Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Mer rousse ( Despina )

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Muse

Mer rousse ( Despina )

samedi 19 juin 2010, 22:50:44

Les landes dévastées, vidées. Un endroit plein de chimères, où les ombres les plus étranges prennent vie.
Muse aimait cet endroit. Il lui évoquait l’Enfer. Son lieu, sa vie, son lieu de vie, le seul endroit où elle se sentait bien, le seul lieu qu’elle connaissait très bien. La terre lui semblait si austère, avec si peu de valeurs et aucune apparence délicate et agréable. Tandis qu’en Enfer, on avait l’impression que chaque détail était peint avec préciosité, sur Terre on avait l’impression qu’un aplat avait été posé, et que quelques coups de pinceaux maladroits avaient étés donnés. Rien d’autre.
Elle posa calmement sur ses genoux son livre, et l’ouvrit, tournant les pages avec délicatesse. Sur la tranche du livre se dessinaient en lettres d’encres sur cuir couleur sanguine «  Rimbaud : ŒUVRES ». Elle avait trouvé ce livre, un peu avant minuit, la veille, couché dans une prairie, abandonné. Elle l’avait pris, puis gardé. Cela tombait bien, elle avait perdu le sien, il y a peu, dans une prairie verdoyante.
Elle se prit à penser que c’était sûrement le sien, retrouvé, mais préféra l’idée du destin et du hasard emmêlé. Et de sa voix fine et déliée, de son ton froid et frais, sans tiédeur aucune, elle récita les quatre phrases délicieuses.


- L’étoile a pleuré rose au cœur de ton oreille,
L’infini roulé blanc de ta nuque à tes reins,
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles,
Et l’Homme a saigné noir à ton flanc souverain.

Elle admira le paysage. Le ciel était rose, le soleil couchant reprenant ses droits sur le ciel trop bleu, trop plat. Les ombres devenaient claires, et les roches semblaient vivantes, endurcies, fortes, plus colorées qu’habituellement. L’ombre d’encre se mêlait à la pâleur du lointain. Elle poussa un léger soupir, et caressa le paysage du bout de ses doigts.
Elle bailla, même.
Il fallait s’amuser. Elle trempa son doigt dans un pot d’encre, à côté d’elle, et écrivit dans l’air le troisième vers qu’elle avait récitée. Aussitôt, l’air devint plus salé, et, l’espace d’un instant, pour qui savait regarder, la lande sèche devint une mer sépia, sanguine, rousse au possible, le bruit de l’écume mourut dans l’air.
Quelle belle soirée poétique, n’est ce pas ? Le calme était présent, là, à côté d’elle, et le panorama n’était que mélancolie et nostalgie. On se serait cru chez Friedrich. D’un geste de la main, elle toucha le sol, et ressentie une foule d’informations la percer. Hum, quelle délicatesse. Elle n’était pas seule au milieu de ces rochers, qui ressemblaient au Grand Canyon un peu moins grand que le spectaculaire canyon des Etats-Unis. Elle sourit. Quelqu’un était bien là, derrière elle.


-   Bonsoir, salua t’elle avec grâce, sans se retourner. A qui ai-je l’honneur ?

Pas de craintes, ni d’inquiétudes. Juste des mots. Et leurs secrets.
"  La terre en larmes donna un vent d'où surgit une lumière vermeille, laquelle vainquit tous mes esprits, et je tombai comme celui qui succombe au sommeil "
" Et par là nous sortîmes, à revoir les étoiles "

( Inside ...From within )

«Chère imagination, ce que j'aime surtout en toi, c'est que tu ne pardonnes pas.»

Despina

Dieu

Re : Mer rousse ( Despina )

Réponse 1 samedi 19 juin 2010, 23:20:49

I'll be waiting - Lenny Kravitz

Les Terres Sauvages de Terra avaient peu à peu lassé Despina, toujours aussi instables, toujours imprévisible, elle n'avait plus tellement envie de cet exostisme aléatoire qu'elles lui offraient ; au début cela l'amusait de ne jamais rencontrer les mêmes lieux, de toujours être face à la beauté d'une nature peu naturelle, Aphrodite était d'un imagination débordante et Despina l'en remerciait volontiers. Aujourd'hui Despina avait opté pour les landes dévastées, lieu bien plus mélancolique où l'on ne risque pas de croiser quelqu'un de bienveillant, ce que Despina n'avait pas spécialement envie.

A force de rencontrer des gens adorables, vulnérables, elle perdait de sa puissance, la naïveté humaine commençait fortement à l'exaspérer, elle préférait beaucoup plus l'époque où les païens la craignait et où personne n'osait la regarder dans les yeux. Elle avait sa part de fautes là dedans, elle avait mis de côté son voile de dentelle noire, laissant son visage à la vue de tous. Ainsi elle paraissait moins mystérieuse et moins dangereuse, parce qu'avec une chevelure couleur de blés héritée de Déméter et des yeux d'un bleu profond comme les océans de son père, elle ne pouvait pas paraître cruelle et dominatrice.

D'ailleurs lorsqu'elle pensa à son voile, l'envie de le remettre pour retrouver son apparence antique lui prit, elle le sortit de sa poche et le déposa comme le faisait Anytos lorsqu'ils sortaient tout les deux dans des lieux fréquentés par les païens. Être cachée sous son voile lui apportait quelque chose d'indéfinissable, elle se sentait Maîtresse à nouveau, elle retrouvait juste son caractère légendaire, qui n'était que légendaire. Despina n'avait jamais été ce que les païens pensaient, mais on lui avait toujours appris à paraître ainsi, c'est peut-être cela qui fit qu'elle tomba si vite dans les filets d'Arès.

Tout à coup, ses oreilles perçurent une voix, un son mélodieux et poétique venant de derrière les rochers. Elle reconnut rapidement le poème de Rimbaud, et elle vit également l'espace d'un seconde une mer rousse se dessiner au delà des rochers. Quelqu'un de puissant était derrière ces rocher, et Despina ne put s'empêcher de s'avancer rapidement pour découvrir qui était-ce. C'est alors qu'elle sentit un aura négatif, mais quelque chose qui restait raffiné et féminin, ces choses qui attiraient irrésistiblement Despina. Toujours à quelques mètres du sol, lévitant comme à son habitude, elle passa par dessus les rocher et descendit doucement vers le sol.

La voix de la jeune femme revint à nouveau à ses oreilles, la demande de décliner son identité était dite de façon si douce et agréable que Despina ne fit que descendre au sol, aucune crainte à présent, même si cela était un comportement naïf, loin d'être habituellement celui de Despina. Elle se posta face à la jeune femme et dit d'une voix toute aussi douce :

"Auparavant j'aurais dit La Maîtresse, mais Despina conviendra amplement, et je vous retourne la question mademoiselle."

Je suis disponible, si tu veux jouer avec moi, demande à Antigone !


Muse

Re : Mer rousse ( Despina )

Réponse 2 samedi 19 juin 2010, 23:41:28

Despina.
Muse eut un sourire. Une déité, sans doute. Elle le sentait. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas croisée, ici, des créatures puissantes et magiques, redoutées et redoutables, aux crocs acérés et aux griffes cinglantes.
Des êtres que l’on se devait de respecter, assurément. Pour quelqu’un d’aussi abstrait, d’aussi peu concret et peu vivant que Muse, elle n’était pas une menace. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Muse en avait rencontrées, des égrégores. Des êtres dont la puissance ne dépendent que la foi, des sacrifices des autres. Elle se retourna doucement, laissant son visage pâle, blanc, mince, comme sculpté dans de la porcelaine fine, fixer Despina.
Un voile. Un mystère. Pour elle, le voile, c’était une invitation à le soulever, à connaître la vérité, la réalité, à savoir ce qu’il pouvait bien y avoir en dessous. Rencontrer une femme voilée, c’était comme entendre une voix sans en connaître la source. C’était suivre cette voix pour mieux la connaître.


-   Enchantée, répondit-elle d’abord.

Elle laissa le silence s’installer, et poser sa tente, avant de lui ordonner de quitter les lieux, parlant à nouveau. Elle inclina doucement le visage, avec un léger sourire.

-   Je me nomme Muse.
Je suis, en quelque sorte, la Muse.
Celle qui n’a ni corps, ni conception,
Qui sort tout droit de l’imagination.

Elle sourit. Un sourire étroit, sur un visage aristocratique.


-   «  Chère imagination, ce que j’aime chez toi, c’est que tu ne pardonnes pas. »
Je pense effectivement être comme cela.
On me frôle,
Aussitôt je m’envole.
Je ne suis que fumée,
Pas humaine, non, jamais.
Juste une créature,
Sans passé ni futur.

Elle inspira profondément, essayant de deviner ce qu’il pouvait bien y avoir sous ce voile si secret, presque provocant de par l’intérêt qu’il suscitait, de par le mystère qu’il dégageait. Elle était curieuse, oui, et cela ne changerait jamais. Elle était de ces êtres qui se glissent, qui bondissent, qui touillent vos rêves pour en faire un potage démoniaque, et s’en repaître.
"  La terre en larmes donna un vent d'où surgit une lumière vermeille, laquelle vainquit tous mes esprits, et je tombai comme celui qui succombe au sommeil "
" Et par là nous sortîmes, à revoir les étoiles "

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«Chère imagination, ce que j'aime surtout en toi, c'est que tu ne pardonnes pas.»


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