Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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La torture est un art. [PV: Denna]

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Serenos I Aeslingr

Humain(e)

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

La torture est un art. [PV: Denna]

lundi 15 novembre 2010, 02:29:12

Ça faisait maintenant trois mois que le jeune Kamui Nefraet nos Vaer avait été capturé par les forces ashnardiennes et enfermé dans les cachots du palais royal. Oh, il ne s'en plaignait pas vraiment, il avait après tout commencé à voyager justement pour trouver un lieu où il pourrait évacuer ses remords, sa colère et sa rancune en toute tranquillité, et la torture était probablement le traitement le plus adapté à ce besoin, car il transformait tout mauvais sentiment en douleur qu'on voulait à tout prix oublier. La jeune femme qui lui avait été assignée depuis son arrivée le fouettait avec énergie, provoquant des sursauts dans son corps. Il serra les dents à chaque fois.

Non seulement cette demoiselle s'amusait à lui faire du mal, mais elle adorait provoquer la colère du jeune homme en lui disant les sorts qu'elle réservait à sa fille le jour où ils mettraient la main sur elle. La crainte qu'ils trouvent la demeure de Maya augmentait le stress que le jeune homme ressentait, mais il voulait éviter de leur donner le moindre avantage sur son mental, et il s'imposait une image relaxant; la lisière dans la forêt, au centre de laquelle se trouvait un énorme bassin, cet endroit béni où il avait passé des années à méditer et à gérer la frustration de la vie. Graduellement, même les coups de fouet le laissèrent de glace. La jeune dame changea donc de tactique et elle se mit à le frapper. Mais cette fois, elle s'attira un sourire sadique du jeune homme, ce qui la fit frémir de peur. Le regard injecté de sang du jeune homme la pétrifia sur place alors que sa voix s'élevait, froide et cruelle, imposante.

-C'est une séance de sado-masochisme ou une vraie salle de torture, ici?

Offusquée par le culot du prisonnier, elle lui envoya une gifle au visage et sortit de la pièce, hors d'elle. Elle ordonna à l'un de ses collègue de prendre la relève. C'était un gros homme de deux mètres et demi, avec une large bedaine. Il était habillé d'une tunique (qui a dut mettre au supplice bien des moutons) et un pantalon qui peinait à masquer ses énormes jambes de cochons (grosses cuisses et petits petons). Déjà, juste à regarder l'abomination qu'il représentait, il sentit une bouffée de regret lui retourner l'estomac dans tous les sens. "Fallait-il vraiment que j'énerve la seule qui était agréable à regarder...?" Se réprimanda-t-il avec un soupir désespéré.

Le bourreau leva son bras et il frappa le visage de son jeune pensionnaire, lui brisant la pommette droite. En voyant la blessure se ressouder, comme neuve, il poussa un grondement agacé, frappant encore une fois, lui décochant un coup de poing remontant sur la mâchoire, lui brisant les dents et quelques os. Encore une fois, la blessure se régénéra aussi rapidement qu'elle fut faite. Le bourreau poussa un cri de rage en voyant ce regard toujours aussi arrogant, aussi rempli de défi. Chaque coup était encore plus douloureux que le précédent, mais Kamui ne changea pas de tactique. Il recevait chaque coup avec le même calme décidé, déformant son visage à chaque impact, mais c'était plus de l'inconfort que de la douleur. Il regardait son bourreau, et son regard si dénué de soumission mettait le gros homme encore davantage hors de lui. L'homme agrippa un couteau et il l'enfonça dans les côtes du supplicié. Cette fois, il lui arracha un cri, qui fut encore plus fort lorsque la lame exécuta un tour.

L'homme fier qu'était Kamui serra des dents et balança la tête en arrière, éprouvant des difficultés à respirer alors que le poignard cherchait la membrane fragile de ses poumons et qu'il la tailladait. Il ne cria pas très fort, à peine un grognement suffisant, mais ce fut assez pour provoquer l'euphorie du bourreau, qui mit encore plus d'énergie, mais après encore quelques minutes de mauvais traitements, le Seigneur en exil redevint impassible, comme pénétré d'un calme imperturbable. Les nerfs à vif, le bourreau lui envoya son pied dans le diaphragme, arrachant à son supplicié un gémissement de douleur, mais pas assez pour lui. Hors de lui, le gros homme se détourna de sa victime.

Kamui le regarda partir avec un soulagement mal contenu. Ses poignets, attachés au plafond, l'empêchaient de tomber à genoux et ses jambes étaient retenues par deux grosses boules d'acier attachées à ses chevilles, mais elles étaient bien inutiles, puisqu'il était maintenu à un pied du sol. Ses geôliers lui avaient enlevé sa chemise et toutes ses protections supérieures pour pouvoir le maltraiter, mais ils lui avaient fort heureusement laissé son pantalon. Il avait été capturé par les Mord-Siths dans une grotte. Il n'avait pas trop compris pourquoi, mais alors qu'elles le maîtrisaient, ses pouvoirs refusaient de s'éveiller pour le protéger. Il avait compris, dans cette cellule, qu'un cristal à énergie absorbait le mana en grande quantité. Une des Mord-Sith, dont le nom lui échappait, avait ordonné au bourreau de laisser filtrer juste assez de mana pour que le jeune homme ne meurt pas des mauvais traitements. Simplement, ce gros nigaud ne comprenait rien à ce mécanisme et il laissait assez d'énergie au Seigneur pour qu'il puisse se guérir de toutes blessures. Il savait ce que ses geôliers voulaient de lui; ils voulaient en faire une marionnette manipulable par leur maître et seigneur. Ils tentaient de lui faire de la torture mentale, mais ils n'arrivaient même pas à investir son esprit. C'est donc la torture physique qui l'attendaient, et si elle était plus douloureuse physiquement, il s'en accommodait. Il ne deviendrait pas une arme pour combattre les siens, et il n'allait pas laisser la puissance des ombres le submerger. Il ne savait pas grand chose des Cristaux de Vrastium, mais il doutait fortement qu'ils absorbent également la puissance noire qui l'habite, mais il était probable qu'ils le puissent.

Il sentit sa tête tomber, ses cheveux sombres tombant sur son visage. Elle était si lourde et il était si fatigué. Il n'arrivait pas à se reposer dans ce climat, et son énergie déclinait de jour en jour. C'était perdu d'avance, mais il ne perdait pas la foi en les chances que quelqu'un vienne l'arracher à ses tourment. Il se mit à réfléchir. Il ne savait pas où il était, excepté dans les prisons d'Ashnard, soit très profondément sous la terre. Il était tout bonnement impossible de sortir de cette prison à moins d'y être autorisée. Ensorcelés, les murs sont indestructibles par des moyens magiques, et seul les bourreaux et les gardiens de cellule étaient autorisés à porter une arme. La pièce de torture où il se trouvait était plutôt grande, avec des murs en pierre bien solides. Le petit cristal neutralisant ses pouvoirs était déposé à quelques mètres de lui, brillant d'une belle lueur rouge-orangé et les outils du bourreau étaient un peu plus loin, déposés sur une énorme table. Le gros homme était d'ailleurs très fier de ces objets et parfois, l'envie d'en agripper un pour torturer à son tour son ennemi effleurait l'esprit du jeune homme, avant que la réalité de sa situation de lui rappelle qu'il est dans une très mauvaise position et que tuer un homme ici ne ferait qu'aggraver son cas. Il poussa un soupir de découragement. Son bras droit, alors qu'il tenta de le détendre pour mieux supporter la douleur, lui arracha un cri de surprise en se révélant terriblement douloureux. Il serra des dents et ferma les yeux. "Bon sang!" jura-t-il en silence. "Ça fait un mal de chien!" Mais il poussa un soupir de résignation.

***

Le bourreau énervé montait les marches quatre à quatre, se dirigeant vers le bureau du gérant de la prison, qui était d'ailleurs en pleine discussion avec un groupe de Mord-Siths. D'ailleurs, les chambres de quelques-unes étaient des cellules de prison, où elles se sentaient, apparemment, chez elles dans ce monde de cruauté. Le bureau du gérant de la prison était vaste et richement décoré malgré sa sinistre position. Des décorations en ivoire, des tapis en peau d'animaux très rares et peut-être même disparus depuis des années étaient disposés un peu partout, et son bureau d'une pierre solide et miroitante transpirait le luxe. Cet homme, grand de deux mètres et baraqué comme un gorille, était reconnu pour être terriblement efficace dans sa profession et surtout en très bons termes avec le Roi puisque tous deux partageaient une fascination malsaine pour la torture, le meurtre et les traitements inhumains qu'ils infligeaient à leurs captifs. Le bourreau était furibond, massacrant les meubles à coups de poing dans un élan de rage, et le gérant dut le forcer à s'asseoir et à se calmer pour comprendre un mot de son ramassis de conneries. Il lui demanda d'expliquer son comportement.

-C'est... c'est ce type que le Roi m'a demandé de briser... je n'y arrive pas! Il semble que tout ce que je cherche à faire pour le briser le laisse de glace! Je ne comprends pas, j'ai brisé bien plus résistants que lui, plus forts et plus malins, mais il reste intact!

Le maître de la prison poussa un soupir de découragement. Les fortes têtes se faisaient de plus en plus fréquentes dans la prison et cela n'était pas très bon pour sa réputation auprès du Roi. Il se tourna les pouces un moment, cherchant une solution potable pour éviter de perdre la face devant son maître et il pensa immédiatement aux jeunes Mord-Sith. Il se tourna vers elles puis il sourit avec une perversion loin d'être masquée; il savait exactement ce qu'il allait faire subir à leur pensionnaire et il s'en réjouissait déjà. Les Mord-Sith étaient réputées pour leurs capacités magiques et leur affinité pour la torture, et certaines ne se servaient même pas de l'Agiel pour briser leurs proies. Leurs capacités hors-normes dans le domaine assureraient un maximum de résultat avec les mêmes techniques que les bourreaux réguliers. Il se mit alors à réfléchir. Se servir d'une Mord-Sith ne relevait pas vraiment de son autorité, voir même elles appartenaient exclusivement au Roi, mais d'un autre côté, le Roi lui-même avait réclamé qu'on rende ce jeune homme manipulable pour les dessins d'Ashnard. Il regarda donc les huit jeunes femmes et s'adressa à la plus expérimentée.

-Denna, le Roi a demandé à ce qu'un de nos pensionnaires soit brisé et maniable selon ses désirs. En tant qu'experte dans le domaine de la torture, mâte cet homme et tu seras décemment récompensée.

Il s'installa à son bureau et se remit à écrire son rapport, rajoutant le nom de Denna et aussi ses ordres.

-Emmène deux de tes camarades avec toi. Sait-on jamais, il est plus résistant qu'il en a l'air, ce freluquet.
« Modifié: lundi 15 novembre 2010, 11:50:38 par Kamui Vaer »

Denna

E.S.P.er

Re : La torture est un art. [PV: Denna]

Réponse 1 mardi 16 novembre 2010, 19:24:41

        Denna n’aime pas les cachots. Ca sent la crasse, la pisse ainsi que la putréfaction. De plus, c’est souvent infesté de rat qui est l’animal dont la jeune fille à la phobie. Une peur qui vient sans doute de sa formation lorsqu’on l’avait enfermé toute seule dans le noir pendant des jours et que des rats venaient régulièrement lui boulotter les pieds pour voir si elle était encore vivante. Un souvenir qui l’avait marqué et un traumatisme qui avait perduré. Pourtant, Denna était bel et bien dans le bureau du chef de la prison du palais. Cette sale petite merde, l’avait « convoqué ». Rien que ça. La seule raison pour laquelle, elle avait bien voulu quitter le jardin impériale, c’était parce que dans sa convocation, le geôlier n’avait pas oublié le mot magique qui n’est pas « s’il vous plait » mais bien « l’empereur ordonne ». Elle détestait avoir affaire avec le monarque alors si elle pouvait l’éviter le plus possible, elle ne se gênait pas. Quelques unes de ses sœurs l’accompagnèrent, plus par curiosité que par réelle nécessité.

       Denna attendait avec une patience toute relative dans le bureau richement décoré, jusqu’à ce qu’un homme entre. Il commença d’abord par casser le mobilier, puis se mit à geindre comme une chiffe molle. La Mord-Sith arqua un sourcil, mais ne fit aucun commentaire. Il y avait trop à dire et pas assez de motivation pour le faire. Quand on voit que ce genre de minable existe, on comprend pourquoi un lointain ancêtre de l’empereur a eu l’idée de créer les Mord-Sith. Il devait être fatigué d’entendre ses bourreaux se plaindre qu’un tel ou un tel ne voulait pas avouer où il avait planqué le crouton de pain qu’il avait volé la veille. Mon dieu… Quelle pitié !

       La grande blonde savait déjà ce qui allait se passer. On allait lui confier le prisonnier récalcitrant pour qu’elle le dresse. Elle aurait d’abord préféré le capturer elle-même, mais c’est plus pour le plaisir que pour l’efficacité du dressage. Un peu comme si on jouait avec un mécano sans avoir eu le plaisir de le monter.
       Denna attendit donc l’ordre évident qui allait sortir de la bouche du gérant de prison et haussa de nouveau un sourcil quand il lui conseilla l’aide ses sœurs. Son ignorance était son salut mais il ne faudrait pas que ce genre de chose se reproduise. Insulter Denna n’était pas vraiment bon pour la santé. Heureusement, qu’elle est d’un tempérament calme et peu explosif.

       -Les Mord-Sith ne partagent pas leur proie pour des raisons évidentes de psychologie, rétorqua Denna d’un ton mauvais.

       Denna s’apprêta à partir en direction des geôles lorsque le bourreau lâcha un dernier conseil qui serait soi-disant utile à la jeune fille.

       -Il a une fille, fit-il avec un sourire cruelle. Et il y est très attaché.

       -Il oubliera bientôt son nom, lâcha la Mord-Sith en reprenant sa route.

       Qu’est-ce que cet imbécile voulait qu’elle fasse d’une information aussi inutile ? Si c’est en l’énervant qu’il a essayé de le briser, c’est normal qu’il n’y soit pas arrivé. La colère exacerbe la volonté, et c’est justement de cette dernière qu’il faut purger la victime. La haine n’est en aucun cas un outil qui sera utilisé par Denna. C’était même tout le contraire.
       Denna parcourut donc les souterrains creusés à même la roche et qui formait un vrai labyrinthe de couloirs étroits, séparés par de lourdes portes en fer. La roche burinée était humide et l’écho des gouttes d’eau qui tombent sur le sol, donnait une ambiance plus que macabre aux lieux. La Mord-Sith franchie trop de portes pour les compter, mais elles étaient toutes gardées par un maton antipathique. Heureusement, plus on s’enfonçait dans la prison et plus les sons agaçants des souterrains étaient remplacé par des cris de prisonniers rendu fou par leur incarcération et des hurlements de douleur. Ses sons étaient déjà plus agréable que le *ploc ploc* sporadique de l’infiltration d’eau.

      Denna dut demander son chemin plusieurs fois avant de se retrouver devant une cellule. Elle était creusée à même la roche comme presque toute l’installation et autant dire que les mineurs ne s’était pas donnée la peine de polir les parois afin que ça ressemble à quelque chose. Les murs étaient déformés par des blocs de pierres qui saillaient ostensiblement, rendant l’endroit particulièrement repoussant. Une prison troglodyte. De plus, la prison devait être à plusieurs centaines de mètres en dessous la surface. L’air y était lourd en plus d’être froid et humide. Seules quelques torches encastrées dans la pierre diffusaient un semblant de chaleur et surtout… de lumière. Ceci étant posé, la cellule était banale. Des barreaux en fer profondément encastrés dans le sol, des instruments de torture, un prisonnier pendu au plafond par les bras et un cristal. Denna avait donc affaire à un magicien. Tant mieux, elle pourrait donc utiliser son pouvoir pour s’amuser un peu.

       La jeune fille entra donc dans la cellule et se dirigea vers les instruments de torture. Les divers scalpels, scies et autres joyeusetés alignés sur un rectangle de cuir avaient tous l’air plus douloureux les uns que les autres. Denna replia les objets dans leur protection de cuir et les lança au geôlier qui lui avait ouvert la porte de la cellule. Celui-ci le rattrapa en catastrophe et s’en fut avec ses bistouris. La Mord-Sith se retourna ensuite vers son prisonnier et lui adressa un sourire de convenance comme si elle était la nouvelle prof et qu’elle devait faire semblant d’être contente.

       -Je m’appelle Denna, mais j’aimerais que tu m’appelles maitresse Denna à partir de maintenant et à chaque fois que tu t’adresseras à moi, annonça-t-elle. Et toi ? Quel est ton nom ?

       Tout en parlant, la Mord-Sith s’était dirigée vers le cristal et avait augmenté au maximum les capacités du cristal d’absorption. Même son propre pouvoir était inefficace à un tel niveau mais ça n’avait pas vraiment d’importance puisque celui Kamui non plus. Elle se posta ensuite devant le magicien, les bras croisés sur sa poitrine, en attendant la réponse de son prisonnier. La jeune fille le regardait avec un air tout à fait neutre et ne semblait pas avoir hâte de commencer la torture.
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Serenos I Aeslingr

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Re : La torture est un art. [PV: Denna]

Réponse 2 jeudi 18 novembre 2010, 01:16:15

Le chef du pire enfer présent en Ashnard regarda avec satisfaction la puissante Mord-Sith sortir de son bureau. Il sentait encore une fois le pouvoir de son bon ami le Roi en voyant cette femme qui aurait pu lui broyer tous les os d’un seul coup. Il se sentait puissant et son orgueil s’enfla davantage. Mais une Mord-Sith plus insoumise se déplaça silencieusement et posa son Agiel dans la petite ouverture entre son pantalon et sa tunique, pour le simple plaisir de voir le visage de l’homme hautain se décomposer avant qu’il ne se jette au sol en hurlant de douleur. Juste le voir se tordre sur le sol procura à la jeune Mord-Sith un bonheur sans pareil, avant que sa compagne ne lui envoie une gifle. Cette douleur étant bien moins importante que celle de l’Agiel auquel elle a été soumise toute sa vie, elle se contenta d’afficher un air neutre, bien qu’elle eue envie de sourire à sa camarade. Le chef se mit à insulter les trois dernières Mord-Siths, qui haussèrent des épaules avec nonchalance. Pour ce qu’un minable sous-fifre pouvait bien dire pour les blesser, elles n’avaient pas de temps à perdre à l’encourager. Elles se contentèrent de lui tourner le dos en papotant de leurs compagnons, ou plutôt leurs « familiers », et de leurs progrès. Vraiment, ces femmes n’étaient pas de cette sorte qu’on pouvait offenser impunément. Fort heureusement, elles ne s’énervaient pas très souvent.

***
Les yeux clos,  très fatigué, le jeune seigneur rêvassait paisiblement à sa fille. Son adorable petite Phèdre. Dans son cœur, il espérait qu’elle eut trouvé la maison de Daelys et qu’Amélia l’ait recueillie pour la cacher. Heilayne ne voulait probablement plus entendre parler de lui, surtout pas après les problèmes qu’il lui avait causé avec son amant. Ses souvenirs de cette femme étaient troublés, mais il savait à quel point il avait ardemment voulu la garder à ses côtés, la protéger de tout danger. Lorsqu’il est parti, lors de la venue d’Arès au Palais de Daelys, il avait bien compris que c’était la dernière fois qu’il la reverrait. Il se rappelait de son sourire. Elle avait vraiment le plus beau sourire du monde, où se mélangeait un terrible sentiment de douleur, de dépendance mais aussi une force de volonté puissante et une grâce désarmante. Son rêve était si prenant qu’il crut, au moment où il ouvrit les yeux, qu’elle était devant lui. Mais avant qu’il n’ait plus prononcé un mot, le mirage s’estompa et il vit la porte de sa cellule s’ouvrir. Devant lui se trouvait maintenant une jeune femme, visiblement dans la vingtaine, vêtue d’une combinaison de cuir rouge sang, dont l’odeur n’était pas sans rappeler celui-ci. Il comprit alors que la combinaison était enduite de sang, et pas seulement de son odeur.

Son regard brûlant se leva vers elle. Il se sentait faible, alors qu’elle augmentait encore davantage la capacité d’absorption du cristal. Il ne put retenir un gémissement en sentant sa fièvre le prendre. Il comprit alors que tout ce qui empêchait sa maladie et ses maux de le prendre venait d’être bloqué par l’orbe. Il pouvait toujours régénérer sa chair, mais si sa nouvelle tortionnaire avait une affinité avec le broyage des os, il perdrait probablement l’usage de ses bras. Il eut immédiatement du mal à respirer et il toussa violemment, penchant la tête à l’avant pour ne pas envoyer ses microbes au visage de la jeune femme (Non, ce n’est pas le H1N1, n’ayez aucune crainte, c’est seulement pour des raisons hygiéniques). Il secoua vivement la tête pour en chasser la brume puis il la releva pour défier du regard, de plus en plus brûlant, fiévreux même. Elle s’appelait Denna. Il n’oubliera pas son nom, il le savait. Son air professionnel et son assurance prouvait qu’elle n’avait jamais faillit à sa tâche. Il sourit légèrement, malgré sa fièvre, peut-être avec arrogance, il n’en était pas bien sûr. Il la détailla du regard, avec un calme frôlant l’inertie. Il ne pouvait juger sa musculature par-dessus cette combinaison, mais il se doutait qu’elle était forte et très rudement entrainé. Il planta son regard rougeâtre dans le sien. Dans sa dureté, il comprit que plus il lui résisterait, plus il risquait de s’en prendre plein la tronche. Il baissa les yeux sur le sol, encore pris de lassitude.

-Mon nom… est Kamui Nefraet nos Vaer… Ancien vassal de la Reine avant la Révolution de Nexus, murmura le jeune homme d’une voix éteinte.

Il sentait que son estomac se révoltait contre la pression. En lui, il sentait un bouillonnement vis-à-vis de sa faiblesse. Il s’accentuait, il devenait de plus en plus forte. Pour la première fois depuis des mois, il sentait ce sentiment qui était l’impuissance. La magie l’ayant désertée, il sentait un vide en lui, et en plus. La colère le poussa à tirer contre les chaines. Sans ses pouvoirs, il ne pouvait évidemment pas les briser, les chaines étaient bien trop résistante pour son corps. Il posa son regard sur la brique froide du sol. Il devait s’échapper, maintenant. Il ne savait pas ce qu’était cette femme, mais avec l’aura qu’elle dégageait, il savait que moins de temps il passerait avec elle, le mieux il se sentirait et probablement qu’il éviterait de graves blessures. Quoi que pouvait être cette femme, la cruauté dont elle pouvait faire preuve était loin d’être ce que le jeune homme recherchait et probablement loin d’être ce que n’importe qui rechercherait d’une relation à long terme. Il poussa un grognement et il posa le feu de son regard sur elle.

-J’imagine que faire appel à votre pitié serait une demande des plus vaines, je me trompe?

Il avait dit ces mots avec une voix brisée par la soif et par la faim, alors que ses poumons devenaient de plus en plus endommagés à chaque fois qu’ils se gonflaient d’air et que sa gorge s’irritait. Il comprit pour une fois l’importance de la magie pour lui. S’il ne foutait pas le camp au plus tôt, on pourra le récupérer dans une fosse commune.

-Pourriez-vous… laisser un peu de magie filtrer au travers du cristal… je vous prie?... j’ai du mal à respirer…

Ce n’est pas parce qu’on est un prisonnier qu’on a le droit de laisser tomber les bonnes manières, tout de même.

Denna

E.S.P.er

Re : La torture est un art. [PV: Denna]

Réponse 3 jeudi 18 novembre 2010, 16:03:22

       Denna secoua la tête comme si ce n’était pas ce qu’elle voulait entendre de la part de son prisonnier. Ou plutôt… il manquait quelque chose d’essentiel dans ses phrases. Un manque qui ne leur donnait aucune valeur et aucune crédibilité pour la Mord-Sith. Comment voulait-il qu’elle l’écoute s’il ne lui rendait pas la politesse ?
       C’est pourquoi Denna approcha de Kamui, enroula son bras autour de son épaule et se laissa tomber d’un coup sec. L’épaule se déboita dans un petit craquement sonore qui arracha un frisson à la tortionnaire. Une articulation désagencée, c’était douloureux, mais ce qui l’était encore plus c’est d’être pendu par celle-ci. Denna lâcha sa victime et le poussa mollement pour qu’il se balance au bout de son bras seulement retenu par quelques muscles et nerfs.

       -Il va falloir que tu sois plus attentif à ce que je dis, Kamui, le sermonna-t-elle avec le plus grand sérieux. Analyser chaque petit mot qui sort de ma bouche. Et ce dans le but très louable de réduire à leur minimum tes souffrances. Je t’avais demandé de m’appeler maitresse Denna, à chaque fois que tu m’adressais la parole. Il me semble d’ailleurs que tu l’as oublié à trois reprises.

       A nouveau, elle s’approcha de lui et répéta l’opération avec sa deuxième épaule. L’articulation rendit les armes dans un nouveau craquement sourd. Maintenant, le poids du l’homme était seulement retenu par quelques fibres musculaires. Distraitement, elle lui mit un coup de pied dans le sternum de façon à ce qu’il se balance au bout de ses chaines. Heureusement pour lui, la lourde chaine reliée à ses chevilles l’empêchait d’osciller pendant trop longtemps.

       -Si tu recommences, j’attache le boulet qui est à tes pieds, autour de ton cou, le menaça-t-elle. Je ne pense pas que tes épaules supporteront le poids et je te déconseille de prendre le risque. Tu dois rester en vie. Au moins pour ceux qui te sont cher.

       Denna lui coula un regard éloquent. Elle était un peu comme une entraineuse qui essaye de pousser son protéger toujours plus loin, le motivant et faisant parfois preuve de sévérité. Ici, elle se servait du fait qu’il soit un père de famille pour le motiver à ne pas prendre de risque inutile. Les hommes dressés par les Mord-Sith succombaient rarement tant leur maitrise du corps humain leur était familière, mais ça il n’était pas sensé le savoir. Denna connaissait les limites de Kamui presque en un coup d’œil. Tout l’art de la torture était de raser cette limite sans jamais la franchir. Un exploit que seule une initiée pouvait réaliser. Il ne suffisait pas d’apprendre un bouquin d’anatomie ou de disséquer deux, trois macchabés pour savoir comment un corps est structuré. Il fallait vivre toutes ces tortures et expérimenter soi-même ce qu’on faisait, sinon ce n’était rien de plus que du tâtons.
       Voila pourquoi Denna n’avait jamais pitié de ses victimes. Elle ne plaignait absolument l’homme pendu par ses fibres musculaire, car elle avait vécu bien pire et que ce n’était qu’un apéritif avant qu’elle ne sorte son Agiel. Tout d’abord, elle était bien curieuse de voir comment allait réagir son prisonnier. Il n’y avait pas 36 façons, mais Denna les connaissait toutes. Aucune chance qu’il l’étonne sur ce point.
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Serenos I Aeslingr

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Re : La torture est un art. [PV: Denna]

Réponse 4 vendredi 19 novembre 2010, 01:00:58

La douleur n’était pas un secret pour Kamui, mais quand il vit la jeune femme s’approcher et lui déboiter d’un coup brusque son épaule, il ne put que hurler de souffrance. Il se mit à trembler de douleur et d’horreur lorsqu’elle s’approcha de son autre épaule. « Elle est folle! » Voulut-il crier, mais il s’en abstint. Il serra des dents, et il ne poussa qu’un grondement étouffé en sentant la deuxième jonction se disloquer. Il garda les dents serrées puis lâcha une exclamation de souffrance lorsqu’elle le frappa au sternum, provoquant encore plus de douleur dans ses bras. Il ferma les yeux, haletant pour contrôler sa douleur. Il se concentra un long moment pour effacer graduellement la sensation de douleur que Denna avait provoqué. Son souffle devint plus régulier, mais la douleur restait. Il finit par ouvrir à nouveau ses yeux couleur de rubis pour les poser sur sa tortionnaire. Il n’avait pas grand-chose qui témoignait de sa douleur, excepté la crispation de sa mâchoire.

-J’ai compris, maîtresse, cracha-t-il entre ses dents.

Il baissa la tête, les yeux clos, prouvant sa souffrance tant son visage était crispé. Il n’était pas habitué à la douleur prolongée. C’était une douleur psychologique immonde que de savoir qu’il allait souffrir longtemps, cette fois, et qu’en plus, elle n’était même pas à courts d’idée. Elle était visiblement experte dans son domaine, encore plus experte même que le précédent bourreau qui s’affairait sur lui depuis des mois. Il savait qu’il n’était pas au bout de ses peines, mais le désespoir commençait déjà à se faire sentir. Les ombres s’affairaient déjà à replacer les os, gonflant douloureusement sa peau alors qu’elles se concentraient sur ses épaules. Il poussa un hurlement de souffrance en se sentant soulevé par ces noires créatures et que ses os se replaçaient sous sa peau. Il avait terriblement mal, ce que la magie ne lui aurait jamais fait subir, et rien ne s’arrêtait, mais au moins, ses os étaient de nouveau en place.

-Maîtresse Denna… serait-il possible de m’attacher au mur plutôt qu’au plafond?...

Il demandait simplement cela parce que le balancement en plus de la douleur lui avait remonté l’estomac dans la gorge. Cependant, avant qu’elle ne réponde, il perdit connaissance, la douleur étant bien trop intense d’un coup pour qu’il puisse garder l’esprit lucide. Les tensions dans ses bras, la sensation de déchirure qu’il ressentait maintenant dans ses bras et sa faiblesse mentale du moment avait contribué à le pousser à rompre lui-même contact avec la réalité. Il n’était pas du tout habitué à la souffrance, et Denna n’en était pas à son premier magicien. La blessure qu’elle avait fait subir à ses bras était double; à la fois physique et mental, car son esprit se révoltait contre cette douleur qui durait déjà depuis trop longtemps.

Dans son inconscience, il ne put que voir le visage de Denna et la scène de ses épaules déboitées avec cruauté et la douleur que les ombres lui ont imposé dans leur procédé curatif. Il n’avait aucune envie de reprendre conscience, mais il savait que cela ne tarderait pas. Il profita de son moment d’absence pour élaborer un plan; il allait attendre que Denna relâche sa vigilance pour l’assommer et sortir de cet enfer avant que sa raison ne lui soit ravie. Pire; si le Roi se décidait à intervenir lui-même, il motiverait davantage sa servante pour que les douleurs soient encore plus intense. Encore, il n’avait pas subie la terrifiante arme des Mord-Siths, mais il n’allait pas tarder à comprendre que le déboitement de ses bras n’était qu’une petite caresse comparée aux souffrances qu’il endurerait s’il ne se soumettait pas entièrement à la volonté de Denna. Ici ne se jouait pas qu’un défi entre un tortionnaire et son supplicié, mais le défi était de voir la volonté de quel protagoniste allait avoir le dessus sur celle de l’autre.

Denna

E.S.P.er

Re : La torture est un art. [PV: Denna]

Réponse 5 dimanche 21 novembre 2010, 22:35:13

       Denna n’était pas dupe. Elle savait à peu près à quel homme elle avait affaire. Qu’il lui obéisse aussi facilement était très suspect pour quelqu’un qui avait subit la torture pendant des mois sans être brisé, même si le travail avait été réalisé par des amateurs. Soit il tentait de l’amadouer, soit il se moquait d’elle. Ou bien dernière hypothèse, il savait perdre… Quoiqu’il en soit, ce comportement la déstabilisait quelque peu… et l’amusait grandement. Les magiciens étaient ses proies préférées car elle pouvait utiliser son don pour les faire souffrir beaucoup plus qu’un humain de base. Retourner leur pouvoir contre eux, c’était jouissif pour elle et frustrant pour eux.

       La jolie blonde observa les épaules du garçon se remboiter d’elles-mêmes. Elle resta dubitative et jeta un coup d’œil au cristal. C’était étrange que cette magie agisse mais ce n’était pas alarmant pour autant. Il semblerait que son nouveau compagnon ne puisse pas la maitriser, car le traitement semblait lui faire mal. De plus, il s’en serait déjà servi pour s’échapper. C’est donc avec un sourire confiant qu’elle s’approcha de lui. Denna laissa glisser sa main gantée sur le torse du garçon et tourna lentement autour de lui en le regardant avec gourmandise. Elle eut un frisson d’excitation à l’idée de contrôler son don. Sa puissance devait être grande. Il était même possible qu’elle parvienne à le tuer avec, si elle ne le contrôlait pas suffisamment.

       -Je te détacherai bientôt, finit-elle par lui répondre. Sois patient. J’aimerais d’abord discuter avec toi. Apprendre à te connaitre, car tu vas passer le reste de ton existence avec moi.

       Denna s’arrêta dans son dos et sortit délicatement son Agiel de sa ceinture. La douleur se transmettait dans le bras de Denna, dilatant ses iris qui était le seul signe extérieur qui prouvait qu’elle était en train de déguster. Elle posa l’instrument entre les omoplates de sa victime, sans appuyer. L’arme délivra alors son pouvoir dans le corps de Kamui. La douleur était difficilement descriptible. On avait l’impression de se faire bruler et geler à la fois. L’arme électrocutait mais elle était pourtant faite de cuir. Elle tailladait les nerfs et le sang semblait charrier des lames de rasoir, pourtant il n’y avait pas de tranchant. La Mord-Sith ne faisait qu’effleurer la peau, mais si elle appuyait les capillaires exploseraient et la peau se disloquerait pour faire saigner l’endroit touché. Si elle appuyait assez fort, elle pouvait même briser les os. Mais pas tout de suite. Ce n’était que les présentations…

       -Je te présente mon Agiel, déclara-t-elle en enlevant l’instrument. C’est tellement moins barbare que des couperets ou des fers rouges, tu ne trouves pas ? Je ne laisserais plus les minables qui s’occupaient de toi t’approcher ne serait-ce que pour te mettre un coup. Tu es à moi maintenant, et je suis très jalouse.

       C’était un des défauts de Denna. Elle s’attachait trop et très vite à ses cibles désignées. Elle ne supportait pas qu’on les lui retire et encore moins les partager. Surtout un magicien comme Kamui. Cette proximité venait du fait que la jeune fille anticipait déjà la relation qu’elle allait avoir avec lui. Bientôt, cet homme n’aurait qu’elle a qui se raccrocher. Dans les moments les plus noirs et les plus monstrueux, elle serait là. Là où ses amis n’étaient plus pour le soutenir, elle, elle le serait. Il n’y avait que Denna… La seule et unique possibilité de tendresse pour l’esprit torturé, et elle ne comptait pas l’en priver.

       Tendrement, elle l’enlaça. Ses mains venaient se croiser sur son torse dans une sorte de câlin… Le câlin d’une Mord-Sith, car son Agiel était toujours entre ses doigts et venaient faire pression contre le sternum du garçon. Elle le laissa pendant un moment, puis le fit passer au-dessus de sa main afin que le contact avec la peau soit rompu, laissant un peu de répit à sa victime. Son corps contre le sien, elle approcha sa bouche de son oreille, laissant ses cheveux couleur de blé caresser son épaule meurtrie.

       -Tu me foudroierais avec ta magie si je te le demandais ? Demanda-t-elle avec douceur. Tu ferais ça pour moi ?

       Tandis qu’elle parlait, l’Agiel se baladait entre les doigts de la jeune fille, tournant autour sans jamais tomber, mais manquant de le toucher à chaque vrille que faisait l’odieuse tige de cuir. A un moment, Denna parut manquer son coup et l’arme glissa sur la peau du jeune homme pendant une fraction de seconde. Maladresse ou préméditation ? Quoiqu’il en soit, Denna continuait son jeu d’adresse en jonglant avec son artefact, attendant la réponse de son prisonnier.
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Serenos I Aeslingr

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Re : La torture est un art. [PV: Denna]

Réponse 6 mardi 23 novembre 2010, 03:05:08

Le contacte léger de la main de Denna réveilla immédiatement son prisonnier, qui sursauta, habitué à se réveiller lorsqu'il se sentait en danger. En ce moment, le "danger" était bel et bien présent, même omniprésent. Il comprit très vite le fonctionnement de la jeune femme. Elle n'était pas foncièrement méchante ou mauvaise; en fait, elle était issue de la plus pure des innocences; tout ce qu'elle était, c'était ce qu'on lui avait montré à être, privée d'autres expériences qui l'aurait fait dévier de son destin. Il l'écoutait avec calme, maintenant que la douleur de ses bras était terminée, mais il ne se sentait pas plus rassuré, il n'était pas au bout de ses peines, la belle demoiselle n'avait encore que trempé son orteil dans son être, et bien plus vite qu'il ne le croyait, il allait finir complètement submergé par elle, par sa présence, mais non sans livrer bataille. Il n'aimait pas qu'on le sous-estime, même si la plupart de ses combats étaient gagnés justement par la méprise de ses adversaires. "Rester avec toi pour le reste de mon existence? Ne rêve pas, espèce de sale Ashnardienne!" grommela-t-il intérieurement, plein de dégoût pour cette femme qui éveillait à la fois sa colère et son désir; il savait que s'il n'allait pas rester pour toujours, il allait en baver avant de pouvoir fuir, et si ce n'était pas Denna, ce serait peut-être son successeur (Croyez-le ou non, ce terme s'applique aussi à une femme).

Le pire, ce fut l'Agiel. Il ne comprit pas dans l'immédiat que cette toute petite chose bien innocente, qu'il croyait être une espèce de bande de cuir dans lequel elle l'aurait fait mordre pendant les longues séances de torture, était en fait son arme la plus cruelle. Dès qu'elle effleura sa peau, le jeune homme se cambra et poussa un grondement sourd de souffrance, contractant tous ses muscles, mâchoire incluse, en tentant de s'éloigner de cet objet infernal qui le brûlait au même degré qu'un tison enflammé tenu contre sa peau depuis une heure. Cette douleur était presque insupportable, mais après tant de bras arrachés, de jambes coupées, de coeur percé et autres blessures subies durant la guerre, l'effet de cette sinistre bandelette de cuir était de quelque peut amoindri. S'il n'était pas aussi fier, il aurait hurlé à s'en déchirer les cordes vocales, mais il avait si mal que crier lui parut être un supplice. Il resta ainsi crisper tout le temps que l'instrument fut contre sa peau. Il poussa une exhalation bruyante en laissant tous ses muscles se relâcher lorsque l'objet fut enfin loin de lui. Il pleurait, à ne pas en douter, il n'avait jamais autant souffert de sa vie. À coté de la torture physique et morale qu'il venait de subir, Mélisende semblait presque être un ange.

Il pencha la tête vers l'avant, mais il manqua de hurler de peur quand la jeune femme l'enlaça, plus par nervosité que par peur. Il sentit un frisson parcourir sa peau lorsque ses mains viner se joindre sur son torse, mais son visage se décomposa très rapidement lorsque l'Agiel s'immobilisa sur sa peau. Ses iris fendues s'arrondirent d'un coup et il eut exactement la même réaction que précédemment, sauf que cette fois, non seulement avait-il mal, mais il avait tout le mal du monde à respirer en plus de penser. Son esprit meurtri par la douleur physique ne pouvait pas oublier à quel point il avait mal. Il bloqua alors l'accès de son esprit à son corps et ses yeux se vidèrent complètement. Pendant que son corps souffrait le martyr, son esprit se défendait contre les élancements de ses meurtrissures. Il revint à lui lorsque l'objet fut éloigné de lui. Il parla alors, avec une froideur qu'il ne se connaissait pas.

-Si j'avais assez d'énergie pour alimenter mon pouvoir, je me libèrerais et je vous ferais avaler votre saloperie d'Agiel! s'exclama-t-il avec hargne.

Il baissa la tête, pantelant, son toupet collé à son front par la sueur et son torse se levant lentement à chaque inspiration. Sa volonté venait d'être amèrement maltraitée. Même s'il voulait vraiment retourner chercher sa fille chez les Daelys, il risquait de lâcher les chiens de Mordret sur la résidence d'Heilayne. Ce serait si abominable qu'il espérait même être enfermé à vie dans ces prisons. Ici, sa folie ne gênait personne, et même elle encourageait l'économie; plus il était fou et plus les bourreaux étaient grassement payés pour le dresser et miner sa force mentale. Il dévisagea froidement sa nouvelle Maîtresse, ne pouvant résister à la pensée alléchante d'enfoncer sa main dans le corps de cette femme et lui broyer le cœur de sa main. Ses pupilles fendues se dardaient sur ceux de sa compagne.

L'agiel posé sur sa peau après ses paroles ravisa son jugement. Comment dire non à une femme si charmante qui possédait l'outil de torture le plus perfectionner du monde? Non, mais c'est une vraie question!

-C'est d'accord! Je ferai ce que vous voulez, maîtresse Denna! Mais par pitié, éloignez ce truc de moi! hurla-t-il, les larmes aux yeux.

Denna

E.S.P.er

Re : La torture est un art. [PV: Denna]

Réponse 7 jeudi 25 novembre 2010, 16:07:33

       Denna était intransigeante. Pas de cadeau, pas de relâchement et surtout pas de faiblesse. C’était la base pour dresser un chien et étrangement, cela s’applique aussi aux êtres humains. Surtout lorsque le martinet est remplacé par l’Agiel. Si Denna laissait la moindre brèche, Kamui s’empresserait de fondre dedans. C’est pour cette raison qu’elle ne pouvait pas laisser passer une telle menace qui n’était même pas suivie d’un « maitresse Denna ». Elle repassa donc devant lui et lui fit une moue désolé, puis elle écrasa son arme sur la poitrine de l’homme. Un craquement sinistre retentit, signe qu’une côte venait de céder face à l’impulsion de magie. Elle retira aussitôt l’arme et attrapa les cheveux noirs de son prisonnier pour l’obliger à la regarder.

       -Je ne t’ai pas demandé de te libérer, lui dit-elle avec un calme qui contrastait avec sa violence. Je veux simplement que tu me blesses avec ton pouvoir.

       Elle lâcha la tête de Kamui puis alla régler le cristal. Elle baissait progressivement son influence jusqu’à ce qu’elle sente son propre pouvoir affluer. Elle n’avait pas totalement inhibé l’artefact. C’était plus ou moins prévu pour que Kamui ne puisse même pas tuer un être humain. Il pouvait seulement la toucher avec son pouvoir ; ce qui était le but. Denna restait pourtant très prudente. Elle avait un peu d’expérience avec les magiciens et savait toujours qu’un coup fourré était on ne peut plus simple. Tout d’abord, elle se mit entre le cristal et Kamui au cas où il aurait l’idée de le viser en premier. De plus, elle restait tendue, prête à lui enfoncer son Agiel dans la clavicule si jamais il avait la mauvaise idée de vouloir briser ses chaines.

       -Attaques-moi ! Ordonna-t-elle. C’est sans doute ta dernière chance pour me faire payer ce que je t’ai fait et ce que je vais te faire.

       Elle l’observa avec un sourire narquois. Peu importe qu’il se doute de quelque chose. S’il refusait, elle le torturait jusqu’à ce qu’il lui donne son pouvoir. Une fois que c’était fait, elle aurait un petit magicien en laisse pendant beaucoup plus de temps qu’il n’est nécessaire.

[très court :s Désolé, je savais pas trop quoi mettre d’autre]
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Re : La torture est un art. [PV: Denna]

Réponse 8 vendredi 26 novembre 2010, 00:39:48

Le visage de Kamui se décomposa davantage quand sa côte céda. Il se cambra de douleur, ce qui augmenta la sienne encore davantage. Des larmes lui montèrent encore une fois aux yeux, ses dents étaient serrées à un telle point qu'une bactérie n'aurait pas pu s'y infiltrer. Sa grimace était si horrible qu'on aurait pu croire qu'il venait de faire son dernier geste avant de s'éteindre. Il ne cria pas. Il ne criera plus non plus. Il avait bien trop mal pour oser le faire. Il se soumettra, il n'avait pas le choix. Il se laissa une nouvelle fois tomber, étirant au maximum ses épaules pour laisser du lest à ses biceps endoloris. Tout ce qui le retenait de s'effondrer, c'était ses triceps tendu ainsi que les muscles de ses épaules. Fugitive, l'image d'une enfant se matérialisa devant ses yeux, murmurant un petit "Papa" dans son esprit. La petite disparut aussi vite. Il tenta de se rappeler son nom, mais il ne parvenait pas à s'en souvenir. Il paniqua. Cette fillette était importante pour lui, il le savait. La haine motiva encore une fois son pouvoir en lui. Il leva la tête vers Denna, qui venait d'amoindrir la puissance du Cristal. Il ferma les yeux puis il fit monter la magie en lui.

-Vous l'aurez voulu!

Il chargea l'énergie qu'il accumulait pour générer une électricité toujours plus puissante. Le Mana affluait dans la petite brèche de la protection et, comme s'il avait mit des gants en latex, ses mains furent couverte d'énergie électrique. Soudainement, il ouvrit les yeux et il poussa un cri de rage en sentant l'énergie quitter son corps pour frapper Denna. "J'ai échoué! Ce n'était pas assez puissant! J'ai épuisé tout le Mana en voulant régénérer mes blessures avec l'autre bourreau! Je ne pourrai plus m'enfuir, maintenant!" Sanglota-t-il mentalement, alors que ses forces déclinaient à nouveau. Sa magie, ses pouvoirs, n'étaient plus. Il n'avait plus de Mana en assez grande quantité pour lui permettre de faire un autre sort sans mourir. Il se mit à pleurer, misérable. Il n'en pouvait déjà plus, il était fatigué. Si elle avait souffert, elle n'était pas morte, et il venait de gâcher sa dernière chance de réussite. "Maudite soit-elle..." ne put-il s'empêcher de jurer. Il se mit à inspirer et à expirer calmement. Il devait rester parfaitement calme. Lorsqu'il fut lucide, il releva la tête vers la Mord-Sith.

-Je crois deviner ce que vous allez faire, maîtresse Denna... souffla-t-il, au bord de l'agonie à cause du contre-coup de la magie. Mais cela ne servira à rien... je ne me souviens même plus... du nom de la dernière personne que j'aime dans ce monde...

Il n'avait plus aucun courage dans son coeur glacé. Tout ce qu'il voulait, c'était qu'on le laisse tranquille, maintenant. La tête bien basse, suspendu au-dessus du sol, il avait l'air d'un homme qui venait de sauter d'un édifice juste avant de s'écraser sur le sol. Il était brûlant de fièvre, et sa côte le faisait souffrir le martyr. Il se mit à sourire, mais pas de joie, oh non. C'était du désespoir à l'état brut, un désespoir qui se reflète par cette expression d'abandon à faire pleurer de pitié. "Kamui Nefraet nos Vaer au pied du mur... Mélisende tuerait pour revoir cette tête, je crois..." se moqua-t-il interieurement.

(On se rattrape dans les prochains RP. On y mêle des npc, d'accord? Ca va pimenter le jeu ;))

Denna

E.S.P.er

Re : La torture est un art. [PV: Denna]

Réponse 9 lundi 29 novembre 2010, 00:16:27

       La décharge d’énergie se dirigea à une vitesse fulgurante vers Denna. Impossible d’esquiver ça, mais ce n’était pas le but. Le sort commençait à peine à lui lécher la peau que le temps s’arrêta pour la Mord-Sith. Tel un serpent vif et insidieux, son don se réveilla, s’infiltrant dans le flux de pouvoir qui touchait son hôte. Il étudia brièvement le sort. Sa complexité et sa subtilité lui passait bien au-dessus de la tête, mais il ne cherchait qu’une seule chose ; une source. Rien n’est indépendant de l’énergie dans ce bas monde. C’était la base de tout, et le don de Denna remonta jusqu’à la source de cette énergie, effritant au passage la toile de magie qui permettait à la décharge d’exister. Elle se ratatina sur elle-même et disparut sans faire le moindre mal à la Mord-Sith. Cependant, elle n’en avait pas fini. Le serpent ondula vers le cœur du pouvoir et y plongea ses crocs, distillant son venin qui détruisait tous les liens qui permettait à Kamui de maitriser sa magie et les reconnectait à Denna. La jeune fille eut le souffle coupé en sentant le pouvoir du magicien affluer vers elle. D’une main tremblante, elle referma totalement le cristal pour sentir tout le potentiel qui lui était offert.

       La jeune fille n’avait aucune idée de comment toute cette énergie pouvait être utilisée pour faire ne serait-ce qu’une flammèche. Non, elle faisait plutôt ce qu’elle savait faire de mieux ; une bouilli d’énergie informe qui n’avait plus rien de subtile ou de complexe. Tout était transformé en la plus primaire des énergies. C’était ça que Denna savait maitriser, et elle s’en servit pour enflammer les nerfs de sa victime, lui donnant l’impression que sa chair était en train de cuir et que son sang charriait des lames de rasoir. Plus la magie qu’elle possédait était puissante et plus la douleur était grande, sans jamais laisser le luxe à la victime de s’évanouir.

       Elle testa donc longuement sa nouvelle puissance, en envoyant une série de décharge douloureuse dans le corps de Kamui. Puis, une fois qu’elle eut assez joué, elle détacha son prisonnier qui s’écrasa lourdement parterre. Elle lui défit tous ses liens et ses entraves, car ils étaient totalement inutiles. Kamui ne pouvait plus rien contre elle jusqu’à ce qu’elle perde le lien avec sa magie. Ce n’était plus qu’un pantin dont les fils étaient sa propre magie.

       -Lève-toi, nous partons de cet endroit nauséabond, ordonna-t-elle en motivant Kamui par une courte décharge.

       Le trajet inverse fut comme l’aller. Les gardiens ouvraient les portes incrustées dans la roche au passage de la Mord-Sith et de son prisonnier. La liberté semblait s’offrir à lui alors que l’air se faisait moins lourd et que l’odeur de la vie emplissait ses narines. Cependant, ce n’était qu’illusion.
       Une dernière salle de garde et Denna sortit enfin du donjon. Un vent fort vint faire voleter ses cheveux de blé. Fermant les yeux pour apprécier le soleil sur son visage, la jeune fille se permit un sourire avant de tirer sur la laisse invisible de l’homme qu’elle trainait derrière elle, lui envoyant une décharge pour l’inciter à la rejoindre.

       -C’est beau n’est-ce pas ? Demanda Denna.

       De toute façon, la jolie blonde n’attendait pas de réponse. Du haut de l’immense falaise où était creusée la prison, elle observait la glorieuse capitale d’Ashnard qui s’étendait à ses pieds. Le soleil de midi se reflétait sur les toits de la cité en contrebas, faisant briller les bâtiments tel un essaim d’étoiles immobiles. On n’apercevait presque pas la masse grouillante d’humains que circulaient dans les rues, ou même les taudis qui servaient d’habitation pour les miséreux. Il n’y avait qu’une langue dorée qui s’étendait jusqu’aux remparts de la ville, se dressant fièrement contre les envahisseurs qui voudraient raser une telle merveille. Roche noir bardée de pics, ils étaient un défi aux ennemis qui se brisaient sur lui comme des vagues sur une digue. Ils étaient la carapace d’un joyau de civilisation. Un peu à côté de la falaise où se trouvait Denna, il y avait le palais. C’était le seul bâtiment qui rivalisait avec le point culminant où se tenait Denna. Une herse plus noire que la nuit qui semblait jaillir des tréfonds de la terre pour aller chatouiller le ciel. Ses hautes tours se dressaient vers l’astre diurne, comme pour le transpercer, menaçantes et splendides. Et enfin, jouxtant le palais impérial, se trouvait un carré de vert. La seule trace de nature dans cette cité de pierre et d’acier. Un long filament illuminé par le soleil serpentait dans cette verdure, scintillant comme une veine de vif-argent. C’était un mince ruisseau qui traversait le jardin de part en part. Denna observait presque ce fief de la nature avec tendresse car c’était chez elle.

       La jeune fille emprunta avec son prisonnier les marches creusées à même la roche qui descendaient le flanc de la falaise. Le chemin ne fut pas si long que ça, car la hauteur de la falaise était exagérée par le fait qu’elle se trouvait elle-même sur une éminence qui surplombait la cité. Le nombre de portes, d’arches et de herses à passer était trop important pour que quiconque ne perde pas le compte, mais au bout d’un moment, l’une de ses sinistres portes s’ouvrit sur le jardin impérial ; le lieu de villégiature des Mord-Sith.

       Le jardin était encore plus beau qu’il n’y paraissait vue d’en haut et n’avait nul besoin de l’embellissement du soleil pour révéler ses merveilles. C’était un lieu de beauté où l’homme avait remodelée la nature pour en retenir ce qu’il y avait de plus beau. De petits sentiers de pierres blanche se dispersaient ici et là, au milieu de l’herbe grasse et des arbres qui balançaient paresseusement leurs branches au rythme du vent. La multitude de fleurs multicolores composait une fresque aux couleurs pastel, et emplissait les narines humaines d’une essence aux milliers de senteurs qui saturait l’odorat, incapable d’en apprécier toutes les subtilités mais qui s’inclinait bien volontiers devant cette débauche de parfum.

       Le couple progressait dans le jardin franchissant les délicats ponts de bois qui enjambaient le ruisseau. Ce dernier tentait de se frayer un chemin sur la roche luisante, formant un carillon naturel des plus enchanteurs. Au fur et à mesure qu’ils avançaient, Denna et Kamui croisaient le chemin d’autres femmes en rouge. Ces silhouettes féminines semblaient être des fleurs vivantes qui avaient su se déraciner pour fouler le sol, mais lorsqu’on savait ce qu’était les Mord-Sith, ce genre de métaphore n’était plus d’actualité. L’idée que l’endroit le plus pur d’Ashnard soit parsemé du corps le plus odieux de l’armée d’Ashnard était finalement une insulte à la beauté de la nature, mais ces femmes n’étaient pas si indigne d’y être, car elle n’était pas si différente de ce qui s’y trouvait. A savoir, un symbole de douceur et de bonté corrompu par la vilénie de l’empire.

       En chemin, Denna jeta un coup d’œil vers Kamui par-dessus son épaule et lui décocha un sourire. Il n’avait rien de railleur ou de cruel, elle partageait juste son bonheur à faire découvrir à son prisonnier l’endroit enchanteur où il allait passer le reste de ces jours.
Au bout d’un moment, la jeune fille s’arrêta à la lisière d’une série de petits lotissements dont l’allure était en parfait accord avec l’environnement. Les bâtiments à un seul étage étaient principalement en bois, avec des murs de chaux blanche. Ils étaient disposés sans réel ordonnancement le long des sentiers, respectant ainsi l’architecture aléatoire de la nature.

       Denna s’agenouilla dans l’herbe, reposant son postérieur sur ses talons. Elle fit signe à Kamui d’en faire de même et posa ses mains sur ses cuisses gainées de cuir rouge. Elle lui fit un autre sourire, comme si l’environnement l’avait subitement transformé en nymphe bienfaitrice qui allait lui accorder un vœu. Fort heureusement, ce n’était qu’une impression, car Denna envoya une autre manifestation de son pouvoir. Pas une décharge douloureuse, mais simplement un grésillement de magie qui lui rappelait qu’elle détenait toujours le don du magicien.

       -C’est ici que j’habite, annonça-t-elle fièrement. J’espère que tu t’y plairas. Tu auras un peu plus de liberté ici que dans tes geôles, car le jardin est entouré de rempart tant physique que magique. De plus, mes sœurs et moi assurons une certaine présence armée qui suffit à maintenir l’ordre. Il y a d’autres sécurités mais je te laisserai les découvrir par toi-même lorsque tu tenteras de t’évader.

       Denna lui sourit une nouvelle fois. Elle savait très bien que son prisonnier tenterait de s’échapper et ça ne semblait pas lui poser réellement de problème. C’était plutôt une occasion de lui infliger un châtiment… mérité cette fois.
« Modifié: lundi 29 novembre 2010, 23:14:35 par Denna »
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Re : La torture est un art. [PV: Denna]

Réponse 10 samedi 04 décembre 2010, 02:15:18

Le plan de Denna était parfait; jamais Kamui n'aurait pu se douter qu'elle contrôlait une technique pareille. Arracher les pouvoirs d’un magicien était une chose, mais se servir de la source même de la magie pour la retourner contre son utilisateur était un acte similaire au blasphème. Le pauvre jeune homme ne put qu’adresser un regard suppliant à sa tortionnaire avant que celle-ci, comme si elle avait fait cela toute sa vie, ne force sa propre magie à l’état brut à se retourner contre lui. Il poussa un hurlement de souffrance en serrant les poings, tout son corps se tendant irrémédiablement, se tortillant de milles façons dans une vaine tentative d’échapper à la souffrance. Il manqua de se mordre la langue, mais il se vengea sur ses joues, mordant à l’intérieur avec une telle force qu’il manqua de se faire deux énormes trous dans la peau. Tout lui semblait infiniment plus doux comparé à la douleur que lui infligeait ce monstre de Mord-Sith. Son hurlement ne s’arrêta pas avant que ses poumons ne se soient totalement vidés de l’air, et même encore. S’il arrivait à inspirer, ce n’était que pour hurler encore plus fort. Ses doigts, désespérés, s’agrippaient à leurs chaines et il tira dessus de toutes ses forces, comme s’il cherchait la puissance nécessaire pour les briser, mais rien à faire; elle le tenait en son pouvoir. Soudainement, la douleur s’arrêta, mais son effet ne s’allégea pas pour autant; il était sous la torture de la pensée. Peu importe ce qu’il ferait, même s’il était d’une conduite exemplaire, il savait qu’il allait quand même en baver, sachant parfaitement que cette femme n’aurait de repos que le jour où il serait totalement absent, simple pantin au bout de son index qu’elle pourrait manipuler à sa guise. Les yeux cernés par la fatigue et la souffrance de Kamui se levèrent lentement pour aller rencontrer ceux de Denna. La haine qu’elle lui inspirait et le besoin de l’étrangler qu’il ressentait lui donnait un air de bête sauvage en cage.  Malgré ce regard, elle s’approcha de lui et elle le détacha. Incapable de se réceptionner sur ses pieds après une telle souffrance, il s’écrasa misérablement sur le sol, se cognant la tête sur le sol. Au-dessus de son sourcil droit, la peau s’était déchirée suite à ce choc.

Le jeune homme dût néanmoins se relever. Il ne voulait pas subir une autre décharge, mais ce désir fut néanmoins balayé lorsque, pour le motiver, sa tortionnaire lui envoya un autre petit coup de jus. Il sursauta et il chuta une nouvelle fois, se tenant les côtes. L’une était déjà brisée et il dut faire appel à toute sa volonté pour trouver l’énergie nécessaire à la formulation d’un léger sortilège qui guérirait ce petit détail. Il devait jouer le jeu, il le fallait coûte que coûte. Il ferma les yeux et il suivit sa maîtresse, bien docile, malgré toutes ses souffrances. Il savait bien qu’elle ne le laisserait pas tranquille sans qu’il n’obéisse. Sa tendresse mêlée de cruauté la rendait imprévisible. Tantôt, elle pouvait être câline et douce tout en restant terrible, et l’instant d’après, elle pouvait être terrible tout en restant très tendre, comme si chaque coup était en soit une petite récompense pour son petit protégé. Débarrassé de ses liens, il dût faire face à un énorme conflit intérieur pour ne pas sauter sur sa nouvelle Maîtresse et l’assommer. Il ne doutait pas une seule seconde de ses talents de combattante; peu importe ce qu’il tenterait, ce serait vain tant qu’elle serait là, devant lui. Une tierce personne pourrait s’attaquer à elle, mais lui, non. Il ne put s’empêcher de songer qu’il est l’ennemi de cet endroit, il ne devrait pas se rendre jusqu’à baiser les pieds d’une guerrière, une subordonnée. « Dans les temps ancestraux, un Roi aurait traité son captif avec le respect dû à son rang… mais il faut croire qu’Arthas et son Roi sont de la même graine; deux monstres de chair. » songea-t-il avec une certaine tristesse, les doigts jouant nerveusement avec l’une de ses très longues mèches. Il n’en était pas à son premier mois de capture. Sa petite fille devait maintenant pleinement ses trois ans. Il baissa la tête; il aurait tellement voulu se souvenir d’elle, de son visage, de ses petites mains sur son visage. Il se sentait honteux. « Quelle sorte de père oublie le visage de son enfant? » s’attrista-t-il.

La traversée des couloirs des prisons lui donna la nausée. Toutes ses pauvres gens s’accrochaient désespérément à son pantalon, les suppliant de les aider. Il vit une petite fille qui tendait les bras vers lui en pleurant.

-Je veux voir ma maman! Monsieur, s’il vous plait, ma mam… Non! Lâchez-moi!

En voyant l’homme qui partageait sa cellule l’emporter avec lui, il s’élança à son secours, agrippant les barreaux de la cage alors que les deux gardes l’agrippèrent. Il les repoussa avec force.

-Lâche-la! ordonna-t-il avec une voix grondante à un tel point que l’homme parti en courant se cacher.

Même l’Agiel n’aurait pas pu l’éloigner de la petite fille qui revenait vers lui pour lui agripper les bras. Il la regarda doucement, sentant sa bienveillance remonter en lui. Il prit ce petit visage entre ses mains et il essuya ses larmes qui coulaient de ses yeux, dont l’un arborait tristement un coquard. Il subirait les mauvais traitements de Denna plus tard. Il s’affaira à la rassurer avant de poser deux doigts sur les tempes de la petite. Il lui sourit avec tendresse et comme si elle avait compris ce qu’il allait faire, elle lui rendit son sourire. D’un simple mot, il la tua, sans douleur. Elle sombra tout simplement dans un sommeil dont elle ne se réveillerait jamais, mais au moins, elle ne pleurerait plus et cet homme ne pourra plus lui faire de mal. Il n’aurait pas pu la sauver, même s’il aurait essayé de toutes ses forces de la sortir de là. Denna l’aurait forcé à revenir à elle grâce à son contrôle sur lui. Les larmes aux yeux, il se détourna de la jeune fille, les poings serrés. Aucun enfant ne méritait un tel sort. Mais il n’avait pas conscience d’avoir tué une future Mord-Sith, et probablement qu’il lui avait épargné des années de souffrances incroyables. Il continua de suivre Denna, ressentant une terrible douleur dès qu’il s’éloignait trop d’elle. Là où Denna voyait de la beauté scintillante, alors que la porte s’ouvrit devant eux, Kamui n’y voyait qu’un énorme champ d’hypocrisie. Il voyait au loin tout le territoire d’Ashnard, et en regardant à l’est, il vit les terres de Daelys, là où la seule véritable amie qu’il eut dans ce monde attendait patiemment de le mettre à mort. Il détourna lentement la tête vers le pied de la falaise. « Sauter… ce serait si simple… mais je n’en mourrai pas. » se dit-il avec tristesse. L’immortalité était vraiment la pire des malédictions, surtout lorsqu’on était seul. Il ne regarda pas le palais royal. De toute façon, il savait de quoi il avait l’air. C’était une énorme forteresse, pratiquement imprenable, et en dessous, il y avait des tunnels renforcés par où le château était constamment approvisionné en vivres, ce qui expliquait sa capacité à résister à n’importe quel blocus.

Il suivit docilement sa maîtresse en bas de la falaise, chaque pas augmentant graduellement son appréhension. Il n’avait pas du tout envie d’entrer dans la forteresse de l’ennemi, mais alors pas du tout. Il dût néanmoins s’y soumettre, car Denna était tout sauf commode, visiblement. En entrant dans le jardin des Mord-Sith, il ne ressentit qu’un énorme dégoût. Il n’avait aucun plaisir à regarder ce lieu qui transpirait la fraicheur alors que l’atmosphère y était aussi lourd que n’importe où sur ce territoire pratiquement mort. « Alors que l’intérieur est ravissant, l’extérieur se meurt et les systèmes agricoles sont balayés du revers de la main pour accentuer l’entrainement des soldats. » Grommela-t-il en silence en marchant dans le monde secret des Mord-Siths. Décidément, le luxe n’était accordé qu’aux nobles d’Ashnard alors que le peuple se mourrait de faim. Il ne put s’empêcher de regarder les autres Mord-Siths et il analysa toutes les possibilités. Assurément, non seulement le lieu n’était pas gardé, mais en plus, les nombreuses sorties de ce paradis ne manquaient pas non plus. Kamui n’était pas niais. Il savait parfaitement que si on ne sécurisait pas un endroit, c’était parce qu’il n’y avait absolument aucun moyen de s’en échapper. C’était ainsi pour Meisa; les envahisseurs, sans l’aide de Mélisende, n’auraient jamais pu déjouer les pièges magiques, et Kamui fut pris de court en voyant ses ennemis débarquer simplement sur ses terres, comme s’ils gambadaient librement dans les champs.

Cela ne l’empêcha cependant pas de songer à un moyen de tromper la vigilance de sa gardienne. Il chercha toutes les failles qu’il pourrait exploiter et il commença peu à peu à mettre son désespoir et sa fierté de côté. Il ferma son esprit à tout ce que Denna pourrait utiliser contre lui pour le décourager et/ou le démolir. Il n’eut pas besoin d’enfermer les souvenirs de sa fille, car celui-là était déjà légèrement effacé. Lorsqu’il reprit contact avec la réalité, il se sentait totalement neutre quoi qu’encore capable d’initiative, et Denna était assise sur ses genoux. Il ne tarda pas à faire de même simplement pour se rendre compte que ses jambes avaient été si longtemps tendues que les plier semblait être une autre torture supplémentaire. Il se résolut donc à s’asseoir les fesses au sol et à pratiquer ses jambes, les pliant au maximum pour qu’elles soient fonctionnelles. Puisque Denna ne lui avait donné aucune consigne vis-à-vis de ses interdictions, il n’avait presque rien à craindre de son foutu Agiel. Une fois que ses jambes furent suffisamment souples pour se ployer sans le faire souffrir. Il répondit à sa parole.

-Sans vouloir vous offenser, maîtresse Denna, il n’est nulle part où je pourrai moins me plaire qu’ici. Je préfèrerais de loin dormir sous le soleil aride et le ciel noir de poussière des landes dévastées plutôt qu’être emprisonné ici. Je ne suis plus attaché, mais je sais parfaitement que si j’essayais de m’enfuir, je n’aurais pas fait onze pas hors des limites de ce territoire que votre magie me ramènerait à vous sous peine de devenir complètement fou.

Sur ces mots, il se laissa retomber dans son mutisme. Pour lui, rien n’avait d’importance, mais il avait la patience. Une patience longue, inébranlable, dure et implacable. Peu importe les supplices, il résisterait à la folie et il attendrait jusqu’à ce que la vie elle-même perde son sens, jusqu’à la mort de sa maîtresse, fait qui, pour lui, ne tarderait pas vraiment, il pourrait attendre encore et encore. Il était immortel et fou, il était bien équipé pour vivre longtemps et s’occuper sans oublier sa position. « Tu me gardes sous la menace des armes, princesse, mais ces armes sont inutiles; je resterai volontairement à ton côté, mais ce sera toi qui souffrira, car tout ce à quoi tu as voué ta vie sera inutile contre moi. » Pensait-il froidement.

Denna

E.S.P.er

Re : La torture est un art. [PV: Denna]

Réponse 11 mardi 07 décembre 2010, 19:39:10

       -L’enfant que tu as tué était une apprentie Mord-Sith, déclara Denna de but en blanc.

       La jolie blonde regardait Kamui sans montrer aucun sentiment. Elle était plutôt surprise qu’il puisse tuer une enfant de sang froid. Heureusement, l’apprentie n’était qu’au tout début de sa formation et ses chances de réussites restaient minces. Dans le cas contraire Denna l’aurait cloué au sol avec sa propre magie avant qu’il n’ait pu faire un seul pas vers la cage. Elle avait été curieuse, puis étonné qu’on tue une gamine sans savoir, ni pourquoi elle est là, ni quoique ce soit de son destin. Pourtant, la jeune femme avait aussitôt ressenti de la gratitude pour Kamui. Elle aussi aurait bien aimé qu’une âme charitable la tue lorsqu’elle endurait sa formation. En quelque sorte, Denna s’était identifiée à la petite fille et avait pu ressentir un peu le soupçon de liberté qu’apportait la mort.

       -Tu as fait une bonne action aujourd’hui, lui dit-elle. Mais tu vas devoir la payer jusqu’à ce que tu la regrettes.

       Sur ces mots, elle libéra toute la puissance du pouvoir de Kamui dans son corps. Bien qu’extrêmement douloureuse, cette magie ne causait aucun dégât - si on occultait le fait qu’il pouvait se blesser tout seul à force de convulsions -. Denna le laissait donc pendant de longues secondes, puis se releva sans pour autant interrompre le flux de magie qu’elle contrôlait sans y penser. Elle en profitait car elle sentait que le don de Kamui commençait à lui échapper. Bientôt, elle ne pourrait plus le maintenir en sa possession. C’est pour cette raison qu’elle sortit une petite pierre de sa poche. Une sorte de cristal noir comme l’obsidienne, taillée en forme d’octaèdre à pointes particulièrement bien effilées. Un détail fortuit qui allait avoir toute son importance.

       Denna balança un formidable coup de pied dans la tête de son prisonnier, de façon à ce qu’il se retrouve sur le dos. Toujours en le laissant convulser de douleur sous l’effet de la magie, elle s’agenouilla devant lui et enfonça la pierre sur son ventre. La pointe du cristal se fraya aisément un chemin dans la chair et toute douleur lié à la magie s’arrêta instantanément. La Mord-Sith, pas dégoutée pour un sou de ce qu’elle faisait, alla même jusqu’à enfoncer ses doigts dans la blessure pour s’assurer que la pierre s’était bien frayer un chemin dans l’abdomen et qu’il soit difficile de la retirer. Son horrible travail achevé, elle retira ses doigts et les essuya sur son prisonnier. Elle profita ensuite qu’il se torde de douleur – si d’ailleurs ce n’était pas le cas, son Agiel règlerait la question – pour fixer des fers à ses poignets qu’elle avait préalablement rejoints dans son dos.

       -Avec ça, tu éviteras d’utiliser ta magie à tout bout de champ, déclara-t-elle. Surtout si c’est pour tuer des petites filles qui auraient pu devenir aussi charmantes que moi. Ne suis-je pas d’une grande prévenance ?...

       De toute évidence, Denna n’attendait pas de réponse car elle flanqua un autre coup de pied à Kamui, cette fois dans le ventre en prenant soin de viser sa blessure. Elle pouvait cogner dedans autant qu’elle le voulait, la pierre d’inhibition n’était pas prête de sortir vu la profondeur où elle était. Toute à son travail Denna n’entendit pas la personne qui arrivait dans son dos par surprise pour la ceinturer.

      La réaction de Denna ne se fit pas attendre et son Agiel volait déjà vers la figure de cet étrange agresseur. Le coup fut paré par une main gantée de rouge, mais la grande blonde ne réarma pas son bras en voyant qui était la personne qui l’avait prise par la taille. Un visage fin arborant un sourire qui allait d’une oreille à l’autre, regardait Denna avec malice.

       -Très amusant Silla, fit Denna en repoussant gentiment la Mord-Sith.

       L’intéressée se décida enfin à lâcher prise et fit voler d’un geste satisfait sa longue crinière noire. La dénommée Silla portait l’uniforme caractéristique de sa profession mais avait un visage d’une douceur incroyable, presque juvénile. Elle n’était pas forcement ravissante, mais avec ses grands yeux et ses traits dépourvus d’angles, il y avait fort à parier que ses parents n’arrivaient pas à lui refuser grand-chose… du temps où ils étaient encore en vie. On pouvait sans trop s’avancer la qualifier d’attendrissante au premier abord.

       -Tu fais beaucoup de bruit, déclara la petite brune en guise d’explication. Je voulais voir ce qu’il en était.

       Silla fit un pas de côté et observa Kamui. Une expression haineuse commença à fleurir sur le visage de la jeune Mord-Sith. Une telle haine n’avait rien à faire sur un visage aussi doux que celui de Silla mais elle tentait pourtant de se faire une place, profanant totalement ses traits. Silla ne pouvait tout simplement pas voir un homme en peinture. C’était sans doute dû au fait que son instructeur n’avait rien trouvé de mieux pour la briser, que de la laisser pendant plusieurs jours dans une cellule remplie de condamnés à mort. C’est braves n’avait pas rechigné à s’offrir un peu de bon temps avec elle, même si elle n’était qu’une enfant. Après tout, quitte à aller en enfer autant en profiter un maximum sur terre… Bref, Personne ne pouvait lui en vouloir de haïr les hommes.

       -Tu me le prêtes ? Je n’ai rien à faire, demanda Silla sans quitter Kamui des yeux.

       Denna prise de court semblait réfléchir et hésiter grandement. Elle aurait bien aimé qu’il s’habitue plus à elle pour commencer, avant de le partager, et elle avait un peu peur que Silla ne l’abime trop, au point qu’elle doive extraire la pierre d’inhibition pour le soigner. En même temps, Denna aurait bien voulu avoir un peu la paix et s’offrir un bain avant de commencer l’entrainement de Kamui. Et puis, lui montrer qu’il aurait pu tomber sur bien pire qu’elle, ne serait inutile.

       -Ne t’inquiètes pas, assura Silla avec un soupir las. Je connais tes goûts. Je ne le castrerai pas.

       -D’accord, conclut Denna, finalement convaincue. Ramène le moi dans une petite heure, je te prie.

       Silla lui fit son plus beau sourire, celui d’une enfant particulièrement satisfaite d’avoir réussi à manipulé sa mère pour obtenir une quelconque friandise. Elle claqua ensuite des doigts à l’adresse de Kamui et lâcha un « Au pied ! » sec et autoritaire. En même temps, Denna fit volteface et passa à côté de son prisonnier en laissant trainer sa main sur son torse.

       -Reviens-moi entier, lui dit-elle d’une voix suave.
La pire cruauté naît de l'amour le plus profond

Serenos I Aeslingr

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Re : La torture est un art. [PV: Denna]

Réponse 12 vendredi 10 décembre 2010, 03:10:46

Pas le temps de souffler que la jeune femme s’empressa de le remettre à sa place pour le meurtre de l’apprentie. Pas qu’il ne s’y attendait pas, mais il aurait cru pouvoir rester éloigné des mauvais traitements de sa maîtresse un peu plus longtemps. Il ne put faire autrement que tomber à la renverse en sentant l’énergie en lui être débarrassée de son contrôle, lui procurant une effroyable douleur. Le pauvre supplicié poussa un cri de souffrance en se tordant de douleur sur le sol. La pression de sa tête et la contraction de ses muscles empiraient la douleur que la magie provoquait déjà. Il se tordait misérablement sur le sol, la suppliant d’arrêter. Il se débattit de tous les sens, refermant ses bras contre son ventre en feu. Il se recroquevilla sur le sol mais sa maîtresse n’avait visiblement aucun désir de la laisser tranquille. Elle se releva et lui flanqua un coup de pied au visage, lui fendant le sourcil gauche, le forcant à se retourner sur le dos. Encore, ce n’était pas si horrible, il pouvait encore encaisser des coups de ce genre sans se plaindre. Vous comprendrez néanmoins qu’il écarquilla les yeux lorsqu’elle lui enfonça la pierre dans l’estomac sans même attendre qu’il ait récupéré de ses coups. Immédiatement, il sentit la douleur d’origine magique se calmer, mais il savait que cela n’était limité qu’à son propre pouvoir. Les Agiels fonctionneraient tout de même sur lui, il ne se faisait même pas d’illusion. Il regarda Denna dans les yeux, priant pour que ce soit fini, avant de se tordre de douleur lorsqu’elle enfonça ses doigts dans sa plaie pour que la petite pierre soit bien enfoncée dans son ventre. Il poussa un grondement étouffé par ses lèvres pincées, tous muscles bien contractés. Lorsque cette foutue sorcière le laissa en paix, il se laissa tomber mollement sur le sol. Il tremblait de souffrance, mais il n’allait quand même pas admettre sa défaite contre cette sale Mord-Sith. Malgré tout, il ne résista pas quand elle lui attacha les poignets dans le dos. Il dût retenir un commentaire mordant lorsque la jeune femme parla de transformer de pauvres enfants en femmes aussi charmantes qu’elle. « Notre vision de « charmante » diffère trop pour qu’on s’entende! » aurait-il voulu dire, mais cela aurait été fort mal avisé de sa part. Il encaissa un nouveau coup de pied, alors qu’il se relevait, mais il poussa un grognement de souffrance plus prononcé que les autres, les dents serrés, se mordant presque l’intérieur des joues. Elle lui faisait horriblement mal, mais peu importe sa souffrance, elle ne s’arrêterait pas. Il se laissa tomber sur le dos à cause de l’impact. Il sentait la pierre bouger dans son corps et il détestait ce sentiment.

Il se laissa aller à un répit d’à peine quelques secondes avant de constater qu’il venait de temporairement changer de main. « Pourquoi les folles ne prennent-elles pas plus de distance? » grommela le magicien en tirant un peu sur les menottes. Même sans sa magie, il sentait bien que cette nouvelle venue le détestait, mais son animosité s’expliquait. D’après ce qu’il avait déjà vu de « l’entrainement » de ces pauvres petites, il n’avait aucun doute vis-à-vis de la cause de la haine de sa nouvelle « main nourricière ». Il regarda avec défi cette femme qui avait fait une blague douteuse ayant un lien entre son Agiel et une certaine partie très sensible de son anatomie. « Qu’elle essaie, cette garce, juste pour voir! » songea-t-il avec une franche envie de s’attaquer à cette femme. Malheureusement, le faire serait un acte purement suicidaire; ensemble, ces deux femmes pourraient lui faire subir un enfer sans nom, surtout si elles se servaient toutes deux de leurs foutus instruments de torture. Les deux femmes savaient très bien ce qu’elles faisaient, et il doutait que la notion de « pitié » leur a été inculquée au long de leur sinistre formation. « Reste calme, Kamui, il ne faut pas que tu paniques. » tenta-t-il vainement de se rassurer.

-Au pied!

Il grommela en tentant bien de faire remarquer à sa nouvelle propriétaire du moment qu’il ne pouvait guère répondre à ses désirs dans sa position actuelle. Il parvint néanmoins à se redresser et même à se remettre sur ses pieds, la plaie sanguinolente de son abdomen bien en vue puisqu’il n’avait pas son haut. Il ne prononça pas un mot lorsque sa maîtresse s’approcha de lui et lui effleura doucement le torse en lui disant de lui revenir entier. Son regard était déterminé, pour sa part, et son esprit anticipait déjà la rage nécessaire pour contrer l’incroyable souffrance qui lui étreindrait le cœur. Pas question de se laisser anéantir par une autre de ces femmes. Il avait affronté pire, ce n’était pas le temps de se mettre à ramper… bon, même si c’était un peu plus tard pour se motiver à ne pas se laisser lamentablement ruiner par une Mord-Sith, puisque Denna venait de lui en donner un tout petit avant-goût. Il dévisagea son adversaire puis il s’approcha d’elle, bien que son corps tremblât de manière incontrôlable. Qui n’aurait pas peur d’une femme qui pouvait vous faire éclater tous les os pour se distraire? Elle lui souriait avec un air bien sadique et dès que Denna fut hors de vue, elle fit voler son Agiel à sa main.

-Dommage que tu sois attaché, mon pauvre petit familier. Te voir te blesser toi-même avec mon Agiel bien-aimé aurait été un plaisir sans pareil… mais comme la plaie de ton abdomen est encore fraiche, tu risquerais de retirer le cristal d’inhibition pour te servir de la magie. Mais cela ne va pas nous empêcher de nous amuser, n’est-ce pas?

La Mord-Sith fit tournoyer la chaine de son Agiel puis la petite bande de cuir s’envola vers sa jambe droite. Le choc n’était même pas assez puissant pour faire rougir la peau, si l’objet avait été une bande de cuir normal, mais cet objet était magique. Les pupilles du supplicié se fendirent alors que la douleur se transmit à tout son corps. Il tomba à genoux en hurlant. Les ligaments de ses genoux cédèrent, sans pour autant se sectionner. Il ne cria pas, car la douleur était déjà trop forte pour lui permettre une telle chose. Il serra les dents, les yeux révulsés et les ongles enfoncés dans la terre. Il retint ses larmes le plus possible, mais il ploya l’échine, les lèvres ouvertes dans un cri silencieux. La Mord-Sith s’approcha de lui puis elle agrippa les cheveux de son petit jouet et elle posa son Agiel sur son épaule droite, pas assez fort pour lui broyer les os, mais il pouvait sentir les nerfs s’exciter. Tout son muscle se contracta effroyablement et le pauvre jeune homme s’effondra.

-Oh, déjà? Allons, fais-moi plaisir, distrais-moi.

Il tenta de remuer le bras, mais son épaule l’élança à un tel point que sa langue se délia pour un gémissement de douleur. La Mord-Sith le releva. Elle semblait mécontente qu’il ne hurle pas comme il était supposé le faire. Elle examina son regard et y trouva une flamme de détermination qui la fit frémir. Oh comme elle allait adorer martyriser l’un de ces salopards qui l’ont maltraitée et violée alors qu’elle était petite. Elle approcha doucement son Agiel de l’oreille de son supplicié, mais il se débattit d’un coup et il s’effondra sur le sol, évitant l’objet juste à temps pour éviter une souffrance innommable. Elle grogna enfin de plaisir. Enfin une réaction de rébellion! Pour faire plaisir à ce petit insurgé, elle lui envoya son Agiel dans l’un de ses muscles dorsaux, déchirant la chair et le muscle.

L’ancien Seigneur poussa un cri de souffrance, mais elle le forca à se taire en gardant sa tête contre son abdomen, comme si elle voulait accueillir ce cri en elle. Elle jubilait, visiblement. Elle fit une torsion du poignet et elle éclata de rire en voyant le sang jaillir comme d’une fontaine de la plaie. Le pauvre homme poussa un cri inhumain. Elle ria, encore et encore, son rire troublant l’esprit de son condamné. Elle frappa encore une fois, encore et encore, sans s’arrêter, frappant à différents endroits pour étendre la douleur à tous les endroits. Les points de concentrations nerveux n’étaient pas épargnés, mais alors pas du tout. Chaque cri provoquait des frissons dans le corps de la jeune femme, qui le frappait sans arrêt avec son Agiel. Lorsqu’elle le relâcha, le jeune homme s’effondra. D’un simple coup de pied dans l’abdomen, elle l’envoya faire deux tours pour heurter les petites fleurs du coin.

Il resta allongé, sans bouger, le regard rivé sur les sombres nuages qui prônait ce monde désolé. Il aurait voulu déployer ses ailes et s’envoler loin d’ici, ne plus avoir mal, mais maintenant, il savait qu’il était condamné à vivre encore moult supplices avant d’enfin pourvoir s’échapper. Il sentit alors une douce caresse sur sa joue, mais aucune silhouette ne vint troubler sa vue. Il entendait les pas de la Mord-Sith s’approcher lentement.

-Et cela ne fait que cinq minutes, mon cher.

Il sentit alors deux larmes perler sur ses joues. Il se mit à rire, de plus en plus fort, sa poitrine se soulevant difficilement. Il n’arrivait pas à y croire. Seulement cinq minutes après toutes ces souffrances? Il n’allait pas s’en sortir. Le désespoir était à son paroxysme.

Les minutes passèrent dans des cris déchirants, et Denna ne semblait pas du tout pressée de revenir, mais lorsqu’elle réapparut, elle put retrouver un Kamui ensanglanté, immobile, la respiration rauque et les cheveux totalement défaits, même pas en état de lever un petit doigt, bien que son corps, mis à part le trou dans son dos, soit en parfaite santé. Il tremblait de partout, et il avait horriblement peur. La tenue rouge-sang de Silla devait être couverte de sang, puisqu’elle s’amusait à glisser un doigt sur ses formes pour lécher le sang qui y perlaient.

-C’était très distrayant, finalement! Tu as un jouet magnifique, ma chère sœur!

Denna

E.S.P.er

Re : La torture est un art. [PV: Denna]

Réponse 13 vendredi 10 décembre 2010, 17:02:51

       Denna faisait de petits clapotis pour se distraire. L’eau de son bain était chaude et les huiles parfumés chatouillaient délicatement ses narines, la plongeant dans une atmosphère de calme et de relaxation. Une ride irritée apparut pourtant sur son front lorsqu’elle entendit dehors le rire fou de Kamui. Elle s’enfonça un peu plus dans l’eau, jusqu’aux oreilles, pour ne pas être dérangé, et replongea dans son petit monde agréable. Les yeux fermés, ses cheveux blonds éparpillés dans l’eau formaient une auréole autour de son visage serein. Nue, sans son uniforme, qui pourrait croire qu’elle était une Mord-Sith. Elle avait l’air si différente de ces cruelles femmes en rouge. Et pour cause, Denna est différente. Elle ne prenait pas forcement de plaisir à torturer pour faire du mal, elle appréciait seulement l’effet que cela avait sur l’esprit du torturé. La jolie blonde était donc totalement tournée vers son objectif de briser sa cible plutôt que de s’amuser à la faire souffrir.
      La nuance semblait être mince mais ça faisait la différence lorsque le supplicié était sur le point de mourir et qu’un dernière coup pourrait le faire basculer dans l’autre monde. Certaines Mord-Sith ont du mal à retenir cet ultime coup de grâce, aveuglé par le plaisir ou dans le cas de Silla, leur colère. Denna n’avait pas ce problème car c’était l’amour qui la guidait. Un amour sincère pour celui qui communie avec elle, deux âmes qui se touchent, un tel contact était inoubliable et unique. La jeune fille frissonnait rien qu’à y penser… mais peut-être était-elle un peu dérangée de voir les choses sous cet angle.

       Lorsque la Mord-Sith sortit enfin de son bain, un long moment avait dû s’écouler car ses mains étaient toute ridées à cause de l’eau chaude. Elle resta debout sur le sol d’ardoise de sa résidence, alors que l’eau s’écoulait lentement sur ses formes, jusqu’à ce qu’un petit frisson la motive à se déplacer jusqu’à sa commode pour s’emparer d’une serviette sèche. Elle épongea le plus gros de l’eau qui restait sur son corps avec, et la jeta négligemment dans un coin de la pièce. Elle enfila ensuite sa combinaison rouge dans un concert de grincement du cuir et de cliquetis métalliques venant des multiples fermetures éclaire. La jeune fille passa machinalement une main dans ses cheveux mouillés et poussa la porte coulissante qui servait de porte d’entrée. Elle vit alors Silla penchée sur Kamui en train de s’exciter sur sang. Cette dernière en le voyant lui fit un sourire radieux, taché par l’hémoglobine qui brillait sur ses pommettes. C’est étrange mais même comme ça, on aurait dit une frêle jeune fille qu’on a obligé à porter un uniforme et qui avait encore le courage de sourire suite au probable atrocité que lui avait fait subir l’homme qui écroulé sur le sol. L’innocence incarnée.

       -Je te le prête quand tu veux Silla, répondit Denna à sa consœur. Je te remercie de me l’avoir gardé.

       L’intéressée sourit de plus belle et souhaita une bonne soirée avant de partir sans oublier de chatouiller une dernière fois le flanc de Kamui avec son Agiel, puis en éclatant d’un joli petit rire cristallin. En effet, le jour commençait à s’effacer. Lentement mais surement, les couleurs du magnifique jardin s’estompaient en tirant vers le gris foncé. Bientôt, il n’y aurait plus que des formes d’ébènes, mais pour l’instant, le ciel était encore clair même si des teintes rougeâtres prenaient le dessus sur le bleu azur. Denna s’en fichait pas mal. Elle restait près de Kamui, son regard fixé sur Silla qui s’éloignait. Lorsqu’elle ne fut plus en vue, elle se pencha sur le supplicié et lui glissa dans un murmure ouaté :

       -Je vais soigner cette vilaine plaie, fit-elle en passant délicatement son bras sous son épaule pour le soutenir. Aller, viens à l’intérieur.

       Tout doucement, elle l’aida à se relever, ne faisant pas attention au sang qui la salissait alors qu’elle sortait à peine de son bain. Elle le conduit ensuite dans sa petite maisonnée en lui murmurant des encouragements, et le laissa s’effondrer sur son propre lit, à plat ventre.

       L’intérieur de la maison était spartiate, mais élégant. Pas de fioritures ou de décorations. Les murs étaient blanc crème, contrastant seulement avec les fines poutres de bois noir qui maintenaient en place la structure. Le sol semblait un peu plus original, car il était composé d’un dallage d’ardoises bleu-grise qui se chevauchaient comme des écailles et qui avaient été raboté pour qu’il n’y ait pas de relief. Cela donnait l’impression que la pierre était parsemée de fissures comme si on avait martelé le sol avec une masse. Il devait y avoir trois pièces maximum, dont deux masqués par des portes coulissantes dans le même style que l’entrée.

       Denna avait laissé Kamui sur le lit et avait fouillé un peu dans son armoire avant d’en sortir un flacon, une boite en fer et des bandes de tissus. Elle s’assit sur le lit à côté et commença à s’occuper de ses plaies. Elle passait un peu de la pâte que contenait le flacon sur les petites estafilades et les bleus puis les recouvrait d’une bande propre pour les protéger. Tout en travaillant, elle se mit à fredonner une petite mélopée entre ses lèvres à demi ouvertes. Pour la blessure sur son ventre, la jeune fille due la suturer avant d’appliquer le même traitement que pour tous ces autres bobos. Denna semblait heureuse. C’était l’un de ses moments préféré ; panser les plaies. Mais pour avoir ce petit moment de détente, encore fallait-il blesser son protégé. Une obligation que Denna ne semblait pas vouloir remplir tout de suite, car elle caressait distraitement les cheveux de Kamui, tentant sans grande conviction de leur redonner un semblant d’ordre.

       -J’ai entendu parler de toi, tu sais, informa-t-elle. Un seigneur de Nexus vaincu par l’empire. Il aurait peut-être été préférable que tu meures sur le champ de bataille plutôt que tu tombes entre mes mains, je pense.

       Cela avait été dit sans ironie et sans moquerie. C’était une simple constations, voir même de la pitié, mais ce n’était qu’une impression car la Mord-Sith était dépourvu de ce dernier sentiment. Ce qui ne voulait pas dire que sa pitié n’était pas remplacée par autre chose, mais Kamui aurait tout le temps de la connaitre. A la fin, leur intimité rendra fade toutes les relations qu’il a pu vivre dans le passé ; du temps où il était libre.
La pire cruauté naît de l'amour le plus profond

Serenos I Aeslingr

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Re : La torture est un art. [PV: Denna]

Réponse 14 lundi 13 décembre 2010, 03:38:15

Il tremblait de partout, mais il ne prononça pas un mot lorsqu’il fut forcé de marcher pour rejoindre la chambre de sa douce et tendre maîtresse. D’ailleurs, il n’était pas en état de prononcer la moindre objection. Il avait trop mal pour même opposer de la résistance. Elle était probablement la femme la plus tendre qu’il pourrait rencontrer jusqu’à la mort de sa maîtresse. Même sans ses pouvoirs, il avait rapidement deviné que Denna était la femme la plus douée dans l’art de la torture de tout Ashnard, et probablement que l’irriter serait une grave erreur de jugement. Pour la première fois depuis sa séquestration en territoire ennemi, il sentait qu’il avait un certain soutien dans cette magnifique créature. En fait, plus il était loin de Silla et plus il était détendu. La présence de Denna en était presque rassurante, mais il n’allait pas se laisser avoir par ses allures intéressées; il savait qu’une fois qu’il serait en état, elle déclencherait sa folie et le poussera au bord du précipice avant de le ramener sur la frontière du monde des vivants. Il sentit néanmoins la couche de sa maîtresse sous son dos et il poussa un gémissement de souffrance, serrant les dents. Tout son corps était aussi douloureux que s’il était couvert  de coups de soleil. Il ouvrit ses yeux rubis pour découvrir des pupilles fendues alors que la jeune femme déposait un onguent sur ses plaies, retenant un cri de douleur. Ses dents se serrèrent alors qu’elle colmatait la plaie, mais il ne fit pas un grognement. Il allait devenir complètement fou, il le savait. Déjà que sa santé mentale était imprévisible, il risquait de devenir dangereux, non seulement pour les autres, mais spécialement pour lui-même, et il était pratiquement impossible de le tuer par des moyens conventionnels et même le Roi d’Ashnard ne savait pas comment le tuer. Deux femmes dans le monde savaient qu’il était vulnérable à l’injection directe de lumière.

Elle lui rappela alors la raison pour laquelle il était là; parce qu’il était le Seigneur déchu de Meisa. Il se couvrit les yeux d’une main et il tenta tant bien que mal de respirer convenablement sous la vague d’émotion qui lui comprimait le torse. Comme elle semblait à l’écoute, du moins pour le moment, et semblait était un mot très bien choisi, il décida de parler un peu de son expérience de la vie, bien qu’elle soit en soit médiocre. Il effleura des doigts ses vieilles cicatrices, infligées par les rares camarades d'Arthas à porter des armes anti-magie, empêchant ainsi ses plaies de se régénérer dans un temps raccourci.

-Vous ne savez pas, maîtresse, à quel point je partage votre avis. Seulement, je ne peux pas mourir. Même si je le souhaitais, les ombres me feraient revenir dans ce monde. Peu importe l’artéfact que vous utiliserez, même si vous trouvez mon point faible, il n’y aucune manière de me tuer. La seule femme capable de débarrasser le monde de moi ne devrait d’ailleurs pas tarder à faire valoir ses droits sur moi, puisque le Général Noir d’Ashnard, Arthas, m’a troqué contre son allégeance. Ne vous inquiétez pas, maîtresse, je préfèrerais milles fois rester entre vos cruelles mains plutôt que de me retrouver entre celle de cette sorcière.

Il cessa donc de parler et il laissa la jeune femme s’occuper de ses blessures, tremblant légèrement à la douceur avec laquelle elle le traitait. Sa main dans ses cheveux le rendait plus  ouvert, plus détendu, et il avait tellement besoin de douceur qu’il pourrait laisser Denna jouer de l’Agiel toute une journée pour avoir le droit d’un baiser. Il laissa ses yeux se fermer alors que la jeune femme continuait de s’occuper de lui. Il comprit alors que cette femme serait son dernier refuge et que lui déplaire signifierait une absence totale de douceur et de tendresse. Sur cette sombre pensée, il se rendit compte que cette femme était également la seule personne sur laquelle il pourrait compter, et alors qu’il crut qu’il pourrait s’endormir, sa main eut le réflexe de saisir le bras de la jeune femme pour l’empêcher de le toucher lors de son sommeil et sa main trouva malheureusement l’Agiel. Il aboya de douleur et relâcha le bras de la jeune femme. Agitant la main, il se rendit compte que sa réaction pourrait provoquer un fou rire de la part de sa nouvelle maîtresse.

En grommelant, il attendit que la douleur s’estompe et que les spasmes de sa main s’arrêtent. Il fixa l’Agiel avec horreur et aussi avec crainte, sachant que cet arme était non seulement un outil de torture pouvant provoquer une douleur des plus insupportables, mais en plus, il pouvait être fatal s’il touchait une zone fragile. Il savait également que cet arme était nourri par la magie, une magie extérieure à lui-même et même extérieure à sa tortionnaire. Il trouvait donc sa source à un être doté d’une grande magie ou d’alors d’un lien d’origine magique. Il glissa sa main le long du bras de Denna, son regard se durcissant aux reliefs de sa peau laissée par un usage abusif de l’Agiel. « C’est donc ainsi qu’ils entrainent les Mord-Sith… ils leur enseignent à combattre la douleur et à reconnaître les zones sensibles du corps humain en leur faisant connaître intimement. » Il sentit son cœur s’emplir de pitié pour cette femme. Non. Pas de la pitié. De la compassion. À la rigueur, de l’affection. Il suivit des doigts le bras de sa maîtresse et il effleura son flanc.

-Vous avez énormément souffert, n’est-ce pas? demanda-t-il d’une voix plus sympathique. Votre entrainement de Mord-Sith vise à vous pousser à aimer faire mal aux autres sans pour autant les tuer.

Il se mit à sourire, fatigué par les successions de supplices que sa charmante propriétaire temporaire lui avait fait encaisser. Il tâta sa blessure à l’abdomen et il sourit faiblement.

-« Connaître la douleur, la faire connaître à d’autres et en tirer plaisir car nous ne connaissons rien d’autre. », c’est ainsi que vous pensez, n’est-ce pas?

Il gronda en agrippant volontairement l’Agiel dans son poing. Il planta un regard aux pupilles folles de douleur sur Denna. Il serrait des dents pour éviter de hurler, mais sa respiration irrégulière en disait long sur sa douleur. Il la dévisagea longuement, sachant que s’il refermait davantage le poing, ses os cèderaient sous la puissante et douloureuse de l’objet. Il étira un sourire malgré l’anormale douleur. Habituellement, personne n’osera agripper à mains nues les armes de ces femmes sadiques. Il se redressa alors, le poing toujours refermé sur la bande de cuir, visiblement moins résistant à la douleur que sa propriétaire.
« Modifié: lundi 13 décembre 2010, 03:54:50 par Kamui Vaer »


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