Bien qu’elle soit maîtresse en la matière, faire passer son culte pour une religion bienveillante est toujours quelque chose que Nannaka trouve ennuyant, une perte de temps facilement évitable en agissant en suivant ses envies directement mais jouer la gentille Soeur Maery faisait aussi partie de son personnage. L’humaine avait beau lutter et exprimer son désaccord, il était désormais trop tard. Le rituel initié par la religieuse avait porter ses fruits aussi vite qu’avec n’importe quel humain, ses beaux discours sur le détachements et la résistance aux passions n’étaient donc que de la poudre aux yeux comme elle l’avait fait comprendre.
« Pourquoi résister, ne sens tu pas à quel point lâcher prise te serais plus plaisant ? »
La voix dans la tête de l’humaine se faisait plus mielleuse alors que paradoxalement elle se montrait plus imposante. Plus la cathédrale se chargeait en magie et fumée sortant des encensoirs, plus l’atmosphère s’alourdissait littéralement. La pression des lieux augmentait comme si une main extérieure compressait l’espace rendant la position debout difficile à tenir.
« En la présence d’un dieu, il est de bon ton de s’agenouiller ! »
Un ordre sec qui lui résonne dans la tête alors qu’une main invisible vient écraser l’humaine pour l’obliger à mettre au moins un genoux à terre. De son coté, Maery ne semblait pas affecté le moins du monde par ce qu’il se passait, continuant son rituel de manière toujours plus dévoués.
« Regarde, ma belle servante. Pure, innocente, vierge et dévouée, si j’instaure en toi l’envie irrépressible de t’en prendre à elle et que tu le fais, qui considère tu comme coupable, toi ou moi ? »
La déesse démoniaque s’immisçait dans l’esprit de l’humaine pour jouer avec elle, elle voulait savoir jusqu’où elle pouvait la pousser pour la faire craquer. En augmentant encore la pression de la main invisible, elle se montra encore plus odieuse :
« Et si plutôt que de l’envie de t’en prendre à ma servante, je t’offre cette passion malsaine que tu exècre tant et que tu t’en prend, toi, à un enfant ? Te suiciderais-tu au nom de ta si chère justice ? »
Nannaka attendrissait la chair avant de se délecter de son repas, c’était bien loin de l’image de la déesse bienveillante quel avait mis tant de temps à dépeindre mais après tout, elle avait aussi averti sur son pouvoir à contrôler les passions et envies.