Peace (PV : Telios)

Miya quitta le bar où elle travaillait après le service du midi. Il faisait chaud, et le soleil était presque aveuglant en cette journée. Et si on avait connu Miya il y a quelques mois, nul doute qu'un temps pareil lui aurait fait mettre une robe toute simple au décolleté plongeant et qui s'arrêtait sans doute à mi-cuisse, voire même un peu au-dessus. Cependant, ce temps-là était révolu, où la demi déesse se mettait en valeur pour attirer les regards - surtout celui d'un certain inspecteur... Non, aujourd'hui, Miya portait un de ses éternels jean délavé taille basse et un t-shirt blanc assez long, sans manches. Elle espérait que le beau temps l'empêcherait de broyer du noir le temps d'une balade, alors, la cigarette au bout des lèvres, Miya se dirigeait vers le parc...

... Et elle broya du noir. C'était samedi, et tous les couples étaient de sortie. Affalée sur un banc, fumant une nouvelle cigarette, Miya jouait avec l'anneau qui ornait son annulaire gauche. Décidément, le destin semblait vouloir s'acharner sur elle et lui montrer à quel point elle était seule depuis plus d'un an. Après moins d'une passée au parc, Miya faisait une overdose de tous ces baiser, ces câlins et les "je t'aime" qui lui parvenait, et écœurée, décida de déjà rentrer au bar... Au moins, ses médicaments contre la dépression et la bouteille de whisky qui trainaient sur sa table de nuit avaient l'avantage de réussir à lui faire changer d'idée quelques minutes si elle les prenait assez lentement - foutue immortalité qui résorbe tous les effets non désirables...

Alors la demi déesse quitta son banc - alluma une énième cigarette - et décida de quitter le parc... Jusqu'à ce qu'elle entende une mélodie envoutante, un peu plus loin. Curieuse, elle s'approcha, et vit quelques personnes entourant un violoniste. La musique était belle, charmante... Miya partit se mettre à l'écart, et s'assit contre un arbre, pour apprécier la mélodie...

Comme  tous les samedis, Krory passa son après midi dans le parc pour profiter des bienfaits de la nature et surtout trouver une personne avec qui, Il pourrait passer du temps et plus si affinité, mais en général avec krory  le ' et plus ' était tout le temps de vigueur et ' si affinité ' était comblé par ses talent de violoniste ... 

Ce jour là, le soleil était présent accompagné d'un  temps assez agréable. Krory portait une tenue adéquate à la situation et pour une fois il laissa son uniforme assez conformiste chez lui. Il avait une chemise beige, les trois premiers boutons étaient enlevés ce qui laissais apparaitre son torse ainsi  qu’un petit morceau du cœur tatoué. Un jean banal et des mocassins en cuir noir. Il  possédait toujours avec élégance l'étui qui contenait son violon, en bandoulière sur le dos. Il  avançait dans le parc à la recherche d'un endroit où se poser. Il arriva à une intersection de plusieurs sentiers  qui convergeaient tousses à un magnifique  saule pleureur.
Krory analysa le coin, quelque passant silencieux et des enfants jouant au loin, rien de bien méchant.  Parfait se dit-il, il se dirigea  vers le saule, posa l’étui, ouvrit les crans en argent.
Il se saisit de son stradivarius pour jouer une improvisation qui fût un total sucé.
Le talent du jeune homme attira rapidement du monde, des gens tombèrent sous le charme du violon et du violoniste.  Comme des groupies,  les auditeurs se rassemblèrent autour de lui. Après avoir joué 5 minutes. Le musicien décida d'arrêter car il  manquait  d'air d'après lui. De faite que tout le monde l’entourait. Il reprit avec une pointe d'ironie  dans sa voix

" Merci publique ! S’il vous plait laissé moi j'aimerais être tranquille "

Les gens commencèrent à partir et à reprendre leurs activités.  Des chuchotements  se mirent à flotter dans l’air, Parfois assez  distincte  pour que krory comprit les remarques.

" Les caprices des artiste ! Toujours entrain de se plaindre ! "
" Il a magnifiquement joué ! "

Krory ne fut point attention à ces remarques. Il se disait que c'étaient des incultes à la musique et qui ne pouvaient vraiment  pas discerner le message transmis par elle. Mais pour  lui cela  passait très haut au dessus de sa tête...
Il posa son violon. A ce moment  il vu pas très loin de lui, une femme, une ravissante femme qui était là sur  un arbre, oreille tendu. Elle devait certainement écouter sa musique.
Krory eut une idée

* Si elle aime ma musique, pourquoi ne lui en redonnerais-je pas un peu ?*

krory eut un petit sourire légèrement sadique. Il reprit le violon et se mit en direction de la jeune femme en la regardant dans les yeux. Il voulait en se positionnant  ainsi, ce faire remarquer aux yeux de cette femme mystère.

Krory se mit en place et commença à jouer  la tirade mélodieuse. Son archet commença à frotter les cordes et se mirent à produire des sonorités toutes plus magnifiques. En jouant cette mélodie il avait pour but d'attirer la jeune femme  vers lui ...

(Na mais c'est quoi, tous ces guillemets autour du "jeune" x( !! )

Miya avait la tête penchée, les yeux clos. Sa cigarette se consuma entre ses longs doigts fins, et c'est la brulure qui lui fit reprendre pied dans la réalité. Elle l'écrasa dans l'herbe, et ramassa le mégot dans un sachet plastique qu'elle gardait dans son sac. La musique avait quelque chose d'envoutant... Et le musicien était un brin prétentieux, pensa Miya avec un sourire. Mais il pouvait se le permettre, il avait un réel don.

En réalité, Miya l'aurait presque étripé pour ça. Parce que sa musique lui avait fait pensé à son amant, à la façon dont ils auraient dansé là, au milieu du parc, et qu'importaient les regards... Si seulement il avait été là... Finalement, la musique lui aura fait changé d'état d'esprit quelques précieuses minutes, qui arrachèrent un sourire à la demi déesse solitaire. Il avait dit qu'il souhaiter s'arrêter, pourtant la plainte du violon s'éleva à nouveau. Au bout de quelques notes seulement, Miya finit par relever la tête pour regarder le musicien, et croisa son regard sombre. Elle leva un sourcil, comme si elle était surprise de cette attention.

Et puis, elle n'aurait pas su l'expliquer, elle eut alors envie de l'aborder. Miya n'allait jamais vers les gens, parce qu'ils étaient finalement, toujours intéressés - ou alors, ça se finissait mal... Quelques notes supplémentaires, et l'immortelle fut comme hypnotisée par le mouvement de l'archet sur le violon.

Alors elle se leva en souriant, et se dirigea vers lui, à pas lents et mesurés. Et une fois à sa hauteur, elle lui dit à voix basse, pour ne pas interrompre sa mélodie :

- J'aime beaucoup votre musique. Je suis un peu chanteuse, je pourrai peut-être vous accompagner ? Connaissez-vous le Fantôme de l'Opéra ? Je pourrai vous accompagner sur la chanson "Think of Me"...

Aucun sous-entendu pour le violoniste ; Miya aimait cet opéra et ne cessait de l'écouter depuis quelques semaines, et elle le connaissait par coeur, en réalité. Cette chanson avait juste le malheur de s'adresser à l'être le plus cher à son coeur.

Krory observa la jeune femme qui était  attiré par son violon, la démarche avait réussi. La femme s'approchait doucement de lui avec un grand sourire aux lèvres.
Krory l'observa s’approcher, elle enchaina avec une petite voix par une demande de faire un duo. Ce n'était pas dans l'habitude du jeune homme. Sur le moment il hésita, puis regarda les beaux yeux de Miya. Il fut comme envouté à son tour. La femme était fascinée par lui et comme toute "idole" qui ce respecte. Il avait  le devoir de lui faire plaisir. Puis s’il voulait avoir une chance de lui parler après, il n'avait pas tellement le choix. Il s’arrêta de jouer La Tirade et lui répondit

" Oui, je la connais, une très belle mélodie d'ailleurs ... Très bien commençons, J’espère que vous chantez bien "


Krory rajouta une petite touche d'humour en taquinant la jeune femme, rien de bien méchant juste un petit mot pour essayer de la mettre alaise.
De suite, Kory tourna légèrement les chevilles du violon, tripota les cordes pour trouver le bon " réglage. Après 2 minutes de manipulation l'homme
Tapota deux fois pour donné le rythme et ce lança. Les sons commencèrent à s’entendre et la mélodie s’enchaina, Kory tendit l'oreille impatient d'entendre fonctionner les cordes vocale de Miya .

=> http://www.youtube.com/watch?v=pXDonUxBxig <=

(Voix de Miya... Comment ça, je me fais pas chier ?)

Malgré sa voix aux envolées lyriques qui a attiré de nombreux fans d'opéra là où elle travaille, Miya n'a jamais eu besoin d'échauffer sa voix, ou de craindre de la perdre à force de trop fumer - au moins, elle trouvera son immortalité avantageuse dans ce cas là. Tandis que Krorry accorde son violon, elle finit sa cigarette et s'assoit dans l'herbe. Aucun besoin de chercher les paroles, elles franchissent toutes seules ses lèvres :

Think of me, think of me fondly
When we've said goodbye...

Son regard mélancolique et posé sur la seule bague qui orne son doigt... Ils ne se sont jamais dit au revoir, car ils n'ont jamais pensé être un jour séparés. Une tristesse envahit le coeur de la demi déesse solitaire et désespérée, alors qu'elle continue la chanson, prêtant en réalité une simple oreille distraite au violon, juste de quoi rester en rythme... Tout en chantant cette chanson, Miya la vit ; se souvient des bons moments ; de leurs projets ; de ces soirées où elle tente de l'oublier. Elle prononce les dernières paroles dans un murmure qui pourrait paraître contrôlé pour produire de l'effet ; Miya vient juste de se faire encore plus mal. Qu'il serait plus simple d'oublier son amant, mais ô combien difficile et totalement impossible, même avec la magie. La demi déesse sort de sa bulle de mélancolie quand elle entend quelques applaudissments discrets, et elle relève là tête d'abord vers eux, puis vers le musicien, à qui elle sourit :

- Alors ? Ma voix est-elle a la hauteur de vos espérances ?

Le musicien jouait comme jamais. Les notes s'enchainent et raisonnaient  en total harmonie. Enfin presque, le moment où la femme commença a chanter. On entendu les premières sonorités s'envoler dans l’air. Une voix puissante mais qui restait douce. Les paroles se mêlèrent à la sonorité du violon pour n'en faire plus qu'un seul et unique son,  une utopie parfaite. La musique était Devenue envoutante et Attirante. Le jeune homme était impressionné par la puissance qui se dégageait de la femme.
Krory lui sourit et ferma les yeux pour savourer la Symphonie. Enfin se fut de courte durée. Il sentit un sentiment bizarre, de tristesse. Enfaite ce n'était pas lui mais la voix de la femme qui avait perdu en puissance et gagnée en mélancolie. Cette mélodie lui avait apparemment rappelée de mauvais souvenir.
A la fin de la mélodie l'homme s'arrêta et la jeune femme lui demanda comment était-elle
Il s'approcha  et s'inclina respectueusement

" Mademoiselle, c'était magnifique, d'une beauté rare. Cela m'impressionne Beaucoup. Vous  devriez appartenir à un grand opéra ! Si se n'est pas le cas qu'elle sacrilège ! "

Tant de compliment mais mérité selon lui. Il la regarda et  il posa sa main sur son épaule. Il se permit ce geste car avoir joué un duo en musique, c'était la permission d'être " un ami" en quelque sorte .

" Quelque chose vous préoccupe ?  Je le sens dans vôtre voix ..."

Krory eut une idée, jouer pour la jeune femme pour essayer de prendre ce qu'elle lui  restait de malheur  ne laissant place qu'au bonheur   

Le compliment de Telios fit sortir Miya de sa semi torpeur. Elle sourit, par politesse, mais ce genre de compliment, elle l'entendait chaque jour. Il y a quelques mois, sans doute la Demi-déesse s'en serait enorgueillie ; elle aurait gloussé, rougit, et sans doute même ajouté un "Arrêtez, vous me gênez" qui signifiait "Allez-y, continuez à me complimenter".

Non, Miya se contenta d'un simple sourire en levant la tête vers le musicien, malgré la tristesse qui continuait à briller dans son regard.

- Contente que ça vous ait plu. Je n'ai pas la prétention d'appartenir à un opéra, non ! Et ça ne m'intéresse pas... Je n'ai plus ce genre de rêve de grandeur et de reconnaissance. Je me contente très bien du bar où je travaille et où je chante. Mais votre compliment me touche, merci.

Elle n'allait pas avouer à cet inconnu que ce bar était l'endroit où reviendrait son amant - s'il devait revenir - et qu'elle ne pouvait pas se permettre de s'en éloigner. N'importe quel patron aurait pu profiter de cet attachement - et de ce désespoir fou - mais Pablo était quelqu'un de bien, et s'il ne payait pas les heures supplémentaires de Miya, il la fichait parfois dehors pour tenter d'équilibrer la balance. Bien sûr, elle avait perdu de sa superbe d'antan, mais les clients venaient toujours avec l'espoir fou de la séduire - et Pablo comme Miya savaient qu'aucun d'eux n'arriverait à cet exploit. Et puis la question, logique, traversa les lèvres de Krorry, sa main s'était posée sur l'épaule de la demi-déesse. Elle détourna les yeux un instant, gardant un visage neutre. Son pouce et son index droits faisaient tourner la bague qui ornait son annulaire gauche, et elle semblait pensive.

Intérieurement, elle se saignait à blanc. Elle se torturait comme elle savait si bien le faire. Sans même s'en rendre compte, et sans le moindre don d'empathie, Miya transmettait sa tristesse à son entourage ; cette fois n'avait pas fait exception. Elle se dégagea de la main de Telios en s'asseyant un peu en retrait. Elle tourna à nouveau le visage vers lui et eu un maigre sourire :

- Je ne souhaite pas vous embêter avec mes soucis, qui sont bien trop personnels pour en parler à un illustre inconnu, qui a certes un talent exceptionnel au violon, et avec qui je viens de partager une chanson merveilleuse... Mais dont j'ignore même le nom...

Miya lui adressa un léger sourire, encore, et lui tendit une main à serrer :

- Je m'appelle Miya. Enchantée de vous connaître.

En espérant qu'il ne remette pas sur le tapis le sujet de sa mélancolie. Une fois qu'il eut donné son nom, elle en chaîna rapidement :

- Vous plairait-il d'aller nous mettre à l'écart et de jouer encore un peu pour moi ? Je pourrai encore chanter, si vous le souhaitez.