"Cornifère" et autres oiseaux [PV Blain]

On est au petit matin . Le soleil se lève doucement et personne ne viens troubler le calme du parc . Les êtres humains dorment encore et celui-ci est encore fermé . Les gardiens se sont encore endormis dans cette boite noire à images en couleur animées et à son. Elle s’appelle comment déjà ? Radio. Non , pas Radio, Radio, il n’y a que le son . De la musique en général mais aussi des gens qui parlent de choses et d’autres de manière ennuyeuses. Les voix y sont parfois brouillées et déformées de manières étranges   . Non, c’est autre chose . Tali, Télé. Oui , Télévision. Où des gens « jouent » un rôle dans des histoires à suite . Oui, c’est ça ce qu’il regarde. Avec pour titre un nom incompréhensible dans sa langue, avec des G et des consonnes seules sans sens . Ils devraient lire, ce serait beaucoup mieux pour eux . Dans la boite à images, il n’y a que des mensonges . Dans les livres et les journaux , il n’y a que
vérité par centaine de dizaines de milliers . Il faut croire et prendre soin de ces objets sacrés aux mots enchanteurs. Qu’elle saura peut être parfaitement lire un jour. Elle y met toutes ses forces restantes , un petit peu chaque jour , en haut d’un arbre, où qu’il soit mais suffisamment feuillu pour la cacher . En ce moment, c’est les sapins et autres « Conifère », lu dans une encyclopédie encore qui lui servent de refuge . Son support ? Des vieux journaux ou , avec plus de chance, un livre .  Ces livres, elle les cache dans un endroit secret que même son futur patron ne saura jamais. Elle se l’est promis. Ce sont ses trésors.

Mais pour le moment, ce n’est pas des livres ou des journaux qu’elle cherche .  Quelque chose de plus prosaïque . Elle a faim. D’habitude , elle ne mange pas à moins qu’on lui fasse la charité , qu’elle n ‘arrive pas à refuser . Mais cette semaine dehors, elle a tout fait pour se cacher , Les hommes en bleus et « Service social » s’étant montré plus  virulent à l’égard d’elle et de sa fugue . Elle avait donc oublié ce besoin vital jusqu’à ce que son estomac lui rappelle sa faim au point de l’empêcher de dormir et donc de récupérer . Il s’est présenter plusieurs choix à elle . Voler, qu’elle a barré de suite . Service social ne lui a pas appris grand-chose mais il a réussi à lui inculquer une once de civisme . Mendier de la nourriture et ces papiers et rond de métal que l’on peux échanger contre de la nourriture aurait été trop voyant . Reste la dernière solution: manger les restes des autres, ce qui revient à faire les poubelles. C’Est-ce qu’elle est venue faire dans ce parc, avant l’ouverture. Et cela fait bien trois heures qu’elles recueillent ce qu’elle peux, décidant d’elle-même ce qui sera mangeable, comestible ou non. Et son butin reste bien maigre . Un paquet de Koala au chocolat à moitié entamé, les miette d’un autre paquet à la fraise, une bouteille d’eau vide qu’elle ira remplir à la fontaine, le mare d’un café, un hamburger à moitié mangé et une bouteille de thé encore pleine . Maintenant qu’elle y regarde à deux fois, son butin est plus qu’acceptable. La gamine sourit et dispose le tout sur un banc

Cependant , elle a oublié . Oublié que maintenant, le soleil se lève doucement . Qu’on est en hiver et que donc celui-ci se lève à une heure tardive . Que donc le parc est ouvert et que des gens vont d’y rendre . D’ailleurs, elle sent une présence derrière elle . Une voix .  Elle se retourne brusquement, prête à mordre pour se défendre chèrement, elle et son pseudo repas.

Ciel d'hiver, ce matin. Il est neuf heures du matin, et il fait toujours un peu nuit. Je me balade tranquillement dans le parc, comme à mon habitude les matins d'hiver, quand je n'ai pas à aller bosser à Resurgam. J'y croise souvent d'anciens patients, qui me remercient souvent de les avoir opéré. Après quoi je leur réponds, sans aucune modestie - car c'est vrai, ce n'est pas que mon œuvre - que je ne suis pas le seul acteur de ce "miracle" (car c'est un miracle pour eux) et qu'ils devraient plutôt remercier le diagnosticien qui les a pris en charge. Comme dans la plupart des cas, ceux de ce matin me demandent de faire passer le message. C'est noté, je donnerai le bonjour demain. Aujourd'hui, c'est repos ! Enfin, c'est ce que je pensais. Ah, dans le genre chiant, le froid d'hiver est l'un des pires. Il fait limite plus chaud dans le caveau géant de notre hôpital favori. C'est en méditant là-dessus que j'aperçois une jeune fille recroquevillée sur un banc. Je m'approche doucement, je me penche, et je lui demande, calmement :

-Qu'est-ce qui t'arrive, petite ?

C'est lorsqu'elle se retourne violemment vers moi que j'aperçois qu'elle n'était pas si petite que cela. Elle doit avoir entre 15 et 18 ans. Je me penche vers elle, et par pur réflexe, voyant qu'elle était prête à mordre, je la prends dans mes bras en prenant garde à ce que sa bouche ne puisse m'atteindre.

-Calme-toi, calme-toi. Je veux juste t'aider. Tu accepterais mon aide ?

On l’a approché , en effet .  Un homme plutôt grand . Cheveux noir ébouriffé . Pas un vieux, plutôt un jeune . Les yeux de Yume se sont écarquillés. Ce qui se passe? Non, elle ne doit pas répondre . Elle doit l’intriguer, elle n’est qu’un sac d’os et de peau agrémenté de quelques muscles pour l’agilité et aucune graisse . Elle qui elle qui vaque pieds nus sur l’asphalte de la rue et les graviers du parc . Elle qui ne porte en hiver que ce simple de tee shirt trop grand pour elle et ce short en jean déchiré de partout . Certes, c’est ajouté à sa tenue habituel un espèce de vieux sweat trouvé que Service social lui a fait mettre de force . Ils s’y sont pris à 4 pour lui faire enfiler . Elle en a mordu deux et une des femmes, plutôt corpulente à riposter . Une gifle . Alors la gamine est redevenue poupée de tissus sans vie , elle n’a plus rien fait . Le coup lui a ramené  de mauvais souvenirs , celui de son passé , de son ancienne vie de «  servante » auprès de Sato . Les gens n’en revenaient pas . Toute la journée, elle est devenue docile devant cette femme . Elle a mangé sans broncher . Elle l’a suivit au pas , comme un petit poussin suivrait sa mère. La femme, dénommée Arina s’étonnait . Mais cependant , la petite fille ne parlait plus . Silencieuse . La parole amène les coups alors il vaut mieux. Le lendemain, tout était redevenu comme avant , si ce n’est qu’elle avait gardé la veste, pour le froid . Mais impossible de de l ‘approcher à plus de 100 mètres, même Arina . Deux jours après , elle avait fugué . Ce petit morceau de mémoire lui revient à cause de la phrase . Qu’as-tu ,Yume . Elle n’avait pas compris le sens de la phrase que lui assenait Arina le soir . Qu’as-tu , viens . Mais viens, elle était déjà là ! Elle ne pouvait pas être plus prêt . Elle était déjà au service de cette femme pour une durée limitée, elle était déjà là ? Pourquoi alors, qu’as-tu Yume ? Pourquoi ne pas demander seulement qu’as-tu . Question sans réponse.

L’homme la sert contre lui, la jeune fille se débat un moment . Il a cet odeur sur lui , celui du produit dont on se sert pour faire dormir les gens . Il travaille donc à la maison Blanche . Là où on soigne les êtres importants et non important comme elle ? C’est donc « une bonne personne » ? Si il fait partit des hommes en blanc , oui, surement . Mais ce n’est pas une raison pour lui faire confiance . Cependant , elle se calme . Parce qu’il y a cette chaleur qu’elle ne connait pas . Cette chaleur de ce corps contre le sien qui semble invisible face au froid de l’hiver, cette quatrième saison où tout s’endort. Et puis, il y a son ventre qui se remet à chanter . C’est vrai, sa pitance est toujours disposée sur le coin du banc, attendant d’être mangée par elle ou un autre …. Ou encore retourner à la case poubelle . Instinctivement ,elle recherche la chaleur . Elle vient se lover contre lui, baissant la tête pour la coller contre son torse . Un petit filet de fumée s’échappe de sa bouche . Le froid, la faim, la fatigue . L’ensemble des trois « F » terribles engourdissent son corps et son côté sauvage. Elle laisse place à sa seconde personnalité, celle qui s’inquiète de rien . Juste un moment de répit, juste un. Elle finit par hocher la tête, lui donnant pour un moment sa confiance .

Soudain, elle sursaute .Elle est sale. Son nouveau protecteur non ! Elle va le souiller, lui et sa pureté de médecin. Elle relève la tête vers l’homme, comme affolé :

« Monsieur…. Patron …. Je suis pas propre, je suis impure, je suis …. Inférieur . Si je te touche, je vais te contaminer …. Et c’est mal , on va me …. Me punir… Je suis désolée… Pardonnez moi, s’il vous plait . Je ferais tous .... ce que vous souhaitez »

Maintenant , c’est autre chose qui s’ajoute et qui la taraude . Elle a pris la parole sans permission. Là aussi,  c’est très mal . Alors c’est sur, les coups vont tomber, c’est vraiment sure

Surpris, je baisse ma tête vers elle. Son ventre grogne, et elle s'excuse pour une raison inconnue. Je la regarde, elle à l'air faible. Elle doit avoir très faim, être très fatiguée et mourir de froid.

-De quoi tu t'excuses ? Tu ne m'as rien fait, voyons. Dis, tu m'as l'air d'avoir faim ? Viens avec moi, je vais te payer à manger. Après on ira dans un endroit au chaud. Tu pourras t'y reposer, si tu veux.

Après quoi, la tenant toujours dans mes bras, je l'entraîne à la première échoppe que je vois. J'y commande deux barquettes de frites, puis on va dans un bâtiment du parc. Il y fait chaud, et de la buée envahit ma carte d'accès à l'hôpital. Je m'installe à une table, et, l'invitant à s'asseoir en face de moi, je dépose une barquette de frites devant elle et je lui souris.

-Mange à ta faim. Si tu en veux encore, j'irai en rechercher.

Après quoi je commence à somnoler sur ma chaise. Le froid m'a engourdi aussi.

Yume se laisse entrainer par cet homme qui a su gagner en si peu de temps sa confiance . Elle se cache derrière son protecteur. Elle n’a pas tout à fait compris tout ce qu’il lui disait , ni le sens de certains gestes . Mais si il les fait, c’est qu’il y a une bonne raison. Une excellente raison qui échappe à l’être inférieur qu’elle est. Il l’entraine maintenant dans un bâtiment clos et chauffé . La gamine ressent la chaleur , elle frissonne de rassurement. Ses pieds touchent la surface plane de l’endroit et s’y déplace silencieusement . Quand son patron l’invite à s’assoir , elle observe le banc devant elle . Elle n’avait jamais vu, ou prêter attention à ces tables de pique nique autrement qu’en marche pour grimper aux arbres et fuir. Maintenant s ‘assoir . Le cerveaux de Yume marche à toute vitesse, de peur de décevoir celui qu’elle vénère .Cela lui prend tant de temps qu’elle ne s’aperçoit qu’après un moment que celui-ci somnole . Elle s’inquiète, ce n’est pas normal d’être fatiguée à cet heure là pour qu’elle qu’un comme lui . Doucement, elle s’approche de lui, ramenant la barquette de frite contre elle. Elle s’assoit à la japonaise , silencieusement ,sur le banc où il se trouve, déséquilibrant la table avant que celle-ci reprenne un équilibre tout autre . Lentement, elle dépose sa main sur le front de l’homme, l’observant de ses grands yeux noirs . Il y a une petite lueur d’inquiétude dans ceux-ci . Se souvenant que l’homme ne l’a pas punis lors de sa prise de parole intempestive, elle tente

« Patron…. Vous ne vous sentez pas bien ? »

Elle grignote une frite en se baissant un petit temps pour le remercier. Il est vrai qu’il a acheté ce met pour elle , ne pas le manger serait l’offenser de peu . Mais son estomac ne peux supporter de trop grandes quantité de nourriture trop riche, au risque de la rendre malade . Aussi, elle s’arrête de manger à la moitié de la barquette . Elle reste silencieuse, observant celui qu’elle considère comme son nouveau maître . Justement ….

« Monsieur, pour vous …remercier, je pourrais ….m’occuper de votre maison. Je sais faire des tas de choses pour vous aider . Et je sais bien faire économie…Il faudrait peut être que tu te repose un peu . Pendant ce temps, je pourrais nettoyer la maison qu’il ne reste plus aucune poussière et vous préparer un bon repas pour vous rassasier . A moins que vous souhaitez autre chose, je ferais tout ce qui vous feras plaisir »

Il n’y a aucun sous entendus dans ce qu’elle viens de dire . Il y a peut être une surestimation dans ce qu’elle viens de dire . Son état physique. Si jamais le médecin la reprend dans ses bras, elle risque de partir sans résistance pour le pays des songes. Il faudrait aussi soigner les diverses blessures qu’elles s’est faite en fuguant ou encore lui faire prendre un bain . Mais la gamine nie dans sa tête ces besoins . Non, elle n’est pas fatiguée, non elle n’a pas besoin de se faire soigner, non elle n’a pas besoin de prendre un bain . Il faut qu’elle soit irréprochable. Pour ne pas le décevoir .

La "petite" semble avoir été  brimée dans le passé. Qu'importe, il va falloir qu'elle s'endorme, afin d'avoir l'esprit un peu plus clair. Voyant qu'elle a fini de manger, je la prends dans mes bras, je la berce doucement et je l'embrasse sur le front.

-Tu n'as pas besoin de me remercier. Dis-moi, quel est ton nom ?

Continuant à la bercer tranquillement, je lui dis à voix basse que je ne suis pas son maître mais une personne qui veut l'aider, rien de plus. D'ailleurs, j'ajoute qu'elle n'a pas à avoir de maître. Après tout, l'être humain est libre. Et enfin, avant de poser mes lèvres encore une fois sur son front, je termine en disant que si elle veut revenir à une vie normale, je peux l'aider.

-Ce sera avec plaisir que je t'aiderai.

Je ferme les yeux et je maintiens mes lèvres sur son front, un bras toujours autour d'elle, l'autre bras caressant ses cheveux.

Yume se laisse entrainer contre l’homme, sans aucune résistance . Elle n’écoute pas vraiment ce qu’il lui dit. Et peut être tant mieux , dans un sens . Qu’aurait fait la gamine , si elle avait entendu Blain au sujet du « maître » . Devant lui, pas grand-chose . Elle se serait redresser brusquement . Elle se serait baisser un moment pour le remercier chaleureusement de son aide. Aide, d’ailleurs, c’est un mot qu’elle ne sait pas définir. Elle a beau chercher à se le représenter, cela ne colle pas . Puis elle serait partit seule . Elle aurait laisser sa tristesse prendre le dessus . Parce qu’elle a cet impression d’avoir trouver l’homme idéal, celui sur qui elle peux compter . Celui qui ne lui fera pas de mal. Qui ne finira étendu sur un tapis , baignant dans le liquide rouge du corps . Celui dont s’occuper , lui et sa maison , sera une chose simple et agréable . Alors qu’aurait-elle fait . Peut être serait elle retourner aux services publiques, d’elle-même , à leur plus grande surprise. Elle se serait installer dans un coin de la bibliothèque, pour ne plus y bouger. Vu que maintenant, c’est sa seule place . Si elle n’est pas capable de satisfaire l’homme idéal à ses yeux .Mais revenons à nos moutons, vu qu’elle ne l’a pas entendus .

Au mot « nom » , elle trésaille, relevant ses yeux encre dans ceux de l’homme . Elle cherche une explication silencieuse sur son visage avant de le rehausser d’une parole, d’un chuchotement engourdis

« Un nom ? »[/b]

A comprendre, une demande de définition de la part de son interlocuteur. A comprendre aussi qu‘elle considère ne pas vraiment en avoir . Elle n‘a pas l‘honneur d‘avoir une désignation rien qu‘à elle. Ses yeux s’alourdissent , surtout quand il commence à la bercer et à déposer ce contact doux et mouillé sur son front. Puis elle entends dire que les êtres humains sont libres. Un petit sourire d’enfant orne ses lèvres .

« Les êtres humains ont de la chance ,alors. En plus , je crois qu’ils en ont un, de nom, n’Est-ce pas ? »

Ses mots sont de plus en plus espacés, son souffle se fait calme . Par cette réponse, peut être son interlocuteur comprendra-t-il que la gamine qu’il tient dans ses bras ne se comprends pas elle-même dans l’ordre de l’être humains. Elle n’est pas humaine … Elle pense être dans une sous classe peut être. Et puis, elle ne comprend pas la dernière phrase . La vie normal, elle est déjà là. Vu que lui est prés d’elle et qu’elle pourra s’occuper de lui . Elle continue à se laisser bercer , ses yeux se ferment et son corps s’engourdit pour se relâcher . Une respiration calme s’échappe de sa bouche . Le train du sommeil vient de partir pour son long voyage

Comment ca, "les êtres humains ont un nom" ? Tout le monde a un nom. Même un monstre est doté d'un cœur, donc pourquoi pas un nom ? Enfin bref. Pendant qu'elle s'endort, je sors, prenant garde à ne pas la réveiller et qu'elle soit au chaud, protégée par ma blouse. Je traverse donc tout Seikusu pour aller jusque chez moi, ou j'ouvre la porte avec précaution, je vais mettre la petite sur mon lit et je vais fermer la porte. Après quoi je vais m'installer à côté de la petite, les méandres du sommeil commençant à m'envahir moi aussi. Avant de m'endormir, je lui murmure juste quelques mots à l'oreille.

-Tu as un nom. Et même si tu n'en as pas, mon intuition me dit que ton nom est... Yume.

Je m'endors tranquillement à côté d'elle, un bras autour de sa taille, et je sombre dans un rêve ou je retrouve la petite. Un rêve agréable... Ah, non. Je ne dors pas encore. Maintenant... Oui.

Elle dort, l’enfant et elle rêve . Enfin, il pense à une chose non réelle en dormant profondément , si on suis le vocabulaire de l’intéressée. D’habitude , ses rêves sont agités et virent rapidement au cauchemar .  Quelque chose de classique , une longue chute sans fin dans un trou noir ou des coups qui font vraiment mal. Mais ceux qu’elle trouve le pire sont ceux où les gens enfreignent son espace vitale sans sa permission implicite . Ce fameux rêve qu’elle fait souvent . Où elle est dans une salle sans issue et où des gens rentrent par la seule porte . Elle ne peux pas en sortir et des dizaines de gens rentrent, lui parlent. Elle est tétanisée et elle se réveille bien souvent en larme . Mais là rien de ça . Pour une fois, elle fait un vrai rêve . Un rêve agréable où tout lui plait . C’est un immense couloir en forme de rond . Du côté extérieur , des baies vitrées partout qui donnent sur une immense prairie ensoleillée et fleurie . Vers l’intérieur, une immense bibliothèque . L’enfant  s’y sent comme chez elle, assise , plongée dans un immense livre d’images . Elle les examine toutes avec plaisir. Soudain, elle sursaute. Sur la dernière page du livre, pas d’image. Non, des signes , une écriture que la gamine déchiffre lentement . Deux signes du syllabaire japonais . Le mot ne s’écrit probablement pas comme cela, mais c’est comme ci on les avait écrit pour elle, pour qu’elle les comprenne . ゆめ . Yume . Elle penche la tête dans un sens . Pourquoi ce mot ici . Viens . Et si ce n’était pas sa vrai signification . Et si elle avait mal interprété. Et si Yume ne voulait pas dire cela mais tout autre chose.

Elle ouvre les yeux doucement . Ce rêve sème le doute en elle. C’est bizarre . Comme si quelqu’un lui avait mis la puce à l’oreille. Elle décide de chasser l ‘idée et de se redresser à genoux. Car son environnement a changé . Elle n’est plus dans le parc mais dans un logement, une chambre plus précisément. Et l’homme qui a pris soin d’elle est juste à côté d’elle. Il dort lui aussi, ce qui fait sourire l’enfant. Elle reste à côté de lui et garde son bras autour de la taille . Elle repose même la blouse sur lui, de peur qu’il prenne froid. Elle a lu quelque part qu’il n’est pas bon de dormir comme cela en pleins milieu de journée mais cette image lui semble agréable. Elle veux juste l’imprimer dans son esprit . Et puis cela lui permet de réfléchir à la manière dont elle va le réveiller . Elle ne veux pas le secouer , elle veux faire cela en douceur . Être douce comme il est doux avec elle. Elle passe sa main dans les cheveux noirs de l’homme, lentement. Puis elle se décide . Elle qui n’y connait absolument rien, elle se base sur la courte expérience de sa gentillesse ce matin dans le parc . Elle dépose ses lèvres sur son front un long moment, un peu maladroite. Elle les fait descendre sans empressement . Le front , le nez, la bouche, un léger déviement sur l’une des joues puis son baiser vient se mourir dans le cou de « son patron » . Elle se redresse , les joues rosies, un peu dépenaillée mais heureuse de l’avoir fait .

« Monsieur ? »

Elle l’appelle en murmurant, lui laissant le temps de se réveiller. Elle garde la main du bras qui enlace sa taille dans la sienne et la masse. Elle finit par compléter son propos

« Comme ….il fait froid, il serait peut être bon que vous preniez un bain chaud. Cela vous réchaufferait, vous revigorerait et vous détendrais aussi .  Je pourrais , de mon côté , me laver rapidement …. Je ne sais pas …. Me servir d’une baignoire , je me contenterais d’une bassine . Et puis, je  pourrais chercher de quoi vous faire un repas dans votre frigidaire . On pourrait faire …. Comme cela . »

Elle garde son sourire et pose les pieds à terre . Elle a des tas de petites idées pour faire plaisir au médecin. Mais elle a aussi compris que si elle ne voulait pas le salir physiquement, il fallait qu’elle se nettoie . Elle ne attend pas cependant à ce qu’il lui propose de s’occuper d’elle pour le bain ou encore de le prendre ensemble . L’idée ne la choquerait pas plus que ça, la pudeur lui fait défaut dans ses principes . C’est pour cela qu’elle a déjà commencé à se déshabiller devant l’homme. Le sweat et le tee shirt ont rejoint le sol . Très vite accompagné du short . Ici , il fait chaud, elle n’attrapera pas froid . Elle s’apprête à retirer son seul sous-vêtement et à chercher la salle de bain pour faire couler le bain de son protecteur et la cuisine pour sa toilette à elle

Mon rêve à moi fut de courte durée, mais fort agréable. La petite dans ses bras, qui lui disait que "Yume" signifiait "Viens" pour elle. Il lui répondait simplement que Yume voulait dire rêve. La petite l'embrassait alors sur le front, et descendait jusqu'à ses lèvres, pour enfin finir par sa joue et son cou. Cette partie lui semblait trop réaliste pour être un simple rêve, et c'est ainsi que le moi de mon rêve se réveilla pour redevenir le vrai moi. Je me retrouve donc avec la petite, près de mon cou, et une voix me parvient.

-Monsieur ?

Ah, c'est la petite. Merde, j'ai trop la tête dans le cul pour donner une signification à ce "monsieur". Je me réveille rapidement à l'aide d'une succession d'images froides puis chaudes, comme passer de banquise à volcan. Je me réveille juste à temps pour entendre et comprendre ce qu'elle me dit après. Je me suis aussi réveillé à temps pour la voir se désaper sous mes yeux, en se dirigeant vers la cuisine pour je ne sais quelle raison. Avant qu'elle n'y arrive, je l'interpelle.

-Tu sais... Yume... Ca veut dire "Rêve".

Je ne sais pas pourquoi j'ai besoin de lui dire. Après tout, elle le sait sûrement. Mais j'ai envie de me fier à mon rêve. Je réfléchis un instant, et je lui dis de venir avec moi. Veillant à ce qu'elle me suive, je vais dans la salle de bains et je commence à faire couler un bain.

-Pourquoi une bassine ? Prends ton bain avec moi, ce sera plus agréable, non ?

Enfin, personnellement, je n'en sais strictement rien. Sachant qu'elle est quasiment nue, et que la baignoire est petite, et que l'on va sûrement être quasiment collés l'un à l'autre, je ne sais même pas comment mon corps va réagir. Enfin bon, alea jacta est, je me déshabille en vitesse, et, vérifiant que le bain n'est pas trop chaud, je m'immerge, invitant la jeune fille à me rejoindre. L'eau est bonne, pile poil à la bonne température. Du moins, pour moi.

L’enfant se retourne brusquement. Elle entend son protecteur lui dire que Yume signifie Rêve . Elle le dévisage , interrogative pour deux raisons. La raison habituelle d’abord . Ah oui, rêve non plus ne fait pas partit de son vocabulaire. Idée trop abstraite une fois encore, comme Aide ou Amour, pour être définie exactement . Et ses imageries et ses livres à photo n’ont pu montrer qu’une thématique d’images qui revenait souvent. Cette même petite fille qui fixait le ciel évasivement , comme si son esprit était ailleurs . Impossible de trouver une correspondance . Puis il y a autre chose . Comment . Comment a-t-il su? Par quel moyen a-t-il pu deviner sa pensée du sommeil? Lirait t-il dans les pensées? C’est perdue dans les siennes qu’elle le suit silencieuse jusqu’à la salle de bain. Prendre un bain avec lui . La gamine ne peux lui refuser cela . Parce qu’il y a cette envie qui la taraudes, celui de retourner se blottir contre lui pour qu’il continue à la câliner. Elle le laisse donc se déshabiller tout en réfléchissant elle même encore une fois . Elle se demande si il a fait attention à son corps, aux bleus, aux blessures récentes et plus ancienne . Elle se demande ce qu’il en pensera quand il s’en apercevra . Quand il verra son corps fin, presque maigre . Elle le rejoint de la baignoire et vient se blottir contre lui, contre son torse , en s’asseyant peut être là où il ne faut pas. Mais elle n’y fait pas attention . Elle prend l’une des mains de l’homme et la masse lentement .

« Et …. Qu’Est-ce qu’un rêve ? Et un nom ? »

Ce sont les deux questions auquel elle veux avoir une réponse pour l’instant. Ses cheveux trempent dans l’eau, elle ferme les yeux pour mieux ressentir la chaleur de l’eau et se détendre elle aussi . Puis lui viens l’idée de laver son protecteur . Elle se souvient avoir lu dans un magazine que se faire frotter avec un gant de toilette et un peu de savon est agréable et nettoie en profondeur la peau . Elle ne dira pas récurer qui convient mieux à un meuble ou un sol mais presque . Elle s’exécute donc. Elle met la main sur un gant et le savonne consciencieusement . Faisant signe à l’homme de se laisser faire, elle commence par frotter le cou ,puis le torse délicatement. De sa main gauche, elle amène l’eau pour rincer . Elle s’assoit sur les cuisses du protecteur, les jambes de part et d’autre des siennes pour mieux s’occuper de lui . Rien n’y réchappe . Jambes, Bras , dos .  La jeune fille en arrive au partie intime du protecteur . Elle marque un temps d’arrêt, plongeant son regard d’ébène dans celui de l’homme qui a du lui répondre et qu’elle a écouter. Et elle commence à masser cette endroit , avec douceur . Elle ne veux pas lui offrir ce que Sato lui a appris. Fellation . Non, elle ne lui fera pas que si il lui demande. Elle se contente de laver et peut être de lui faire du bien mais c’est inconscient . Elle jette un regard interrogateur au médecin, pour lui demander si cela lui plait et si c’est bien ainsi qu’il faut procéder . Elle s’occupera d’elle-même quand elle aura fini .

[Si ça ne te conviens pas, il y a possibilité de changer, comme je bloque un peu Blain >.< ]

Comme je m'en doutais, à peine s'est-elle collée à moi que mon sexe commence à se lever. Son corps est abîmé. Je pense pouvoir la soigner, mais je ne tiens pas à tomber dans un grand état de fatigue tout de suite. Non seulement j'ai un grand risque de m'endormir et de me noyer, mais en plus, elle à l'air de s'inquiéter beaucoup pour moi, autant que je m'inquiète pour elle. Voilà qu'elle me prend la main et me la masse. Il me semble qu'elle m'a aussi fait ca à mon réveil. Je me laisse faire, les yeux fermés, la petite ayant trouvé un refuge sur mon torse, apparemment. A ses deux questions, je tressaillis. Pour le rêve, c'est facile à expliquer. Pour le nom, c'est autre chose.

-Un rêve, c'est quelque chose d'agréable que tu vis dans ton sommeil. Quant à un nom, et bien... On va dire que c'est comment tu t'appelles.

Elle commence à me laver, en me disant indirectement de me laisser faire. Après quoi elle s'assoit sur mes cuisses, les jambes bien écartés. Je me laisse faire, fermant toujours les yeux. Quelque chose en moi veut que mes lèvres aillent prendre les siennes, mais je me retiens comme je peux. Lavage, rinçage... Et soudain le gant vient caresser lentement une partie de mon corps que je n'aurais pas cru. Je rouvre les yeux, sous la stupeur, et je vois dans son regard un message. Une façon de me demander si j'apprécie, en sorte. D'un hochement de tête, je lui réponds que oui. Et, ne pouvant plus me retenir, je la prends dans mes bras et je l'embrasse passionnément. Au diable la morale.

L’enfant écoute l’explication tandis qu’elle fait son office . Un rêve, c’est bon , elle a compris le sens du mot . Mais pas encore pourquoi on l’ajoutait constamment à la fin de chaque phrase quad on s’adressait à elle . Car elle n’a absolument pas compris la définition du nom . Pire encore, son esprit s’embrouille à ce sujet tel un grand méli mélo. On s’appelle …. Au téléphone . L’objet qui permet de communiquer à distance . Moshi Moshi, c’est ça un nom ? C’est pas ça n’Est-ce pas ? Ce n’est pas ça ? Elle a encore rien compris , à son plus grand dépit. Mais elle se promet de faire beaucoup d’effort pour comprendre une bonne fois pour toute ce qu’est un nom. C’est une promesse intérieur . Devenir suffisamment intelligente pour ne jamais lui faire honte. Sentiment étrange qu’elle ressent pour cet homme , qui lui donne la force de faire plus mais aussi qui la rassure juste par sa présence . Sentiment qui la pousse à s’inquiéter pour lui . Sentiment qui la fait s’offrir à lui sans aucun complexe . Pour lui, elle a envie de se donner au maximum . Pour prendre soin de lui comme il prends soin d’elle . Pas comme un maître , pas comme un patron même si elle l’appelle ainsi par habitude . Parce qu’elle ne le craint aucunement loin de là, il a toute sa confiance. Elle ressent ce besoin d’être auprès de lui, de se blottir sans aucune retenue . Elle ne peux imaginer qu’elle le gène ou autre chose. Et même si certaines choses en matière de relation humaines ne sont pas au points ou encore intégrée, même si elle a des progrès à faire en tant qu’être humain libre, elle veux être quelqu’un d’autre qu’une servante pour lui . Etre quelqu’un d’important.

Quand elle s’attaque à la partie intime du médecin, elle sent que le membre se durcit et se relève sous son massage . Et quand elle cherche une impression dans ses yeux , sur son visage, dans ses expressions, elle trouve un hochement de tête qui la réjouit tellement . Elle a donc réussit . Mais brusquement tout bascule . Elle sent son protecteur l’attirer contre lui d’un geste rapide . Ses deux mains à elle, celle avec gant et celle sans viennent se rattraper sur les côtés de l’homme. Sa poitrine vient s’écraser sur le torse de l’homme et ses lèvres viennent rencontrer les siennes . Lui les dévorent avec passion et elle semble surprise . Elle sent le membre masculin qui lui caresse les fesses . Son propre corps ne lui obéit plus vraiment . Sa respiration s’est accélérée, sa peau frissonne de bonheur et de plaisir . Et elle finit par se laisser aller à ce long baiser. Elle refermes ses mains sur l’homme avec douceur , elle les fait remonter le long du dos, chassant le gant et les dépose dans son cou , le massant et le caressant . Elle tente de renchérir le baiser.

Quand le baiser termine, elle ne se recule que de quelques millimètres . Ses joues sont rosies, sa respiration haletante . Elle a la chair de poule mais semble heureuse, à en croire l’immense sourire qui orne son visage . Pour la première fois, elle ressent une envie  qu’elle ne relègue pas . Elle ne sait pas l’exprimer avec des mots mais va la montrer à son protecteur . Elle s’écarte un peu de lui, s’asseyant jambes écartées dans la baignoire , entrainant l’homme des mains.. A elle de s’allonger et à lui de s’assoir. Elle choisis l’une de ses mains et laisse l’autre se poser là où elle le souhaites . Elle entraine la prisonnière dans ses cheveux, elle les lui fait toucher,. Puis son visage, où elle ferme les yeux au passage des doigts, qui continue sur la joue droite puis sur les lèvres et dans le cou . Elle leur fait entamer une descente le long de son buste, sur sa poitrine, lui faisant effleurer les seins, puis le nombril et le ventre plat . Enfin , elle pose la main de son protecteur proche de sa fleur intime . Elle rouvre les yeux et plonge son regard encre dans le sien . Elle voudrais tant qu’il s’occupe d’elle comme elle s’est occupé de lui . La nettoyer , faire partir la crasse de ses cheveux et de sa peau. Elle a envie de sa tendresse et de le revoir posséder ses lèvres et peut être son corps. Elle l’encourage des yeux, son sourire si rare ne quittant pas son visage.

Au moment ou baiser se termine, je ne peux quitter des yeux le visage de la petite. Elle a rougi, elle halète, mais surtout, un grand sourire illumine son visage. Le premier, il me semble. Au fond, elle est comme moi ?

*
*  *

-Comment va ma fille ?

Pourquoi je repense à ca ? C'est un vieillard, rencontré dans un lieu que je ne connaissais pas. Tout était bleu... Tout bougeait. Je n'avais même pas l'impression d'être debout.

-Réponds-moi.

Temps de réflexion. Ce vieillard ne me dit rien. Je ne connais pas sa fille, et comment je pourrais la connaître ? Je suis en prison depuis maintenant dix-neuf ans. Je ne sais rien du monde extérieur. Tout le monde m'a abandonné. Je crève en taule depuis bientôt deux décennies. Enfin, je remballe mon amertume et je lui réponds.

-Je ne connais pas votre fille. Néanmoins, j'espère qu'elle va bien. Dans ce monde ou la maladie est un fléau, la bonne santé est une bénédiction.

Le vieillard semble réfléchir. Il me regarde soudain, et me pose une deuxième question.

-Imaginons que tu soies à l'extérieur avec des amis. Vous escaladez une montagne afin d'avoir une belle vue. Au milieu environ, tu vois que la montagne semble dangereuse. Continueras-tu à escalader, ou vas-tu abandonner ?

Le vieillard... me teste ? Je me mets à réfléchir longuement sur le sujet. Je repose la question dans ma tête sous un autre angle. Je commence à avoir une liberté conditionnée. Ma seule chance d'avoir une liberté totale est de m'évader. Je m'évade, ou je retourne dans ma cellule ? La réponse est simple.

-Pas besoin de monter plus haut. La vue sera toujours plus belle que vue du sol.

Le vieillard réfléchit encore.

-Je vois... Je devrais t'accorder mon pouvoir, afin que tu t'évades.

Soudain, changement de forme du vieillard. Il devient ma copie exacte, uniforme de prisonnier compris. JE n'y comprends plus rien. Suis-je en train de rêver de la liberté, encore une fois ? Ou est-ce une réalité qui m'échappe ?

-Permets-moi de me présenter. Je suis Blain, dieu de la maladie. Et toi, quel est ton nom ?
-... Je n'ai plus de nom.
-Prends le mien. Et prends mes pouvoirs. Acceptes-tu de devenir l'avatar d'un dieu ? Au prix de ta cage ? Sachant qu'avec moi dans ton corps, tu peux aisément devenir chirurgien. Je suis le dieu de la maladie, après tout.
-Je... Pourquoi m'offrez-vous cette possibilité ? Je n'ai rien de spécial, après tout.
-Si. Tu as le courage de survivre 18 ans dans la même cage. Tu as un cœur, et tu sais t'en servir. Tu es digne de devenir mon avatar.
-Je... Je ne sais pas ce que je dois faire, mais j'accepte. Si je peux sauver des vies, je le ferai.
-Très bien. Alors nous sommes d'accord...

Une lumière incroyable, qui me fait fermer les yeux. Je sens quelque chose m'engouffrer en moi, une puissance incroyable m'envahir, puis revenir à ma cellule.

"Maintenant, tu peux t'évader. Fais appel à moi quand tu auras besoin d'aide."

*
*  *

Maintenant, je sais pourquoi j'ai décidé d'aider cette petite, coute que coute. Au fond, je me reconnais en elle. Blain, même nom, même aide. Mais moi, je l'aide à s'échapper de la prison nommée "solitude". Au fond, elle a autant besoin d'aide que j'en ai eu quand j'étais en prison. Mais moi, je n'ai pas eu besoin de test pour savoir si ca en valait la peine. Elle m'a touchée. C'est à cela que je pense pendant qu'elle mène ma main un peu partout sur son corps. Je me réveille quand je sens ma main aller effleurer son intimité. Dans son regard, je lis l'envie que moi aussi, je la lave. Pourquoi donc ? Est-ce la propreté ou les caresses qu'elle recherche ? Ou les deux ? Qui sait ? Toujours est-il que je me mets à l'action. saisissant le gant, je le savonne et je commence à caresser le corps de la petite (pourquoi suis-je donc si convaincu que son nom est Yume ?) avec. Le dos, les bras, les jambes, le ventre, le cou, le visage... Je finis le rinçage, et je commence à lui faire un shampooing. Pas que je trouve ses cheveux sales, juste que j'ai envie de les caresser. Finalement, sans trop forcer sur mes mouvements, je lui lave les seins, étant obligé de la peloter un peu au passage, et je finis par son intimité. Là encore, je lave doucement, faisant attention à ne pas trop appuyer. Me connaissant, je ne saurais me contrôler et mes doigts rentreraient à l'intérieur, ainsi que le gant. Une fois ceci fait, je rince le tout et je retourne prendre ses lèvres. mes mains parcourant son corps, et je n'arrive à trouver qu'un répit pour lui susurrer cinq mots à l'oreille.

-J'ai envie de toi.

Ne plus marcher que par son instinct. Pas celui de la servante mais celui de la femme qui dort en elle . Cet instinct qu’elle a construit sur des observations dans la rue , durant ses périodes de fugue . Bien sur, elle n’a pas eu accès à la partie des plus intimes . Elle sait pas « faire l’amour » mais elle a déjà vu des couples qui s’aiment . Ces souvenirs l’attendrissent, lui font oublier sa condition de sous être qu’elle s’est définie pour elle-même. Voir ces gens échanger des regards, des baisers, des caresses. Rêver, maintenant qu’elle sait ce que cela veux dire , être à la place de la femme . Rêver qu’un homme qui n’avait pas de visage pour l’instant mais qui prends peu à peu celui de son protecteur , lui fasse ces gestes. Pouvoir lui rendre la pareil , sans que jamais ce lien se brise. Un jeu de balle où chacun rattrape le ballon à tour de rôle pour le relancer sans répit .  Doux rêve qui semble se réaliser peu à peu . Qui lui aurait dit que son souhait serait réaliser par un homme qu’elle a failli mordre, dans qui elle n’avait pas eu confiance dés le début mais qui avait su la gagner sans grand mal. Personne qui prenait soin d’elle comme ci elle était une personne importante et à qui elle souhaitait rendre la pareil. Pas par obligation mais pour ce sentiment qui la titille .

La gamine reste assise et immobile, l’homme qui a entrepris de la nettoyer . C’était à la fois nécessaire et symbolique pour elle . Cet homme la purifiait et lui permettait de reprendre une apparence humaine. Si elle était propre , elle serait en mesure de le rendre fier ou peut être deviendrait elle jolie à ses yeux . Etre jolie, elle qui n’avait jamais porter attention à son apparence . Elle voulait lui plaire et ferrait tout ce qu’elle pourrait pour le devenir . Yume ferme les yeux et soupire de bonheur . Ses caresses la rassure, la mette en confiance mais lui fait aussi tellement de bien . Tout est lent et elle frissonne , devenant sensible à chaque caresse . Quand le médecin s’en prend à ses cuisses et à ses jambes , elle se mord la lèvre . Pas de douleur mais pour faire taire un gémissement . Puis le voilà qui s’attaque à ses cheveux. Elle décolle sa tête, lui donnant tout accès au moindre mètre carré de capillarité qu’elle a . Cela aussi, c’est agréable et puis il y aura une belle surprise pour l’homme , quand il rincera les cheveux . Le grisé de ses cheveux partira, il était du à la saleté . Non, c’est un beau brun foncés , tirant sur le noir qui apparaitra sous ses doigts habiles. Maintenant, il s’attaque à sa poitrine . Yume lâche un petit cri. Elle n’a pas l’habitude qu’on la touche aussi  avec tant de tendresse . Sans le gêner, elle porte son poing à sa bouche pour se faire taire. Ses tétons se dressent, tellement sensible au court traitement qu’on leur inflige. Puis sa fleur . Elle retire sa main, se disant que les gémissements discret qui s’échappe de sa bouche ne sont peut être pas inconvenants.  Il a suffit que Blain touche la fleur pour qu’un liquide s’en écoule . Yume sait au fond d’elle ce qui se passe . Elle a envie, envie de lui , de son corps , de son âme , de ses baisers. Une envie fusionnelle d’être une partie de lui, juste un moment . Alors quand les baisers reprennent, l’enfant les renchérit de son mieux. Elle se sert à l’homme, qui la caresse encore et à qui elle rend ses gestes avec une tendresse infini . Puis il vient murmurer quelques chose qui la fait rougir de plaisir et de bonheur . Il a envie d’elle . Elle lui sourit . Elle le désire elle aussi, elle le veux . Et cette baignoire lui semble si exiguë . Elle veux reprendre les dessus , juste un moment . Pour lui, elle a tout le courage du monde

Doucement, elle lui prend les mains. C’est elle qui l’embrasse, avec autant de fougue, peut être plus. Elle se lève et l’entraine avec elle à l’extérieur de cette baignoire . Elle devrait avoir froid mais ce n’est pas le cas . Ils sont tous les deux debout sur le tapis de bain . Il est bien plus grand qu’elle et l’enfant se hisse sur la point des pieds pour pouvoir continuer à l’embrasser . Ses cheveux ont drainés des trombes d’eau qui s’écoulent peu à peu sur les deux corps . Parce que Yume réfléchis , elle cherche le bon plaisir qu’elle pourrait lui donner , pas le malsain . Pour lui montrer combien elle aussi , elle a envie de lui . Il suffirait qu’il caresse sa fleur, qu’il y introduise un doigt pour s’en rendre compte . Et elle veux augmenter l’envie qu’il a d’elle . Doucement, elle lâche ses mains, et la première vient caresser l’oreille De l’homme  tandis que le baiser s’éternise encore et encore . La seconde se fait quant à elle plus coquine, elle divague sur le torse, taquine les tétons de l’homme puis descendent lentement vers le membre dressé qu’elle caresse avec vigueur . Elle veux entendre son ange gardien gémir, elle veux le torturer de plaisir pour qu’il lui rende la pareille encore. Tout doucement, elle coupe le baiser un court instant . Lui dire mais elle ne sait pas les mots . Elle peux juste lui montrer par les gestes et attende qu’il mette un nom dessus, une phrase….

Elle sourit , encore et encore . Elle veux cet homme , elle veux qu'il prenne les devants quand il sera suffisamment excité . Avec lui, elle ne risque rien . Juste peut être de mettre un sentiment sur le mot Amour