Louhi n'était pas une femme simple, ni même trés dégourdie. Bien que crainte, elle conservait cette allure de jeune femme perdue, dans un monde inconnu.
La veille, elle avait découvert le sable. Elle ne se souvenait pas de cette substance granuleuse et chaude, qui grattait violemment et s'insinuait entre les vêtements. Le sable, de plus, semblait attaché à la peau humaine, au point de ne pas vouloir se détacher de l'épiderme. En d'autres termes : le sable, ça gratte, c'est chiant et difficile à enlever. Elle en avait soupé, et était vite retourné dans son palais, au Pojola, au milieu de la glace, savourant ves lieux qu'elle reconnaissait et connaissait sur le bout des doigts. Heureuse, elle était donc repartie chez elle. Mais c'était sentie bien incapable par la suite. Cela ne lui ressemblait pas de fuir les premiers soucis, et de ne pas continuer ses recherches sur cette terre qu'elle ne connaissait encore que trés peu, aprés tout.
Ainsi, en cette belle journée, elle avait décidée de retourner sur terre. Vêtue d'un pantalon noir rentré dans des bottes, d'une chemise à rayures noires et blanches, d'un veston bariolé et de quelques bijoux, elle ressemblait à une aristocrate délurée.
Fière de son allure, elle était donc partie vagabonder, spectatrice silencieuse de la vie ici-bas. Elle avait croisée des personnes belles, ou laides, des êtres étranges, des endroits incongrus, et cette impression de curiosité était plaquée sur son visage.
Elle n'avait pas peur, mais se sentait perdue. Mais elle ne devait pas reculer.
- Tout n'est pas joué, souffla t'elle.
Elle se décida à quitter le banc sur lequel elle était, pour aller marcher un peu sur le sol. Tout ici lui semblait différent ; le paysage, les personnes, l'attitude, tout cette ambiance ... Elle se décida à acheter - elle avait compris le principe, maintenant - des confiseries colorées, et se mit à les déguster. " Pas mauvais "
Mais elle ne se sentait toujours pas en sécurité. Vêtue ainsi, elle avait l'impression d'être vulnérable, et elle sentait que les gens la regardait de travers. Elle fronça les sourcils, et continua sa déambulation. Elle se sentait tout de même un peu fatiguée, même si sa curiosité et sa soif de connaissance était piquée au vif. Ainsi, tout en marchant, elle regardait les gens, étrangement, les fixant et les dévisageant sans se cacher.
Finalement, elle entra dans un parc, et s'installa sur le bord de la fontaine, scrutant les alentours. Personne en vue ... Elle soupira. Le destin ne l'aidait pas beaucoup, décidement. Elle frotta ses doigts les uns contre les autres, et souffla sur l'eau. Aussitôt, celle-ci se mit à s'élever, et à remuer de manière peu naturelle, comme si elle dansait au rythme d'une musique inconnue.
Louhi se sentit fière. Elle n'avait pas perdue la main ! Elle restait puissante, malgré tout.
- Joli spectacle, souffla t'elle en regardant son oeuvre.
Sa voix était amusante, à la voix douce et forte, avec dans le ton une certaine assurance.