Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Maladresse...[PV Andrea]

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Aichiro Oku

Humain(e)

Maladresse...[PV Andrea]

samedi 20 novembre 2010, 11:09:23

Les pions avançaient sur l'échiquier, le cavalier passaient au dessus des défenses adverses, la tour avançaient et la reine se mettait en place...Le plan était prêt, il se déroula comme prévu et encore une fois, l'étudiant Aichiro Oku remporta une énième partie d'échec. En effet, le jeune étudiant était un élève assez brillant, le corps enseignant ne tarissait pas d'éloges sur lui, et en plus, il était le chef et le champion du club d'échec de l'établissement scolaire. Bon bien sur, être champion d'échec au niveau du lycée...ce n'était pas comme être le meilleur quaterback de l'équipe local de football américain. Monsieur Oku n'était pas populaire, il n'attirait pas les filles, on ne faisait pas de fête en son honneur...Mais dans un sens, le jeune homme n'était pas peu fier de sa qualité de champion d'échec. Même si il n'était pas populaire, pas connu de tous, cela le plaçait un peu au dessus du lot des communs des mortels...Bon, il faut l'avouer Aichiro Oku avait un tout petit peu pris la grosse tête.

Ainsi, il venait encore de remporter une partie...Son adversaire n'avait pas vraiment été un joueur exemplaire, en fait, c'était un peu une victoire facile pour l'étudiant. Aichiro Oku quitta alors la pièce, une petite classe dans le lycée, qui servait de local pour le club d'échec. Il avait laissé là les quelques joueurs restants...Il avait assez jouer pour la journée. Il faisait tard...La fin des cours étaient proches et la nuit avait déjà commencé à tomber. Nous étions en plein hiver, il faisait surement froid dehors et Aichiro n'avait pas envie de s'attarder dans l'établissement. A toute hâte, il marchait dans les couloirs du lycée en direction de la sortie. Tout en marchant, l'esprit du jeune homme vagabondait et fourmillait de milles et unes idées...Pensif, Aichiro pensait à de nouvelles stratégies...Il remémorait dans sa tête les grandes manœuvre de ce jeux complexes et essayait de se rappelait quelques grands principes de la stratégie. Les parties d'aujourd'hui n'avaient été que des entrainements, un championnat inter-établissement se préparait et le jeune étudiant se devait d'être prêt, d'être encore une fois le meilleur, de remporter la victoire. Mais bon, on n'en était pas là...Et perdu dans ses pensées, le jeune homme ne se rendit pas compte...qu'il s'était trompé de couloir. Au lieu de se diriger vers la sortie, il s'enfonçait encore plus profondément dans les couloirs. La sonnerie venait de sonner, la fin des cours...les classes sortaient en désordre et les couloirs se remplissaient rapidement. Monsieur Oku fit alors demi-tour.


- Zut !

Non seulement, il s'était trompé de couloir mais en plus, il n'aimait pas la foule...Tout en marchant, il dénoua la cravate, une des pièces de son uniforme réglementaire. Sur sa poitrine, sur un revers de sa veste, il portait le badge de son club d'échec...Il l'enleva aussi. L'étudiant parvenait enfin à la sortie de l'établissement scolaire...quand, de plein fouet, il percuta une personne. En effet, il ne regardait pas devant lui...Aussi ne vit il pas qu'une personne était présente dans son chemin. Décidément, ces couloirs étaient trop étroit...En percutant cette personne, le badge vola des mains du jeune homme et tomba, avec fracas, sur le sol du couloir. Lui même trébucha et s'écroula par terre...ce genre de maladresse était typique du jeune homme. Il se releva, un peu mécontent, la journée avait été dur et ennuyante...Il était de mauvais poil.

- Vous auriez put faire attention...

Mais il ne s'était pas rendu compte...Il venait de percuter une personne particulière. Non pas un gros bras, un gros balourd qui aurait put ne pas apprécier cette remarque, qui aurait put lui mettre un superbe crochet du droit...Non, une jeune femme. Immédiatement, les joues du jeune homme devinrent un peu rouge...Le visage de l'étudiant vira au cramoisi. Non pas qu'il était coincé, mais il avait été jamais vraiment doué avec la gente féminine. Bien que sur de lui, en règle générale, ces discussions avec les femmes tournaient rapidement court...Souvent, il finissait par prendre une baffe.

- Désolé, je ne regardais pas devant moi...C'est ma faute. J'espère que vous m'en voulez pas ?

C'était bien la première fois qu'il voyait cette étudiante. Du moins, si elle était vraiment une élève de cet établissement. Aussi, il déclara.

- Hmm...C'est la première fois que je vous voit. Et vous me semblez pas être une lycéenne...ni une membre du personnel, aurais je raison ?

Aichiro Oku était d'une nature assez curieuse.


Andrea Leevi

Humain(e)

Re : Maladresse...[PV Andrea]

Réponse 1 samedi 20 novembre 2010, 13:55:39

Cette journée s’était écoulée comme un grain de sable dans son existence, comme une goutte d’eau dans la mer. Andrea avait vu passer les heures sans se rendre compte qu’une fois de plus, et comme toutes les journées de sa vie, elle les perdait. Tentant de se convaincre qu’elle n’avait pas à faire quoi que ce soit pour répondre à ses besoins, grâce à son père qui la gâtait sans limites, la jeune fille se contentait de passer les jours dans l’inactivité la plus totale. Une promenade dans un parc, une après-midi de flannage nonchalant devant les boutiques du centre commercial le plus proche, des approches discrètes dans le quartier de la Toussaint … Elle ne s’accrochait à rien en particulier, ne retenait aucune activité plus qu’une autre. Ce qui faisait d’elle en cette fin d’après midi une jeune femme désemparée, ses pas la menant inconsciemment au gré de ses envies à travers les rues de la ville de Seikusu. Elle observait tour à tour les immeubles qui se paraient au fur et à mesure que la journée avançait de délicates ombres, les plus grands écrasant de leur suprématie les plus frêles. Et voilà qu’une boutique de vêtements perdait tout le bénéfice du soleil timide de fin d’année pour se retrouver enrobée dans une obscurité peu avenante, qui ferait très certainement fuir les rares badauds qui se promenaient dehors à cette heure-ci.

Rares étaient en effet les promeneurs, qui se trouvaient au travail ou en cours, chez eux ou dans une salle avenante. Au chaud. Seule Andrea exposait sa gorge au froid, à travers les espaces que son écharpe ne couvrait pas. Sans doute était-elle trop peu habillée pour la saison, mais elle ne pouvait se résoudre à quitter cet uniforme qu’elle aimait tant. Ses cheveux tombaient alors sur une grande chemise blanche, trop large pour elle et largement ouverte sur le devant, de quelques boutons qui mériteraient d'être attachés. Celle-ci lui donnait l’air encore plus mince qu’elle ne l’était, avec un petit air fragile rapidement contrasté par son regard volontaire. Les pans du tissu fin venaient couvrir le début d’une jupe plissée qui descendait jusqu’à la naissance des genoux. Le contraste était flagrant entre le haut et le bas, puisque la chemise la faisait flotter dans un océan de coton tandis que sa jupe comme les chaussettes montantes semblaient un peu trop courte, comme si l’une avait été empruntée à son frère et le reste témoignait de son passage dans le lycée de quartier. Il y avait de cela deux ans qu’elle avait quitté l’établissement, sans se préoccuper d’un avenir qu’elle continuait pour l’instant de voir oisif et semblable d’heure en heure. Peut être la faute à son accoutrement, toujours est-il que les frissons qui la prirent en cette fin de journée la conduisirent sans qu’elle sache bien pourquoi à son ancien lycée. D’un coup, elle se retrouva face aux grilles qui seraient bientôt envahies par une meute d’élèves pressés de rentrer chez eux. Tant de souvenirs ressurgissaient chez la jeune fille.

Elle à son premier jour d’école ici, sur une photo que son frère avait prise avec beaucoup de soin. Seiji qui était venu plus d’une fois entre ces murs à la place de son père pour régler des différents qu’elle avait immanquablement attiré. Une période plutôt heureuse, du moins sur les premières années. Andrea avança encore, sans se soucier de se faire rabrouer malgré l’heure insolite à laquelle une élève pouvait rentrer en ce lieu. Elle se dirigea en direction de la porte d’entrée quand la sonnerie retentit. Un son qui la tira de ses réflexions, l’arrachant brutalement à des préoccupations ancrée dans un passé qu’elle devait oublier pour avancer. Ce bruit strident la prévenait de la future cavalcade, aussi se dépêcha-t-elle d'entrer avant de se décaler sur le côté d’un couloir, et grand bien lui en prit puisque quelques instants plus tard un flot de têtes brunes se précipita vers la pauvre Andy qui, collée contre le mur, se faisait le plus plate possible. Invisible aux yeux de tous dans un accoutrement qui n’avait ici rien de déplacé, la jeune femme ne paraissait pas détonner tant que cela dans le décor, au vu de sa grande taille contrebalancée par des membres très fins qui lui enlevaient quelques années, facilement.

Mais, alors qu’Andrea pensait avoir laissé passer tout le monde et qu’elle se décollait du mur en regardant en direction de la sortie, admirant toute cette uniformité de couleurs qui courait vers leur libération, elle sentit un choc la cueillir dans le dos, lui coupant un instant la respiration. Elle put cependant se retenir au mur placé juste à côté d’elle, aussi évita-t-elle la chute, ce qui ne fut pas le cas de l’élève l’ayant percuté. Baissant les yeux, Andrea découvrit un jeune homme à terre, qui se relevait tant bien que mal alors qu’un objet lui appartenant avait apparemment volé un peu plus loin. Elle faillit s’excuser, plus par habitude que par réelle préoccupation, mais les quelques paroles de remontrance de ce lycéen lui coupèrent l’herbe sous le pied. D’un coup, elle changea radicalement d’idée et préféra adopter un comportement plus hautain, une lueur de mépris dans le regard. Attitude qui passa elle aussi immédiatement lorsque son interlocuteur improvisé se redressa et la regarda furtivement, des roues brutalement colorée de rouge. Ce comportement un peu puéril et timide brisa d’un coup toute la morgue qui l’avait habitée en première intention, et elle écouta avec bienveillance ses excuses, avant de lui répondre d’un ton plus posé.

- Les tords son partagés, et puis vous aurez sûrement eu plus de mal que moi en tombant, non ?

Une fois les formalités accomplies, elle sentit un regard d’avantage inquisiteur se fixer sur elle. Ce fut à son tour de se sentir un peu dérangée, ainsi passée au crible. D’autant plus lorsque le lycéen s’adressa de nouveau à elle.

- Hmm...C'est la première fois que je vous vois. Et vous me semblez pas être une lycéenne...ni un membre du personnel, aurais je raison ?

Elle faillit lui mentir, son uniforme faisant plus foi que le reste. Après tout, elle avait tout l’air d’être une élève, elle aurait pu prétexter une arrivée toute récente, ou bien d’autres choses lui venant à l’esprit. Mais que lui coûtait la vérité, si ce n’était le risque de se faire mettre dehors, elle qui allait de toute façon devoir partir pour ne pas se retrouver enfermée en ces murs, et surtout par obligation de retrouver Seiji. C’est donc tout naturellement qu’elle annonça :

- Je suis une ancienne élève. Séquence nostalgie, ça fait parfois du bien de retrouver des souvenirs importants.

Ou pas, d'ailleurs. Mais ça il n'avait pas besoin de le savoir.
Tomorrow comes to take me away
[Eagle Eye Cherry]

>  On ne devrait pas vivre que pour le plaisir. Rien ne vieillit comme le bonheur.
>  L'émotion nous égare : c'est son principal mérite.
[Oscar Wilde]


Aichiro Oku

Humain(e)

Re : Maladresse...[PV Andrea]

Réponse 2 samedi 20 novembre 2010, 14:36:35

- Je suis une ancienne élève. Séquence nostalgie, ça fait parfois du bien de retrouver des souvenirs importants.

Longue chevelure blonde, une peau de marbre et deux grandes prunelles azur ainsi qu'un corps attirant. Cette jeune femme avait beau être une ancienne élève, il était certain qu'a l'époque de sa scolarité, elle avait dut faire tourner bien des têtes et chavirer bien des cœurs. En quelque sorte, on aurait dit une divinité du panthéon nordique. Bref, pour ne pas non plus se livrer à une description physique ultra détaillé de cette ancienne élève, elle était incroyablement charmante...et pas vraiment le genre de femme qu'Aichiro Oku fréquentait normalement. Bon, en même temps, l'étudiant ne fréquentait pas beaucoup la gente féminine...sauf au sein, du club d'échec, chacun d''un coté de l'équipier et ne parlant pas...et ces relations avec les femmes se contentaient principalement à cela. Pas vraiment habitué à voir ce genre de femme fatal, le jeune homme détailla un peu cette dernière. Elle portait un uniforme réglementaire mais ce dernier semblait soit trop grand soit trop petit...La chemise était trop ample, non noué par une cravate et quelques boutons défaits (qui aurait fait hurlé le conseiller principal d'éducation) tandis que le bas semblait trop petit...Aichiro Oku était assez observateur et avait un esprit avec une logique implacable...remarquant les petits détails et réfléchissant rapidement. Mais c'était un esprit un peu trop fermé, laissant peu de place à la nouveauté.

Nostalgie quand tu nous tiens...En fait, c'était compréhensible. Et ce n'était pas la première fois ni la dernière qu'un ancien élève venait rendre visite à ces professeurs. Voir comment avait évoluer l'établissement scolaire, voir si il y avait eut des changements. Monsieur Oku s'avança et alla ramasser son badge en métal...Dans la chute, ce dernier était tombé sur le sol ciré du couloir. Il le ramassa donc et le remis en place, sur le revers de sa veste.


- La nostalgie....

Il marqua une pause. Il refaisait son nœud de cravate. Oku était le genre de type qui donnait une grande attention à l'apparence. L'étudiant appréciait la perfection et l'élégance.

- Il est bien de se souvenir du passé...Mais il faut aussi avancer dans la vie.

Dit il tranquilement. En plus, il y avait un certain nombre de souvenirs qu'on ne voulait pas forcément se rappeler, genre les souvenirs mauvais, les accidents, etc. Non, Aichiro était plutôt du genre à marcher droit, sans se retourner, en direction de l'avenir. Le passé...Il était déjà assez encombrant comme ça.

- Excusez moi, j'en oublie les principes de politesse. Aichiro Oku pour vous servir, champion du club d'échec local...

Oki, il se la racontait un tout petit peu...mais pour une fois qu'il pouvait caser "champion du club d'échec local" dans une phrase.

- Je peut peu être vous aider, le lycée à surement bien changé depuis votre dernière visite, non ?

Bien que curieux, l'étudiant espérait ne pas être trop indiscret...mais bon, il ne pouvait pas forcément s'en empêcher.


Andrea Leevi

Humain(e)

Re : Maladresse...[PV Andrea]

Réponse 3 samedi 20 novembre 2010, 15:09:22

Dire qu’Andrea n’avait pas l’habitude d’être regardée d’un air appréciateur n’aurait été que mensonge. Dire que les hommes qui la détaillaient le faisaient avec retenue et une timidité latente était encore moins plausible. Et pourtant c’est que faisait le lycéen en face d’elle. A l’époque de sa scolarité, Andy en avait connu des bien plus entreprenants et bien moins retenus. Surtout qu’à y réfléchir quelques secondes, elle n’était pas spécialement en position de faire fuir l’attention des gens qui la croisaient. Cet accoutrement pour le moins singulier la faisait comme briller, telle une lanterne dans la nuit, qui signifierait à la fois bienveillance et danger. Mais ceux qui réduiraient Andrea à ses vêtements ne feraient que lui prouver qu’il n’y avait aucune raison de s’impliquer dans quelque chose avec ses congénères. Ils ne faisaient que se croiser, se défaire, dans un grand ballet artistique qu’on appelle la Vie. Ceux qui s’attachent aux apparences, ceux qui se limitent à ce que leurs yeux peuvent observer n’avaient même pas le mérite d’être considéré comme un être supérieur dans ce bas monde. Andrea aimait rencontrer des gens, se sentir utile, admirée ou détestée. Elle voulait marquer les gens, sans que personne ne la marque réellement elle-même. Percer l’esprit et la mémoire de ses rencontres d’un doux sentiment d’amertume sucrée, d’une pensée un peu particulière. S’il fallait que cela passe par ses attitudes étranges, soit.

Toujours est-il qu’Andy appréciait le regard dont elle était la cible, et laissa sans précaution son interlocuteur découvrir contre qui il s’était précipité au détour d’un couloir. Ceci ne prit cependant pas longtemps, puisqu’il se hâta d’aller ramasser ce qui était à lui, dommage collatéral d’une collision assez violente pour projeter ce … badge, à quelques mètres d’eux. Andrea le suivit des yeux et le laissa tranquillement reprendre la parole, dans un échange courtois de circonstance qui alternait les rebondissements de la part de chaque intervenant.

- La nostalgie... Il est bien de se souvenir du passé... Mais il faut aussi avancer dans la vie.

Entre temps, le jeune homme remit en place sa cravate, geste qui n’échappa pas à la surveillance d’Andy. La première chose qui prit possession de son esprit, avant même d’intégrer les paroles du garçon, fut l’idée de le voir la chemise froissée, la veste de travers et la cravate à moitié ouverte sur un col. Se retenant d’exploser de rire à cette vision qui ne convenait pas à cet adolescent apparemment très soucieux de son apparence, Andrea répliqua rapidement aux jolies phrases de ce jeune homme, qui avait une définition bien à lui des souvenirs.

- Encore faut-il pouvoir se détacher des fantômes dudit passé.

Sans insister pour autant, elle gardait pour elle de plus véhémentes réponses à quelqu’un qui proférait de si légères paroles sans se soucier de l’importance que le passé peut parfois avoir, par son omniprésence et son poids écrasant. Il y avait de ces images que l’on ne chasse pas si facilement, même avec la meilleure volonté du monde. Ceci dit, alors qu’Andrea se demandait qui il était pour juger un comportement tourné dans le mauvais sens, se sermonna mentalement. Lui-même pouvait avoir des circonstances atténuantes, peut être qu’elle ne pouvait à son tour pas se permettre de toucher un sujet aussi difficile que les secrets de famille ou les détails de la vie d’une personne qu’elle venait de rencontrer. Aussi se promit-elle de ne plus avancer en ce sens, d’autant plus qu’il serait stupide de venir à parler d’elle-même plus avant, certaines choses ne regardant qu’elle.

- Excusez-moi, j'en oublie les principes de politesse. Aichiro Oku pour vous servir, champion du club d'échec local...

La dénomination champion d’échec la fit sourire, au moins autant que la fierté qu'il y mit, et Andrea répondit du tac au tac sans même prendre le temps de réfléchir aux mots qui franchissaient des lèvres rieuses :

- Je dois alors mesurer l’honneur qu’il m’est fait … Ou bien dois-je privilégier la formule de politesse « pour vous servir » à mon avantage ? Il faut faire attention à ce que l’on peut proposer …

Ce fut à son tour de marquer une pause, sans rien ajouter de plus pour le moment. Puis, voyant qu’un détail avait échappé à son attention …

- Andrea Leevi, championne de rien du tout.

Au moins, elle pouvait à présent mettre un nom sur ce visage qui lui proposait à présent de visiter le lycée. Eh bien, en parfait petit gentlemen, il se débrouillait plutôt bien. Elle qui comptait rentrer rapidement pour mettre fin à une journée supplémentaire d’attente, Andrea fit mine de réfléchir avant de répondre dans un petit sourire :

- Eh bien je dois avouer que la bibliothèque m’a manquée, mais que je ne saurais plus m’y rendre. Je me souviens encore de quelques livres qui ont marqués mes quelques années de passage ici. Ceci-dit, je ne voudrais pas vous … t’empêcher de rentrer chez toi. Tu dois avoir mieux à faire.

Le tutoiement était finalement venu tout seul. Andrea n’avait jamais été une grande adepte des règles de politesse, et comme Aichiro était plus jeune qu’elle, la jeune femme trouvait assez logique de passer dans un autre registre.
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Aichiro Oku

Humain(e)

Re : Maladresse...[PV Andrea]

Réponse 4 samedi 20 novembre 2010, 16:14:00

- Encore faut-il pouvoir se détacher des fantômes dudit passé.

La jeune femme était belle et charmante, avait un corps assez agréable, si ce n'est pas divin, des prunelles splendides...mais surtout, elle avait un certain sens de la répartie. Que demander de plus ? Du moins, certains hommes n'aimaient pas les femmes d'esprit...mais Aichiro Oku...lui...Si ! Au contraire, l'intelligence était vraiment ce qui l'attirait le plus chez une personne. Bon, intelligence est un bien grand mot...Disons qu'il préfère une personne avec une certaine culture. Sans aucune difficulté, elle avait remis l'étudiant à sa place, elle avait répliqué aux belles paroles de ce dernier. Voilà qu'elle l'intéressait au plus haut point...Il rougit encore plus, conscient qu'il s'intéressait à cette femme, lui, qui normalement fuyait les contacts avec la gente féminine. Ils en vinrent aux présentations...et comme le jeune étudiant s'en doutait, la dénomination, l'appellation, le terme « champion d'échec de l'établissement » fit sourire cette inconnue. Bien qu'un peu fier de son titre, Aichiro était conscient que c'était un titre ridicule...Un titre qui ne le rendait pas populaire.

- Je dois alors mesurer l’honneur qu’il m’est fait … Ou bien dois-je privilégier la formule de politesse « pour vous servir » à mon avantage ? Il faut faire attention à ce que l’on peut proposer …

Un large sourire s'afficha sur le visage d'Aichiro Oku, il appréciait particulièrement la fin de la phrase...et le sous entendu qui était glissé en dessous.

- A votre avantage, mademoiselle...

Dit il en sur le ton de la plaisanterie. Andrea Leevi ? Charmant ! Andréa...Quel joli prénom ! Japonais pur souche, né en périphérie de cette grande ville, métropole nipponne, il était plutôt pas habitué à ce genre de prénom aux consonances non asiatiques. Il fallait avouer que les prénoms étrangers avaient un certain charme indéniable. Étrangère ? Non japonaise ? Hmm...Non, il n'allait pas se permettre une telle question. Il était déjà assez indiscret comme ça.

- Enchanté de vous connaitre, Andrea Leevi.

Le jeune homme espérait bien que cette rencontre allait durer longtemps...le plus longtemps possible. Ce n'était pas tous les jours qu'il se sentait un peu à l'aise en compagnie d'une femme. D'ailleurs, il lui ferait bien visiter tous l'établissement. Et il était de son devoir de parfait gentleman, d'aider cette demoiselle en détresse...Elle fit mine de réfléchir. Peut être avait elle autre chose de prévu. C'est sur qu'une si femme pareille devait avoir d'autre chose à faire que suivre un étudiant dans les couloirs d'un lycée...Surement un rendez vous amoureux déjà prévu. Mais non, rien de prévu.

- Eh bien je dois avouer que la bibliothèque m’a manquée, mais que je ne saurais plus m’y rendre. Je me souviens encore de quelques livres qui ont marqués mes quelques années de passage ici. Ceci-dit, je ne voudrais pas vous … t’empêcher de rentrer chez toi. Tu dois avoir mieux à faire.

Elle était passée au tutoiement. Bon, en même temps, ils étaient plutôt jeune donc le tutoiement était normal. Le jeune homme avait ses manières, que ce soit le vouvoiement ou le culte de l'élégance et de la perfection. Néanmoins, pour une fois, il ferait une exception.

- Je n'ai rien de mieux à faire que de t'aider. En plus, j'adore la bibliothèque, je connais assez bien les rayons, donc je pourrais t'aider à retrouver ces quelques livres...En plus, elle ne doit pas être encore fermée en plus à cette heure là.

Il fit signe à la jeune femme de le suivre et ils s'engagèrent alors dans un couloir. Des élèves quittaient encore le lycée, des retardataires et des professeurs étaient eux aussi présents dans les couloirs. Bien entendu, l'établissement se vidait et en quelque sorte, ces deux personnes devaient surement être les seuls qui ne quittaient pas le lycée...mais au contraire, s'engageait profondément dans les locaux scolaires. La bibliothèque était un des lieux préférés du jeune homme, fin amateur de littérature antique. Il y passait beaucoup de temps...Aussi, était il capable de se rendre rapidement dans ce sanctuaire...

- La bibliothèque n'est pas bien loin, on y sera dans quelques minutes. Le temps juste de traverser un ou deux couloirs...Sinon, cela fait longtemps que tu as quitté le lycée, Andréa ? Mais ma question est peut être un peu trop indiscrète...









Andrea Leevi

Humain(e)

Re : Maladresse...[PV Andrea]

Réponse 5 samedi 20 novembre 2010, 16:46:42

Andrea n’avait bien entendu, et vous pourrez vous en douter, pas vraiment envisagé une fin de journée comme celle-ci. Le tableau extérieur qu’elle offrait en compagnie d’un lycéen devait d’ailleurs avoir l’air comique pour quiconque prendrait un minimum en compte la situation et son contexte. Elle demandait à un adolescent de lui faire redécouvrir un établissement qui la subjuguait encore après son départ, elle s’apprêtait à faire la connaissance d’un garçon de deux ans plus jeune qu’elle, sans trouver ça anormal. Sans vouloir y réfléchir, Andrea se dit simplement que tout cela avait pour avantage de lui faire fuir la tombée de la nuit, rapide en ces saisons froides et sombres. Car le jour mourant derrière les montagnes du paysage ne signifiait pour elle qu’un retour au bercail, une soirée de plus passée aux côtés de gens hypocrites, une nuit de plus à accepter d’être un bien dont le propriétaire savait être doux et persuasif. Pas qu’Andy n’aime pas son demi-frère, cela ne la dérangeait plus depuis longtemps de le rétribuer ainsi. Mais maintenant qu’il comptait se marier, elle tentait d’éviter le domicile familial et de ne pas imaginer les moyens que Seiji mettraient en œuvre pour continuer de l’élever comme il l’avait toujours fait à la place de tous. Alors se savoir là, en compagnie d’un élève rougissant tout ce qu’il savait devant elle était une alternative délicieuse pour Andrea, qui découvrait que les jours peuvent parfois offrir des surprises et qu’il y a des dénouements que l’on attend pas.

D’autant plus qu’elle se plaisait à observer et aider les autres, aussi était-il particulièrement intéressant de voir le mélange de joues rosées et de lèvres largement étirées, dans un tableau mi-satisfait mi-surpris. Andrea ne parvenait pas à cerner Aichiro comme elle pensait l’avoir fait d’un regard au tout début. La phrase qu’il lui offrit en réponse à sa boutade espiègle avait en effet de quoi faire réfléchir, et les dimensions de réflexion et d’analyse du jeune homme restaient alors profondément obscures à Andrea. La politesse, en tout cas, ne lui fit pas défaut puisqu’il eut la bonté d’esprit de ne relever son prénom et son nom que pour le style et se l’entendre dire, au lieu d’y marquer une intonation avec un regard entendu sur son apparence pas très asiatique. Nombreux étaient ceux qui le lui faisaient remarquer, et bien que cela ne la dérange pas plus que cela, elle appréciait cette attention de la part d’Aichiro.

- Je n'ai rien de mieux à faire que de t'aider. En plus, j'adore la bibliothèque, je connais assez bien les rayons, donc je pourrais t'aider à retrouver ces quelques livres... En plus, elle ne doit pas être encore fermée en plus à cette heure là.

Eh bien, la situation prenait une tournure qu’il aurait été difficile de deviner en première intention. Voilà qu’Andrea se retrouvait affublée d’un guide, et une fois qu’elle eut obéi à l’ordre engageant d’Aichiro à le suivre, elle répondit enfin :

- Bien, je pourrai alors retrouver facilement les romans venus d’ailleurs que j’affectionne. Cela peut paraître déplacé, mais n’étant pas née ici j’ai du mal avec la littérature japonaise. En Finlande, ce n’était pas vraiment le même genre de lectures …

Et voilà comment répondre à une interrogation muette simplement glissée dans un nom. Les deux jeunes gens s’échangeaient facilement ces informations qui coulent naturellement lorsqu’une première rencontre se passe bien. Peut être serait-il surpris du pays lointain qui l’avait vu naitre, mais sans doute n’aurait-il pas le comportement déplacé de trop le montrer. Puis, alors qu’au fur et à mesure des couloirs Andrea et Aichiro se retrouvaient de plus en plus entourés par le silence et le vide, la jeune femme caressa de ses doigts les murs ébréchés des couloirs, retrouvant des textures oubliées et des éclats de rires qui refaisaient surface durant leur progression. C’est sur ces entrefaites que son compagnon reprit la parole.

- La bibliothèque n'est pas bien loin, on y sera dans quelques minutes. Le temps juste de traverser un ou deux couloirs...Sinon, cela fait longtemps que tu as quitté le lycée, Andréa ? Mais ma question est peut être un peu trop indiscrète...

Un petit sourire discret et appréciateur précéda la réponse d’Andrea, qui n’avait presque pas à chercher ces mots pour s’adresser à un jeune homme plus jeune que lui, certes, mais serviable et parfaitement disposé à lui consacrer un peu de temps. Dans un jeu de provocation et de répartie, elle s’inscrivait au fur et à mesures de ses répliques, spontanément trouvées.

- Dis donc, tu es bien curieux. Si c’est une manière détournée pour connaitre l’âge d’une dame, ça ne se fait pas …

Pause, moment de flottement, puis Andrea reprit, plus conciliante.

- Deux ans. Deux longues années que je ne suis pas venue ici. Je crois que globalement, rien n’a changé. Les élèves restent égaux à eux même, non ? Sauf peut être qu’à mon époque, je n’ai pas eu la chance de rencontrer un champion d’échecs !

Il y avait dans cette réponse un mélange subtil de sérieux et d’humour, alors qu’elle reconnaissait véritablement le mérite du jeune homme de s’illustrer dans une compétence si ardue tandis qu’elle se jouait encore de la fierté qu’il en avait. Si elle ne pouvait plus taquiner un adolescent plus jeune qu’elle, cela signifierait qu’Andrea serait trop vieille pour ces petits jeu de pouvoir et de reconnaissance. La fin d'un monde, en quelque sorte.
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Aichiro Oku

Humain(e)

Re : Maladresse...[PV Andrea]

Réponse 6 samedi 20 novembre 2010, 17:09:38

- Bien, je pourrai alors retrouver facilement les romans venus d’ailleurs que j’affectionne. Cela peut paraître déplacé, mais n’étant pas née ici j’ai du mal avec la littérature japonaise. En Finlande, ce n’était pas vraiment le même genre de lectures …

Finlande !? Eh bien, Andrea Leevi était bien pas originaire de cette péninsule japonaise. Une finlandaise, une européenne, elle venait quand même d'un pays assez lointain...et sacrément différent, que ce soit dans le mode de vie et dans les mœurs, du Japon. Bien entendu, l'étudiant ne dit rien, ne faisant rien remarquer, il ne voulait pas gêner ou vexer cette jeune femme qu'il venait à peine de rencontrer. De plus, poser trop de questions serait vraiment déplacé. En tout cas, il était ravi que la jeune femme lui donne quelques informations sur elle. Quelques informations personnelles se glissaient ainsi dans la discussion entre les deux êtres, la preuve que cette rencontre se déroulait plutôt bien. Il continuait, pour le moment, de marcher dans les couloirs. Ceux ci étaient de plus en plus vide...Ce qui était normal, l'établissement allait bientôt fermer ses portes et les élèves quittaient rapidement le lycée. Aichiro Oku espérait que la bibliothèque ne serait pas fermée.

 - Il y a un large rayon sur la littérature étrangère, européenne, asiatique, etc. Tu y trouveras surement ton bonheur...Oui, la littérature japonaise est un peu particulière. A part les classiques comme le Bushido ou le Hagakure...je n'en suis pas trop amateur.

Dit il, tout en essayant de ne pas se vanter.

- Dis donc, tu es bien curieux. Si c’est une manière détournée pour connaitre l’âge d’une dame, ça ne se fait pas …

Un petit jeu s'était mis en place entre les deux jeunes gens et ce petit jeu ne déplaisait pas à Monsieur Oku, plutôt ravi par cette discussion animée. L'étudiant rigola.

- Ah ! Tu m'a percé à jour !....Non non, je ne me permettrais pas une telle indiscrétion...

- Deux ans. Deux longues années que je ne suis pas venue ici. Je crois que globalement, rien n’a changé. Les élèves restent égaux à eux même, non ? Sauf peut être qu’à mon époque, je n’ai pas eu la chance de rencontrer un champion d’échecs !

La répartie, le subtil jeu de provocation d'Andrea, tout cela plaisait fortement au jeune homme.

- Le club d'échec a était crée récemment, il y a moins d'un an je dirais... Et on est pas beaucoup. Deux ans...Les locaux ont bien changés, ils ont été rénovés surtout. Mais les élèves...Ce sont toujours les mêmes genres, les mêmes divisions, les bons, les forts, les pires, les intellectuels, les sportifs et tous ce genres de choses. Tiens, nous voilà arrivé ! Et en plus, cela semble encore ouvert !

Ils venaient d'arriver devant une petite porte, couvert d'affiches sur des expositions et des conférences. Le jeune homme ouvrit la porte.

- Après vous, mademoiselle....Tiens, on dirait qu'il y a personne.

Ils entrèrent donc dans la pièce, une bibliothèque classique mais le sanctuaire d'Aichiro Oku. Une piece avec de multiples étagères remplies de livres, organisés et classés par thèmes, quelques tables et un ou deux ordinateurs.

- Bien sur, cela a surement changé en deux. Cela ne devait pas être comme ça quand tu étais ici, non ? Si je me souviens bien, le rayon littérature étrangère est sur la gauche...Profitons en, tant qu'il y a personne. Tu cherches quoi exactement...si cela n'est pas trop indiscret ?

Andrea Leevi

Humain(e)

Re : Maladresse...[PV Andrea]

Réponse 7 samedi 20 novembre 2010, 17:40:28

- Il y a un large rayon sur la littérature étrangère, européenne, asiatique, etc. Tu y trouveras surement ton bonheur...Oui, la littérature japonaise est un peu particulière. A part les classiques comme le Bushido ou le Hagakure...je n'en suis pas trop amateur.

Il s’y connaissait en termes de lectures classiques, et fort heureusement Andrea avait la chance d’avoir un frère extrêmement cultivé, qui lui avait appris non seulement la langue de ce nouveau pays qu’elle n’avait connu qu’à dix ans mais également sa culture, ses coutumes, son histoire. Aussi ne paraissait-elle pas complètement idiote dans un environnement comme une bibliothèque ou une simple conversation avec quelqu’un à propos des livres, véritables sanctuaires de connaissances et de découvertes. Et si elle avait nommé ce lieu parce que cela lui semblait le plus intéressant de revoir, Andrea ne le faisait pas non plus totalement au hasard. Car si elle avait bien profité de ses années lycée, cela avait été essentiellement dans la grande pièce aux étagères bien remplies. Son frère lui avait défendu d’approcher de trop près les garçons de son âge, et ses camarades féminines la détestaient, sans doute pour son attitude froide envers ses soupirants. De la même manière qu’elles l’aurait sans aucun doute mise à l’écart si elle y avait cédé. Dans tous les cas, l’étrangeté et la beauté étaient de très bonnes raisons à l’exclusion, sans avoir besoin de trop se justifier. Cela semblait alors normal de voir cette fille qui butait sur certains mots se perdre dans l’incompréhension d’un argot utilisé spécialement contre elle, ou de lui faire croire à des habitudes d’un établissement japonais simplement pour la piéger et la rendre ridicule. Alors oui, les livres étaient des amis.

Aussi Andy se sentait-elle impatiente à l’idée de revoir ses chers compagnons, les auteurs ayant marqué sa scolarité, des romans fantastiques venant d’Europe pour la plupart. Ou bien des livres plus historiques, lui permettant de faire la part des choses entre ce qu’elle entendait de la bouche de ses camarades et la réalité. Elle avait énormément appris sur son pays d’adoption dans les pages usées des manuels scolaires. Mais, coupée en plein élan de nostalgie, Aichiro rentra dans son jeu et laissa échapper un éclat de rire cristallin qui résonna dans le silence qui prenait place entre les murs de l’école. Elle aimait la légèreté qu’il conférait aux mots, alors qu’il restait non seulement fin mais également prévenant, en ne posant que des questions mesurées et en adaptant son comportement. Signe d’intelligence, cela lui octroyat un bon point même si Andrea se doutait bien que pour avoir gagné un tournoi de jeu de réflexion, Aichiro ne devait pas être stupide …

- Le club d'échec a était crée récemment, il y a moins d'un an je dirais... Et on est pas beaucoup. Deux ans...Les locaux ont bien changés, ils ont été rénovés surtout. Mais les élèves...Ce sont toujours les mêmes genres, les mêmes divisions, les bons, les forts, les pires, les intellectuels, les sportifs et tous ce genres de choses. Tiens, nous voilà arrivé ! Et en plus, cela semble encore ouvert !

- Il faut dire qu’ici bas, les rénovations devenaient indispensables … Je suis née un peu trop tôt, semblerait-il. Pour profiter des nouveaux locaux, bien sûr. Puisque les élèves sont les mêmes …

Sur ces mots, elle fit mine d’exagérer un regard inquisiteur qui détailla de haut en bas son guide qui, déjà, l’amenait à destination. Elle n’avait même pas mémorisé le chemin, et seule la porte de la salle accapara alors son attention. Moment de flottement, un peu particulier. Si bien qu’Andrea entendit à peine les mots de son interlocuteur, concentrée qu’elle était sur cette poignée encore branlante qui avait tant de fois épousée sa main pour l’emmener vers un monde meilleur, un univers d’évasion. En entrant, Andy laissa ses deux yeux azur s’ouvrir en grand, révélant toute la restriction que ses comparses japonaises subissaient chaque jour. Ses pupilles détaillèrent chaque détail, et la jeune femme fit un petit tour sur elle-même pour admirer les rangées de couvertures anciennes, remarquant l’apparition d’ordinateurs que le lycée devait avoir acquis récemment. S’avançant sans attendre qu’Aichiro ne l’y invite, Andrea promena sa paume sur les reliures connues ou nouvelles à ses yeux, savourant cet ambiance un peu lourde d’informations qui pesait toujours ici.

- Bien sur, cela a surement changé en deux ans. Cela ne devait pas être comme ça quand tu étais ici, non ? Si je me souviens bien, le rayon littérature étrangère est sur la gauche...Profitons en, tant qu'il y a personne. Tu cherches quoi exactement...si cela n'est pas trop indiscret ?

Prenant le temps de réfléchir, Andrea ne répondit pas tout de suite. Elle erra encore quelques instants sur l’ensemble de la pièce, son visage tournant de gauche à droite sans plus savoir où donner de la tête. Elle hésitait fortement, et la requête d’Aichiro lui pesait problème. Cette question ne faisait que créer un dilemme, tant elle voulait retrouver le bonheur des livres d’études mais aspirait également à autre chose, qui lui tenait particulièrement à cœur.

- Les rayons se sont agrandis, mais une bibliothèque ne change jamais radicalement. Trop d’histoire à faire bouger devient parfois difficile. Et pour te répondre …

Hésitation, petit sourire timide qui la faisait en cet instant ressembler à une petite fille perdue dans une chemise trop grande pour elle. Elle reprit, évitant le regard du jeune homme qui se ferait sans doute réprobateur.

- Tu vas te moquer, mais j’aimerai bien trouver un livre d’images sur mon pays. J’en avais feuilleté un voilà longtemps, et tant qu’à revenir ici …

C’était dit, elle se serait rendue ridicule.
Tomorrow comes to take me away
[Eagle Eye Cherry]

>  On ne devrait pas vivre que pour le plaisir. Rien ne vieillit comme le bonheur.
>  L'émotion nous égare : c'est son principal mérite.
[Oscar Wilde]


Aichiro Oku

Humain(e)

Re : Maladresse...[PV Andrea]

Réponse 8 samedi 20 novembre 2010, 18:01:15

La bibliothèque était un véritable sanctuaire de connaissance et un havre de paix pour le jeune homme. Au moins, il ne pouvait pas être dérangé dans un tel endroit...Il pouvait peaufiner ses stratégies, lires beaucoup d'ouvrages, discutait lectures avec le personnel de cette pièce sacrée et il pouvait aussi passer ses doigts sur les fines reliures des livres anciens ou non. Bref, Aichiro Oku adorait vraiment cette pièce et dans un sens, le fait que la jeune femme semblait elle aussi appréciait vraiment cet endroit, avoir eut une certaine histoire avec la bibliothèque...Cela faisait que l'étudiant appréciait encore plus mademoiselle Andrea Leevi. Vu son attitude, elle devait avoir vécu bien des beaux moments dans cette pièce, aussi, le jeune homme ne dit rien, s'abstint de tous commentaires. Il suivit doucement la jeune femme et observa quelques titres d'ouvrages...Tiens, il ne le connaissait pas celui là, une nouvelle acquisition ? Surement ! Intéressant ! Il faudra qu'il revienne demain pour le voir de plus près. Mais il était en train de s'égarer.

Les livres étaient nombreux et les livres sur la littérature non japonaise ne manquait pas, il y avait un certain nombre d'ouvrage européen...que ce soit les grands classiques de l'antiquité romaine et grecque mais aussi des ouvrages anglais, français, etc. Donc, il devait bien avoir des livres finlandais. Bien entendu, une piste aiderait le jeune homme, il pourrait mieux apporter son aide à Andrea.


- Les rayons se sont agrandis, mais une bibliothèque ne change jamais radicalement. Trop d’histoire à faire bouger devient parfois difficile. Et pour te répondre …

Elle n'avait pas tort, ranger la bibliothèque...c'était refaire tous le système de classement, bouger des centaines d'ouvrages, ranger cette pièce...c'était plus qu'un travail...c'était du sport. Elle hésitait un peu. Pourquoi ? Oku était curieux mais il ne dit rien, laissant la jeune femme parlait. Ils avaient réussi à créer un subtil jeu entre eux, l'étudiant ne voulait pas tout gâcher.

- Tu vas te moquer, mais j’aimerai bien trouver un livre d’images sur mon pays. J’en avais feuilleté un voilà longtemps, et tant qu’à revenir ici …

- Pourquoi me moquerais je ? Il n'y a rien de ridicule là dedans...

Un livre l'avait touché, elle voulait donc le revoir...normal, peu importe qu'il concerne son pays natal et qu'il soit plein d'images. Le jeune homme aurait fait la même chose. D'ailleurs, ce dernier avança dans les rayons, profitant qu'il n'y avait personne, il arriva dans le rayon des guides touristiques et des livres sur les autres pays étrangers.

- Tu auras surement plus de chance de le trouver dans ce rayon...Il contient pas mal de livres sur les pays étranger. Il y sera peut être...

Puis il commenca à chercher quelques livres sur le pays de la jeune femme.

-France...Chine...Non c'est pas ca. Thailande...Etats Unis, non toujours pas...

Il y avait beaucoup de livres dans ce rayon, il y en aurait bien qui serait le bon.

Andrea Leevi

Humain(e)

Re : Maladresse...[PV Andrea]

Réponse 9 samedi 20 novembre 2010, 18:56:27

Quiconque aurait pu trouver ça ridicule de demander à retrouver un livre d’images alors que les deux interlocuteurs semblaient s’y connaitre plus largement sur la question de la littérature, même si leurs pays de référence en matière de culture n’était pas le même. C’était d’avantage l’apanage des enfants ou en prévision d’un voyage que l’on venait compulser ce genre d’ouvrages, et Andrea aurait peut être mieux fait de s’élever un peu et de demander à trouver un bon roman qu’elle aurait déjà lu, quitte à moins se dévoiler. C’était un terrain dangereusement miné que de parler trop d’elle, aussi regretta-t-elle instantanément ses paroles. Mais on ne peut revenir en arrière lorsque les mots vont plus vite que la pensée, et Andy n’avait à présent pas d’autre choix que d’assumer le sien, au risque de paraitre un peu limitée en matière de référence, ou bien trop sentimentale. Comme quoi, on ne se débarrasse pas si facilement des fantômes du passé et de ce que la Vie nous donne comme base pour se développer et évoluer. On fait avec ce qu’on a, quand bien même on n’aurait pas grand-chose. Mais les regrets de la jeune femme s’estompèrent bien vite quand Aichiro lui assura ne pas trouver cette demande ridicule. Pourtant, elle-même voyait tout un tas de raison de se moquer de sa naïveté et de sa simplicité en cet instant, mais elle appréciait que le jeune homme n’en fasse pas étalage, même dans le cas où cela relèverait simplement de la politesse.

Alors qu’Andy avait terminé son observation extatique et admirative, son compagnon de fin d’après midi avança de lui-même vers les rayons et commença à chercher ce qu’elle lui avait demandé sur une impulsion. Le suivant docilement afin de ne pas le laisser seul enquêteur, Andrea notifia que les étagères devant lesquelles ils s’étaient arrêtés était celle des guides au même moment où Aichiro prit la parole.

- Tu auras surement plus de chance de le trouver dans ce rayon... Il contient pas mal de livres sur les pays étranger. Il y sera peut être...

Les quatre mains s’activèrent alors autour des livres, en sortant certains, lisant simplement la couverture d’autres. Du fait que l’adolescent ait quelques années de moins qu’Andrea, mais aussi à cause des grandes jambes de celle-ci, la jeune fille le dépassait légèrement et ses bras découvraient plus facilement les livres placés plus en hauteur, dénigrant le tabouret mis à disposition dans le rayon d’à côté.
 
- France... Chine... Non c'est pas ca. Thailande... Etats Unis, non toujours pas...

Alors qu’Andrea s'en voulait de monopoliser le jeune homme, elle posa un regard sur sa montre et, jetant un regard en coin à Aichiro, lui demanda sans pour autant cesser ses recherches :

- Dis-moi, la bibliothèque ferme à quelle heure ? Je m’en voudrais de nous faire enfermer ici … Pour un livre.

Certes, Andy avait buté sur le dernier mot étant donné que ce n’était pas non plus n’importe quel livre, mais des images chargées d’histoire et d’importance pour elle. Mais la jeune femme n’était pas venue pour cela, et puis elle pourrait toujours repasser. Bref, le dilemme s’installait au fur et à mesure que les minutes passaient. Ce fut finalement la précédemment citée différence de taille qui débloqua la situation dans laquelle les deux jeunes hommes commençaient à s’embourber. En effet, Andrea aperçut une reliure bleue qui lui était familière, celle-ci se trouvant juste au dessus de la rangée qu’Aichiro consultait. Toute heureuse d’avoir mis la main sur un trésor qui se faisait de plus en plus incertain et lointain, la jeune femme ne réfléchit pas et agit comme à son habitude avec spontanéité. Sa main jaillit tandis que son corps se déplaçait, la faisant se placer juste derrière son guide pour l’occasion, et elle dut prendre appui sur son épaule de sa main libre pour se hisser sur la pointe des pieds et attraper enfin ce qu’elle était venue chercher. D’un ton enjoué, alors qu’elle le dégageait tant bien que mal, toujours en équilibre, elle lança :

- La Finlande doit paraitre trop lointaine pour la rendre accessible sur des étagères …
Tomorrow comes to take me away
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Aichiro Oku

Humain(e)

Re : Maladresse...[PV Andrea]

Réponse 10 samedi 20 novembre 2010, 19:30:43

- Dis-moi, la bibliothèque ferme à quelle heure ? Je m’en voudrais de nous faire enfermer ici … Pour un livre.

Andrea Leevi venait de mettre le doigt sur une question épineuse et fâcheuse...Le genre de question qu'on ne se pose pas, qui arrive dans l'esprit...trop tard. Le genre d'interrogation auquel on ne fait pas attention au premier abord. En plus, l'étudiant était tellement occuper à chercher le livre de la jeune femme qu'il n'avait pas pensé à cela. C'était bête. Il jeta un coup d'œil rapide vers la porte de la salle, il en était un peu loin pour voir si elle était réellement ouverte...mais elle ne semblait pas fermée. Mais maintenant qu'il y pensait, un autre ennui pouvait arriver...La bibliothèque pouvait être ouverte mais...la porte, la grille de l'établissement scolaire pouvait être fermée. Ce serait bête d'être enfermé dans la salle...mais ce serait encore plus bête de se retrouver enfermer dans le lycée. Bon, au moins, Aichiro Oku serait déjà sur place pour ses cours du lendemain...et sa partie d'entrainement dans son club. Mais bon, il devait avoir un gardien dans cet établissement et ce dernier serait surement compréhensif et leur ouvrirait la grille d'entrée. L'étudiant ne dit rien, il laissait encore quelques minutes à sa partenaire pour trouver le livre et ensuite seulement, il lui dirait. Mais pour l'instant, les recherches étaient infructueuses...

- Roumanie, Europe de l'est, Russie, péninsule ibérique et même Norvège...Mais pas de traces de Finlande...

En fait, Aichiro Oku n'avait pas bien regardé...Le livre que cherchait la jeune femme était juste au dessus de lui et en fait, on ne pouvait pas le rater avec sa grande couverture bleu. Dans son désir de satisfaire Andrea, il n'avait pas pensé à regarder l'étagère au dessus de lui...Crétin ! Ce fut la Andrea Leevi qui vit le livre...étant un peu plus grand que lui, elle pouvait même tenter de l'attraper. En effet, le jeune homme était trop petit pour atteindre l'ouvrage, il aurait fallu qu'il aille chercher une chaise près d'une table et cela leur aurait fait perdre du temps. Alors, la jeune femme passa derrière Aichiro Oku et tentait de prendre le livre...Derrière l'étudiant...Le jeune homme rougit de plus belle. Il pouvait sentir le corps de cette ravissante femme contre son dos...Chose à laquelle, il n'était vraiment pas habituée. Puis de sa main encore libre, elle prit appui sur l'épaule de l'étudiant pour se hisser sur la pointe des pieds. Maintenant, elle avait même une main sur l'épaule du jeune homme...Vraiment pas habituée à ce genre de chose. Il rougit encore de plus belle...tout en essayant que la jeune femme ne le remarque pas. Toujours en équilibre, elle tentait de dégager le livre. Ce dernier était en hauteur mais semblait aussi coincé entre plusieurs autres ouvrages. La poisse !

- La Finlande doit paraitre trop lointaine pour la rendre accessible sur des étagères …

- Attention...

Ce que craignait le jeune homme finit par arriver. Le livre sur la Finlande fut dégagé par Andrea Leevi...Mais en même temps, il emporta avec lui...plusieurs autres œuvres...dégringolant de l'étagère, ils tombèrent sur Aichiro Oku...qui, maladroit, entraina d'autres livres avec lui...recula...chuta et entraina la jeune femme, qui était juste derrière lui, dans sa chute. Donc tous les deux se retrouvèrent par terre, à même le sol de la bibliothèque, avec plusieurs livres autour d'eux.

- Ouch ! Mon dos...

Dit il.

- Au moins, on a le livre...Faut le retrouver dans tous ceux qui sont tombés maintenant...

Dit il, confus, un peu gêné.

Andrea Leevi

Humain(e)

Re : Maladresse...[PV Andrea]

Réponse 11 samedi 20 novembre 2010, 19:55:20

Andrea ne se doutait pas une seule seconde de la gêne qu’elle occasionnait au jeune homme. Pour elle, il n’y avait là rien de bien méchant, et en tout bien tout honneur elle avait amorcé ce geste pour en finir au plus vite avec ce maudit livre qui faisait peser sur eux la menace de voir l’établissement fermé. Au pire, ils sortiraient par une fenêtre, mais ce n’était pas vraiment recommandé ni très intelligent. Andy ne remarqua donc pas la teinte carmin que les joues d’Aichiro prenaient au fur et à mesure qu’elle progressait dans son investigation. D’ailleurs, si elle l’avait su … Comment la jeune femme aurait-elle réagit ? Si elle avait décidé de classer ce rougissement dans leur petit jeu de moquerie sympathique, sans doute Andrea se serait-elle permis une réflexion. Mais si elle avait perçu un réel malaise chez le jeune homme, elle aurait tout aussi bien pu faire comme s’il ne s’était rien passé, afin de lui éviter de se justifier ou de rougir d’autant plus sous des excuses de sa part à elle. Toujours est-il qu’elle ignorait totalement cet état de fait, se concentrant sur la tâche ardue de dégager l’objet de sa convoitise de cet enchevêtrement de livres un peu trop serrés les uns aux autres. D’un côté, elle ne voulait pas abandonner. De l’autre, elle sentait bien que sa position n’avait rien de stable malgré l’appui qu’elle exerçait sur l’épaule du jeune homme. Et tout ça, encore une fois, pour un livre. De quoi en faire rire plus d’un.

Ce fut quand elle sentit le livre se libérer enfin qu’Andrea entendit la voix d’Aichiro lui parvenir d’en dessous, d’un air un peu inquiet. Sa mise en garde lui fit lever les yeux, et se rendre compte d’une imminente catastrophe de chute de livres. Il était pourtant évident que cette entreprise était bancale et que le résultat ne serait bien évidemment pas des meilleurs. Dans l’instant qui précéda la chute, Andrea porta ses bras au visage pour tenter de se protéger un peu, mais les ouvrages préfèrent son compagnon d’un soir pour finir leur chute. C’était sans compter le geste d’Andy pour minimiser les dégâts, tentant de faire reculer Aichiro … qui recula droit sur elle, la faisant chuter à son tour, d’autres livres dans le même temps. Beau spectacle que ces deux jeunes gens étalés par terre, au milieu des pages. Andrea avait heureusement amortit sa chute en tombant sur les fesses, mais ce n’était manifestement pas le cas d’Aichiro, qui avait pris un poids conséquent sur lui. Il ne tarda d’ailleurs pas à se manifester …

- Ouch ! Mon dos...

Andy aurait du s’inquiéter, lui demander comment il avait mal et s’il avait besoin d’aide pour se relever. Pourtant elle resta à terre, les cuisses serrées mais ses mollets écartés vers l’extérieur, s’adossant contre une nouvelle étagère, et ne put retenir un bref éclat de rire avant de dire :

- La maladresse est ta principale qualité ?

Cela faisait en effet deux chutes en peu de temps pour le jeune homme, qui avait soit un très mauvais karma soit une existence rythmée d’accidents bénins en tous genres. Mais Andrea se reprit aux paroles d’Aichiro, qui restait encore l’esprit occupé par le but de leur recherche. Elle répliqua cependant, sans se mettre à chercher :

- Je suis désolée, c’est la seconde fois que je te fais tomber. Si tu veux te sauver, je crois qu’il est encore temps …

Puis elle s’accroupit, posa ses genoux contre le sol froid de la bibliothèque et commença consciencieusement à ramasser les livres, vérifiant si elle ne les avait pas trop abîmés. Avec cette histoire, ils étaient bien partis, tous les deux. Andrea s’en voulait d’avoir profané ce lieu en paix avant son arrivée, et ne pensait plus réellement à son livre mais en ennuis qu’elle n’avait fait qu’apporter à Aichiro. Lui qui s’était montré si serviable, ce n’était pas vraiment correct de sa part et elle regrettait ses caprices littéraires. Dans le même temps qu’elle se sermonnait intérieurement, Andy défit son écharpe et l’enleva de son cou, toute cette agitation lui ayant donné chaud. De plus, cela la privait d’une certaine mobilité dans les rotations de la tête, chose dont elle avait besoin pour ramasser les ouvrages disposés tout autour d’eux.
Tomorrow comes to take me away
[Eagle Eye Cherry]

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Aichiro Oku

Humain(e)

Re : Maladresse...[PV Andrea]

Réponse 12 samedi 20 novembre 2010, 20:23:04

- La maladresse est ta principale qualité ?

La jeune femme avait rigolé et l'étudiant ne tarda pas à faire de même...Il était vrai, qu'aujourd'hui, Aichiro Oku accumulait les gaffes et les maladresses. En début de soirée, il avait percuté la jeune femme dans le dos et s'était ramassé sur le sol d'un couloir de l'établissement scolaire. Et maintenant, des livres lui tombaient dessus, il trébuchait et emporter Andrea Leevi avec lui...sur le sol froid de la bibliothèque du même établissement scolaire. Bon sang ! Il avait une certaine chance aujourd'hui ! Une divinité perverse avait dut se pencher au dessus de la tête de monsieur Oku et devait s'amuser à lui jouer de bien mauvais tours. Mais en réfléchissant bien, le jeune homme se rendait compte que c'était bien la réalité...Bien qu'il fut habile et adroit dans le maniement des pions d'un échiquier, Aichiro était plutôt maladroit dans les gestes. La jeune femme n'avait pas tout à fait tort. Finissant de rire, le jeune homme répondit.

- Il semblerait.

Un certain nombre de livres étaient maintenant étalés sur le sol...a cause de la maladresse d'un seul étudiant. Il fallait les ramasser et les remettre à leurs places...On ne pouvait pas laisser ces livres là sur le sol. Un esprit cartésien et un amoureux de la littérature comme Aichiro Oku ne pouvait laisser les livres là. Aussi, toujours sur le sol, ayant réussi a se redresser un peu, le jeune étudiant commença à réunir quelques livres. Et en plus, si on voyait ces livres sur le sol, les gens, le lendemain, se douterait de quelque chose.

- Je suis désolée, c’est la seconde fois que je te fais tomber. Si tu veux te sauver, je crois qu’il est encore temps …

Aichiro Oku afficha un large sourire.

- Me sauver ? Hors de question...En plus, c'est moi qui t'a fait tomber en reculant...Donc inutile de t'excuser. Ce serait plus à moi de te donner des excuses pour ma maladresse.

Puis il se leva, prenant quelques livres au passage et les remettant dans l'étagère. Andrea défaisait son écharpe, elle avait surement un peu chaud...Et il fallait avouer que le jeune homme, après toutes ces péripéties, avait aussi chaud...Défaire son nœud de cravate, non, pas question, toujours ses manies...mais il se débarrassa de sa veste qu'il posa sur le dossier d'une chaise. Il se retrouvait ainsi en pantalon noir, mocassin, chemise blanche et cravate.

- Laisse moi t'aider à te relever.

Il tendit une main à la jeune femme.

- Bon, remettons tous cela en place...

Andrea Leevi

Humain(e)

Re : Maladresse...[PV Andrea]

Réponse 13 samedi 20 novembre 2010, 21:19:54

Heureuse de voir que son éclat de rire n’avait pas offusqué le jeune homme, Andrea en profita pour apprécier le sien et ainsi partager un instant d’hilarité bien mérité au vu de la situation peu habituelle qu’était la leur. Sa boutade avait pris et, loin de vexer Aichiro, cela lui avait arraché un rire aussi impulsif et nerveux que celui d’Andy. Celle-ci se plaisait étrangement bien là, par terre, hilare et entourée des vestiges d’une catastrophe ambulante. A présent elle ne pensait plus à l’heure ni au retour chez elle qu’il faudrait pourtant sans doute bientôt envisager. La jeune femme n’avait aucune envie de quitter la bonne compagnie de l’adolescent qu’elle venait de rencontrer, préférant de loin s’amuser ici plutôt que de subir les regards insistants de Seiji une fois rentrée chez elle. Sa montre était devenue une ennemie, et elle souhaitait maintenant rester ici le plus longtemps possible, quitte à se laisser enfermer dans cette bibliothèque qu’elle affectionnait tant. Et même si elle n’en pipait mot à Aichiro, Andy espérait que ce retardement lui permettrait de ne pas avoir à partir si vite. Mais ce dernier se redressait déjà, prenant appui tant bien que mal sur le sol encore libre. Heureusement, il ne semblait pas avoir mal au dos, preuve que l’agression littéraire n’avait pas été trop violente. Il entreprit lui aussi de ramasser les cadavres de papiers, tout en lui répondant dans un grand sourire, qu’Andrea voyait pour la première fois.

- Me sauver ? Hors de question...En plus, c'est moi qui t'a fait tomber en reculant...Donc inutile de t'excuser. Ce serait plus à moi de te donner des excuses pour ma maladresse.

- J’insiste, un partout ! Si je ne m’étais pas appuyée sur toi et si j’avais fais attention à ce que tous les livres ne soient pas entraînés par l’élan de celui que je cherchais …

Répondit-elle du tac au tac et sans hésitation. Elle ne tenait pas à le rendre responsable des deux malheureux accidents survenus dans la fin de journée, contrairement à ce que sa boutade un peu plus tôt le laisser présager. Après tout, elle aurait du le laisser se dégager au lieu de le prendre pour point d’appui. Alors qu’elle en rajoutait une couche dans les politesses, Aichiro se levait déjà et entreprit de commencer à ranger le gros bazar qui régnait à présent et par leur faute dans la pièce. Puis il suivit son impulsion, se débarrassant d’une veste qui devait peser gros après toute cette agitation. Une fois les deux jeunes gens dépourvus de leurs trop lourds attributs, le jeune homme proposa à Andrea sa main pour l’aider à se redresser. Ou plutôt il lui imposa, sur un ton qui, pour Andy, ne souffrait pas de réplique. Elle obéit alors sagement et tendit timidement son poignet vers le jeune homme et se releva sous une impulsion de sa part.

- Bon, remettons tous cela en place...

Si elle était d’accord avec lui, elle ne savait pas bien par quoi commencer. Se penchant régulièrement en avant en laissant flotter sur sa peau une chemise trop grande qui se baladait à sa guise, Andrea ramassait des livres un peu au hasard, regardait leurs couvertures et s’arrêtait indubitablement sur leurs titres, voir en feuilletait quelques uns. Au bout de quelques répétitions de ce manège, Andy s’arrêta net et son visage prit une teinte gênée, à son tour. Elle partait une fois de plus dans son monde et en oubliait la notion du temps, laissant Aichiro œuvrer seul.

- Merci en tout cas d’avoir voulu m’aider. Je reviendrai, si tu penses qu’il vaut mieux partir à cause de la fermeture …

C’était bien évidemment à contrecœur que la jeune fille prononça ces mots, étant donné qu’elle passait un excellent moment de détente et qu’elle avait adoré rigoler avec un garçon qu’elle ne connaissait que peu. Andrea ne voulait pas penser à partir, et préférer de loin rester. Pour les livres, mais aussi pour un jeune homme peu banal. D’un coup, une idée lui vint en tête et elle s’arrêta net, regardant Aichiro de son regard perçant, un air de découverte sur le visage.

- Je sais que cela pourra paraitre ennuyant avec à une débutante comme moi à côté mais … Si un jour je reviens, j’aimerai bien te voir jouer. Aux échecs.

Ou simplement lui parler, encore et encore, en savoir plus sur lui et retarder le moment fatidique des adieux. Andrea s’amusait et ne voulait pas cesser.
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>  On ne devrait pas vivre que pour le plaisir. Rien ne vieillit comme le bonheur.
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Aichiro Oku

Humain(e)

Re : Maladresse...[PV Andrea]

Réponse 14 samedi 20 novembre 2010, 21:51:32

- Merci en tout cas d’avoir voulu m’aider. Je reviendrai, si tu penses qu’il vaut mieux partir à cause de la fermeture …

La sentence tombait...ce moment incroyable allait peut être prendre fin. Pour l'étudiant, Aichiro Oku, c'était la première fois qu'il s'entendait aussi bien avec une personne issue d'un monde inconnu pour lui...le monde de la gente féminine. Pour rien au monde, il ne voudrais que ce moment s'arrête. Un tel moment, c'est magique, unique. Bon, il ne fallait pas non plus tomber dans le romantisme bas de gamme et les bons sentiments bien coulants comme de la guimauve, mais il fallait avouer que le jeune homme appréciait beaucoup Andrea. Que faire ? Comment la retenir dans cette antre du savoir ? Ou tout simplement, comment retenir cette nouvelle connaissance auprès de lui ? Elle ne désirait pas partir, le jeune homme n'osait parler mais il savait, il savait qu'elle ne voulait pas le quitter. Comme si de rien n'était, il remis en place quelques livres restants. Il ramassa les derniers, les remit dans l'étagère. L'histoire allait t'elle se terminer là ?

- Je sais que cela pourra paraitre ennuyant avec à une débutante comme moi à côté mais … Si un jour je reviens, j’aimerai bien te voir jouer. Aux échecs.

Instinctivement le jeune étudiant répondit.

- Oui, bien sur, ce serait avec un grand plaisir...En plus, j'ai rarement de spectateurs et de supporters, cela changerait...

Non, tout allait se terminer comme cela ? Sur une simple boutade ? Tout cela à cause d'une maudite fermeture ? Aichiro Oku serait bien volontiers resté dans cette bibliothéque...même enfermé dedans...coincé dedans...tant que c'était avec Andrea Leevi. Puis, alors que la jeune femme s'apprêtait à le quitter, Aichiro posa sa main sur l'épaule de cette dernière.

- Reste Andrea...Je me suis jamais senti aussi bien et tant pis pour la fermeture...

Dit il avec un grand sourire. Puis il ajouta :

- Au pire, je fracasserai une fenêtre pour qu'on sorte d'ici...Ou tout simplement, si tu as le temps et l'envie, nous pourrions aller en ville...Boire un verre, manger un morceau, discuter...si tu le veux bien, bien sur.

Pour rien au monde, il ne voulait la voir partir. En tout cas, pas maintenant.


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