Alors que sa journée s’était passée plutôt calmement, Alastyn sentit la fatigue commencer à le gagner. Il errait alors dans les rues de Nexus, la chaleur s’étant quelque peu échappée au crépuscule naissant. Sa démarche, yeux vers le sol, indiquait une nature assez réservée. Malgré son regard dirigé vers le sol, il observait les alentours, ne laissant personne lui foncer dedans et observant de temps en temps ce qu’il se passait au détour d’une ruelle.
Finalement, il bifurqua à un croisement, délaissant la masse populaire sur la grande chaussée. Cette masse de gens le mettait mal à l’aise, certains pressés, d’autres trop lents. Tout cela lui bloquait son rythme habituel et il décida de changer de voie. La rue dans laquelle il venait d’aboutir était plus sombre, les maisons étant plus resserrées bloquaient les rayons du soleil. La température était plus agréable que sur la grande chaussée surpeuplée. Il continua alors son chemin, passant par-dessus quelque malheureux vivant à même le sol.
Quand il fut à la moitié de son chemin, il entendit alors un bruit. Enfin, il crut entendre un bruit et tendit l’oreille. Les ronflements du misérable se firent entendre, résonnant contre les murs mais ce n’était pas ça qu’il avait entendu un instant plus tôt, c’était autre chose. Il s’avança alors un peu plus près de la ruelle proche et entendit alors un cri.
-LAISSEZ LA !
N’écoutant que sa nature prompte à aider, il alla en direction des cris. La voix sonnait comme celle d’une fille et à en juger par les paroles, ce ne devait pas être une simple dispute de couple.
Quand il arriva au niveau de la dispute, ce qu’il vit l’étonna. Une jeune fille aux cheveux d’or venait d’envoyer un coup de pied en plein dans le visage de quelqu’un qui ressemblait vraiment à un agresseur.
Tournant alors le regard vers la jeune fille, il remarqua qu’elle boitillait. Le coup qu’elle venait de mettre à l’autre ne devait pas être des plus délicats.
-Tu vas me le payer ma belle, je sens que demain au marché il y aura une jolie esclave en plus.
Le bandit venait de vendre ses intentions, juste sous les yeux d’Alastyn. Lui qui n’aimait pas laisser quelqu’un dans le besoin allait pouvoir se servir de ses dons pour aider. Ne prêtant pas plus attention que ça à la jeune fille, il vint se mettre entre les deux personnes, bras écartés comme pour ne pas laisser la brute. Sa maigre carrure le rendait, de loin, le moins bien placé mais pourtant la brute ne sembla pas pouvoir passer. A chaque fois qu’il tentait de bousculer Alastyn, il se retrouvait quelques mètres en arrière. Peu à peu, Alastyn baissa les bras, ne défiant plus son opposant que par le regard.
Bientôt, sa voix se fit entendre, étrangement tenace et autoritaire.
-Peu importe combien tu essayeras, tu ne toucheras plus à cette fille tant que je serai là.
Dans l’intonation, outre la ténacité, on pouvait deviner comme un défi lancé au bandit. Défi qu’il ne tarda pas à relever avant de l’abandonner. A chaque fois qu’il faisait un pas en avant, il revenait deux pas en arrière. Comme si une aura entourait ce frêle secouriste.
Quand le tas de muscles s’en alla, l’ESPer se retourna et observa la jeune fille et lui tendit la main pour l’aider à se relever.
-Vous ne risquez pas de le voir revenir de sitôt celui là.