Je regardais la personne qui me faisait face. Était-il sérieux ? Il parlait vraiment de rembourser à dette ? Bon, d’un autre côté, il avait une larme qui lui chatouillait la glotte. Donc normal. Mais bon, il semblait si habile de sa langue jusque-là, pourquoi est-ce qu’il faisait la carpette maintenant ? La perspective de ne pas la perdre, sa lague, justement. Je souris l’air mauvais. Je le dominais de ma hauteur, lui était placé au sol, couteau sous la gorge, littéralement.
« Tu es sur ? »
« Oui, oui, bien sûr ! Et j’ai un tout nouvel arrivage ! Servez-vous ! »
Il avait la trouille, il chougnait même…. Spectacle écœurant. Je pariais qu’il faisait le fier avant mon arrivé dans sa boutique… maintenant ce n’était plus le cas. Je m’écartais et je lui donnais un petit coup de pied.
« Allez, lève-toi et montre-moi ta marchandise. »
Péniblement, l’adipeux se leva, sa grosse bedaine le ralentissant dans sa tâche. Les marchands pansus étaient légion. Preuve que le commerce florissait pur eux. Et les marchands d’esclave, c’était une race à part qui prospérait en permanence tant qu’ils avaient du stock.
Devenu presque servile, sans doute que sa face démolie aidait à cela, il se dépêcha de se diriger vers un coin de sa boutique ou de petites cages étaient entreposées. Enfin, petites… on tenait debout dedans, mais c’était bien tout. Elles étaient réduites au maximum pour permettre d’en stocker davantage. Pour la plupart, c’étaient de pauvres hères, trop maigres, trop hagardes pour avoir le moindre intérêt. Même le joyau de sa collection, une elfe aux cheveux de feu, semblait bien pâlichonne. Et pas pâlichonne diaphane, pâlichonne malade.
« Non, rien ne me satisfait. Je vais devoir prendre ta vie. »
Ton détaché, comme si le tuer ne me dérangeait pas plus que ça. En fait, la seule chose pénible à cela, c’était que ça pouvait être salissant.
« A...Attendez, j’ai une dernière pièce à vous proposer. Elle st arrivée ce matin. Elle a été prise hier dans un raid d’un village. Ce n’est qu’une pécore, mais elle est très jolie, vous allez voir… je ne vous l’ai pas proposée parce qu’elle n’a pas encore été dressée ni rien. Et puis, elle n’a rien de noble ou d’altier, ce n’est qu’une vulgaire paysanne… »
Je soupirai.
« Montre toujours. »
Il se précipita et le voir presque courir étaiut comique, je le reconnaissais. Ça m’amusait beaucoup. Il se dirigea vers une autre pièce, bouclée, et prit une lanterne et un fouet. Il ouvrit la porte en retirant la barre et mit la lanterne à l’intérieur.
« Toi là, sort, quelqu’un veut te voir. »
Il menaça du fouet et eut une réponse positive avant même qu’il n’ait besoin d’user de fouet. Une jolie jeune femme sortit. Elle avait une robe qui semblait avoir vécu et qui avait été largement déchirée. Sans doute n’avait-elle pas eu d’autres frusques depuis qu’elle avait été capturée.
« Voilà ma plus fraiche arrivée… »
« Voyons voir cela… »
Je m’approchais et je venais saisir son menton, écarter les lèvres et voir les dents. Saines et blanches.
« Quel est ton nom ? »