Un jour de congé à la patinoire du CC [Pv: Shylee Tsumo]

Hiro avait envoyé paître le serveur rapidement, ce qui avait fait quelque peu sourire Shylee. A dire vrai, même, ça l'avait quelque peu amusé. Surtout qu'il rajouta, par la suite, qu'en devenant avocat, il savait comment les gens réagissaient, la plupart du temps, à ses paroles. S'il le disait, elle allait le croire sur parole. Quoi qu'il en soit, il revint sur le sujet des vacances, du fait que c'était un grand actif et que rester à ne rien faire, ce n'était pas vraiment son style. Shylee comprenait ce qu'il voulait dire par là. Quand elle était plus jeune, elle aussi n'aimait pas vraiment rester à ne rien faire, à se croiser les pouces, et à attendre que le temps passe. Et puis, elle avait fini par changer. Non pas qu'elle était totalement oisive. Après tout, hein, elle avait un boulot qui lui occupait pas mal de son temps. Mais pas autant que Hiro. Ouais, il était clair que si on comparait leurs deux emplois du temps ... Probablement que Shylee avait beaucoup plus de temps libre ou de creux dans ses horaires par rapport à Hiro, pour sûr ! M'enfin, ils n'étaient pas là non plus pour comparer leurs emplois du temps. Et tant que ça leur plaisait, du moins, tant que leur boulot leur plaisait, c'était ça le plus important, non ?

Shylee porta les derniers morceaux de viande à sa bouche. Encore deux ou trois bouchées et elle en aurait terminé avec le plat de résistance. Mais cela ne l'empêchait pas d'écouter attentivement Hiro et de l'interrompre, ou bien de lui poser des questions de temps à autre. Sa curiosité avait été piquée, d'où le fait qu'elle lui avait posé une question concernant ses méthodes de travail. Il lui expliqua alors qu'il prenait tous les contrats. Elle leva un sourcil interrogateur quand il lui annonça cela. Néanmoins, il poursuivit son explication en soulignant le fait qu'il possédait un droit de veto et qu'il pouvait, au final, refuser de plaider l'affaire, du moins, si c'était une cause perdue. Ses propres mots d'ailleurs.

"Les causes perdues sont parfois plaisantes à défendre. Néanmoins, il est vrai qu'elles ne sont pas forcément glorifiantes."

Shylee disait cela ... néanmoins, elle était peut-être complètement à côté de la plaque, qui sait. En tout cas, c'était très louable de sa part d'accepter toutes les affaires qui se présentaient à lui, ou presque.

"A vous entendre, je suis pratiquement sûre que vous devez être un "tueur". Enfin, ce que je veux dire, c'est que vous semblez avoir de la passion pour ce que vous faites. Vos clients doivent être contents que vous vous démenez autant pour eux, non ?"

Encore une fois, elle pouvait être complètement à côté de la plaque, mais elle ne pensait pas que cela soit le cas. Quoi qu'il en soit, voilà que leurs deux assiettes étaient vides. Et hop, encore un passage furtif du serveur qui récupérait les plats et qui revenait, genre deux ou trois minutes plus tard, avec les desserts. Pressé, oui, il semblait vraiment pressé qu'ils terminent leur repas. Le pauvre serveur ne devait avoir qu'une hâte : rentrer chez lui et se mettre au lit. Probablement qu'il était de service le jour suivant et qu'il voulait aller se coucher afin d'être en forme. Patience mon cher, ils seraient bientôt partis.

Avec un léger sourire sur le visage, Hiro s'était penché vers Shylee en se moquant quelque peu du serveur. Elle ne lui répondit pas par des mots, simplement par un sourire. Oui, oui, plus que le dessert. Ils le terminaient, ils payaient la note et hop, ils partiraient. Quant à savoir ce qu'ils feraient après, aucune idée. Probablement qu'après ce dîner, ils partiraient chacun de leur coté. Après tout, Hiro devait bosser le jour suivant. Il ne pouvait probablement pas se permettre de faire la fête toute la nuit et se coucher à point d'heure. Bah, de toute manière, il était bientôt l'heure pour elle d'aller se coucher. Après tout, hein, c'était sa première journée de vacances. Elle n'allait pas les inaugurer en faisant la nouba jusqu'à point d'heure. Si ?

Tout en mangeant, en premier, les fraises qui taient autour du daifuku, Shylee redressa la tête quand Hiro lui posa une question. Il voulait savoir si elle aimait bien le coin. Elle réfléchit durant quelques instants.

"Et bien ... Les premiers temps, c'était plutôt dur niveau adaptation. Mais je dois admettre que j'aime bien la ville. C'est différent de là où j'habitais avant. J'avais la plage à côté de ma maison."

C'était fun, ouais. Mais les circonstances avaient fait que ... pour son propre bien, elle avait déménagé. Quoi que, à bien y penser, les ennuis avaient quand même fini par la suivre. Du moins, durant un certain temps.

"Et puis, mon appartement est bien placé. Pas trop loin de mon lieu de travail ou bien du parc. Pas trop éloigné non plus du centre commercial. C'est agréable et j'peux me promener à pied."

Parce que ... sa dernière voiture n'avait pas vraiment fait l'affaire d'ailleurs. Une arnaque, Shylee avait laissé coulé, et ce même si Nicolas avait tenté de z'yeuter un oeil pour voir s'il ne pouvait pas faire quelque chose. Finalement, le véhicule avait fini à la casse.

Des causes perdues? Agréables à défendre? Non. Je peux comprendre que certains aiment la difficulté que peut amener certains cas, mais lorsqu’on se sent comme Don quichotte, à se battre contre des moulins à vent, qui pourrait se traduire dans mon cas à tenter d’innocenter un homme qui a déjà été prouvé coupable hors de tout doute… Non, ça n’est pas plaisant, c’est une perte d’énergie, point.

Vous voyez défendre un homme dont il est déjà sûr de passer au moins vingt ans de sa vie derrière les barreaux, je considère plus ça comme une perte de temps et d’énergie qu’un travail plaisant. Mais je comprends ce que vous voulez dire, oui, il est amusant de défendre quelqu’un dans une situation délicate où je dois me surpasser pour trouver des idées originales qui pourraient aider mon client.

J’eus légèrement chaud lorsqu’elle me dit que j’étais un tueur. Même sans avoir changé d’expression faciale, je me dis dans ma tête : « Ahhh merde, je suis grillé, dommage, je vais devoir l’éliminer, elle me plaisait bien… ». Mais, lorsqu’elle clarifia son idée, je fusse légèrement soulagé, toujours sans jamais changer d’expression. Elle m’eut dit que les hommes que je défends devaient m’être reconnaissants.

Je vais vous dire, beaucoup me sont reconnaissants sur le coup, mais jamais n’apprécient vraiment ce que je fais pour eux, probablement car ils me paient pour ça. Disons que les honoraires que je charge valent amplement des lettres de remerciements.

Je continuai à manger lentement ma glace, Shylee son Daifuku, sous l’œil bienveillant et protecteur de notre serveur, qui attendais patiemment que nous reposâmes pour une dernière fois nos ustensiles, avant de venir chercher notre dernier et fatidique plat, car lorsque nous paierons,  il sera enfin libre de partir. Certains membres du personnel de la cuisine, moins patient que notre bon serviteur, décidèrent de partir, manteau accroché sur l’épaule, saluant leurs collègues.

Le moment tant attendu finit enfin par se montrer lorsque nous terminions notre dessert, Shylee et moi, le serveur ne prit pas de temps à prendre nos plats et nous apporter l’addition, qu’il posa devant moi, avec un petit sourire furtif, avant de retourner dans la cuisine. Cependant, avant de repartir, il lança.

Vous pouvez payer à l’hôte, près de la sortie.

Et moi de rétorquer.

Merci! Et désolé pour le dérangement!

Je plaisantais évidemment, mais j’aimais bien lancer quelque petite vanne, faisant comprendre aux gens que leur attitude était peut-être un peu déplacée. Enfin, bref. Je laissai quelques billets sur la table, le pourboire du pauvre bougre, puis je me levai, accompagnée de Shylee. Laissant ma facture au comptoir, je réglai la note et nous sortîmes du restaurant. La nuit était encore jeune, il était environ 23 heures 30, mais je devais me lever tôt demain,  et l’idée de boire un verre avec Shylee qui semblait réticente à prendre un nouveau verre de vin, ne serait pas la meilleure des idées.

Il y a longtemps que je n’avais pas eu une aussi agréable soirée, mais toute bonne chose a une fin. Vous voulez que je vous raccompagne chez vous? Marcher seule à une heure pareille, surtout quand on est aussi jolie que vous, ça n’est pas la meilleure des idées. Si vous voulez, on peut prendre ma voiture, elle n’est pas garée bien loin…

Bien sûr que j’aurais aimé continuer la soirée, mais, contrairement à la mademoiselle, je n’étais pas en vacances, loin de là, il serait donc plus sage pour moi de rentrer chez moi et me coucher. D’après les appels et messages incessants que j’avais choisi d’ignorer tout au long du repas,  demain serait une journée très, très occupée.

Hiro n'était pas vraiment de son avis, concernant les causes perdues. Du moins, il perdait de l'argent, et du temps quand il défendait ce genre de personne. Il n'en retirait aucune gloire, son client finissait quand même derrière les barreaux, et ce même si l'avocat plaidait durement l'affaire. Néanmoins, il approuvait tout de même le fait que se défoncer pour son client, ce n'était pas mal, en quelque sorte. Elle avait eu un léger sourire sur le visage. C'était quand même un beau métier, être avocat. Aider son prochain du mieux qu'on le pouvait, et ce même si on en retirait de l'argent.

Vous ne devez pas en avoir souvent, non ? Des causes perdues ?"

Si elle avait bien compris, non, ça ne devait pas se produire souvent. Mais sait-on jamais. Shylee était peut-être un peu trop curieuse. Un jour ou l'autre, ça finirait par lui retomber sur le coin de la figure. Ne dit-on pas que la curiosité est un vilain défaut ? Souvenez-vous de Pippin, dans le Seigneur des Anneaux. Il a eu des problèmes parce qu'il voulait attiser sa curiosité concernant le Palentir. Et hop, le voilà qu'il se retrouve à Minas Tirith plus vite qu'il ne faut pour lui mettre un coup de pied au cul ! Enfin, bon, vous m'avez comprise, revenons au vif du sujet.

Un tueur ... Oui, selon elle, c'était un tueur, mais pas dans le sens que tout le monde l'entendait. Nan, c'était un tueur parce qu'il se défonçait pour ses clients, parce qu'il exerçait son métier avec fougue, avec passion. Tout ce qu'il cherchait, c'était à défendre ses clients, à les sortir d'un mauvais pas et à leur éviter quelques temps la prison. C'était toujours ça. Hiro avait cette petite flamme, dans les yeux, quand il parlait de son boulot. Elle-même ne parlait pas avec autant de passion de son travail. Après tout, Shylee n'était qu'un simple professeur de mathématiques. Rien de bien excitant, encore, mais ça lui plaisait, et c'était le plus important.

La jeune femme porta, une nouvelle fois, la cuillère à ses lèvres. Hmmm ... C'était tellement bon, y'avait pas à dire. Hiro ajouta quelque chose qui chagrinait quelque peu Shylee. Ses clients n'étaient pas reconnaissants du travail de leur avocat. Du moins, il recevait une petite lettre de remerciements et hop, c'était fini. La Terre était peuplée d'ingrats, y'avait pas à dire.

"Je suis désolée pour vous. Je pensais que vos clients auraient plus de gratitude pour ce que vous avez fait pour eux."

M'enfin, c'était comme ça la vie. Tout le monde cherche à avoir quelque chose. Et une fois qu'il l'a, et bien ... Aucun remerciement, ou presque, comme si c'était quelque chose dû, ou un truc dans le genre. Triste vision des choses, y'avait pas à dire. Shylee terminait tranquillement son dessert tandis que d'autres types quittaient le restaurant. Des employés qui n'avaient pas attendu que Shylee et Hiro terminent. Ils devaient être fatigués après une telle journée. Elle comprenait qu'ils se tirent, même si le serveur les surveillait encore.

Enfin, plus pour longtemps. Car quelques minutes plus tard, ils avaient terminé leur repas. Le serveur leur avait sauté dessus, ou presque, pour récupérer les plats et se barrer bien vite dans la cuisine. Tous deux se levèrent et quittèrent donc le restaurant. Ils étaient là, sur le pas de la porte, tandis qu'un type mettait une pancarte comme quoi ils étaient fermés. Hmmm, bientôt minuit. La lune était bien haut dans le ciel, mais il faisait bon. Ni trop froid, ni trop chaud. Hiro la remercia pour cette soirée, du moins, c'était ce qu'il sous entendait du fait que ça faisait un moment qu'il n'avait pas passé une telle soirée. Il lui proposa de la raccompagner soulignant le fait que ... Il était tard, qu'elle était jolie, et qu'elle pourrait avoir des ennuis. Elle eut un léger sourire à son entente.

"Oh ... Et bien ... Il est vrai que se promener à une heure pareille, comme vous le dites, ce n'est pas la meilleure des idées."

Shylee hocha de la tête durant quelques instants.

"D'accord, je vous suis. Du moins, si ça ne vous fait pas faire un énorme détour."

Et puis, peut-être qu'elle l'inviterait à boire un dernier verre, qui sait ? Quoi qu'il en soit, les voilà donc partis en direction du véhicule de Hiro.

Il n’y avait pas à dire, c’était vraiment une belle soirée de juillet : il avait beau être presque minuit, il faisait encore un peu chaud, mais avec cette petite fraîcheur caractéristique de l’été et la brise tiède qui nous soufflait au visage alors que Shylee et moi marchions vers une voiture argent, stationnée sur le côté de la rue. Cherchant pendant quelques secondes mes clefs dans mes poches, j’appuyai sur un bouton, qui fit allumer pendant une seconde les quatre clignotants (deux à l’avant et deux à l’arrière), signe que les portières étaient maintenant déverrouillées. Je pris place sur le siège du conducteur après avoir ouvert la portière, en bon gentleman, à Shylee et la refermer par la suite.

Bon! Alors, où habitez vous?

Lorsqu’elle me donna l’adresse, le GPS intégré à commande vocale de la voiture s’enclencha et l’écran afficha le chemin à parcourir. Merde, j’avais complètement oublié que ce bidule pouvait nous entendre. Je dis alors d’une voix un peu gênée et hésitante

Hum… Vraiment désolé, c’est une nouvelle voiture et je n’ai pas eut le temps de me familiariser avec toutes les fonctions disponibles

En effet, je ne l’avais que depuis trois semaines, et honnêtement, j’étais encore surpris de ce que cette voiture pouvait faire. Quoiqu’au prix que je l’avais payé, j’étais légèrement indigné qu’elle ne se conduise pas toute seule. Fausse indignation bien entendu. Le vendeur m’avait pourtant dit que cette technologie arriverait sous peu, mais qu’une voiture de ce genre avec un autopilote serait le quintuple de ce que j’eus payé. Finalement, je ferais le pilote pour encore un sacré moment. Quoique ça ne me déplaise pas, j’adore la sensation de contrôle quand on est en voiture. Enfin bref.

La voiture émit un léger grondement lorsque nous décollâmes. Je n’allais pas trop vite, car je ne connaissais ni le chemin, ni le quartier où nous étions. Généralement,  mes déplacements se limitent au centre-ville, où ma résidence est située, un condo relativement luxueux que je n’habite seul, même pas un chat pour me tenir compagnie, au fond, il y a assez de personnes qui se foutent de moi sans nécessairement qu’il y en ait un qui m’attende chez moi, et mon cabinet, au Quartier de la Toussaint. Ce sont les deux seuls quartiers que je me rends sur une base régulière; la côte, le quartier résidentiel et tous les autres quartiers, je n’y suis allé aucune ou très peu de fois, généralement pour mon boulot.

ARRIVÉ À DESTINATION. VOULEZ-VOUS M’UTILISER À NOUVEAU?

Je cherchais le « mute » sur ce satané GPS quand je me rappelai de ce que le vendeur m’avais dit 

Non... Hum... GPS Muet!

Soudain, l’image d’un micro,  en 2 dimensions, superposé d’un gros cercle rouge équipé d’une barre rouge le traversant diagonalement apparut sur l’écran.

Il faut vraiment que je lise le manuel d’instruction! Vous voilà arrivé chez vous.

Je souris à la jeune femme alors qu’elle ouvrait la porte. Je fis de même afin de la reconduire au pas de sa porte. Tout gentleman qui se respecte ne laisse pas une femme faire le chemin de la voiture à la porte d’entrée toute seule.

J’ai passé une agréable soirée avec vous, Shylee. Vous m’avez permis, pour une fois, d’oublier mon boulot pendant quelques heures et me permettre d’enfin évacuer la pression que j’ai sur les épaules que j’ai accumulées depuis des mois… Dites, je peux avoir votre numéro, histoire de vous réinviter à nouveau, une autre journée?

Je sais, j’aurais pu lui proposer de me laisser entrer et finir la soirée chez elle, mais je ne suis pas quelqu’un qui s’invite chez les gens. Enfin, dépendamment dans qu’elle circonstances, j’attends rarement, pour ne pas dire jamais, l’autorisation de mes cibles pour entrer chez eux et les assassiner. Si quelqu’un observe la vie que je mène, il doit se dire que je suis un cas de multiple personnalité. Non, je suis simplement un comédien, j’adore jouer des rôles qui ne sont pas les miens, et, à force de jouer des rôles, on finit par ne plus savoir qui l’on est réellement, ce qui n’est pas plus mal. C’est comme si j’étais un caméléon qui change sa personnalité, dépendamment de celle qui conviendrait le mieux dans une situation donnée. Aujourd’hui j’ai fait le gentleman, mais demain peut-être serais-je la crapule qui va priver l’assistance de son père à un bambin qui voulait simplement de l’aide pour gonfler son pneu de vélo… Le pire dans tout ça? Ça ne me dérange même pas, aucune conscience ou remord, quel qu’ils soient.

Les voilà donc s'éloignant du petit restaurant charmant qui laissait un peu désirer au niveau du service pour rejoindre le véhicule de Hiro. Oui, le service n'était pas été des meilleurs mais bon, fallait dire aussi que c'était un peu de leur faute. Ils étaient venus tardivement, alors que le restaurant était probablement sur le point de fermer. Mais bon, faut aussi que les restaurants se mettent à la place des jeunes. Après tout, c'est l'été, les vacances pour certains. Et certains aiment bien faire la fête jusqu'à point d'heure. Donc, que les restaurants ferment plus tard en haute saison, comme on pourrait l'appeler, et bien, ça ne serait pas trop mal non plus. Hiro avait fouiné dans ses poches pour en sortir la clé et déverrouiller son véhicule. Sans plus attendre, voilà qu'ils prenaient place. Shylee eut comme premier réflexe d'attacher sa ceinture. Séucirté avant tout, après tout, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Elle ne s'en rappelait pas du fait qu'elle avait croisé un petit ange qui lui avait effacé quelques instants de sa mémoire mais Shylee aurait, sans aucun doute, agi autrement si ... Si elle se souvenait. Enfin, passons.

"Oui, j'habite au croisement des rues Isedera et Nishi."

Ce fut à ce moment qu'un truc bizarre se mit à parler. Shylee eut l'air quelque peu étonné. Quelque chose venait de s'afficher, faisant ainsi un peu de lumière dans la voiture. Hiro s'excusa du fait que c'était une nouvelle voiture et que jusqu'à présent, il n'avait pas vraiment eu encore le temps de potasser le livret qui était vendu avec. Shylee eut un léger sourire.

"Ce n'est pas grave. Il est vrai qu'avec votre travail très prenant, vous n'avez probablement pas de temps pour vous familiariser avec votre véhicule."

Shylee avait eu une voiture, y'avait de cela au moins huit mois, plus ou moins. Néanmoins, c'était un vrai tas de boue et était bien moins performante que le véhicule de Hiro. Le pire, c'était qu'elle avait fonctionné le jour-même, quand elle était revenue du garage. Et le soir, quand elle avait voulu retourner au lycée pour cette maudite réunion, et bien ... La garce n'était pas démarrée ! Tout ça pour dire que la prochaine fois, elle acheterait neuf et pas d'occasion, et elle ne se ferait pas avoir une deuxième fois. Au pire, elle demanderait à Papa de venir avec elle. On n'arquerait pas un homme, non ?

En tout cas, ce petit bijou semblait bien confortable. On pouvait bien se caler dans le fauteuil. Hmmm ... Peut-être que ça serait une voiture dans ce style la prochaine qu'elle aurait, du moins, si elle ne devait pas débourser des cents et des milles pour en avoir une de ce genre. Bah, de toute manière, on peut toujours essayer de négocier, parfois ça marche, parfois on perd. Comme le dit le vieux proverbe, qui ne tente rien n'a rien, non ?

Hiro et Shylee discutèrent encore de choses et d'autres, de futilité, plus simplement, de son véhicule, de ce qu'il pouvait faire avec ou ne pas faire. Et puis, finalement, au bout d'un moment, le GPS se remit à parler. Ils étaient arrivés. Shylee regarda par la vitre. Ah oui, effectivement, ils venaient d'arriver. Elle était juste devant son appartement. Hiro se bagarra quelque peu avec son GPS pour lui demande de se taire. Quoi qu'il en soit, ils descendirent tous les deux du véhicule, Hiro la raccompagnant jusqu'au pas de la porte. Shylee fouina dans sa poche et en sortit ses clés tandis que Hiro semblait une nouvelle fois content de cette soirée. Il lui demandait même son numéro, histoire qu'ils puissent se revoir par la suite.

"Et bien ... Pour tout vous dire, généralement, je ne donne pas mon numéro à n'importe qui. Mais vous êtes quelqu'un de bien et j'ai moi aussi passé une excellente soirée."

Elle marqua une pause. Elle était prête à lui donner son numéro. Seulement ... Seulement il avait payé le restaurant, avait usé un peu d'essence pour venir jusque là et la raccompagner. Alors, elle pouvait peut-être lui payer un dernier verre.

"Ca vous dit de monter boire un verre avant de devoir retourner à votre paperasse ?"

Peut-être qu'il accepterait, peut-être pas. Quoi qu'il en soit, Shylee avait inseré la clé dans la serrure de la porte d'entrée, histoire de la déverrouiller. Il ne lui restait plus qu'à savoir s'il souhaitait l'accompagner pour boire ce dernier verre et clôturer cette soirée, ou pas.

Elle avait accepté de me donner son numéro, quand, soudainement, elle hésita. Cette hésitation ne fût cependant pas un refus, mais bien pour une invitation. Elle voulait que je monte avec elle pour prendre un dernier verre.  Ma tête me tambourinait l’esprit : «  Fait pas ça, Hiro. Tu as un témoin à t’occuper demain, avant qu’il ne parte pour le commissariat. Tu dois lever… »

J’accepte avec joie

Rare furent les soirées où j’ai pu rester loin de mon travail et ne pas m’emmerder. Je voulais continuer cette soirée aussi longtemps que possible. Je sais bien, tout ça n’est pas rationnel, et si je veux ne pas laisser de traces demain, je me dois d’être reposé et de penser à tout, mais je suis tellement plus heureux lorsque je n’ai pas le cerveau qui tourne à cent milles à l’heure pour trouver comment je pourrais prouver  la non culpabilité d’un homme, ou encore comment abattre ou soudoyer un témoin, sans que tout ça ne paraisse. Mon boulot va finir par me tuer un de ces jours. Je verrouillai les portes de ma voiture puis suivit Shylee jusqu’à une porte en bois, situé au haut d’un escalier fait de bois, légèrement ondulé, signe qu’il y avait déjà eut infiltration d’eau.

Nous arrivâmes alors dans son appartement. C’était simple, mais très bien décoré, parfait pour une personne vivant seule. De toute façon, qui voudrait d’une maison alors qu’il est seul? Trop d’espace vide pour une seule personne pourrait simplement la faire chavirer dans la folie. Enfin bref. C’était un endroit tout à fait chaleureux et charmant. Elle me proposa d’aller l’attendre sur le canapé alors qu’elle se dirigerait vers la cuisine, tout en me demandant qu’est-ce que je voudrais boire.

Je prendrai ce que vous prendrez… C’est très joli comme appartement..

 J’habitais seul dans mon appartement, mais je n’avais pas voulu relever le fait qu’elle semblait y être seule elle aussi. Surpris vous dites? Que je sois seul? Ahh non, que j’habite dans un appartement.  Comme j’ai dit plus tôt, trop d’espace vide peut faire chavirer une âme… Quoiqu’il faudrait que je vérifie s’il m’en reste bien une. Un homme m’a déjà dit que lorsqu’on tue un homme, une partie de notre âme nous quitte, et qu’il voulait quitter le crime organisé pour qu’il sauve ce qui restait de son âme… Je ne suis même pas certain qu’il m’en reste encore. Tout ça pour dire : Les châteaux, ce n’est pas vraiment mon fort, d’autant plus que les gens comprendraient que je ne suis pas net à cent pour cent. De toute façon, dans notre monde, qui l’est?

Je m’assis alors dans le divan deux places qui était ma foi très confortable, puis je fis le tour de la pièce des yeux.

Vous pouvez m’indiquer où se trouve votre salle de bains?

Elle me donna alors les indications de la pièce convoitée et je la remerciai en m’y rendant. Ce que j’allais y faire? Ce que n’importe quel homme a envie de faire après avoir passé environ six heures loin d’une toilette. Une fois terminé, je me lavai les mains consciensieusement puis reprit le chemin prit quelques minutes plus tôt, cependant à l’inverse cette fois-ci , qui menait au salon où m’attendais Shylee. Je m’assis, tout souriant, et prit le verre qu’elle me tendait.

Merci… Vous semblez habiter seule dans cet appartement, je me trompe? Ou avez vous un colocataire qui n’est seulement pas à la maison?

Désolée si mes réponses se font attendre. J'ai une méchante tendinite au poignet, donc ... Bin, pas facile de RP quoi ^^

Shylee avait semblé voir qu'il avait une pointe d'hésitation. Probablement qu'il se demandait si c'était une bonne idée, s'il devait vraiment monter pour boire un dernier verre. Après tout, Shylee comprendrait que Hiro refuse du fait qu'il devait travailler le jour suivant. Il ne devait donc pas se coucher trop tard. Mais bon, contre toute attente, il avait accepté.

"Bien alors."

Les voici donc arpentant les couloirs, après que Hiro ait refermé à clé sa voiture, afin de rejoindre l'appartement de la jeune femme. Ils n'avaient pas pris l'ascenseur. Oh, sûrement que Hiro aurait souhaité l'emprunter mais à dire vrai, les ascenseurs et Shylee, ce n'était pas le top du top. Nan, disons ... Qu'ils n'étaient pas vraiment amis et qu'elle crisait un peu à chaque fois qu'elle était obligée d'en prendre un. Même quand elle avait des courses ! Elle préférait de loin se taper les escaliers avec ses sacs plutôt que de prendre la boîte de conserve. Manquerait plus qu'il reste bloqué ... Et là, ça serait la panique. Enfin, passons.

Shylee avait poussé la porte et avait invité Hiro à rentrer dans son appartement. Elle avait déposé les clés sur le petit meuble, près de l'entrée, comme elle le faisait toujours, ainsi que son sac. Sa veste termina sa course sur un dossier de chaise dans le salon. Elle proposa à Hiro de se mettre à l'aise durant quelques instants, le temps ... le temps de trouver quoi boire. Hiro ne l'aidait pas vraiment à choisir puisqu'il prendrait ... ce qu'elle prendrait. Voilà ce qu'il avait dit avant de la complimenter sur son appartement. Shylee était donc dans la cuisine et avait ouvert le frigo. Hummm ... Jus d'orange, ça, elle avait. Enfin, différents jus d'ailleurs, pas que de l'orange. Mais peut-être qu'il voudrait boire autre chose ... Nan ... De l'alcool, c'était peut-être pas une bonne idée, surtout qu'il avait déjà bu du vin avant. Il aurait du mal à reprendre la route après. Bah ... Elle amènerait les deux, ça serait plus simple. Hiro lui posa une question concernant sa salle de bain.

"Au fond, dernière porte à droite."

Suite à cela, Shylee avait donc sorti une bouteille de jus d'orange, et la bouteille de saké qu'elle avait, ainsi que deux verres. Elle avait déposé le tout sur un plateau afin de l'amener jusqu'au canapé. Entre temps, Hiro était revenu à sa place. Oui, pourquoi un plateau ? Et pourquoi ne pas avoir versé directement le liquide dans les verres ? Tout simplement parce que Shylee était parfois un peu maladroite ... Et qu'en voulant donner le verre à Hiro, elle avait une chance sur deux de le renverser sur l'avocat. Donc ... Elle préférat l'éviter. Elle posa le plateau sur la table et servit un premier verre de jus d'orange à Hiro, avant de le lui tendre. Après, s'il voulait encore boire, il pourrait choisir entre du jus d'orange ou bien du saké.

"Et bien, non, vous ne vous trompez pas. Je vis toute seule. Au bout d'un moment où il faut bien prendre son indépendance, non ?"

Shylee porta son verre de jus de fruit à la bouche, histoire d'en boire un peu.

"Il est vrai qu'avoir un colocataire, ça pourrait être amusant. Ca m'éviterait de parler toute seule de temps en temps. Mais au moins, je ne me dispute pas, ou qu'avec moi-même."

Dans un certain sens, comme ça, elle avait toujours raison.

"Et vous alors ?"

Shylee était revenue avec une bouteille de sake et une autre bouteille de jus d’orange. Elle me tendit un verre de jus, que je pris en la remerciant. Excellente idée de ne pas boire d’alcool, je me devais de rester totalement en contrôle de ce que je pourrais faire ce soir, il ne faut surtout pas que je perde la carte. D’ailleurs, j’avais déjà bu trois verres de vin au restaurant, il était une bonne idée de ralentir un peu.

Elle me confirma alors ce que je croyais, qu’elle vivait seule. Elle souleva cependant un point intéressant, qu’il fallait bien, un jour, prendre de l’indépendance. Je me trompe peut-être, mais avoir un colocataire n’est pas une preuve de dépendance, car il, ou elle, ne fera probablement pas le repas pour nous, ni le lavage. Enfin, je n’ai jamais eu de colocataire non plus, je ne sais donc pas trop à quoi ça ressemble d’habiter avec quelqu’un d’autre. Puis, elle remarqua que comme ça, elle ne se disputait pas, excepté avec elle-même.

Eh bien, si vous vous disputez avec vous-même, y’a de bons psychologues pour ça!

J’eus un léger rire puis je pris une gorgée de mon verre. Elle avait cependant raison, il était assez amusant d’habiter seul, comme ça, on peut faire ce qu’on veut, de la douche avec la porte ouverte, à la rénovation d’une pièce qu’on veut agrandir, on n’a donc pas de comptes à rendre à personne, excepté au proprio. Enfin, jusqu’à ce qu’on ait sa propre maison.

De toute façon, on vit comme on est bien, non? Des gens préfèrent être avec des gens car ils ne supportent pas la solitude, d’autres aiment mieux avoir leurs choses dans le confort de leur appartement, et à personne d’autre.

Puis elle me demanda si j’habitais seul… Bien sûr que oui. Même pas un chat.

Oui… J’aime bien la compagnie, mais je me dois d’être seul dans mon appartement. Quelques fois, par contre, je me dois de le partager avec un de mes deux frères ou mon père, lorsque l’un d’eux passe à Seikusu pour quelques jours. Mais à part ça, j’ai même pas un poisson rouge, étant donné que je pars très longtemps, y’a des fois où je reste trois jours consécutifs au bureau, quand j’ai beaucoup de travail.

Je pris une nouvelle fois une gorgée. C’était la première fois que je parlais de ma famille hors de Terra, il serait trop dangereux d’avouer que j’ai de la famille, qui sait si y’aurait pas des assassins Terranides qui apprennent que je suis un Atayoshi, de la famille Atayoshi sur Terra? Non, trop dangereux.

Mais elle, je pouvais lui faire confiance sur ce point, elle ne semblait pas connaître Terra, et elle n’avait pas le profil d’un assassin, ni d’une personne du crime organisé. Enfin, bref.

Et vous? Vous avez de la famille dans le coin?

Shylee regarda avec un air étrange Hiro, qui venait de lui dire que si elle se disputait seule, elle pouvait toujours aller consulter un psy. Enfin, il ne l'avait pas vraiment dit comme ça mais bon, c'était ce que ça sous-entendait, dans un certain sens. Elle eut un léger sourire sur le visage.

"Non, pas besoin d'un psy. A quoi ça pourrait me servir de toute manière ?"

Shylee n'était pas vraiment du genre à s'asseoir sur un sofa et à parler de sa vie. Nan, merci mais non merci. Elle s'en sortait très bien comme ça pour le moment. Hiro avait dit cela sur le ton de la plaisanterie mais bon. De toute manière, se disputer avec soi-même, c'est pas mal. Car de cette manière, on a tout le temps raison, ou presque. Et on n'a pas besoin d'argumenter avec autrui pour faire comprendre son point de vue.

"Et puis, les pauvres psy ont déjà bien trop de travail."

Quoi qu'il en soit, Shylee aimait bien vivre, toute seule, sans personne sur le dos. Peut-être que ça serait pas mal de prendre un animal de compagnie ... Genre un chien ... Ou un chat, c'était déjà moins contraignant qu'un canidé du fait que le chien, fallait l'emmener se promener et tout ça. Un chat, déjà, c'était mieux, parce que ça pouvait vivre tout seul et qu'on avait pas besoin de l'emmener ici ou là. Ou alors, un poisson rouge ? Bah quoi ? Un poisson, c'était pas mal aussi. On les nourrit une fois tous les deux trois jours, pour certains, on nettoie l'aquarium une fois de temps en temps. Genre, une fois par semaine, voire une fois toutes les deux semaines. Ouais, c'était pas mal, tout comme les oiseaux d'ailleurs ...

Hiro répondit à sa question, lui disant qu'il vivait seul. Bon, il était vrai qu'il aimait bien la compagnie, mais avec son travail, et bien ... Sans aucun doute que ça serait compliqué, la colocation. Bin oui, il pouvait, probablement, rentrer à des heures dingues. Et comme il l'avait dit, il passait le plus clair de son temps à son bureau. Voilà pourquoi aussi il n'avait pas d'animaux. Parce que les pauvres finiraient par mourir de fait, du fait qu'il ne pourrait pas s'en occuper comme il le souhaiterait. Hiro lui parla brièvement de ses frères, et de son père, qui venaient, de temps en temps, lui rendre visite.

"Non." avait-elle dit en hochant de la tête.

Elle porta son verre à ses lèvres avant de reprendre.

"Mes parents sont près de la côte, à Toba. J'vais les voir, de temps en temps, en vacances, histoire de prendre le soleil. Surtout que la maison n'est pas loin de la plage."

D'ailleurs, fallait qu'elle se trouve un nouveau créneau pour aller les voir dans les semaines prochaines. Un petit mois, à la plage, à bronzer tous les jours, ou presque, ça ne serait pas mal, non ?

"Quelques cousins viennent me voir, de temps en temps, mais c'est plutôt rare. Après tout, ils ont leur vie, et j'ai la mienne."

Et puis, c'était pas comme si Shylee était seule. Nan, elle passait beaucoup de son temps au lycée, donc elle cotoyait souvent les gens. Alors, quand elle rentrait chez elle, un peu de calme et de tranquillité, ça ne pouvait pas faire de mal. La jeune femme en vint à reposer son verre sur la table. Elle avait envie de lui poser d'autres questions. Néanmoins, fallait tout de même garder une part de mystère ... pour leur prochaine rencontre ? Même si c'était une rencontre fortuite, ou bien prévue. Oui, c'est pas amusant de tout savoir sur l'autre dès le départ. Elle constata que le verre de Hiro était pratiquement fini.

"Vous en voulez encore ?"

Elle parlait du jus de fruit. Sans aucun doute qu'il ne prendrait pas de saké. Pourquoi ? Il était tard, fallait qu'il conduise afin de rentrer chez lui. Donc, mieux valait-il éviter un accident.

Je  souriais poliment tout en écoutant la jeune Shylee qui me parlait de la relation qu’elle avait avec sa famille. Apparemment, personne, sauf les cousins qui venaient une fois de temps en temps, ne venait la voir, enfin à ce que je comprenais. Un peu comme moi, car mes frères ne venaient que lorsqu’ils avaient commis une faute avec l’entreprise familiale, et mon père, lorsqu’il avait besoin de mes relations pour faire passer une cargaison de Terra à la Terre, ou l’inverse… Il va de soi qu’évidemment  les hommes que je mettais en relation avec mon père ignoraient tout de ses vrais intentions et du plan de Terra.

Puis elle m’offrit de remplir mon verre une nouvelle fois.  J’aurais bien aimé, mais il fallait se montrer raisonnable, je me devais de partir, il se faisait tard et comme je me devais de m’occuper d’un cas délicat demain à la première heure…

Sincèrement, j’aurais volontiers accepté votre offre de reprendre un verre de ce délicieux jus, mais je me dois de partir désormais, il faut se montrer raisonnable, vous comprenez… Mais laissez-moi vous aider à ranger le tout… et j’insiste. Ne vous faites pas prier pour accepter!

Je lui souris de toutes mes dents avant de me lever en prenant mon verre et la bouteille de saké, laissant ainsi son verre à Shylee, ainsi que la bouteille de jus d’orange, avant de me rendre à la cuisine où je laissai la bouteille sur le comptoir. Hé, je n’étais quand même pas pour me mettre à farfouiller dans les placards pour voir où ça allait, non?

Bref, je laissai la bouteille sur le comptoir et le verre dans l’évier en lui souriant.

Pouvez-vous me donner un linge sec, pour que je puisse laver et essuyer les verres?

Elle me tendit alors un linge, mais lava elle-même les verres, se demandant pourquoi je voulais autant laver les verres. Je suis quelqu’un d’excessivement propre, et laisser deux verres comme ça dans l’évier n’était pas du tout mon genre. Elle commença alors à laver les verres, pendant que j’étais derrière elle, la regardant de la tête au pied. Une idée me traversa alors la tête…

Je m’approchai alors d’elle puis glissai mes mains sur ses bras, plaquant mon torse contre son dos, puis lui murmurant à l’oreille.

Dans le fond, je peux bien rester encore quelques heures, ou toute la nuit si vous le désirez… J’ai vraiment envie de continuer cette soirée avec vous…

Poliment, avec quelques regrets quand même, Hiro refusa le jus d'orange, lui signifiant qu'il devait partir. Il était vrai qu'il était tard. Il avait encore de la route à faire. Et puis, il devait se lever tôt. Alors, plus il partait tard, plus il écourtait sa nuit, et moins il aurait le temps de dormir. Sans oublier aussi que ... bin, il serait fatigué au petit matin et travaillerait mal. Elle lui adressa un petit sourire, signe qu'elle comprenait.

"Ne vous en faites pas, je comprends tout à fait."

Et là, chose plutôt incroyable, ou pas, peut-être parce qu'il avait reçu une bonne éducation, Hiro lui proposa de débarrasser le tout. Elle aurait pu refuser, mais apparemment, ça lui faisait plaisir. Et d'ailleurs, avant même qu'elle n'ait eu le temps de répondre, Hiro s'était déjà levé en empoignant son verre, et une buteille. Ainsi soit-il ... Shylee se leva à son tour, avec les mêmes choses que lui en main, ou presque, et se dirigea à la cuisine, avec Hiro. Ce dernier avait déposé la bouteille sur le comptoir et mit le verre dans l'évier. Shylee récupéra les deux bouteilles et les rangea dans le frigo. Et là, Hiro lui posa une nouvelle question. Il voulait laver et essuyer les verres.

"Non, non, laissez faire. Vous m'avez déjà invité au restaurant."

La voilà donc derrière l'évier à nettoyer les deux verres. Elle n'aurait pu le faire qu'au petit matin, mais bon, comme ça, dans un certain sens, c'était fait et elle n'aurait pas à revenir là-dessus le jour suivant. Ainsi, l'eau s'écoulait quelque peu dans l'évier tandis qu'elle passait un peu de produit nettoyant sur les verres. Et là, contre toute attente, Hiro s'était rapproché d'elle. Son dos était collé, ou presque, au torse de l'avocat. Ses mains s'étaient approchées de ses bras, comme pour les caresser, ou quelque chose dans le genre. Sa voix parvint à ses oreilles. Vraisemblablement, il changeait d'avis et ne serait pas contre l'idée de rester encore un moment. Simple suggestion ? Avait-il vraiment envie de rester ? Ou souhaitait-il profiter de la situation à l'aide de ses pouvoirs ? Shylee n'était pas au courant de cet état de fait. C'était pour cela qu'elle n'était pas vraiment méfiante vis à vis de cette demande. Tandis que les mains de Hiro continuaient quelque peu de glisser sur ses bras, Shylee reposa les verres dans l'évier.

"Et bien ... Si vous voulez rester, je ne vois pas pourquoi je refuserai ..."

Shylee s'était quelque peu tournée, lui faisant face. Il était grand, y'avait pas à dire et de ce fait, elle dût quelque peu lever le nez en sa direction. La suite du programme ? Elle ne savait pas trop.

 
Utiliser mes pouvoirs?  Non, je ne les avais pas utilisés pour cette fois. Je les utilise simplement lorsque j’en ai besoin, lorsque je suis absolument sûr que je ne réussirai pas ce que j’ai entrepris sans ceux-ci. Étais-je sûr que Shylee allait me laisser faire? Non, mais le fait que le rejet est quelque chose de tout à fait naturel chez l’humain m’a permis d’accepter cette forme de rejet. En plus, ça ne me fait pas perdre ni d’argent ni me mettre dans un pétrin quelconque, en différence à un rejet de corruption, là ou généralement la personne concernée se met à vouloir me mettre en prison.

Bref, Shylee était coincée entre moi et le comptoir de la cuisine, tournée vers moi. J’approchai alors mon visage du sien, collant mon corps à celui de la jeune institutrice... Ce que j’adore avoir un corps féminin collé au mien.

Alors, si ma présence ne vous dérange pas, je crois que je vais vous remercier pour la belle soirée que vous m’avez offert…

Mes bras passèrent alors autour de sa taille puis je la soulevai pour l’asseoir sur le comptoir, juste à la droite de l’évier, puis me mit à l’embrasser avec passion. Une très belle journée que je m’étais accordé, et j’avais bien l’intention de la continuer jusqu’à ce que je sois entièrement satisfait, et ma partenaire aussi, il va sans dire. Je souris en coin en sentant les jambes de Shylee se resserrer contre ma taille.

Alors, si j’ai bien compris, on va continuer la belle soirée…

[hrp] désolé, Court! [/hrp]

Hiro était proche d'elle ... Très proche même ... Si bien qu'ils se retrouvèrent collés l'un à l'autre. Enfin, façon de parler. Le terme collé n'était pas très exact du fait qu'ils n'avaient pas de colle sur leurs fringues. Mais bon, vous m'aurez comprise, sans aucun doute. Toujours aussi proche d'elle, il en vint à lui murmurer quelques mots, du genre qu'il allait la remercier pour cette charmante soirée. Ah bon ? Shylee leva un sourcil interrogateur, se demandant ce qu'il voulait dire par là. Elle n'avait rien fait d'extraordinaire. Elle avait failli lui rentrer dedans à la patinoire ... Enfin, non, techniquement parlant, ils s'étaient retrouvés tous les deux le cul au sol du fait qu'ils s'étaient percutés. Elle avait juste accepté de patiner avec lui par la suite et accepté cette invitation à dîner. Pas de quoi fouetter un chat, en quelque sorte. Mais peut-être que cela avait permis à Hiro de s'évader, d'oublier un peu son travail, d'avoir l'esprit libéré durant quelques heures.

"Me remercier ? Mais, je n'ai pas ..."

Avant même d'avoir eu le temps de terminer sa phrase, la voilà soulevée, comme si de rien n'était. A dire vrai, Hiro n'avait pas eu de mal à la porter. Après tout, elle n'était pas bien lourde. Shylee se retrouva donc les fesses sur le comptoir tandis que Hiro l'embrassait tendrement, fougueusement. Hmmm ... Ce genre de remerciements ... C'était un remerciement étrange, mais agréable, très agréable d'ailleurs. Histoire d'être un peu plus installée confortablement, la jeune instit avait passé ses jambes autour d'Hiro, histoire de se rapprocher aussi un peu plus de lui, par la même occasion, tandis que dans un sourire, il lui disait que la soirée allait continuer.

"Apparemment ... Mais j'espère que ça ne ... t'empêchera pas d'être en forme demain."

Oui, elle l'avait tutoyé. Mais peut-être qu'il était temps de laisser de côté le vouvoiement, surtout après ce premier baiser passionné ... Baiser qui ne tarda pas à être rejoint par un second. En effet, la jeune femme avait rapproché son visage de celui de Hiro pour l'embrasser une nouvelle fois. C'était peut-être pas une bonne idée que d'aller plus loin, surtout qu'ils avaient bu un peu d'alcool, lui plus qu'elle, et que ça jouait peut-être sur l'un ou l'autre. Mais bon, il faut parfois vivre sans regret, nan ? Et oser prendre des risques ? Sinon, la vie ne serait pas drôle, pas amusante. Là voilà donc l'embrassant avec fougue, laissant ses mains se balader sur son torse. Devait-elle aller plus loin ? Shylee ne savait pas trop. Enfin, ce qu'elle savait, c'était que, selon les termes de Hiro, la soirée allait continuer. Mais où ? Sur le canapé ? Sur le comptoir ? La table de la cuisine ? Ou dans sa chambre ? Hmmm ... Qui sait ?

Vraisemblablement, elle semblait plutôt réceptive à mon baiser. Baiser qu’elle mit fin pour me faire part de ses inquiétudes à propos de mon aptitude à rester en forme face au manque de sommeil. J’allais y répondre de ne pas s’en faire, mais elle me coupa, avant que je ne pus dire un mot, avec un autre baiser, plus langoureux cette fois. Visiblement, même sans utiliser mes pouvoirs, la jeune femme semblait avoir été sous mon charme. Enfin, manière de parler.

Puis, je me séparai des lèvres de la jeune femme pour répondre à ses inquiétudes

Ne t’inquiète pas, tout va bien aller… Même si je suis un peu fatigué, ce n’est pas ça qui va m’empêcher de me rendre au travail demain…

Elle avait arrêté de me vouvoyer, qui est une excellente idée selon moi, et j’ai décidé de la suivre sur cette voie. De toute façon, pour ce qui s’annonçait dans la soirée, le plus tôt on allait mettre au rancart les politesses et convenances qui mettaient des barrières à nos ébats, qui risquaient de refroidir nos ardeurs… Non, le plus tôt nous nous débarrassons de ça, le mieux ce sera.

En parlant d’ardeur et de barrières, en voyant la couleur rosâtre sur les joues de la jeune institutrice, je me suis dit qu’elle devait avoir chaud, je me décidai donc à retirer une barrière : Le chandail de shylee, avec l’aide de ma partenaire. Une fois le haut du corps pratiquement dénudée, je souris en coin en regardant la peau de l’épaule de la jeune dame avant y déposer une série de baiser qui monta jusqu’à la moitié du cou, où mes lèvres vinrent retrouver leur pairs, entrouvrant juste assez la bouche, pour que ma fine langue aille rencontrer sa partenaire. Puis, pour une seconde fois, je la soulevai dans mes bras, puis l’allongeai entièrement sur le comptoir. Pourquoi s’embêter d’aller dans la chambre? Ça briserait l’ambiance du moment présent, et les ardeurs des deux partenaires.

Mes doigts s’affairaient à déboutonner son pantalon alors que je faisais de petits baisers tout le long de son corps en descendant vers  le bas de son corps. Arrivant à détacher le pantalon  de Shylee,  je le fis glisser au sol de mes deux mains. La laissant simplement en sous-vêtements, des baisers à l’intérieur de ses cuisses consistait mon activité principale,  mais ma main droite caressait aussi l’intimité de la jeune femme, au travers de ses sous-vêtements. Je pus entendre de timides ronronnements, qui m’excitaient de plus en plus…

Ne pas s'inquiéter...

C'était ce que Hiro lui avait répondu. Si ça se trouvait, à cause de son boulot dingue, Hiro passait peut-être souvent par la case nuit blanche. Une de plus, ou de moins, ce n'était pas cela qui allait changer les choses, non ? Et puis, quand bien même il serait fatigué, il pourrait toujours éventuellement piquer un somme dans le lit de Shylee ... Sauf s'il préférait repasser par la case chez lui afin de se changer et d'être frais pour son boulot. Car oui, elle lui prêterait volontiers son lit, et dormirait sur le canapé ... Sauf si les choses allaient plus loin. Vraiment plus lui. D'ailleurs, c'était effectivement en train de se passer. Ils n'allaient, vraisemblablement, pas s'arrêter en si bon chemin. Oh que non !

Quoi qu'il en soit, exit le vouvoiement. De toute manière, ce n'était plus vraiment indiqué, surtout après ces deux premiers baisers. Et sans aucun doute que ces baisers allaient déboucher sur autre chose ... Quelque chose de plus intime, en quelque sorte. Histoire d'accentuer les choses, voilà que Hiro ôtait son haut, histoire qu'elle ait moins chaud. Car oui, dans un certain sens, il était vrai que l'ambiance s'était particulièrement réchauffée depuis quelques instants ... A moins que c'était le peu de vin qu'elle avait bu qui lui avait monté jusqu'à la tête ... Non, Shylee en doutait. Après tout, elle n'avait pas tellement bu. Du moins, pas tant que ça. Deux petits verres, c'était pas ce qui allait la faire partir sur une autre planète, non ? Hiro entreprit alors de déposer quelques baisers ici et là, dans son cou, au niveau de ses épaules, avant de l'embrasser langoureusement, rajoutant, cette fois-ci, sa langue qui venait câliner celle de Shylee.

La jeune prof n'hésita pas d'ailleurs. Du moins, elle n'hésita pas à enrouler quelque peu sa langue autour de la sienne, histoire de savourer ce délicieux moment. Cet échange des plus agréables ne fut pas pour autant stoppé, du moins, pas tout de suite, et ce même si l'avocat avait entrepris de la changer de place, et de position. Shylee n'aurait, d'ailleurs, jamais songé à inaugurer son comptoir de la sorte. Ca ferait bientôt un an qu'elle habitait ici et son comptoir était resté vierge, encore, jusqu'à présent. Mais plus pour longtemps, vraisemblablement, du fait que Hiro se montrait de plus en plus entreprenant. Il lui ôta son pantacourt, tout en déposant de nombreux baiser à nouveau. Hmmm ... L'avocat avait un poil d'avance, ou de retard, façon de voir les choses, sur Shylee. Elle était dénudée, ou pratiquement. Il ne lui restait plus que ses sous-vêtements, qui ne resteraient, probablement, plus longtemps en place. Lui était encore tout habillé. Peut-être qu'elle devrait faire quelque chose pour remédier à tout cela.

Hiro s'était légèrement baissé, histoire de couvrir ses cuisses de nombreux baisers. Mais il ne s'était pas arrêté là. L'une de ses mains flirtait avec son intimité. La jeune femme se pinça les lèvres à plusieurs reprises, tandis qu'elle lâchait, de temps à autre, quelques soupirs, signe que tout ceci lui plaisait extrêmement. Honnêtement, en se levant, ce matin là, elle n'avait pas pensé qu'elle irait faire du patinage ... Et elle n'avait pas non plus pensé qu'elle ramènerait quelqu'un chez elle et qu'elle ferait des galipettes sur son comptoir. Mais faut savoir se divertir, de temps en temps.

Ses doigts continuaient allègrement de flirter avec son intimité, provoquant un certain plaisir chez la demoiselle. Plaisir qui se traduisait avec d'autres soupirs.

"Hmmm ... Hiro ..."

Quoi qu'il en soit, elle n'allait pas rester non plus sans rien faire. Fallait qu'elle songe à lui ôter ses fringues. Après tout, lui aussi avait peut-être chaud avec son polo à manches courtes. Possible aussi qu'il se sente à l'étroit.