Elle est mignonne, j’ai bien envie de lui sauter dessus dès maintenant, mais ce serait peut-être un peu prématuré. Je me contente de continuer à lui sourire.
- Oh on trouvera bien quelque chose, faisons connaissance tout d’abord. Et ne t’inquiète pas, je ne suis pas un menteur, je te dirais tout ce que tu voudras sur moi. Je ne rencontre pas souvent des lapines comme toi dans les environs. Tu es toute seule ? Tu n’as pas de petit ami avec toi ?
De ma main libre, je lui caresse gentiment la joue.
- Mais tu peux me tutoyer tu sais, nous sommes amis maintenant tous les deux. Tu sais, tu as un beau nom, aussi joli que toi. Il te va bien.
Nous marchons tous les deux sur le sentier et nous nous enfonçons dans la forêt. Les arbres se font plus grands, plus épais et la canopée cache le soleil. D’ordinaire ici il y a des prédateurs, mais je me tiens tout près de la jeune lapine, de sorte à ce qu’elle puisse me sentir moi plutôt qu’autre chose. Moi de mon côté, j’établis discrètement un champ magique pour repousser toute trace de prédateurs.
- Ne crains rien, je suis avec toi. On est bientôt arrivé.
Alors que nous continuons, le petit chemin de terre commence à s’élargir. On aperçoit alors une grande bâtisse avec trois étages, une grande étable et pas mal de bruit qui s’en réchappe. Tout autour un grand jardin, avec des bosquets, buissons, arbres et points d’eaux. Il y avait beaucoup de Terranide ici, tous occupés à leurs activités. Certains s’amusaient à boire à côté des fenêtres, mais dans le parc autour du jardin, dissimulés dans les ombres des buissons, on pouvait voir et entendre certains bruits. Sur la droite, clairement visibles, un homme-cerf était en train de se faire prendre par derrière par un minotaure délicieusement tendre avec lui.
- Ici c’est un endroit magique. On ne peut y entrer que si quelqu’un se porte garant pour soit. C’est moi qui serais le tiens. Ici on est libre d’être qui on est et seuls des gens comme nous peuvent y entrer. Moi ils me connaissent déjà, toi tu vas pouvoir te présenter.
Pour t’encourager, je te prends par la taille, te faisant un bisou sur le front au passage, suivit d’un clin d’œil. Alors que nous traversons le jardin, je me tourne vers toi. Je me veux toujours gentil et apaisant. Je te tiens toujours la taille, mais sans te bloquer. Sans presser, je te dis de ma voix douce :
- Il faut que je prenne ma forme terranide avant de rentrer. Mais je ne veux pas que tu aies peur, d’accord ? Je suis un tigre et je suis plutôt grand, mais je ne fais jamais de mal aux innocents. Je ne te ferais jamais de mal. Tu veux bien me laisser me transformer ?