Perdu dans le désert... depuis trop longtemps...

Bien, c’était le moment de vérité. Hors de question de rester une minute de plus à l’extérieur, quoi qu’il puisse se trouver à l’intérieur, Faeris devait entrer et trouver un moyen de se réchauffer et dormir sans risquer d’être surprit par le mauvais temps. Cependant, sentant la présence d’un mort vivant, il lui fallait agir avec prudence. Lentement il lâcha la main de Naoya puis, sans bruit, il dégaina son épée. Son fourreau pendait à ses hanches, sa ceinture de cuir ne tenait plus que par un petit bout qui raccordait les deux bouts. Comme ses vêtements d’ailleurs qui étaient en lambeaux. Sans se retourna vers Naoya, plaçant un bras protecteur devant la jeune femme…

 - Restez bien derrière moi. Il y a quelqu’un à l’intérieur de cette grotte, et je ne sais pas encore s’il est agressif ou pas.

Il n’avait pas voulu l’inquiéter aussi n’avait-il pas précisé quel type de créature se trouvait face à eux. Mais puisque d’après l’odeur, la créature semblait s’être enfoncé dans la grotte, il était encore plus difficile de prévoir ses réactions. S’était caché pour ne pas être trouvé, ou préparait-elle une embuscade.

  Il déglutit et plaça un pas devant l’autre, avançant précautionneusement s’enfonçant dans la grotte obscure. S’il voyait parfaitement avec une faible lumière, il serait parfaitement aveugle une fois dans l’obscurité totale. Heureusement, il pouvait se servir de son odorat, mais il ne maîtrisait pas encore parfaitement celui-ci. Il repensa alors a ce que lui avait répondu «  l’infirmière ».

  Qu’est-ce que ça pouvait signifier. Infirmière… Infirme… Elle rendait les gens infirme. Vu ses talents pour les soins, il semblait plus logique qu’elle soit en fait une sorte de doctoresse qui soignait les infirmes. Et ce serait bien plus agréable pour Faeris d’avoir une soigneuse à ses côtés plutôt qu’un nouveau danger dans son dos. Après tout, sous ses allures de gentil garçon, il était un danger potentiel, alors pourquoi pas la jeune fille.

 Il chasse ces idioties de ses pensées et continua son avancée. Petit à petit il disparaitrait de la vue de sa compagne, et petit à petit, il se rapprocherait du Vampire. Et lorsqu’il fut suffisamment proche de la créature, il s’arrêta, serrant fermement son épée.

  - Je sais que vous êtes là, mais je suis ici en paix, une tempête nous guette dehors et nous avons besoin d’un abris. Acceptez de partager cette grotte le temps d’une nuit, et nous partirons aussi vite que nous sommes venus…

Il n’en dit pas plus, il préférait attendre que le vampire ne réponde. Il savait qu’il était à quelques mètres à peine, mais ne distinguait toujours pas son visage. Ce dernier était consciencieusement caché dans les ombres de la grotte. A l’endroit parfait pour que, même la vue de Faeris soit complètement inutile malgré la faible lueur qui filtrait par l’entrée. Finalement la grotte n’était pas si profonde.

Cachée derrière un rocher dans la caverne, Calypso voulait se faire invisible pour les deux individus qui venaient d’arriver devant sa « maison ». Les deux odeurs se faisaient fortes, l’une plus que l’autre…Ce n’est pas normal. Elle arrivait à distinguer un peu les deux voix : une femme et un homme. Lequel était humain ? La sang-froid ne le savait pas…Dans ses pensées, celle-ci souhaitait de tout cœur que les personnes ne pénètrent pas la caverne et s’en aillent, sans voir Calypso…Elle qui s’était installée ici pour ne pas avoir affaire à des humains ou je ne sais quelle autre créature…

Au grand désespoir de la jeune sang-froid, l’homme s’avançait vers le fond de la caverne. Un petit bruit parvenait aux oreilles de Calypso : celui-ci avait dégainé une lame, une épée sûrement…Il s’approchait de plus en plus de la jeune sang-froid…Oulala ! Cela ne sentait pas bon pour elle ! Même s’il ne voyait presque rien dû à l’obscurité qu’il y avait dans la caverne, celui-ci arriva devant Calypso, toujours postée derrière son rocher. Il prit la parole, pas très rassuré apparemment :

Je sais que vous êtes là, mais je suis ici en paix, une tempête nous guette dehors et nous avons besoin d’un abri. Acceptez de partager cette grotte le temps d’une nuit, et nous partirons aussi vite que nous sommes venus…

En paix ? Alors, malgré qu’il est sorti son épée, il ne voulait rien de mal à Calypso ? Dur à croire…Elle se méfiait. Toujours derrière sa cachette, elle regardait en direction de cet homme : vêtements en piteux état en tout cas…Mais n’ayant pas l’air méchant. En tout cas, l’odeur bizarre, plus forte, émané de lui…

Vous dîtes ne pas me vouloir du mal mais vous avez pourtant sorti votre épée ! Si je sors, comment être sûre que vous n’allez pas m’attaquer ?

La jeune sang-froid regardait en direction de la jeune femme qui était restée à l’entrée de la caverne, voyant aussi derrière arriver la pluie…Bon, après tout, Calypso était déjà morte alors…Elle se décida de sortir de sa cachette pour se montrer aux deux inconnus.

Je sors. Rentrez votre épée dans son fourreau. Je ne suis pas là pour me battre. Mmh…Je pense que la demoiselle là-bas ne devrait pas tarder à rentrer à mon humble avis. La pluie arrive à grands pas. Et si vous voulez du feu, je pense qu’il me faut aller chercher des branches dans les environs avant que le ciel ne s’abatte sur nos têtes…

Après tout, la jeune sang-froid n’en avait pas besoin, du feu. Son corps restait glacial quelque soit le temps qu’il y avait dehors, qu’importe les saisons. Elle voulait juste se montrer « gentille » avec les deux inconnus, surtout en voyant l'état dans lequel était le jeune homme…

Naoya était encore à l'entrée de la grotte. Ou plutôt, elle avait fait un pas vers l'avant et était entrée dans celle-ci, sans pour autant prendre la décision de s'aventurer bien plus loin. Après tout, compme elle venait de le penser très fort, qui sait si y'avait pas une bestiole dans les profondeurs de la grotte. Hein ? Qu'est-ce qui lui garantissait cela ? Pas grand chose. Alors, s'ils pouvaient rester près de l'entrée, ou du moins, ne pas chercher à s'aventurer trop loin, ça lui irait. Sauf que, apparemment, ce n'était pas vraiment du goût de Faeris. Sans un mot pour le moment, il avait lâché la main de l'infirmière tandis que l'autre s'occupait de dégainer son épée. Oh oh ... Les ennuis commençaient ? Y avait-il quelque chose, ou quelqu'un dans cette grotte, que Naoya n'avait pas forcément vu ? Bah, en tout cas, y'avait quelque chose qui clochait et elle ne savait pas quoi encore. Gentiment, histoire de la protéger, Faeris lui demanda de rester derrière lui, en somme, qu'elle ne tente rien de stupide ou qu'elle ne s'aventure pas seule plus loin. Selon ses dires, y'avait effectivement quelqu'un. Par le terme employé, Naoya en déduisit que ce n'était pas une créature, ou du moins, pas un animal. Quelqu'un, ça signifiait forcément une personne à l'allure humaine mais ce n'était pas pour autant que ladite personne était effectivement humaine.

"Oh ... Et bien, si ça ne tenait qu'à moi, je préfererais une personne amicale."

Si Naoya savait que c'était un vampire, sûrement qu'elle péterait une durite. Ces petites bêtes là, elle ne les aimait pas forcément. Et d'ailleurs, sa dernière rencontre avec l'un d'entre eux ne remontait pas à si loin mais ça n'avait pas vraiment réussi à arrondir les angles.

"J'vais ... rester dans le coin."

Mouais, sage décision. Pour le moment, elle allait laisser Faeris s'aventurer plus loin dans la grotte. Elle lui tourna le dos quelques instants, le temps de regarder si le temps était changeant, ou pas. Et lorsqu'elle se retourna, Faeris s'était déjà enfoncé dans la grotte.

"Flûte ! Mon sac !"

Oui, Naoya venait de se souvenir que Faeris avait toujours son sac sur son dos. Mince alors ... Son flingue était dans son sac. Et bin ... C'était malin ça ! Que devait-elle faire ? S'enfoncer, à son tour, dans la grotte, pour suivre les traces de Faeris ? Ou bien l'attendre sagement là, et advienne que verra ? Hmmm ... C'était la poisse, y'avait pas à dire. Naoya poussa un soupir. L'idée de la grotte, tout compte fait ... Bien, c'était peut-être pas aussi génial que tout ça, surtout si y'avait quelqu'un d'hostile dans les environs.

Après quelques instants, la jeune femme entendit des voix s'élever dans le fond de la grotte. Seulement, comme elle était un peu trop loin, elle ne savait pas vraiment ce qui était en train de se dire. Ca avait une importance ? Oui ... Il aurait été bien de savoir si l'individu de la grotte était réellement hostile ou bien si, au contraire, c'était quelqu'un de plutôt pacifique. Ouais, ça aurait été bien de savoir. Seulement, s'aventurer dans la grotte sans arme, puisque c'était Faeris qui l'avait, et avec une simple lampe torche qui n'éclairait pas vraiment, c'était pas un peu du suicide ? Elle avait toujours son pouvoir, celui d'effacer les mémoires. Seulement, elle savait que ça marchait bien sur les humains, enfin, ceux dépourvus de pouvoir. Mais sur les autres, bin, jusqu'à présent, Naoya n'avait jamais tenté. Et peut-être que ça marcherait pas d'ailleurs.

Naoya se tourna une nouvelle fois, regardant à l'extérieur de la grotte. Le ciel se faisait de plus en plus menaçant. Un orage n'allait sûrement pas tarder à éclater ... Si c'était le cas, au moins, ils étaient à l'abri. Mais bon. Encore fallait-il espérer que cet abri ne leur servirait pas de tombe.

Ses étaient aussi hérissé qu’un chat face à une douche forcée. Instinctivement tout son être lui disait de se méfier. Et il comprit rapidement pourquoi. Le vampire était une vampire. De toute cette race souvent maléfique, les femelles avaient toujours étés les plus vicieuses. Aussi, même sans ce que lui conseillait sa nature primitive, il se serait méfié. Cependant, la créature, au vue de l’état pitoyable dans lequel ils étaient, aurait pu facilement les attaquer ou tenter d’user de sa domination. Lentement il se tourna vers Naoya espérant qu’elle voit son visage, puis, rangeant son épée il décida de continuer sur sa lancée. Naoya était visiblement restée à l’entrée de la grotte. Bon tant pis. Il se tourna vers la vampire et murmura…

  -  Ecoutez, j‘ai parfaitement conscience de votre nature. Je sais ce que vous êtes. Et il serait ridicule de provoquer des échauffourées inutiles. Je vais trouver de quoi faire du feu, pendant ce temps vous ne ferez rien. J‘ai sentit quelques odeurs, je pense pouvoir trouver un peu de gibier, je tacherais de vous garder un peu de sang.

Pour lui, l’accord était signé, il savait qu’en combat, contre une vampire, il ne serait pas en état, et si elle refusait les négociations, il lui faudrait recourir à sa forme Hybride. La Lune était passé depuis quelques jours seulement, aussi ce n’était pas forcément ce qu’il désirait le plus…
  En quelques instants, il rangea son épée, revint a côté de Naoya lui rendit son sac et  murmura :

  - Cette femme a l’air d’être aussi perdue que nous, mais si le moindre danger devait survenir, hurlez, je ne serais pas loin.

En effet l’avantage d’un désert, c’est que même si le bois y est rare, beaucoup de petites pousses sèches peuvent faire office de braises. Aussi n’aurait-il pas trop besoin de s’éloigner de la caverne. Heureusement qu’il pouvait compter sur son Odorat pour repérer le combustible.  Et s’il tombait sur un petit arbuste, ce ne serait pas de trop.
 Puis, s’adressant aux deux femmes il reprit.

 - Je ne serais pas loin… J’imagine que vous devez avoir faim aussi… Je trouverais de quoi tous nous nourrir.

Cette dernière phrase était clairement adressé à la Vampire. C’était ça, ou risquer une attaque pendant la nuit. Si la vampire avait la faculté de lire dans les pensées, au moins, elle serait rassurée par ses intentions.
  Finalement, il s’engouffra hors de la grotte.

Calypso venait à peine de sortir de sa cachette, se dévoilant devant cet inconnu tout débraillé, que celui-ci s’approcha un peu plus d’elle pour lui murmurer quelques mots…Il savait. Elle était une sang-froid et il l’avait de suite vu…Comment est-ce possible ? Un simple humain ne peut pas savoir…Alors c’était une créature ? Mais de quelle genre ? Toutes ces questions se mélangeaient dans sa tête…Elle devait quand même rester sur ses gardes. L’inconnu avait décidé d’aller chercher de quoi faire du feu et aussi du gibier qu’il pouvait y avoir aux alentours, précisant qu’il garderait du sang également pour la sang-froid. Calypso connaissait bien les environs et savait où trouver le nécessaire pour le feu et la nourriture pour tout le monde. Mais si l’homme était plus rassuré d’y aller, alors soit. Calypso s’approcha de son baluchon, qu’elle avait traîner durant sa « fuite », et en sortit un couteau et une gourde.

Si vous tenez vraiment à y aller de vous-même, prenez ceci. Le petit bois est facile à trouver. Il y a juste à passer sur la gauche de la caverne. Pour les bestioles qui traînent, vous n’aurez peut-être pas besoin de mon couteau pour tuer, mais au moins pour égorger et recueillir le sang dans la gourde. Et s’il y a un souci, je peux très bien y aller moi-même…Mais c’est gentil de votre part de vous proposer. Cependant, vous devez faire vite. L’orage n’est pas loin.

En effet, la sang-froid regardait par derrière l’inconnu, voyant la jeune femme attendre devant l’entrée, mais également les nuages noirs de jais arrivés tout droit vers eux. L’homme se dirigea ensuite vers le jeune femme qui attendait patiemment, lui tendant le sac qu’il avait pris, et lui murmurant des mots que Calypso ne put entendre…Il se mit à sortir de la caverne, laissant les deux jeunes dans la grotte, les rassurant qu’il reviendrait vite et avec tout ce dont ils avaient besoin. Puis il disparut…Calypso se sentit un peu mal à l’aise, seule en présence de cette femme, mais s’approcha d’elle tout de même. Elle verrait au moins son visage qui était tout à l’heure cachée par l’obscurité de la grotte…Un peu intimidée (allez savoir pourquoi), elle se présenta à la jeune femme.

Euh…Je me…Je me nomme Calypso. Calypso Wymfire…Je ne pensais pas trouver d’autres personnes perdues dans cet endroit…

Elle hésitait à dévoiler sa véritable identité…Si ça se trouve, l’homme lui a dit pour sa vraie nature tout compte fait…De toute façon, elle allait sûrement le voir quand il lui ramènerait la gourde remplie de sang…

(HS- Désolée du retard et du petit post :S -HS)

Naoya attendait tranquillement que Faeris revienne. Elle aurait pu aller à sa rencontre, histoire de voir ce qui pouvait autant le retenir. Seulement, si y'avait effectivement quelqu'un dans la grotte et que cette personne était hostile, la pauvre infirmière n'avait pas de quoi se défendre. Elle pouvait toujours choper quelques pierres qui traînaient au sol mais ça ne serait sûrement pas suffisant pour que le "prédateur" ne veuille pas l'attaquer. Alors, que faire ? S'aventurer au délà du danger ? Ou bien attendre tranquillement ? Hmmm ... Bonne question ... Mais une nouvelle pensée négative sortit de son esprit torturé. Après tout, il n'y avait pas de cela si longtemps, elle trouvait un Faeris complètement knock out. Si ça se trouvait, ses forces l'avaient abandonné. Peut-être qu'il s'était écroulé en plein milieu de la grotte ? Qui sait ...

*Non, non ... Allez, je suis sûre que tout va bien aller.*

Pourquoi penser le contraire d'ailleurs ? Bon, il était vrai que Faeris avait dit qu'il y avait effectivement quelqu'un dans la grotte. Mais après tout, il s'était peut-être trompé. Peut-être qu'il n'y avait personne. Naoya poussa un léger soupir. Elle se tourna une nouvelle fois vers l'extérieur de la grotte et regarda dehors. Le temps se faisait de plus en plus menaçant. L'infirmière en vint à se demander s'il allait effectivement pleuvoir ou pas. Tant qu'ils avaient un abri, c'était le plus important. Au moins, ils ne se mouilleraient pas.

Finalement, au bout d'un moment, Naoya se retourna. Elle avait entendu des bruits de pas qui revenaient en sa direction. Faeris était revenu. Il allait bien. Comme quoi son esprit lui jouait souvent de mauvais tours. Il lui tendit alors son sac, qu'elle récupéra. Apparemment, y'avait effectivement quelqu'un qui semblait s'être perdue. Une femme. Naoya leva un sourcil interrogateur. Si ça se trouvait, c'était Inita qui n'avait pas réussi à retrouver son chemin. Ou alors, c'était vraiment quelqu'un d'autre. Hmm ... Quelque chose lui disait qu'elle n'aurait pas longtemps à attendre la réponse.

"Et bien, j'espère qu'aucun danger ne surviendra."

Non pas qu'elle ne pourrait pas se défendre mais tout de même. Se battre dans une grotte, c'était pas forcément l'idéal. Et sortir dehors pour se battre alors que le temps devenait menaçant et qu'il pourrait se mettre à pleuvoir à n'importe quel moment, ce n'était pas vraiment génial non plus. Hop, en deux ou trois mouvements, Faeris leur annonça qu'il reviendrait rapidement avec de quoi manger. La femme qui avait alors élu domicile dans la grotte fit son apparition. D'une voix hésitante, elle se présenta sous le nom de Calypso Wymfire. Naoya fut alors quelque peu déçue quand elle lui fit face. Ce n'était pas Inita. Question donc : où était la terranide ? Vagadondait-elle encore dans les terres sauvages à la recherche de son chemin ? Ou de ses herbes qu'elle recherchait tant ? Ou bien avait-elle pu retrouver son chemin jusqu'au chalet ? Inquiète, oui, Naoya était inquiète pour elle. Bien évidemment, elle lui avait dit qu'elle pouvait vivre sa vie comme elle l'entendait, mais l'infirmière ne pourrait sûrement pas s'empêcher de s'inquiéter. C'était dans sa nature.

"Naoya Akiyoshi." se présenta-t-elle finalement. "Nous ne sommes pas réellement perdus. Du moins, pour ma part, j'étais à la recherche d'une amie mais je me suis fait surprendre par la nuit."

Et faire demi-tour alors qu'elle n'y voyait pas grand chose et que la lampe torche n'éclairait pas forcément, ce n'était pas vraiment génial, bien au contraire.

"Il y a longtemps que vous avez élu domicile dans cette grotte ?"

Depuis combien de temps était-il partit. Il avait bien suivit les indications de la jeune vampire pour trouver du bois, cela n’avait pas posé de problèmes. Mais pour ce qui était du Gibier la tâche fut bien plus ardue. A l’approche d’un orage, les bêtes et créatures s’étaient toutes abrités dans leurs terriers et il ne semblait pas y avoir de bestiole à capturer. Du moins était-ce là ce qu’aurait pensé un humain, mais les sens de Faeris s’affolaient, il sentait une odeur très faible dans l’air pesant, mais il la savait proche.

  Il mit du temps à en trouver la source mais ses efforts furent récompensées lorsqu’ils mit la main sur un petit terrier de ce qui pourrait être considéré comme un lapin.  Assommant les deux parents à coups de pierre d’un lancé majestueusement précis, ( un coup de chance il faut le dire ) Il captura les enfants et n’hésita pas une seconde. Pensant que ses manières bestiales choqueraient peut-être la jeune humaine, il prit soins d’égorger les plus jeunes, versant leur sang dans une gourde vidée. Puis prit les deux autres avec lui.

  Il avait eut beaucoup de chance, car au moment ou il prit le chemin du retour, la pluie avait commencé à tomber sur le désert, et ça n’avait rien d’une petite pluie fine. Les grosses goutes auraient rapidement raison de Faeris, et il se retrouverait trempé avant même d’avoir atteint la grotte. Heureusement, l’odeur de Naoya le guidait parfaitement, et il avait réussi à tenir le bois au sec. Et lorsqu’il pénétra enfin dans la grotte, par réflexe animal peut-être, il s’ébroua.

  - J’espère ne pas avoir été trop long.

Visiblement les deux femmes parlaient, et faisait peut-être connaissance. Faeris posa le bois, puis les lapins S’attendant à une réaction de la part de Naoya, il reprit avant qu’elle ne lui pose de questions.

 - Comme vous m’avez dit avoir déjà mangé M'dame, je n’ai prit qu’à manger pour deux. Mais vous avez eut de la chance, j’ai trouvé de quoi faire votre remontant.

Il s’approcha en tendant la gourde remplie de sang à la jeune vampire, s’assurant que Naoya n’en voit pas le contenu puisqu’elle était fermé. Lorsque ce fut fait, il retourna vers le bois et commença de faire un feu. Il était trempé et il commençait à faire suffisamment froid pour que même lui veuille se réchauffer.
  Il regardait pourtant les deux jeunes femmes du coin de l'oeil. Visiblement Calypso n'avait pas attaqué Naoya, et elle semblait plutôt pacifique. Est-ce que la chance s'était mise à enfin tourner ?

Naoya. Joli prénom. Cela sonnait japonais dans les oreilles de Calypso, elle qui avait l’habitude des prénoms français et russes…Naoya s’était égarée quand la nuit était tombée. C’est vrai que le jour disparaissait très vite depuis une semaine. Et puis l’orage qui arrivait, il valait mieux pour elle, et aussi pour l’homme tout débraillé, de se réfugier dans cette caverne. D’ailleurs, celui-ci venait d’arriver de la chasse, un peu mouillé par la pluie qui venait de commencer à tomber, avec du gibier et la fameuse gourde apparemment pleine. S’approchant de Calypso, il lui tendit la gourde bien lourde et fermée, sûrement pour ne pas éveiller de soupçon sur la nature de la sang-froid. Alors le jeune homme n’avait rien dit sur le fait que la franco-russe soit une buveuse de sang ?! Pourquoi donc ?

Merci beaucoup de m’en avoir amené ! Cela me remettra un peu en forme. Vous n’étiez pas forcément obliger, alors merci beaucoup…Oh ! Nous étions en train de faire les présentations avec Mademoiselle Naoya. Je m’appelle Calypso Wymfire. Et vous ?

Elle le remercia en lui affichant un grand sourire. C’est vrai après tout. C’était un vampire, une tueuse…Alors il aurait très bien pu la tuer, elle qui était encore bien jeune créature et sans défense encore, ne sachant pas se battre…Mais il ne fit rien de tout cela. À bien y regarder, le jeune homme n’aurait rien pu faire, surtout dans l’état dans lequel il était : débraillé, à jeun, faible…Quoiqu’il en soit, il avait aidé Calypso pour le sang et elle lui faisait un minimum confiance déjà.

Oui, juste « un peu ». Il y avait toujours cette drôle d’odeur, différente de celle de Naoya, qui lui chatouillait les narines…Pas un humain, ça c’est sûr. Mais quoi alors ? Ce n’était pas un vampire non plus. Elle l’aurait senti. Depuis sa rencontre avec un vampire vieux de plusieurs siècles, la jeune sang-froid sait désormais reconnaître l’un de ses « semblables » de par leur odeur…Alors ?

Naoya vint perturber les pensées de Calypso en lui demandant si cela faisait un moment qu’elle avait élu domicile dans cette caverne.

Quelques jours seulement…Il est bien rare de voir des gens dans cette région de Terra. Même perdus ou égarés dans la nuit comme vous…

À vrai dire, cela faisait plus de temps que Calypso abriter les lieux. Une semaine…Ou peut-être deux…Elle ne savait plus trop exactement. Elle voulait fuir la civilisation, toute personne ou créature, que ce soit sur Terre ou sur Terra…

A première vue, la jeune Calypso ne semblait pas être une méchante fille. Quoi que, Naoya savait très bien qu'il fallait toujours se méfier des apparences. Car l'infirmière avait rencontré d'innombrables types qui, sous des airs charmeurs, n'étaient pas vraiment ce qu'ils prétendaient être. Quoi que, d'un autre côté, elle avait toujours eu la chance de s'en sortir sans trop de dégâts. Alors, pourquoi penser que cela serait différent ? Hmmm ? Si ça se trouvait, Calypso avait la trouille de voir débarquer deux inconnus dans sa grotte. Et si elle se sentait en sécurité jusqu'à présent, ce n'était peut-être plus le cas depuis qu'ils étaient arrivés, qui sait ?

Tandis que Naoya et Calypso discutaient un peu, voilà qu'un drôle de bruit se fit entendre dans le dos de l'infirmière. Aussitôt donc, se demandant si c'était Faeris qui revenait, ou si c'était quelqu'un d'autre, Naoya s'était instinctivement retournée, braquant quelque peu la lampe en direction de l'entrée. Faeris ... C'était Faeris qui revenait. D'ailleurs, il s'était mis à pleuvoir. Naoya entendait les bruits de la pluie qui s'écrasaient contre le haut de la grotte. Trop  long, Faeris espérait ne pas avoir été trop long. Non, ce n'était pas le cas. Fallait pas qu'il s'inquiète pour ça. C'était pas comme si Calypso avait sauté à la gorge de Naoya, ou inversement. Non, pour l'instant, elles s'entendaient bien. Et avec un peu de chance, cela ne changerait pas, du moins, c'était ce qu'espérait l'infirmière. Mais qui sait ce que l'avenir allait leur réserver ?

Faeris posa ses trouvailles sur le sol de la grotte. Apparemment, la chasse avait été bonne. Il avait ramené du petit bois pour faire du feu, histoire qu'ils puissent tous se réchauffer. Mais aussi, il avait réussi à capturer deux petits lapins. Wow ... Soit il avait eu extrêmement de chance en tombant sur eux rapidement, soit Faeris était un chasseur hors du commun. Si elle savait qu'elle était entourée par deux créatures, un loup, et un vampire, je suis sûre que la pauvre en ferait une jaunisse pas possible ! Mais passons.

Calypso avait apparemment mangé, d'où le fait qu'il y avait seulement deux lapins. Mais il lui avait tout de même tendu une gourde. De l'eau ? Possible, mais Naoya n'était pas vraiment sûre qu'on puisse en trouver dans les parages ... moins que Faeris était un Esper et qu'il avait la possibilité de courir des cents et des milles en une fraction de seconde. Imagination, quand tu nous tiens ... Après tout, Naoya était sous Terra. Tout était possible, non ? Récupérant la gourde, Calypso en avait profité pour se présenter à Faeris. Elle n'avait sûrement pas dû avoir le temps de le faire précédemment. Et gourde en main, Calypso répondit finalement à Naoya que cela ne faisait que quelques jours qu'elle était là. Et ajouta aussi que c'était plutôt rare de voir des gens dans les parages. Faeris, quant à lui, s'occupait de faire le feu. Naoya lui aurait bien filé un coup de main mais elle n'aimait le camping que lorsqu'il faisait chaud, beau... L'été quoi ...

"De par hasard, puisque vous vous êtes là depuis quelques jours, n'auriez-vous pas vu une terranide ? Qui ne ressemble pas vraiment à une terranide, à bien y penser ..."

Il était vrai que Inita était une terranide, mais elle avait perdu ses attributs à cause de son ancienne maîtresse. Une vraie folle à bien y repenser d'ailleurs. Naoya se demandait encore ce qui avait bien pu passer par la tête de Majo et pourquoi une soirée aussi ... folle ? Gore ? Enfin ... Avec un peu de chance, Calypso aurait pu entrapercevoir Inita. Qui sait ? Ou peut-être que ça ne serait pas le cas ? A voir ... Après cette discussion, Naoya s'était rapprochée de Faeris.

"Un coup de main ?"

Bien, Calypso s’était présenté et les deux femmes semblaient discuter entre elles. Faeris était resté un moment silencieux, le froid et l’humidité l’avait passablement atteint d’autant plus qu’il était épuisé avant cela. Naoya lui avait demandé s’il avait besoin d’un coup de main, et cette simple question le sorti de ses pensées. Et c’est dans un désordre étrange qu’il donna ses réponses.

 - Pour ma part Faeris est mon prénom. Et non merci dame Naoya, cela m’occupera et me réchauffera avant que je feu ne soit prêt.

  Cependant pour un ancien trappeur, il n’est pas bien long de faire du feu. Une branche par ci, un bout de bois par là, et voila qu’une petite fumée s’élève déjà dans l’abri de fortune de nos aventuriers.
  Faeris semblait étrangement absorbé dans ses pensées tendis que le feu grandissait lentement mais surement. Et lorsque, comme une bulle qui éclate, il revint à la réalité, il remarqua qu’à la douce lueur des flammes, Naoya était remarquablement belle. Mais pas seulement, Calypso elle aussi magnifique.

 Pourquoi pensait-il à ce genre de choses, et pourquoi maintenant. La faim le faisait-il divaguer, ou la lune attirait-elle son côté bestial vers l’extérieur, le rendant esclave de ses pulsions. Il ne préférait pas y penser et détourna son regard des deux jeunes femmes, rougissant à nouveau.

 - atchoum !

  Non, ce n’était rien, un simple éternuement, et dès qu’il se serait complètement réchauffé au coin du feu, et que les lapins seraient prêt, il serait totalement remit et maître de lui-même. Pourtant toujours, ses yeux se détournaient et se posaient sur Calypso, ou des fois Naoya…

  Finalement la chance n’avait peut-être pas tourné en sa faveur. Coincé avec deux ravissantes… non succulentes jeunes femmes… son sang accélérait, circulait à travers son corps, son cœur montait en cadence il avait chaud. Il sentait une étrange sensation l’envahir et surpris, fixa son entre jambe.

 - Pas maintenant…

Ce fut un murmure, et derechef il plaça ses mains sur son organe prenant davantage de place. Il ne fallait pas que les filles le voient, ce serait particulièrement gênant et honteux.

Quand la jeune sang-froid se présenta, l’homme débraillé fit de même, répondant au doux nom de Faeris. Encore moins commun aux oreilles de la jeune fille que celui de Naoya. D’ailleurs, celle-ci interrogea Calypso si elle avait vu une terranide traînée dans les environs…

Vous êtes les premières personnes que je croise…Je suis désolée Mademoiselle Naoya…

C’est vrai. Elle n’avait vu personne passer près de la caverne depuis bien longtemps. Elle n’avait vu qu’une personne au tout début qu’elle s’était installée dans cette antre sombre. Juste un humain de passage à cheval, qui lui ne semblait pas perdu…

Naoya s’approcha un peu plus de Faeris qui était en train de faire le feu, lui proposant justement son aide pour ceci. Pendant ce temps, Calypso attrapa le couteau qu’elle avait gentil prêté au jeune homme, ainsi que les deux lapins. Fouillant dans son sac, elle y trouva un morceau de tissu assez grand pour y déposer les deux petites bêtes. Elle allait dépecer ce gibier…Que voulez-vous ? Ils n’allaient pas faire rôtir au feu les bêtes avec leur pelage encore dessus. La jeune sang-froid se retourna en direction de Naoya.

Si vous êtes du genre sensible avec les bêtes, vous ne devriez pas regarder…

Elle n’avait pas besoin de prévenir Faeris. Il avait l’air habitué et puis, c’est lui après tout qui a récupéré du sang pour elle. Calypso avait l’habitude de saigner et dépecer de pauvres bêtes. Déjà quand elle était humaine, il arrivait à sa famille de tuer des bêtes eux-mêmes pour les grandes occasions comme Noël ou la Saint Sylvestre…

Alors, elle plaça un premier lapin devant elle, sur le tissu, sur le dos, mettant son ventre en offrande…Avec son couteau, elle infligea à l’abdomen gonflé une incision sous la gueule, les pattes et le bas du ventre, afin qu’elle puisse facilement retirer la peau de la bête. Puis, d’un coup de couteau fin, elle « relia » les différentes incisions qu’elle avait faite préalablement. Passant son couteau ensuite sous la fine membrane de la bête qui lui servait de peau, elle dépeça ainsi le premier lapin. Elle fît de même avec l’autre gibier qu’avait attrapé le jeune homme, qui travaillait sur le feu en compagnie de Naoya (même si celle-ci ne l’aidait pas car Faeris avait refusé gentiment sa proposition). Elle se leva pour aller chercher rapidement deux branches assez longues ramenées par Faeris pour embrocher les lapins, avant que le jeune homme ne mette tout au feu…

Je vous ai préparé le gibier. Il reste juste à les faire rôtir.

C’était tout ce qu’elle pouvait faire après tout. Faeris l’avait bien aidé à trouver du sang…

Flûte alors ! Calypso n'avait pas vu la terranide. Dommage ... D'ailleurs, la jeune femme n'avait vu personne, si ce n'était les deux individus qui venaient tout juste d'arriver dans sa grotte. Calypso afficha un air désolé. Oui, bin, dommage, très dommage. Naoya poussa un léger soupir. Peut-être que Inita ne s'était pas aventurée aussi loin. Peut-être qu'elle n'était pas passée près de la grotte. Possible aussi qu'elle était déjà tranquillement rentrée et qu'elle était au chaud, dans un lit, à dormir tranquillement sous la couette ... Chouette vision des choses, pour ainsi dire. Et si Naoya n'était pas partie à sa recherche, et bien, elle aussi serait au chaud. Sauf que, dans ce cas là, elle n'aurait pas trouvé le pauvre Faeris au sol et qui sait ce qu'il serait advenu de sa pauvre personne. Peut-être qu'au petit matin, Calypso serait sortie de sa grotte pour chercher à manger et possible qu'elle l'aurait remarqué à ce moment là ... Mais possible aussi qu'il n'aurait pas survécu face à cela ... Bah, avec des si et des peut-être, c'est pas comme ça que le monde allait changer. Et puis, ce n'était que des suppositions après tout.

"Et bien, c'est dommage. Mais ne soyez pas désolée."

Après tout, ce n'était pas de la faute à Calypso si elle n'avait pas vu Inita. Et puis, Naoya verrait bien quand elle rentrerait au chalet. Si ça se trouvait, comme dit, la terranide était probablement déjà là-bas. Tant pis. Après cela, Naoya s'était donc tournée vers Faeris, histoire de lui demander s'il avait besoin d'un coup de main. Apparemment pas, il souhaitait s'en occuper et par la même, du fait qu'il bougeait, et bien, ça le réchauffait un peu. Oui, faudrait que Naoya s'active aussi un peu. Sinon, elle finirait par être aussi froide qu'un glaçon. Quoi que, heureusement qu'elle avait un manteau. Mais elle aurait su qu'il ferait aussi froid, sûrement qu'elle aurait apporté autre chose. Mais bon, ce qui est fait est fait.

Problème : que faire ? Faeris s'occupait du feu. Calypso, quant à elle, avait piqué les deux lapins pour les préparer. D'ailleurs, à ce propos, quand Naoya s'était tournée histoire de voir ce que la jeune femme faisait, et bien, celle-ci lui avait dit, à moins qu'elle le disait aussi pour Faeris, qu'il valait mieux ne pas regarder, surtout si le sort des pauvres petites bêtes pouvait l'attrister. Quand Naoya était sur Terra, il lui arrivait de chasser de temps à autre mais c'était plutôt rare. Et surtout, elle ne ramenait pas souvent du gibier. Oui, pour ainsi dire, c'était une très mauvaise chasseuse mais bon, ce n'était pas pour autant que son frigo n'était pas rempli, bien au contraire. Tout ça pour en venir à quoi ? Que dépecer les petites bêtes pouvait l'ennuyer un peu mais guère plus. Mais bon, Naoya se concentrerait sur le feu.

Finalement, après quelques minutes, voilà que le feu était allumé et que de ce fait, un peu de chaleur se dégageait de celui-ci. Chouette ! Ils auraient un peu plus chaud ! Naoya en profita pour observer pendant quelques instants Faeris. Il était un peu plus grand qu'elle. Mais ils avaient au moins un point en commun : c'était tous les deux des rouquins. Quoi que, ses cheveux à lui étaient peut-être un peu plus rouge que ceux de l'infirmière. Elle constata aussi, par la même occasion, que ses fringues étaient dans un piteux état. Bon, il était vrai qu'elle l'avait déjà remarqué lorsqu'il était au sol, mais là c'était un peu plus flagrant. Normal que le pauvre se mettait à éternuer ! Quant à Calypso, elle était clairement plus petite que Naoya. Et la couleur de ses cheveux ne manquait pas d'originalité non plus. Rose. C'était plutôt joli d'ailleurs.

Calypso se rapprocha alors du feu, récupérant deux morceaux de bois, et quelques minutes plus tard, les lapins pouvaient se faire cuire à la broche, avec les moyens du bord. Plus qu'à attendre que le tout cuise. Quoi que, à dire vrai, Naoya n'avait pas plus faim que cela. Mais bon, si elle ne mangeait pas, elle ne reprendrait pas des forces. Et au petit matin, faudrait bien qu'elle retourne en direction du chalet. Sauf si sa présence était nécessaire, mais elle en doutait un peu. Puisque le feu éclairait pas mal les environs, peut-être que Naoya devrait revérifier les blessures de Faeris. Après tout, plus tôt, elle n'avait qu'une lampe torche pour voir si tout allait bien pour lui. Là, elle y verrait un peu mieux.

"Puisque le feu nous éclaire un peu plus, peut-être que je devrais rééxaminer vos blessures ?"

Inspecter ses blessures ? Quelles blessures ? Faeris lui avait déjà dit qu’il ne l’était pas. Et c’était tant mieux, car si il avait été blessé au moment ou Naoya l’avait découvert, il ne le serait déjà plus du fait de sa régénération de Lycanthrope. Et là, il faudrait surement répondre à bien des questions. Mais ce qui gênait le plus Faeris, c’était l’idée que Naoya glisse ses mains sur sa peau a nue.

Rien que l’idée de fit frémir, pas de dégout, mais de terreur à l’idée qu’il ne puisse se retenir davantage. Il était complètement recroquevillé sur lui-même espérant cacher sa verge si chargée d’excitation qu’elle aurait pu fournir suffisamment de chaleur à la place du feu. Calypso apporta les brochettes, et Faeris s’était dit alors que faire cuire les lapins l’occuperait, et qu’il se calmerait par la même occasion, mais il posa les yeux sur Calypso, et une fois encore, son sang ne fit qu’un tour.  Il avait même eut la vision de la poitrine dénudée de la jeune vampire embrassé par Naoya, tandis que lui tenait les jeunes femmes…

 - Stop !

Ses mots avaient dépassé ses idées, et il se trouvait à présent bien stupide. Comment allait-on interpréter sa réaction étrange. Il avait honte et devenait de plus en plus rouge. Et stupidement, il laissa une fois de plus s’échapper des pensées qui auraient mieux fait de rester dans son esprit.

 - Je suis désolé Mesdames, c’est juste que je trouve ça embarrassant.. Mes vêtements sont en morceaux et je suis ici devant vous, alors que vous êtes toutes deux si… appétissante…


 Son regard avait changé d’espace d’une seconde. Le désir, l’envie, il aurait voulu donner de grand coups de marteaux contre son sexe qu’il pensait responsable de sa situation, ais le loup était endormi, et Faeris ne subissait que ses simples désirs, ses envies. Envies qu’il ne savait pas gérer car toute sa vie durant, jamais il ne s’était retrouvé dans pareille situations. Et il tenta de se lancer dans une explication qui mourût rapidement dans une sorte de bredouillage inaudible.

 - Je suis d-d-d-ddésolé.

 Il faisait cuir la viande, mais ses pensées n’arrivaient simplement pas à se détacher des corps de Naoya et de Calypso. Sont cœur ne le laissait pas en paix. Il fallait rapidement qu’il réagisse, et il trouva. Coinçant les broches dans le sol, il se leva, espérant que les deux femmes ne remarqueraient pas la bosse sous ses vêtements, et alla à l’entrée de la grotte. Surement que la pluie et le froid du désert le calmeraient…

Calypso s’excusait auprès de Naoya n’ayant vu cette terranide dont parlait la demoiselle. De toute façon, la jeune sang-froid ne pouvait s’aventurer de jour hors de sa cachette, au risque de périr brûlée sous les rayons du soleil…Alors, elle ne sortait de sa grotte que lorsque la Lune était le seul astre à éclairer le monde. Elle aurait pu croiser quelqu’un durant ses chasses nocturnes grâce à son odorat de vampire…Mais non. Elle n’avait vu qu’une seule personne, et ce n’était pas celle que cherchait Naoya.

À présent, le feu éclairait suffisamment la grotte pour que Calypso distingue enfin clairement les deux personnes qui lui tenaient compagnie dans la grotte. Naoya était une bien jolie jeune femme, sûrement plus âgée que la sang-froid, aux longs cheveux roux et aux magnifiques yeux bleus. Faeris était lui aussi roux. Ou plutôt rouge ? Oui, rouge comme le sang dans la gourde. Calypso, qui le voyait débraillé auparavant put voir à quel point les vêtements de l’homme étaient en piteux état...Mais resté bel homme. Lui aussi était plus âgé que Calypso…Et plus grand aussi. En même temps, ce n’était pas très difficile d’être plus grand que la sang-froid. D’ailleurs, elle avait toujours complexé sur cela…Enfin bref.

Naoya, tout en s’approchant du jeune homme, voulait profiter de la lumière que procurait le feu pour réexaminer les blessures de celui-ci. Ah bon ? Faeris était blessé ? Ce n’est pas possible. S’il était blessé, il y aurait des traces de sang…Et cela aurait excité le fin odorat de Calypso et peut-être (j’ai bien dit « peut-être » !) réveillé la « créature » qu’elle avait en elle. Hors, ce n’était pas le cas. Donc elle ne voyait pas pourquoi Naoya parlait de blessures. À moins que… ?

Après s’être occupée des lapins, elle amena les brochettes  Faeris pour qu’il les fasse cuire. Faeris regardait tranquillement Calypso qui lui adressa un sourire. Mais celui-ci se mit soudainement en boule, les genoux pliés sur son torse, les bras autour de ses jambes et la tête recroquevillée dans ses genoux. Calypso se demandait si par hasard elle avait fait quelque chose de mal. Peut-être était-ce sa nature de sang-froid qui gênait particulièrement le jeune homme ? Elle approcha une main de Faeris, comme pour la poser sur son épaule ou sur sa tête, pour savoir si le jeune homme allait bien. Après tout, Naoya l’avait trouvé affaibli, puis il était parti chercher de quoi nourrir tout le monde, il venait de faire le feu…Mais Calypso s’arrêta net dans sa lancée quand celui-ci cria un « Stop ! » qui figea les deux demoiselles sur place. Très étonnées, elles se regardèrent puis fixèrent de nouveau le rouquin.

Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal Monsieur Faeris ?

Je suis désolé Mesdames, c’est juste que je trouve ça embarrassant…Mes vêtements sont en morceaux et je suis ici devant vous, alors que vous êtes toutes deux si…appétissantes…

Pendant un court instant, Calypso vit le visage rougissant de Faeris. Appétissantes ? Dans le sens « Je vais vous manger à la place des lapins ! » ou « Vous êtes vraiment deux magnifiques femmes ! » ?
Il murmura, bredouillant, un petit « désolé » puis se leva, pour partir à l’entrée de la grotte. Calypso ne comprenait pas la réaction qu’il avait eu…Bon d’accord, il savait la véritable nature de Calypso mais ce n’est pas pour ça qu’il s’éloignerait d’elle comme si elle avait la peste, sans même prévenir Naoya de la nature de la sang-froid. À moins que… ? Mais oui ! « Ca ne peut être que ça ! » pensa la jeune vampire. Elle se leva également, laissant l’autre demoiselle s’occuper de la cuisson du gibier, puis rejoignit Faeris à l’entrée de la grotte. Apparemment, celui-ci ne remarqua pas de suite la présence de la sang-froid à côté de lui. Il la sentit quand celle-ci lui attrapa la main, comme pour le retenir, qu’il ne parte pas. Elle sentait qu’il était bouillant. Regardant son visage, devenu aussi rouge que ses cheveux…

Monsieur Faeris…Êtes-vous un lycanthrope ?

Comme à son habitude, Naoya se posait quelques questions. Du genre, comment et pourquoi Faeris voyait si bien dans le noir ? Il était vrai qu'il avait dit qu'il était chasseur, mais ça n'expliquait pas pourquoi il pouvait voir si bien. Après tout, Naoya, même avec une lampe torche avait failli se casser la figure à plusieurs reprises. Et elle avait même trébuché sur un Faeris inconscient et avait failli se retrouver au sol. Autre question qu'elle se posait : et bien, elle trouvait sa ... comment dire ... L'infirmière l'avait trouvé dans un état de faiblesse extrême. Et pourtant, après avoir bu un peu d'eau, il s'était relevé, tenait debout sur ses jambes et avait emmené Naoya jusqu'à la grotte comme si de rien n'était. Et surtout, il était ensuite reparti afin de chercher du bois, mais aussi pour attraper deux petits lapins. Y'a quelque chose qui ne collait pas ... Mais quoi ? Bah ... Peut-être que l'infirmière se faisait des idées. Peut-être qu'elle n'avait pas assez dormi ses derniers jours et que de ce fait, son esprit lui jouait des mauvais tours ... Ouais ... Naoya allait mettre ça sur le dos de la fatigue, jusqu'à ce qu'elle en apprenne un peu plus. Mais est-ce qu'elle voulait seulement savoir de quoi il retournait réellement ? Peut-être pas. M'enfin, passons.

Faeris n'avait pas répondu à la question de Naoya. Peut-être considérait-il qu'il allait bien, bien mieux depuis qu'elle lui était tombée dessus par hasard. Il était vrai que Naoya ne lui avait pas réellement demandé les circonstances de sa chute et du fait qu'il était resté au sol, là, avec des vêtements en piteux état. Si ça se trouvait, la bestiole qu'il chassait l'avait attaqué, avait écharpé ses fringues et puis, s'en était allé comme si de rien était. Quant à Faeris, possible qu'il était tombé à cause de la fatigue, de la faim et de la soif et que, de ce fait, se reposant un peu, et buvant un peu d'eau, ça avait suffi à le remettre d'aplomb. Possible ... Mais Naoya ne savait pas pourquoi, y'avait quand même un truc qui clochait ... Ou c'était encore son esprit ... Elle se contenta de pousser un soupir mais elle fut subitement tirée de ses pensées par un Faeris qui criait stop.

Euh ... D'accord ... Si tu veux ... Naoya se demandait bien ce qu'il avait pu lui passer par la tête, surtout que Calypso ou Naoya ne l'avaient pas agressé ... Réagissait-il de la sorte à cause de la question que l'infirmière lui avait posé ? Peut-être qu'il se sentait un peu trop oppressé. Il était vrai que Naoya avait trop l'habitude de s'inquiéter pour ses patients si bien que quand elle était à l'hôpital, elle passait régulièrement les voir, histoire de voir si leur blessure ne leur faisait pas mal, ou bien s'ils n'avaient pas besoin de quelque chose, que ça soit un verre d'eau ou bien pour réajuster leur coussin. Bien évidemment, cela ne pouvait pas plaire à tout le monde et possible que c'était le cas pour Faeris. Peut-être souhaitait-il simplement qu'on lui fiche la paix. Et bien, si c'était pour cela qu'il avait crié, Naoya en était bien désolée. Mais on ne gommait pas une déformation professionnelle.

Une chose était sûre : du fait de ce cri, Naoya s'était aussitôt tournée vers Calypso, affichant un air étonné, tout comme elle. L'une comme l'autre ne comprenaient pas vraiment ce qui avait pu lui passer par la tête. Calypso demanda même si elle avait fait quelque chose de mal. Mais à ce moment là, Faeris leur expliqua ce qui venait de se passer. Apparemment, il était embarrassé du fait que d'une, ses fringues étaient en charpie et qu'il n'avait plus grand chose sur le dos. Et que de deux, et bien ... qu'il les trouvait appétissantes. Dans quel sens ? Elles lui plaisaient ?

"Oh ..." s'était-elle contentée de répondre.

Alors, donc, c'était ça qui l'ennuyait ... Et non pas le fait que Naoya voulait le réexaminer ... Bin, encore une fois, elle s'était fait un film. Comme quoi, fallait jamais suivre son esprit, surtout s'il s'imaginait des trucs. Question à présent. Est-ce que Naoya pouvait faire quelque chose pour lui ? Réfléchissons ... Et bien, dans son sac, elle avait bien un pull ... Seulement, elle se doutait qu'il n'irait pas forcément à Faeris, qu'il serait un peu trop petit. Dans le pire des cas, elle pourrait toujours enfiler son pull par dessus ce qu'elle avait déjà et  lui filer son manteau. Au moins, il serait un peu moins gêné. Naoya allait lui expliquer cela, seulement, Faeris s'excusa et s'éclipsa, marchant vers l'entrée de la grotte. Elle poussa un léger soupir. Ah la la ... Y'avait bien des choses plus graves, non ?

Nouveau soupir. Naoya se rapprocha de son sac et fouina dans ce dernier, à la recherche de son gros pull noir qui était bien épais et qui tenait bien chaud. Comme ça, si jamais elle prêtait son manteau à Faeris, elle aurait encore quelque chose sur le dos qui lui éviterait de gêler. Le temps qu'elle revienne vers le feu, et bien, Calypso s'était aussi éclipsée. A se demander si Naoya avait la peste ... A moins que c'était les moeurs sur Terra ... Bah ... Le bon côté, c'est que y'aurait toujours quelqu'un pour surveiller la cuisson des pinpins. Naoya en profita donc pour ôter son manteau et le garder sur ses genoux, attendant que ses deux compagnons de fortune reviennent dans les parages.