J'étais en train de faire des courses dans Nexus quand les problèmes m'étaient à nouveau tombés dessus. Pourtant la journée avait très bien commencé, il faisait beau, les oiseaux gazouillaient et tout le monde semblait de très bonne humeur. Comme nous avions récemment gagné beaucoup d'argent, mes parents adoptifs avaient décidé de s'accorder une petite journée de détente, donc pour une journée, il n'y avait pas de répétition ni de représentation. Autant dire que j'étais assez contente de l'idée qu'ils avaient eu de faire de ce jour notre journée de repos. Comme je m'étais réveillé tôt, j'avais encore profité de l'obscurité du sous-bois environnant notre maison pour m'entraînais aux lancés de poignards. Il faut dire que je cherchais à m'améliorer dans ce domaine, en pleine lumière, j'arrivais à lancer un couteau en pleine cible à quinze mètres, même chose si la cible bougeait. Je m'entraînais donc à faire de même dans une semi-obscurité et si j'étais aussi bonne sur cible fixe, mes lancés sur cible mouvante étaient moins concluant, je ratais le milieu de la cible une fois sur deux. J'avais pourtant compris comment réussir à tous les coups, mais bon, savoir n'est pas toujours pouvoir, je m'entraînais donc jusqu'à que mon traditionnel mal de tête revienne. Pourquoi m'entraîner à lancer des couteaux ? Et bien pour deux raisons, une officielle, celle que j'avais annoncée à mes deuxièmes parents et la véritable. L'officielle est que je voulais monter un nouveau numéro d'adresse, les lancées de poignards autour d'une personne impressionnaient toujours le public. La véritable raison m'était venu peu de temps après ma fuite. Ce que j'avais subi m'avait poussé à apprendre à me défendre moi-même. Et comme je me savais pas assez forte pour apprendre à combattre efficacement au corps à corps, j'avais opté pour le lancer de poignards. Enfin bon, reprenons, après mon entrainement et la fin de mon céphalée, j'étais retournée auprès de mes parents pour manger, ces derniers, après le repas, m'avaient annoncé que nous n'avions presque plus de nourritures. De bonne humeur, je m'étais proposé d'aller faire les courses à leurs places.
C'est ainsi que je me retrouvais sur la place de Nexus à acheter de la viande et quelques légumes. Une fois que ces petits achats avaient été effectué, j'avais pris le chemin du retour et pour changer, j'avais pris un chemin différent qui me fit passez devant un magasin qui proposait des vêtements. Je ne suis pas habituellement intéressée par ce genre de magasin mais voilà, ce dernier montrait en vitrine une magnifique tenue de danseuse. Dès le premier regard, je sus qu'elle était à ma taille et avant même que je réalise vraiment ce que je faisais, j'étaie entré dans le magasin pour l'acheter. A peine avais-je passé le seuil qu'un homme d'une quarantaine d'année m'avait apostrophé :
-Bonjour jeune fille, que puis-je faire pour toi, c'est ton Maître qui t'envoie chercher un costume ?
Je poussais un soupir, pourquoi toutes les personnes un peu chic me prenaient pour une esclave.
-Non c'est pour moi, je serais intéressée par la tenue de danseuse que vous avez en vitrine : répondis-je.
Je ne pus pas m'empêcher de remarquer sa mine déçue, apparemment, il pensait que je venais chercher le costume d'un noble sans doute très riche, mais bon, reprenant vite son sourire avenant, il m'annonça avec un ton presque moqueur :
-Cette tenue est en effet très jolie, de plus je suis sûr qu'elle serait à ta taille, malheureusement, elle coute cher et ...
-Combien ? : le coupais-je.
Surpris, il mit un peu de temps à se reprendre avant de m'annoncer d'un air supérieur :
-Elle coute 15 pièce d'or.
-Je prend.
Voilà l'achat été fait, je n'avais même pas cherché à négocier, même si c'était la moitié de mes économies que je venais de dépenser, je voulais à tout prix cette tenue et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je l'essayais dans la petite pièce qui était prévue pour cela. Comme je le supposais, elle était exactement à ma taille, mieux, on l'aurait dit faite pour moi. C'est donc vêtu de cette tenue que ce sortait du magasin et reprenais ma route.
Pourquoi vous raconter cet achat, et bien je suis sûre que c'est cette tenue qui attira les hommes qui firent de moi une esclave pour la deuxième fois. Il faut dire que j'attirais le regard, en effet, la tenue était assez légère. Elle n'était composée que d'une bande de tissu qui me couvrait la poitrine tout en laissant mon dos et mon ventre nu et d'une jupe qui me descendait jusqu'aux genoux, mais qui était fendu des deux côtés jusqu'à mi-cuisses. Pour couronner le tout, elle était de couleur vive, mêlant habilement le rouge et le bleu.
Enfin reprenons mes péripéties, alors que je passais par une énième rue, je me fis arrêter par une bande d'hommes qui me proposèrent de continuer mon métier dans un endroit adapté. Comprenant d'un coup leurs méprisent, je leur avait dit que je n'étais pas une prostituée mais une bohémienne. Bien sûr, ils ne firent pas attention à mes dires et après quelques échanges verbaux, la situation dégénéra. Malgré le fait que je me sois défendue comme une tigresse, ils finirent par m'avoir en me sautant tous littéralement dessus et en m'assommant d'un violent coup sur la tête. Je ne sais combien de temps je suis restée inconsciente, mais quand je repris connaissance, j'étais pieds et points liés et les yeux bandés. Je mis un petit moment avant de comprendre les échanges de voies autour de moi. Cependant, je compris bien vite que j'allais passer une "audition" avec le maître des lieux. Retenant la panique qui commençait à monter en moi, je m'efforçais à garder mon calme car j'avais besoin de toute ma lucidité pour me sortir de là .
Alors que je testais la solidité et la complexité de mes liens, des pas se rapprochèrent de moi. De suite, je cessais mon office pour me sentir soulever dans les airs puis après avoir passé une porte, jetée brutalement sur le sol. Ce choc m'arracha d'ailleurs un gémissement de douleur. Enfin, je pus entendre une voie que je reconnus comme celle d'un de mes agresseurs s'élever :
- Voilà une nouvelle recrue Patron, comme vous pouvez le voir, elle n'était pas trop d'accord pour venir. Cependant, une beauté pareille, ça ne se trouve pas dans tous les coins de rue. Par contre, il faut se méfier, c'est une véritable furie, elle a gravement blessé trois de mes compagnons, d'ailleurs, il y a un qui ne pourra pas utiliser sa main pendant un bon moment, elle lui a lancé un poignard en plein dans la main. C'est qu'elle est habile la petite. En tout cas, je suis sûr qu'il y a plein de personnes qui paierons cher pour la dresser à cette garce.
Ces paroles provoquèrent un surplus de peur chez ma personne. J'allais être utilisés comme fille de joie, voilà qui n'était pas pour me ravir.