*Il ne se laisse pas déstabiliser facilement !*
Bien que la situation soit des plus délicates. Marine devait bien reconnaître que l’homme en face avait des tripes et … de l’intellect. Tout comme il en avait appris sur elle, ces quelques échanges lui en avaient appris pas mal sur lui. Elle ne croyait pas une seule seconde qu’il était policier malgré le fait qu’il lui est montré sa plaque. C’était le genre de chose qu’on pouvait facilement falsifier ou contrefaire. Et visiblement, celui qui se tenait en face d’elle était le genre d’hommes à pouvoir se procurer ce type de matériel. Il était à l’aise dans son rôle de flic même s’il n’en était pas un.
*Il a l’habitude de dominer. C’est inné chez lui*
Il était intelligent, même brillant. Il avait pensé au moindre détail : la pièce pour l’interrogatoire, faire venir ses affaires de l’hôtel, le fusil et la fléchette anesthésiante.
*Cet homme n’est pas n’importe qui !*
Mais son instinct lui disait aussi qu’il était dangereux, très, très dangereux. Elle aurait bien voulu rester avec lui pour voir lequel des deux finirait par dominer l’autre mais pensa que cela serait risqué pour elle.
Il avait fait une erreur. Il ne se doutait pas de l’entraînement qu’elle avait reçu. Et, une chance pour elle, il se trouvait face à elle. Elle savait déjà comment elle allait faire, il fallait juste que l’homme en face ne se doute de rien. Elle résolue donc de poursuivre leur petit jeu encore un peu. La seule concession qu’elle lui accorda fut son nom. A tort peut-être mais vu les efforts qu’il avait fait pour en arriver là, ça méritait bien une petite récompense. Une seule !
« Soit. Vous êtes policier »
Son ton était tout aussi ironique et son visage tout aussi insondable qu’avant. Cependant, les mots qui suivirent s’ils étaient toujours sur le même ton, ils furent pronocés d’une voix des plus sensuelles.
« Je ne m’appelle pas Claire Leroy, en effet. Mon nom est Marine et vu que je suis ici, avec vous, monsieur le policier, c’est que vous avez découvert que je suis l’ennemi public n°1. J’ai commis nombre de délits, de meurtres, d’arnaques, de vols et j’en passe. Je mérite tout à fait ma place ici »
Elle continua à l’inonder d’un flot d’informations toutes plus fausses les unes que les autres. Mais cela lui faisait gagner du temps. En son fort intérieur, elle pensait à tout autre chose.
*Mon cher monsieur je ne sais pas qui, les menottes c’est très bien, mais ça a un gros inconvénient. Leur taille est standard*
Marine avait des mains et des poignets fins. Elle ne pouvait bien sur pas se les enlever comme ça. Néanmoins, elle savait très bien comment faire pour au moins se libérer une main. Alors qu’elle continuait sa diatribe, elle prit son pouce gauche dans sa main droite et, au moment où elle faisait une pause dans son discours, elle tira d’un coup sec sur son pouce. Un simple froncement sourcil pouvait indiquer à son tortionnaire la douleur intense qui l’avait traversé. Elle savait parfaitement maîtriser sa douleur. Elle s’était volontairement démise le pouce pour pouvoir faire passer son poignet et sa main hors de la menotte.
*Ça fait un mal de chien*
L’homme continuait de l’observer. Elle s’enleva la menotte sans bruit mais ne bougea pas d’un pouce. Elle devait attendre le bon moment celui où l’homme se lèverait pour venir près d’elle. Alors celles qui l’avaient entravé, allaient devenir une arme dangereuse. Une des menottes étaient toujours attachées à son poignet droit. Avec un geste rapide, elle pourrait frapper l’homme à la tête avec les menottes en métal, ça le blesserait à coup sur. Ensuite, elle comptait sur son entraînement pour achever l’animal. Il fallait juste attendre que ce « gentil monsieur » veuille bien venir la voir de plus près.
« Donc, voilà. Vous savez tout de moi. Maintenant j’aimerai bien aller en cellule ou appeler un avocat. Mais évidement le summum de la délicatesse serait que vous me laissiez partir »
Elle le gratifia alors, et pour la première fois depuis qu’il l’avait croisé, du plus charmant sourire qui soit. Elle le vit alors se lever.
*Quelques secondes encore mon ami et vous allez déchanter*
Elle se sentait déjà victorieuse.