, police !? Ça-ça va vous paraitre dingue, mais je viens de me faire agresser chez moi par un fantôme ! Oui, un putain de fantôme, nom de dieu ! J'déconne pas ! »
« Non, bien sûr que non, je suis pas ivre ! Et non, je ne consomme pas de drogue ! »
« Mais bon sang, c'est la vérité ! Elle est là, chez moi ! Venez voir si vous ne me croyez pas ! »
« C'est quoi ces conneries !? Vous pensez que mon cas n'est pas assez grave pour mobiliser vos hommes !? Qu'est-ce qu... Allo !? Allo !? ... »
« Héhéhéhéhéhéhéhéhé... »
L'homme sursauta, et le téléphone lui fila entre les doigts, avant de finir sa chute au sol, en un fracas qui le brisa. Apeuré, son regard papillonna dans la pièce, à la recherche de la source de ce rire malsain. Sans succès.
« Gniéhéhéhéhéhé... »
Usant de ses dons de télékinésie, elle pris le contrôle d'un large couteau posé sur le lavabo, hors du champs de vision du pauvre homme, qui ne savait plus ou donner de la tête.
« GniéhéhéhahaHAHA !! »
- SCHLIK ! -
« WAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHH !! »
Le couteau venait de filer en ligne droite, se plantant cruellement dans la cuisse de sa victime aussi facilement que dans de la gelée, jusqu'à la garde, sa sanglante extrémité en ressortait légèrement de l'autre coté.
« Sssssshhhht... pas si fort, mon chou... cela ne fait que commencer... »
D'un geste sec, le couteau fit un quart de tour sur lui même, se retournant -au sens propre- dans la plaie.
« YAAAAAAAAAHHH !! »
Les cris d'agonie qu'il poussait était aussi déchirant que la lame qui entaillait sa chair à vif, et elle s'en délectait sans aucun remords.
« Personne ne viendra à ton secours... seul et abandonné, quel espoir te reste-t-il ? Absolument aucun. Héhéhé... »
Couvrant les incessants gémissements de douleur, entrecoupé de cri suraigu, elle poursuivit, toujours à l'abri des regards du pauvre homme, qui se sentait agressé par une menace invisible, omniprésente.
« J'ai connu ça aussi, tu sais. Je n'ai pas toujours été "un putain de fantôme", comme tu dis. »
Elle appuya ses propos en imprimant pendant deux petites secondes un mouvement de balancier au couteau, tailladant sa chair de l'intérieur. Nonobstant le flot intarissable d'hémoglobine qui coulait de sa plaie amochée, et la douleur lancinante, insupportable, qui empêchait l'homme de se concentrer sur quoi que ce soit d'autre, elle continua son monologue.
« Auparavant, j'étais une humaine, tout comme toi. Une japonaise, qui habitait à deux pas d'ici. J'y suis née il y a une trentaine d'année, c'est dans ce quartier que j'ai grandi, où je menais une vie normale, comme tout le monde quoi. Jusqu'à ce fameux jour, où tout bascula... »
Elle daigna enfin sortir de sa cachette, flottant au dessus du sol avant de s'installer devant lui, à genoux, sa longue chevelure dissimulant son visage et tombant jusque ses cuisses.
« J'ai fait la découverte d'un autre univers, un monde parallèle à celui-ci. Terra. Ce fut un hasard, un simple et malheureux hasard, je suis tombée sur un étrange vortex, et, curieuse, je m'en suis approchée. Il m'a happée, et j'ai atterris sur Terra. Un endroit digne d'un excellent jeu vidéo. Un endroit mystique, à l'ambiance médiéval, peuplée de créatures en tout genre. Un endroit que j'aurais aimé ne jamais avoir à visité, tant cela fut lourd de conséquence... »
« J'étais jeune, à l'époque, je devais avoir à peine quinze ans. J'avais toute la vie devant moi. Mais ma route croisa celle d'une puissante et cruelle nécromancienne, qui n'eut pas besoin d'y réfléchir à deux fois avant de me kidnapper. Comme ça, aussi facilement qu'un claquement de doigts. Elle me porta et m'emmena dans sa demeure, sous les yeux des riverains qui ne levèrent pas le petit doigts pour s'y opposer... Quel lâcheté, c'est écoeurant. Tu ne trouves pas ? »
En guise de réponse, elle ne reçut qu'un cafouillis inintelligible, comme s'il essayait de parler mais ne parvenait qu'à émettre de faibles et plaintifs gémissements.
« Qu'est ce qu'il y a ? Tu as perdu ta voix ? »
Pour s'en assurer, elle fit faire au couteau un tour complet sur lui-même, au coeur de la plaie, arrachant à sa victime un hurlement strident qui aurait inquiété même le plus téméraire des bourreaux.
« RHAAAAAAHHH !!! »
Satisfaite, elle poursuivit.
« Non seulement, elle me kidnappa, mais en plus, elle m'asservit, à grands et cinglants coups de fouet, je n'étais rien de plus qu'une esclave à ses yeux, une bonne à tout faire, assignée aux taches les plus ingrates. Sévices, soumission, humiliations, elle semblait prendre un plaisir malsain à me faire souffrir, jour après jour, inlassablement. Mais le pire... le pire était encore à venir. Cette nécromancienne avait de sombres projets pour moi... »
Elle cessa un instant son récit, laissant un pesant silence s'installer. Livide, assis sur une flaque de son propre sang, le visage déformé par un rictus de douleur, l'homme ne brochait plus, à peine poussait-il de fébriles gémissements. Terrorisé, il s'efforçait de ne pas contrarier davantage la jeune fille.
« Je fus trainée de force dans l'un de ses rituels, relevant de la plus obscurs des magies noires. Je crois que je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie que ce jour là... As-tu déjà frôlé la mort ? Et bien je peux t'assurer que ce n'est rien à coté de ce que j'ai enduré. Je ne l'ai pas seulement frôlée, je l'ai longuement côtoyée. Et cette peur panique que tu ressens à ce moment, je l'ai ressentie, pendant près d'une heure, incapable de m'en défaire. Et lorsque, enfin, je pus revenir à la réalité, je me rendis compte, que... mon enveloppe charnel avait disparu. Elle n'existait plus. Seul mon esprit subsistait... »
« Elle s'arrangea pour lier mon esprit au sien, de tel sorte à ce que je sois contrainte d'exaucer le moindre de ses désirs. Ce fut abominable... je venais de passer du statut d'esclave à celui de simple objet entre ses mains. Elle m'expliqua les particularités de mon nouveau statut. Malgré l'immatérialité de mon corps, je pouvais interagir avec le monde réel via des capacités de télékinésie, relativement limitées. Aussi, j'avais la possibilité de retrouver temporairement mon enveloppe physique, si je venais à tuer un être vivant... »
Un terrible silence accompagna ces propos.
« Je lui servis de couteau-suisse pendant près de deux ans. Deux ans... Puis, un beau jour, la nécromancienne mourut. Du moins c'est ce que je ressentis au fond de moi, j'étais libérée de cette entrave psychologique. Mais malheureusement, je n'en avais pas pour autant retrouvé mon corps... Je me mis à errer sans but dans Terra, jusqu'à ce que je retrouve la trace d'un vortex, le même que celui qui m'amena là bas. Folle de joie à l'idée d'enfin pouvoir rentrer chez moi, et retrouver ma famille, je me précipitais à travers le portail et fila jusque mon doux foyer. Mais... mais... »
La voix de la jeune fille se fit plus fébrile.
« Mais... cela ne se passa pas aussi bien que je l'espérais... Ma famille, mes propres parents, ils m'avaient tout simplement oubliée... pire que ça, ils étaient passés à autre chose. Dans notre jardin, je les voyais diner ensemble, mon père, ma mère, et cette fille, que je n'avais jamais vu. Ils s'amusaient bien, avant de rentrer à la maison. Ensemble. Pas besoin d'être extraordinairement futée pour comprendre ce qu'il s'était passé. Ils m'avaient tout simplement remplacée... »
Elle s'emporta, furieuse, sa voix se faisant de plus en plus menaçante.
« Sais-tu ce que ça fait, de se sentir trahie, rejetée, abandonnée !? Par sa propre famille, par son propre sang !? D'être aussi insignifiante qu'une chaussette que l'on change quand elle est usée !? »
Rendue hystérique par ses douloureux souvenirs, elle retira vivement le couteau et poignarda frénétiquement le pauvre homme impuissant, faisant preuve d'une cruauté sans égale, sa lame charcutant ses cuisses, ses flancs, ses épaules. Elle n'épargna pas son visage non plus, tailladant sa joue, avant de ficher le couteau dans sa gorge, perforant trachée et carotide, transformant ses hurlements en un gargouillement sanguinolent. Elle n'avait pas bougé le petit doigts durant ce temps, toujours à genoux face à lui, assise sur ses talons. Elle attendait maintenant qu'il se vide de son sang, ce qui ne saurait tarder au vue de ses entailles aussi nombreuses que profondes, desquelles jaillissaient ce précieux liquide écarlate. Elle profitera alors d'avoir recouvrer possession de son enveloppe charnel pour arracher et savourer le coeur encore chaud de cet homme innocent...RÉSUMÉ
Eiko Sakakibana est une fantôme ayant l'apparence d'une fille de quinze ans, en haillons et à la peau pâle. Elle ne montre jamais son visage, qui est constamment dissimulé derrière sa longue chevelure grisâtre. Bien qu'elle puisse se rendre sur Terra, elle passe le plus clair de son temps sur Terre, à hanter les maisons, terroriser les gens. Il lui arrive parfois, notamment lorsqu'elle est furieuse ou prise d'une incontrôlable soif de sang, de blesser ou de tuer, avec une effroyable cruauté.
Sa nature de fantôme rend son corps immatériel, la rendant insensible à tout contact physique, et à une grande majorité de contact magique. Néanmoins elle peut, si elle le souhaite, retrouver son corps en ôtant la vie d'un être vivant, et en y puisant la force pour se matérialiser ici bas. A titre indicatif, une souris permet de maintenir cet état pendant quelques minutes, tandis qu'un homme le permet pour une heure ou deux. Aussi, elle est dotée de pouvoir télékinésique, qui lui permet de manipuler les objets qui l'entourent. Un seul à la fois, et avec une force à l'échelle humaine.
Autrefois, elle était une japonaise comme les autres, mais un voyage accidentelle sur Terra lui a faite croiser la route d'une sombre nécromancienne, qui fit d'elle une esclave, avant de la transformer en fantôme au cours d'un morbide rituel. Sa "maitresse" mourut mystérieusement, et, libérée, elle erra dans Terra avant de trouver un nouveau portail et de retourner sur Terre. Pensant qu'elle pourrait retourner chez elle, elle se rendit compte que sa famille avait adopté une autre fille, pour la remplacer. Une nouvelle qui brisa Eiko, livrée à elle-même...
