Boire un petit coup s'est agréable! [PV Marine]

Visiblement le peu de décorations ne semblait pas gêner le peut-être futur colocataire de Marine. Heureusement d’ailleurs, elle n’avait pas vraiment la fibre décorative. A vrai dire, comme pour beaucoup de choses, elle n’en voyait pas l’utilité. Dès l’instant où elle avait ce dont elle avait besoin, elle ne voyait pas la nécessité d’en rajouter. Le décor sobre de l’appartement lui convenait tout à fait et quelque part, ça lui ressemblait assez. Simple et sobre.

Lorsqu’il posa la question de la télévision, elle en fut surprise. Et puis, la demoiselle se reprit. La télévision était un objet du quotidien et quasiment tout le monde en possédait une. Tout le monde sauf elle. Une nouvelle inutilité pour la jeune femme.

« Eh bien, je n’ai pas de télévision. J’avoue que j’ai grandit sans et je m’en passe très bien. Désolé que cela puisse vous manquer »

La rouquine resta pensive un moment. Ce qu’elle faisait après le travail ? Rien de bien intéressant pour le commun des mortels certainement mais elle ne voyait pas de raisons de ne pas le lui dire. Elle ne se préoccupait pas vraiment de ce qu’il pouvait penser d’elle et de sa vie bien peu intéressante.

« Eh bien, quand je rentre, j’ai généralement du travail. Des copies à corriger ou des cours à préparer. Autrement, je lis beaucoup soit ici, soit à la bibliothèque. Et autrement, je vais régulièrement courir et puis bien sûr faire des courses quand y’a besoin. Rien de très passionnant, j’imagine"

Il était certain que pour quelqu’un qui vivait depuis toujours dans le monde civilisé, Rock risquait de trouver sa vie bien morne et pauvre en originalité mais elle, elle aimait ça petite vie tranquille, qui lui convenait complètement.

Rock regardait la décoration de l’appartement, dont la sobriété ne le dérangea finalement pas. Si bien qu’il n’avait guère perdu de temps pour suivre du regard les diverses explications que Marine lui avait donné sur l’arrangement de l’appartement, avant de faire tout de même quelques commentaires sur l’absence de certains objets du quotidien comme la télévision. Certes ce n’était pas le plus indispensable des outils de loisirs pour une personne, mais, celle-ci était devenue banale, et très peu de personnes n’en avaient pas à l’heure d’aujourd’hui. Et la jeune femme était l’une d’elle, et s’excusa pour cela.

- Inutile de vous excusez ! S’est certes surprenant de nos jours cette absence, mais ma question n’était nullement un reproche. Et puis, si elle vient à me manquer, je n’aurai qu’à en acheter une après tout.

Répondit-il calmement, son regard croisant celui de la jolie rousse. Ainsi, il avait enchaîné sur ce que la demoiselle faisait pour s’occuper, et ka réponse qu’elle lui fournit faillit le faire sourire, pour la première partie de celle-ci. Non pas qu’il se moquait d’elle intérieurement, mais plutôt de lui dans un sens. En effet, tout le monde savait, et ceux qui disaient le contraire le faisait plus souvent exprès qu’autre chose, que la plupart des profs avaient du boulot à la maison, ne serait ce que corriger les copies de contrôles, pour les plus feignants.  La suite était en effet assez banal, mais rien de bien passionnant. Mais, le jeune homme ne pouvait pas juger Marine la dessus, puisqu’on ne pouvait pas dire qu’il en faisait plus.

- En effet, mais bon, de nos jours on est un peu tous pareil sur ce point, on sort plus beaucoup et certains ne font même plus la cuisine, se contentant des plats déjà préparés et vendus en grande surface.

Et Rock était dans ce cas le plus souvent, bien qu’il fallait avouer que faire à manger que pour soi même n’avait rien de bien plaisant. Les gens préféraient donc user leur temps à autre chose, même si ce n’était pas aussi lucratif, comme regarder des programmes douteux à la télévision

- Et je dois dire qu’hormis quelques sorties dans des bars à la fins du boulot, je ne fais pas grand-chose non plus moi.

Finit-il par dire calmement

Marine ne s’excusait pas vraiment de ne pas avoir de télé mais elle apprécia la réaction de Rock. Elle savait bien que la plupart des gens avait une télé et qu’elle devait passer pour une originale de ne pas en avoir mais les livres lui suffisaient.

« J’avoue que je n’ai pas eu une vie vraiment normale jusqu’à il y a peu de temps. Aussi les « choses normales » que les gens font me sont étrangères. Et puis, je dois bien avouée être assez asociale. Je supporte mal les gens »

Là encore, elle ne s’excusait pas. Elle évoquait juste un fait. Marine ne tenait pas particulièrement à évoquer son passé dans les détails mais expliquait sa façon de vivre, histoire que le jeune homme sache où il mettait les pieds. Elle ne voulait pas le prendre au dépourvu.

« Vous voulez voir le reste ? Enfin, je veux dire la chambre. Venez »

La jeune femme entraîna son compagnon vers le petit couloir aux portes jumelles et ouvrit la porte de droite.

« Et voilà, ce n’est pas très grand mais c’est confortable »

La pièce était de dimension respectable et son mobilier se composait d’un lit double surmonté d’une couette épaisse à carreaux écossais rouge et vert, deux tables de chevet trônaient de chaque côté avec une lampe sur chacune, un bureau et une chaise se trouvaient dans le coin droit, près de la fenêtre, et dans le coin opposé, se trouvait un placard encastré dans le mur qui faisait office d’armoire.

« J’espère que cela peut vous convenir. La décoration n’est pas de mon fait mais c’est assez sobre. Vous pourrez bien sûr décorer l’endroit comme bon vous semble »

Marine marcha jusqu’à la fenêtre soulevant le rideau semi-transparent blanc, dévoilant la vue qui donnait sur la ville.

« Voilà la vue est plutôt agréable même si vous ne donnez par sur un parc ou un jardin. J’avoue que j’aime bien les lumières de la ville la nuit. Mais bon ça ce n’est que mon avis. Est-ce que cela plait ? »

Elle se tenait devant la fenêtre, attendant le verdict de son futur possible colocataire.

Alors que Roch, en ayant eu sa réponse pour l’absence de télévision ne chercha pas à le reprocher à Marine, puisqu’après tout, ce n’était pas parce que la « norme » actuelle était d’en posséder une, que celle-ci devait être respectée, celle-ci chercha à argumenter ce commentaire.  En effet, elle mise en avant le fait qu’elle n’avait pas grandi de façon classique, voir dans l’isolement, supposa le jeune homme à ce moment, qui se montra légèrement surprit quand elle parla d’asocialité.

- Cela doit donc vous demandez un effort pour prendre un colocataire ?

Demanda-t-il sur un ton montrant légèrement sa surprise. Puis, Marine lui demanda s’il voulait voir le reste, en parlant bien entendu des chambres, ou au moins celle qu’il viendrait à utiliser s’il devenait son colocataire. Après tout, montrer la chambre dont se servait Marine, aurait peut être paru pour une invitation de la part de celle-ci, et sans tenir compte de cela, la visiter n’avait que peu d’intérêt pour le jeune homme, puisque cela ne serait pas une zone de l’appartement qui pourrait lui être ouverte, sans l’accord de sa camarade en tout cas. Ainsi, après un léger hochement de tête approbateur, le jeune homme suivit la demoiselle dans le couloir jusqu’à la chambre

Ainsi, alors que la porte s’ouvrait et que la jeune femme prononça quelques mots, Rock regarda la pièce assez sobre. Il ne put s’empêcher de sourire, pas tellement par le lit double, puisque de nos jours, ceux-ci servaient souvent que cela soit pour un couple ou un célibataire. Mais, le fait qu’il y ait deux tables de chevets et deux lampes, montrait que cette chambre avait été utilisée par un couple dans le passé.

- S’est peut être même plus à ce quoi on peut s’attendre. La décoration n’étant en effet pas un problème, puisque comme vous le dites, rien ne m’empêche de la changer si elle ne me convient pas.

Suite à cette réponse, Marine se dirigea vers la fenêtre, pour ouvrir les rideaux et montrer sur quoi donnait la chambre, tout en le commentant. Certes la vue ne lui permettait pas de voir un parc ou une grande étendue, mais l’espace était quand même assez dégagé.  Ce qui était toujours plus agréable que d’avoir un mur d’un autre bâtiment, ou pire une fenêtre à cinquante centimètre de la sienne. Au moins, là, la luminosité était présente en plein jour.

- Oui, cela me convient.

Répondit-il simplement pour le moment en posant son regard sur la jeune femme, qui s’était mit dans l’ouverture de la fenêtre, et ainsi donnait une vue plutôt agréable au jeune homme. Certes cela assombrissait un peu la demoiselle par les rayons de soleil qui passait autour, mais cela dessinait aussi parfaitement le pourtour de son corps, la rendant encore plus jolie aux yeux de Rock.

« Oui, cela me convient »

La réponse au moins était claire et franche. Un léger sourire s’afficha sur les traits neutres de la jeune femme. Elle avait une bonne impression concernant ce jeune homme alors pourquoi ne pas le prendre en tant que colocataire ? Certes, cela pouvait sembler rapide mais au fond pourquoi attendre ? Elle cherchait quelqu’un et lui cherchait un appart. La messe était dite. Elle se rapprocha de lui.

« Bien si ça vous convient, c’est parfait. Personnellement, je vous trouve sympathique alors si ça vous tente toujours la collocation avec moi, je suis partante »

Sans attendre la réponse, elle passa devant lui et retourna dans la pièce principale. Elle alla jusqu’à la cuisine où elle mit la bouilloire à chauffer. S’ils devaient habiter ensemble autant peut-être en parler un peu. Et puis, la pluie tombait encore fortement, inondant les vitres de l’appartement. Elle sortit deux tasses d’un des placards et alla les déposer sur la table basse en verre. Elle indiqua à Rock le canapé de la main.

« Asseyez-vous, je vous en prie. Vous voulez peut-être boire quelque chose de chaud : thé ou café ? Vu la pluie qui tombe, je vous conseille d’attendre un peu avant de partir sauf si vous avez envie de vous retrouver complètement trempé ! »

La rouquine se dirigea de nouveau vers la kitchenette, attendant que l’eau se mette à bouillir et que son interlocuteur choisisse ce qu’il voulait boire.

« Vous voudriez vous installer à partir de quand ici ? C’est juste pour que je puisse faire un double des clés. J’imagine qu’on n’aura pas forcément les mêmes horaires et je ne vais pas vous laisser faire le pied de grue devant la porte en attendant que je rentre ! »

Un nouveau sourire délicat orna ses lèvres alors que le bruit strident annonça que l’eau bouillait se fit entendre. La jeune femme arrêta l’appareil et le posa la bouilloire sur le comptoir. Son regard se posa sur le jeune homme.

« Alors qu’est-ce qui vous ferais plaisir ? »

La réponse que donna Rock à Marine sur l’état des lieux de l’appartement, attira un sourire sur le joli visage de la demoiselle, auquel, le jeune homme ne put s’empêcher d’y répondre. Elle lui demanda alors, tout en se rapprochant de lui, si la collocation avec elle lui convenait donc, tout en le complimentant légèrement. Mais, elle n’attendit pas sa réponse pour passer à ses côtés et quitta la chambre pour rejoindre la cuisine.

- Je vous trouve aussi très agréable.

Répondit le jeune homme alors qu’il la suivit jusque dans la pièce suivante, et la vit sortir deux tasses, et préparer ainsi du café. Enfin, pour la boisson, elle le lui proposa, tout en l’invitant à s’assoir, et commentant l’état de la météo. A ses mots, Rock jeta un coup d’œil à la fenêtre pour voir que la pluie tombait toujours à torrent avant de poser de nouveau son regard sur Marine. D’ailleurs, il lui aurait bien dit qu’elle était ravissante, mais, cela aurait pu paraître déplacer, et il se contenta donc de répondre.

- Et d’attraper froid… un café sera parfait sinon, merci.

Dit-il en voulant faire un peu d’humour, même s’il doutait que cela fonctionne réellement. Pendant ce temps, la demoiselle était retournée à la cuisine, et ne tarda pas à lui demander quand est ce qu’il comptait emménager pour pouvoir régler certaines choses comme le double des clefs ou faire un peu de ménage qui sait.

- S’est comme vous voulez. Vous savez, je n’ai pas énormément d’affaire, donc s’est vite déplacé.

Dit-il simplement, en haussant un peu la voix pour s’assurer que Marine l’entende bien malgré les sifflement de la bouilloire, qui indiquait que l’eau bouillait, et donc qu’on pouvait passé à l’étape suivante. D’ailleurs, elle lui redemanda ce qu’il prit, et il le lui répéta, en s’adossant plus confortablement dans le canapé, laissant le silence revenir quelques instants.

- Et pour les horaires de travail, je doute qu’on est une grande différence, puisque je ne travaille que la journée, et ne fait finalement que peu d’heures supplémentaires. Bien qu’en étant professeur, vous serez sans doute plus souvent à la maison, plus tôt que moi je suppose.

Ce n’était nullement un reproche, puisqu’il savait que même à la maison, la jeune femme aurait du travail à faire. Cependant, ses horaires sur son lieu de travail seraient tout de même moins importants que lui, et il aurait donc plus de chance de rentrer après elle, qu’avant.

Marine s’empara du café instantané et déposa les sticks sur un plateau. Etant donné sa faible consommation de café, elle n’avait pas investie dans une machine à café. Le café soluble lui convenait très bien. Sans compter qu’elle ne recevait presque jamais pour ne pas dire jamais ce qui ne faisait que conforter son choix de se contenter d’eau chaude et de grains lyophilisés.

Deux tasses rejoignirent les sticks ainsi qu’une coupelle remplie de sucre en morceaux. Une théière en terre ocre, qu’elle remplit d’eau bouillante, avant de prendre le tout pour aller le déposer sur la petite table devant le canapé où s’était posé Rock. Une fois le plateau posé, la jeune femme rejoignit son futur colocataire sur le canapé.

« Je vous laisse mettre la dose de café et de sucre que vous souhaitez. Chacun apprécie son café différemment. Je n’ai que du café en dosette vu que bois plus de thé que de café »

Elle laissa Rock se servir avant d’attraper la théière et de verser l’eau chaude dans la tasse. Elle-même ouvrit un stick et rajouta un sucre avant de remplir sa propre tasse. Elle y plongea sa cuillère et remua le mélange.

« Bien si vous avez peu de choses, le plus tôt sera le mieux si vous êtes d’accord. Demain, j’irai faire un double des clés, comme ça vous devriez les avoir d’ici à après-demain, je pense. Pour vos affaire vous pouvez les déposer demain soir si vous voulez ou attendre que j’ai les clés. Ainsi, vous pourrez venir quand vous le souhaitez ! A vous de me dire ce que vous préférez ! »

La jolie rousse lui sourit avant de souffler sur le liquide chaud et d’en avaler une gorgée.

Rock regarda faire la jeune femme, qui plaçait tout le matériel nécessaire sur un plateau avant de le rejoindre dans le salon. Il la vit poser le dit plateau sur la petite table, alors qu’elle disait, et comme  il pourrait le voir, celle-ci n’avait que du café instantané. Ce n’était pas le meilleur, mais cela lui suffirait largement pour le moment. Et s’il voulait mieux, il n’aurait qu’à s’acheter cela lui-même plus tard.

Le jeune homme se prit donc deux dosette, avant de prendre la théière et se servir avant de la confier à sa propriétaire, alors qu’il rependit le café moulut dans la tasse, et y placer un grain de sucre. Il touilla alors un moment, pour bien mélanger, et refroidir un peu le mélange pour éviter de se bruler. Pendant ce temps, alors que Marine faisait de même, celle-ci prit la parole pour lui dire qu’il pourrait amener ses affaires dès le lendemain s’il le souhaitait, même s’il faudrait attendre le retour de la demoiselle pour avoir le double des clefs.

- Alors demain, puisque le plus tôt est le mieux en effet.

Dit le jeune homme, qui au final n’avait jusque là qu’une simple valise de vêtements en sa possession. En effet, jusque là, Rock vivait à l’hôtel, et n’avait donc pas besoin de beaucoup de bien. Le jeune homme posa alors la cuillère sur le rebord du plateau, alors qu’il monta la tasse de café à sa bouche pour en boire la première gorgée. Le liquide n’était en effet pas des meilleures, mais assez convenable tout de même, bien qu’il soit encore un peu chaud.

- En ce qui concerne le loyer sinon, vous souhaitez avoir ma part de ce mois ci, au plus tôt ou quand la fin du mois surviendra ?

Demanda t il, en baissant la tasse pour qu’elle se retrouve à mi hauteur entre la table et sa bouche, alors que son visage était tourné vers sa colocataire, se trouvant à ses côtés. Il fallut avouer qu’à ce moment là, la pensée qu’une si belle femme n’ai pas de compagnons, autant amoureux qu’amical, était surprenant, et traversa son esprit. Mais, il ne poussa pas sa réflexion très lin non plus, pour ne pas glisser sur une pente glissante, qui ne plairait peut être pas à la demoiselle.

Marine avala une nouvelle gorgée de café. Le liquide chaud lui fit du bien. Elle frissonna. Bien qu’habituer à vivre dehors par tous les temps, la pluie la glaçait totalement. Elle avait l’impression que tout son corps était gelé. Ses doigts étaient devenus plus blanc que d’habitude montrant ainsi que ses extrémités avaient du mal à se réchauffer. Le café chaud était donc plus que bienvenue.

« Très bien alors on met ça pour demain soir. Je passerai donner l’empreinte de la clé à un serrurier avant de rentrer. Je serais donc là vers 17h. Vous pourrez passer à n’importe quelle heure ensuite. Je ne bouge pas le soir »

Elle avala une nouvelle gorgée et frissonna de nouveau. Décidément, la pluie n’était pas son temps de prédilection. Malheureusement, elle ne pouvait en rien contrôler le temps. Ses cheveux étaient aussi toujours humides ce qui ne faisait que renforcer son impression de froid. Marine reposa sa tasse et se frotta les mains l’une contre l’autre.

« Désolé, j’ai du mal à me réchauffer avec la pluie. Pour le loyer, attendons la fin du mois pour voir si vous vous plaisez ici et si notre cohabitation fonctionne bien »

Elle lui sourit avec gentillesse alors qu’elle continuait de se frotter les mains l’une contre l’autre. Elle se retourna vers la grande baie vitrée alors que la pluie redoublait. Il pleuvait des cordes soudainement et le vent soufflait en rafale. Une vraie tempête !

« Eh bien… je crains que se soit parti pour toute la nuit ! »

La discussion sur la collocation touchait donc à sa fin, autour d’une tasse de café. Rock ne tarda donc pas à recevoir l’autorisation de mener ses affaires le lendemain, après 17 heures, puisque la jeune femme ne sortait quasiment jamais de chez elle une fois rentrée.  Il trouvait cela un peu dommage dans un sens, bien qu’il ne soit pas mieux placer de ce côté-là, puisque lorsqu’il sortait s’était souvent seul. Ainsi, il hocha la tête positivement à la réponse de Marine.

- Très bien, j’éviterai tout de même d’arriver trop tard.

Répondit-il tout de même en buvant une nouvelle gorgée de son café. Il serait tout de même gênant, et dérangeant pour sa colocataire, s’il venait à se pointer à une heure trop tardive pour emménager, et risquer donc de la réveiller en plus de l’avoir fait attendre. Il la vit alors frissonner, et finir par poser la tasse pour tenter de se réchauffer en se frottant les mains, alors qu’elle prit la parole pour s’excuser tout en répondant à la question du jeune homme sur le loyer. Elle opta donc pour la seconde solution, pour leur permettre de voir si leur cohabitation se passait bien ou non.

- Vous devriez peut être allé vous changer et vous sécher. Vous risquer d’attraper froid sinon.

Finit-il par conseiller en voyant que Marine ne cessait de trembler légèrement à cause du froid et de l’humidité. D’ailleurs leurs regards ne tardèrent pas à se tourner vers la baie vitrée où une véritable tempête faisait rage, le vent qui avait gagné en intensité visiblement, poussant l’eau violemment contre la fenêtre. Marine ne tarda d’ailleurs pas à commenter cela, et le jeune homme acquiesça.

- En effet, rentrer à l’hôtel risque de ne pas être une partie de plaisir avec ce temps.

Il était déjà sur de rentrer tremper, mais le vent risquait aussi de le ralentir dans sa progression, ne lui donnant d’ailleurs aucune possibilité de se protéger à l’aide d’un parapluie qui serait emporté par ce dernier.

Rock n’avait pas tort. Il vaudrait mieux qu’elle aille se changer avant d’attraper froid. Mais pour l’instant, elle devrait attendre un peu.

« En effet, rentrer à l’hôtel risque de ne pas être une partie de plaisir avec ce temps »

Marine opina du chef. Il avait raison. Le pauvre jeune homme allait finir tremper, sans compter le temps qu’il allait mettre pour rentrer. Il attraperait froid, c’était une quasi certitude. Elle se sentait coupable de le renvoyer comme ça chez lui. Enfin, dans la mesure où on pouvait appeler une chambre d’hôtel, un « chez soi ». La jeune femme ne connaissait que trop cette situation. Elle l’avait vécu à son arrivé à Seikusu. Elle jeta un coup d’œil à son colocataire et lui sourit.

« Écoutez, étant donné que vous allez vivre ici, vous n’avez qu’à passer la nuit ici. La chambre est libre et vu le temps, vous allez attraper la mort si vous tentez de rentrer à votre hôtel ! »

La solution était simple. Certes, elle ne pensait pas trouver un colocataire si vite mais bon. Il allait emménager alors un soir plus tôt, un soir plus tard, ce n’était pas très important. La seule chose, c’est qu’il n’aurait pas de vêtements de rechange et que les siens étaient tout aussi trempé que les siens. Mais ce n’était pas grave, il y avait toujours une solution.

« Vos vêtements sont tout aussi mouillés que le mien. Avant de vous coucher, vous me les donnerez, je les mettrai à sécher. Est-ce que ça vous va ? »

La jeune femme avait fait cette proposition avec le plus grand naturel du monde. Preuve que la situation ne la gênait pas plus que ça.

La discussion sur la colocation visiblement close, le sujet avait tourné de nouveau sur la météo du jour et des difficultés que celles-ci occasionnaient. Comme par exemple, le froid que ressentait Marine, ou la difficulté qu’aurait Rock à rejoindre son hôtel sous cette pluie battante, qui lui vaudrait un bon rhume, tout comme la jeune femme si elle ne se changeait pas d’ailleurs.  D’ailleurs, la jeune femme ne tarda pas à lui proposer de passer la nuit ici, et après tout vu qu’ils allaient partager cet appartement, et que sa future chambre était donc libre, pourquoi ne pas l’utiliser.

- Se sera avec plaisir, et s’est la meilleure solution pour éviter d’attraper froid.

Dit-l avec un léger sourire avant de boire de nouveau de son café, se réchauffant par la même occasion. Par contre, sur le moment, il ne sembla pas réaliser que cette proposition avait un petit inconvénient. En effet, Rock n’aurait pas la possibilité de se changer, et ses fringues étaient aussi humides que ceux de Marine. Bon, quelques heures de sommeil leur permettraient peut être de sécher, mais, le jeune homme serait tout de même dans l’incapacité de changer de sous vêtements. Il se dit que cela serait tant pus pour cette fois, et qu’au pire, il n’aurait qu’à passer par l’hôtel en changer avant d’aller au boulot le lendemain.

La jeune femme l’avait visiblement réalisé elle aussi, car elle ne tarda pas à lui demander de lui confier ses vêtements pour qu’elle les mette à sécher sans doute avec les siens. Il fallut avouer que sur le moment la proposition le surprit, puis, il finit par hocher la tête pour l’accepter

- Vous n’êtes pas obligez de vous donnez cette peine, je suis sur que sur une chaise ils auraient sécher suffisamment pour que je puisse les remettre demain.  Mais, merci.

Répondit-il poliment, en regardant la jeune femme.

- Par contre que pourrions-nous faire pour passer le temps ? Vu que nous allons passer la soirée ensemble, autant trouver une occupation, vous ne pensez pas ? A moins que vous ayez des copies à corriger bien sur.

Il n’avait cité qu’un exemple de tâches que le boulot de professeur de Marine aurait pu avoir à faire par exemple. Et il était vrai que se contenter de boire un café ou manger lorsque le moment serait venu, n’avait rien de plaisant dans le silence, bien qu’ils y soient visiblement habitué tous les deux.

Marine sourit en voyant que son colocataire se rangeait à ses raisons. Il serait tombé malade c’était certain. La rouquine avala le reste de son café et reposa sa tasse sur la table basse.

« Vous n’êtes pas obligez de vous donnez cette peine, je suis sur que sur une chaise ils auraient sécher suffisamment pour que je puisse les remettre demain.  Mais, merci »

Elle fit « non » de la tête et de la main.

« Non, non, ça ne me dérange pas ! Tant qu’à faire sécher mes affaires autant faire de même pour les vôtres. Au moins vous serez sûr qu’ils seront bien secs pour demain. Ce n’est pas garantit sur une chaise même durant toute une nuit »

« Par contre que pourrions-nous faire pour passer le temps ? Vu que nous allons passer la soirée ensemble, autant trouver une occupation, vous ne pensez pas ? A moins que vous ayez des copies à corriger bien sur »

Marine ne put s’empêcher de rire. Par chance, étant de nature pragmatique et perfectionniste, elle corrigeait le soir même les devoirs qu’elle donnait en cours. Par conséquent, n’ayant donné aucun devoir ce jour-là, elle n’avait pas de copies à corriger. Idem pour ses cours, elle faisait en sorte d’avoir plusieurs cours d’avance. Et puis, dormant peu, il y avait de forte chance qu’elle travail durant la nuit. Par conséquent, elle pouvait tout à fait passer la soirée avec Rock sans se soucier de son travail pour le lendemain.

« Non, je n’ai pas de travail pour ce soir. Par contre, n’ayant pas l’habitude de passer ma soirée avec d’autres personnes, je ne sais pas très bien quoi vous proposer si ce n’est de dîner – elle jeta un coup d’œil sur l’horloge – Il est bientôt 20h et vous avez peut-être faim. Moi, je dois avouer que oui – elle rougit un peu devant l’aveu – Une pizza ça vous irait ? Y’a une pizzeria à côté qui en fait de très bonnes et qui les livre"

Marine se releva et alla jusqu’à la cuisine, ouvrit un tiroir et en sortit un dépliant qu’elle vint donner au jeune homme.

« Voilà ! Il y a la liste de toutes les pizzas qu’ils font et les ingrédients. Je vous laisse regarder et je vais aller me changer »

Sur un sourire, elle se dirigea vers sa propre chambre laissant Rock en pourparlers avec lui-même concernant le dîner. Elle entra dans la pièce et referma la porte derrière elle. La jeune femme ôta alors ses vêtements imbibés d’eau et les déposa sur sa chaise. Elle les mettrait dans le sèche-linge plus tard avec les vêtements de Rock. Elle alla jeter un coup d’œil dans son armoire et soupira. Son choix de vêtements était plutôt limité. Elle opta pour sa combinaison verte foncée qui dessinait parfaitement ses courbes, trop à son goût et notamment sa poitrine mais elle ferait avec et ce n’était que pour la soirée. Les pieds-nus, elle revint dans le salon où elle avait abandonné Rock.

« Alors ? Vous avez trouvé quelque chose qui vous plait ? »

Rock avait donc accepté de passer la nuit ici, qui finalement n’était que la première sur tant d’autres, et que Marine s’occupe de faire sécher ses vêtements, ce qu’elle n’aurait pas été de faire. D’ailleurs, la justification qu’elle sortit suite au commentaire du jeune homme le fit sourire légèrement, avant qu’l ne finisse à son tour son café et dépose la tasse sur la table basse.

- En effet, surtout avec l’humidité dans l’air que provoque cette tempête !

Avait-il répondu avant de demander ce qu’ils pourraient donc faire en attendant d’aller se coucher à présent, puisque vu l’heure, cela aurait été dommage d’aller se coucher si tôt. La remarque avait visiblement fait rire Marine, qui ne tarda pas à répondre qu’elle n’avait pas de travail pour ce soir, avant d’avouer qu’elle ne savait trop comment s’occuper, puisqu’elle passait souvent ses soirées seule. Cependant, elle proposa de commencer par diner, en ayant jeté un coup d’œil vers une horloge et faire sa proposition de repas.

- Se serait un bon début en effet.

Dit-l dans un sourire avant d’enchaîner.

- Non, cela ne me dérange pas, au contraire, on a rien à faire pendant ce temps, alors que le pauvre livreur lui va se mouiller.

Bon, certes cela n’était pas très plaisant pour la personne, surtout que s’était son travail. Mais, cette idée n’avait pas empêché Rock d’en sourire, et content de se retrouver au chaud. La jeune femme, quant à elle, s’était levée pour aller chercher le prospectus avant de le lui donner et s’éclipser pour aller se changer. Il jeta donc un regard à la liste de pizzas, se demandant sur quel choix s’arrêter. En effet, Rock était loin d’être difficile côté nourriture, ce qui rendait donc ses choix difficiles. Ainsi, lorsque Marine revint, il n’avait toujours pas d’idées fixes.

Cependant, il ne la vit dans sa combinaison verte, assez moulante, que lorsqu’elle prit la parole, et lui fit donc lever le regard vers elle pour lui répondre. Etrangement, il la trouva plus jolie, même si s’était surement du au fait que sa tenue dessinait, presque parfaitement les formes de la demoiselle. Mais, si son regard la détailla plus ou moins, Rock se contenta de répondre.

- Oh, le choix est vaste. Quelle serez votre préférence ?

Demanda donc t il pour trancher sur la question en choisissant donc des pizzas que la demoiselle aimait.

- Sinon, votre tenue est originale, mais vous y êtes tout de même très jolie dedans.

Finalement, il ne put s’empêcher de la complimenter, alors qu’il descendait le prospectus, qu’il avait toujours en mains, jusqu’au dessus de ses genoux, sans pour autant s’y appuyer dessus.

A priori, Roch ne s’était pas décidé pour l’une ou l’autre des pizzas. Il fallait dire qu’il y avait un sacré choix, plus d’une vingtaine de pizza. Marine aussi avait souvent du mal à choisir n’étant pas non plus difficile sur les ingrédients. Étant pragmatique, elle les testait les unes après les autres comme ça, ça lui évitait d’avoir à trop réfléchir sur la question.
 
« Oh, le choix est vaste. Quelle serez votre préférence ? »

La jeune femme réfléchit un instant pour le coup. Personne ne lui avait jamais demandé de choisir pour elle. C’était inattendu et la suite le fut tout autant.

« Sinon, votre tenue est originale, mais vous y êtes tout de même très jolie dedans »

Elle rougit violemment sous le compliment n’en ayant pas plus que ça l’habitude. Bien sûr, il était bien arrivé que quelques hommes lui fassent ce genre de remarques mais cela la gênait toujours autant.

« Mer… Merci… Je… euh… c’est ce que je mets pour courir… - elle sembla un peu perdue un instant, ne sachant plus où elle en était – Euh… La pizza… et bien… j’aime à peu près tout alors… une reine ça vous irait ? »

Le regard de la jeune femme fuyait celui de son futur, non de son colocataire. Elle n’osait plus le regarder maintenant. Décidément, elle et les rapports humains, c’était loin d’être son point fort. En lieu et place de cours de combat, on aurait dû lui donner des cours de sociologie mais bon, à la base son travail n’exigeait pas de rapports amicaux avec les autres.

[HRP : j'ai fait court mais je voulais pas présager des réactions de Rock ^^"]