Alors que Clara revenait sur ses pas, effectivement, une troupe de Jaffa avait pris place autour de la Porte. Prêts et avantagés, ils guettaient l'arrivée des Tori et les interceptaient un par un. Avec ce blizzard, impossible pour elle d'entendre le son des escarmouches successives. Lorsqu'elle réaliserait qu'elle tombait dans un piège, il serait trop tard.
Et, en effet, à l'approche de la Porte, elle put apercevoir quelques silhouettes sans savoir à qui elles appartenaient, et il était trop tard pour éviter le combat lorsqu'elle put remarquer la ligne des armures jaffa et la silhouette caractéristique de leurs lances. Les projectiles d'énergie grésillèrent autour d'elle, mais la ratèrent de prime abord. Elle put riposter, et son arme automatique perça les armures d'un Jaffa, puis d'un second, avant de devoir recharger. L'ennemi en profita pour approcher en ouvrant le feu, mais il dut se jeter à terre lorsqu'une nouvelle salve faucha un autre Jaffa.
Clara était dans une situation désespérée, mais peut-être pas impossible. Du moins, c'était jusqu'à ce qu'arrive la lente silhouette d'un guerrier Kull. Ces monstres étaient devenus si rares après les chutes d'Anubis et de Baal que le SGC n'équipaient plus ses équipes que d'un seul dispositif, par économie. Et Clara n'avait pas été sélectionnée pour porter celui de son équipe.
Elle résista bravement. Puis une salve de projectiles la touchèrent, et elle perdit la vie avant de s'enfoncer dans la neige.
Elle rouvrit les yeux alors qu'un sarcophage se rouvrait après l'avoir restaurée et, techniquement, ressuscitée. Et bien que son regard découvre ce qui avait tout l'air d'un palais troglodyte creusé à même la roche, il ne manquait pas des artifices habituels des Goa'uld : orfèvreries, monumentalité, excentricité... Celui qui se faisait passer ici pour le dieu était particulièrement friand d'or, et l'escalier qui descendait vers le reste du complexe était cerné de deux énormes statues de taureaux en or. Une brève inspection révélait qu'ils ressemblaient ironiquement, et à s'y méprendre, à des répliques clinquantes et plus grandes du taureau de Wall Street.
Immédiatement, Clara put aussi réaliser qu'on lui avait retiré tout son équipement, jusqu'à son treillis et ses sous-vêtements réglementaires payés par l'Oncle Sam. A la place, elle portait une sorte de robe dorée complexe sur laquelle on avait manifestement oublié de quoi couvrir le buste. Elle put tenter de tirer le tissu sur sa poitrine, et ce serait en vain (
Inspiration : robes minoennes, antiquité). Au moins, elle ne semblait pas être la seule à être traitée ainsi, car deux esclaves humains, un homme et une femme, vinrent à elle et lui firent signe de la suivre. La femme portait une robe similaire à la sienne tandis que l'homme portait une jupe un peu moins sophistiquée et se trouvait torse nu, avec une collerette pour tout habit au-dessus du nombril.
On la conduisit sans un mot à travers des corridors étroits, hauts de plafond, longs, tous couverts de dorures. Mais les statues, ici, étaient plus étranges, presque glauques. On eut dit de vraies gens coulés vivants dans l'or. Et quand, enfin, on déboucha sur la salle du trône, totalement d'or, l'impression sembla prendre son sens, car le nom qu'on annonça restait connu à travers le monde.
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Prosternez-vous devant le dieu Midas ! Gloire au dieu d'or !Sur un trône d'or massif, un humain, vêtu d'une jupe et d'une cape écarlates, paré d'or et trônant, évidemment, sur un trône d'or massif, dévisageait Clara sans un mot. Et son attirail caractéristique confirma sa nature avant que ses yeux ne brillent d'un éclat doré également. Un Goa'uld !
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Prosterne-toi, Tori, devant ton nouveau maître !D'un signe de sa tête, un Jaffa qui s'était glissé derrière Clara donna du bâton d'énergie, la brisant d'une décharge intense à travers tout le corps.
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Que tous voient que le dieu Midas brise même les Tori !