Au bout d'un moment Khaléo commença à croire qu'ils s'étaient perdus dans les dédales de ruelles sombres, quasi labyrinthiques de la ville, mais sa vue s'adaptait et s'habituait progressivement à l'obscurité, aucun de ses pas n'étaient hésitants puisqu'il savait apparemment bien où il mettait les pieds, cette vision nocturne lui étant conférée par sa tigranthropie latente.
Après mures réflexions et hésitations de la petite chose se trouvant haut perchée sur mes épaules, nous arrivions face à une haute grille de jardin entrouverte, la petite fille dont j'ai complétement oublié de demander le nom insiste pour descendre, je ne me fait pas prier, aussi je remarque un peu tard que quelque chose "cloche" on ne laisse pas une gosse érrer seule de façon irresponsable dans les rues, et encore moins les portes de sa maison ouverte, avant même que je ne lui cries dessus pour qu'elle reste à mes cotés, la petite fille s'était déjà engoufrée dans la maison en criant à tue tête après sa mère.
"-Non ! Attends, bordel de... Restes ici !! Ce n'est pas normal..."
C'était trop tard, elle était entrée, des sons étranges provenaient de l'intérieur peu de temps après, puis une porte fut claquée, khaléo avança à pas feutrés, silencieux vers l'entrée de la maison, des bruits de pas, trop lourds, trop empesés pour être ceux de la petite fille, dont, il n'entendait plus la voix ni les pas, soudain un déclic, l'image de sa fille morte pendue par les pieds, exsangue et lardée de coup surgit à ses yeux, il n'en était pas question, il ne laisserait pas une horreur pareille se reproduire, il recula face à la porte, et avec tout le poids de son corps, une partie de son sang nordique et de sa puissance bestiale, il défonça la porte d'un coup frontal de la semelle de sa bottine d'assaut, c'était loin d'être une entrée discrète, la porte fut pulvérisée en deux et il mit un coup d'épaule dedans pour faire tomber les restes de cette dernière au sol.
L'intrus se trouvait là, quelque part, et il me suffit de renifler une ou deux fois pour sentir qu'il n'avait pas prévu qu'un invité surprise vienne gâcher sa petite fête, l'air était chargé en stress, et en petite adrénaline, à l'odeur je savais plus où moins le situer, là, juste derrière cette cloison pas très épaisse, il se planquait en espérant pouvoir probablement me planter dans le dos, j'avais pas de temps à perdre avec ces conneries de ruses bon marché.
Khaléo se dirigea tout droit vers cette cloison, son poing passa au travers assez facilement, c'était en platre après tout, il se saisit de la tête du cambrioleur fermement pour lui péter la tête contre cette dite cloison plusieurs fois de suite, jusqu'à ce qu'il lui fasse "traverser" cette dernière de part en part avant qu'il ne s'étales au sol, un peu étourdi par les coups à répétition à la tête qu'il venait de recevoir.
"-Où est elle ?!"
Lui demandais-je en m'accroupissant, appuyant un de mes genoux sur son sternum en lui écrasant la cage thoracique, talon sur son avant bras droit pour qu'il lâches son couteau de contrebande, je lui répétais, lui rugissant les mots au visage, articulant bien mieux pour qu'il soit sûr d'avoir bien compris :
"-OU... EST... ELLE ?!"
Bien évidemment ce serait un peu trop facile comme ça, de sa main libre il sortit une autre dague planquée dans la jambe de son pantalon, et il me la ficha en pleine cuisse, tournant d'un quart pour être sûr de m'infliger un max de dégats internes en bousillant les fibres musculaires également, bizarrement ça ne me fait que grogner un peu de douleur et je ne lâches pas, ma prise, comme il l'aurait sûrement préféré, mon genoux glisse de son sternum à son cou et j'y met une bonne partie de mon poids, sa tronche prends la couleur d'une tomate, ses lèvres bleuissent et ses yeux s'exorbitent, il lâche enfin son deuxième couteau et je peux m'en saisir pour lui clouer sa main libre dans le plancher, il ne m'a toujours pas répondu, enfin, je relâches la pression de mon genoux sur sa gorge pour qu'il puisse... tousser et cracher sa bile.
"-Ma patience à des... Mais qu'est ce que je racontes, je n'ai pas de patience pour les ordures dans ton genre..."
Je le décoles du sol sans même prendre la précaution de retirer la lame de sa main clouée par terre, je l'arraches avec son corps en le saisissant à la gorge, et je commences à lui faire visiter tous les coins des murs du living room avec sa tête pour finir de le convaincre à ma façon de me dire où elle est, j'arrêtes quand il se met à hurler "Stop, pitié, arrêtes" et j'en passe, puis sa main valide pointe un débarras du doigt.
"-Tu vois que tu peux être coopératif, il suffit de savoir demander, pas vrai ?"
Je le lâches et je me précipites vers le débarras, je boîtes un peu, ce connard à fait du hachis avec les muscles de ma cuisse droite, mais ça va aller, j'ai vu pire bordel de merde, je paniques à l'idée de la retrouver morte, au point où je défonces purement et simplement cette porte là aussi, mais je suis soulagé, lorsque je la vois ligotée mais bien vivante, par contre mon soupir de soulagement ne dure pas bien longtemps, teigneux, et rancunier, le voleur que je viens de laisser choir sur le sol est revenu à la charge pour me planter ses deux dagues dans le dos, à plusieurs reprises, au niveau des reins, il me perfores même un poumon cet enculé, l'air de rien, il sait ce qu'il fait, je craches un peu de sang et ma capuche tombes sur mes épaules, dévoilant mon visage aux traits particuliers à la jeune fille, je lui fait un clin d'oeil pour la rassurer malgré les coups de couteaux que je suis en train de prendre en traître.
"-T'inquiètes... t'inquiètes pas... ça va... ça va aller... dans quelques minutes... tout ça... ça sera terminé..."
Un énième coup de couteau et je m'élances en arrière, j'écrases cet enfoiré entre le plat large de mon épée et le mur, on entends un craquement d'os sinistre, je craches du sang sur le coup, bah, ouais... j'ai un poumon perforé quand même, j'enfonçes mes griffes dans son visage, devant moi la porte est ouverte et je décides de frapper dedans du pied, la petite n'a pas à voir ce qui va arriver, quand j'entends la porte claquer, et donc, se fermer, je lui arraches tout simplement la peau du visage avec mes griffes, je me retrouves avec... avec son faciès dans la main, il cries, il hurles de douleur, mais il l'a bien mérité si je n'étais pas ce que j'étais, il m'aurait tout simplement déjà tué, je lui lances son propre visage dans les mains, il le rattrapes et se met à détaller en essayant de se le "recoller".
L'air de rien je pisses quand même bien le sang, je m'adosses au mur et me laisses glisser jusqu'au sol pour m'y assoir, je fixe un moment la porte, la respiration bien rauque et sifflante, je vais pas crever non, ça va juste prendre un peu de temps pour régénérer les tissus, mais je ne suis pas vraiment au beau millieu de ma forme, si j'avais achevé ce type avant de m'inquiéter pour la petite, ça ne me serait pas arrivé, j'avais placé mes priorités dans le mauvais sens, mais cette gamine me rappellait beaucoup trop ma gosse décédée.