Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

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Saïl Ursoë

Créature

Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

jeudi 26 août 2010, 15:19:33

Nous sommes à Seikusu, vers la fin du mois de mai, et les dernières heures de l’après-midi approchent avant que le soir ne s’annonce, l’astre solaire commençant tout juste à entamer sa lente descente vers l’horizon pour laisser la place à sa sœur lunaire. Plus précisément, il est dix-sept heures, heure bénie pour la population du lycée local, laquelle peut entendre retentir une sonnerie libératrice, annonciatrice de la fin d’une pénible journée de labeur. Tous et toutes peuvent enfin se libérer des salles de classe trop souvent surchauffées en ce printemps qui est déjà presque un été ; et s’égaillant comme les habitants d’une fourmilière pleins d’alacrité, chacun se voit accordé un salutaire répit pour aller vaquer à ses occupations  en attendant un trop studieux lendemain.

Les cours prenant fin à seize heures trente ont libéré toute une marée d’enfants d’âges divers, et en un éclair, avec cette célérité propre aux prisonniers délaissés par leurs geôliers qui peuvent enfin crier à la liberté, les élèves se sont rués vers la sortie, laissant le silence retomber dans les couloirs après le tumulte d’une foule bruyante et exubérante. Les corridors auparavant noirs de monde ne sont désormais plus arpentés que par quelques personnes s’affairant à remplir leurs derniers devoirs avant de s’en aller goûter à un repos bien mérité, et Saïl est de ceux-là.
Explication de sa présence : il se trouve que le professeur de biologie ordinaire ayant été victime de vilains troubles de santé suite à une allergie impromptue, la place a été momentanément laissée vacante. Ainsi donc, notre bon Ursoë n’étant pas homme à laisser passer une occasion de faire profiter les autres de sa science ni de mettre du beurre dans les épinards, il ne manqua pas de présenter sa candidature, qui fut acceptée.
Ainsi donc, le voilà enseignant, et de temps à autre durant la journée, on peut ainsi le voir présent à un endroit où à un autre de l’établissement scolaire, toujours aussi aisément reconnaissable à sa forte stature qui est a contrariori de son allure un peu gauche et de son aspect réservé, le tout enveloppé dans des vêtements qui ne respirent ni luxe, ni élégance particuliers. Chemise de lin blanc, pantalon de coton beige et chaussures marron, sans compter à la main un sac qui tient étrangement plus de la sacoche de médecin que du cartable d’instituteur ; rien en soi que de plutôt banal pour ce grand homme doux aux cheveux bruns désordonnés et aux yeux noisette.

En ce moment même, la démarche relaxée et l’air assez détendu, on peut le voir remonter un couloir peuplé d’à peine quelques élèves fuyards retardataires, prenant la direction de la salle des professeurs. Juste quelques copies à faire pour le prochain cours, et à son tour, il pourra rejoindre son chez-lui pour le reste de la soirée.
En entrant, son regard embrassant distraitement l’espace relativement réduit du local n’aperçut personne, aussi se dirigea-t-il directement vers la photocopieuse, passant d’un pas rapide entre la grande table centrale et la rangée d’armoires laissées à la discrétion du personnel enseignant pour entreposer ses affaires…

« Oh ! »

Coup d’œil salutaire qui, au dernier moment, le fit apercevoir une petite silhouette en position accroupie, occupée à chercher quelque chose dans son casier, et que l’œil distrait de Saïl ne lui avait pas permis d’apercevoir au premier abord. Manquant de la télescoper comme un malpropre, il ne dut son salut qu’à un écart rapide qui tint plus du dérapage incontrôlé que de l’esquive, manquant de s’étaler à terre avant de reprendre précairement son équilibre, une main agrippée à une chaise, une autre brandissant son bagage en une espèce de parodie croquignole de funambule, une jambe brandie maladroitement et l’autre ancrée presque désespérément à terre.

« Excusez moi. Je suis désolé. » Parvint-il à articuler en ne se sentant pas l’audace de regarder le visage de la demoiselle aux cheveux bleus qu’il avait manqué de culbuter.

Ne sachant où se mettre, il se remit en toute hâte dans une posture plus sérieuse, puis exécuta une sorte de salut fantoche d’une inclinaison du buste faite avec une précipitation gênée avant de battre ensuite timidement en retraite en direction de la photocopieuse. Là, il s’empressa de faire ce qu’il était venu faire histoire de se donner une contenance, n’osant pas se retourner de peur d’affronter le regard de la jeune femme et de se rendre encore plus ridicule et inconvenant qu’il ne l’avait déjà été.
La lumière extérieure commençait à se teinter de reflets mordorés, semblant baigner la petite pièce d’intangibles vaguelettes colorées, alors que le silence ambiant ne se trouvait peuplé que par le ronronnement bruyant de la machinerie sur laquelle Saïl s’activait.
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 1 jeudi 26 août 2010, 16:27:54

La journée touchait progressivement à sa fin, ou du moins, la journée de travail. Et encore une ! Sa première semaine dans le lycée de Seikusu s'était déroulée comme du papier à lettre. Quant à la seconde, et bien, disons qu'elle avait eu quelques petits problèmes incongrus mais bon, rien d'insurmontable après tout. Tant que ça s'ébruitait pas, c'était le principal, non ? Elle ne voulait pas non plus perdre son premier poste après seulement deux petites semaines, surtout à cause d'actes qui n'étaient pas vraiment de son fait. M'enfin, n'en parlons plus. Shylee voulait oublier ce qui s'était passé seulement, difficile de perdre la mémoire ou bien d'effacer des souvenirs en un claquement de doigt. Mais le travail aidait à cela.

La dernière sonnerie de la journée venait de retentir. En effet, Shylee, depuis la salle des professeurs, écoutait le bruyant brouhaha des élèves qui se levaient, faisant ainsi grincer leurs chaises sur le sol, qui bavardaient tandis qu'ils rangeaient leurs affaires. Les portes des différentes salles de cours s'ouvrirent, lâchant ainsi les fauves dans la nature, jusqu'au jour suivant. Certains allaient rejoindre leurs pénates, afin de passer un moment en famille avant de faire les devoirs qu'on leur avait donnés. D'autres se rendraient au gymnase, histoire de faire un peu de sport et de bien se fatiguer avant qu'ils n'aillent se coucher. D'autres ne feraient rien de tout cela et préféreraient très certainement des activités ... comment dire ... plus secrètes, dans des recoins bien sombres, ou des endroits très loin de la vue des autres. Enfin, chacun faisait bien ce qu'il voulait non ?

Revenons à nos moutons. Pourquoi Shylee était dans la salle des professeurs ? Déjà, parce qu'elle y était bien mieux que dans sa salle de classe, à son bureau. De deux, parce que les élèves n'avaient pas le droit d'y venir sans une raison bien particulière et que de ce fait, Shylee était bien tranquille pour corriger la fin des copies qu'elle avait. Et de trois ? Bin, la décoration était un peu meilleure que dans sa salle de cours. Ce qui pouvait y avoir en plus ? Elle avait appris que chaque professeur pouvait, s'il le désirait, décorer un pan de mur selon ses envies. Il y avait donc un peu de tout : des affiches de cinéma, des célébrités, des tableaux, des photographies, des dessins d'enfant, des feuilles avec quelques mots inscrits dessus, comme les "perles" des élèves, ces phrases complètement fausses et sorties de leur contexte qui faisaient si bien marrer les profs quand ils corrigeaient la copie. Enfin, y'avait un peu de tout quoi. Les murs n'étaient pas totalement remplis. Il en restait encore trois à quatre de vide. Ils étaient encore nus, mais pour combien de temps ?

Shylee se leva et s'approcha des casiers réservés aux professeurs. Elle dût s'agenouiller du fait que son casier était plus bas que terre. Oui, pas facile de récupérer ses affaires ou bien pour en ranger. Bien évidemment, il avait fallu qu'on lui donne un casier trop bas pour elle mais que pouvait-elle y faire ? Faire des histoires pour un simple casier n'était pas vraiment de son genre. Et puis, aller voir l'administration juste pour cela ... Si jamais elle avait un autre problème, là, à ce moment, elle irait les voir et parlerait de cela mais sinon, elle ferait bien avec. Et puis, après tout, n'était-elle pas jeune et en bonne santé ? Ne pouvait-elle pas se baisser tous les jours, épargnant ainsi cet exercice à des professeurs plus âgés qui pourraient se faire mal ? Hein ? Fallait pas penser qu'à soi non plus !

Enfin, tandis qu'elle était à quatre pattes près de son casier, fouillant même dans ce dernier pour chercher un truc qu'elle pensait avoir mis là, Shylee entendit la porte s'ouvrir, ainsi que des bruits de pas. Elle n'y prêta pas plus attention, du moins, pour le moment. Elle avait perdu ce fichu dossier et ça l'embêtait, à moins qu'elle ne l'avait laissé chez elle. Elle ne savait plus. Ca, c'était les tracas de la vie qui vous faisaient perdre un peu la mémoire. Rien de grave mais bon ... Elle poussa un léger soupir, se disant qu'elle verrait bien quand elle rentrerait chez elle.

Et puis, d'un seul coup, elle entendit un boucan pas possible provenant dans son dos. Quand elle se retourna, elle vit un homme qui avait presque failli se retrouver à terre. Il semblait plutôt grand mais elle ne pouvait pas en être sûre, à cause de sa position. Ses cheveux bruns semblaient être en bataille : était-ce du à la pseudo chute qu'il avait pu éviter de justesse ? Ou bien un style de coiffure propre à lui ? Allez savoir. Aussitôt, il s'excusa. De quoi ? D'avoir failli se retrouver au sol ? C'était pas de sa faute ... Sûrement qu'elle avait dû laisser traîner un de ses pieds, ou un truc dans le genre. Peut-être était-ce elle la cause de ce boucan. Rapidement, il se remit dans une position correcte, enfin, debout, et s'éloigna de Shylee, après l'avoir rapidement salué.

Tandis qu'il était près de la photocopieuse, Shylee referma son casier et se releva, l'air un peu déçue. Elle n'avait pas trouvé ce qu'elle cherchait, tant pis. Peut-être qu'elle l'avait laissée chez elle. Elle jeta un coup d'oeil vers le prof. Il lui semblait nouveau. Deux semaines qu'elle était là et elle ne l'avait encore jamais vu ... Peut-être était-il là depuis longtemps mais qu'ils n'avaient pas encore eu l'occasion de se croiser. Lentement, elle se rapprocha de lui.

"Euh ... J'espère que vous ne vous êtes pas fait mal ... Vous êtes nouveau, non ?" demanda-t-elle en passant du coq à l'âne.


« Modifié: jeudi 26 août 2010, 17:11:18 par Shylee Tsumo »

Saïl Ursoë

Créature

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 2 jeudi 26 août 2010, 17:47:38

Plus les secondes s’écoulaient, et plus il semblait au jeune homme qu’il faisait chaud, la faute en revenant non pas à la température ambiante plutôt douce, pas plus qu’à la photocopieuse bruyante et crachotante, mais bien à l’embarras de Saïl qui sentait distinctement le rouge proverbial lui monter aux joues. Un moment, il s’avisa que présenter ses excuses plus distinctement et plus poliment aurait été de meilleur aloi que la piètre prestation qu’il avait offerte, mais il se fit ensuite la réflexion que le faire à retardement n’aurait probablement fait que le rendre plus inconvenant encore, aussi ne broncha-t-il finalement pas, absorbant sa gêne dans la contemplation du mécanisme machinal qu’il avait en face de lui.
Ainsi, ce fut à cause du bruit considérable de cet engin scolaire, mais aussi –il faut bien l’avouer- à cause de sa distraction naturelle, qu’il ne se rendit pas compte que la jeune femme s’était approchée de lui, ne la remarquant qu’au moment où elle prit la parole, manquant de le faire sursauter.

Précipitamment, il se retourna, devant baisser un peu la tête pour se retrouver face à un minois que l’on pouvait facilement qualifier d’angélique avec sa légère rondeur juvénile qui se combinait à une blancheur digne d’une poupée de porcelaine. Autour de cela, à la manière une grande traîne aux allures d’ailes de coloris océans, une masse considérable de cheveux d’un doux bleu s’épanouissait en cascade, faisant ton sur ton avec des yeux d’une teinte turquoise semblant émettre d’eux-mêmes une douce luminescence. En accord avec un si délicat faciès, on pouvait découvrir un gabarit fort menu fait de membres fins et de courbes souples qui ne faisait que renforcer le sentiment d’amabilité que dégageait la demoiselle. De plus, cela était sans compter l’écrin dont cette perle marine azurée s’était enveloppée, fait de vêtements qui alliaient sobriété et élégance en une combinaison du meilleur goût, surtout en comparaison de Saïl dont le sens de la mode avait toujours été à peu près au niveau de celui d’un néanderthalien.

Il est gênant de s’avérer fautif en face de quelqu’un ; il l’est davantage de l’être devant une femme ; et il l’est encore plus de l’être en présence d’une jolie femme. Le sieur Ursoë étant quelqu’un de fondamentalement peu à l’aise en matière de relations sociales, on concevra donc l’embarras qu’il ressentit lorsqu’en faisant volte-face, son visage se retrouva si proche de cette belle donzelle. La faute lui en revenait, car s’il avait pris la peine de l’observer plus attentivement au premier coup d’œil, il aurait pu d’office la trouver ravissante, et ainsi s’éviter le trouble de ne s’en rendre compte qu’au moment même où elle lui adressait la parole. En vérité, elle paraissait aussi redoutable qu’un bouquet de plumes, mais cela n’empêcha pas le biologiste de se sentir des plus humble à la pensée qu’il avait manqué de piétiner une personne d’apparence aussi adorable.
Le temps pour son esprit enchevêtré de reprendre un peu d’air, et il put répondre quelque chose en bafouillant quelque peu d’une manière malheureusement assez disgracieuse :

« Heu, non, non, je vais bien… ne vous inquiétez pas pour moi… »


Arrivé à ce stade, lui-même finit par se rendre compte qu’il frisait le ridicule, et donc, s’efforçant de faire meilleure figure, il s’éclaircit la voix d’un toussotement, se passa machinalement les doigts dans ses cheveux en bataille, et, affichant un sourire un peu crispé, toujours maladroit mais sincère, répondit :

« En quelque sorte : je remplace M. Shizutsu. » Puis, faisant l’effort de poursuivre sur sa lancée, il enchaîna en tendant une de ses grandes mains « Je m’appelle Saïl. A… à qui ai-je l’honneur ? »

A ce moment, avec pour finir un long chuintement prolongé, la photocopieuse régurgita le dernier polycopié que Saïl avait programmé, son vacarme mécanique s’achevant enfin pour laisser un silence nettement plus reposant prendre place dans la salle.
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 3 vendredi 27 août 2010, 10:15:54

Il sembla à Shylee qu'elle avait surpris son interlocuteur. En effet, il semblait décontenancé par son approche ... Peut-être s'était-il attendu à ce qu'elle marmonne quelques mots dans son coin parce qu'elle n'aurait pas trouvé ce qu'elle cherchait ... Peut-être pensait-il qu'elle aurait pris la poudre d'escampette après cet incident, sans demander son reste. Mais Shylee n'était pas du genre à s'enfuir pour un simple incident. Elle le faisait seulement si elle se sentait en danger ou qu'elle avait une trouille pas possible. Or, ce n'était pas le cas. Non, elle se sentait en sécurité, capitonné dans cette salle de prof où peu de personne avait le droit d'en franchir le pas.

Enfin ... Shylee se doutait bien qu'elle avait en face d'elle un professeur. D'une, parce qu'il n'aurait pas pénétré comme ça dans la salle des profs. De deux, parce qu'il était en train de faire des copies d'une autre feuille. Et ce n'était très certainement pas un élève qui viendrait faire ses copies ici, l'accès lui étant interdit. Un membre de l'administration ? Impossible, ils avaient leur propre photocopieuse, alors, pourquoi venir ici. Non, il n'y avait pas de doute. Il était forcément un nouveau prof, d'où le fait qu'elle ne l'avait jamais vu. Etait-ce son premier jour ? Etait-il la veille mais elle n'avait pas eu l'occasion de le croiser ? Plusieurs questions trottaient dans la tête de Shy, mais ce n'était pas pour autant qu'elle allait les lui poser. Non, elle préférait laisser faire et qui sait, sans le vouloir, il répondrait peut-être à des questions qu'elle se posait.

Finalement, lorsqu'elle prit la parole, son interlocuteur se retourna, baissant la tête par la même occasion. Car oui, il faisait bien au moins une tête de plus qu'elle, si ce n'était plus. Shylee sentait que ses petits yeux noisettes l'observaient mais bon, quoi de plus normal. Après tout, elle faisait de même. Elle voulait essayer de se faire une idée sur sa personne, sur le comment du pourquoi de sa présence ici, quelle matière il pouvait enseigner. Des questions qui, tôt ou tard, trouveraient une réponse. Finalement, il prit la parole, lui répondant qu'il allait bien et qu'il ne fallait pas s'inquiéter pour lui. Bin si, elle s'était quand même inquiétée. Imaginez-vous s'il était réellement tombé ! Il aurait pu se faire mal, se cogner contre le pied d'une chaise, avoir une vertèbre déplacée ... Que des trucs pas cools quoi. Mais elle était contente d'apprendre que tout allait bien pour lui.

Après s'être passé les doigts dans les cheveux, il lui annonça qu'il remplaçait M. Shizutsu ... Oh ... Fort bien mais il était prof de quoi ? Cela ne faisait que deux semaines qu'elle était là et elle ne connaissait pas encore tous ses collègues. Il lui tendit alors la main, afin de la saluer, et lui annonça qu'il s'appelait Saïl.

"Shylee Tsumo, professeur de mathématiques." répondit-elle en lui serrant la main avec un sourire.

Elle avait eu l'occasion de croiser d'autres professeurs mais jusqu'à présent, elle n'avait pas vraiment pris le temps de sympathiser avec eux. Un manque flagrant de temps, pour les uns comme pour les autres mais qu'y pouvait-elle ? Les emplois du temps n'étaient pas fabriqués sur mesure pour chaque d'entre eux. Certains en avaient des biens, et d'autres pas. La photocopieuse cessa son boucan d'enfer. Les copies étaient terminées, du moins, pour l'instant. Possible que Saïl ait d'autres copies à faire.

"Je ne connaissais pas M. Shizutsu. Cela fait à peine deux semaines que je suis ici. Quelle matière enseignez-vous ?"

Non pas qu'elle était curieuse mais elle avait envie d'en savoir un peu plus sur lui.


Saïl Ursoë

Créature

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 4 vendredi 27 août 2010, 12:31:06

Il est bien connu que la bonne humeur est souvent communicative, aussi fut-ce bien logiquement que face au sourire de la dénommée Shylee, celui de Saïl se retrouva tout de suite plus détendu tandis qu’ils se serraient la main, celle de la jolie demoiselle disparaissant presque entièrement au creux de celle de son interlocuteur. Non pas que ce dernier fût particulièrement colossal, mais le fait était qu’il avait de grandes pognes, et la demoiselle étant facilement plus menue que lui, il n’était pas étonnant que la différence fût aussi marquée. Fraîche, soignée et douce, la menotte de la jeune femme aux cheveux bleus contribua encore à le mettre à l’aise, et l’on pourrait presque dire que ce fut à regret que le grand garçon la laissa partir, s’occupant ensuite de ranger les copies qu’il venait de faire sans pour autant détourner son attention de sa collègue qui n’avait manifestement pas l’intention de laisser là la conversation.

Habituée à ces gestes, ce fut presque d’elle-même qu’une de ses paluches se saisit de la liasse de feuilles, angoisse à venir de bien des élèves, tandis que l’autre sortait de sa sacoche une chemise dans laquelle les contrôles disparurent vite fait bien fait. Pendant ce temps, la donzelle avouait n’être elle-même pas beaucoup plus expérimentée en matière de professorat à Seikusu puisqu’elle ne faisait partie du personnel que depuis une quinzaine de jours.
Non pas qu’il se fût figuré qu’il avait en face de lui une véritable professionnelle de longue date qui n’aurait pas manqué de repérer chez lui jusqu’à la moindre incartade, mais il s’avéra tout de même que savoir qu’ils étaient à peu près au même niveau contribua encore à retirer un peu du malaise qu’il avait ressenti jusqu’ici.

« La biologie. » Répondit-il avec quelque chose dans la voix et le regard qui semblait indiquer qu’il ne s’agissait pas là d’une simple occupation professionnelle, mais bien d’une vocation. « J’avoue qu’au départ, je savais pas trop comment je m’en sortirais, mais en fin de compte, je suis pas déçu. Bien sûr, ils sont pas toujours très concentrés, mais la plupart du temps, ça les intéresse vraiment. Ça fait plaisir à voir. »

De fait, certains élèves avaient été quelque peu surpris de voir arriver Saïl en lieu et place de M. Shiztsu, un quinquagénaire grisonnant bien peu entraînant dont la fonction consistait principalement à ânonner son cours sans réel dynamisme, de quoi résultait des séjours en classe peu motivants dont même les plus assidus n’étaient pas fâchés de sortir. Par contraste, M. Ursoë était animé d’une passion sincère et profonde, et n’épargnait ni son expérience, ni son énergie pour la partager, si motivé qu’il en oubliait même d’être timide, ce à quoi bien des étudiants étaient réceptifs, donnant ainsi une atmosphère à la fois studieuse et animée.
Bien sûr, il aurait été exagéré de dire que tout se déroulait comme un charme, la bonne ambiance n’excluant évidemment pas les incidents de cours, les bavardages de classe et les sourdes oreilles ; mais dans l’ensemble, pour quelqu’un qui débutait encore tout juste en matière d’enseignement, le docteur s’en sortait avec les honneurs.

Mais pour en revenir à la situation présente, il ne se rendit compte qu’après coup qu’il s’était quelque peu laissé entraîner, et avait donné un avis qui ne lui avait même pas été demandé. De là, notre bonhomme rougit un peu, mais heureusement, ne fut pas pris d’une telle confusion qu’il en aurait perdu l’usage de la parole, ce qui avait hélas tendance à lui arriver un peu trop souvent. Au lieu de cela, une expression de léger embarras peinte sur les traits, il se reprit humblement :

« Hum, excusez moi, je me suis un peu laissé entraîner. » Fit-il avec un mince sourire gêné. « Et vous, comment ça se passe de votre côté ? »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 5 vendredi 27 août 2010, 15:01:38

Le calme plat ...

Shylee s'amusait à tendre l'oreille, histoire de voir s'il y avait encore âme qui vive dans les parages. Bien évidemment, elle n'avait pas une ouïe surdéveloppée mais les murs n'étaient pas non plus très épais. Du moins, pendant certains de ses cours, elle entendait souvent le prof d'à côté. Ce dernier avait un voix plus que rauque et il était assez bruyant. Un prof d'histoire, à ce qu'elle avait cru entendre ... Du moins, elle essayait de se concentrer plus sur le cours qu'elle donnait elle que celui de son collègue ... Mais la concentration était parfois difficile à cause de cette voix rauque. Une ou deux fois, elle s'était même arrêtée en pleine discussion, provoquant quelques murmures de la part de ses élèves qui se demandaient le pourquoi du comment de cette interruption. Et difficile de reprendre là où on s'en était arrêté ensuite !

Enfin bref. Tout ça pour dire quoi ? La miss écoutait les bruits environnants mais rien. La photocopieuse s'était tue, il n'y avait donc plus aucun bruit. Même pas un bruit de pas dans les couloirs. Les élèves avaient, très certainement, tous quitté les lieux sans en demander plus, sans chercher à voir un prof si jamais ils n'avaient pas compris tel ou tel exercice. Tant qu'ils étaient loin du bahut, ils étaient contents. Quant aux profs ... Et bin, soit ils avaient tous pris avant leurs affaires des leurs casiers avant de partir, soit ils n'en avaient pas besoin. Ou bien même encore, ils passeraient un peu plus tard. Enfin bref.

Après leur serrage de mains, Saïl rangea ses copies dans une chemise qui finit bien vite dans sa saccoche. A sa question, il répondit qu'il enseignait la biologie. Son mouton noir lorsqu'elle était à l'école. Y'avait certaines parties de la matière qu'elle aimait beaucoup, comme la diversité, l'évolution et d'autres sujets de ce genre. Mais l'anatomie n'avait jamais été son fort, du fait qu'il fallait souvent disséquer de pauvres petites bêtes ... Du moins, Shylee avait eu un prof plus que rétro et il aimait beaucoup la dissection. Et ses pauvres élèves étaient donc obligés d'en passer par là .. Et puis ... ses cours étaient, comment dire ... horribles ... Enfin, tout ça, c'était du passé.

"J'dois vous avouer quelque chose. La biologie et moi, on n'était pas très copines. Il fallait dire que je n'avais pas vraiment le prof pour ..."

Sans détour, Saïl lui annonça qu'il avait eu peur au départ, du moins, qu'il ne savait pas si tout fonctionnerait comme il le souhaitait. Mais rapidement, il ajouta qu'il n'était pas déçu, bien au contraire. Il n'hésita pas à dire que ses élèves n'étaient pas toujours concentrés mais bon ... Comme pour toutes les matières quoi. Certains écoutaient sagement, et d'autres pas. Saïl s'excusa, lui disant qu'il s'était un peu laissé emporter par la passion de son métier et lui demanda, un un léger sourire, si tout ce passait bien pour elle.

"Et bien ... Malgré quelques bavardages de temps à autre, ils sont agréables je dois dire. Un point plus attentif, ce ne serait pas du luxe mais bon."

Difficile de trouver des points attrayants dans l'enseignement des maths. Certes, c'était une matière importante du fait qu'on se servait des mathématiques dans la vie de tous les jours mais bon ... Certains ne pensaient pas à cela.

Saïl Ursoë

Créature

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 6 vendredi 27 août 2010, 16:14:40

Si la biologie n’était pas la tasse de thé de Shylee, Saïl en revanche, avait toujours nourri un intérêt primordial pour cette science qu’il tenait comme étant parmi les plus importantes et les plus enrichissantes. Comprendre le fonctionnement de tout être vivant, et cela potentiellement jusque dans ses moindres détails, voilà qui relevait du rêve, un rêve pourtant de plus en plus accessible au fur et à mesure que les progrès techniques venaient soutenir l’inventivité humaine ! Être même capable se soutenir, altérer, améliorer la vie par de subtiles et habiles manipulations, c’était pour tout savant une véritable activité de démiurge, dont l’exercice n’aurait su être à quelconque autre domaine pareil !

Mais soit, puisque son interlocutrice était nettement moins enthousiaste sur le sujet, il s’efforcerait de garder les pieds sur terre et de ne pas se laisser emporter par sa passion comme cela lui arrivait parfois. En parlant de cela, la demoiselle enseignante ne semblait de son côté pas plus motivée que cela par son travail si l’on en jugeait par l’appréciation soutenue, presque tiède, qu’elle fit de l’ambiance à laquelle elle avait droit durant ses cours. Il aurait pu lui en faire la remarque, mais qu’il ne fût pas très à l’aise en société ne voulait pas dire qu’il fût un gougnafier, aussi répondit-il philosophiquement avec un haussement d’épaules bonhomme :

«  Hé bien on ne peut pas tout avoir ! Après tout, on fait « le plus beau métier du monde », alors on peut dire que c’est déjà pas mal ! »

Hormis le bruit de leur conversation, les locaux scolaires étaient désormais complètement silencieux, l’imposant lycée se voyant ainsi accordé le droit de prendre quelques heures de repos nocturne salutaire avant que des hordes de personnes ne vinssent à nouveau troubler sa tranquillité aux premières heures du jour. Au diapason de cette quiétude sonore, la luminosité ambiante se faisait de plus en plus douce, le soleil se laissant tranquillement choir à l’horizon de Seikusu pour parer de pourpre et de rose les cieux en un salut final avant de tirer momentanément sa révérence à la ville.
N’étant pas homme a déprécier les beautés que pouvaient recéler les phénomènes naturels, Saïl observa un instant de mutisme en embrassant du regard les derniers flamboiements de l’astre apollonien dont les éclats colorés paraissaient irradier les quelques nuages d’une invraisemblable luminescence, les faisant ressembler à l’œuvre grandiose de quelque colossal artiste. Passant par les vitres des fenêtres du local professoral, l’éclairage astral insufflait ses rayons à la pièce désormais plongée dans la pénombre, venant parer l’entièreté de la petite salle d’un aspect nouveau. Shylee elle-même, avec sa peau de nacre, ses cheveux aquariens et ses yeux opalins, s’assimilait sous ce jour à une fantastique créature corallienne, ourlée ça et là de profonds reflets fugaces tels des voiles d’une inédite matière transparente.

Pris au dépourvu par le spectacle soudain, le jeune homme se laissa aller à admirer la véritable pièce artistique en laquelle la demoiselle s’était involontairement métamorphosée, ne réalisant qu’au bout d’un moment qu’il était en train de la fixer d’une manière probablement désagréablement insistante. Se redressant alors subitement, il rompit quelque peu gauchement le silence en faisant remarquer :

« Il se fait tard… » Puis, ne voulant pas passer pour un chameau, il ajouta : « … si vous n’avez rien d’autre à faire, ça vous irait qu’on fasse un bout de chemin ensemble ? »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 7 vendredi 27 août 2010, 17:28:22

La luminosité tendait à baisser, petit à petit. Pourtant, il n'était pas très tard. Cela faisait peut-être une dizaine de minutes que les deux professeurs discutaient. Il n'était donc pas encore 17 heures. Peut-être qu'un nuage passait devant l'astre solaire, d'où une faible luminosité durant quelques instants. Car seulement quelques secondes après, le soleil semblait briller de ses mille feux, malgré le fait qu'il allait bientôt amorcer sa descente du ciel. Il irait, ainsi, se cacher derrière les plus hautes montagnes et disparaîtrait finalement, laissant la place à l'astre lunaire, ainsi qu'à la nuit étoilée ... Enfin, pour cela, il ne fallait pas que des nuages pointent le bout de son nez. Parce que dans ces cas-là, il serait bien plus difficile de regarder les étoiles.

Shylee aimait beaucoup les étoiles. A dire vrai, souvent, quand elle était petite, elle se couchait sur l'herbe légèrement humide du fait de la rosée du soir, et elle attendait que les premières étoiles apparaissent. Son père lui avait souvent dressé la carte des astres et quand il n'était pas là, elle honorait leur petit passe-temps. Parfois, certains soirs où elle savait qu'il allait rentrer, mais tard, Shylee l'attendait dans l'herbe, regardant les étoiles, et elle s'endormait du fait qu'il était vraiment tard. Enfin, tout cela était vraiment loin derrière elle puisque cela faisait un moment qu'elle n'avait pas pris réellement de regarder les étoiles. Peut-être qu'elle le ferait ce soir ... Si jamais elle n'avait rien à faire. Enfin ...

Le plus beau métier du monde ... Il était vrai qu'être professeur n'était pas si mal en soit. C'était même génial, enfin, ne nous emportons pas non plus ! Pourquoi penser cela ? Shylee se disait que, de cette manière, elle apportait une pierre à l'édifice de la société. Comment cela ? Il était fort plaisant d'enseigner à des jeunes la matière qu'on aimait. Bien évidemment, certains n'écoutaient pas, d'autres s'en fichaient totalement. Mais il restait toujours une partie des élèves qui étaient contents d'apprendre. C'était même, d'une certaine manière, une richesse intérieure. Ou du moins, c'était ce qu'elle pensait. C'était son avis et elle s'y tiendrait. Il était vrai que si on parlait purement avantage, les vacances étaient nombreuses aussi. Mais Shylee était décidée à occuper ses vacances d'une manière ... comment dire ... peu habituelle. En effet, et quand elle aurait le temps d'en parler au directeur, elle avait envie d'instaurer des sortes de rattrapage, histoire d'aider ceux qui étaient en difficulté. De cette manière, en les prenant par petits groupes hors période scolaire, elle pourrait se concentrer sur les points que les élèves avaient le plus de mal à maîtriser. Parce qu'il était vrai que pendant les cours, avec des classes de plus de trente élèves parfois, il était difficile de savoir qui avait des problèmes pour comprendre, et qui n'en avait pas. On divague je crois là, non ?

"Oui, pourquoi pas ? Mieux vaut être accompagnée que seule !"

On ne sait jamais sur qui on peut tomber ! On peut malheureusement faire de mauvaises rencontres !

"Juste le temps de récupérer mes affaires."

Shylee retourna près de la table où elle avait laissé son sac avant de fouiner dans son casier. Et puis, elle s'approcha de la porte. Elle en saisit alors la poignée et la tourna mais bizarrement, rien ne se passa.

"Tiens ... C'est étrange ..."

Il lui sembla que la porte était coincée ... Bizarre, puisque Saïl n'avait pas eu le moindre souci pour rentrer dans la salle des professeurs. Elle tenta une nouvelle fois d'ouvrir la porte, mais toujours rien. Alors, elle y mit les deux mains mais elle ne voulait pas non plus tout casser ... Quoi que, elle aurait eu du mal.

"Mais qu'est-ce qu'elle a cette fichue porte !"

Manquait plus que la poignée lui reste dans les mains !

Saïl Ursoë

Créature

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 8 vendredi 27 août 2010, 19:00:51

Bien qu’ingénu et étourdi sous plus d’un aspect, Saïl n’en était pas pour autant absolument innocent, aussi était-il conscient que sa proposition de raccompagner sa consoeur aurait facilement pu passer pour une tentative de séduction, quand bien même tel n’était nullement le cas. Heureusement, la délicate personne ne le prit pas de cette manière puisqu’elle accepta avec enthousiasme, s’affairant ensuite à rassembler ses effets tandis que lui-même refaisait les attaches de son bagage, emboîtant ensuite le pas à Shylee qui se disposait à ouvrir la porte… projet malheureusement contrarié puisque, de l’aveu de la demoiselle, rien n’y faisait malgré ses efforts répétés.

« Laissez-moi voir… »
Fit-il avec perplexité en se saisissant de la poignée.

Non pas qu’il se prît pour un homme d’action, mais le fait était que dans des situations de ce genre, vouloir tenter sa chance même lorsque les probabilités de réussites sont nulles est un phénomène commun. Ainsi, empoignant le mécanisme à une main, puis posant sa sacoche pour y mettre la deuxième, il appuya, tira, agita avec insistance dans l’espoir que ce satané panneau de bois s’ouvrît.

Connaissez-vous le principe de la loi de Murphy ? Cette maxime étonnamment clairvoyante s’énonce de la façon suivante : « S'il y a plus d'une façon de faire quelque chose, et que l'une d'elles conduit à un désastre, il y aura alors quelqu'un pour s'y prendre de cette façon. ». Cette loi s’illustre dans la vie courante par des phrases telles que « Ne regarde pas en bas ! » ou « Ne parle pas de malheur ! », lesquelles reflètent bien la crainte que la simple énonciation d’un dénouement défavorable attire d’infortunés évènements.
En l’occurrence, le jeune homme, qui ne connaissait pas sa force, s’acharna si bien à essayer de débloquer l’outillage serrurier grinçant et couinant qu’au bout du compte, sous l’effet d’une secousse finale, la clanche fut tout bonnement arrachée de sa position d’origine, finissant dans la prise d’un Saïl déconfit. Celui-ci, le visage décomposé, observa un instant le fruit de ses efforts avant que deux mots ne lui échappassent :

« Oh, misère. »

A la suite de quoi, son regard allant de la porte narquoise à la poignée désormais résolument hors d’usage, il poussa un profond soupir de désarroi et laissa choir sur la table le bout de métal qui heurta le bois avec un «*Thuk* mat. Se sentant bien sot, il prit quelques secondes pour réfléchir à d’autres possibilités pour les faire tous les deux sortir, avant de s’avouer vaincu : au deuxième étage du lycée, sans téléphone et avec aucune autre issue hormis les fenêtres à une bonne demi-douzaine de mètres du sol, il ne faisait guère de doute qu’il ne restait à prendre qu’un seul parti auquel il s’employa :

« Il y a quelqu’un ?! Nous sommes coincés ! »
S’écria-t-il à travers la surface rectangulaire qui leur bloquait la sortie, tambourinant en sus trois ou quatre fois pour faire bonne mesure.

Hélas, dans l’immédiat, nul ne répondit, et étant donné l’heure et ce qu’ils avaient pu constater jusqu’ici, il était fort probable qu’il n’y eût personne pour les sortir de leur fort problématique situation avant le jour prochain. Conscient du caractère plutôt pénible de leur situation, ainsi que de ce que lui-même avait de fautif dans l’affaire, il se tourna vers Shylee et, se mordant la lèvre de gêne, les yeux baissés en signe de repentir, il s’exprima d’un ton empli de contrition :

« Je suis désolé. »


Certes, leur problème n’était en soi pas si considérable que ça puisque de toute évidence, dès le lendemain, aux premières heures du jour, ils seraient sortis d’affaire, mais cela n’empêchait que Saïl, facilement enclin à se montrer penaud et confit d’embarras à la moindre bourde, se sentait coupablement stupide, quand bien même il n’était a priori en rien responsable du disfonctionnement de la porte. Il était ainsi : aimable, doux, prévenant, et parfois à un tel point qu’il se prenait à endosser la responsabilité de soucis qui n’étaient même pas de son fait, comme dans le cas présent où son attitude laissait entendre qu’il se serait facilement attendu à être sévèrement tancé par la jeune femme.
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
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Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 9 samedi 28 août 2010, 12:09:42

Rien à n'y faire. Ni elle, ni Saïl n'avaient réussi à ouvrir la porte. Même pire encore, ce que redoutait Shylee se produisit. Quoi donc ? A force de tirer dessus, et bien, la poignée lui resta entre les mains. Hé bien, les voilà bien avancés et dans de beaux draps ! Aucun moyen de sortir. Ce n'était pas la peine de penser "s'évader" par la fenêtre, c'était bien trop haut et ils risquaient de se faire mal si jamais ils tombaient ou s'ils ne se réceptionnaient pas correctement. Et pas la peine non plus d'essayer d'enfoncer la porte, ils se feraient plus mal qu'autre chose. Dommage que ni l'un, ni l'autre ne connassait les petits trucs de serrurier qui leur aurait bien servi. Et dire qu'il fallait que cela se produise alors que le bahut était sur le point de fermer ses portes pour la soirée ... C'était bien dommage, mais fort heureusement, on n'était pas un vendredi sinon, ils auraient eu à passer tous le week-end enfermés dans cette pièce !

"Vous n'avez pas à vous excuser. Ca devait être de la camelotte, tout simplement."

Il était vrai qu'il lui avait semblé que la poignée avait un peu de mou ... Mais de là à ce qu'elle leur claque dans les doigts ... Enfin, le mal était fait, si on peut parler de mal. Il fallait voir le bon côté des choses, si jamais il y en avait un. Ils auraient le temps de corriger des copies, s'ils en avaient, et ils pourraient aussi discuter et faire plus ample connaissance. Shylee poussa un léger soupir. Elle était contente de ne pas être restée coincée dans un ascenseur. Cela lui était arrivée une fois et depuis, elle avait une peur bleue des boîtes de conserve. Comme quoi, la technologie, c'est bien, mais du moment où elle vous lâche, vous voyez le monde sous un nouvel angle.

"Avec un peu de chance, le gardien n'a pas encore fini sa ronde ... Peut-être qu'il passera dans le coin et qu'il pourra nous aider."

Ah, ce bon gardien. Il a toujours le bon rôle lui ! Le problème était de savoir comment il faisait sa ronde, ou du moins, dans quel sens. Commençait-il par le bas pour aller vers le haut ? Ou était-ce le contraire ? Il ne fallait pas non plus oublier les heures de colle. Peut-être qu'un ou des malheureux élèves avaient été collés suite à mauvaise conduite. De ce fait, peut-être y avait-il encore âme qui vive dans le lycée. Peut-être n'étaient-ils pas si seuls que cela. M'enfin, cela restait encore à déprouver.

Shylee prit une chaise et alla s'asseoir, poussant un nouveau soupir. Cela faisait déjà un moment qu'elle était dans la salle des professeurs et de ce fait, elle n'avait pas grand chose à faire. Ses copies étaient corrigées, et elle ne comptait pas mettre une interro tout de suite. Ce serait un peu vache ... Donc, dans l'immédiat, elle n'avait vraiment rien à faire.

"Si je puis me permettre, que faisiez-vous avant de venir ici ?"

Peut-être était-ce indiscret et elle comprenait alors qu'il ne veuille répondre. Mais s'ils ne discutaient pas, l'attente risquait d'être ennuyeuse.

Saïl Ursoë

Créature

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 10 dimanche 29 août 2010, 03:12:35

Au grand soulagement de Saïl, au lieu du couperet de la fustigation, ce fut le plumeau de la grâce qui le toucha par le biais des paroles de la jeune enseignante, celle-ci lui laissant le bénéfice du doute quant à sa culpabilité en arguant la mauvaise qualité de la porte. Possible, mais cela n’empêchait qu’il se sentait bien sot, n’eusse été que pour la brusquerie et le manque de finesse dont il avait fait preuve en se jetant si étourdiment sur cette poignée plutôt que de s’arrêter en voyant que cela ne menait à rien.
Mais bref, le sort en était jeté désormais, alors autant faire en sorte de prendre le meilleur parti possible d’une situation pareille, ce que Shylee semblait bien disposée à faire en attendant d’éventuels secours dans le calme, prenant place à une des chaises de la salle en mentionnant la possibilité que le concierge pût passer et leur sauver la mise.

« Espérons-le… »
Concéda-t-il sans mauvaise foi bien que d’un ton ourlé de quelque chose d’encore un tantinet morose.

Cela dit, le contexte n’avait rien de bien éprouvant, au contraire : le confort ne laissait pas tant que ça à désirer, les distributeurs leur fourniraient largement de quoi combler un éventuel creux, et en matière de compagnie, le scientifique aurait nettement plus mal tomber qu’avec la douce et aimable collègue qu’il avait avec lui. Faisant donc contre mauvaise fortune bon cœur, il prit lui-même place autour de la table, se positionnant en face de la demoiselle aux cheveux bleus qui paraissait aussi désoeuvrée qu’il l’était.
Et sans doute eût-il mieux valu qu’elle le fût moins, car cela lui donna l’inspiration de relancer la conversation en posant une question certes tout à fait innocente, mais qui touchait du doigt un aspect bien problématique de l’existence de Saïl. Celui-ci était peut-être d’une honnêteté des plus honorable, mais cela ne l’empêchait pas de se rendre bien compte que servir à sa consoeur l’exacte histoire des faits de son passé l’aurait à coup sûr fait passer au mieux pour un plaisantin affabulateur, au pire pour un détraqué.

Ainsi le piètre menteur qu’était le bonhomme Ursoë arbora-t-il un instant l’expression de quelqu’un qui vient d’avaler de travers devant cette question inopinée, avant de se reprendre et de faire de son mieux pour se donner l’allure de quelqu’un relatant ses expériences avec tout le détachement inhérent à une discussion de tous les jours. Ses méninges turbinant à toute allure malgré le début de panique qui le saisissait, il finit par répondre de manière pas trop tendue bien qu’avec un temps de réponse quelque peu suspect pour quelqu’un qui n’avait supposément rien à cacher :

« Je… j’étais biologiste. Je faisais des travaux sur le terrain, pas très loin d’ici. » Après tout, techniquement parlant, ce n’était pas aussi loin de la réalité qu’une autre version des faits aurait pu l’être, aussi enchaîna-t-il selon le même parti « De retour à Seikusu, j’ai eu des… désaccords avec mes collègues. J’ai pas trop su quoi faire sur le coup, puis j’ai entendu dire qu’on cherchait un professeur remplaçant en biologie au lycée. Je me suis présenté, et voilà. »

Toujours sous le coup de la tension que l’arrivée impromptue de ce sujet délicat avait suscitée chez lui, la nervosité de Saïl reprit un coup lorsque son récit fit place un silence plutôt pesant mais bien logique. Se rendant compte qu’il faudrait donner le change pour ne pas sembler plus louche encore qu’il ne devait en avoir l’air, il relança la conversation en tâchant de se montrer aussi naturel que possible :

« Et vous, d’où est-ce que vous venez ? »
Puis, ne voulant pas simplement lui renvoyer bêtement sa question, il crut bon d’ajouter « J’avoue que lorsque je vous ai vue, je me serais pas douté que vous étiez enseignante. » Un très court instant passa, puis le teint du jeune homme se colora à nouveau de l’incarnat de l’embarras alors qu’il se reprenait en bafouillant « Enfin, heu, je voulais pas dire que vous aviez l’air incompétente. C’est juste que quelqu’un de jeune et belle comme vous… »

Ce fut à cet instant qu’il se rendit compte que le ridicule de ses propos devait avoir atteint son summum, et, comme surpris de l’ampleur de sa propre maladresse verbale, il resta interdit un moment, la bouche pincée sous la confusion. Puis avec un petit rire gêné sortant d’un sourire grimaçant, il se passa une main sur le visage, beau perdant devant ce que ses aptitudes sociales pouvaient avoir de consternant.

« Excusez moi, je deviens facilement nerveux… »
Ayant fini par avoir l’habitude de ce genre de bourdes de sa part, il poursuivit dans la même veine d’autodérision « A ce rythme là, il vaudrait sans doute mieux que je saute tout de suite par la fenêtre. »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 11 dimanche 29 août 2010, 15:05:43

Saïl ne mit que très peu de temps à rejoindre Shylee. Il s'était assis à en face d'elle. La jeune professeur attendait une réponse de son interlocuteur, du moins, s'il en avait envie. Après tout, c'était peut-être trop personnel. Voire même, comme il était biologiste, peut-être l'avait-on appelé sur des recherches d'une haute importance, et de ce fait, classées secret défense. Shylee tenta d'imaginer ce que cela pouvait faire de travailler pour le gouvernement. Elle pensa tout de suite que cela devait être, comment dire ... difficile. Pour sûr, il fallait savoir jongler le travail et la vie sentimentale, voire familiale. Mentir, toujours et encore, sur le travail qu'on pouvait faire ... Une vie pas si simple que tout cela. Mais la jeune femme extrapolait. Après tout, Saïl ne lui avait pas encore dire ce qu'il faisait par le passé, et encore moins qu'il était un biologiste travaillant pour le gouvernement. Alors, hein, pas de quoi s'affoler.

Son histoire semblait banale. Son interlocuteur semblait toujours avoir travaillé dans la région de Seikusu, allant ici et là pour faire quelques travaux. Il ne précisa d'ailleurs pas la nature de ses derniers mais sans aucun doute que cela avait un rapport avec le biologie. Quant à sa venue ici, c'était un peu comme Shylee, mais elle lui préciserait dès qu'il le demanderait.

"Je suis née à Toba, près de la côte. Et j'suis restée jusqu'à la fin de mes études. On m'a proposé un poste ici et j'ai accepté."

Ses joues avaient légèrement rosie, en réaction des paroles de Saïl. Il était vrai qu'elle n'avait pas vraiment le physique d'une enseignante. Elle n'était pas bien grande, mais bon, la taille n'importait pas vraiment dans son métier. Ses joues pouvaient rosir facilement, surtout quand elle était embarrassée, voire gênée. Elle avait aussi le visage d'une poupée en porcelaine japonaise. Tout cela combiné avec ses cheveux longs d'une couleur inhabituelle, il était vrai qu'elle pouvait passer facilement pour une élève. Mais bon, cela ne la gênait pas outre mesure.

Petit fait anodin : cela lui était arrivée le jour de son arrivée. Un vieux professeur était dans la salle des professeurs, préparant des copies, une tasse de café bien fumante sur une des tables. Lorsqu'il avait vu Shylee entrer dans la pièce, il avait été plus que surpris, lui disant qu'une élève n'avait rien à faire ici. Shylee aurait pu être vexée mais non. D'un air calme et détendu, elle lui expliqua la situation. La gêne fut alors inversée et ce fut le vieux professeur qui ne savait plus où se mettre. Pour sûr, il était terriblement embarrassé de l'avoir prise pour quelqu'un d'autre mais bon. C'était comme ça. Shylee se doutait que cela lui arriverait encore quelques fois. Enfin, passons.

Saïl tenta de se justifier et ses arguments firent que Shylee se mit à rougir de plus en plus. Encore quelques compliments de ce genre et elle aurait les joues complètement en feu ! Mais bon, il disait la vérité, tout simplement. Il était vrai qu'elle était plutôt jeune et cela pouvait paraître handicapant, surtout face à des élèves qui pouvaient faire bien plus vieux qu'elle. Et puis, on lui avait souvent dit qu'elle n'était pas désagréable à regarder. Donc voilà quoi ...

"Ah non, ne sautez pas ! Vous pourriez vous faire mal ... Et puis, pensez aux grises mines que feraient vos élèves."

Elle marqua une petite pause. Shylee se doutait qu'il avait dit cela sans arrière pensée, juste pour plaisanter, mais bon.

"Et puis, qui me tiendrait compagnie si vous partez ?" demanda-t-elle en penchant très légèrement la tête.

Shylee devait avoir un visage encore plus enfantin mais bon ... C'était fait pour !

"Ne pensez pas que c'est de la curiosité mal placée mais ..."

Shylee fut stoppée dans sa phrase. Il lui avait cru entendre quelque chose à l'extérieur, ou du moins, dans le couloir.

"Vous avez entendu ?" demanda-t-elle en changement complètement de sujet.

Peut-être qu'on venait les délivrer ... Ou peut-être avait-elle simplement rêvé.
« Modifié: dimanche 29 août 2010, 16:22:38 par Shylee Tsumo »

Saïl Ursoë

Créature

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 12 dimanche 29 août 2010, 17:59:11

Dans l’embarras de Saïl qui ne savait plus vraiment où se mettre, il y avait au moins comme consolation que Shylee semblait le partager ; ou tout du moins, c’était ce que le jeune homme se disait, loin de se douter que ses compliments plus ou moins volontaires pussent avoir de l’effet sur la charmante personne qu’il avait en face de lui. Cependant, la situation était clairement moins tendue qu’elle aurait pu l’être, car si lui était bien conscient de sa maladresse et désireux d’en faire amende honorable, elle ne paraissait pas moins intimidée, leur visage à tous les deux ayant par conséquent revêtu le fard d’une honnête timidité.
Voilà qui aurait pu donner un autre moment de silence possiblement bien pénible, mais heureusement, calquant son ton sur celui plaisantin de son voisin de table, la demoiselle ne manqua pas de lui donner la réplique selon le même registre, ce au quoi il fut sensible, troquant sa grimace contre un demi-sourire obligé. Effectivement, si elle le disait, il pouvait bien survivre aux infâmants coups de la honte et avoir le courage de vivre au moins un jour de plus pour le bien de ses étudiants !
Qui plus était, en ce qui avait concerné son passé, sa prestation de comédien, bien que médiocre, avait apparemment été suffisamment crédible puisque son interlocutrice ne lui demanda pas de précisions supplémentaires pas plus qu’elle n’eut l’air de se douter de quoi que ce fût. Voilà qui avait de quoi soulager le bon docteur qui, si elle avait insisté, n’aurait certainement pas été capable de faire illusion bien plus longtemps.

Mais ce que dit ensuite la mignonne institutrice le prit au dépourvu, captant son intérêt de par la teneur complice et affectueuse de ses paroles ponctuées d’une mimique qui mit encore plus en relief les courbes gracieuses et douces de son visage. Le modeste médecin n’avait jamais vraiment été du genre à faire passer l’importance de ses relations sociales au premier plan, mais cela ne l’empêchait pas d’être sensible à l’avis que les autres avaient de lui, particulièrement en ce qui concernait les femmes qui avaient toujours eu d’une certaine manière un ascendant sur lui.
En l’occurrence, il aurait été exagéré de dire que les propos de Shylee lui avaient coupé le sifflet, mais le fait était qu’ils avaient éveillé son attention d’une manière qui le fit tendre l’oreille avec expectative, les yeux fixés sur la jolie donzelle dans l’attente de ce qu’elle allait bien pouvoir avoir à dire ensuite puisqu’elle n’en avait manifestement pas fini. De cette façon, quand elle reprit la parole, il était tout yeux tout oreilles, le visage un chouïa incliné vers l’avant comme pour être sûr de ne pas rater une miette de ce qu’elle mentionnerait, selon une attitude involontairement similaire à celle de la belle japonaise.

Et contre toute attente, elle s’interrompit au beau milieu de sa phrase, prenant au dépourvu Saïl qui mit sur le coup une bonne seconde avant de se rendre compte du sens de sa phrase, du même que de sa propre attitude qui ne devait probablement pas être très distinguée. Quelque peu perturbé, il se ressaisit, s’efforçant de se rappeler s’il avait pu entendre quelque chose au dehors hormis les lointaines rumeurs citadines qui résonnaient dans tout Seikusu à cette heure encore fortement animée. C’était possible, mais cela ne voulait en soi pas dire grand-chose puisqu’un bâtiment qui n’était pas de première jeunesse, aussi vaste et usité que le lycée, laissait forcément résonner des craquements divers à tous moments de la journée, un bruit isolé de temps à autre étant donc tout ce qu’il y avait de plus commun. Ainsi, ce fut en toute bonne foi bien que quelque peu hâtivement que le jeune homme répondit :

« Heu, non, rien… enfin, rien de spécial en tout cas. »

Ceci dit, il reprit une allure supposément plus composée, mais en quelques instants à peine, sa curiosité n’eut pas de mal à reprendre le dessus sur son sang-froid, si bien que peu après, il s’enquit :

« Vous alliez me demander autre chose ? »
en faisant en sorte de prendre une mine aussi engageante que possible.
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 13 mercredi 01 septembre 2010, 16:23:06

Son imagination lui avait joué un sale tour. Les bruits qu'elle avait cru entendre n'étaient que le fruit de son imagination. Dommage, Shylee aurait bien aimé que cela soit réel. De cette manière, ils auraient pu sortir. Non pas qu'elle était en mauvaise compagnie, ou qu'elle s'ennuyait, bien au contraire. Car elle voyait en là l'occasion de faire connaissance avec l'un de ses collègues. Depuis deux semaines qu'elle était dans la place, elle n'avait pas encore eu l'occasion, le temps de discuter avec les autres professeurs. Et comment pouvait-elle s'intégrer à l'équipe pédagogique si elle ne prenait pas le temps de participer aux conversations autour de quelques corrections ou bien de la machine à café ?

Enfin. Shylee voulait rentrer parce qu'elle pensait avoir perdu un dossier. Ce qu'il contenait ? Des exercices en tout genre, et leçons à venir. Elle ne l'avait pas trouvé dans son casier et elle pensait donc l'avoir laissé chez elle. Du moins, elle l'espérait. Quand elle cherchait quelque chose, Shylee pouvait passer des heures sur sa recherche. Mais au final, elle mettait toujours la main dessus. Bien évidemment, elle n'avait pas besoin de ce dossier dans l'immédiat, ou pour le jour suivant. Cela pourrait attendre mais bon. Une partie de son esprit serait tourné vers son fichu dossier, ce qui pouvait la distraire. Enfin, pour se faire, encore aurait-il fallu qu'elle fasse quelque chose qui nécessitait qu'elle se concentre.

J'en étais où encore moi ? Perdue dans mes divagations ? Reprenons. Saïl rebondit sur la pseudo question que Shylee allait lui poser, avant qu'elle ne s'interrompe. Ah oui, que voulait-elle lui demander déjà ? Elle ne savait plus trop. Sûrement une bêtise, sinon, elle s'en rappelerait. Elle se gratta légèrement le front, tout en étant un peu gênée d'avoir oublié sa question. Mais ce n'était pas grave. Elle avait tout un tas de questions en réserve.

"Comme vous venez d'arriver, avez-vous eu le temps de trouver un logement ?"

Elle fit une nouvelle pause et repensa à l'idée qu'elle avait eu, à propos des cours de rattrapage en dehors de la période scolaire. Elle n'en avait encore parlé à personne et elle pensait qu'elle pourrait avoir l'avis de Saïl sur ce sujet. Au moins, elle saurait si son projet était valable ou non.

"Et à votre avis, pensez-vous que des cours de rattrape en dehors de la période scolaire pourraient être utiles pour les élèves en difficultés ?"

Saïl Ursoë

Créature

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 14 mercredi 01 septembre 2010, 17:34:11

Apparemment, Shylee pouvait s’avérer avoir les pensées aussi volatiles que Saïl les avait parfois, celle-ci semblant avoir besoin d’un moment de réflexion pour se souvenir de quelque chose auquel elle avait songé il y avait à peine une minute. Et soit que le jeune homme se fût fait des idées, soit que sa voisine de table ne se souvînt pas de ce qu’elle avait eu l’intention de lui dire et se fût décidée pour autre chose, mais la question n’était nullement aussi personnelle qu’elle l’avait laissé présager. Lui qui s’était attendu à ce qu’elle s’enquît de sa vie privée, voire intime, voilà qu’il se retrouvait devant un sujet d’une banalité imprévue !
Le savant en fut un moment déconcerté, mais pas déçu pour autant, cette interrogation simple ne rendant pas après tout la compagnie de la demoiselle moins agréable pour passer le temps en attendant de possibles secours. Il ne fit donc pas de manières pour répondre après un court instant de surprise :

« Oui, j’ai un appartement dans le quartier résidentiel. C’est un coin tranquille. »

D’autant plus tranquille qu’il y vivait seul, et pouvait donc habiter en toute commodité dans l’immeuble où il logeait, ses quartiers n’ayant d’ailleurs rien de bien animé puisque le scientifique, n’ayant jamais vraiment eu de sens de la décoration, avait meublé son chez-lui de façon pratique et simple, presque sommaire.
Mais il n’eut pas le loisir de laisser son esprit s’appesantir sur ces préoccupations domestiques que déjà, l’institutrice aux cheveux bleus embrayait sur autre chose, ayant à ce qu’il semblait son propre agencement d’idées dont la logique échappait à Saïl pour qu’elle fût d’une telle versatilité dans ses propos ! Toujours aussi courtois cependant, il s’abstînt de le mentionner, le concept qu’elle exposait relevant d’ailleurs d’une noblesse et d’une charité qui faisait honneur à cette jeune femme dont le caractère était manifestement aussi doux que ses traits, de même que ses idéaux étaient aussi louables que ses manières. Encore une fois, il fut pris au dépourvu par la soudaineté avec laquelle elle avait enchaîné, mais un sourire appréciateur se dessina sur ses lèvres quand il donna son avis sur la question :

« Des cours exra-scolaires ? Je dirais qu’il faudra tout d’abord convaincre les élèves de venir ! » Il eut un petit rire bref à cette boutade, puis reprit de façon plus réaliste « Sérieusement, ce serait une très bonne idée, oui. C’est très généreux et courageux de votre part de proposer ça. »

Pour sa part, lui ne se serait pas senti de mener à bien un telle tâche, non seulement parce qu’il n’était pas sûr d’avoir le sens de l’organisation nécessaire pour chapeauter le tout, mais surtout parce qu’il consacrait déjà la grande majorité de son temps libre au grand projet scientifique qui était littéralement devenu le centre de sa vie depuis un bon moment déjà. Cela dit, s’il n’avait pas l’étoffe de la tête d’une telle entreprise, il pouvait bien se donner la peine d’y participer pour le bien commun, aussi proposa-t-il :

« Si vous voulez, je pourrai vous aider. J’avoue que je m’y connais pas beaucoup en la matière, mais si je peux faire quelque chose pour vous, n’hésitez pas à me demander. »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.




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