Croisant les bras, Mélinda attendit patiemment que le jeune démon fasse ce qu’elle exigeait. Résolu, ce dernier cessa d’être aussi bavard, confirmant qu’elle avait affaire à un sale ver de terre qui utiliserait à l’avenir toutes les bassesses possibles pour survivre. Quelqu’un qui plaçait sa survie personnelle devant n’importe quoi, et qui avait compris qu’il ne pouvait rien faire face à Mélinda. Curieux, tout de même. Un démon était naturellement plus dangereux qu’un vampire, disposant de capacités surnaturelles qu’un vampire n’avait normalement pas. Pour autant, c’était lui qui ployait l’échine, et qui la ployait d’autant plus que Mélinda n’était pas une guerrière. Certes, elle était une vampire efficace, mais elle n’avait rien à envier aux vampires qui se battaient couramment, et qui étaient sensiblement plus dangereux qu’elle… Sur le plan physique, en tout cas. Car Mélinda disposait d’un autre pouvoir, celui de son cerveau et de son intelligence, et c’était ce pouvoir qui l’avait amené à soumettre ce démon.
Ce dernier choisit justement de prendre une forme imposante, lisse et imberbe, et la vampire sentit une curieuse inclinaison de son sang, descendant vers son entre-jambes. Baissant rapidement les paupières, elle s’aperçut que la perspective d’entrer dans la vierge de fer procurait au démon une espèce d’excitation perverse. Son sexe, remarquable sous sa forme de colosse, s’était légèrement dressé, et elle fronça les sourcils, ne disant rien.
*
’Complètement cinglé… se contenta-t-elle de penser.
Mais, dans le fond, c’est ce qui fait le charme des démons… N’espère toutefois pas que les lames ne s’enfonceront pas dans ton corps, mon coco.*
Alexis rentra à l’intérieur, et se retourna. Le sarcophage, comme il devait maintenant le réaliser, était étroit, et ne pouvait contenir qu’une seule personne. Plus la personne était grosse, plus les lames s’enfonceraient en elles. On ne pouvait pas espérer, en s’enfonçant contre le fond du mur, pouvoir éviter les lames de devant. Les deux rangées s’enfonceraient, et s’enfonceraient assez profondément. Le métal qui avait été utilisé pour cette vierge de fer était un matériau solide. L’instrument de torture venait tout droit d’Ashnard, après tout, où on l’utilisait pour servir d’exemple dans le traitement des esclaves. Les plus retors étaient enfermés là-dedans, au milieu des pièces communes aux esclaves, afin de montrer aux autres ce à quoi ils auraient droit s’ils se rebellaient. Mélinda pratiquait cette méthode, qui était assez efficace dans le dressage.
Une fois le démon à l’intérieur, elle lui fit un dernier sourire carnassier, avant de refermer l’avant, plongeant le démon dans le noir absolu. Les lames s’enfoncèrent dans son torse, mais elle dut un peu forcer pour fermer le sarcophage, et ne tarda pas à entendre, outre les soupirs et les hurlements, la délicieuse odeur du sang qui s’écoulait des multiples plaies de son porteur. Un sourire aux lèvres, Mélinda contempla le sarcophage, et s’éloigna. Elle quitta les cachots, pour rejoindre une petite pièce comprenant plusieurs ordinateurs. On ne pouvait pas le voir, mais il y avait, dans la vierge de fer, l’objectif d’une microscopique caméra, et Mélinda alluma les écrans de surveillance. Elle ne tarda pas à voir le corps du démon, transpercé par les pointes acérées, le sang coulant de ses plaies. Il fallait bien l’admettre ; c’était, pour Mélinda, particulièrement
jouissif. Le démon souffrait atrocement. Une douleur sans équivalent semblait animer tout son corps, et elle observa avec un sourire béta, celui d’une petite enfant satisfaite, ce spectacle.
Trouvant au bout de plusieurs minutes que le démon ne souffrait pas assez, elle approcha ses doigts des claviers, et ouvrit sur un écran annexe un petit programme. Son séjour sur Terre lui avait permis de s’initier à l’informatique, et elle n’avait pas tardé à y trouver des applications multiples et variées. La vierge de fer était reliée à divers capteurs, et le programme qu’elle lança afficha en 3D l’image de la vierge. Une représentation numérique qui tournait lentement, montrant toutes les lames en train de fonctionner. Chacune de ces pointes acérées avait néanmoins d’autres fonctions, notamment celles de pouvoir lâcher des ondes électriques. Des espèces d’électrochocs, et elle décida d’actionner ces derniers. Dans les plaies d’Alexis, des arcs électriques se mirent à jaillir, le malmenant sérieusement, continuant à le faire souffrir.
*
On va voir si te faire punir te fait toujours autant bander maintenant, sale con* songea Mélinda.
Elle descendit ensuite dans les cachots, y retournant afin de chercher une pensionnaire. C’était une lycéenne de Seikusu. Natacha, ou Natalia, elle ne savait plus. Une jeune femme qui venait tout droit de Russie, ou d’un autre pays d’Europe de l’Est, et qui comptait poursuivre ses études au Japon. Mélinda la tira du cachot où elle croupissait, la tirant par une chaîne autour du cou, sans tenir compte des piaillements étouffés que cette dernière poussait derrière son bâillon. Mélinda retourna ensuite dans la salle de torture, et l’attacha par les poignets à des chaînes fixées au mur.
Pour elle, cette demi-heure avait défilé trop vite, et elle alla s’asseoir sur une table de torture, face à la vierge de fer, et profita de sa dernière demi-heure pour se toucher et se caresser. Les hurlements d’Alexis étaient un véritable régal, la motivant à se toucher. Par rapport à sa tenue initiale, Mélinda s’était habillée de manière un peu plus chaude qu’auparavant. Ainsi, outre sa belle nuisette, elle avait remplacé ses sandales par des
bottes rouges à cuissarde, et avait également doté ses mains de longs gants rouges. Une coloration rouge éclairait donc son cœur, et elle finit par se retourner vers son esclave. Très excitée, Mélinda n’eut aucune difficulté à lui ordonner de la doigter, trouvant que ce serait bien plus gratifiant qu’une esclave le fasse. Soumise et convaincue, cette dernière obtempéra, non sans verser parfois quelques larmes, priant pour ne pas être à nouveau torturée, et glissa ses doigts l’intimité de Mélinda, jusqu’à ce que cette dernière se mette à jouir.
Ceci fait, Mélinda se sentit légèrement et mieux, et rattacha son esclave, puis se rapprocha de la vierge de fer, en caressant avec les doigts le sarcophage. Il était temps de laisser Alexis là-dedans encore quelques minutes, mais Mélinda venait d’avoir son orgasme, et était dès lors plus à même de se contrôler. Elle consentit donc à libérer Alexis, et tira sur la vierge de fer. Ouvrir le sarcophage ne fut pas une mince affaire ; le corps d’Alice était collé à cause des pointes, et elle dut donc forcer à nouveau, jusqu’à ce que la porte s’ouvre, entraînant avec elle le démon, collé contre la porte. L’attrapant par l’épaule, Mélinda le tira, et il s’écroula mollement sur le sol. Fixant le sarcophage, elle fronça les sourcils. Il y avait relativement peu de sang. Dommage. Elle se retourna vers Alexis en croisant les bras.
«
Tu es enfin décidé à rester sage, maintenant ? A m’obéir ? »
Ne lui laissant pas le temps de répondre, elle l’attrapa par la gorge, et le plaqua sur la table, mais, au lieu de le battre, elle se contenta de l’embrasser et de lécher quelques-unes de ses plaies.
«
Tes hurlements m’ont fait jouir, glissa-t-elle dans son oreille.
J’espère donc pour ta santé que tu trouveras d’autres moyens de me faire plaisir, sinon, je te mettrais là-dedans à chaque fois que j’aurais envie que tu me fasses plaisir. Est-ce que tu comprends ? Inutile de répondre, mon chéri, contente-toi d’écouter et de reprendre tes forces. »
Mélinda parlait cette fois sur un ton doucereux, calme et poli, concentré et réfléchi. Rien à voir avec la rage dont elle avait fait preuve jadis. Elle lui caressa les joues, continuant à embrasser sa tête.
«
Mon chéri, mon brave chéri, comme ta Maîtresse est fière de toi… Ceci mérite une récompense, tu ne crois pas ? » poursuivit-elle.
Lui attrapant la tête, elle le força à se tourner pour voir l’esclave qui était nue, et attachée contre un mur.
«
Je te l’offre, mon beau petit démon. Tu es un démon, une créature bestiale et agressive par nature. Alors, va, exprime ta nature profonde sur cette créature faible. Dévore-là ou torture-là, mais fais-moi plaisir, et défoule-toi sur elle. Comme je te l’ai dit, je récompense généreusement ceux qui m’obéissent et qui me font plaisir, et tu m’as fait beaucoup plaisir. Alors, va goûter ta récompense. »