Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Les retrouvailles

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William Dolan

E.S.P.er

Les retrouvailles

samedi 04 septembre 2010, 15:05:49

       Beaucoup de choses se sont passées depuis la mort d'Hatori Enzo. La famille privé de son chef, mort dans des circonstances étranges, à tout de suite accusée les familles Yakuzas rivales. Il s'en est suivi une guerre de clan sanglante qui eut pour résultat l'avènement d'une nouvelle famille qui n'attendait que ça pour s'élever. La famille Hatori elle s'était lamentablement écrasée suite au manque de clairvoyance du nouveau chef de famille. Elle s'était totalement faite dévoré par ses ennemis et la ligné Hatori avait été dépossédée de la plupart de ses membres. Un mois plus tard, la situation commençait enfin à se stabiliser. Le cabinet Dolan avait bien entendu réussi à tirer son épingle du jeu. Mais pas autant que l'espérait le juriste. Hormis la recrudescence d'arrestation qui à profité au cabinet, William n'avait pas réussi à imposer sa stratégie comme il le voulait. Pour résumé, la relation qu'il entretenait avec le nouveau Oyabun (chef de famille) était plus ou moins la même qu'avec Hatori. Mais comme il n'était pour rien dans la mort d'Hatori, ce n'était que justice qu'elle ne lui soit pas aussi profitable qu'il l'espérait.


       Il devait être 8h du soir dans le hall du palais réorganisé en salle de gala. Il y avait bien une soixantaine de personnes et pas n'importe lesquelles. Toutes avaient reçu une invitation du gouverneur du Kansai. Des hommes d'affaires, des personnages politiques, de riches aristocrates et des vedettes. Tout le gratin était donc réuni pour cette soirée mondaine. Dans l'amas de smokings et de robes étincelantes, un visage était reconnaissable. William Dolan, directeur du cabinet Dolan, était en grande conversation avec un sénateur. Les deux hommes étaient entourés de messieurs et dames visiblement intéressés par le sujet de la conversation, intervenant parfois pour poser une question ou pour glisser un commentaire qui provoquait des sourires amusés sur le visage de tous les convives.

       Les conversations moururent lentement dans la salle de réception alors que le maitre de cérémonie se présentait devant ses invités. Il attendit patiemment que tous les regards converge vers lui avant de commencer son discours.

       -Mesdames et messieurs, soyez les bienvenus et merci d'être venu à cette réception qui j'espère vous est agréable, clama-t-il d'une voix claire pour se faire entendre de tout le monde. Si vous le voulez bien, nous allons passer à table. Je sais que nous ne nous connaissons pas si bien que cela, aussi j'ai eu l'idée de tirer le plan de table au sort. Les couples resteront ensemble bien entendu. J'espère que vous trouverez cette idée originale à votre goût.

       Le gouverneur s'inclina devant ses invités avec un sourire et les incita à rejoindre la salle à manger. William suivit donc la petite foule. Cette idée ne lui posait pas vraiment de problème. Après tout, il venait dans ces soirées mondaines pour entretenir et se créer du réseau. C'était la base pour pouvoir évoluer dans les hautes sphères de la société. Il fallait se faire des connaissances et se rendre mutuellement des services. C'était le principe de la franc-maçonnerie, mais de façon non-officiel. Un Dolan sans son carnet n'était rien d'autre qu'un petit avocat richissime sans aucune influence. Il ne prenait donc pas cela à la légère et était curieux de connaître la personne qui allait l'accompagner durant le repas.

       Un majordome le prit en charge et le conduisit jusqu'à sa table où ses initiales gravées sur une plaque d'argent étaient élégamment disposés sur l'assiette. Avec curiosité, il regarda la plaque de la personne qui était en face de lui. "J.H" Ca ne lui disait rien... Tant mieux, ça ferait une connaissance de plus. William prit donc place et attendit que les autres invités trouvent eux aussi leur place.

Jessica Hale

Invité

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Re : Les retrouvailles

Réponse 1 dimanche 05 septembre 2010, 00:06:49

Une paire d'escarpins de satin vert, si foncé que la couleur en paraissait être un noir banal, ne révélant sa véritable couleur que sous un éclairage adéquat, quitta l'étagère sur laquelle elle était exposée. La main qui les tenait les porta jusqu'aux yeux d'une certaine rouquine. Chanteuse de son métier, compositeur, interprète... Malheureusement non musicienne.

Jessica Hale laissa ses yeux passer les escarpins hors de prix qu'on lui tendait au peigne fin. Ils étaient absolument magnifiques. Le talon était fin, mais surtout vertigineux. Les finissions impeccablement soignées. Quelques perles vertes, très petites, venaient faire scintiller ça et là la chaussure, qui se nouait d'une façon très élégante par de fins lacets le long du mollet. Ces chaussures seraient vraiment parfaites.

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Le pied menu de la chanteuse se glissa sans peine dans la chaussure élégante qu'elle avait achetée quelques jours plus tôt.  Debout dans sa chambre d'hôtel, Jessica terminait de lacer ces magnifiques accessoires qu'étaient ses escarpins. Bien sûr, elle n'avait pas encore enfilé sa robe. Elle aurait dû sans cela la relever, et donc la froisser pour nouer ses chaussures, ce qui n'était absolument pas concevable. Alors c'est simplement vêtue d'un ensemble de lingerie particulièrement saillant, composé d'un bustier démuni de bretelles ainsi que d'autre dentelle toute autant sensuelle, faite main évidemment, entièrement noir, qu'elle termina son affaire avant de passer enfin sa robe.

A l'instar des escarpins, elle paraissait noire mais lorsque la lumière était adéquate, on pouvait y discerner de beaux reflets verts. De velours, la coupe était extrêmement près du corps, Jessica ne jurait que par cela, et d'une simplicité pourtant notable. Ce qui rendrait belle la robe était le le fait que les manches, ajustées aux bras de la chanteuse sur mesure, se terminaient en triangles dont les pointes étaient accrochées à des anneaux d'argent simples, passés chacun aux majeurs de la jeune femme. Longue évidemment, elle était ouverte jusqu'à la cuisse sur la jambe gauche de la rouquine, à l'instar de ses robes de scène, et tombait droite, afin de sublimer les déjà bien longues jambes de la vedette. Quant aux bretelles, celles du bustier justifiaient leur absence car la coupe de la robe la faisait embrasser la mi-épaule de la star. Hors de question donc d'avoir des bretelles de lingerie disgracieuses pour venir trancher sur sa peau laiteuse.

Quant aux accessoires, ils tenaient en un seul mot: Émeraude. Un collier en diamants, ainsi qu'un pendentif d'émeraude véritable, taillée en larme et polie pendait à son cou, gouttant élégamment sur sa gorge, assorti d'une paie de boucles d'oreilles, composant la parure. Le sombre faisait paraître la peau de la chanteuse encore plus pâle qu'elle ne l'était, quant au vert il mettait en valeur ses cheveux et ses yeux. Evidemment pour aller avec sa tenue, Jessica Hale avait troqué pour ce soir son fard à paupière bleu canard pour  ne point en mettre et tabler plutôt sur des yeux un peu plus "naturels". Elle était toujours maquillée, mais d'une façon beaucoup plus discrète que d'habitude. Les bijoux se suffisaient à eux-mêmes.

Ce n'est qu'une fois satisfaite de son apparence que la chanteuse daigna quitter sa chambre d'hôtel pour aller jusqu'au palais, exceptionnellement transformé en lieu de réception digne du plus beau gratin présent ce soir là à Seikusu. En un mois, la chanteuse n'avait pas appris à se familiariser avec les mœurs nippons. Ils lui paraissaient toujours aussi barbares et ridicules. La seule chose qu'elle avait retenue depuis son arrivée, c'était qu'il lui faudrait spécifier ne plus vouloir se produire dans ce pays à l'avenir. Rien de bien flatteur pour les japonais, qu'elle voyait de plus en plus comme des personnes bien trop spéciales pour elle. Quoiqu'il en soit, elle avait été invitée à une soirée et en bonne people qu'elle est, elle se fit un devoir de s'y rendre et de laisser les photographes présents "immortaliser" sa classe et son élégance vantée dans les magazines du monde entier. Comme tous les invités, elle alla de l'un à l'autre, saluant des personnes qu'elle avait déjà eu l'occasion de rencontrer auparavant, jusqu'à ce que le maître de cérémonie les invite à passer à table.

La chanteuse posa donc doucement sa coupe de champagne encore à moitié pleine sur le plateau d'un serveur et passa dans la salle attenante. Curieusement, le principe du plan de table aléatoire ne l'amusa pas. Elle avait l'impression grotesque de jouer aux chaises musicales... Encore une pratique japonaise qui la fit discrètement grincer des dents. Heureusement, elle n'eut pas à demander de secours. On se chargea de la conduire à sa place, avec diligence qui plus est. Jessica poussa un discret soupir de reconnaissance.

Lorsqu'elle arriva vers la table qui était la sienne, elle vit qu'un homme y était déjà installé. Ainsi ils pourraient commencer à faire connaissance, elle n'aurait pas attendre. Tant mieux, Jessica n'était pas spécialement réputée pour sa patience. Quelle ne fut pas sa surprise cependant lorsqu'elle vit à qui elle avait affaire! Surprise parfaitement maîtrisée cependant, car aucune expression d'aucune sorte ne trahi la jeune femme, qui ne faisait qu'afficher un sourire poli.

"Bonsoir Monsieur Dolan."

De poli, son sourire se fit charmeur alors qu'elle prenait place sur sa chaise et remerciait son sauveur, un serveur qui avait justement pour tâche d'aider les invités à trouver leurs places, avant qu'il ne s'en aille porter main forte à d'autres convives. Jessica n'avait pas de sac ou de pochette, l'avocat ne risquait donc pas d'être indisposé par la fumée de la cigarette pendant ce diner.
« Modifié: dimanche 05 septembre 2010, 00:22:05 par Jessica Hale »

William Dolan

E.S.P.er

Re : Les retrouvailles

Réponse 2 dimanche 05 septembre 2010, 13:57:59

       "J.H". Décidément, ça ne lui disait rien. C'était peut-être un étranger. William tenta de faire la liste de tous les gaijins qu'il connaissait mais aucun ne pouvait arborer ces initiales. Il prolongea tout de même son petit exercice de mémoire qui servait surtout à lui faire passer le temps jusqu'à ce que sa nouvelle connaissance, avec laquelle il allait surement très bien s'entendre, n'arrive. Un mouvement gracieux attira l'œil de l'avocat qui resta absolument impassible. Un exploit incroyable sachant que les longues jambes qui se dirigeaient vers lui avaient quelque chose de familier. Il semblait qu'on lui avait jeté la plaque d'argent aux initiales "J.H" à la figure et que ces deux lettres s'imprimaient sur son crâne. Comment avait-il pu ne pas penser à Jessica Hale?

       Bien entendu, William ne savait pas que miss Hale avait été invitée. Il ne l'avait pas remarqué dans la foule d'invités, ce qui était sans doute un manque de chance évident car la dame ne passait pas inaperçue. L'avocat se leva de sa chaise pour accueillir la dame. Il n'en laissait rien paraître, mais il avait envie de pousser un soupir désespéré. N'importe quel homme donnerait son bras droit pour un diner avec Jessica Hale, mais l'avocat avait découvert à ses dépends que le corps de la jeune fille était la seule chose agréable chez elle. Lorsqu'on lui parlait, on avait immédiatement envie de se taire car il était évident qu'on l'ennuyait, et lorsque c'était elle qui parlait, l'acidité qui émanait de ses ravissantes lèvres étaient semblable à une baignade dans un océan de méduses. D'ailleurs, William l'avait même abandonné sur la terrasse d'un grand restaurant après à peine un quart d'heure passé en sa compagnie. Là, ça n'avait rien avoir. Il allait devoir "apprécier" sa compagnie pendant plusieurs heures.

       Dolan la gratifia d'un sourire poli. S'il ne semblait pas ravi de la voir, ce sentiment ne se transmettait absolument pas dans ses manières ou son maintient. William ne faisait qu'exprimer une agréable surprise à revoir une vieille connaissance. Après tout, il était avocat et manipuler ses expressions étaient le b.a.-ba de sa profession. Et puis, il ne détestait pas miss Hale, il la trouvait simplement désagréable. Ce qui est bien loin d'une haine tenace ou d'une simple antipathie. C'était une femme de qualité, brillante et avec beaucoup de classe. Il était d'ailleurs persuadé qu'elle le détestait cordialement.

       -Bonsoir mademoiselle Hale, répondit-il sur le même ton qu'elle.

       Son regard vert se posa sur le serveur qui le capta aussitôt. William hocha doucement la tête pour le remercier et l'employé comprenant aussitôt le message, souhaita une bonne soirée et se retira. Un petit échange rapide et efficace pour faire comprendre qu'il prenait la dame en main... Enfin, façon de parler. Voyant qu'elle n'avait rien de quoi il puisse la débarrasser, L'avocat attendit que la dame s'assoit avant de prendre à son tour position sur son siège.
       Dolan capta le sourire charmeur qu'elle lui lança mais le prit comme une sorte d'amusement devant l'ironie désopilante qui réunissait deux personnes qui étaient vouées à ne plus jamais se rencontrer. William qui n'était surement pas enchanté par ce coup du sort ne changea rien à son sourire.

       -En toute honnêteté, ma dame, commença-t-il. Je ne savais pas que vous étiez à cette soirée, sinon j'aurais été vous saluer plus tôt.

       Le sourire de Dolan s'élargit. Cette déclaration était on ne peut plus vraie mais il y avait toutes les chances pour que la demoiselle pense le contraire. Cependant, il faisait un effort. Il se passait des "Quelle agréable surprise!" et des "Enchanté de vous revoir" qui lui brulait la langue mais qui aurait été d'une hypocrisie sans nom. Mais bon, William ne faisait malheureusement plus la différence entre mensonge et vérité. Il ne faisait que dire ce qu'il fallait dire sans se soucier de la véracité de ses propos. Ce n'était pas non plus un menteur invétéré mais disons que la vérité avait une signification différente pour lui.

Jessica Hale

Invité

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Re : Les retrouvailles

Réponse 3 dimanche 05 septembre 2010, 15:54:33

Comme beaucoup de gens, William Dolan avait raison sur certains points et tort sur d'autres. La différence entre une personne lambda et le Sieur Dolan ou encore Miss Hale, était qu'eux ne divulguaient pas immédiatement le fond de leur pensée, ils attendaient soit le moment opportun, soit qu'on leur pose la question. Et entre temps, ils avaient toujours le temps soit de changer leur fusil d'épaule et rectifier une théorie qui s'avérait erronée, soit de conforter leur hypothèse. Quoiqu'il en soit, ils étaient rarement pris en défaut d'ignorance, à moins qu'ils ne la confessent d'eux-mêmes volontiers, mais dans ce cas précis, on ne peut pas se moquer.

En l'occurrence, l'avocat avait raison concernant le sourire de la jeune femme. C'était en effet l'ironie du sort qui l'avait fait étirer ses lèvres, et non pas une quelconque moquerie désagréable liée au maître. Néanmoins, il se trompait lourdement. Jessica ne le détestait pas, loin s'en faut. Pas plus qu'il ne lui était antipathique. Si elle était honnête avec elle-même, elle devait s'avouer que l'avocat, aussi charmant soit-il, n'était qu'une connaissance parmi d'autres. Le fait qu'il l'ait abandonnée dans un restaurant ne semblait pas l'avoir traumatisée, peut-être parce que sous ses dessous de femme du monde, Jessica était au-delà de ça. De ce fait, aucun sentiment particulier n'animait la chanteuse vis à vis de l'avocat, ni animosité ni sympathie particulière, juste de la politesse. Cette politesse se manifesta d'ailleurs en un sourire qui s'élargit lorsqu'il lui assura qu'il serait venu jusqu'à elle la saluer, s'il avait eu vent de sa présence en ces lieux.

Posant ses coudes sur la table avec douceur et croisant ses doigts pour y poser son menton, la rouquine dévisagea l'avocat avec un intérêt poli.

"Oh, ç'aurait été très aimable mais vous donner cette peine n'aurait pas été nécessaire Maître Dolan. Voyez-vous, je ne suis pas du genre à imposer ma compagnie aux personnes qui ne la désirent pas, vous me voyez d'ailleurs navrée de vous indisposer le temps d'un diner, je ne me serai donc pas formalisée si vous n'étiez pas venu me dire bonsoir."

Ces quelques phrases prononcées, Jessica retrouva son sourire tranquille, juste à temps pour l'offrir à un serveur qui passait par là, acceptant la coupe de champagne qu'il lui offrit avant de se tourner vers William afin de lui en offrir une à lui aussi. Une fois l'homme servit ou non selon son goût, il se retira. Jessica leva son verre à la santé de l'avocat, sans porter de toast néanmoins, pratique qu'elle n'appréciait pas tellement, puis porta la coupe à ses lèvres et apprécia le vin millésimé qui pétilla délicieusement dans son palais en laissant s'exprimer toutes ses saveurs, avant de glisser dans sa gorge. Elle devait au moins reconnaître que l'organisateur de la soirée avait du goût. La chanteuse espérait que le diner serait à l'image du champagne, aussi bon et léger.

Les sushis et autres makis tenaient particulièrement au corps, et lorsqu'elle se retrouvait obligée d'en manger, Jessica se contentait de très peu. C'était vraiment bon, et frais qui plus est, de plus que Miss Hale adorait le poisson, mais elle se sentait lourde et nauséeuse si elle en mangeait trop. Elle préférait les crudités et autres légumes qui n'avaient pas cet dimension "étouffe chrétien" de certains aliments comme les madeleines ou autres.

Quoiqu'il en soit, elle se retrouvait coincée en compagnie d'un homme qui ne souffrait pas sa présence. Voilà qui promettait... Lorsque son tour de parole serait revenu, Jessica lui demanderait s'il préférait qu'elle garde le silence pour ne pas l'indisposer d'avantage. Quitte à ne pas passer la soirée avec la créature de ses rêves, ou à défaut quelqu'un d'intéressant, William Dolan pourrait au moins souper tranquille.

William Dolan

E.S.P.er

Re : Les retrouvailles

Réponse 4 lundi 06 septembre 2010, 13:29:34

       D'après cette théorie qui voulait que les gens comme Hale et Dolan ne divulguent leurs pensées que lorsqu'ils sont sûr d'eux, on pouvait déduire des propos de la jeune femme qu'elle était persuadée que William ne l'aimait pas. Sinon, elle n'aurait pas pris la peine de s'excuser de l'indisposer. De toute évidence les deux protagonistes pensaient que l'autre ne l'aimait pas. La différence, c'est que miss Hale a été la seule à le dire, alors que William n'aurait jamais eu l'impudence de le faire, parce qu'il n'en était pas certain. William ne savait pas ce qui se tramait dans la tête de Jessica et ne pouvait faire que des suppositions. C'est bien entendu là-dessus que l'avocat allait jouer. Après tout, elle ne lit pas ses pensées non plus et ce qu'elle croit n'est qu'un brouillard d'hypothèses investi par le doute. Aussi maline soit-elle, il y avait peu de chance pour qu'elle puisse déceler, dans la voix parfaitement maitrisée de Dolan, les délicats accords du mensonge... ou même de la vérité.

       -Vous devez sans doute dire cela à cause de ma conduite au restaurant, éluda-t-il. Je m'en excuse. Vous êtes une femme qu'il est très agréable d'avoir à sa table, et sachez que j'ai apprécié notre tête à tête... jusqu'à l'avant dernière phrase.

       L'avocat lui sourit pour adoucir ses derniers mots. Dolan était un homme qui n'aimait pas être insulté. Peu importe le fait que cela le touche ou pas. Il s'agit d'un manque de respect et de politesse impardonnable. L'esprit de Dolan est tourné de telle façon que l'insulte ne l'a pas touché par sa véracité. Non. Ce qu'il s'est demandé, c'est pourquoi miss Hale voulait l'indisposer? Ce qui est, pour lui, le but premier d'une insulte. Et la réponse était que c'est parce qu'elle n'avait absolument rien à faire de lui. Les insultes sont bonnes pour ceux que l'on croit insignifiant, ce qui permet de passer les nerfs, ou bien des personnes dont on veut se faire un ennemi. Son ego ne l'avait pas supporté et ce fut la cause de sa colère.
       Voilà ce que William avait pensé à ce moment, et pas un seul instant il s'était demandé si les propos de Jessica avait visés juste ou non. Pour information: elle avait en effet visé juste, mais la façon de réfléchir de l'avocat faisait qu'il se vexait, non pas pour le contenu de l'insulte, mais pour son but. Voilà l'esprit pragmatique et cartésien dans toute sa splendeur.

       Wiliam accepta le verre de champagne et attendit patiemment que miss Hale trinque avec lui. Il but une petite gorgée et l'évalua silencieusement... Français, dieu merci! Ce n'était pas une de ces ignobles contrefaçons. Satisfait, l'avocat reposa son verre à sa place et son attention revint sur la dame.

       -Avec vos aventures, je suppose que votre opinion des orientaux n'a pas due s'améliorer, engagea-t-il avec un sourire contrit. Rien de plus normal. Parfois je ne les comprends pas moi-même. Dites-moi, qu'avez-vous retenu?

       Changement de sujet. A moins que miss Hale veuille percer l'abcès, il n'y avait aucune raison qu'ils reviennent sur leur différent. Et puis, il n'y avait aucune raison qu'elle l'indispose... à part si c'était son but, bien évidemment.

Jessica Hale

Invité

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Re : Les retrouvailles

Réponse 5 lundi 06 septembre 2010, 17:44:07

Jessica n'était pas persuadée que William la détestait, elle était persuadée qu'il n'appréciait pas sa compagnie. Elle n'avait pas l'arrogance de se croire ancrée d'une quelconque façon, bonne ou mauvaise, dans l'esprit ou le coeur de l'avocat, car autant pour aimer que pour haïr, il faudrait d'ores et déjà que l'objet de cette haine ou de cet amour ait fait sa petite place quelque part dans l'amoureux ou le haineux, ce que précisément la chanteuse ne pensait pas. C'était d'ailleurs l'un des traits de personnalité de la jeune femme, elle ne pensait pas marquer les esprits pour la simple et bonne raison qu'il était extrêmement difficile de marquer le sien d'un sentiment ou un autre. Elle avait cette faculté de reléguer les évènements une fois qu'ils étaient terminés à un plan extérieur sans incidence sur le présent absolument fascinante. De ce fait, pour cette nouvelle rencontre avec l'avocat, elle avait compté comme acquis que sa présence le gênait, sans quoi il ne l'aurait pas quittée au restaurant, mais elle était loin de lui en tenir rigueur. Lui aurait-il jeté son verre à la figure, là... Pour tout dire, il n'aurait pas même réussi à quitter le restaurant. Tel n'étant pas le cas, il n'y avait donc aucune raison qu'elle ne lui saute à la gorge. Quoique...

Le sourire de la star s'élargit aux quelques propos polis qu'il tint à lui faire parvenir. Elle ne répondit rien à cela mais n'en pensait pas moins et ses yeux en pétillaient. Elle aurait aimé lui répliquer qu'il n'avait pas à s'excuser puisqu'elle n'attendait rien de tel venant de sa part, et qu'en ce qui la concernait elle ne regrettait pas ses paroles et donc qu'il aurait été superflu qu'elle s'excuse si c'était pour être hypocrite mais... Au lieu de cela, elle garda le silence et lui adressa plutôt un regard reconnaissant. Hypocrites ou pas, il avait eu le mérite de lui présenter des excuses, excuses que Jessica accepta, il aurait été mal avisé de faire autrement, avec gratitude sinon bonheur.

Partant de cela, la vedette décida mentalement de tenter de se montrer plus agréable envers l'avocat, pour cette soirée. S'il avait fait l'effort de faire son mea culpa alors qu'il n'était pas tout à fait en tort, elle pouvait bien faire celui de lui laisser une chance et de ne pas tout de suite se montrer renfermée et taciturne. Y arriverait-elle? Rien n'était moins sûr. Jessica n'était conciliante qu'avec des gens qui étaient déjà parvenus à se faire une place dans son cercle d'amis intimes, ce qui n'était pas souvent le cas, ainsi qu'avec sa famille et ses employés. Elle n'était réellement redoutable que pour... Tous les autres. Elle nota cependant qu'il sembla apprécier le champagne. Voilà qui leur faisait un point commun. Mais c'était tellement commun à tellement de monde que ça en perdait tout son sens...

Elle n'eut cependant pas à se creuser la tête pour tenter de trouver un sujet de conversation, puisque Maître Dolan s'en chargea avec diligence, faisant naître chez la rouquine un large sourire, amusé cette fois. Il lui posait une question qui rejoignait précisément les pensées qu'elle avait eues quelques instants plus tôt. Coïncidence? Peut-être, allez savoir. Quoiqu'il en soit, il était amusant de constater comme le hasard faisait bien les choses parfois.

"Je ne sais pas si nous pouvons parler d'aventures, mais vous avez raison. Je n'aime pas beaucoup les gens de ce pays, ils sont trop singuliers pour moi. J'avoue préférer les Européens, dont le style de vie s'apparente plus au mien, la classe en plus."

Voilà pour un premier préambule, délivrée avec un sourire un peu moins prononcé que précédemment, plus doux.

"J'ai retenu qu'il ne me servait à rien de me forcer avec les japonais. Je fais mon possible pour ne pas les offenser, c'est tout ce dont je suis capable. Je le regrette, mais j'ai beaucoup de mal à aller au-delà de mes idées lorsqu'elles sont faites."

Elle confessait ainsi le défaut d'être têtue. On ne peut pas lui reprocher d'avoir des préjugés, loin s'en faut et même si elle en a, elle sait dans ce cas aller au-delà. En ce qui concernait le Japon et ses moeurs, c'était différent. Ses préjugés n'avaient jamais été faussés, pire, ils avaient été enfoncés. La réalité s'était montrée pire que ses fictions. Partant de là, elle ne pouvait plus faire marche arrière. Elle détestait ce pays et se languissait de son retour dans les pays occidentaux.

"Pardonnez moi mais... "Dolan" ne sonne pas vraiment japonais. Me diriez-vous d'où vous venez Maître Dolan?"

Petit enchaînement dans les règles et dans les formes, elle était parvenue à ne rien dire de "méchant". Intéressée, elle ne détourna les yeux que pour prendre une nouvelle gorgée de Champagne, qu'elle savoura avec délectation. Si elle parvenait à rester ainsi pour le reste du diner, peut-être que les choses parviendraient à mieux se passer, si elle n'avait pas commis d'impair sans s'en apercevoir bien sûr...

William Dolan

E.S.P.er

Re : Les retrouvailles

Réponse 6 samedi 11 septembre 2010, 14:21:21

       Dolan relâchait peu à peu sa vigilance et la tension s'évaporait alors que la conversation se déroulait sans pics et sans ce fameux regard qui donnait l'impression à l'avocat qu'il était une blatte que la diva venait de trouver dans sa baignoire. Bon, bon... Cette image est largement exagérée, mais plutôt amusante. On la retiendra donc. Quand au contenu de la conversation, ce que lui disait la jeune femme ne l'étonnait pas. Elle lui avait déjà dit. Ce n'était pas William qui allait l'en blâmer. La culture japonaise et occidentale sont les plus éloignées qui soient. Ce n'était pas difficile de s'offusquer mutuellement lorsque les usages sont si différents. Par exemple, ce que miss Hale voyait comme un acte terroriste ignoble et inutile. William savait que les japonnais le voyaient simplement comme une affaire d'honneur. Les morts sont sans importances puisqu'il n'y a pas de vie sans honneur.
       Bien entendu, ce n'était pas l'avis de William qui avait un opinion plutôt neutre sur la question. Ce dernier avait assez voyagé pour regarder les coutumes et les mentalités avec une vue d'ensemble. Aucunes ne se valaient. Elles avaient toutes leurs qualités et leurs défauts. Il fallait cependant les connaître lorsque l'on voulait s'intégrer. L'avocat ne put s'empêcher d'esquisser un sourire amusé lorsque miss Hale lui affirma que les européens avaient la classe. C'était encore une question de point de vue. La classe est toute relative puisqu'elle dépend directement des codes de la société dans laquelle on vit.

       Lorsqu'enfin la question de la diva arriva, William ne se départit pas de son sourire. Il s'apprêtait à prononcer un mensonge maints et maints fois répété. Tellement de fois d'ailleurs, qu'il était certain de pouvoir passer par un détecteur de mensonge sans faire réagir la machine.

       -Je suis d'origine anglaise, mais vous l'avez peut-être reconnu à mon accent, mentit-il avec aisance. Dans le Cambridgeshire pour être exacte. J'ai émigré lorsque j'étais adolescent.

       Pourquoi William avait choisi l'Angleterre pour justifier son appartenance à ce monde? N'était-ce pas évident? Le juriste avait tout du dandy anglais. Il était même plus anglais que les natifs eux-même et comme si ça ne suffisait pas, son nom et prénom était tout ce qu'il y a de plus briton.
       Dolan finit sa coupe de champagne et poursuivit. Sans mensonge cette fois.

       -J'ai aussi vécu deux ans en Californie pour obtenir mon double diplôme à l'université de Standford, révéla-t-il. J'ai eu le temps de découvrir votre culture jeune et basée sur le gigantisme. Tout est grand. Vos routes, vos voitures, vos maisons et même vos rations de nourriture. Outre ce détail qui vous est propre, il y a bien sûr le reste de votre culture importée d'Europe avec un patriotisme que je classerais parmi vos qualités.

       Il n'y avait aucune moquerie ou de critique dans la voix de l'avocat. William ne faisait que donner ses observations avec cette éternelle neutralité lorsqu'il s'agissait de nations et de leurs rivalités. L'avocat était ce qu'on peut appeler un citoyen du monde. Rien à voir avec les espèces de rastas qui clament que le monde est sans frontière et que nous sommes tous les enfants du monde. Non, pas ce genre de conneries. William croyait plutôt en l'universalité de la richesse. Il était un citoyen du monde car il possédait une partie de ses trésors, et de ce fait, était le bienvenu partout où il allait.

       Dolan relâchait peu à peu sa vigilance et la tension s'évaporait alors que la conversation se déroulait sans pics et sans ce fameux regard qui donnait l'impression à l'avocat qu'il était une blatte que la diva venait de trouver dans sa baignoire. Bon, bon... Cette image est largement exagérée, mais plutôt amusante. On la retiendra donc. Quand au contenu de la conversation, ce que lui disait la jeune femme ne l'étonnait pas. Elle lui avait déjà dit. Ce n'était pas William qui allait l'en blâmer. La culture japonaise et occidentale sont les plus éloignées qui soient. Ce n'était pas difficile de s'offusquer mutuellement lorsque les usages sont si différents. Par exemple, ce que miss Hale voyait comme un acte terroriste ignoble et inutile. William savait que les japonnais le voyaient simplement comme une affaire d'honneur. Les morts sont sans importances puisqu'il n'y a pas de vie sans honneur.
       Bien entendu, ce n'était pas l'avis de William qui avait un opinion plutôt neutre sur la question. Ce dernier avait assez voyagé pour regarder les coutumes et les mentalités avec une vue d'ensemble. Aucunes ne se valaient. Elles avaient toutes leurs qualités et leurs défauts. Il fallait cependant les connaître lorsque l'on voulait s'intégrer. L'avocat ne put s'empêcher d'esquisser un sourire amusé lorsque miss Hale lui affirma que les européens avaient la classe. C'était encore une question de point de vue. La classe est toute relative puisqu'elle dépend directement des codes de la société dans laquelle on vit.

       Lorsqu'enfin la question de la diva arriva, William ne se départit pas de son sourire. Il s'apprêtait à prononcer un mensonge maints et maints fois répété. Tellement de fois d'ailleurs, qu'il était certain de pouvoir passer par un détecteur de mensonge sans faire réagir la machine.

       -Je suis d'origine anglaise, mais vous l'avez peut-être reconnu à mon accent, mentit-il avec aisance. Dans le Cambridgeshire pour être exacte. J'ai émigré lorsque j'étais adolescent.

       Pourquoi William avait choisi l'Angleterre pour justifier son appartenance à ce monde? N'était-ce pas évident? Le juriste avait tout du dandy anglais. Il était même plus anglais que les natifs eux-même et comme si ça ne suffisait pas, son nom et prénom était tout ce qu'il y a de plus briton.
       Dolan finit sa coupe de champagne et poursuivit. Sans mensonge cette fois.

       -J'ai aussi vécu deux ans en Californie pour obtenir mon double diplôme à l'université de Standford, révéla-t-il. J'ai eu le temps de découvrir votre culture jeune et basée sur le gigantisme. Tout est grand. Vos routes, vos voitures, vos maisons et même vos rations de nourriture. Outre ce détail qui vous est propre, il y a bien sûr le reste de votre culture importée d'Europe avec un patriotisme que je classerais parmi vos qualités.

       Il n'y avait aucune moquerie ou de critique dans la voix de l'avocat. William ne faisait que donner ses observations avec cette éternelle neutralité lorsqu'il s'agissait de nations et de leurs rivalités. L'avocat était ce qu'on peut appeler un citoyen du monde. Rien à voir avec les espèces de rastas qui clament que le monde est sans frontière et que nous sommes tous les enfants du monde. Non, pas ce genre de conneries. William croyait plutôt en l'universalité de la richesse. Il était un citoyen du monde car il possédait une partie de ses trésors, et de ce fait, était le bienvenu partout où il allait.


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