Un espoir ou une prison ? (PV Melisende)

L’homme accepta la proposition de la magicienne bien qu’il ne semblait pas, vu sa réaction, s’y connaître plus que ça dans le domaine végétal. Néanmoins, il s’attela à la tâche sans rechigner et même avec un certain entrain.

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Les jours s’écoulèrent dans le calme. Mélisende sortait un peu de son isolement avec Ryuga. Ils passaient du temps à discuter lorsqu’il ne travaillait pas dans les jardins. La jeune femme appréciait la compagnie du jeune homme, trop peut-être. Il était gentil et affable. Ils échangeaient facilement mais le fait de se sentir à l’aise avec lui avait un grand inconvénient. Ryuga s’entendait bien avec Lise, la servante, mais se serait bien différent s’il savait qu’elle était Mélisende, la terrible magicienne.

Cette dernière ne lui avoua donc rien. Elle espérait secrètement qu’il finirait par se lasser d’attendre la maîtresse des lieux et s’en irait en gardant juste en mémoire les instants agréables partagés avec une servante. Mais pour l’instant, il était toujours là et l’ensorceleuse s’habituait de plus en plus à sa présence et l’appréciait.

Ce jour-là, ou plutôt cette fin d’après-midi, la sorcière était allée se détendre dans les thermes. Elle y avait passé un bon moment, plus d’une heure. Le bain l’avait relaxée. Elle se saigna d’une serviette et entreprit de regagner ses appartements. Elle n’avait pas changé de chambre, elle avait prétexté être la servante particulière de la magicienne et, à ce titre, disposait d’une chambre dans les appartements de la dame.

Elle traversa le grand couloir et s’arrêta devant la chambre qui avait été alloué au jeune homme. L’absence de porte permettait à tout le monde de voir ce qu’y si passait. Ryuga semblait bien triste. Il contemplait le ciel bleu, assis sur son lit, le regard un peu perdu. Cela intrigua la magicienne qui ne put s’empêcher d’entrer dans la pièce et venir auprès de l’homme.

« Vous n’avez pas l’air d’aller bien ? Vous semblez bien triste en cette fin de journée »

Elle vint s’asseoir sur le lit auprès de lui et posa sa main sur sa cuisse. Elle n’avait aucun but à cette action. Elle avait juste reconnu dans l’attitude de Ryuga la même mélancolie qui la tenait depuis plusieurs semaines, plusieurs mois et elle avait envie de l’aider peut-être parce qu’elle même aurait bien voulu le même secours. Mais vu sa réputation, personne ne viendrait jamais vers elle et ce n’était que justice.

« Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous aider ? »

Son regard sombre exprimait son inquiétude et sa sincère volonté de lui venir en aide. Comme quoi même les femmes les plus terribles peuvent faire un revirement à 180°.

Les nuages qui parsemaient le ciel bleu, semblaient former quelque chose… Un corps… Un visage… Celui de Miya ? Ou bien était-ce tout simplement l’esprit de Ryuga qui l’interprétait ainsi ? Quoi qu’il en soit, il se sentait seul, voilà plus d’un an qu’il n’avait reçu la moindre marque d’affection, ça ne l’aurait pas dérangé plus que ça avant de rencontrer la demi-déesse, mais maintenant ses mains, ses lèvres lui manquaient terriblement, surtout aujourd’hui, où l’inspecteur accusait un gros coup de blues.

Comme une réponse à sa détresse, la voix puis la main compatissante de Lise, vinrent à son secours. Ryuga sortit de ses pensées, et afficha un faible sourire à la jeune femme, avant de venir poser sa main sur la sienne, qu’elle avait elle-même posée sur sa cuisse. Il la serra doucement, appréciant ce contact, cette chaleur humaine, qui lui avait tant manqué durant toute cette année. Son regard ébène alla chercher le sien, et il prit une voix basse, très intimiste, pour lui parler.

Merci Lise… Mais ça va aller… C’est juste une petite baisse de moral.

En tout cas, Ryuga avait du mal à relâcher l’étreinte de sa main, qui recouvrait largement celle de Lise, de part leur différence de taille. Mais pour ne pas risquer de mettre mal à l’aise la jeune femme, il se résigna à baisser la pression de sa main, pour qu’elle puisse retirer la sienne si elle le voulait.
L’inspecteur essaya de changer de conversation, même s’il était maintenant très difficile pour lui de dissimuler son mal être.

Alors… Que pensez-vous de l’état du jardin ?...

Il s’était vraiment concentré sur sa nouvelle tâche durant ces derniers jours, pour éviter de penser à autre chose, et d’être dans la situation psychologique dans laquelle il se trouve à cet instant. Du coup, le jardin était très bien entretenu, aucunes mauvaises herbes ne venaient entraver l’harmonie des fleurs, et les arbustes, la pelouse, ansi que les arbres étaient coupés avec précision, pour qu’ils puissent garder une forme polygonale, typique du style anglais.

Malgré ses dires comme quoi il allait bien, Mélisende voyait bien que ça n’allait pas. Elle sentie la main de Ryuga venir recouvrir la sienne et la presser avec une certaine force comme s’il cherchait, presque inconsciemment un réconfort. Au bout de quelques minutes, il relâcha un peu la pression mais n’enleva pas sa main.
 
« Alors… Que pensez-vous de l’état du jardin ?... »

La sorcière sourit devant cette tentative maladroite de changer de conversation. C’était étrange cette main chaude sur la sienne. Elle n’avait jamais eu l’occasion de partager des moments de tendresse ou de complicité avec quelqu’un. Elle s’était toujours bornée à avoir des relations purement sexuelles et des échanges limités avec les gens et seulement dans le cas où ils pouvaient lui apporter quelque chose, sinon elle les rejetait.

La magicienne n’avait jamais eu envie de connaître la tendresse, la complicité ou l’amour car elle considérait cela comme des faiblesses mais maintenant tout était différent. Le simple geste du jeune homme la troublait profondément.

« Euh… oui, oui, vous vous débrouillez très bien pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude des travaux du jardin – elle émit un léger rire – vous vous débrouiller même mieux que bien, vous devriez songer à devenir jardinier, vous avez de l’avenir dans ce travail ! »

Pour essayer de réconforter un peu l’homme, elle retira sa main mais ce fut seulement pour prendre celle de l’homme dans la sienne et la presser doucement.

« Je ne sais pas ce qui vous fait souffrir mais… sachez que je comprends votre mal-être »

Elle s’abstint de dire qu’elle vivait la même chose, inutile d’en rajouter. Dans un geste spontané et amical, elle se pencha et déposa un simple baiser sur la joue de Ryuga.

« Je ne peux pas grand-chose pour lutter contre votre mélancolie mais si vous avez besoin de quoi que se soit, n’hésitez pas ! »

Elle essaya d’afficher un sourire un peu plus important qu’à l’ordinaire pour essayer de remonter un peu le moral de Ryuga.

La main de Lise se retira de sa cuisse, pour mieux venir se joindre à celle de Ryuga, qui inspira longuement pour mieux profiter de ce doux contact. Même si elle ne lui aurait pas dit, il sentait qu’elle comprenait sa souffrance, il avait ressentit lui aussi la mélancolie qui l’habitait. Elle ajouta que s’il avait besoin de quoi que ce soit, elle était prête à l’aider, mais que voulait-il au fond ? Sinon souhaiter de ne jamais être venu sur le plan de Terra ?

Malheureusement, même les grands pouvoirs de l’ensorceleuse ne pouvaient réécrire l’histoire, et il ne pouvait qu’encaisser les coups que la vie lui infligeait.

Ryuga fixait Lise dans les yeux, sa main gauche dans la sienne, alors qu’il monta sa droite au niveau du visage de la jeune femme. Très lentement, il lui dégagea quelques mèches de ses cheveux noirs, qui s’étaient perdus sur son visage. Puis après un sourire échangé, il vint caresser la nuque de Lise du bout des doigts, la paume de sa main venant épouser le bas de sa joue et son pouce commençant à caresser le reste.

Merci… De m’avoir permit d’attendre ici… Et d’être là pour moi.

Il se sentait bien avec Lise, et les dernières barrières qui dissimulaient ses sentiments s’envolèrent, il ne lui cachait maintenant plus rien, signe qu’il avait confiance en elle, et qu’il acceptait son aide. Ils avaient sans doute besoin l’un de l’autre, s’ils ne voulaient pas sombrer dans la déprime chacun de leurs côté.

Ryuga plongea son regard sombre dans celui aussi ténébreux de la magicienne. Ils étaient aussi seuls l’un que l’autre sans que l’autre en sache la raison. Mais cette mélancolie profonde les réunissait. Lorsque le jeune homme glissa sa main sur la joue de la sorcière celle-ci ne put réprimer un frisson. C’était si agréable cette main chaude sur son visage. Une simple main d’être humain qui ne demandait rien.

« Merci… De m’avoir permit d’attendre ici… Et d’être là pour moi »

Et voilà qu’il la remerciait à présent alors qu’elle n’avait rien fait, alors qu’elle lui avait d’ailleurs mentit en ne lui disant pas qui elle était réellement. Pourtant, il la remerciait et elle se sentait si bien avec lui. Une plénitude jusque là jamais ressentie. Cela ne comblait pas sa solitude mais lui faisait connaître un certain bien-être. De la joue, la main était partie se perdre sur sa nuque.

Mélisende était partagée sur la conduite à tenir. Que devait-elle faire face à une telle situation ? Finalement, elle fit comme lui et alla poser son autre main sur la joue de l’homme légèrement rugueuse.

Cela faisait si longtemps qu’on ne l’avait pas touchée et c’était un geste si plein de douceur, de tendresse. Comment y résister ? Doucement, elle s’approcha et déposa ses lèvres sur celles de Ryuga. Elle faisait la seule chose qu’elle connaissait au fond. Les paroles de réconfort elle ne les avait jamais prononcées, ni même pensées. Seul son corps pouvait exprimer une quelconque compassion.

Elle apprécia le contact des lèvres de Ryuga mais ne s’y attarda pas. Rien ne disait que c’était ce qu’il voulait et il était hors de question qu’elle l’oblige à quoi que se soit. Elle ne voulait plus faire ça. Mais elle avait soudain envie de quelqu’un près d’elle, quelqu’un qui l’aime juste pour qu’elle se sente un peu moins seule. Elle se recula pour reprendre sa position première, les yeux toujours dans ceux de l’homme.

« Navrée si je vous choque ou si ça vous déplait, c’est juste que… »

Comment lui dire ? Comment lui expliquer sa solitude, son horreur d’elle-même ? Son besoin de quelqu’un ? Elle ne savait pas dire ça cependant sa main n’avait toujours pas quitté celle de Ryuga.

Sans qu’il puisse comprendre ce qu’il venait de se passer, les douces lèvres de Lise venaient de se poser sur les siennes, c’était si agréable, si réconfortant pour son âme en peine. Mais cela ne dura qu’un cours instant avant qu’elle ne recule son visage, laissant un moment de flottement silencieux, ou seuls leurs yeux semblaient communiquer. Elle s’excusa de ce qu’elle venait de faire, comme il aurait fait également, si c’était lui qui serait venu à la rencontre de ses lèvres. L’ensorceleuse avait du mal à trouver les mots, Ryuga avait lui-même du mal à en n’exprimer ne serai-ce qu’un. Il sentait, il comprenait la solitude et la peine qui l’envahissait, parce qu’il avait la même.

Ses bras se délièrent de leur immobilisme pour venir à la découverte du corps de l’ensorceleuse, alors que cette fois-ci, c’est lui qui s’approcha d’elle. Les muscles de ses bras vinrent l’entourer d’une chaude étreinte, alors que sa joue vint se coller à la sienne. Tout était lenteur et douceur, alors que les lèvres du policier vinrent se poser contre sa joue, et y déposer d’abord des baisers légers, puis de plus en plus concrets.

Il n’y avait rien de pervers dans ces gestes, bien au contraire, ni même d’amour, son cœur appartient à Miya. C’était la tendresse, le réconfort qui faisait mouvoir ses deux êtres… Ses deux êtres qui ont beaucoup souffert ces derniers temps, qui sont seuls, et qui ont juste besoin de quelqu'un, pour les soutenir, pour les écouter, un moment de répits dans l’enfer de leur vie.

Les larges mains de Ryuga commencèrent à parcourir le dos Lise, tandis que sa bouche glissa de baisers en baisers vers celle de sa compagne, jusqu’à ce qu’elles se rencontrent à nouveau. L’inspecteur à cet instant, marqua un nouveau temps d’arrêt pour regarder l’ensorceleuse, avant que ses yeux ne se ferment, et que ses lèvres entrainent les siennes dans des baisers doux et lents.

La magicienne ne pensait pas que l’homme pourrait en vouloir plus néanmoins elle sentait la tristesse qui se dégageait de lui. Une tristesse immense, aussi immense que la sienne et qui l’avait fait venir jusqu’à elle. Elle n’avait pas osé aborder la raison de sa venue sur l’île mais il devait être bien en peine pour venir la rencontrer malgré la réputation qu’elle avait. Il aurait dû la fuir mais avait préféré venir à son rencontre. Sa raison et sa motivation devaient être profondes.

Mélisende se laissa enferrer par les bras du jeune homme à la peau bronzé, plus foncée que la sienne. Il était doux, elle ne se sentait en rien agressée bien au contraire. Elle le laissa faire et se laissa faire, profitant juste de la douceur et de la chaleur de sa peau. Il voulait la réconforter et se réconforter. En fait, ils voulaient juste se consoler l’un l’autre, l’un avec l’autre.

La bouche de Ryuga parcourait la joue de la magicienne puis finit par atteindre ses lèvres. Tout comme pour ses caresses, ses baisers étaient emplis de tendresse comme s’il avait quelques sentiments pour elle. Elle ne pensait pas forcément à de l’amour car même si ce sentiment lui était inconnu, elle pensait pouvoir le reconnaître.  Le jeune homme semblait éprouver une certaine forme d’amitié, de tendresse et de compassion à son égard qui la touchaient profondément.

Presque avec désespoir, elle fit glisser ses mains les longs des bras mat de Ryuga et fit remonter ses mains jusqu’à sa nuque. Une de ses mains aux longs doigts fuselés vint jouer dans les cheveux sombres, approchant encore sa tête de la sienne. L’autre resta à caresser doucement la nuque de son compagnon.

C’était si différent de tout ce qu’elle avait vécu. La douceur était généralement toujours exclue de ses rapports. Pourquoi l’avait-elle rejetée ? Peut-être par peur, peur de succomber à l’être qui saurait lui apporter le bonheur et plus seulement le plaisir physique.

Les baisers de Ryuga tout comme ses caresses, trouvaient réponse avec ceux de Melisende, ils avaient la même force la même intensité, et sans doute la même cause : Le réconfort. La main droite du policier qui parcourait le dos de l’ensorceleuse, vint glisser vers son flanc gauche, qu’il longea de la paume de sa main, pour venir atteindre sa cuisse. Puis il entraina lentement la jeune femme contre le lit, tout en reprenant la descente de sa main, qui dévalait maintenant sa cuisse, pour entamer un doux vas et viens sur celle-ci.

Maintenant au dessus de sa compagne, ses lèvres quittèrent les siennes, et se dirigèrent vers son cou, effleurant légèrement sa peau au passage. Il prenait tout son temps, il n’agissait pas dans un but précis, si ce n’est partager un moment de douceur et de chaleur qui sera sans doute bénéfique pour ces deux individus. Sa bouche atteignit enfin son but, et gratifia son cou de baisers lents et langoureux, dont il mit fin en venant pincer délicatement entre ses lèvres le lobe de son oreille. Il redressa la tête pour mieux plonger son regard dans celui de Lise, alors que sa main droite avait toujours pris possession de sa cuisse gauche avec de douces caresses.

Lise…

Ryuga ne savait pas quoi dire, ce n’était pas bien ce qu’il faisait, il aimait Miya, alors que ce soit envers sa demi-déesse, que Melisende, il s’en voulait. Même si c’était clair dans son esprit qu’il agissait par manque, et en recherche de réconfort, peut être que ce ne l’était pas pour Lise. Mais cela faisait si longtemps qu’il errait dans l’enfer de Terra, n’avait il pas le droit à un peu de réconfort et de chaleur ? Il avait besoin d’aide, besoin de se libérer de ses lourds principes au moins pour quelques temps, avant qu’ils ne finissent par le ronger de l’intérieur.

Le policier rapprocha à nouveau son visage de celui de l’ensorceleuse, et vint poser ses lèvres contre sa joue gauche, son souffle chaud caressant sa peau. Puis il ferma les yeux, en restant ainsi, contre elle, profitant de sa chaleur, caressant sa peau, et humant sa douce odeur.

Melisende avait de quoi être troublé, le regard de Ryuga, au lieu de s’attarder sur ses formes généreuses, quittait rarement le sien, et ses caresses étaient loin d’être perverses ou nourries par le fait d’obtenir la même chose d’elle.

Alors que la main de Ryuga descendait jusqu’à sa hanche, doucement il allongea la magicienne sur le lit. Sa main descendit alors le long de sa cuisse avant de remonter à sa place première. C’était de doux mouvement de va-et-vient qu’il dispensait avec sa main. Il se dégagea des lèvres de la jeune femme pour aller se perdre dans son cou. Mélisende ferma les yeux appréciant la douceur que cet homme lui procurait. Cela était nouveau pour elle mais elle commençait à dangereusement aimer cette manière de faire. Le jeune homme redressa alors la tête et prononça son nom. Non pas son nom, le nom qu’elle s’était donnée. Un nom qui allait avec son rôle. Elle comprit que si elle lui disait la vérité, il changerait, ne se comporterait plus de la même manière avec elle. Alors, elle ne dit rien et se contenta de lui sourire.

Ryuga ne cessait de la regarder sauf quand il partait s’égarer dans son cou ou sur sa joue. Cela la déstabilisait, elle osait à peine le toucher. La sorcière ne savait pas vraiment quoi faire. Pour un peu ça en aurait été risible, elle qui avait passé 3.000 à coucher avec tout et tous et la voilà aussi hésitante qu’une jeune fille sans aucune expérience, ce qui était stupide. Pourtant, ça ne l’était pas tant que ça. C’était la première fois qu’il y avait de la tendresse dans un de ses rapports. Même la première fois, celle où elle avait perdu sa virginité, il n’y avait eu ni tendresse, ni douceur. L’homme l’avait prise sans faire plus cas d’elle. Là, c’était comme une sorte de première fois.

Les mains tremblantes, elles allèrent caresser les bras encore voilés par le tissu de la chemise. Elles remontèrent jusqu’aux épaules et glissèrent dans le dos de Ryuga. Doucement, elles caressèrent ses flancs en faisant les mêmes mouvements que lui intimait à sa propre main sur sa hanche.

Ryuga croisa à nouveau le regard de Lise, alors qu’elle passait ses mains le long de ses bras pour venir caresser ses flancs. A cet instant il ne pouvait penser être en présence de la « terrible ensorceleuse ». Les gestes de la jeune femme étaient hésitants, comme si c’était sa première fois, et peut être que cela l’était, du moins avec un homme. L’inspecteur pensait, que si elle avait servit toute sa vie sa maitresse, l’amour avec un homme lui était peut être inconnu.

Quoi qu’il en soit, il allait être doux et attentionné, son désir et sa souffrance camouflait la voix de son cœur qui lui disait d’arrêter, qu’il y a peut être encore une chance infime de retrouver Miya, et qu’elle l’ait attendu tout ce temps…

Lise faisait briller de désir les yeux de l’inspecteur, dont les formes avantageuses étaient parfaitement mises en valeur par la simple serviette nouée sur sa poitrine et qui tombait jusqu’à ses cuisses. C’est d’ailleurs par la cuisse de gauche de la jeune femme que la main de Ryuga vint annoncer les premiers prémisses du réconfort qu’ils allaient se donner. Ses caresses se firent plus pressantes, alors que ses doigts s’engouffrèrent sous le tissu, pour remonter a même la peau le long de sa cuisse. Sa main put prendre doucement possession de sa hanche, laissant à ses doigts le loisir de caresser sa fesse gauche.
Ses lèvres se délièrent de leur immobilisme pour aller rejoindre celles de Lise, fines et roses, et les embarquer dans une nouvelle danse lente, dont il avait le secret. Le policier lâchait déjà quelques soupires entre deux baisers, pour la première fois depuis bien longtemps, il se sentait bien et pouvait oublier sa terrible situation.
Sa main libre remonta le long du corps de la jeune femme, sa paume plaquant sur son passage les plis dont était couverte sa serviette. Puis elle vint entourer lentement le sein droit de Lise, pour le gratifier de douces pressions, mêlées aux caresses de ses doigts. Son pouce vint jouer doucement autour d’un petit mont de chaire qu’il sentait à travers le tissu, et qui semblait se durcir sous ses douces attentions.

D'un léger pincement de la lèvre inférieur de l’ensorceleuse, entre les siennes, il mit fin à leurs baisers, puis redressa légèrement son visage pour mieux la regarder, et ainsi qu’elle puisse lui faire comprendre, si elle était en accord avec ce qu’il allait faire. Son regard plongé dans le sien, sa main quitta la fermeté de son sein, pour venir dénouer lentement sa serviette. Bien que très attirantes, il ne se jeta pas comme une vulgaire bête, sur ses formes, il décala doucement les pans de sa serviette, dévoilant sa superbe poitrine, son ventre plat, puis son intimité imberbe. Il baissa les yeux pour prendre le temps de regarder le corps maintenant complètement nu de Lise, il agissait avec le plus grand respect, et la plus grande attention. Il remonta son regard pour croiser de nouveau celui de sa compagne, et après un doux sourire, il vint reposer délicatement sa bouche contre la sienne, alors que sa main vint retrouver son sein gauche, mais cette fois à même la peau.

Les caresses de l’inspecteur étaient si douces. Elles étaient comme un parfum ou un alcool, elles l’enivraient totalement. Ses mains s’aventuraient sur le corps parfait de la magicienne et lui témoignaient un respect que les autres, homme ou femme, ne lui avaient jamais vraiment donné.
 
Une main caressa sa hanche tandis que l’autre main de Ryuga vint caresser son sein au travers du tissu de la serviette. Son téton se dressa alors sous la caresse experte mais non agressive de l’homme. Il finit alors par défaire le tissu qui couvrait le corps de la sorcière. Il la regarda avant de lui sourire.

Mélisende en aurait presque pleuré. Personne ne lui avait sourit comme ça avant. Un sourire indescriptible et qui représentait tant pour elle. Mais elle savait aussi que ce n’était pas à elle qu’il était destiné. Elle ne connaissait pas l’amour de Ryuga pour Miya mais elle savait qu’il pensait à Lise et pas à Mélisende, la magicienne honnie.

Ryuga vint l’embrasser à nouveau alors que sa main reprit possession de l’endroit précédent et se remit à câliner son sein droit. Elle se laissa simplement faire, presque guider par lui. Malgré tout, une part d’elle refusait l’acte car elle savait que ce n’était pas avec elle qu’il croyait être. Avait-elle le droit de lui mentir ?

Cette simple question mettait son évolution au grand jour. Peu de temps avant, elle l’aurait laissé faire sans se poser de question, se préoccupant juste d’elle, lui intimant ce dont-elle avait envie et se moquant bien du pauvre Ryuga. Là, elle s’inquiétait pour lui et pour elle. Elle mourrait d’envie de continuer, elle avait tant besoin de cette douceur qui lui était jusque là inconnue mais elle craignait aussi ce qui suivrait inévitablement. Il la détesterait pour ça. Etait-ce si important ? Maintenant, oui, pour elle.

Avec lenteur, elle se sépara de ses lèvres et les larmes qu’elle pressentait depuis quelques minutes avaient finis par couler de ses beaux yeux de jais. Avec douceur, elle le repoussa. Elle repoussa le corps qui lui apportait tant de douceur mais à qui elle ne voulait pas mentir. Elle se dégagea rapidement et un peu plus brutalement du lit et se retrouva alors debout. Elle n’osa même pas le regarder. Elle ne chercha pas à récupérer sa serviette, elle se moquait bien d’être nue. Elle se dirigea alors vers l’ouverture symbolisant la porte. Avant de la franchir, elle se retourna juste le temps de lui lancer à voix basse :

« Je ne suis pas celle avec qui tu crois être ! »

Elle s’en alla alors et se mit à courir, grimpant les escaliers et montant jusqu’à ses appartements. Elle ferma magiquement la porte pour être sûre que personne, c’est-à-dire Ryuga, n’y entre en voulant la suivre. Daphnée ne s’y risquerait pas. Mélisende alla jusqu’à sa chambre et s’effondra en pleures sur son lit. Pourquoi avait-elle fait ça ? Pourquoi être parti ainsi ? Alors qu’elle n’avait qu’une envie, rester avec lui, dans ses bras mais c’était jouer un rôle et c’était ce qu’elle ne voulait pas, ce qu’elle ne voulait plus. Elle désirait autre chose. Quelque chose qu’elle ne parvenait même pas à nommer. Au fond, ce qu’elle voulait ce n’était que ce que tout être recherchait, l’amour. Elle voulait être aimée et être aimée pour elle-même par pour une simple servante bienveillante. C’était une situation impossible.

Tout semblait se passer à merveille, comme dans un rêve, ses deux êtres cherchant du réconfort, de la chaleur, s’étaient trouvés, et pouvaient se donner l’un à l’autre. Du moins c’était ce que pensait Ryuga, et même les larmes qui commencèrent à perler aux yeux de Melisende, lui semblaient être au début causé par l’émotion, avant que les mains bien que douces de l’ensorceleuse, ne viennent le ramener à la dure réalité. Quand elle le repoussa, il ne s’y opposa pas, il était juste surprit, et ne comprenait pas. Faisait-il fausse route depuis le début ? Peut être qu’elle ne partageait pas ce qu’il ressentait, et qu’il était entrain de toucher une personne qui ne le souhaitait pas.

Elle s’écarta du lit entièrement nue, puis se dirigea sans un mot, sans un regard vers la sortie de la chambre. Juste avant de passer la porte, elle murmure à Ryuga, qu’elle n’était pas celle avec qui il croyait être. L’inspecteur pouvait interpréter cela de bien des manières, et bien sûr il allait choisir la moins bonne. En effet, cette phrase pouvait faire penser au policier, que Lise a voulu dire qu’elle n’était pas une prostituée, et qu’il ne pouvait pas agir comme il venait de le faire. Il s’en voulait, il pensait avoir été trop vite, avoir abusé de la gentillesse d’une personne qui l’avait logé et nourrit depuis ces quelques jours. Quel homme était-il devenu ? N’était-ce déjà pas si difficile de toucher une autre femme que Miya, pour en plus le faire sans son consentement ? Il pensait pourtant avoir lu le même désir dans les yeux de Lise, mais peut être que le manque qui l’envahit depuis de longs mois, et qui tend son organe génital en ce moment même, avait modifié sa perception des choses.

Il était passé si prêt d’une délivrance, après ces longs mois d’abstinences, que son corps avait du mal à calmer le désir qui crispait ses muscles. Il pouvait encore sentir l’odeur de l’ensorceleuse, sur la serviette qu’elle avait laissé, il revoyait ses formes si parfaites s’offrir à lui. Il devait se rafraichir les idées, au sens propre comme au figuré. Il se releva, et quitta sa chambre en direction des thermes, il retira les vêtements qui recouvraient son corps, avant de rejoindre le bassin d’eau froide, accompagné un long soupire lorsque sa peau chaude et tendue entra en contact avec la fraicheur de l’eau. Il s’assit contre la paroi du bassin, et souffla doucement, en fermant les yeux.

Ryuga se posait beaucoup de questions, pouvait-il encore resté ici après ce qui venait de se passer ? L’ensorceleuse, si elle revient un jour, accepterait-elle de l’aider désormais ? Peut être qu’il vaudrait mieux qu’il quitte cette île tout simplement…

La magicienne pleura longtemps, très longtemps sur les draps de soie de son lit. Ses ennemis et anciens amants se seraient bien amusés en la voyant ainsi, dans cet état déplorable. Elle se sentait malheureuse et pitoyable. Elle s’était sauvée parce qu’elle avait voulu être honnête avec Ryuga même s’il l’ignorait. Pourtant, elle aurait tellement eut besoin de ses bras et du réconfort qu’il voulait lui donner et se donner. Son corps comme son esprit avaient bien besoin de ça pourtant.

Elle se demanda alors comme le jeune homme avait pu réagir face à ce qu’elle avait fait. La manière dont elle était partie avait dû le déstabiliser. Ryuga n’y avait certainement rien compris et elle ne pouvait pas lui expliquer. Si elle n’acceptait pas de coucher avec lui en lui mentant, elle ne pouvait cependant pas lui révéler la vérité. C’était au-delà de ses forces. Il ne pourrait pas comprendre. Comment le pourrait-il ? En même temps, si elle voulait être en accord avec elle-même, elle devrait tout lui dire.

Indécise au plus haut point, elle passa toute la nuit à essayer de trouver une solution à ce problème cornélien. Alors que le soleil commençait à poindre, elle ne s’était toujours pas décidée. Elle regarda autour d’elle. Tout son luxe ou son savoir ne lui était d’aune utilité. Même la magie lui était inutile en cet instant. Elle soupira et s’assit sur son lit. Ses cheveux étaient emmêlés et ses rougis des larmes qu’elle n’avait cessé de verser. Tout son visage exprimait une profonde détresse. Elle semblait alors si différente de ce qu’elle avait pu être. Cette magnifique sorcière, belle à se damner, qui effrayait autant qu’elle fascinait. Tout cela semblait si loin à présent. La magicienne était toujours là mais ressemblait plus à une jeune femme que son amour a délaissée pour une autre devant les marches de l’autel. Et elle ne pouvait pas grand-chose contre ça.

Mélisende finit par se lever et alla enfiler une nouvelle tenue. Une robe à la mode grecque en soie bleu foncé. Elle était maintenue aux épaules par deux broches d’argent représentant respectivement une lune et un soleil. Elle enfila des spartiates en argent. Un coup d’œil au miroir lui fit voir l’état dans lequel elle était. Se saisissant de sa brosse à cheveux elle en frappa le miroir qui se brisa en mille morceaux. Elle passa rapidement ses mains dan ses cheveux, histoire de les arranger un peu. Elle sortit de ses appartements et rejoignit la salle principale où Daphnée avait servit le petit déjeuner. La sorcière ne s’attarda pas devant la chambre de Ryuga. Elle passa rapidement devant et vit, par son absence de la salle, qu’il devait probablement dormir encore.

La jeune femme alla s’allonger sur un des lits romains avant de commencer à grignoter quelques fruits. Elle mangeait sans faire plus attention que ça. Elle se demandait comment allait réagir l’inspecteur. Et se demandait toujours si elle allait lui dire la vérité à son sujet ou non.

Ryuga venait de passer une très mauvaise nuit, le bain d’eau froide lui avait fait du bien, mais il était préoccupé parce ce qui s’était passé la nuit dernière. Il avait prit la décision de quitter l’île, et de ne revenir que plus tard, en espérant que la maitresse des lieux soit revenue. Une fois levé de son lit, il s’habilla avec la chemise blanche, et le jean qu’avait laissé Daphné sur sa table de nuit. Il passa une main sur son visage, puis ses cheveux, qu’il remit grossièrement en ordre.

Une chose est sûr il n’allait pas partir sans dire au revoir aux deux personnes qui lui ont permit de vivre ici, et il devait s’excuser auprès de Lise pour l’incident d’hier soir, même si de simples excuses ne suffiront sans doute pas, c’est pour lui éviter de lui demander de partir, qu’il prit la décision de lui-même.

Le policier sortit de sa chambre et se dirigea vers la grande salle principale, il put voir Lise allongée sur un lit à la romaine, avec une robe la mettant parfaitement en valeur, même si on pouvait voir sur son visage qu’elle était éprouvée par la nuit dernière. Il ne lui sourit pas comme il avait l’habitude de faire chaque matin, ne voulant pas paraître indécent vis-à-vis de ce qui s’était passé entre eux la nuit dernière. Il s’approcha d’elle avec un regard plein de regrets, puis s’assit en face d’elle.

Lise… Je voulais m’excuser sincèrement pour la nuit dernière. Je me suis laisser emporter, c’est impardonnable. D’ailleurs je vais partir dès aujourd’hui…

Il croisa son regard et ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la tendresse pour elle, il sentait sa tristesse, et voulait la prendre dans ses bras, la rassurer, lui dire qu’elle n’a pas à être triste. Mais il avait tout gâché hier soir, et avait sans doute écouté d’avantage son entrejambe que son cerveau.

Si, le bateau dont vous m’aviez parlé à mon arrivé, est toujours disponible. Je le prendrai dès que possible.

Lorsque Ryuga apparut, la sorcière se rendit compte qu’il n’avait pas non plus passé une bonne nuit sauf que ses raisons étaient certainement bien différentes des siennes. D’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement ? Sans un sourire, il vint s’asseoir en face d’elle avant de s’excuser pour ce qui s’était passé. Il se sentait coupable, alors qu’au fond, il n’avait voulu qu’un peu de réconfort. Cela n’avait rien de critiquable pour la jeune femme. Les yeux dans les siens, il voulut savoir s’il pouvait quitter l’île. Ainsi, il préférait s’en aller. Cela la fit se redresser et son cœur battit alors plus vite dans sa poitrine et la crainte la pris. C’était si étrange comme sensation. Elle voulait qu’il s’en aille vu qu’elle ne tenait pas particulièrement à ce qu’il se rende compte de sa véritable identité. Mais dans le même temps, elle s’était si bien habituée à sa présence. C’était le premier être à la traiter avec déférence et sans la craindre. Elle baissa la tête vers la table garnie.

« Le bateau est toujours disponible et vous attendra à la plage si vous tenez à vous en aller »

Sa voix était assez basse et montrait toute sa déception de le voir s’en aller. Mélisende n’aurait su dire pourquoi mais elle tenait à le voir rester. Oh bien sûr, elle ne voulait surtout as le faire de force, elle tenait à ce que se soit sa propre décision. Avec grâce, elle se leva et alla s’asseoir à côté du jeune homme. Elle prit la main et de l’autre tourna son visage vers elle, plongeant dans son regard.

« Ecoutez, je pense qu’il y a un malentendu. Hier soir, je… j’avais vraiment envie de vous, très envie même – elle sourit, les joues légèrement rouges – et c’est toujours le cas. Je ne peux pas vous donner la raison de mon départ mais je n’ai aucune envie de vous voir vous aller. Il est vrai que je ne sais pas quand ma maîtresse compte revenir mais j’espérai que vous restiez encore un peu… avec moi »

La solitude lui pesait tant et cet homme était si gentil, si agréable. Non, elle ne voulait pas qu’il s’en aille.

« Si vous tenez à partir, je comprendrai mais ne le faites pas juste à cause d’hier soir, s’il vous plait ! »

Elle lui laissait le choix, une chose qu’elle n’avait encore jamais faite dans toute son existence.