Ils appellent ça la "salle de reflexion". Là où on est sensés montrer que la taule a fait un effet sur nous qui allons être remis en liberté. A mon avis, ils se foutent bonne conscience parce qu'on leur réponds ce qu'ils veulent entendre. C'est paradoxal, cette situation : la prison est pleine à craquer alors ils cherchent à aérer mais ils ne veulent pas nous laisser sortir sans une bonne raison, pour être sûr que le boulot de rééducation a été bien fait et qu'ils ne risquent pas de nous revoir tout de suite parce que ce sont des bons à rien qui risqueraient leur place si on revenait trop souvent leur compliquer la vie. Connerie, ça.
La bonne nouvelle, c'est que généralement s'y trouver veut dire qu'on va bientôt mettre les voiles. Et vu que j'ai le cul posé sur cette chaise en métal qui en a vu un paquet d'autres, je serais sûrement sorti avant le repas de midi. Les pieds croisés sur la table, j'attends. L'endroit est glauque, faut admettre. Mur de béton gris, quelques cafards et une fenêtre qui donne une un paysage dévasté. Putain, j'adore les taules de Terra.
Tiens, la porte s'ouvre pour laisser passer... Ah, forcément. Blomberg, le directeur de ce magnifique hôtel quatre étoiles. Un petit vieux rabougri et sec, mais avec une lueur de malveillance dans le regard. Y'a pas mal de bruits qui courent sur lui en fait. Amateur de tortures et de membres de mecs bien tendus, Blomberg adorerait aussi les pratique sado-maso lorsqu'il est habillé en cuir et clous. Bonjour le cliché, hein ? Ce type est un salaud, mais on l'est tous un peu, derrière ces murs. Avec Blomberg et les deux molosses qui servent de gardes est planté là le psychologue de l'endroit, chien-chien d'Hermès. M'en doutais, les gars de l'Olympe ne veulent pas me faire sortir si facilement mais semblent m'avoir oublié, sinon jamais je serais passé dans la salle de reflexion. Je vais me tenir tranquille, faire le mort et sortir de ce trou pour d'abord m'envoyer une pute. Aprés... Possible que je remonte faire coucou à mes copains les olympiens.
Et voilà Blomberg et le toubib qui s'assoient en face de moi, un des gardes me faisant virer mes pieds de la table pour que son patron ait assez de place. Je ne dis rien, préférant laisser les lascars entamer la danse. Bingo, Blomberg s'y colle en prenant soin de mater mon torse moulé dans une veste de détenu trop petite pour moi, curieusement. Aprés s'être copieusement rincé l'oeil, il feuillette mon dossier.
- Crimson, autrement connu sous le nom de Godslayer. Un illustre pensionnaire, arrivé chez nous il y a... Hm... Cinquante ans. Incarcéré pour atteinte physique sur Dionysos et abus sexuel sur Demeter.
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Pour Demeter, elle était consentante. C'est juste qu'elle n'a pas assumé d'avoir été un mauvais coup. - SUFFIT, CRIMSON ! DU RESPECT POUR VOS MAITRES !
Le ton impérieux ne suffit pas à me faire effacer mon petit sourire en coin. Le psychologue n'apprécie pas qu'on attaque ses patrons, ce qui constitue ma petite croisade personelle. Forcément, il y a conflit d'intêret. En plus, je n'ai pas menti : Demeter est une chiotte au pieu. Blomberg continue aprés avoir calmé le toubib comme il le pouvait.
- Race présumée : Esper. Où Avatar. Le dossier est vague sur ce point là. Comme pour votre âge, monsieur Crimson. Quant à vos pouvoirs... Eh bien Héphaïstos vous les a ôté avant votre incarcération, vous rendant doux comme un agneau.
Le sourire qu'il affiche -celui de Tom ayant chopé Jerry- évoque la possibilité qu'il m'ait coincé dans son bureau pour une petite partie de petit train. Manqué. Blomberg m'a toujours couru aprés mais jamais il n'est parvenu à ses fins. Ca aide, d'avoir buter quelques gardiens. Le directeur ne prendra pas le risque que je lui enfonce des objets tranchants au fond du cul et on le comprendra. Pas besoin de mes pouvoirs pour me faire respecter, d'autant plus qu'Héphaïstos n'a pas fait le boulot complètement. Pas du tout, en fait. Pourquoi je ne sais pas, mais j'ai dans l'idée que j'ai un allié de circonstance dans l'histoire. Et je suis assez pressé de savoir qui c'est. Mais je me contente de la fermer, encore, pendant qu'il passe en revue mes "états de service". Agressions et meurtres sur personnes de nature divine, destruction de temples et quelques viols de çi de là. Vous m'aviez pris pour un enfant de choeur ? Raté. Je suis là parce que je mérite ma place. J'ai mauvais caractère et je suis une tête de brique. Déterminé, je ne m'arrête jamais avant d'avoir accompli ce que j'ai entrepris. Dominateur et sûr de moi, bien que je reste réfléchi. Ne croyez pas qu'on puisse m'acculer facilement où me prendre pour une brute épaisse sans une once d'intelligence. Ce serait trop facile, bien trop. Jouez de méfiance avec moi et ne pensez pas pouvoir me cerner.
Je parle, je parle et j'acquièse à ce que raconte Blomberg. Ce pervers commente une fiche descriptive de mon apparence générale, bavant à moitié sur ce qu'il voit et qu'il lit pendant que le toubib fulmine en tournant en rond dans la salle. Lui n'attend qu'une chose : qu'on me foute au trou à tout jamais où mieux encore, que ses maîtres viennent me châtier une bonne fois pour toutes.
Remarquez, le dossier est flatteur. Sûr qu'il a été écrit par une gonzesse ! Un bon mêtre quatre-vingt quinze pour une centaine de kilos tout en muscles saillants, puissants et dessinés avec soin. Une superbe carrure en vérité, une silhouette de guerrier ornée d'une chevelure d'un rouge vif m'ayant valu mon identité actuelle, celle de Crimson. Chevelure cachant un cerveau d'intellectuel juste un peu timbré. Tiens, ils parlent même de mes fringues habituelles, là-dedans ? Toujours habillé en noir, c'est vrai. Baggy en jeans et rangers, chemise toujours ouverte (je n'aime pas cacher mes atouts, un peu de bon sens) et une paire de lunettes aux verres rouges. Sans oublier mes flingues noirs, attachés à mes cuisses et à ma ceinture. Quand on chasse les dieux, mieux vaut avoir un minimum d'équipement.
- ASSEZ ! Ce n'est pas un défilé de mode ! Nous venons juger si ce chien peut sortir de là ! Mais je m'y refuse, vous entendez ? Je m'y refuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuse !
Ah, le toubib devient hystérique et me tire de mes reflexions en m'hurlant à la tronche, me couvrant de postillons. Je grimace et m'essuie du revers de la main et me retient de lui balancer un coup de tête. Avec la force qui j'y mettrais et la proximité de sa mâchoire avec mon front, il y perdrait quelques dents et moi mon ticket de sortie. Je me contente de serrer les poings en voulant garder patience.
Blomberg se lève pour calmer son complice tant qu'il le peut et je soupçonne qu'il y a un peu plus entre eux. Tas de dégueulasses. Moi, je préfère les nanas. Tiens, il décident de passer enfin à autre chose et Blomberg s'assoit sur le bord de la table.
- Finalement monsieur Crimson, on ne sait rien de vous. Une succession de crime envers Olympe, certes. Mais quoi d'autre ? Vous êtes arrivés un beau jour pour abattre les dieux et c'est tout ?
Au regard soutenu du directeur, je comprends que c'est ma chance. Ma porte ouverte, quoi. Je lui rend l'oeillade un instant avant de parler de ma voix grave et testostéronée.
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Et le mystère autour de ma légende, vous y pensez ? Si je dis tout, j'aurais moins de succès dans les douches, hein. Bon. Pour c'que vous avez besoin de savoir, je viens de Terra où j'ai vécu toute ma vie jusque là, me balladant parfois sur la Terre afin de profiter des avantages des deux mondes. Formation de militaire à travers les âges, vu que je suis plus vieux que les murs de ce taudis qui vous sers de palais, Blomberg. Et puis un jour, je me suis rappellé que j'avais un compte à régler avec les Olympiens et que j'en avais la capacité. Je marque une pause dans mon histoire, savourant la tête du toubib qui se décomposait à vue d'oeil sous mes paroles. Il est trop endoctriné et fanatique pour accepter le simple fait qu'on puisse penser à porter atteinte aux dieux. Alors qu'il fulmine, j'enchaîne sans me départir d'un sourire.
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J'ai commencé avec des prêtresses, puis des demi-dieux. Histoire de me faire la main, quoi. Puis je me suis attaqué à Demeter. Oh, pas méchamment, non... Juste un petit coup comme ça. Même pas bandante, il a fallu que je fasse un effort. Puis Dionysos. Un chargeur vidé à bout portant, mais il a survécu. J'avais sous-estimé la puissance des Olympiens et je me suis fais avoir par Arès qui m'a surpris et m'a filé une branlée mémorable. Faut reconnaître que je me suis fait baisé, là. Et j'ai eu un billet pour Blomberg-Land en première classe et Haute Sécurité. J'ai aimé, surtout les manèges du Pays des Savonettes... Uuuuh, le grand frisson sur 30 centimêtres. Amer ? Ouais. J'en ai chié avant de m'imposer dans les taules. Et je me suis fais quelques amis trés proches, surtout du côté de mon bassin. Mais je l'ai dominée, cette prison. Et c'est ça qui fait peur à Blomberg : il n'est plus maître de l'endroit et ne profite plus trop de ses petits avantages. Enlevez à un roi son territoire et regardez le se débattre et pleurer pour retrouver ses privilèges. Le bougre vous bouffera dans la main.
Tiens, le voila qui reprend la parole.
- Ces éléments nouveaux seront versés à votre dossier. De plus, votre franchise et votre bon comportement ces quinze dernières années m'inclinent à croire que vous avez changé. Je ne vois plus de raison de vous retenir ici.
Le psychologue hurle à présent, invectivant Blomberg pour son incompétence. Le toubib hurle, disans qu'il va en référer à Hermès voir Arès eux-mêmes... Et il est calmé par une gifle retentissante. Le roi veut retrouver les clés de son royaume et le guérisseur n'a qu'a la fermer.
- J'AI décidé, doc ! Il a purgé sa peine. Qu'il foute le camp ! Les dieux n'ont plus à le craindre ! Allez, gardes ! Foutez moi ça dehors !
Ca ne tarde pas. Les malabars me saisissent et me sortent alors que j'échange un dernier regard avec Blomberg. Il s'occupera des papiers et des détails.
Quant à moi, j'ai pas mal de choses à faire une fois sorti. Déjà, baiser. Ensuite, trouver qui cherche à m'aider à continuer ma petite croisade personelle. J'ai pensé à Héphaïstos mais je pense qu'il n'est pas seul. Qui pourrait avoir intêret à abattre quelques dieux ? Moi, j'ai mes raisons. Mais qui d'autre ? Plein de monde, en fait. Pour plein de raison. Pourtant je sais qu'il y a autre chose. Et je veux savoir quoi.
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[Afin de completer la fiche, quelques éléments supplémentaires.]
A.R.M.E.S> TWIN EBON :
Une paire de flingues automatiques. Dotés d'une super cadence de tir, ils ont la particularité de pouvoir tirer des balles dites "de terrains". Des balles d'air, d'eau où de terre possédant la même capacités de destruction de balles ordinaires. Les Ebon peuvent donc tirer sans chargeur, mais peuvent avoir le cumul de balles normales et des balles de terrain. Crimson les porte dans des holsters de cuisse.
> FANG :
Un poignard particulier, qui peut voir la taille de sa lame grandir pour atteindre celle d'un katana standard. Porté au creux des reins, dans le dos.
.C.O.M.P.E.T.E.N.C.E.S> Combattant expert Mains nues / armes blanches / Armes à feu.
> Pilotage d'engins motorisés Moto / Voitures / Autres.
> Est connu sur l'Olympe pour son viol sur Demeter et l'agression armée sur Dionysos.
> Est connu comme étant le "Godslayer" et jouit d'un claire réputation dans les milieux criminels et ce malgré son incarcération.
P.O.U.V.O.I.R.S> Sa capacité spéciale réside dans le fait que Crimson est capable d'inhiber les pouvoirs divins et les pouvoirs ordinaires. En somme, pour une durée limitée, les dieux ne sont que des hommes. Le seul signe d'activation de ce pouvoir est la couleur des yeux de Crim', qui passent au vert clair au lieu de leur rouge habituel. Toutefois, l'autre pouvoir du Godslayer est lui aussi désactivé, équilibrant les forces.
Ceci n'est pas valable pour les armes magiques, mais uniquement pour les personnes. Evidemment, les robots et assimilés ne sont pas soumis à la limitation.
> Possède le pouvoir de générer des éclairs explosifs rouges. Crim' les utilise pour attaquer où se défendre et ce de diverses façons. Parfois, il les couple à ses balles de revolver.