Le Cabaret Voltaire est un genre de café-concert qui se situe plutôt loin du centre-ville, dans un petit quartier riche de la ville. C'est un bâtiment de 2 étages (sans compter le rez-de-chaussée) avec une devanture en bois foncé, où l'on peu lire au dessus de la grande porte en chêne les mots « Au Cabaret Voltaire ». Mais de l'intérieur, ce café semblait beaucoup plus grand.
Le parquet de bois foncé rend presque noir sous le peu de lumières qui sont allumée à l'intérieur. La tapisserie, au contraire, ressort sous ce peu de luminosité, mettant en valeur les motifs baroques rouges foncés sur les murs. Les meubles et le comptoir sont aussi de bois foncé, tandis que le velours des coussins des banquettes et autres chaises sont rouges.
La scène se dresse devant quelques tables où sont assis les quelques habitués de la boîte, souvent cachée derrière des rideaux de velours rouge. Le bar se trouve à la gauche de la scène, chargé d'alcool à souhait. En haut se trouve des appartements, car certains employés/clients préfèrent, après avoir reçu un petit coup dans le nez, rester ici, plutôt que se tuer ou de tuer d'autres personnes innocentes.
Il y a peu de personnes venant ici. C'est un café assez particulier, il faut le dire... Et il n'est pas forcément au goût de tout le monde. De plus, les prix sont assez cher car c'est un club quelque peu différent des autres. Mais le service est bon. Très bon. Le personnel est chaleureux et accueillant, l'alcool est bon, les spectacles et concerts sont plutôt cool, du moins quand il y en a... Les serveuses sont très mignonnes; toutes habillées de froufrous, de porte-jarretelles, de tout l'attirail de la danseuse de French Cancan... L'âge des serveuses peut varier entre 25 et 40 ans.
C'est ici que Frig a décidé de travailler. Enfin de commencer à travailler... Elle n'a encore aucun notion du mot « travail » et pour elle, c'était quelque chose qui ne semblait pas très difficile. Bien évidemment, pour travailler dans ce genre de café, il faut plus de 21 ans. Mais ce n'était pas un très grand soucis, il y a toujours une solution à tout: le mensonge. Elle avouera que ce n'était pas très juste d'en revenir à là, mais c'était le seul endroit où on ne demandait qu'un corps à peu près bien foutu qui lui plaisait. Le reste était des bars à putes plutôt vulgaires où abondait la piquette et où les salaires ne sont pas forcément au top. Ici, la paye était plutôt bien, pour commencer.
La jeune fille était déterminée à commencer à travailler après les cours, pour ne plus dépendre de papa-maman. Puis qu'importe, elle ne dépendait pas vraiment d'eux, juste de leur argent. Ses parents ne la voient jamais, et ils ne savent presque rien d'elle, de ses goûts, de ses cuites, de ses paradis artificiels et de ses occupations. Qu'elle travaille dans un endroit incitant à la débauche ou comme caissière dans un super-marché n'avais aucune importe pour eux, puisqu'ils n'en sauraient jamais rien.
Frig avait trouvé la présence du cabaret en rentrant chez elle, il y a de cela une semaine. Ce jour-là, elle avait décidé de passer par un autre chemin, ainsi elle aperçu cet étrange café burlesque. Il lui avait vraiment tapé à l'œil, et de plus, elle remarqua l'affiche:
RECHERCHE SERVEUSE(S)
ayant un joli minois,
un corps aux bonnes mensurations,
de plus de 20 ans.
Aucun diplôme nécessaire.
Se présenter au bar.
Voilà qu'elle se présenta au bar. Elle demanda alors à la barmaid si elle pouvait voir le propriétaire de l'établissement au sujet de l'annonce. La barmaid était en fait la propriétaire et elle annonça à Frig que cette annonce, bien qu'affichée depuis plus d'un mois, n'avait fait venir personne. Alors la jeune fille « engagea » l'entretien d'embauche qui pourrait se résumer à ça:
- Donc, c'est quoi ton nom, poulette?
-
Adelheid, Madame...- D'acc, et ton âge? Parce qu'on a déjà eu des soucis avec les flics parce que des mineurs se sont fait passer pour majeurs dans le cabaret... Exploitation sexuelle de mineur... nan mais je rêve... Pis les p'tites serveuses aux yeux de biches, si elles veulent baiser, ben qu'elles le fassent, pis si elles veulent pas, ben elles le font pas... C'est pas une affaire de prostitution, hein... roh puis mince... Alors, c'est quoi ton âge?
-
J'ai eu 20 ans le mois dernier.- D'acc. Et tes motivations?
-
J'aime beaucoup ce genre d'univers, tout ce qui est burlesque m'attire. De plus, je pense que je ferais une bonne serveuse dans ce genre de café. Frig du faire beaucoup d'effort pour sortir ses phrases d'une traite, sans s'arrêter, ni bégayer. Cela n'aurait pas fait une bonne impression, mais un serveuse est payée pour servir (de la boisson, entre autre...), et non pour parler...
Il devait être environ 21h, et la nuit était déjà tombée. Dehors il neigeait. C'était une sale soirée d'hiver, et presque personne ne viendrait se détendre ici devant un bon café ou un bon verre d'alcool. Seuls quelques habitués étaient assis, devant la scène, où un groupe composé d'un piano, d'un violoncelle et d'une basse jouait un morceau assez mélancolique. Les serveuses erraient entre les tables, faisant attention à ce que leur client ne manquent de rien.
Frig était assise sur une table vide, balançant ses jambes dans le vide, et attendant qu'il y ait une personne à servir. Elle portait un corset noir et rouge foncé, doublé en satin, se laçant devant et derrière avec des lacets noirs, et mettant sa poitrine et ses hanches en valeur. Ses bras étaient munis de gants noirs en satin lui arrivant au dessus des coudes, et en bas, elle portait une jupe en satin de la même couleur, avec beaucoup de dentelle noire, et une traine, à l'arrière. Aussi elle portait des porte-jarretelles (qui pouvait presque se voir), accompagnés de bas rayés. Enfin, dans ses pieds, elle avait des bottines mi-mollet, style victorien, à talon bobine. C'était pour elle une
tenue habituelle, étant presque habillée de même à la maison (et même à l'extérieur, sauf au lycée). Ses cheveux blonds platine étaient attachés en deux couettes hautes qui lui tombaient en dessous des épaules. La jeune fille était maquillée normalement: les yeux entourés de noirs avec un peu de fard à paupière rouge, ainsi que les lèvres cramoisies, où viennent se loger deux piercings noirs en bioplast. Sa peau de porcelaine paraissait presque blanche sous les quelques éclats de lumières de la pièce.
La jeune nordique avait un peu bu dans la soirée, histoire de se décoincer, sans compter ses quelques gouttes de laudanum habituelles. Et elle attendait, sagement, que quelqu'un arrive...