La magicienne fut un peu désappointée de voir qu’Adramelech ne lui demandait pas de rester. Elle aurait bien aimé sceller le pacte d’une manière plus charnelle. Mélisende se sentait moins attractive qu’un livre ce qui lui plaisait guère mais quelque part, elle comprenait cette soif de savoir et d’intérêt. Elle n’en garda donc pas ombrage et se retira.
Elle passa le reste de sa journée dans son laboratoire se trouvant dans la pièce opposée à la bibliothèque. Elle ne voulait pas aller trop loin du démon craignant, peut-être, un mauvais tour de sa part mais il n’en fut rien. Tout comme lui, elle se plongea totalement dans son travail sans faire cas de l’heure qui s’écoulait. Cet état était renforcé par l’absence de fenêtre et de jour dans la pièce ce qui était impossible vu que les pièces se situaient sous terre.
Lorsqu’elle leva le nez de ses potions, elle se rendit compte que la nuit était tombée et que le démon n’était toujours pas ressorti de la bibliothèque. S’emparant d’un chandelier d’argent, elle alla voir où il en était de sa lecture.
Une fois dans la pièce, Mélisende sourit devant l’engouement que manifestait Adramelech devant le Necronomicon. Ce dernier leva enfin le nez du livre, se rendant compte de la présence de la jeune femme.
« Ce livre est tout bonnement passionnant, mais je pense qu'il est à présent temps d'aller se coucher »
Mélisende haussa les sourcils devant la fin de sa phrase. La magicienne décida de relever la remarque à sa manière.
« Bien, vu l’heure, vous souhaiterez peut-être dormir ici. Suivez-moi »
Elle remonta alors les escaliers descendit quelques heures plus tôt mais au lieu de prendre le couloir menant à la salle principale, elle monta d’un niveau, arrivant dans ses propres appartements.
Elle franchit « la porte » et déboucha dans un petit salon. Un grand sofa, deux vastes fauteuils, une multitude de coussins étalés dans un coin, une bibliothèque d’ouvrages classiques, des chandeliers sur pied, tous allumés, et des statues en marbre antique constituaient le mobilier de la pièce. Ce mobilier était tout en argent et les tissus en soie bleu roi. Les couleurs de la magicienne.
Elle passa une arche dissimulée par un voile blanc transparent et arriva dans sa chambre. Là, se trouvait un lit immense en face duquel se trouvait une coiffeuse surmonté d’un miroir ovale, un sofa, un secrétaire, des chandeliers allumés et des statues composaient le décor. Tout comme dans l’autre pièce, le tout était en argent et soie bleu roi.
« Voilà, je vous laisse ma chambre. Elle sera plus confortable que celles du bas. Vous devriez y être bien. Si vous avez besoin de quoi que se soit, demandez moi ! Si vous n’avez plus besoin de moi, je vous laisse ! »