Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Cendréa

E.S.P.er

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mardi 19 juin 2012, 21:04:39

Un soir comme les autres...

Isabel avait posé ses affaires sur la place du marché de Nexus, à l'écart des esclaves, et des étals de nourriture, de tout ce qui aurait pu être inflammable trop facilement. Il y avait, au sol, une boite de fer, qui marquait une sorte de limite à ne pas franchir. Cendréa était à deux mètres de cette boite, à préparer amoureusement ses torches, en attendant que le soleil ait totalement disparu, faisant patienter quelques badauds de tours de fonglerie, surtout destinés à échauffer ses muscles. Elle ne s'attend pas à ce qu'autre chose que des gamins la regardent, ni même à ce que les piécettes commencent à tomber... QUoiqu'il y en a bien quelques unes qui tombent, lancées par des passants qui ne lui ont qu'à peine jeté un coup d'oeil. Sans doute cherchaient-ils à se débarrasser de quelque menue monnaie qui ne faisait que les encombrer, les chanceux. Cendréa garde un oeil sur ce butin dont elle profitera à peine, tout en continuant son spectacle. Et quand enfin, il fait assez sombre, les balles et autres accessoires se retrouvent rangés dans le grand sac sombre qu'elle traine partout avec elle, et Cendréa passa aux choses sérieuses.

D'abord, une torche, dont la flambée est quasi immédiate. La jeune femme se laissa hypnotiser par la flamme un instant, observant la façon dont elle crépitait, tout en se "rinçant" la bouche du contenu d'une fiole qui pendait à sa ceinture. Le spectacle peut commencer. Isabel aimait danser, se mouvoir gracieusement entre les flammes qu'elle faisait virevolter avec son simple talent, sans vraiment faire appel à son pouvoir dont elle ne comprenait pas tout - avait-elle simplement effleuré la gradneur de son potentiel ? Evidemment que non, puisque seul lui importait le fait de ne pouvoir se bruler, et de donner une envergure spectaculaire à son spectacle qui était déjà à couper le souffle.

La cracheuse de feu rayonnait, de ce bonheur qu'elle ressentait chaque fois qu'elle se donnait en spectacle. De l'atmosphère lourde, de ces yeux brillants qui se demandaient si elle n'allait pas y laisser des plumes, si elle allait y arriver, poussant des exclamations de peur, de facination... Une inspiration, et voilà qu'elle cracha à nouveau sur ce feu, appelant ce fourmillement au fond de son être pour laisser apparaître la forme vague d'un phénix dans ses flammes, que seul un spectateur attentif aura pu voir. Les étincelles volent de toute part, créant un véritable feu d'artifice, le bouquet final.

Les torches et autres accessoires de la jeune femme gagnent le baquet d'eau qu'elle prévoit toujours, et avec un petit sourire satisfait, Isabel essuya son visage couvert de sueur et de suie, ses mains dans son pantalon en jean - ce qui était assez inédit sur Terra, mais pas totalement incoonu au point que cela paraisse étrange.

Ce fut donc une bonne soirée, selon ses critères. Les pièces récoltées ce soir lui permettraient de faire un bon repas et de nourrir quelques orphelins. Avec un soin méticuleux, presque maniaque, Isabel commença son rituel de rangement de matériel, le traitant avec amour. Cependant, elle n'était pas dupe. Il y avait bien quelques badauds qui espéraient que le spectacle ne continue. Et ils espéraient en vain, comme de bien entendu.

Sauf qu'elle ignorait que l'un d'eux ne voulait pas forcément qu'elle continue le spectacle. Sans doute même s'en moquait-il, de ses petits tours.

Magister Aetius Celestus

Créature

Re : We are the others [PV]

Réponse 1 jeudi 21 juin 2012, 10:24:36

Un spectacle pyrotechnique, c'était donc ça ? Décevant, très décevant !  Il trouvait cela tellement décevant que ça en devenait risible, si risible que cela inspirait de la pitié...et cette pitié, disons qu'Aetius n'aimait pas la ressentir, elle le mettait mal à l'aise, il avait une sainte horreur de prendre en pitié les autres, ne serait-ce que parce que toute pensée consacrée à ces personnes qu'il prenait en pitié n'était pas tournée vers ses recherches magiques....

Un autre détail lui instaurait de la pitié devant cette manifestation faite pour ébahir les gens du commun, il se révéla de manière tellement évidente pour lui, qu'il en eut un haut le cœur.....magie ! Non, c'était impossible qu'une personne ose utiliser toute sa puissance de cette manière ! C'était tellement avilissant, honteux, humiliant, un tel déshonneur pour les arts nobles qu'il ne voyait pas comment quelqu'un pouvait oser....il allait en toucher deux ou trois mots à cette personne une fois son tour de cirque terminé...

D'ailleurs il s'empressa d'y aller dès qu'elle commença à mettre ses torches dans un baquet d'eau. Sage précaution, soit dit en passant, fendant la foule, ou du moins, empêchant les autres de la toucher en modifiant la densité de l'air autour de lui jusqu'à le rendre tellement épais, que les gens s'écartaient d'instinct et poussés par une force étrange, de son passage. Ainsi, il arriva bien vite au niveau de la jeune femme. Bon par quoi commencer ? Le bon ou le mauvais ? Une entrée en matière peut être, hein ? Très bien, il applaudit doucement, lentement, mais son visage n'exprimait rien de plus qu'une admiration ouvertement feinte....

« Bravo, quel spectacle, j'en ai eu le souffle coupé !  C'était incroyable ! Fascinant ! J'en suis estomaqué ! Je fais feu des deux pouces ! »

Joignant le geste à la parole, il embrasa ses pouces pour les mettre en avant ! Bon, voilà une entrée en matière des plus intéressante pour elle sans doute, non?Oui, lui aussi il savait jouer avec le feu, sauf qu'il pouvait s'y brûler, lui ! Mais comme il pouvait se guérir, il n'en avait cure. Aussi se concentra-t-il davantage sur le reste de ses propos alors que les flammes prenaient de l'ampleur, courant désormais sur ses bras jusqu'au coude !

« Mais j'ai un peu du mal à comprendre pourquoi s'abaisser au point de s'humilier comme une bête de cirque....c'est une honte pour votre race, pour votre Don.... »

Oui, il entrait dans le vif du sujet......

« Surtout que, quitte à être une bête de foire, autant ne pas jouer les frileux et y aller plein pot....le phénix était à peine visible.... »

Cendréa

E.S.P.er

Re : We are the others [PV]

Réponse 2 samedi 23 juin 2012, 22:02:37


Cendréa n'accordait que peu d'attention à ceux qui l'abordaient après son spectacle. Elle ne se retournait que pour adresser de vagues remerciements avant de s'en aller. Sauf que là, le bonhomme avait quelque chose d'intrigant, et surtout, ses félicitations sonnaient terriblement faux. Isabel se retourna à peine, pour le fixer d'un oeil sombre. Cependant, il fallait avouer que l'homme capta très vite son attention. Les sourcils se froncèrent, et elle se releva lentement, les yeux rivés vers ce drôle d'énergumène aux mains en feu. Elle effectua un large geste de la main, balayant l'air pour éteindre le feu sur l'homme. Bien entendu, il était, surement, magicien, ou une étrangeté de la nature comme elle. Pourtant, Cendréa pensait qu'il ne fallait pas se montrer ainsi, au grand jour, et cacher ces pouvoirs. Elle enjamba rapidement la distance qui les séparait, pour se planter à un pas de Aetius, son regard sombre plongé dans le sien.

- Etes vous donc un sombre idiot, de faire ce que vous faites ? Il y a des gens qui vous regardent !

Elle avait presque envie de lui coller une gifle, sur le coup. Il y avait tellement de personnes à penser qu'on pouvait jouer avec le feu sans y laisser quelques plumes. Et cet homme là était un fichu inconscient de ne pas penser à ce qui l'entourait ! cendréa croisa les bras, sans se départir de son regard assassin.

- En quoi est-ce mal, pour une simple femme du commun des mortels, de faire des spectacles de rue ? Je n'y vois aucune humiliation, je vis de mon art et de mon talent. Le... Don dont vous parlez, je le garde secret. Là où je n'ai pas besoin d'être prudente, je dois l'être pour d'autre. Ce phoenix...

Cendréa fit demi tour pour reprendre le rangement de son matériel, ignorant tacitement son interlocuteur quelques secondes avant de finir sa phrase :

- ... n'était pas fait pour être vu.

Fin de la conversation. Son attitude signifiait clairement, la paix, maintenant ! Très vite, son sac fut à nouveau rempli de son matériel, et elle cherchait déjà où elle allait partir pour un nouveau spectacle. Un soupir, alors qu'elle se rend compte que l'homme n'est toujours pas parti. Passant la lanière de son sac son épaule, elle lança :

- Quoi... encore ?

Magister Aetius Celestus

Créature

Re : We are the others [PV]

Réponse 3 mercredi 27 juin 2012, 16:29:51

Pourquoi  rester discret ? Il n'avait aucunement peur du regard des autres, des gens pouvaient bien regarder, cela ne le dérangeait pas outre mesure, en fait, le seul ennui que cela pouvait avoir était de faire un peu passer les tours de la jeune femme pour des tours bateaux, sans grand intérêt, utilisables par le premier venu ! En fait c'était ça qu'elle craignait sans doute qu'il la fasse passer pour une saltimbanque de seconde catégorie, ces voleurs qui vous escroquaient à même la rue ! Voilà pourquoi ce regard assassin, cela ne faisait aucun doute !  C'était même logique. Elle avait peur pour ses futurs spectacles, mais qu'elle ne craigne rien, il il ne lui ferait pas davantage d'ombre ! Il secoua le breas et les flammes s'éteignirent, laissant son bras dans l'état avant que le feu ne prenne.

Ensuite elle se mit à déblatérer des âneries. Elle se disait femme du commun, son don disait le contraire, quiconque avait quelque chose qui sortait de l'ordinaire ne faisait pas partie du commun, et surtout pas elle ! Ne serait-ce que parce que la jeune femme tait clairement capable de pyrokynésie au bas mot ! Mais rien que de la Pyrokynésie pouvait déjà se révéler comme étant quelque chose d'énorme, de tellement puissant et dangereux ! Ce pourrait être mortel, sans doute pouvait on raser Nexus rien qu'avec  ce pouvoir ! Pour peu qu'il soit bien utilisé, cela va de soi ! Rassurez vous, ce n'était pas son but.

Malgré les effets de style qu'elle mettait dans ses paroles, notamment en lui faisant comprendre en lui tournant le dos qu'elle n'avait plus rien à lui dire, il resta là, elle avait beau dire ce qu'elle voulait, elle avait montré un phénix, elle l'avait montré, du latin monstrum,qui doit être pointé du doigt, preuve qu'elle voulait tout de m^me qu'on le voit. Spon côté désagréable mis à part, elle était très intéressante

« Si vous ne vouliez pas qu'on le voit, alors pourquoi l'avoir montré !  Vous saviez qu'une telle subtilité, seul un être exercé le verrait, et donc pourquoi vous révéler comme ça, alors que vous parlez de prudence ? »

Il sourit, et se dit qu'il pouvait peut être faire œuvre de charité vis à vis de l'un de ses confrères, ou plutôt, consoeur sur le coup.

« Ecoutez, vous savez quoi ? Je pense avoir compris pourquoi vous avez fait ça, vous vouliez que l'on vous remarque, ou du moins, que quelqu'un comme moi vous remarque, vous recherchez sans forcément le vouloir la compagnie de vos semblable, et je le comprends tout à fait ! »

Cendréa

E.S.P.er

Re : We are the others [PV]

Réponse 4 jeudi 28 juin 2012, 23:57:39


Qu'il était pénible ! Cendréa ne montrait pourtant rien de l'agacement qu'elle ressentait pour cet homme ; pas un soupir, pas de nouveau regard noir. Elle avait repris sa concentration pour ne pas abimer son matériel, jusqu'au moment où elle ferma son sac, dont elle posa la bandoulière sur son épaule. Quand elle se releva, elle lui fit face, pour affronter son discours pédant. Non mais vraiment, pour qui se prenait-il, à lui faire ainsi la morale ? Une main sur la hanche, Cendréa ne cache plus son agacement.

- Mais pour qui vous prenez vous ? Vous êtes qui, pour me faire de la psychologie de comptoir ? Pour me juger ? Ce que je fais, ne regarde que moi.

La distance qui les séparait tous les deux se retrouva rapidement réduite, quand la jeune femme avança pour se planter à nouveau devant Aetius.

- Je suis une simple cracheuse de feu, passionnée par ce qu'elle fait. C'est avant tout... Un art, et un passe temps, voyez vous ? Je le fais pour déchaîner des passions. Pour émerveiller, et terrifier. Ce que j'ai fait...

Isabel inspira profondément.

- ... Ce n'était que pour épater la galerie. Les spectateurs les plus attentifs. Pour faire rêver, offrir un 'signe' à ceux qui en ont besoin pour avancer. J'ai juste offert une illusion. Est-ce un crime, Monsieur ?

Elle remonta le sac, plus confortablement sur son épaule, et maintint la lanière d'une main serrée, au point que la jointure de ses doigts blanchissait.

- Je ne cherche pas de personnes "semblables" à moi, voyez vous. Cela m'importe peu. Je fais cavalier seul, de toute manière, alors expliquez moi, Monsieur Je-Sais-Tout, pourquoi je voudrais tant attirer un casse pied comme vous ?

Magister Aetius Celestus

Créature

Re : We are the others [PV]

Réponse 5 jeudi 05 juillet 2012, 09:45:20

Ça y est, il l'avait agacée, bon, et bien tant pis, il en eut un petit sourire en coin. Elle était donc si facilement accessible qu'il suffisait de si peu pour l'agacer, soit. Mais de là à parler de psychologie de comptoir, non, il ne disait jamais rien au rabais, ce qu'il disait était toujours de première main. De plus, il n'était pas d'accord avec elle sur le fait que cela ne le regardait pas, bien sur que si ça le regardait ! Qu'elle le veuille ou non, les affaires magiques et assimilées le regaérdaient !

D'autant qu'elle ne semblait pas se srendre compte de ce qu'elle disait, une simple cracheuse de feu très douée, ben voyons, les chevilles avaient elles enflé ? Elle n'était pas une cracheuse de feu mais une pyrokynésiste, la différence ? Un cracheur de feu a a place dans un cirque, un pyrokynesiste dans une lande calciné ou au service d'un roi ou d'une reine.

Mais si c'était pour que certains le voit, pourquoi elle disait jusqu'alors que le phénix ne devait pas être vu ? En se contredisant de la sorte, elle mettait juste en avant son incapacité à donner une raison. En tout cas, non, ce n'était pas un crime que d'offrir une illusion d'aide comme elle en avait parlé, mais un peu quand même, car elle l'avait fait sa connaître les conséquences. Par contre, l dernière question tapa dans le mille, pourquoi aurait-elle voulu rencontrer quelqu'un comme lui ? Hum, bonne question......et une réponse lui vint de suite en tête.

« Peut être parce que vous ne savez pas vous même ce que vous faites ! En créant cette illusion, avez vous seulement réfléchis au conséquences ? »

Il sourit et désigna quelqu'un qui vaquait à des conversations sans intérêts, un homme corpulent, impressionnant, on voyait qu'il devait être très costaud, et si l'on voyait ses cicatrices, on comprendrait qu'il en avait beaucoup vu, des vertes et des pas mûres. Aetius se concentra et sans rien demander, toucha la jeune femme à qui il parlait, directement sur sa peau. Une séries d'images dans sa tête se mirent à tourbillonner, comme pour créer un film. On voyait des images de famille où cet homme était présent, d'un seul coup, limage du phénix illusoire de la jeune femme, et la même chose sans le père, sans ledit homme corpulent....

« C'est homme était un bon mercenaire qui s'était mis à la retraite pour élever avec sa femme ses enfants. Il ya quelques jours on lui a proposé de sortir de sa retraite contre une somme d'argent conséquente, absence pendant plus de six mois, ce qu'il ne sait pas c'estque sa femme est très malade et qu'elleen tousse du sang quand il ne la voit pas, je ne pense pas qu'elle passera ces six mois. C'est votre phénix qui l'a décidé à accepter ce travail dont il ne reviendra probablement pas... »

Il soupira et lâcha la jeune femme.

« Voila le genre de dégâts que l'on cause quand on ignore ce que l'on fait. Et apparemment, donner des présages dépasse complètement votre entendement, alors vous faites quelque chose sans le vouloir, un jour, dans votre incompréhension, vous aller finir par immoler toute la ville par le feu.... »

Cendréa

E.S.P.er

Re : We are the others [PV]

Réponse 6 lundi 09 juillet 2012, 01:14:20


Si elle avait réfléchi aux conséquences ? Pas du tout. Quelles conséquences négatives pouvait-il il y avoir à simplement montrer une illusion dans un spectacle pyrotechnique, hein ? Cendréa en aurait presque rit avant de laisser cet importun là où il était, et s'en aller, juste. Elle ne faisait qu'offrir du divertissement, et un peu d'adrénaline à son auditoire. L'histoire que lui conta Aetius ne l'émut pas plus que cela, en réalité. Etant quelqu'un qui avait tout perdu, elle s'inquiétait assez peu du sort des autres à présent, surtout des morts, préférant s'occuper des vivants, et de ceux qui portaient l'avenir ; les femmes enceintes, les enfants, en priorité. Un homme qui perdrait sa femme ? C'était triste, évidemment, et une tragédie. La vie ne s'arrêtait pas pour autant, et c'était le principal, non ? Cependant, la dernière remarque de l'inconnu fit faire à Cendréa quelque chose d'inédit.

Elle le gifla.

- Comment osez vous...

Isabel inspira pour reprendre un minimum de contrôle sur elle même. Une main sur la hanche, l'autre exprimait parfois son agacement en soulignant de gestes ses paroles.

- Immoler une ville par le feu ? Etes-vous donc fou ? Cet homme est un imbécile de ne pas remarquer que sa femme va mal. Je me contente d'offrir un moment de divertissement aux gens qui passent. N'avez vous donc jamais été, enfant, attiré par un saltimbanque, par ce qu'il faisait et avait à offrir le temps d'un spectacle ? Alors, au lieu de me reprocher d'avoir changé la vie de cet homme, de l'avoir gâchée, même, pourquoi n'iriez vous pas lui parler pour lui dire que c'est une mauvaise idée, hein ?

Le fait que cet homme ait pu imaginer qu'elle brule une ville la rendait folle. Si la vie des autres lui importait, au final, assez peu, Cendréa ne voulait pas être responsable d'une tragédie comme elle avait vécu, de son côté. Elle ne maîtrisait peut-être pas son don aux yeux de Aetius, mais elle le faisait assez pour ne pas faire n'importe quoi pendant ses spectacles, et limiter au maximum les dégâts - dégâts qui avaient été inexistants jusqu'à présent, ce qui ne l’empêchait pas d'être prudente à l'extrême.

- On ne se connaît pas, monsieur. Vous ignorez qui j'ai pu être, pourquoi je fais ce que je fais. Et je n'ai pas l'intention de me justifier de quoi que ce soit auprès de vous. Cependant, cessez de douter que je ne suis qu'une cracheuse de feu, car c'est bien le cas. On a tenté de me faire croire que j'étais magicienne parce que le feu ne me brule pas. Ca se limite à cela, juste, et à plus ou moins contrôler quelques flammes - ce que je ne fais pas durant mes spectacles...

Et mince. Voilà qu'elle se justifiait, alors qu'elle avait bien dit qu'elle ne le ferait pas... Cendréa rajusta la lanière de son sac sur son épaule.

- Adieu, monsieur.

Et elle le dépassa, bien décidée à aller faire un spectacle ailleurs. Isabel avait besoin de se détendre, et ce n'est que dans la caresse brulante du feu qu'elle parvenait à extérioriser tout son stresse.

Magister Aetius Celestus

Créature

Re : We are the others [PV]

Réponse 7 vendredi 17 août 2012, 19:59:24

C'est plus ou moins sans vraiment s'y attendre qu'il sentit une brûlure rouge sur la joue. Oui, une brûlure rouge sur la joue, elle venait de lui mettre sa main dans la figure, il n'avait rien fait, il avait osé. Elle demandait comment il avait osé ? Heu...bah en ouvrant la bouche, en parlant, en trouvant des conséquences logiques à un acte inconsidéré ! Elle n'avait donc pas écouté ses propos ? Ne comprenait-elle pas qu'un tel présage pouvait laisser entendre de terribles choses à son sujet ! Mais évidemment, comme tous les enfants qui couraient les rues, elle n'écoutait pas, évidemment, elle devait être sourde sur ce qui ne l'intéressait, ou du moins, ne la concernait pas !

Elle lui reprocha  même de ne pas comprendre la situation, oh si il la comprenait, et c'était peut être pour cela qu'il lui disait cela....oui, sans doute...mais bon, c'était humain sans doute....il devait donc faire avec ça ! Il eut un léger sourire, l'ignorance, comme c'était dommage ! Tout de même il se frotta la joue car ça faisait mal tout de même une gifle !

Elle disait qu'on lui avait attribué le terme de magicienne parce qu'elle maîtrisait quelques flammes et qu'elle ne sentait pas les brûlures ? Allons donc, il allait lui montrer quelque chose qui allait vraiment lui faire comprendre, elle voulait partir, elle ne pourrait pas ! Une forme de duel mental si l'on peut dire.... et alors qu'elle lui faisait ses adieux et qu'elle s'éloignait, le mage n'eut qu'à peine à se concentrer et comme par magie (non, sans blague...) un cercle de flammes d'une hauteur colossale, sans doute une bonne quinzaine de mètres de haut se mit à les entourer  et, calme comme comme une rivière au long cours dans la plaine, Aetius était là, et la regardait. Les flammes n'obéiraient qu'à lui, il le savait, son but ? Lui faire peur. Il voulait lui montrer qu'elle ne maîtrisait rien et qu'un danger était si facilement à portée de main qu'il fallait bien mieux apprendre vraiment.

Lui ? Lui forcer la main ? Allons donc ce n'était pas vraiment son style ! Enfin, si, il l'estimait dangereuse pour les autres et il avait le devoir de faire ce qui s'imposait très noblement :  la rendre inoffensive pour les autres....choses peu aisées, mais il verrait qui de lui ou elle arrivait le mieux à contrôler le feu, si elle arrivait à lui voler le contrôle de cette magie, qui n'était qu'une belle illusion, et qu'il comptait utiliser autant que possible quitte à lui faire croire qu'elle gagnait le contrôle avant de le rendre complètement incontrôlable, il comptait lui faire croire qu'elle mettait le feu aux quartiers voisins....

« Et bien, si vous vous estimez suffisamment maîtresse de vos capacités, ces flammes, vous pourrez les maîtriser et leur rendre une taille normal. »

Il sourit et s'assit au final au milieu du cercle, ferma les yeux, et se mit à respirer lentement, le domaine des illusions était fragile....et lui donner l'impression qu'elle allait vraiment se brûler grâce aux flammes n'était pas facile, ne serait-ce que parce qu'elle ne connaissait pas cette sensation....

Cendréa

E.S.P.er

Re : We are the others [PV]

Réponse 8 dimanche 19 août 2012, 23:32:08


Un cercle de flammes lui barra soudain la route, et Cendréa dut s'arrêter net. Le geste était peut-être stupide, étant donné qu'elle ne craignait pas la morsure du feu... Mais elle sentit malgré tout quelque chose de différent dans ces flammes là, qui lui chauffaient le visage. Inutile de se retourner : il était évident que ce fichu magicien n'était pas innocent dans ce qui se passait. D'ailleurs, sa voix se fit entendre, et arracha même à Cendréa un soupir d'agacement... Cet homme commençait à sérieusement lui chauffer les oreilles, et le brasier qu'il avait allumé n'était pour rien à cette chaleur...

La jeune femme se retourna, et vit Aetius s'asseoir au centre du cercle de feu. Cela ne fit que confirmer ce qu'elle avait pressenti. Il voulait jouer ? Ils allaient donc jouer. Le paquetage de Cendréa se retrouva posé sur le sol avec douceur, et la cracheuse de feu se frotta les mains, les yeux clos.


- Ce n'est pas de la magie, Luis.
 - C'est quoi, alors ?", lui avait demandé son mari.
Il transpirait la confiance en lui, et elle, elle avait simplement haussé les épaules. Qu'il était énervant, quand il cherchait absolument à lui prouver qu'elle faisait de la magie ! Faisant les cent pas, Isabel gesticulait presque dans tous les sens, ses mains manquant de renverser quelque décoration du salon.
 - Et bien, je n'en sais rien !" avait-elle lancé. "C'est comme si je comprenais ce que le feu disait. Et c'est comme si je pouvais lui répondre."



Et Isabel écoutait, en cet instant. Le feu, autour d'eux, n'était pas celui pour qui elle dansait, ni celui qu'elle domptait. Entre ses mains, qu'elle ne cessait de frotter comme pour les chauffer, la jeune femme restait attentive à ce qui l'entourait. Le crépitement des flammes était différent, sans doute à cause de son origine magique. Mais Cendréa ne se laissait pas distraire, et attendait de capter le chant. Elle écarta les bras, et les doigts, et effleura les flammes.

Et elle eut un hoquet de surprise, mêlée de douleur. Rouvrant les yeux, elle observa le bout de ses doigts, si rouges... Pour la première fois de sa vie, elle venait de se... Bruler ?! Cendréa ne pensa même pas à crier, ou à pleurer de douleur, tellement elle était surprise. La mâchoire inférieure lui en tomberait presque, même.

Puis, elle eut un moment de doute, alors qu'elle continuait à regarder tour à tour sa blessure, puis le Magister Aetius. La cracheuse de feu n'avait pas vraiment besoin de contact avec les flammes pour se faire entendre et obéir du feu, mais c'est ce qu'elle préférait. Et lui l'en privait - l'espérait-elle, du moins... Manquerait plus qu'elle ait perdu, temporairement, ses pouvoirs... Laissant un peu sa colère prendre le pas sur le reste, elle effectua un large mouvement des mains, parallèle au mur de flammes, comme pour les diriger dans le même sens que le vent qui venait de naître. Non, ce vent n'était pas de son fait, mais par contre, le mur de flammes qui s'éleva, comme ses mains, puis qui s'abaissa, ça, c'était elle qui le faisait. La jeune femme poussa un soupir de soulagement, heureuse de constater que sa "magie" ne lui faisait pas défaut. Mais, plutôt que d'éteindre bêtement et simplement le feu, elle resserra le cercle autour d'elle et Aetius. La sueur perlait sur son front, mais cela ne l'empêcha pas de fusiller le magicien du regard.

- Satisfait de ce début de performance ? Dites moi, j'ai bien une question pour vous. Vous me traitez d'inconsciente, et vous, vous allumez un feu en plein centre ville. Dite moi, donc, qui est réellement inconscient, de nous deux.

Elle fut prise d'un frisson, alors qu'elle bougea à nouveau les bras, faisant tournoyer les flammes autour d'eux, puis, Cendréa frappa le sol du plat de la main ; les flammes moururent en même temps que son geste, mais ce n'était pas vraiment un effet qu'elle avait voulu donner. C'est juste... Que faire ce qu'elle venait d'accomplir l'avait vidée de ses forces. Jamais elle n'avait pu faire quelque chose comme ça, auparavant. Sinon, elle aurait pu sauver son mari et sa fille... Isabel poussa un gémissement teinté de regret, avant de simplement s'effondrer au sol, inconsciente.

Magister Aetius Celestus

Créature

Re : We are the others [PV]

Réponse 9 dimanche 09 septembre 2012, 18:05:21

Elle s'était évanouie ? Déjà ? Elle était moins résistante que ce qu'il pensait, mais que voulez vous, c'est ça les amateurs ! On ne peut rien faire, absolument rien, sans dépasser ses forces, on présumait de sa force, et au final, on ne faisait rien de moins qu'un sort dangereux ! Et là, elle avait beaucoup de chances il trouvait. Souriant, le magicien avait observé sa réaction quand elle s'était brûlée, il avait observé sa réaction après, il avait vu ce qu'il voulait voir ! Cela suffisait !

Elle avait fait ce qu'elle avait pu, et elle avait maîtrisé ces fausses flammes non sans avoir vu ce qu'il voulait qu'elle voit, et elle avait même été plutôt brillante, on sentait que les flammes et elle étaient accordées ensemble, sur la même longueur d'onde ! Oui, elles s'accordaient très bien entre elles. Mais elle avait été vidée par cet effort. Et ce n'était pas sa bravade quelques instants plus tôt qui allaient la ramener à un état conscient, loin de là, en fait, c'était même plutôt son inconscience qui avait mis fin à ce jeu dangereux, enfin, dangereux pour elle. Mais il y avait une leçon à tirer de cela sans doute : à force de jouer avec le feu, on finit par se brûler !

Il s'approcha d'elle, souriant , alors qu'elle gisait sur le sol, ayant perdu connaissance. La réveiller ici ou la ramener dans un endroit où elle pourrait se remettre de manière plus complète. Les deux se valaient, mais au final, la meilleure solution était sans doute la deuxième, mais où la placer dans ces conditions ? Dans une auberge ? Chez lui ? Hum, tant de question, et hors de question de la laisser sur le sol ici même...bon, chez lui il pourrait faire plus de choses différentes et sans doute de meilleurs possibilités de soin...

D'un geste de la main, il fit s'élever la jeune femme dans les airs, juste d'un bon mètre et enclencha l'ouverture de la porte magique sur le mur. Qui laissa une ouverture dans laquelle il entra avec elle inconsciente en pleine lévitation. Il ne la déposé qu'une fois posée sur un lit, une paillasse classique mais efficace, dans une chambre qui venait d'être créée sur mesure dans cet endroit, juste pour elle. Oh, certes, cela ressemblait à une cellule monastique, mais bon, que voulez vous, il n'était pas connu, pour son côté ostentatoire, non, le côté austère était plus dans son genre.

Puis, il commença à remplir la grande cuve en pierre d'eau normale, pas chauffée, ni rien, et alluma un grand feu dans l'âtre, dans lequel il suspendit des panses d'animaux pleines de galets, bouillottes artisanales... une fois chauffés à blancs, les galets seraient, toujours dans les sacs naturels, posés dans l'eau et chaufferaient les eaux doucement jusqu'à obtenir une eau à bonne température pour un bain et sortit de la pièce pour aller commencer à préparer son dîner en attendant qu'elle se réveille, ne s'arrêtant de préparer son ragoût que pour aller placer les galets dans l'eau de la cuve dans laquelle elle pourrait s'asseoir en ayant de l'eau jusqu'au cou. Elle serait assise, certes, pas de possibilité de s'étendre, mais au moins de se mettre dans l'eau bien chaude pour se détendre quelques instants...

Alors qu'il faisait mijoter son ragoût de mouton, il s'était saigné aux quatre veines pour obtenir assez d'argent pour acheter de la viande, pour une fois, il entendit du bruit venant de la chambre, elle s'était réveillée, bien, qu'elle prenne son bain et qu'elle déambule, il n'y avait de toute manière que deux couloirs, un menant vers cette chambre des invités escamotables et un menant vers sa propre chambre, il y avait aussi un escalier menant au laboratoire, mais dans tous les cas, le seul moyen de se rendre ailleurs était de passer dans la pièce à vivre où il préparait le souper en lisant distraitement un ouvrage de théorie magique. Il n'attendait plus qu'elle daigne se montrer...

Cendréa

E.S.P.er

Re : We are the others [PV]

Réponse 10 lundi 10 septembre 2012, 21:35:59

Son épuisement envoya Cendréa au pays des songes. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas endormie au point d'en dormir aussi profondément. Elle rêva, de son ancienne vie, de sa vie actuelle... Des rencontres qu'elle avait pu faire, de ce qu'elle devenait... Même ses rêves étaient ennuyants... Pourtant, Isabel reprit assez vite conscience de la réalité qui l'entourait, et elle retrouva rapidement le demi sommeil dans lequel elle était toujours plongée. Prisonnière d'un rêve, éveillée à ce qui l'entourait... Il y avait des flammes, de la chaleur, une odeur de viande qui mitonnait, mais que la jeune femme associa à la chair grillée... Elle sursauta et s'était redressée sur le lit de fortune avant même de s'être réveillée, craignant de revivre un cauchemar de son passé.

Il lui fallut de longues secondes avant que ses yeux n'acceptent de découvrir son environnement réel. Une simple paillasse, et une chambre qui tenait davantage de la cellule plus qu'autre chose. Oh non, elle ne se plaignait pas d'avoir un toit sur la tête. Elle espérait juste que celui qui l'avait amenée ici ne pensait pas en faire une prisonnière.

Ses sens à nouveau opérationnels, elle sentit l'odeur de l'eau chaude dans l'espèce de baquet d'eau chaude, et celle d'une marmite qui lui rappela qu'elle avait du sauter un repas ou deux, ignorant l'heure qu'il pouvait être. Isabel prit encore quelques secondes pour être sure d'elle, et se relever. Elle ne se baigna pas, mais se servit de l'eau pour faire une toilette de chat malgré tout... Car une chose manquait : son sac ! Elle n'allait pas remettre les mêmes vêtements sales après s'être lavée... Et quand bien même, elle n'avait absolument aucune confiance en l'homme qu'elle soupçonnait être dans la pièce à côté pour se déshabiller et se baigner.

Alors, sans chercher à se cacher, ou à se montrer curieuse, Cendréa se dirigea vers la pièce d'où venaient les odeurs de ragoût. Il était bien là, ce mage qui se croyait au dessus de tout et de tout le monde. Un être qui lui avait donné une détestable première impression, mais qui ne l'avait pas laissée en arrière. Un noble geste, si on voulait... Mais Cendréa se méfiait : cette gentillesse devait cacher quelque chose, c'était évident. Cet homme était un calculateur né, cela se sentait dans la moindre de ses manières. Isabel avait fréquenté assez longtemps le grand monde pour savoir quand une personne cherchait à servir ses propres intérêts au lieu de se montrer altruiste, pour de vrai. Un sentiment qui tombait hélas en désuétude...

Isabel s'approcha, donc, toujours dans une attitude méfiante. Sa tête lui tournait toujours un peu, du fait d'avoir fait un usage si intensif de son don - ou de sa malédiction ? - mais elle n'allait pas, de nouveau, tomber dans les vapes. Elle se montrerait prudente dorénavant. Bras croisés, elle jeta un bref coup d'oeil au livre que lisait Aetius, avant de se racler la gorge pour se manifester. Bien entendu, il devait déjà avoir remarqué sa présence, mais quand même. Par où commencer ? "Merci" ? Pas question. Il ne fallait pas exagérer... C'était dans ses principes, mais cet homme ne devait pas croire qu'elle estimait avoir une dette envers lui. Aussi demanda-t-elle d'abord :

- Avez vous besoin d'un coup de main pour le repas ?", puis, après une légère hésitation, parce que ça lui tenait à coeur : "Avez vous pensé à prendre mon sac ? Je ne l'ai pas vu dans la chambre où vous m'avez mise..."
« Modifié: samedi 15 septembre 2012, 22:40:56 par Cendréa »

Magister Aetius Celestus

Créature

Re : We are the others [PV]

Réponse 11 vendredi 14 septembre 2012, 12:08:22

Tout cet habitacle existait grâce à sa volonté, il l’avait créé de toute pièce, l’avait extirpée du néant et en avait fait une dimension à part reliée par magie à un petit morceau de craie, petit objet qui permettait de créer une porte en la dessinant sur un mur pour la matérialiser. Tout était relié à lui, il savait si quelqu’un y entrait, il savait si quelqu’un y bougeait, il savait si quelqu’un en sortait. Quoi de plus normal en ces conditions  qu’il l’ait sentie se réveiller, qu’il l’ait sentie se lever, se laver et se diriger vers lui. Il n’y avait qu’un seul couloir à sa portée de toute manière. Elle venait donc inexorablement vers lui.

C’est pourquoi il avait beau être dos à elle, il la sentit venir, il sut qu’elle était là. Et il resta silencieux, s’attendant à ce qu’elle déclenche ne tempête de reproches. Il s’attendait à ne pas pouvoir, de toute manière en placer une, jusqu’à en oublier même le principal : la gratitude.  Elle devrait tôt ou tard le remercier.  Ce serait la moindre des choses, quand elle était tombée  dans les affres de l’inconscience, il l’avait ramenée ici, et il s’était occupée d’elle. Et là, il préparait à manger pour elle entre autres, oui, entre autres, parce qu’il ne fallait pas se leurrer, il y en avait pour lui aussi !

Mais ça ne vint pas. Non, en fait c’était plus posé, il le comprit. Le vieil homme  était surprit car vu comment elle a&vait réagi à ses paroles précédentes, il s’était attendu à un peu plus de venin venant d’elle, mais non. Bien, tant mieux ! Il évitait ainsi les discussions interminables pour tenter de la calmer et de justifier chaque geste et chaque parole.

« Pour le repas, ça mijote, ça mijote, un bon ragout doit mijoter un certain temps pour être acceptable ! Et concernant vos affaires, oui, elles sont dans l’entrée ne voulant pas m’avancer sur leur intérêt ou sur leur valeur, j’ai préféré y toucher le moins possible…la magie a parfois de drôles d’effets sur tout ce qui ne l’est pas… »

Il se tourna vers elle et lui sourit alors, l’invitant d’un geste à s’asseoir sur l’un des tabourets si elle le désirait. D’ici là, libre à elle de scruter la pièce. Un peu beaucoup miteuse, cette pièce était remplie de bouquins, de grimoires et de notes écrites sur n’importe quoi, gravées dans le bois de la table, dans les étagères, écrites sur les murs, sur du papier, sur des feuilles d’arbre sur tout et n’importe quoi.

« Vous allez mieux ? Vus n’êtes pas restée inconsciente très longtemps mais votre état demandait beaucoup de repos, votre système nerveux était en piteux état, vous étiez au bout du rouleau, et puis le fait de sentir quelque chose de nouveau et de douloureux vous a un peu choqué, alors je vous ai mise sous sédatif pour que vous vous rétablissiez en paix…ça va faire douze heures. »

Cendréa

E.S.P.er

Re : We are the others [PV]

Réponse 12 samedi 15 septembre 2012, 22:46:41


La cuisine était bien l'un des derniers domaines dans lesquels Isabel avait pu s'illustrer. En réalité, même à la ferme, elle n'avait fait que surveiller des marmites pour qu'elles ne débordent pas, et servir des assiettes - et c'était à une époque si lointaine que maintenant, elle serait bien incapable de tenir trois assiettes à la fois. Quand elle était mariée à Luis, ils possédaient une tripotée de domestiques qui se chargeaient de toutes ces tâches, et Isabel n'avait fait que superviser. Bref, tout ce qu'elle savait, c'est que le ragoût sentait bon. Les techniques de cuisson, ça lui passait bien au-dessus de la tête, en réalité.

Non, ce qui l'intéressait davantage, c'étaient bien ses affaires personnelles. Ce grâce à quoi elle vivait de son art. Cendréa jeta un rapide coup d'oeil circulaire et repéra le sac abîmé au sol, s'accroupit pour en examiner, méticuleusement, et presque amoureusement, tout ce que son sac tant aimé contenait. Chaque torche, boite d'allumette, bouteille ou fiole fut l'objet d'un examen des plus consciencieux, et le front d'Isabel était barré d'une ride de profonde concentration. Ce qui lui semblait moins important - des vivres séchés, les vêtements, et les rares piécettes qu'elle pouvait avoir conservées - furent vérifiées rapidement et reléguées au fond du sac. Le sens des priorités... Et une fois que la jeune femme fut sure que tout ce à quoi elle tenait était en parfait état, Cendréa referma son sac et s'apprêta à le remettre sur son épaule, puis à sortir.

C'eut été impoli... Et c'est ce qui stoppa son geste. La lanière, qu'elle avait tenue alors qu'elle se relevait, fut finalement lâchée, pour ne pas soulever le sac de terre. C'était bien le moment d'avoir un état d'âme et un élan de politesse envers lui... Puis, c'est seulement à ce moment là qu'elle capta le sens de ce qu'il avait dit.

- ... Douze heures, vous dites ?

Elle n'avait pas l'impression d'être restée endormie aussi longtemps, vraiment. Ses nuits - ou plutôt ses journées - étaient rarement reposantes, mais elle n'avait pas forcément eu l'impression d'avoir dormi plus que d'habitude. Drôle de sensation, à vrai dire... Isabel se tourna à nouveau vers le dos de Aetius, et vint finalement s'asseoir sur le tabouret qui se trouvait près de lui. Son regard, pour le magicien, restait méfiant.

- ... Vous voulez quoi, à la fin ? Ne me faites pas croire que vous puissiez soudain être altruiste. Vous ne me faites surement pas l'impression d'être ainsi.

Magister Aetius Celestus

Créature

Re : We are the others [PV]

Réponse 13 lundi 17 septembre 2012, 00:13:56

Apparemment la jeune femme était très préoccupée par son matériel. Quelle considération purement matérialiste…c’était presque décevant, mais bon, elle ne devait pas avoir beaucoup de matériel et pas beaucoup de biens en général, donc c’était un peu compréhensible, mais oubliait-elle que la plus grande richesse était intellectuelle ? Tout homme s’enrichit quand abonde l’esprit après tout ! Enfin, il la comprenait, autrefois il avait été comme elle…

Dans tous les cas, elle semblait un peu surprise d’avoir tant dormi. Enfin, inutile d’être surprise voyons, vu comment elle avait fini en loque à même le sol, incapable de faire autre chose que de s’évanouir, il fallait vraiment être stupide pour ne pas accepter d’y croire, mais il comprenait que l’incrédulité soit de mise !

Finalement, elle revint, l’appel du ventre sans doute, enfin, le ragout était presque prêt ! Mais pas encore. Bon, de toute manière, vu qu’elle avait  une autre intention que simplement manger, autant oublier le repas, il fixa la grande cuillère en bois qui se mit à touiller toute seule le ragout, lui, il s’assit sur un tabouret qui était un peu bringuebalant, et l’écouta. Elle voulait savoir pourquoi ? Trèsbien, il allait lui en donner lui, des raisons !

« Vous voulez savoir pourquoi ? Très bien, vous le saurez. D’abord, si je vous ai amené ici, c’est avant tout parce que je n’ai pas l’argent pour vous avoir laissée dans une chambre dans une hostellerie, je n’allais pas vous laisser sur le pavé, alors je vous ai amenée ici, un minimum de respect en somme, soit ça, soit vous finissiez enchaînée avec un beau collier en cuir autour du cou !  Même si je suis sur que cela vous irait très bien au teint, je doute que vous vouliez tester ! »

Il soupira et plongea son étrange regard dans le sien.

« L’autre raison, c’est que si vous vous êtes évanouie  devant ces flammèches, vous serez un danger pour vous comme pour les autres ! Je ne suis pas quelqu’un d’altruiste, mais si quelque chose m’agace bien, c’est le gâchis, et vous, pour le gâchis, vous êtes une reine !  Vu le potentiel qui est presque palpable, je trouve que vous gâchez tellement votre don que vous l’avoir offert à la naissance revient à avoir donné de la confiture aux cochons ! »

Oui, il était dur, mais bon, elle voulait la vérité.

« Et même si j’en meurs d’envie, vous retirer votre don serait plus exténuant pour moi et plus douloureux pour vous que de vous apprendre à le maîtriser !  Cette raison vous suffit-elle ou il vous en faut vraiment d’autres ? Bon et bien dernière raison, voir quelqu’un d’aussi douée réduite à jouer les saltimbanques de bas étage, ça me révulse raiment, alors autant vous permettre de faire quelque chose de mieux de votre vie. Je ne suis pas altruiste, mais j’ai des principes ! »
« Modifié: mardi 25 septembre 2012, 11:18:47 par Magister Aetius Celestus »

Cendréa

E.S.P.er

Re : We are the others [PV]

Réponse 14 jeudi 27 septembre 2012, 10:00:14


Elle était restée impassible. En réalité, son sang était en feu. Il se cherchait des excuses pour qu'elle s'épanche en remerciements qu'elle ne pensait pas. Cet homme cherchait juste à ce qu'on flatte son égo, elle le percevait ainsi en tout cas. Cendréa aurait du faire taire son propre égo, et ne pas entrer dans son jeu, plus tôt, et ne pas présumer de ses forces et se ridiculiser comme elle l'avait fait. Non que l'avis du magicien lui importe vraiment, en réalité. Juste qu'elle se trouvait dans une situation qui ne lui plaisait pas, du coup. Il lui avait peut-être évité les désagréments d'un enlèvement par un esclavagiste, oui. Quoiqu'elle s'en serait très bien sortie toute seule, sans aucun doute. Mais ce n'était surement pas ça qui allait pousser Isabel à exprimer sa gratitude.


Pire : le blondinet prétendait qu'en plus, elle gâchait son potentiel. Une main sur la hanche, la tête légèrement penchée sur le côté, elle lui lança :

- Je ne vois pas en quoi c'est si mal d'être simple cracheuse de feu. Ma vie de saltimbanque vous déplaît ? Quel dommage : votre avis ne m'importe absolument pas, et je ne cherche certainement pas à vous plaire...

Mais comment aurait il pu comprendre que c'était la vie qu'elle désirait ? Pourquoi était il si borné à vouloir lui apprendre à maîtriser son don avec le feu ? Luis lui avait enseigné les bases, pour qu'elle ne se retrouve pas totalement désemparée... Mais son mari avait vite compris qu'il était inutile de tenter de lui en apprendre davantage, puisque ce n'était pas le but qu'elle se fixait. Mais, peut-être que si elle en avait appris plus, même droguée, elle aurait pu arrêter cet incendie... Les yeux de la jeune femme se plissèrent à cette pensée : ne pas ressasser les regrets du passé. Elle devait vivre avec ce poids sur les épaules toute sa vie, et ça aussi, c'était son choix.

- Je vois que vous avez choisi une vie d'ermite et d'érudit. Je suppose que vous connaissez des tas de choses, et que vous cherchez à toutes les maîtriser. Soyez fort aise de ceci, mais ne faites point de votre cas généralité.

Mince. Voici qu'elle recommençait à parler comme à l'époque où elle vivait avec Luis. Elle serra un bref instant la mâchoire, avant de reprendre dans un langage moins soutenu que sa dernière phrase :

- J'ai choisi de vivre simplement. Je ne me destine pas à être mage de feu. Je souhaite simplement vivre d'un art que j'ai appris à maîtriser à la base. Le pouvoir que j'ai sur le feu est absolument secondaire dans ce que je fais. Est-ce mal de préférer provoquer la peur et la facination dans un spectacle de rue ? De préférer cela à une maîtrise entière et totale pour le simple plaisir d'être admiré et adulé ? Je suis presque navrée de devoir vous laisser vivre alors que je vous empêche de m'apprendre à utiliser mon "potentiel".

Cette dernière phras avait été lancée sur le ton de la boutade.


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