Les flatteries du chat la fit rire, sachant déjà comment il était. Pourtant, elle continuait de jouer l'innocente ingénue, qui ne faisait qu'être la témoin innocente des espiègleries que ce monde lui joue...Monde dont elle est la parfaite maîtresse !
Elle porta sa main a sa bouche d'un air surprise en regardant Belgrif rouspéter contre les pêches trop bavardes, amusée mais feignant un peu d'être toute aussi embarassée que lui.
" Je vous en prie, ne soyez pas si dur avec. Après tout elles ont toujours eu la mauvaise manie de parler trop ! Mais je n'ai jamais eu d'ennuis avec ces fruits... "
Elle rit encore une fois, le vent balayant plus vite sa robe à présent, avant de retomber aussitôt que son rire s'était éteint. Elle regarda Belgrif toujours avec douceur, avant de prendre ses deux mains et se rapprocher davantage, comme pour l'enlacer.
" Très bien, nous irons loin de ces fruits alors. Je vais vous montrer un endroit plus reposant ! "
Aussitôt le grondement de l'eau se fit sentir, et comme poussé par un fort courant, la "mer" sortit de son mouvement perpétuel pour se transformer en une rivière à fort courant qui passa sous leur pieds, les lapis lazuli les forçant a se mettre sur les fesses pour ne pas tomber. Assise derrière Belgrif, elle le tenait par les hanches, ses jambes serrée contre le bassin du chat, collant sa tête contre son dos.
" Pardon de vous tenir ainsi, mais j'ai toujours peur dans la descente ! "
Quelle descente ? La rivière était complètement plate et filait vers l'horizon...
Du moins jusqu'à ce que la terre ne se creuse subitement pour devenir une pente raide, serpentant comme le chemin d'une montagne russe, faisant filer à grande vitesse Belgrif et son accompagnatrice à travers ce décor surréalistes où les arbres ne répondaient pas à la gravité et tenaient parfaitement droit alors qu'ils avaient poussé à l'horizontale.
Poussant des cris amusés, elle semblait plus comme une gamine dans la montagne russe citée plutôt que d'être vraiment atteinte de vertiges. Le chemin qui prenait une pente verticale dangereuses s'adoucit soudainement, les faisant glisser sans heurt sur un courant plus calme et a nouveau plat... Et même le chemin parcouru était redevenu normal. Mais au lieu et place des arbres, se tenait une sorte de temple grec sans mur, complètement à l'air libre, dont les colonnes étaient composées de divers matériau, allant de la soie au platine pur, et au milieu se tenait un grand lit, comportant de grand coussins, dont elle ne se priva pas de s'y lover aussitôt qu'elle put mettre pied à terre: la rivière avait disparu.
Le lit était monté sur un grand socle massif d'or, les piliers étaient décorés de divers choses de cristal et de diamant, et on aurait dit d'authentiques pièces dorées et argentées glissant de sous les couvertures du lit, comme si le matelas en était recouvert, malgré qu'il semblait être un matelas tout a fait normal vu le rebond de Malon quand elle sauta dedans.
Alors que Belgrif s'approchait, un grand oiseau composé de fumée s'était mis à harceler le chat, lui volant son chapeau, et piaillant de la même voix que la pêche:
- Menteur ! Menteur !
L'oiseau disparut avec son chapeau aussi subitement qu'il était arrivé... Quand le chat se retourna, Malon portait ce même chapeau sur la tête et en semblait bien surprise, elle le retira et le rendit à Belgrif, avec une moue gênée.
" Pardon, ça doit être embarrassant, ces oiseaux sont des Mauvaises-Augures, ce sont des oiseaux qui n'ennuient que les personnes dotées d'un mauvais coeur... Celui là devait sûrement se tromper, n'est-ce pas ? "
Une ombre, soudainement, avait couvert la moitié du lit... En levant le nez, il sagissait d'une statue de Malon assez grande, composée de platine, d'argent et d'or, qui regardait Belgrif d'un air accusateur. Pourtant, la véritable Malon souriait toujours gentiment, en tapotant sur le lit pour l'inviter à venir.