Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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A un moment, on récolte ce que l'on sème ! {Pv ~ Kaïto Nakajima} [FINI]

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Kaito Nakajima

Humain(e)

"… Je me vois dans la situation immédiate de refuser. En fait, je crois même que nous avons encore beaucoup de choses à nous dire, jeune homme."

Kaito se pétrifia à l'oraison de cette phrase toute simple. Ce n'était pas le refus que marquait Enothis qui le choquait mais bien l'accent tranchant quelle venait d'utiliser, bien peu en concordance avec son attitude précédente.

"Euuuh, et bien oui, bien entendu, tout ce que tu veux."

Ce revirement le désorientait. Il se voyait déjà réconcilier avec la lycéenne et se félicitait de la tournure des évènements. Là, elle le poussait sous un douche glaciale où il perdait le fil de leur jeune odyssée. Le claquement métallique qui retentit, sec et brutal, derrière lui, le fit sursauter, suivit d'un deuxième, puis d'un troisième. Kaito se retourna, effrayé, pensant d'abord à l'irruption d'une tierce personne mais ... non ... les portes des casiers se déchainaient dans un tonnerre de grincements terrifiants, s'ouvrant à la volée pour se refermer violemment, tordant les gonds. Le jeune homme se plia, submergé par une peur viscérale qui lui vrilla les intestins. Les néons se mirent à grésiller, plongeant la pièce dans un chaos d'ombres terrifiantes et de lumières blessantes. Il plissa les yeux, perdu, hagard devant le spectacle des bancs basculant dans le sol.

"Eno......"

Il en bavait d'effroi, son esprit logique disséqué par cette illusion folle et épouvantable. l'air lui manquait et le peu qu'il aspirait lui brulait la trachée. Kaito se voyait mourir, englouti par ce spectacle cauchemardesque qu'il savait ne pas être une dérive de son esprit. Il vivait une tragédie. Et au milieu de ce maelström démentiel se tenait Enothis qui le fixait. Qui le regardait non pas de ce regard de miel qui lui donnait un charme si exotique, mais de prunelles d'un vert émeraude si profond et si pur que le premier battement de cils l'hypnotisa. Kaito était horriblement fasciné, et malgré toutes les horreurs qui l'entourait, il n'arrivait pas à se délier de ces aimants de jade luisants d''un antique pouvoir. Oh qu'il voulait tourner la tête mais il ne le pouvait. Il tenta, à se rompre le cou, ses instincts de survie prirent le dessus et lui intimèrent de fuir mais il ne put. Ce qui lui restait de conscience lui imposa de ne pas regarder ce qui s'agrippait à ses chaussures en se lovant contre ses chevilles. Il ouvrit la bouche pour implorer mais aucun son ne s'en échappa. Sa peau réagissait naturellement, couverte de chair de poule, et la transpiration qui l'affectait le couvrait d'une pellicule humide et glaciale. La folie était toute proche quand Enothis le ramena à la réalité du cauchemar qui n'en était pas un, car bien réel.

"Je me disais bien. Nous nous sommes vu hier soir, mais j’étais trop dans les vapes pour imprimer ta petite face de blaireau des marais. Alors petit cancrelat, qu’as-tu osé utiliser pour t’en prendre à Enothis et moi-même ? Tu peux me le dire ou pas d’ailleurs, je doute que cela influe sur ta destinée proche."

Chaque mot prononcé perçait les entrailles de Kaito. L'étudiant sentait qu'il allais se faire dessus. Enothis s'avançait. Non ... ce n'était plus Enothis. Malgré son accès de colère, la jeune femme était douce, gentille et amicale. Là, la chose monstrueuse qui occupait l'espace en grossissant, auréolée d'une ombre d'une noirceur atroce ne pouvait être la lycéenne qui se tenait devant lui il y avait juste un instant. Le sentiment que ce monstre pouvait avoir blessé Enothis le révoltait intérieurement. Il grinça des dents, de rage, de peur, de colère, d'incompréhension. Malgré cet élan de rébellion, il ferma les yeux quand le huma suspicieusement, enveloppant le jeune homme de son aura malsaine. Il trembla comme un fou quand il sentit d'horribles griffes le toucher et lui faire mal. Une puissante contrainte le força à ouvrir les yeux et à nouveau il sombra dans le regard hypnotique de la créature infernale.

"Maintenant, gamin, à moins que tu n’ai l’intention de me mentir, et donc de mentir à cette jeune fille qui s’est permise de te faire confiance et de s’excuser, tu vas tout m’expliquer. Qu’as-tu fais avec ça ?"

Un verrou céda, celui de la peur. Kaito avait passé un cap de terreur au-delà duquel rien de pire ne pouvait arriver et curieusement, cela le calma, même si son cœur battait la chamade comme s'il voulait jaillir de sa poitrine. Il ne vit pas tout de suite son téléphone suspendu  devant lui. Sa vue se brouilla un instant comme désynchronisée de son esprit. Le brouillard oculaire se dissipa et la chose terrifiante avait disparu. Eno... non l'autre, pas Enothis, se tenait devant lui toute proche. Tellement belle mais toujours aussi mystique. Elle n'était plus une inconnue puisque Kaito savait, devinait qui elle était. Enfin plutôt l'avait-il tout simplement reconnue.

"je ... je te reconnais."

Sa voix était une plainte misérable, il voulut reprendre contenance mais ne se soucia pas plus de savoir s'il réussissait.

"Je t'ai vu ... cette nuit. Je ... j'ai voulu t'aider mais on m'en a empêché."

Il pleura de rage.

"Je t'ai vu souffrir et je n'ai rien pu faire! J'étais prisonnier de ce cauchemar!!"

Il réussit à arracher un bras à son immobilité pour se le passer rageusement sur le visage pour essuyer ses larmes de honte. C'est à ce moment qu'il réalisa, dans cet enfer de spiritisme malsain l'horrible vérité qui s'imposait à lui.

"Tu as fait disparaitre Enothis!! Où est-elle? Si tu lui fais mal, je te tuerai !!" Il hurlait à présent, luttant inutilement contre les liens invisibles qui le ceinturaient. Il tentai de se débattre mais épuisé, s'affaissa sur lui-même, comme flottant dans un air trop dense.

"Qui es-tu ? Je voulais te sauver...."

Le regard dans le vague, il s'abandonna dans un néant où son épuisement l'entrainait. Mais une petite chose capta son attention, un petit objet noir et rectangulaire flottait devant son visage. Qu'est-ce que son smartphone faisait là? Son smartphone! Pourquoi alors qu'elle aurait dû le dévorer, s'intéressait-elle à ce truc-là ?

Kaito leva les yeux pour la contempler. Au moins s'il devait mourir, serait-ce devant un visage d'une beauté infinie.


"Tu es aussi belle qu'elle ..."

Ah oui, elle lui avait demandé ce qu'il avait fait avec.

" C'est c'est mon smartphone. Je n'ai rien fait avec. Personne ne m'appelle à part mes parents et ... je ... je navigue un peu sur internet."

Hier il n'avait rien fait d'autre que ... au point où il en était, il n'eut aucune honte à avouer l'usage de l'application porno relayée par un utilisateur de son forum hentai.

"J'ai installé une appli hier soir d'une société qui prodigue des services bizarres. Ca m'a parut étrange mais quand je l'ai lancée, rien ne s'est passé. C'est la dernière qui apparait sur mon deuxième screen, faut juste faire glisser l'écran."


La femme l'observait de son regard magnétique. Maintenant, une odeur d'épices fines émanait d'elle et son haleine charriait de légères effluves sucrées. Kaito lui disait la vérité même si celle-ci était incomplète. Non pas par omission volontaire mais la fatigue embrumait son esprit.

"Rend moi Enothis, t'as pas le droit de lui faire mal ..."

Enothis/Emaneth

Humain(e)

Re : A un moment, on récolte ce que l'on sème ! {Pv ~ Kaïto Nakajima}

Réponse 16 dimanche 31 janvier 2021, 16:25:37

Comment ne pas comprendre que le jeune homme était terrorisé par la présence en face de lui. En même temps, Emaneth ne parvenait jamais à contenir sa nature quand elle était en colère, et comme certains bédouins pouvaient le dire dans le pays natale de l’esprit du désert : « Ce qu’il y a de terrible avec le sable, c’est qu’il peut être aussi doux que trompeur. En revanche, une fois que la tempête naît au coeur du désert, rien ne saurait l’arrêter, et l’homme ne peux que subir son ire jusqu’à ce qu’elle se soit lassée. ». Ici, la tempête était dans une telle furie que bien peu de choses sauraient d’ailleurs la ramener à la raison. Même la voix d’Enothis, en son coeur, ne parvenait à toucher son esprit, la Djinn n’ayant à offrir dans l’instant que fureur et désirs meurtriers, même si elle n’aurait sut se permettre d’atteindre de telles extrémités. Non, plus que tout cela, plus que l’envie d’attraper la forme frêle et tremblotante devant elle et d’aller la clouer au plafond avant de le laisser crever dans le béton dont était fait le bâtiment, elle savait qu’elle se devait de comprendre le danger qui l’avait affectée, et par extension, Enothis. Alors, forcément, malgré la débauche d’effets ésotériques en tout genre qui se manifestaient autour d’eux, l’esprit des sables se contentait de se poster devant lui, dans toute sa rage la plus mystique, et l’intimait à la clarté la plus franche si il ne voulait pas finir entre ses griffes, à couiner comme la souris malchanceuse qui aurait finie sous la patte d’un chat trop joueur. Et visiblement, pour l’instant, elle n’avait que réussie à le faire disjoncter, le pauvre jeune homme semblant s’évertuer à parler de quelques sujets divers, sauf celui qui l’intéressait :

« Je ... je te reconnais. Je t'ai vu ... cette nuit. Je ... j'ai voulu t'aider mais on m'en a empêché. Je t'ai vu souffrir et je n'ai rien pu faire! J'étais prisonnier de ce cauchemar!! »

A part lui confirmer qu’il était bien dans le rêve, qu’il était conscient, et donc qu’il avait pleine capacité à estimer, observer, et agir dans celui-ci, difficile de sortir quoi que ce soit d’autre dans son blabla inopérant et manquant tristement de sincérité à ses yeux. Emaneth ne pouvait tout simplement pas y voir la moindre forme d’intérêt. En même temps, aveuglée par la rage qui la caractérisait en cet instant, elle n’avait pas vraiment l’esprit à offrir quelques formes d’empathie envers le jeune homme paniqué. Non, tout ce dont elle avait besoin, c’était d’obtenir les réponses à ses questions, et il les évitait. D’ailleurs, les lieux ne manquaient pas de répondre à son impatience, le capharnaüm des casiers ne manquant pas de s’amplifier à mesure que Kaïto déblatérait ses idioties. Dire qu’en quelques anciennes époques, elle n’aurait guère donnée autant de chances à quelqu’un, qu’elle l’aurait tout simplement fait éviscérer sur place et qu’elle aurait choisie une autre personne au hasard pour répondre à ses interrogations. Finalement, le fait de devoir côtoyer et protéger Enothis l’avait sûrement adoucie, malgré tout ce qu’elle pouvait en penser. Elle hésita d’ailleurs un instant à lâcher le téléphone et tordre le cou de cet innommable petit morceau de bouse de doryphore, mais elle ne le fit pas. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il reprit la parole, se permettant un petit instant de respiration, peut-être même la Djinn pouvait-elle parler ici d’audace, et elle fut tant surprise que cela la cloua sur place :

« Tu as fait disparaitre Enothis!! Où est-elle? Si tu lui fais mal, je te tuerai !!
- Que ! Tu... »

Peut-être voulait-il mourir en faite ? Parce que là, oser l’attaquer, oser prétendre qu’il serait en mesure de lui faire du mal, de s’en prendre à sa divine personne, et tout cela sous le postulat tout simplement insupportable qu’elle aurait été la source des malheur d’Enothis, c’était le genre d’affront qu’elle ne devrait jamais laisser impuni ! L’égorger aurait été trop long et salissant, mais de lui rompre le cou ne saurait être un châtiment assez lourd pour sa bêtise et son manque de réflexion. Elle devrait … quoi ? Lui faire bouffer du sable jusqu’à ce que sa panse explose ? L’emporter dans quelques tristes lieux et le faire cuire sous un soleil de plomb ? En fait, des idées de torture, de châtiment, elle pouvait en avoir tant, et des plus imaginatifs, qu’elle se perdait à en trouver un qui soit adéquat pour le comportement tout simplement stupide de son interlocuteur humain. Elle restait figée dans sa posture de domination absolue, et laissait son esprit virevolter entre les idées les plus violentes et les plus sadiques, s’assurant de choisir exactement le moyen de tirer de ce petit abruti les plaintes les plus pénibles et satisfaisantes qu’elle saurait ouïr d’une oreille attentive. Sauf que pour l’instant, elle ne l’était pas, attentives, et l’ignorant complètement quand il parla de sa beauté, elle ne fut tirer à nouveau de ses pensées qu’une fois que le jeune homme se permit enfin de jouer au jeu dont ELLE avait édicté les règles. Assez simplement, elle entendit le mot qui l’intéressait, le « smartphone », et cela ramena immédiatement son attention sur le jeune homme pour boire l’ensemble de son propos, la plus petite forme d’explication, tandis que ses yeux d’émeraude étaient plongés dans les siens :

« ...Je n'ai rien fait avec. Personne ne m'appelle à part mes parents et ... je ... je navigue un peu sur internet. J'ai installé une appli hier soir d'une société qui prodigue des services bizarres. Ça m'a parut étrange mais quand je l'ai lancée, rien ne s'est passé. C'est la dernière qui apparaît sur mon deuxième screen, faut juste faire glisser l'écran. »

Une application ? Elle fronça les sourcils, puis alluma le téléphone sans aucuns soucis pour répondre aux informations qui avaient été données par le damoiseau. Elle allait avoir ses réponses, enfin, et peut-être qu’avec un minimum de chance elle allait le laisser en paix si elle y trouvait ce qu’elle cherchait. A la place, le pauvre Kaïto eut encore le malheur de parler un peu trop, sur un sujet qui était … Bien trop tendancieux pour que la Djinn accepte encore quelques propos de ce genre :

« Rend moi Enothis, t'as pas le droit de lui faire mal …
- FERME-LA ! Enothis ne serait même pas ici, en ces lieux, si je n’existais pas. Alors tu fermes bien TA GRANDE GUEULE si tu ne souhaites pas que j’abrège définitivement ta petite vie de salopiot accroc au sexe. Je suis le seul rempart qui existe entre Enothis et l’ensemble des problèmes qu’elle peut connaître, alors la prochaine fois que tu t’avises, ne serait-ce qu’un instant, de prétendre connaître cette demoiselle, ou même de vouloir la protéger, je vais te faire comprendre de la manière LA PLUS SANGLANTE pourquoi JE suis la solution à sa vie. »

Une fois qu’elle s’était assurée de parfaitement avoir fait passer son message, elle observa l’outil du jeun homme avec un intérêt certain, atteignant l’application dont il lui parlait en un instant passablement court. Au moins rangeait-il bien son téléphone contrairement à Enothis, ce qui faisait qu’il ne possédait que deux pages d’applications, dont chacune avait sa propre place dans un petit dossier correspondant. Finalement, Enothis pourrait apprendre beaucoup de cet idiot, elle qui collectionnait les logiciels sans utilités, les jeux bidons aussi, mais qui surtout n’avaient jamais mis une seule fois de l’ordre dans ses affaires, laissant l’ensemble devenir un chaos insupportable de plus de 6 pages et donc la Djinn ne voulait normalement jamais s’y mêler. Enfin, l’esprit du désert vint à appuyer de son doigt sur l’icône qui semblait avoir été installée en dernière, et à l’instant même où elle produisit cette action, un horrible frisson la traversa de part en part, résultante ignoble d’une sensation qui manqua même la faire vomir. Dès que l’application s’était lancée, et que la petite page de garde représentant un chapiteau laissait entrevoir un petit visage pixelisé ressemblant étrangement à Enothis était apparu, l’appareil purement technologique de l’étudiant s’était mit à exhaler une épaisse fumée ôcre rempli d’une malveillance évidente. Visiblement, cet effet était tout à fait imperceptible pour l’humain, qui n’avait pas eut la moindre réaction, mais la Djinn, elle, y voyait une influence qui n’était pas DU TOUT bienveillante, l’obligeant alors à faire un choix drastique. Le téléphone était devenu le relais d’une influence sombre et malicieuse, il n’était tout simplement pas envisageable de l’en libérer d’ailleurs, alors Emaneth… Allait tout simplement régler cela par la force.

« Je ne sais pas qui est le crétin qui a put te donner ceci, ni même comment il en a fait l’acquisition. Mais tu sais quoi ? Il t’a prit pour un sacré blaireau. Il n’y a que maléfice pour catégoriser ce que produit cette application. Et vu que je suis plutôt grande seigneur, je m’en vais régler le problème et t’éviter quelques terribles malédictions à venir. »

Les portes des casiers claquèrent à l’unisson quand la Djinn jeta le téléphone en l’air. Ce qui s’ensuivit se déroula extrêmement vite en revanche. L’ensemble de l’ambiance lourde et sombre se calma, tandis qu’Emaneth perçut quelques ombres derrière la porte des vestiaires. Des personnes s’apprêtaient à rentrer, et elle n’avait plus que quelques instants pour agir, la moindre présence supplémentaire rendant sûrement ses pouvoirs inefficaces au vu de son état de fatigue quasi-permanent au Japon. Sûrement que le claquement des casiers fit hésiter ces soudaines intrus, et cela donna à la Djinn le peu de temps dont elle avait besoin pour agir, et prévenir sa chère protégée. Amenant ses deux poignets l’un vers l’autre, Emaneth vint écraser le téléphone en station dans les airs entre ces derniers, le broyant en petits morceaux ridicules de technologie inopérante. Puis, elle se rabattit en toute urgence dans le corps de sa protégée, se réduisant à un petit rien discret tout en laissant soudainement la demoiselle aux yeux d’ors revenir à l’avant de la scène. Tout ce qu’elle put faire avant fut de prévenir Enothis de ce qu’il se passait à l’entrée : Quelques quatre jeunes femmes se tenaient à l’orée, semblant agitées, et elle s’apprêtaient à rentrer dans la pièce à vive allure.

Soudainement de retour et un peu perturbée par la violence du changement, l’égyptienne ne fit pas dans la dentelle, et fit le choix de la solution la plus rapide et évidemment… la plus discrète pour l’instant. Elle attrapa l’étudiant par le bras et se jeta en direction du plus proche casier qu’elle pouvait ouvrir, ce qui n’était guère un problème vu l’action précédente de sa consœur. Puis elle se cacha dedans avec le jeune homme, et en referma la porte avant même que quiconque n’ait eut le temps de tourner la poignée des vestiaires. Ainsi, la situation changea du tout au tout, la petite demoiselle et le jeune homme se retrouvant coincés, dans ce lieu étroit, à regarder comme il le pouvait par les fentes à la hauteur du regard d’Enothis afin de gagner le plus petit brin d’informations.

*
*   *

La porte s’ouvrit d’un coup, sans le moindre souci, Hirashi sautant dans la pièce avec un balai-brosse entre les mains :

« QUI EST LÀ !? »

 Rien. Pas la moindre réponse. Les lieux étaient parfaitement vides, et la lycéenne, accompagnée de ses trois amies, se regardèrent de manière un peu circonspectes, incapable d’imaginer qu’elle venaient d’imaginer ce qu’elles avaient entendues. Pourtant, depuis le couloir, la cacophonie ambiante était telle qu’elles avaient sincèrement crûe que quelques idiots avaient eut la mauvaise idée de fouiller les casier des femmes pour aller y piquer tout ce qui pouvait y traîner. En même temps, les hommes du complexe scolaire étaient tous des gros idiots lubriques, et cela n’aurait pas été la première fois que des disparitions seraient survenues. Mais là, les quatre femmes avaient eut l’espoir de prendre les criminels juvéniles la main dans le sac, afin de tous les envoyer à la direction et de leur faire connaître un véritable et bon jugement. À la place, elles se trouvaient là, presque stupides d’avoir agit avec autant de véhémence, et contemplaient les lieux vides de vie avec un gros froncement de sourcil. Et si la première commença à progresser dans les vestiaires en observant partout autour d’elle, ce fut seulement pour faire un signe à ses amies de la suivre, les quatre engageant leur progression curieuse et observatrice :

« C’est quoi ce merdier Hirashi ?
- J’sais pas … Bon, on vérifie rapidement les casiers et on ferme la sortie. Faut quand même qu’on se change et j’veux pas de mauvaises surprises. J’te jure, le club de théâtre a vraiment besoin de réparer ses vestiaires, ça devient l’enfer de se balader dans le lycée à chaque fois. »

Lentement, Hirashi alla fermer la sortie vers le terre-plein qui servait aux cours de sport, laissant le soin à Jima, Koruha et Machiko de faire le tour de la pièce. Tout ça était vraiment étrange, mais bon, si elles ne trouvaient rien, elles n’allaient pas plus se prendre la tête.

Kaito Nakajima

Humain(e)

La dernière réplique de Kaito acheva de rendre la folle hystérique encore plus dingue. Il ne comprit pas grand chose à ce qu'elle lui cracha à la figure sauf, et cela faisait toute la différence, qu'elle avait l'air de tenir à Enothis, et d'y tenir particulièrement. Cela ne changeait rien au fait que Kaito reste terrorisé mais les rouages de son esprit se débloquèrent et le jeune homme parvint à ébaucher un tableau plus réaliste de la situation. Il n'était pas dans un cauchemar, c'était certain aussi s'il ne pouvait expliquer ce qu'il se passait, il fallait tout simplement l'accepter tel quel. Kaito n'était pas réfractaires aux courants de pensée modernes qui tablaient sur l'existence  de plans de compréhension du monde différents, ce qui incluait la reconnaissance de mystères occultes, magiques ou encore mystiques. Cette femme existait et devait être une partie d'Enothis s'il comprenait bien. Qu'importe comment cela était possible, ce qui comptait était que la lycéenne revienne au plus vite en bonne santé. Kaito ne put rien ajouter d'autre puisque "l'autre" décida de pulvériser son smartphone entre ses poignets, sans efforts aucuns. Il en resta abasourdi, pourquoi avait-elle fait ça? Quel rapport avec sa colère? Le petit appareil s'effrita en morceaux sur le sol et imperceptiblement, Kaito crut entendre une longue plainte murmurer le prénom d'Enothis, une plainte empreinte de frustration obscène et de regrets malsains. Il en frissonna d'effroi et tout comme il avait accepté la présence de cette femme, le lien entre l'application et la lycéenne naquit de lui-même. Maléfice, malédictions, autant de mots effrayants mais qui rappelèrent à kaito l'affreuse réalisation cinématographique "The Ring". Il vivait la même chose donc la prudence était de mise. Et cette femme était donc son alliée, malgré sa brutalité sauvage et ses menaces explicites.

"Comment t'appelles-tu?"

Il prit seulement conscience à ce moment-là des signes extérieurs de présences beaucoup plus humaines. Le changement fut radical. Le regard émeraude se mua en or liquide et subitement, il eut l'intime conviction qu'Enothis était de retour. C'était bien le cas. Disparue la femme hargneuse, revenue la douce lycéenne. Une foule de questions voulurent franchirent les lèvres du jeune homme mais ni une ni deux, elle l'attrapa et le tira avec elle dans un casier étroit duquel elle referma la porte vivement. Au même moment, la porte des vestiaires s'ouvrit d'un coup et une voix féminine retentit, réclamant qu'ils s'identifient. Kaito était tout tordu dans cet espace réduit et sans faire de bruit, essaya de se déplier un peu, comprimant le corps chaud d'Enothis contre le sien. Aussi embarrassante que fut leur position, le fait de pouvoir se faire surprendre ainsi était tout bonnement impossible, ils risquaient gros. Dans un geste voulu pourtant précis, Kaito rippa sur le chemisier de la jeune femme, arrachant par là même les trois premiers boutons du haut. Les pans écartés du chemisier libérèrent un soutien gorge bien rempli et bien malgré lui, Kaito y posa ses yeux. Contre toute attente, il eut envie de rire. Non mais pas encore, c'est pas possible!!

Apparemment, quatre filles investiguaient dans les rangées de casier. La sortie était verrouillée et elles allaient entreprendre une fouille complète des lieux. La poisse! Kaito tenta de susurrer à l'oreille d'Enothis.


"Excuse moi pour ton chemisier mais au point où on en est ... tu peux ... l'autre toi, elle peut pas revenir faire quelque chose parce que là, ça craint vraiment. Sans tuer personne ni rien mais juste les faire s'endormir d'un coup et ... ne pas me casser la figure au passage si possible ..."

Le bruit des portes de casier ouvertes à la volée se rapprochait. Kaito s'attendait à devoir passer un sale quart d'heure, voire à envisager sa radiation pure et simple de l'université. La porte du casier d'à côté claqua, ça y est, ils y passaient ... quand l'une des filles demanda.

"Hey c'est quoi? On dirait des bouts d'appareil broyé, qu'est-ce que ça fait là?"

Ils entendirent un raclement de chaussures au sol, suivit d'une exclamation étouffée.

"Jima? Ca va? tu as l'air étrange?"

"Euh oui ... non, je me sens toute bizarre."

Le bruit d'un corps lourd tombant provoqua la panique des trois autres filles qui se précipitèrent vers leur amie à terre.

"JIMA!!"

Un silence s'établit un court instant avant d'être interrompu par un long gémissement, sui vi de plusieurs autres.

"OOOOOOOHHHHHH" Il s'agissait d'une exclamation d'extase.

Un choc dans le casier fit sursauter Kaito. Il se passait effectivement quelque chose d'étrange. La porte s'ouvrit d'un coup et les jeunes gens plissèrent les yeux devant l'afflux de lumière. Hirashi se tenait devant eux, pas en colère du tout, le chemisier ouvert et sa main s'activant sous sa jupe.
"HHHaaannn je savais qu'il y avait quelqu'un." dit-elle avant de basculer en arrière sur un banc pour s'activer plus fort entre ses cuisses. Juste à côté, Jima, couchée au sol, se faisait plaisir elle aussi tandis que Koruha et Machiko s'embrassaient fougueusement. Entre elles, le petit tas de débris de l'appareil de Kaito diffusait une très fine brume noirâtre qui auréolait les quatre filles jusqu'aux chevilles. Le nuage capta la présence de Kaito et Enothis et tenta de s'étendre vers eux, difficilement, tâtant de ses tentacules éthérés la surface du sol avec hésitation. Kaito reconnut instantanément la sensation qui l'avait affecté quand il avait vu l'horrible créature de ses rêves violer "l'autre Enothis". Le jeune homme saisit enfin le sens des paroles qu'elle lui avait craché au visage. Maléfice ... ça en avait tout l'air bien que d'une noirceur et d'une puissance beaucoup moindre que dans son cauchemar. La "chose" avait subit l'attaque de la folle furieuse et devait être atteinte dans son intégrité. Néanmoins elle s'approchait de plus en plus d'eux. Soudainement, un tentacule fusa et s'enroula autour d'une cheville d'Enothis, la tirant à l'extérieur du casier et entrainant de facto Kaito. La lycéenne gémit en rougissant, atteinte des troubles d'envie qui dévoraient les quatre autres filles. Noooon ! Pas encore! Kaito pressa la jeune femme contre lui et quand elle lui fit face, sans savoir pourquoi, il l'embrassa passionnément. Aussitôt, la créature siffla de douleur et relâcha sa proie. Le regard d'Enothis redevint vif et les jeunes gens se surprirent à vouloir rester l'un contre l'autre. Le corps chaud de la lycéenne poussait l'étudiant à l'émoi. Au sol, la chose s'étendait et les encercla, prête à fondre à nouveau sur eux. Les lèvres de Kaito et Enothis se frôlèrent à nouveau et la masse fumeuse frémit de douleur. Se pouvait-il que cette horreur puise sa force dans la perversion malsaine des humains, et donc soit sensible aux sentiments véritables?


"Enothis ... Je crois que ce truc peut être détruit par ..." Il voulut dire l'amour mais de peur d'être ridicule, préféra utiliser d'autres termes " ... par des sentiments sincères."

Kaito glissa ses doigts entre ceux de la jeune fille et se penchant sur elle, l'embrassa à nouveau de cette passion que seuls ceux qui sont purs peuvent éveiller. Il trouva la langue de sa partenaire et de la sienne, entama un ballet délicieux où ils mêlèrent leurs addictions. Serré tout contre elle, il la découvrait d'une manière tout autre et en oubliait presque les tourments qui s'abattaient autour d'eux. En effet, les filles se masturbaient, seules ou entre elles, vulgairement, grognant des commentaires malsains et enfonçant profondément leurs doigts dans leur vagin. Autour d'elles, la créature pulsait vigoureusement tandis qu'autour des deux jeunes passionnés, elle paraissait plus diffuse et immobile. D'un geste presque synchrone, Kaito et Enothis s'enlacèrent. Lui, glissa ses mains contre la peau douce des hanches de la lycéenne avant de passer dans son dos dégrafer le soutien-gorge. Dans le même temps, il plongeait dans le creux du cou parfumé pour la couvrir de baisers. La brume ondula de dégoût.

Enothis/Emaneth

Humain(e)

La position dans laquelle ils se trouvaient étaient …. terriblement gênante. Non seulement Enothis ne se sentait pas du tout à l’aise, mais d’avoir provoquée, par son empressement, un moment aussi difficile à vivre l’amenait presque à s’en vouloir. Non mais quelle cruche franchement ! Bon, elle avait agit dans l’urgence, au moins on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir d’avoir tentée de préserver les bonnes mœurs de Kaïto aux yeux d’éventuelles camarades du lycée ou de l’université, mais voilà la scène : Elle était collée à lui, dans un espace monstrueusement étroit, et surtout dans une position qui ne leur permettait guère de mouvement, ce qui était, au final, bien pire que de s’être trouvé à quelques distances que ce soit au milieu de la pièce. Pourquoi ? Mais parce que bon sang, forcément que les nouvelles-venues avaient très clairement remarquées qu’il y avait eut du bruit dans le vestiaire, alors BIEN SÛR, elles allaient inspecter les lieux pour être certaines que quelques garçons mal-intentionnés ne s’étaient pas glissés en quelques endroits pour espionner ! Alors quoi, ils allaient se faire chopper, en deux temps trois mouvements, se retrouver à balbutier quelques maladroites explications pour tenter de sauver leur honneur ? Comme si ça allait marcher de quelques manières, les japonais avaient cette horrible tendance à vouloir propager milles histoires et rumeurs, alors une de plus ou de moins … Sauf que ça allait leur tomber dessus, et l’égyptienne voulait conserver la vie scolaire la plus calme possible. Mais dans quelle sorte de misère elle venait de les mettre ?

Visiblement, dans une misère qui allait pas aller en se simplifiant… Son camarade d’infortune, voulant évidemment trouver une position un peu plus confortable, ce qu’elle lui comprenait sans la moindre suspicion, ne trouva pas mieux qu’un geste maladroit à accomplir. En un mouvement, la moitié de son chemisier se trouva agrippée par les doigts fins du blondinet, tant et si bien qu’ils abandonnèrent leur poste, libérant sa poitrine à la vue du damoiseau dont la nature alerte quant à ce genre de détail n’était plus vraiment un secret. Elle manqua de lui faire la morale un court instant, mais se retint, jurant simplement en elle-même qu’il n’ait pas le mauvais comportement auquel elle s’attendait dans ce genre de situation, mais malheureusement… Elle vit les yeux du jeune homme se poser directement sur son opulente poitrine, dont la proximité faisait en plus largement mettre en avant les rondeurs exquises. Elle ne put s’empêcher de rougir, et de lui faire les gros yeux quand il se rendit compte de son erreur, cherchant à fuir cette vision qui l’appelait tant, déboulant ainsi sur la moue boudeuse accompagnée des sourcils froncés de l’égyptienne. Elle faillit gronder, mais elle ne le fit pas, elle ne voulait pas répéter la situation de leur premier échange, celui-là même qui les avait menés, tout les deux, à se retrouver dans une si sordide situation. En revanche, elle sentit le jeune homme s’approcher de son oreille, si bien qu’elle eut la crainte soudaine qu’il ait quelques mauvaises idées. Bien-heureusement ce ne fut pas le cas, elle l’entendit simplement, chuchotant le plus bas qu’il lui était possible, quémander si par quelques manières elle pourrait les sauver de leur future et évidente sentence. Et elle ne put sincèrement lui répondre mieux qu’ainsi :

« Excuse moi pour ton chemisier mais au point où on en est ... tu peux ... l'autre toi, elle peut pas revenir faire quelque chose parce que là, ça craint vraiment. Sans tuer personne ni rien mais juste les faire s'endormir d'un coup et ... ne pas me casser la figure au passage si possible …
- Non, malheureusement… Emaneth est inutile dès lors qu’il y a trop de monde, ça puise bien trop dans son énergie d’agir quand trop de gens observent ses forces et peuvent l’identifier... »

Les pas et les propos au dehors se rapprochaient… Bon dieu de bon sang de …. Ça ne lui arrivait guère de jurer normalement, encore plus qu’elle était une croyante assumée et accomplie, mais là, la situation était telle qu’elle ne parvenait pas à exprimer sa frustration autrement. Pourtant …. Pourtant le plus étrange et incongru survint. L’imminence de la découverte fut remplacée par la surprise d’un bruit sourd, celui d’une personne se retrouvant malencontreusement au sol après une maladresse peu explicite. Mouvements intrigués et curiosités attentives, en tout cas les autres demoiselles à l’extérieur semblèrent s’éloigner ne serait-ce qu’un court instant avant que … Que quelque chose de plus étrange alors survienne, faisant hausser un sourcil à Enothis qui eut la plus grand des difficultés à croire ce qu’elle était en train d’ouïr à l’extérieur de son abri d’infortune. Des gémissements ? Non seulement ça en avait tout l’air, mais surtout si ce n’était d’abord que d’une seule voix qu’ils étaient exprimés, ce fut rapidement pour être accompagné par les trois autres comparses de la pauvre en plein émoi. Incompréhensible, tout simplement … Non mais que se passait-il à l’extérieur ? Finalement la réponse allait leur apparaître, clairement, bien assez vite : Sursautant avec Kaïto quand un coup soudain fut porté au casier qu’ils occupaient, ils n’eurent pas plus de temps pour réagir qu’ils furent soudainement aveuglés, la lycéenne ayant ouvert grand la porte et fait entrer l’ensemble de la lumière de l’extérieur dans leur abri. L’instant d’après, quand ils purent s’habituer à ce soudain changement de luminosité, les voilà pantois devant la jeune femme en train de furieusement se masturber, l’air hagard… Et derrière elle, cette épaisse fumée noire aux tons malsains.

« HHHaaannn je savais qu'il y avait quelqu'un.
- Mais, qu’est-ce qui t’a... »

Même pas le temps de poser une question que la jeune femme part en arrière, reprenant ses viles pratiques sans la moindre autre forme d’hésitation, alors qu’elle vient tout juste de trouver les coupables du raffut qu’elles avaient précédemment entendu. Enothis manque un instant s’inquiéter, mais son premier geste volontaire, celui de se rapprocher des pauvres damoiselles en plein émoi au milieu des vestiaires est plus ou moins avorté par la retenue de son camarade de cache-cache, plus en alerte : Il ne lui fit pas remarquer ce qu’il avait aperçu, cette brume noirâtre cherchant à prendre forme, mais en un sens, le fait qu’il l’ai gardé contre lui permit à le jeune femme d’y faire attention. Cette chose, entité dont la nature restait encore à définir, était sûrement la cause de l’état des lycéennes, et si Enothis le remarqua un peu en retard, cela ne manqua guère de lui faire de l’effet. Elle voulut rester immobile, loin de cette chose qui la mettait sincèrement mal à l’aise. Malheureusement pour elle, le sentiment n’était pas partagé par cette créature informe : S’approchant de prime abord du casier désormais grand ouvert, la chose fondit sur elle et lui attrapa la cheville, la tirant hors de son abri avec le pauvre étudiant en prime. Ce contact seul fut aussi écoeurant que troublant, et tandis qu’elle fut projeter au sol, le garçon au dessus d’elle, elle ne put empêcher la vibration qui traversa son coeur de s’exprimer avec un fond terrible d’inconfort. Elle produisit un délicat gémissement, puis ses pensées s’embrumèrent, s’égarèrent. Elle respirait lourdement, et au-dessus d’elle, elle trouva le jeune Kaïto, un peu perdu, un peu troublé… Que se passait-il ? Leur lèvres étaient si proche, le souffle … si court. Comme si soudainement le danger était au loin.

« Enothis ... Je crois que ce truc peut être détruit par … par des sentiments sincères.
- Des… sentiments ? »

Drôle de réflexion. Elle n’en comprenait ni la teneur, ni la logique, mais elle ne pouvait pas pour autant lutter, quelque chose l’aidait à « accepter ». Quoi que ce soit, elle ne comprenait plus trop, sentit le poids du jeune homme au dessus d’elle, se mit lentement à rougir quand elle le sentit devenir plus pressant, plus direct. Comment ça, encore, des sentiments ? Il n’y en avait point, ce n’était pas… enfin… Elle pouvait apprécier le jeune homme mais de là à … Et puis pourquoi ces baisers, dans son cou, commençait lentement à la faire ronronner, à lui donner envie d’un peu plus encore. Finalement, n’étaient-ils pas en train de faire exactement ce que cette chose attendait ? Mais à peine se posait-elle la question qu’elle l’oubliait, ne parvenait pas à lutter contre l’étrange influence qui parvenait, par quelques sombres effets et dons, à la leurrer, tout autant elle que sa vigilance. Finalement elle se laissait faire, ondulait sous son aîné, se laissait emballer par les événements, ne cherchaient même plus à s’éloigner du danger dont l’existence avait même été occultée par ce dernier. Puis elle eut mal. Très mal. Quelque chose qui lui vrilla le crâne, qui l’obligea à fermer les yeux un court instant, jusqu’à ce qu’elle entende, par miracle, les mots d’une personne qu’elle connaissait très bien, qui elle était restée parfaitement alerte, et qui comptait bien ne pas laisser cette horreur reprendre du poil de la bête, encore plus dans le monde réel :

« QU’EST-CE QUE VOUS FOUTEZ ? BARREZ VOUS, IMMÉDIATEMENT ! »

Comme un vilain coup de savate en plein ventre, cette gueulante sortie tout droit du message télépathique d’Emaneth eut au moins le don de rappeler l’égyptienne à l’ordre, de lui faire ouvrir les yeux de nouveaux, et surtout, de la rappeler à la réalité. Kaïto au-dessus d’elle, l’air bien partie pour se tailler une belle tranche de peau bronzée et moelleuse, les quatre autres filles dont le manque terrible de contrôle et les propos tout simplement immondes allaient crescendo, mais surtout… Cette forme environnante qui ondulait, claquait, si dense autour des jeunes femmes en pleine dépravation mais qui peinait pour l’instant à gagner de la forme autour du duo. Cette chose…. Elle se nourrissait de ces actes, elle avait besoin que cela aille plus loin, et ils étaient juste en train de lui offrir, sur un plateau d’argent, la nourriture même dont elle pouvait se servir pour devenir plus dangereuse, plus tangible, et aussi plus vorace. Les sentiments dont parlait Kaïto, il n’y avait rien de cela dans cette histoire, ce truc allait tout simplement se servir dès lors que leurs actes deviendraient plus important, plus … charnel. Et pour cela, elle les avait bien facilement trompés, jouant de quelques dons mystiques pour leur suggérer qu’ils étaient à l’abri. Saloperie ignoble. Enothis tourna son regard vers Kaïto, et manqua se dire que décidément, elle allait tout lui faire vivre à ce rythme… Mais elle n’avait pas le choix : Elle libéra une de ses mains de l’emprise de son compagnon blond, puis étendit son bras, cherchant la position la plus pratique pour pouvoir le rappeler à l’ordre d’une manière … percutante !

« Pardonne-moi senpaï ! »

Et elle décoche son assaut. Une claque magistrale, soudaine, terrible, un retourne-tête avec tout ce qu’elle avait dans l’instant pour chercher à le ramener le plus directement à la raison. Sa paume sur la joue du charmant compagnon produisit un bruit terrible, qui résonna dans l’ensemble des vestiaires avec autant de répétition qu’il fallut pour qu’Enothis se sente odieusement coupable d’avoir agit ainsi ! Mais elle ne le devait pas, elle ne devait pas se laisser leurrer, la moindre faiblesse d’esprit de sa part pouvant être autant de failles que cette chose saurait utiliser contre elle afin qu’elle s’assagisse, qu’elle retourne sous son emprise. Puis, dans l’espoir qu’Emaneth puisse, au moins un court instant, avoir la moindre action efficace sur l’esprit de Kaïto au cas où l’attaque soudaine ne fut pas suffisante, elle avança son front contre celui de son camarade tout en lui attrapant les joues, manières de l’obliger à rester au contact. C’est tout ce qu’elle pouvait faire, car si le beau blond restait au-dessus d’elle… Elle n’avait aucune chance de pouvoir fuir. Alors elle pria, qu’Emaneth soit capable de réveiller son ami, de lui dire ce qu’il fallait faire, mais surtout que Kaïto parviendrait à réceptionner son message le cas échéant.

« Attrapes Enothis et barre-toi gamin ! Ce truc est mourant, si vous fuyez, il n’a plus aucune chance de prendre forme ! Alors DÉGAGEZ ! »

Kaito Nakajima

Humain(e)

Qu'elle était belle Enothis! Immergé dans un condensé de senteurs exotiques et contemplant un charmant tableau, Kaito vivait ce moment comme si rien autour d'eux n'existait. Sans contraintes aucunes et libéré des affres douloureux de leur précédente rencontre, l'étudiant allait enfin pouvoir montrer à la jeune égyptienne toute l'affection qu'il avait pour elle. Bien calé au dessus d'elle, il inspira profondément avant de pouvoir enfin passer tout naturellement à l'acte. Elle le regardait et il s'aperçut qu'elle lui parlait. Que lui disait-elle? le gémissement d'une des victimes, tout proche d'eux, couvrit la clarté de ses paroles et il allait la faire répéter quand elle fit un geste de la main. Une délicate attention pour confirmer ce qu'ils voulaient surement. Lui souriant, il tendit la joue, prêt à recevoir une caresse ou toute autre preuve d'affection. Il était flatté. Ou plutôt son esprit était flatté. La densité sexuelle, même mauvaise, émanant de la chose immonde, corrompait les sens et les émotions. Pas plus solide qu'un autre, Kaito subissait à un certain degré la perversité mystique de la Bête et actait malheureusement dans cette fausse interprétation des choses. Enothis, donc, s'apprêtait à le rejoindre dans cet état de béatitude naissante et il en était ravi.

La gifle le prit par surprise, violente, sonore et terriblement bien réelle. Sa joue le chauffa instantanément et le puzzle décomposé de son esprit se remit rapidement dans l'ordre, chaque pièce ramenant le jeune homme à la réalité.


"Aouch, ca fait mal!!"

C'était évident. Et ce qu'il vit sous lui était tout aussi douloureux que le coup qu'il venait de prendre. Enothis, bien que débraillée, n'était plus du tout attirante, ou plutôt, la situation dans laquelle ils se trouvaient ne permettait pas qu'il pense à l'attrait qu'elle exerçait sur lui. Le visage de sa comparse de mésaventure était crispé sur une expression mêlant inquiétude, urgence et impatience.

"De quoi ...?"

Il relâcha son étreinte, la libéra de son poids en se redressant et fit un tour d'horizon pour mesurer l'ampleur des dégâts. Avec quelques secondes de retard, les mots d'Enothis arrivèrent à son cerveau.

"Attrapes Enothis et barre-toi gamin ! Ce truc est mourant, si vous fuyez, il n’a plus aucune chance de prendre forme ! Alors DÉGAGEZ !"

Ce n'était pas Enothis. L'intonation brutale, l'autorité dégagée, l'Autre était de retour, juste un instant en tout cas car l'émeraude de ses yeux n'avait brillé qu'un court instant, laissant à nouveau la place à l'or profond de son regard habituel.

"Oui ... oui ... il faut qu'on fuie!"

Se relevant d'un bond, il prit Enothis dans ses bras. Non pas qu'il possède une force particulière, mais elle était légère et la peur aidant, assistée par un afflux d'adrénaline, il la souleva comme une plume. Un gémissement contrarié et inhumain répondit à sa décision. Une douleur subie lui vrilla les entrailles mais se souvenant de l'Autre et de son ordre clair, il avança, enjambant une fille noyée dans un plaisir solitaire. Les trois autres étaient dans le même état et Kaito eut l'espace d'un instant pitié d'elle. Il se sentit coupable de ne pas pouvoir les aider mais sa priorité était de mettre Enothis à l'abri. Il grogna quand la brume tenta de saisir ses chevilles mas ne flancha pas. Sous l'effort, des gouttes de sueur perlèrent de son front. Enfin, il parvint à la porte des vestiaires qu'il ouvrit à la volée. Passer le pas de la porte fut l'épreuve la plus difficile. La tension lui vrillait l'esprit et les tripes mais quand le délicat fardeau qu'il portait resserra ses bras autour de lui, il trouva la volonté de s'affranchir de cette insupportable résistance. Dès qu'il posa les pieds dans le couloir, toute forme de contrainte disparue et il put, bien que paniqué, pensé consciemment. Derrière eux, la chose hurla de rage et de frustration avant de gargouiller pitoyablement. Kaito était trempé. Reposant sa protégée, ou sa protectrice, tout dépendait de leur point de vue, il l'agrippa par le poignet et l'entraina à toute allure derrière lui. Leurs pas claquaient sur le carrelage du couloir désert, faisant écho à leurs respirations saccadées. Enfin, après avoir couru ce qui lui parut une éternité, ils débouchèrent dans un des halls donnant sur l'extérieur. Ils n'avaient croisé personne et il en fut heureux. Rien ne les avait suivi, il pensait pouvoir souffler. Penché en avant, les mains crispées sur les genoux, Kaito reprenait son souffle en s'assurant que sa compagne allait bien. ils étaient sensiblement dans le même état l'un que l'autre. Il avait un point de côté et grimaça tandis qu'il parlait.

" ... Enothis ..." Il prit une seconde pour s'assurer de la couleur du regard qui le toisait, oui c'était bien elle.
"Ca va toi? Tu ... je ... Qu'est-ce qu'il se passe enfin? Qui es-tu? Qui êtes-vous?"

Beaucoup de questions se bousculaient dans son esprit mais l'instinct de survie fut le plus fort. N'attendant pas la réponse, il la reprit par la main et se dirigea vers la sortie. L'air à l'extérieur lui fit le plus grand bien et il adapta son allure à celle de la jeune femme qui prit place à ses côtés. Jetant quelques coups d'œil en arrière, ils s'éloignèrent de ce sanctuaire du mal, reprenant la vie d'étudiants normaux. Ils croisèrent d'autres personnes, des groupes de jeunes gens, des adultes vaquant à leurs occupations dont certains sourirent en les voyant. Kaito s'aperçut qu'il tenait toujours Enothis par la main aussi il la relâcha en rougissant. Le destin semblait vouloir lui imposer les déconvenues les plus gênantes mais il fallait avouer que ces derniers temps, rien ne lui réussissait correctement.

Il profita qu'ils remontent une allée bordée d'arbres feuillus pour s'asseoir sur un banc duquel un oiseau s'envola en piaillant de mécontentement.  Il était temps de faire le point. Se remémorant, ou tentant de le faire, tous les évènements qui s'étaient passés depuis que la jeune femme lui avait adressé la parole, il prit sur lui de croire que rien n'était impossible et que tout ce qui était incompréhensible trouverait un raisonnement à accepter. Elle l'avait appeler Senpai à un moment. Il s'en rappelait maintenant. Il allait donc agir en tant que tel.


"Je pense qu'il est temps que l'on se parle sans rien se cacher Enothis. Pour ma part, j'ai été très honnête avec toi depuis le début. J'ai surement été maladroit je te l'accorde et m'en excuse encore une fois. Je comprends aussi qu'a un certain moment je n'ai pas été moi-même et je ne sais pas pourquoi. Je compte sur toi pour m'éclairer. Ce qu'il s'est passé n'est pas de mon fait je te l'assure. Maintenant, je t'en veux ... je vous en veux  un peu car ton ... alter ego n'avait pas à me traiter de la sorte. Si elle est si forte, elle pouvait savoir que j'étais honnête mais bon ... non, en fait je ne vous en veux pas, tout est arrivé si vite pour nous. L'essentiel est tu ailles bien. Bon ... que vous deux alliez bien. Tu veux bien m'expliquer qui tu es? Et ce qui nous est arrivé s'il te plait? Et puis ... Enothis, il faut que je t'avoue que j'ai beaucoup d'affection pour toi."

C'était enfin dit. Kaito s'adossa contre le banc, libéré de ce qu'il avait à dire et surpris que c'eut été dit si sereinement. Il regarda Enothis. Qu'elle était belle!


Enothis/Emaneth

Humain(e)

La claque sonore, puis l’appel dont Enothis elle-même n’avait pas la pleine conscience … Autant de choses qui purent, à un instant, briser la sérénité béate du jeune homme, le ramener à la raison, pour le meilleur. Quand Enothis vit les pupilles de Kaïto reprendre une teinte normale, et par là, elle entendait qu’il ne semblait plus mirer un abîme inconnu, un vide sans nom qui laissait entendre qu’il était en effet sous l’emprise de quelques influences, elle ne s’en sentit que joie. Cela ne les obligeaient pas à s’en sortir, mais au moins, elle savait que dans cette situation, ils avaient un peu plus de chance de pouvoir s’échapper, alors que jusqu’ici la situation était parfaitement irrémédiable. Elle le sentit se redresser un peu, et déjà le poids sur sa poitrine se réduisant drastiquement, elle se sentit enfin la capacité de respirer, et d’observer l’ensemble de la situation d’un œil nouveau, sans perdre de force dans une lutte qu’elle ne pourrait … pas gagner au vu de la différence de gabarit entre elle et son aîné. Clairement, l’évolution des événements ne convenait pas du tout à l’entité qui avait manquée de peu de faire du jeune adulte son pantin, et les gargouillis rageurs de celle-ci, non sans parler des volutes maladroites et obscènes de ses appendices, ne laissaient clairement aucun doute sur ses intentions futures. Il n’avait plus le temps, ni de parler, ni de craindre pour leur vie. Il se devait de fuir, et Enothis voulut se remettre sur ses jambes quand elle sentit enfin toute l’infinie faiblesse dans laquelle elle se trouvait. Si son esprit avait survécut aux attaques de l’entité, son corps lui s’était abandonné aux effluves : Ses jambes ne répondaient pas à ses appels, ni même ses bras qui peinait à la tirer du sol.

Soudainement, l’envie de se laisser à la panique manqua prendre le dessus. Du moins, avant qu’un autre événement ne la prenne de court :

Alors même qu’elle s’efforçait de faire quelques mouvements pour opérer une fuite malhabile, elle se sentit soudainement tirée du sol par son aîné. Manquant de peu de partir en arrière à cause de la vivacité du mouvement, elle battit des bras maladroitement, les joues relativement rose de la surprise et de l’audace de son compagnon, avant de redresser ses yeux en sa direction, observant alors la mine sérieuse et décidé du damoiseau, visiblement prêt à tout pour réparer sa précédente erreur. Ou alors se faisait-elle des films, et cherchait-il simplement à l’impressionner ? Visiblement, tout du moins de tout ce qu’elle avait observée jusqu’ici, ce n’était pas vraiment le style de ce senpaï, plutôt d’un naturel réservé. Cela ne rendait l’initiative que plus charmante, suffisamment d’ailleurs pour qu’elle fasse elle-même un effort, et qu’elle cherche à assurer sa prise autour du cou de Kaïto, lui évitant ainsi de porter le pire des fardeaux en direction de la sortie. Ne manquerait plus qu’elle ne soit qu’un poids mort qui viendrait réduire leurs chances de s’échapper de ce traquenard ! Non, elle fit simplement ce qu’elle pouvait faire, à la hauteur de ses forces. Elle le sentit, plein de détermination, s’élancer en direction de la porte tandis que les volutes noirâtre de la chose cherchait encore et encore à prendre le contrôle, à l’envelopper de ses promesses trompeuses, à l’arracher à son bon-sens pour lui offrir l’occasion la plus délectable de se jeter sur la jeune femme affaiblie qu’il tenait entre ses bras. Incapable de faire plus, Enothis ne fit juste pas de commentaires, se laissa transporter malgré tout, le serrant contre elle de manière à lui signifier qu’elle était d’accord et agréait pleinement à son acte héroïque. Après tout, peut-être avait-il simplement besoin de cela pour trouver les dernières forces qui l’éloignerait de la vile forme de vie trompeuse ?

Dès qu’ils passèrent enfin la porte des vestiaire, toute la pression mystique qu’ils portaient sur leurs épaules sembla soudainement les abandonner. Ce fut comme si soudainement une chape de plomb venait de glisser de leurs épaules pour s’effondrer avec fracas sur le sol dallé, l’égyptienne en manquant même de couiner de surprise. Mais avaient-ils vraiment le temps d’en profiter ? En tout cas, Kaïto se retrouva à la poser au sol, et sincèrement, Enothis ne put que le comprendre au vu de l’effort titanesque qu’il venait de fournir. Elle n’en aurait pas été capable, et même si elle était désormais bien moins limité par leur incompréhensible adversaire, elle gardait encore les stigmates de son état précédent, ses jambes tremblant légèrement sous son propre poids. Elle se redressa pour observer son aîné. Il avait le souffle court, les joues cramoisies, et ses tempes étaient constellés de gouttes de sueur, laissant entendre l’intense pression mentale et physique dont il avait fait l’objet lors de son pas de course héroïque. Et lui se redressa d’un coup, planta ses yeux dans les siens, l’observant avec une telle insistance qu’elle manqua détourner le regard de gêne. Kaïto-senpaï, ce n’est pas gentil du tout de dévisager une jeune fille  comme ça !

«  ... Enothis … Ça va toi? Tu ... je ... Qu'est-ce qu'il se passe enfin ? Qui es-tu ? Qui êtes-vous ?
Je …. Je vais tout t’expliquer maiiiiis… »

Elle s’était résolue à lui expliquer tout ça, mais … Mais là n’était pas le moment, et que ce soit par le tremblement dans sa voix, ou son air inquiet, voire même une simple réflexion personnelle, il fut visiblement tout aussi clair pour le jeune adulte qu’il ne pouvait décemment se croire désormais en sécurité. Alors elle le sentit lui attraper la main. Elle sursauta, mais n’eut pas le temps de chercher un moyen de dissimuler son émoi qu’elle se trouva à l’accompagner dans la fuite la plus hâtive qu’ils n’avaient sûrement jamais connu. Les couloirs défilèrent sous leurs pas, puis ce furent les halls, les portes des salles de classes, les escaliers, le tout en une masse flou qui ne manqua pas de rappeler un peu le danger imminent qui était peut-être encore à leur trousse. Mais finalement, ils s’échappèrent de l’établissement. Ils retrouvèrent les grands espaces sans murs ni plafond, profitèrent de l’air frais pour pouvoir enfin se permettre de respirer à plein poumon, et continuèrent leurs course, désormais bien moins vive, les deux étant de toutes manières bien trop fatigués pour continuer le marathon qu’ils avaient entrepris, mais suffisamment pour s’assurer de ne plus jamais rencontrer le cauchemar qu’ils avaient vécus. A courir dans la ville, main dans la main, ils attiraient assurément les regards des autres, passants, étudiants et femmes aux foyers attendries. L’égyptienne n’en avait cure, ils s’enfuyaient pour leur propre survie, pour se sentir en sécurité, et quelques propos amusés sur leur audace de jeune couple n’aurait clairement pas la capacité de la faire douter de son comportement immédiat.

Un court dérapage maladroit, Enothis qui manqua trébucher en avant, et ce fut le signal qu’il était désormais temps qu’ils cessent de fuir le démon. Si la jeune femme n’avait pas du tout prit le temps de chercher par où ils s’étaient échappés, elle ne manqua pas de remarquer qu’ils étaient désormais dans un large espace vert, l’un des grands jardins de Seïkusu, milieu agréable où se balade les jeunes couples, les groupes de potes, et les parents heureux avec leurs mômes en plein éveil. Un lieu sain, calme…. Parfait pour qu’enfin ils puissent s’arrêter. L’allée sur laquelle ils se trouvaient bordait une longue rangée d’arbres ancestraux, des centenaires aux troncs noueux et au feuillage épais… Parfait pour avoir un peu d’ombre et d’enfin détendre ces muscles qui fonctionnaient à plein régime depuis plus de deux dizaines de minutes. Éreintés, le corps hurlant, Enothis se laissa faire quelques pas mollassons et maladroits en direction d’un banc, et Kaïto sembla faire de même, les deux s’y écroulant lourdement, produisant un long et bruyant soupir à l’unisson. Grand dieu, ils s’en étaient sorties ! La simple idée de ne plus se trouver dans un tel danger perpétuel valait à lui seul son petit pesant d’or. Ils avaient survécus à cet enfer ésotérique ! La belle jeune femme à la peau ambrée se laissa simplement récupérer, son corps épuisé et son esprit à bout lui faisant tourner légèrement la tête. Et tandis qu’elle récupérait, elle entendit Kaïto se mettre à parler, tant et si bien qu’elle se redressa respectueusement pour l’écouter :

« Je pense qu'il est temps que l'on se parle sans rien se cacher Enothis. Pour ma part, j'ai été très honnête avec toi depuis le début. J'ai sûrement été maladroit je te l'accorde et m'en excuse encore une fois. Je comprends aussi qu'a un certain moment je n'ai pas été moi-même et je ne sais pas pourquoi. Je compte sur toi pour m'éclairer. Ce qu'il s'est passé n'est pas de mon fait je te l'assure. Maintenant, je t'en veux ... je vous en veux  un peu car ton ... alter ego n'avait pas à me traiter de la sorte. Si elle est si forte, elle pouvait savoir que j'étais honnête mais bon ... non, en fait je ne vous en veux pas, tout est arrivé si vite pour nous. L'essentiel est tu ailles bien. Bon ... que vous deux alliez bien. Tu veux bien m'expliquer qui tu es? Et ce qui nous est arrivé s'il te plaît? Et puis ... Enothis, il faut que je t'avoue que j'ai beaucoup d'affection pour toi.
Je ... »

Tant de choses, et tant d’éléments auxquels répondre. Finalement, elle en fut tellement gênée qu’elle commença par agir avec un ton un peu taquin, cherchant à ironiser sur la situation tout en prenant une voix un peu enfantine, comme si elle se trouvait être une de ces « lolis » dans l’un de ces dessins animés typiquement japonais :

« Dis doooooonc Senpaï, c’est vilain de me dire tout ça après avoir voulu m’arracher ma tenue afin de me faire gémir avec ton gros instrument ! »

C’est à peine si elle ne gesticula pas en même temps en écrasant ses seins entre ses deux avant-bras pour les mettre en valeur. Mais elle ne laissa pas l’amusement et la dérision s’installer. Juste après ce propos, meilleur moyen qu’elle avait eut pour esquiver les dernières paroles de Kaïto dont le sens la gênait encore bien trop pour qu’elle se sente d’y rebondir, elle reprit un air sérieux, ses sourcils se fronçant légèrement tandis qu’elle quitta Kaïto du regard, observant le petit chemin de terre battue à leur pied. Oui, elle s’était décidée à lui avouer les grandes lignes de sa vie, après tout le summum d’étrangeté avait été atteint bien avant et de lui expliquer son propre cas n’était plus qu’une affaire de confiance… Confiance qu’il avait largement gagnée lors de la dernière demi-heure au vue des efforts herculéens qu’il avait fournit pour les tirer du bourbier. Aussi ramena-t-elle ses jambes de manière à s’installer en tailleur, une position qui lui était à la fois naturelle et rassurante, puis tourna-t-elle la tête de manière à observer le jeune homme plein de questions. Comment entamer cette histoire, par quelle question allait-elle débuter ? Elle opta pour ce dédoublement qu’il avait déjà longuement découvert et vécu un peu plus tôt, dans les vestiaires :

« Comme tu l’as compris, je ne suis pas seule dans ce corps. Cohabite avec moi une Djinn, ce que vous nippon appelleriez plus ou moins un Kami. Elle s’appelle Emaneth, et veille sur moi depuis que j’ai sept ans. On ne peut pas dire que nous étions dans les meilleurs termes autrefois, mais avec le temps nous avons apprit à nous connaître, et nous apprécier. »

Elle prit une inspiration, puis observa autour d’elle avant de se munir d’un bâton, avec lequel elle se mit à tracer quelques petits dessins dans la terre battue. Une représentation très grossière de la terre, avec un peu plus de précision pour le Nord de l’Afrique et le Japon, ainsi qu’un graphique, avec lequel elle cherchait à lui représenter les pouvoirs d’Emaneth, afin de répondre à une autre de ses questions :

« Emaneth est très puissante, mais elle souffre de mon éloignement de l’Égypte. Vois-tu, dans le désert, près de son milieu de prédilection, rien n’aurait sut la supplanter, mais nous avons quasiment fait la moitié du globe pour venir au Japon. Désormais, elle est au plus loin qu’elle le pourrait de sa source naturelle de force, ce qui fait que ses dons sont très limités. Sans compter que ... »

Elle passa au graphique, montrant une courbe en quart de cercle qui plongeait de plus en plus vers le bas à mesure qu’elle avançait :

« … Plus elle doit influencer de monde avec ses dons, plus il y a de « spectateurs », et plus elle s’épuise vite. Agir face à toi n’était pas compliqué, tu étais seul… Mais dès que les filles sont apparues, Emaneth a sut qu’à la moindre observation, elle flancherait irrémédiablement, d’où sa fuite soudaine et immédiate. Tout au plus a-t-elle put avoir le temps de porter un coup fatal à l’entité… même si elle s’est débattue par la suite. »

Elle souffla un grand coup. Cela faisait déjà une certaine dose d’information à digérer pour son ami, compagnon et sauveur, mais elle était encore loin d’être entrée dans le détail. Sûrement se trouvait-il actuellement avec encore plus de questions que de réponses, et elle savait très bien qu’elle ne pouvait pas non plus le laisser dans le doute et la confusion. Alors, avec un certain signe de malaise, elle jeta rapidement le petit bâton dont elle venait de se servir au loin, le laissant chuter doucement dans l’herbe proche, puis prit une grande inspiration, avant de longuement souffler. Le but, se calmer avant de raconter à quelqu’un, et ce pour la première fois, son passé. Enothis n’allait sûrement pas donner trop de détail, mais au moins le plus évident, ses raisons pour être partie en urgence de chez elle, et s’être cachée en un lieu si lointain, un endroit où pourtant sa meilleure protection ne pouvait pas toujours être là pour la sauver :

« Quand au… fait que je sois venue ici, le plus loin possible de l’Égypte, et qu’Emaneth m’a aidé pour cela malgré l’effort que ça allait lui demander… C’est parce qu’avant d’être une lycéenne paumée avec un niveau d’étude dégueulasse de médiocrité, j’étais l’Idole d’une secte dirigée par un fada d’occultisme doublé d’un mégalomane patenté. Et qu’il est celui qui a installé Emaneth en moi avant de me faire passer pour une Élue divine aux yeux des membres de la secte, me forçant à faire miracle sur miracle pour engranger adeptes et contributeurs espérant que je les sauve de ce monde en décrépitude. En gros … voilà … Désolé pour le coup de marteau. »

Kaito Nakajima

Humain(e)

Ainsi à l'extérieur de l'université, à l'air libre et loin de toute attaque monstrueuse ou surnaturelle, Kaito pouvait assembler ses idées, gérer ses émotions, mettre une image plus claire sur ce qu'il avait vu. Le monde d'aujourd'hui était fou. Chaque jour apportait son lot de mystères puis de révélations aussi s'attendait-il à une explication que ses parents, par exemple, refuseraient en bloc. Mais lui était un garçon ouvert, parfois un peu fataliste. Les évènements arrivaient parce qu'ils devaient arriver, qu'était l'humanité par rapport à l'immensité de l'univers et toutes ses inconnues. En bref, il s'attendait à un peu tout sauf à ...

"Dis doooooonc Senpaï, c’est vilain de me dire tout ça après avoir voulu m’arracher ma tenue afin de me faire gémir avec ton gros instrument !"

Il éclata de rire devant le trait d'humour d'Enothis qui tombait au bon moment. La tirade sexy et provocatrice le libéra définitivement du poids qui pesait encore un peu sur ses épaules. C'était bien vrai en plus. Ce qu'il avait fait vivre à la jeune fille, en vrai comme en songes, lui octroyait le droit de le charrier tant qu'elle voulait. Il remarqua encore une fois cette maturité qui perçait de son visage fin et sage et devina qu'elle cherchait les bons mots avant de commencer. Mais qu'elle le veuille ou non, elle était toujours fichtrement attirante. Kaito tenta de superposer à son amie l'Autre, qu'il connaissait désormais. Les traits étaient les mêmes, seuls l'expression dure et la couleur des yeux changeaient mais à un point tel que la différence était flagrante. L'étudiant se remémora la poigne qui l'avait contraint à se soumettre. Il avait eu tellement peur.

Enothis parla, simplement, très clairement et il l'écouta sans l'interrompre. Assis côte à côte, le jeune couple attirait les regards par sa candeur et sa jeunesse délicieuse. L'égyptienne représenta dans la terre qu'elle grattait d'un bâton ce qu'elle expliquait tout haut. Il comprenait. Enfin, il comprenait le sens des mots qu'elle utilisait. Kaito enregistrait les informations comme il le faisait toujours, pour ensuite les analyser, comme en cours. Il prit un instant pour se dire qu'Enothis parlait un japonais remarquable en vérité et qu'il se devait de lui faire remarquer plus tard.

Elle termina sa diatribe sur un "Désolée pour le coup de marteau" et cessa de parler. C'était à lui maintenant. Autant commencer comme elle, par une touche d'humour. C'était sûrement la première fois qu'elle se confiait ainsi et devait en avoir gros sur la patate. Peut être redoutait-elle aussi sa réaction?


"Ouf ... Eno-chan, tu m'as fait peur, je m'attendais à un truc vachement plus flippant. En fait, Emaneth fout le boxon et toi, tu recolles les morceaux, c'est bien ça?"

Il reprit aussitôt, plus sérieusement.

"D'accord Enothis, j'ai bien tout compris."

Djinn, Kami, c'était presque pareil. Le nom de l'entité lui était familier par les jeux vidéos ou autres livres de science-fiction. Il lui semblait pourtant que les djinns étaient vils et sournois mais il se garda de le dire. Après tout, c'était elle la fille du désert et donc experte en la manière. Kaito remit de l'ordre dans ce qu'il venait d'entendre. Donc Djinn, Egypte, Idole, Secte, Elue, Dédoublement et ... encore Danger? Enothis avait fui, c'était clair. Elle avait fui pour vivre la vie que toute jeune fille méritait et s'était installée au japon pour s'y refaire une existence normale. En soi, hormis l'aspect mystique de la chose, c'était acceptable et simple à assimiler. Le regard de Kaito se posa sur le profil de l'étudiante au moment ou un rayon de soleil perça pour l'illuminer. Bon sang oui, elle méritait une vie normale et Kaito se dit qu'il ferait tout pour l'y aider.

Bien entendu, une foule de questions se pressaient, prête à jaillir comme ... comment vis-tu? As-tu des revenus? Ca fait mal quand Emaneth prend le contrôle? ... mais il estima qu'elles pourraient attendre. Kaito s'étira puis se leva en prenant la main d'Enothis.

"Viens, on va marcher un peu."

Il firent quelques pas avant qu'il commence.

"Merci de t'être livrée à moi. Certains points me sont peut être un peu obscurs mais je crois avoir vraiment tout bien saisi. Si tu l'acceptes, je veux t'aider à te refaire une existence normale ici. En fait, j'en serai plus que ravi."

Il marqua ses mots en serrant impulsivement les doigts de la jeune fille entre les siens tandis que son pouce caressait le dos de sa main.

"En fait, tu as eu du nez pour choisir le type le plus sympa de Seikusu pour te servir de guide!"

Et reprenant les mots mêmes d'Enothis quand elle avait commencé à s'expliquer, un sourire cristallin étiré en banane.

"Tu vas voir que ton Senpai à autre chose qu'un gros instrument pour te faire sourire."

Une question le taraudait néanmoins qu'il lui faudrait poser. Est-ce que les apparitions violentes d'Emaneth, quand elles l'étaient, ne pouvaient pas guider la secte sur la trace des fugitives? Après tout, la magie appelait la magie, dans les livres ...

La pression était retombée et marchant à côté d'elle, il semblait à Kaito que c'était l'un des plus beaux jours qu'il ait vécu. Ils parlèrent encore, de sujets et d'autres, prenant le soin cette fois-ci de se présenter comme ils l'étaient vraiment. Leurs pas les guidèrent jusqu'au bout des allées ombragées où ils décidèrent, d'un commun accord réfléchi, de se séparer pour chacun rentrer chez soi. Kaito se retourna quatre fois pour regarder Enothis s'éloigner et lui adressa à chaque fois un geste charmant.

Une fois la silhouette de la jeune fille disparue, l'étudiant se précipita dans un centre commercial tout proche pour acquérir un nouveau téléphone. Il enregistra le numéro d'Enothis qu'il avait mémorisé et le nomma "Enothis" avant de le corriger pour "Enothis/Emaneth".

Enothis/Emaneth

Humain(e)

« Ouf ... Eno-chan, tu m'as fait peur, je m'attendais à un truc vachement plus flippant. En fait, Emaneth fout le boxon et toi, tu recolles les morceaux, c'est bien ça?
Pfrrrrr »

*Ça te fais rire ?*

Oui, effectivement, elle en avait rit malgré tout. Parce qu’elle se doutait bien que le jeune homme n’avait pas du tout cela en tête, mais l’idée qu’il ait eut suffisamment d’aise et de confiance en lui pour provoquer ouvertement Emaneth après le coup de flippe qu’elle lui avait fait subir était … Franchement amusant. Et puis bon, une djinn pouvait clairement être une source terrible de problème, c’était un fait, mais elle n’était pas en soi l’origine volontaire de sa présence en la petite égyptienne. Chose qu’elle ne voulait pas vraiment remettre sur le tapis pour l’instant par la même occasion. À la place, elle se laissa simplement aller à l’écoute de son camarade, profitant qu’il prenne un peu la direction de leur échange pour se détendre, étant donné que de parler de l’ensemble de son passé, même vaguement, restait une épreuve pour Enothis. Souffler et écouter, finalement, c’était le plus agréable pour elle, en l’instant.

« D'accord Enothis, j'ai bien tout compris. »

Ça, c’était peut-être pas aussi sûr, mais elle n’allait pas jouer les rabat-joie. En faite, il avait sûrement put calculer et mettre en relation pas mal de choses de ce qu’il avait vécu avec ce qu’elle venait de lui conter, mais pour autant… Il fallait être parfaitement honnête, la jeune femme savait très bien qu’elle n’était pas allée dans les détails, qu’ainsi donc il ne pouvait pas du tout avoir en tête l’ensemble de la situation. Notamment de l’ensemble de ce qu’elle fuit, culte tentaculaire au comportement des plus insidieux. Quelque chose de suffisamment omniprésent et commun pour qu’elle puisse craindre que le moindre type marchant un peu trop discrètement dans la rue en avait déjà après ses fesses. Mais encore une fois… Elle n’allait ni le détailler, ni le suggérer. Parce qu’au fond elle était heureuse aussi. Elle avait rencontrée quelqu’un, un jeune homme, peut-être un peu trop porté par ses envies de faire rentrer son outil dans celle qui attisait ses désirs, mais qui était à côté capable de l’entendre, de l’écouter, et surtout de pouvoir accepter qui se trouvait en face d’elle. Dans le fond, ce n’était pas un mauvais échange. Elle trouvait en lui un allié qu’elle pouvait aller chercher en cas de besoin, et lui pouvait continuer de passer du temps avec elle, avec … peeeeeuuuuut-être l’espoir qu’elle se laisse approcher une prochaine fois. Non pas qu’elle soit spécialement en manque de contact de ce genre, mais … Bon elle restait intéressée, c’était toujours quelque chose qu’elle demandait à découvrir sans trop oser. Enfin, autant de réflexions de sa part qui permirent au blondinet de faire lui-même de l’ordre dans son esprit, tant et si bien qu’il se releva du banc en un mouvement rapide, avant de lui prendre bien audacieusement la main. Elle ne manqua pas de lui servir un petit sourire amusé… sans pour autant lutter contre son élan.

« Viens, on va marcher un peu.
Pourquoi pas ? Allez, faisons cette balade en amoureux que touuuuuut le monde semble vouloir nous voir faire. »

Elle avait besoin de décompresser, alors elle blaguait. Voilà bien la meilleure arme contre les soucis, un peu d’humour, parfois même un peu d’insolence. Après tout, de rendre la pareille à ceux qui en font trop, ou qui ont de mauvaises intentions, avait tendance à produire des résultats …. particulièrement savoureux. Là, ce n’était pas le cas, tout au plus entamèrent-ils de suivre l’un des sentiers du parc avant que le silence soit vite rompu par le jeune homme.

« Merci de t'être livrée à moi. Certains points me sont peut être un peu obscurs mais je crois avoir vraiment tout bien saisi. Si tu l'acceptes, je veux t'aider à te refaire une existence normale ici. En fait, j'en serai plus que ravi. En fait, tu as eu du nez pour choisir le type le plus sympa de Seikusu pour te servir de guide !
Je ne sais pas trop si je l’ai choisi, ce vilain monsieur a utiliser quelques terriiiiiiibles outils pour me ramoner en plein rêve, que pouvais-je faire contre cela, hein ? Mais ouais, avoir un peu d’aide dans le coin ne me fera pas de mal, sincèrement. Tant fait pas pour la vie normale, j’ai toujours Emaneth qui reste bien vigilante, mais en revanche… Avoir un ami, ça, je suis clairement pas contre ! »

Elle semblait faire mouche avec ses propos, le sourire de Kaïto ayant la tendance à s’étirer de plus en plus à mesure qu’ils échangeaient ! Mais oui, elle était elle-même ravi de cette situation. Ce n’était pas facile de faire confiance à quelqu’un dans son cas, et que les événements, même si particulièrement gênant, avaient permit de quelques manières qu’ils puissent se rapprocher, s’entendre l’un l’autre, c’était finalement une belle victoire. D’ailleurs, elle commençait à le connaître, et quand il se remit à parler, le ton particulièrement taquin de sa voix ne manqua pas de lui annoncer qu’il allait encore jouer sur ses propres mots :

« Tu vas voir que ton Senpai à autre chose qu'un gros instrument pour te faire sourire.
Je l’espère bien vilain garnement, sinon on va vite avoir des problèmes tout les deux ! »

Le rire, et la tranquillité. Suivant ce temps d’amusement, ils prirent tout deux la décision de ne pas continuer sur le sujet précédent. Enothis ne voulait pas plus s’épancher sur son passé, et Kaïto avait déjà bien des choses à intégrer. Finalement, ce fut la scolarité de l’un et de l’autre qui prit rapidement le dessus, Enothis rougissant légèrement de honte quand elle avoua le degré misérable de ses notes, souvent dû à son énorme problème de compréhension de la langue nippone une fois écrite. Ouais, parler c’était pas le plus dur, mais les caractères c’était juste une merde. Elle entendit le jeune homme lui parler de cours particulier, elle lui servit un haussement de sourcil empli de doute, et le message sibyllin qui y était affilié ne manqua pas d’arriver à l’esprit de l’étudiant, ce dernier se défendant immédiatement que non, il n’avait jamais eut en tête de profiter des faiblesses scolaires d’Enothis pour mieux pouvoir lui sauter dessus comme un loup affamé.  Enfin bon, ils parcoururent ainsi la largeur du parc, puis le quittèrent avec beaucoup plus de calme et de confiance qu’ils n’y étaient entré en premier lieu. Finalement, il se faisait même assez tard désormais, entre leurs déboires et le temps d’échange qu’ils s’étaient accordés, si bien que la jeune étrangère se surprit à observer les environs pour se repérée en hâte, cherchant le chemin le plus proche pour les transports en communs. Puis, finalement, elle se tourna de nouveau vers son aîné avec une certaine forme de simplicité qui n’était pas anodine : elle était en confiance, et oubliait par la même occasion les bonnes mœurs nippones, retrouvant celle de son pays :

« Bon, je crois que je vais devoir y aller Kaïto. Désolé, ça se fait un peu rapidement mais je dois vraiment rentrer plus tôt : Emaneth est à bout de force et ça commence à me tomber sur la couenne par la même occasion. On se retrouve de toutes façons bientôt, que ce soit en cours ou dans l’établissement, j’imagine ! »

Elle alla donc tout simplement lui faire une bise sur la joue, avant de commencer à s’éloigner en lui faisant un rapide signe de main … Puis de s’élancer comme une fusée en voyant, au loin, la forme du bus qui s’approchait de son arrêt en direction des lignes de trams qu’elle utilisait normalement. Une soudaine pique d’adrénaline qui l’amena à oublier tout le reste, faire un rapide dérapage pour arriver devant la porte du bus, et s’y engouffrer d’un bond afin de pouvoir quand même entamer son voyage retour sans avoir à attendre quinze minutes de plus. Enfin alors, elle se posa. Quasiment écrasée contre la porte vitrée au vu du monde qui se trouvait dans le véhicule, elle n’en prit guère outrage et se laissa juste réfléchir à tout ce qu’il s’était passé. Beaucoup de problèmes, un sacré lot d’ennui mais … Elle avait enfin un ami tangible et concret en cette ville. Finalement… Toute cette aventure n’avait pas été si mal.


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