C’était un spectacle assez délectable que de voir Sanguilia laisser parler ses attributs démoniaques. Sha sentit ses hormones se réveiller doucement en voyant ce spectacle. Elle pouvait dans le regard que Sanguilia adressait à ce malheureux toutes les idées que son corps lui insufflait. Une démone, tout simplement. En soi, ce qui arrivait à cet homme était injuste. Il avait été manipulé, et, s’il avait eu son libre arbitre et son contrôle de lui-même, il n’aurait sans doute jamais commis cette folie que de frapper une Déesse. Néanmoins, les Dieux n’étaient pas réputés pour être particulièrement justes, surtout envers d’aussi serviles créatures. De plus, il était nécessaire que le traitement soit approprié. On ne pouvait décemment pas laisser un mortel humilier un être qui, par définition, était immortel. Même si cette jeune génération de Dieux avait l’habitude de se mélanger intimement avec les mortels, il y avait, pour Sha, des limites à ne pas franchir. L’Ombre avait senti l’admiration que Sanguilia lui vouait. Raison de plus de l’apprécier. En temps normal, les autres divinités n’appréciaient guère Sha, qui avait une trop forte tendance à lancer des malédictions sur leurs prêtres. Dans l’Olympe, elle était persona non grata. Voir une Déesse qui l’appréciait, surtout une Déesse aussi belle, et aux goûts aussi raffinés, c’était très agréable.
Châtier ce soldat aurait aussi pour effet de montrer aux autres qu’il ne fallait pas les sous-estimer, et, partant de là, Sha espérait qu’ils seraient plus à même de lutter contre l’endoctrinement de Zäazel. Sha ressentit ensuite un vif plaisir en voyant Sanguilia s’approcher de l’homme, commençant à le torturer. La Souffrance était après tout l’un des attributs divins de Sha, et c’était cet attribut qui allait être satisfait. Elle sentit un plaisir bestial, sexuel, envahir ses tripes, et resta silencieuse, ses poings se serrant. Deux longues pointes osseuses et tranchantes sortirent des bras de Sanguilia, alors que la Déesse, devenue désormais une démone, s’approchait de l’homme. Terrorisé, ce dernier essayait de la supplier, et ne pensa ensuite plus à rien quand les pointes s’enfoncèrent en lui. Il en hurla de douleur, et Sanguilia alla ensuite le dévorer. Sa bouche devint une gueule édentée et démesurée, s’agrandissant pour planter ses crocs dans le corps de sa victime, déchiquetant sa peau, arrachant ses os. Ses hurlements se turent bientôt, et Sanguilia s’attaqua à la partie sensible de son corps : son cœur. Sanguilia en rugit de bonheur, et Sha en frémit, sentant son intimité s’humidifier.
*Quelle terrible femme…* songea Sha.
Sa cyprine se mit à couler de son corps, alors qu’elle arrachait le cœur de la victime. Bestiale et cruelle. Tout ce qui lui plaisait. Le seul défaut que Sha aurait à reprocher à Sanguilia, ç’aurait été d’avoir été trop vite. La souffrance était pour Sha un véritable régal, mais le soldat, s’il avait effectivement souffert, avait rapidement été tué. Pour autant, l’Ombre ne lui ferait aucun reproche, car elle était relativement excitée. Sanguilia se redressa de la dépouille déchiquetée de l’homme, se retournant vers Sha. Le sang s’échappait de ses lèvres, coulant entre ses seins, lui conférant un charme bestial auquel Sha n’était pas vraiment indifférent.
« Voilà, cela va beaucoup mieux pour moi, merci ma belle Déesse Sha.
- Oh, mais tout le plaisir était pour moi, ma chère… » se contenta de répondre l’Ombre.
Sanguilia s’intéressa ensuite à sa nymphe, qui avait observé cette scène de très près, volant au-dessus de sa mère, guère décidée, visiblement à se séparer d’elle de plus de cinq mètres.
« Pardon que tu es vue se coter de ma personnalité, je reste après tout la Déesse des Enfers et du Chaos dont tu es la nymphe noire principale. »
La nymphe s’inclina en signe de respect, avant d’ajouter sur un ton complice :
« Je suis une Nymphe noire, Mère… Pour moi, ces êtres mortels sont des créatures insignifiantes. Ce n’est pas comme si je n’avais jamais eu l’occasion de les faire souffrir… »
Tandis que Sanguilia s’approchait à nouveau de Sha, la nymphe poursuivit, en léchant un peu du sang qui coulait sur l’estomac de sa Déesse.
« Lécher ce sang est divin, Mère… Je n’ai jamais réussi à être comprise des autres… Quand des humains venaient dans mon sanctuaire, je ne trouvais vraiment mon plaisir qu’en les torturant et en les détruisant… Il n’y avait que Zäazel qui m’avait dit qu’il comprenait ce que je ressentais, et je l’ai toujours cru… Mais il abusait de moi, alors que vous… Vous êtes bien ma mère. Je le sentais, et j’en suis maintenant sûre. Je donnerais ma vie pour vous sans hésiter. »
L’Ombre ne répondit pas à cette longue déclaration d’amour, sans avoir néanmoins de doutes sur la cruauté de la Nymphe noire. Quand on était la fille de la Déesse des Enfers et du Chaos, il ne fallait pas s’attendre à aimer collectionner les pâquerettes. Elle imaginait sans peine la litanie des malheureux piégés dans les plantes toxiques, leurs corps se desséchant et pourrissant lentement, ou étant étranglés et écartelés entre les branches d’arbres… Oui, à voir la manière dont la Nymphe léchait ce sang, elle avait du se baigner dans des tripes et des organes, elle aussi.
*Tant mieux… J’ai toujours détesté ces Nymphes idiotes et potiches…*
Sha s’approcha de Sanguilia, et caressa sa joue gauche avec sa main droite, frottant avec son pouce ses belles lèvres ensanglantées. Elle alla tout simplement lui faire un long baiser, tendre et ardent, plein de passion et d’envie. Sanguilia l’excitait follement, et l’Ombre avait trop attendu. Il était temps de passer aux choses sérieuses, tout simplement. Elle glissa sa langue sur la lèvre inférieure de Sanguilia, léchant son sang, et rompit le baiser pour embrasser son menton, suçotant le sang qui y coulait.
« Si j’ai aimé ? Le mot est faible, ma belle… Je crois qu’il va falloir que je te nettoie tout ça… » souffla-t-elle dans son oreille.
Elle tendit l’une de ses mains pour caresser la petite tête d’Asilia.
« Il va de soi que ta fille est acceptée… Je m’en voudrais d’être un poids entre vos retrouvailles… »
Ce fut désormais Sha qui se téléporta, conduisant Sanguilia et sa sœur dans sa propre tente. C’était une grande tente, avec un lit suffisamment grand pour contenir une Déesse et six esclaves autour d’elle. Pour deux Déesses et une nymphe, ce grand lit aux couvertures rouges conviendrait à merveille. L’ambiance était assez sombre, quelques faibles bougies entourant le lit et les coins de cette tente circulaire. Sha retourna embrasser Sanguilia, de manière un peu plus sauvage, glissant ses mains sur son manteau, avant de se déshabiller. Finissant toute nue, la Déesse contempla Sanguilia. On pouvait voir que la cyprine s’écoulait des jambes de l’Ombre.
« Fais-moi l’amour, Sanguilia. Fais-le à la manière des démones et des Déesses. Sache que je suis très gourmande. »
Se retournant, Sha offrit à Sanguilia la vue de son postérieur. Trouver un corps pour supporter sa forme divine avait été difficile, car elle avait désiré, outre un corps d’une grande beauté, un esprit faible et pur. Elle était néanmoins plutôt fière de son choix, et s’approcha du rebord du lit, avant de se retourner vers Sanguilia.
« Tu te sens prête à relever le défi ? »