Encore une fois, la redoutable Loïs Lane avait flairé quelque chose. Le regard déterminé, elle suivait un homme grand, baraqué, à l'air louche. Depuis quelques temps, la police était sur les dents à cause d'un sombre individu qui volait les plus grands secrets industriels des PDG de Seïkusu.
Arrivée depuis à peine quelques jours, la reporter de renommée mondiale était déjà à l'affût d'indices. Et si les indices n'étaient pas venus à elle, alors elle était allée aux indices. Après plusieurs heures de filatures, elle avait trouvé un type louche. Un qui lui paraissait suspect dans cette sombre affaire.
Lorsque l'homme entra dans un immeuble appartenant à l'un des PDG de l'usine Nike de Seïkusu, Loïs sourit. Elle vérifia son sac. Micro, carte-mémoire pour enregistrer, stylo, carnet et bien sûr, mini-caméra cachée dans la broche sur sa veste de cuir noire. Armée de tout ça, elle sortit du 4x4 noir pour se diriger d'un pas nonchalant vers l'entrée de l'immeuble où avait disparu l'homme mystérieux.
A l'entrée, il y avait le bureau de la réceptionniste. Armée de son sourire, son arme fatale, elle s'approcha.
- Bonjour mademoiselle. J'aimerais savoir où est ce que l'homme qui vient de rentré est allé. Je voudrais lui faire une surprise, étant donné que c'est son anniversaire aujourd'hui...
La réceptionniste, une jeune femme à l'air acerbe, soupira, avant de répondre d'un ton monotone en mâchonnant son chewing-gum.
- Il est allé sur le toit. L'avais rendez-vous avec un autre type.
- Merci mademoiselle !
Ravalant une exclamation de joie, la journaliste monta les quelques marches qui la séparait de l'ascenseur avec légèreté. Seulement, une fois dans l'habitacle, elle perdit son sourire. Être dans un ascenseur comme ça, c'était se rappeler des tas de souvenirs avec Clark. La première fois qu'il l'avait embrassée, la fois où ils avaient été bloqués dans l'ascenseur.. Poussant un soupire à fendre l'âme, la brune appuya sur le dernier bouton tout en haut, et s'adossa à la paroi pendant que l'ascenseur montait les étages avec un ronronnement qui faisait vibrer doucement l'habitacle. La lumière vive ne dérangeait pas Loïs, mais la musique était dix fois trop nostalgique. Pour s'occuper, elle joua avec son crayon, le faisant tourner et retourner entre ses doigts agiles.
Quand enfin la sonnerie retentit, annonçant l'arrivée, Loïs était de nouveau campée sur ses pieds, prête à sauter sur le moindre scoop. Et quel scoop ! Elle se retrouva face à l'homme qu'elle avait suivi. Et l'homme n'avait pas l'air content. Mais, ne se démontant pas pour autant, la brune sortit son carnet et entama :
- Bonjour ! Loïs Lane, du Daily Planet. Elle montra sa carte, épinglée sur sa poitrine. J'aurais quelques questions à vous poser sur le vol de données industrielles ayant eu lieu récemment. Avez-vous été sur les lieux ? Pour qui travaillez-vous ? Êtes-vous en équipe avec quelqu'un ? Pourquoi effectuer ces délits ? Quel est votre avantage ? Êtes-vous bien payé ? Comment...
Elle ne put finir sa tirade, obligée de s'interrompre à cause de la main qui écrasait sa trachée. Elle ne lâcha ni son carnet, ni son crayon, mais agrippa fermement le poignet du type qui la soulevait de terre comme si elle n'était pas plus lourde qu'un fétu de paille. Ses ongles parfaitement manucurés se plantèrent dans la peau bronzée, mais à défaut de l'écorcher, elle s'en cassa un.
Ses pieds s'agitèrent. La jupe de l'ensemble tailleur qu'elle portait remontait légèrement, laissant apercevoir le haut de ses bas. La pointe de ses escarpins se jeta dans ménagement dans le tibia de l'homme, sans effet. Occupée à essayer de le faire lâcher prise, la brune ne s'aperçu par qu'il s'approchait du bord. Qu'il avait l'intention de la lâcher. Derrière lui, cependant, elle distingua un autre homme, qui observait en souriant.
- Sale... Porc...
Elle jeta un oeil en bas, et retint un cri de frayeur. Elle n'avait jamais eu le vertige, mais là... Là elle n'était tenue que par un bras musclé.. Et les doigts autour de sa trachée relâchaient la pression. Ce faisant, Loïs glissa dans le vide. Mais, là encore, elle trouva le moyen de crier :
- Vous... Vous le payerez !
Son cri raisonna dans le ciel obscure tandis que l'ai sifflait à ses oreilles. Et, se rendant compte de sa chute irrémédiable, elle pensa à Clark. A Superman. Non, il ne serait pas là pour elle. Il fallait qu'elle se débrouille... Qu'elle s'accroche... Tiens, le rebord de cette terrasse là... Si elle ne s'arrachait pas les doigts...