Après avoir affirmer à un jeune garçon qu'il ne présentait pas les symptômes de la pathologie, elle l'invita à sortir de la salle par la porte secondaire, un sourire bienveillant sur les lèvres. Une fois la porte fermée, elle s'y adossa, comme abattue, et lacha sans s'en rendre compte.
" Bon sang, c'est d'un ennui ... mortel. "
Mélanie retourna à son bureau, et soupira lorsqu'elle regarda la liste des élèves, ceux qui avaient passé l'examen médical, et ceux qui n'allaient pas tarder à le passer. Il en restait encore tellement ... L'après midi promettait d'être très très longue. Tout ça à cause d'une mesure prise par le gouvernement pour "limiter les éventuels dégâts". Éventuels, oui ... Ils avaient gaché sa journée, et toute celle de la semaine, pour de la prévention qui allait très certainement s'avérer inutile. Pour comprendre un peu, il faudrait retourner en arrière...
Hier, dimanche matin, aux alentour de 11h, elle avait reçu un coup de fil urgent. Apparemment, il y avait eu un accident dans un laboratoire médical de Seikusu, la veille, et une épidémie pourrait s'abattre dans la région. Par mesure de sécurité, il était demandé de procéder à la vérification régulière des personnes qui passait du temps dans des endroits confinés et/ou avec beaucoup de monde : les écoles, les magasins, les chauffeurs de transports en communs, etc... Cela afin de mieux cerner les malades, et de les soigner le plus vite possible avant qu'ils ne contamine trop de monde. Bien sur, le privilège de s'occuper du lycée revenait à ... Mélanie ! Et elle s'en serrait bien passé...
La maladie était une variante du tétanos, qui résistait aux vaccins traditionnels. Les signes d'infection pouvaient être des plaies visiblement infectés, ou des zones de boutons, blancs ou légèrement rosés. Elle avait donc dû passer son temps à inspecter en détail la peau de chacun des lycéens et lycéennes, en espérant ne pas tomber sur une blessure suspecte. C'était long, fastidieux, pénible, d'enchaîner les même gestes sur tout les élèves qui passaient devant elle. La pudeur voulait qu'ils conservent leurs sous-vêtements, elle devait donc leur expliquer à chaque fois la marche à suivre pour qu'ils puissent vérifier seuls en dessous de ceux-ci.
Tout cela dans un cadre purement professionnel, bien entendu. À aucun moment l'infirmière n'avait songé à autre chose qu'à faire son travail, malgré les corps à moitié nus et souvent très séduisant qui défilaient devant elle ... Oui, bon, j'avoue que ce n'est pas tout à fait vrai ^^. Mais cela ne restait qu'au stade de pensées, ou à la limite de fantasme. Elle n'était pas du genre à se laisser aller avec le premier apollon venu, et ce n'était pas prêt de changer ! Enfin, peut être plus pour très longtemps ... Après avoir vérifier une dernière fois la liste des élèves, elle se leva et alla ouvrir la porte, qui menait à la salle d'attente où patientaient les futurs examinés. Elle appela alors la personne suivante.
" Takenawa Saeko ? C'est à vous. Suivez moi je vous prie. "
Elle fit entrer la lycéenne, un sourire accueillant sur le visage, puis referma la porte. Soucieuse de la mettre à l'aise, elle s'efforçait de paraître sympathique, rassurante, chose que son charisme naturel empêchait bien souvent. Pour beaucoup, Mélanie était une femme séduisante, belle, désirable même, et la plupart des gens étaient gènés de se déshabiller devant elle, ce qui n'arrangeait pas les choses. L'infirmière tutoya l'adolescente, en s'efforçant de ne pas trop la regarder pour éviter de la mettre mal à l'aise plus que nécessaire.
"Je suppose que tu es déjà au courant de la procédure ? Tu va devoir te déshabiller, et j'inspecterais ensuite ta peau pour déceler si oui ou non il y a un soucis. Rassure toi, personne n'a encore été repéré comme vecteur de la maladie, et je pense que ce ne sera pas le cas de qui que ce soit ici. Mais l'on est jamais trop prudente ^^ "