Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Encore foiré! [Alecto Nemed]

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Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 150 mercredi 30 septembre 2020, 19:01:51

Encore une fois, Alecto ne semblait pas se rendre compte qu'elle était la victime d'un viol. Cela frustrait le Roi, mais il savait qu'il ne pouvait défaire en quelques mois ce qu'il a pris des années à bâtir; une confiance et une vénération aveugle envers la hiérarchie de son organisation religieuse et la présomption de culpabilité. Alecto ne pouvait cacher ses véritables émotions; quoi que Serenos fasse ou dise, elle continuait de croire qu'elle vivait dans le péché. Le péché, ou l'excuse par excellence pour que les membres de cette religion se refusent aux joies du monde terrestres simplement pour se garder une place dans un monde utopique dans la vie d'après, et inutile de dire que le paradis n'était qu'une variation du plan spirituel, un changement provoqué par la Foi de ces fidèles. Enfin, en ce qui attrait aux âmes. Il y a effectivement un endroit où les créatures surnaturelles, les anges, résidaient, sur un plan différent, mais l'appeler 'paradis' aurait été une grossière exagération.

Ce n'était pas une conversation pour aujourd'hui. Alecto était au plus bas, niveau moral, et elle venait d'assister à quelque chose qu'elle n'était pas mentalement préparée à voir, ce n'était clairement pas le moment de la contrarier sur des sujets de spiritualité et de métaphysique.

Devant la panique de son épouse à l'idée qu'une guerre puisse éclater, le Roi ne put s'empêcher de sourire. Il leva la main et tendrement lui caressa la tête pour la détendre, se penchant sur elle pour poser un baiser sur sa joue.

"Calme-toi, calme-toi. Le Grand Pontife reste le grand-père par alliance de ma fille. Il n'osera pas mettre ses arrière-petit-enfants en danger pour un prêtre. Certes, ce n'est pas le grand amour entre nous, mais ce serait une guerre avec peu d'intérêt."

Et le Roi n'avait pas tort. Bien que cela agacerait le Grand Pontife que le Roi de Meisa s'en prenne à des prêtres, il n'ira pas jusqu'à déclarer la guerre. Demander réparation, cependant, était tout à fait possible, mais les armées du Grand Pontife, de l'Ordre Immaculé, étaient réservées à la chasse aux armées démoniaques qui apparaissaient à l'occasion. La mobiliser pour les affaires des hommes réduiraient le nombre d'effectifs disponibles pour contrer ces incursions, et si ces armées s'amenuisaient, les démons gagneraient l'avantage et pourraient établir un nouveau poste avancé sur leur plan et cela était beaucoup plus important que gérer un problème de non-croyants, surtout que, mine de rien, il fallait faire traverser l'océan à cette armée.

Enfin, cela n'effaçait pas ce qu'il devait faire pour que la jeune femme ne balade pas avec elle une éternelle culpabilité. Il s'assurerait que quelqu'un s'occupe de guérir le prêtre, mais pas au point de lui conférer les outils nécessaires à satisfaire sa perversion.

Une fois sa femme un peu plus calme, le Roi lui frotta doucement le dos, la gardant tout contre lui, puis, lorsqu'elle se sentit prête, il la ramena au palais.

À la suite de cet événement, les mois se succédèrent. Serenos, comme promis, avait fait envoyer un guérisseur pour rectifier la situation, avec de fermes instructions. Bien qu'il eut été autorisé à régénérer les parties viriles du prêtre, celui-ci fut privé de certains composants de son anatomie qui aidait à l'érection, le condamnant à une vie de castrat, bien qu'en toute apparence, il semblait bien normal. Malgré la nouvelle que son ancien mentor avait été guéri, l'humeur d'Alecto ne semblait pas s'améliorer. Serenos avait également remarqué que les nuits de la jeune femme ne lui apportaient aucun repos, et qu'elle n'avait pas beaucoup d'appétit. Lentement mais surement, leurs conversations prenaient une fin abrupte, leurs échanges devenant de moins en moins chaleureux. Même les livres que le Roi lui apportait ne semblait pas vraiment l'intéresser, et le Roi savait très bien pourquoi.

Bien vite, Serenos et Alecto ne partagèrent plus leurs nuits, le Roi s'enfermant dans ses bureaux dès les premières lumières du soleil, ne s'accordant que des siestes occasionnelles avant de se remettre au travail. Évidemment, il tâchait de faire au moins preuve de présence à l'occasion, mais il était souvent épuisé et ne pouvait rester éveiller bien longtemps avant de sombrer dans un profond sommeil qui pouvait aisément durer toute la journée si on ne le réveillait pas. Il lui assurait cependant, régulièrement, qu'il y avait une bonne raison, et la suppliait d'avoir foi en lui.

Aldericht lui-même était alarmé de la nouvelle dédication du Roi pour l'étouffante bureaucratie qu'il s'était lui-même infligé pour que les territoires sous son contrôle puissent jouir d'une plus grande liberté et d'une supervision moins sinistre et inquiétante. Pour compenser au mieux l'absence du Roi, le jeune prince passait également beaucoup de son temps en compagnie de sa belle-mère secrète, lui apportant une forme de soutien émotionnel, mais il savait que cela n'était rien comparativement à ce dont la jeune femme avait réellement besoin; de sa perception, le prince comprenait qu'elle voulait son mari, elle voulait l'homme qu'elle aimait, et toute la bonne volonté du prince ne ferait jamais rien d'autre qu'apposer un bandage sur une plaie béante.

Néanmoins, cela laissait amplement le temps à la jeune femme de profiter de la chapelle. Peut-être même que l'absence du Roi lui venait comme une bénédiction, lui laissant à loisir l'opportunité de démontrer sa sincère dévotion et de s'infliger des supplices que, si le Roi était présent, elle n'oserait jamais faire, de peur de l'alarmer et que, dans sa panique, il ne cherche à condamner la chapelle.

Alors que l'hiver approchait, le Roi quitta enfin ses bureaux et gagna la chambre royale, au beau milieu de la nuit. Il y trouva son épouse, endormie dans les draps, son oreiller encore humide et tacheté de larmes. Le souverain savait qu'elle était malheureuse. Il savait qu'il ne pouvait pas faire grand-chose pour réparer ce qu'il avait causé. Mais cela allait changer, il en était convaincu. Ce calvaire qu'ils s'étaient tous deux imposés n'allait pas s'étirer plus longtemps. Il était maintenant temps de passer à l'action.

Le Roi prit place sur le lit, derrière sa femme, et se pencha sur elle, posant un baiser sur sa joue.

"Mon amour."

Il glissa une main sur la couverture, le long de son flanc et s'arrêtant sur sa hanche.

"Nous allons partir pour quelques semaines."

Il s'allongea derrière elle et l'enlaça avec amour.

"Toi, moi, mes enfants et petit-enfants. On m'a parlé d'un village côtier dans les territoires annexes de Nexus. Il y a un couvent, là-bas, et l'abbesse est une amie. Je crois que cela te fera du bien. J'ai fait des arrangements pour que nous puissions y rester. Être avec des gens qui partagent ta Foi, et qui te traiteront proprement."

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 151 mercredi 30 septembre 2020, 19:50:47

Serenos n’avait pas accédé à ses demandes exactes, et avait décidé à sa place de qui devait être fait pour le compte de Thorius ; mais le Roi n’avait jamais évoqué quelques magies dans ses mots, et sans doute avait-elle été bien trop terrifiée par la guerre pour avoir une réflexion adaptée… C’était ce qu’elle pensait, en tout ça, ou ce qu’elle penserait, si d’aventure elle avait à songer à sa propre condition. Mais soyons honnête, cela n’arrivait pas. Elle n’avait jamais appris à avoir une opinion et un regard critique sur une situation. Elle n’avait qu’à suivre le mouvement.

Le Palais avait à nouveau été sa maison, mais elle n’y trouva pas le réconfort de jadis. Les ouvrages que son Mari lui offrait n’arrivaient pas à égayer son cœur, et petit à petit, les semaines passants, l’ancienne Esclave ressenti, évidemment, de la culpabilité à ne pas réussir à être heureuse.

Chaque soir, alors qu’elle s’allongeait dans le but de dormir, ses yeux restaient désespérément ouverts, car à chaque fois qu’elle fermait les paupières, des flashs de réminiscence de ce regard de haine qu’avait le Monarque la hantaient. Elle avait alors un goût dans sang dans la gorge, et son cœur tambourinait comme si sa vie était en danger immédiat. Impossible de trouver le sommeil dans ces conditions. Avec les insomnies, la perte d’appétit creusa ses joues et son regard jadis si brillant lorsqu’elle admirait son époux était morne et fade.

Son apparence n’avait, cependant, aucune importance pour elle, évidemment. Elle passait beaucoup de temps à lire, certes, mais dans le seul but de passer le temps, sans y prendre aucun plaisir, se désespérant de n’être qu’une coquille vide, habitée par des fantômes horribles. Alors, ses visites à la petite Chapelle se multipliait, et bien qu’elle sache le mal que cela ferait à Serenos, Alecto ne pouvait s’empêcher de se brûler à la cire chaude des cierges, se couper assez légèrement, mais de façon répétée, à des endroits dérangeants tel que le creux des mains ou du genou, un handicap minime, mais douloureux au quotidien. La présence agréable d’ Aldericht n’y changeait rien…

Elle ressentait ce besoin viscéral de payer dans sa chair ses fautes, et plus elle constatait les absences de son Roi, plus elle s’en voulait, mais restait amorphe et tétanisée. Serait-ce ainsi que les mariages meurent ? La jeune femme avait assisté une fois à une séparation d’un de ses Maîtres, lui trop amoureux des fêtes impies, et elle, trop occupée par les affaires… Lorsqu’elle était arrivée à leur service, ils ne faisaient déjà plus chambre commune, puis, ils ne déjeunèrent plus ni à la même table, ni à la même heure. Enfin, ne partageant plus ni temps, ni espace, ni amour, son Maître avait quitté la villa familiale, et ils l’avaient vendu…
Qu’adviendrait-il d’elle, dans son cas ? Chaque jour convaincue un peu plus que le Monarque l’appréciait de moins en moins, mais incapable d’agir, comme murée dans sa souffrance et son mal-être, la petite Domestique, l’ancienne Esclave, l’ancienne Compagne du Roi sentait son cœur se meurtrir, impuissante.

Avec l’approche de l’hiver, et les carences diverses, Alecto commençait à s’endormir, tombant de fatigue au beau milieu de la nuit. Un sommeil léger, emplis de cauchemars, mais elle eut la surprise d’en être tirée par son Mari. Ses mots la firent frémir, et alors que sa main réchauffait son flan avec tendresse, malgré une boule au ventre qu’elle ne savait expliquer, l’épouse l’écouta en regardant la pénombre en face d’elle.

Partir ? Au couvent ?
Elle ne put s’empêcher de penser que Serenos avait peut-être envie qu’elle prenne une retraite pieuse le temps de faire annuler leur mariage. Mais, au fond d’elle, la douceur et la chaleur du Roi ne faisaient que raviver un sentiment proche de la foi : il l’aimait, et il ne voulait que son bien. Enfin, cette perspective fut la seule chose qui réussi à lui tirer une sorte de sourire, ses lèvres gercées s’étirèrent un peu, et elle se retourna dans le lit, pour faire face à son mari.

Faiblement éclairée, la lueur de l’âtre conférait à son visage la beauté d’une statue, avec les ombres et la lumière de chaque être vivant. Elle ressentit le besoin le lever la main jusqu’à son visage, effleura d’abord timidement sa joue hirsute, comme si elle s’attendait à être piquée. Alors, comme rassurée, elle caressa sa mâchoire.

« Tu… Tu priveras le Royaume de son Suzerain… Ce… » C’était un acte d’amour qu’elle prenait à sa juste et grande valeur. Elle supposait qu’un Roi ne prenait jamais de vacance, tant les affaires royales étaient prenantes, jour et nuit, quoi que l’homme ressente. Serenos était taillé dans l’étoffe de ceux qui se sacrifient pour le bien de son peuple. Cela devait lui coûter, alors, mais peut-être aussi lui offrir un peu de répit.

Son nez vint se lover contre son cou, dans un geste oublié depuis quelques temps, et elle ferma les yeux machinalement. Pour la première fois depuis longtemps, aucune image ne vint revivre dans sa rétine. Elle prit cela pour un signe de Dieu. Ce qui arriverait après serait Sa volonté.

« C’est une très bonne idée. » Souffla-t-elle contre sa peau, sans réussir cependant à se sentir véritablement heureuse. Se recueillir au Couvent quelques temps et parler théologie avec des Fidèles serait salvateur.

Et puis, passer du temps avec les enfants du Roi, et ses petit-enfants, lui semblait primordial pour se faire accepter par la famille royale. Anxieuse à l’idée d’être rejetée, d’être accusée de rendre Serenos malheureux et mélancolique, Alecto sentit la petite boule dans son ventre grossir un peu.

Bouger, se lever, marcher était devenu un effort, dans sa condition. Cependant, cette fois, elle se redressa mollement, baissant les yeux, en s’asseyant au bord du lit. Se relever lui prit davantage de temps, il fallait qu’elle n’aille pas trop vite, pour éviter d’avoir la tête qui tourne. Enfin, prenant son courage à deux mains, Alecto se mit debout, et ouvrit une imposante armoire où ses quelques affaires, toutes offertes par le Roi bien sûr, étaient parfaitement disposées.

« Je vais faire mes bagages. » Sans montrer d’impatience ou d’enthousiasme démesuré dans son comportement, son attitude pouvait en soit déjà être perçu comme une avancée. Maladroite, elle savait que Serenos aurait demandé à ses servantes de faire sa valise, mais ce n’était pas dans sa nature, trop habituée à être à leur place.

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 152 mercredi 07 octobre 2020, 19:58:01

« Tu… Tu priveras le Royaume de son Suzerain… Ce… »

Serenos leva une main pour l'interrompre.

"Le Royaume peut se passer du Roi quelque temps. Ce n'est pas pour rien que j'ai créé plusieurs instances d'autorité. Si quelque chose arrive pendant mon absence, de toute façon, ils m'en informeront par magie. Et j'ai pris suffisamment d'avance sur mes propres responsabilités pour au moins m'assurer un départ prolongé."

Il lui sourit tendrement, avant de serrer sa femme contre lui, ses bras se resserrant sa frêle silhouette, relâchant un soupir de réconfort. Comme elle lui avait manqué. Il détestait l'idée de l'avoir laissée seule aussi longtemps, sachant qu'elle ne comprenait peut-être pas ce qui lui arrivait, ou si le Roi lui avait finalement tourné le dos. Peut-être même croyait-elle que son intérêt pour elle était mort parce qu'un autre l'avait envahie. Et pourtant, il n'en était rien; Serenos l'aimait toujours autant. Certes, quelque part, il bouillonnait toujours de colère, mais cette colère n'était plus dirigée vers qui que ce soit d'autre que lui-même; il se sentait coupable, coupable d'avoir failli à son devoir de protéger sa femme.

Mais il ne pouvait se blâmer complètement; il était impossible pour lui de comprendre à quel point la Foi d'Alecto était à la fois une influence salvatrice mais également un danger pour elle. Elle ne parvenait pas à voir, ou croire, le mal qui était dans le cœur des gens qui la partageaient, surtout lorsqu'ils étaient haut placés dans la hiérarchie. Après tout, n'étaient-ils pas reconnus pour leur piété? Pour leur dévotion envers leur Seigneur? Comment pourraient-ils être de mauvaises personnes? Comment pourraient-ils abuser de cette autorité, eux qui devraient être plus saints qu'elle? Elle qui n'était qu'une jeune pousse de seize, peut-être dix-huit ans, qui était-elle pour contester la sagesse de ses supérieurs?

L'expérience avait apprit au Roi que tout le monde avait sa part de noirceur, une part vicieuse qui cherchait constamment à éroder les murs de leur raison, de notre conscience, pour assouvir des désirs et des plaisirs qu'ils ne soupçonnaient même pas avoir. Être imparfait qu'il était, Serenos lui-même avait ses propres vices, qu'il devait tenir constamment sous contrôle pour ne pas les laisser prendre le dessus. Parfois, il regardait Alecto et elle lui paraissait si innocente, si vulnérable que son esprit de prédateur, de guerrier, n'avait qu'une envie, et cette envie était de la dominer, de la plaquer là, maintenant, contre le lit, de lui arracher ses vêtements et de la consommer incessamment, et aux enfers les conséquences. Être imparfait qu'il était, Serenos luttait également contre sa soif de vengeance, contre son mépris des humains. Il savait que son esprit était souillé par la Corruption, et que cette force nourrissait en lui des pulsions sauvages et destructrices, ce qui était d'ailleurs une raison pour laquelle il s'était débarrassé de ses maîtresses, de peur que son esprit ne flanche et qu'elles n'en fassent les frais. Fort heureusement, Alecto était protégé par l'amour qu'il lui vouait, ce qui aidait plus ou moins à contrôler l'effet négatif de la Corruption, mais cela signifiait également qu'il était plus prompt à la jalousie; la noirceur en lui ne voulait pas partager Alecto, d'aucune façon. Il la voulait pour lui, et lui seul, personne d'autre ne méritait même de la regarder. En sachant que lui-même, qui se considérait pourtant comme un homme honorable et droit à sa façon, il savait qu'il y avait pire. Bien pire. Derrière chaque sourire, derrière chaque image immaculée, il y avait un secret, ou quelqu'un qui nourrissait de sombres desseins. La plupart ne le concernait pas, assurément, mais ils existaient.

Il la relâcha après quelques moments, puis, remarquant qu'elle manquait de force pour des raisons qu'il préférait ne pas imaginer, il posa une main contre le ventre de son épouse et relâcha en elle une bonne dose d'énergie pour la revigorer. Ce n'était pas une solution, nécessairement, puisque cela ne remplacerait assurément pas son manque de nutrition et de repos, mais au moins, elle serait capable de générer suffisamment de force pour que ses tâches ne soient pas une corvée. Voyant qu'elle comptait faire ses valises elle-même, le Roi la suivit tout de même et lui offrit son assistance, posté derrière elle. Il la voyait ainsi, dos à lui, il ne pouvait s'empêcher de se souvenir qu'il ne l'avait pas touchée depuis l'incident avec le prêtre. Les doigts du Roi se glissèrent donc sur sa nuque dénudée, et il se pencha pour poser un baiser de l'autre côté. Si près d'elle, il pouvait sentir l'odeur de sa peau, sentir la chaleur de sa chair sur ses lèvres, et, bien sûr, se rendre compte à quel point il avait envie de la prendre dans ses bras, de lui faire l'amour. Il dut cependant reculer pour ne pas se laisser gagner par cet élan de passion, retirant sa main de sa nuque.

"Je… enfin… prends ton temps, d'accord?"

Il lui caressa gentiment le dos, avant de se retirer, de peur qu'elle ne se sente intimidée et forcée de lui accorder l'attention qu'il recherchait.

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 153 mercredi 07 octobre 2020, 20:34:43

Les réflexions de Serenos étaient les bonnes, assurément. Loin d’être aussi idiote que ce que l’on pouvait penser d’elle, Alecto avait senti l’étrange intensité du baiser sur sa nuque. Cela ne lui échappait pas, et même si elle s’en sentait sempiternellement un peu gênée, cette fois, un sentiment de bonheur lui explosa au visage, sans prévenir. L’attitude du Roi, qu’elle avait si peu vu depuis plusieurs semaines, attestait parfaitement de son amour pour elle, et cela pouvait effacer largement ses doutes.

Elle estimait le Monarque capable de se montrer diplomate avec la Cour, faire croire à une affection courtoise pour des dignitaires, mais selon elle, personne ne feignait l’amour. Bien sûr, elle se trompait, comme sur beaucoup de choses, elle qui pensait les gens incapables de faire du mal volontairement. Pourtant, l’ancienne Esclave pensait que Serenos se refuserait à lui mentir sur ses sentiments, et qu’au mieux, s’il n’éprouvait plus les tendres pensées qu’il avait avoué jadis à son encontre, il ne se forcerait aucunement à être si doux, si proche, si câlin.

Ce baiser était un symbole, et Alecto ferma les yeux durant toute la durée de ce frôlement agréable, sentant le souffle de son époux contre sa peau qui se réchauffait à son contact. Sa main contre elle, à la fois ferme et délicate, la fit frissonner bien malgré elle. Elle ne trembla pas de crainte, comme elle avait pu le faire autrefois dans ce baraquement ignoble et terrible où avait eu lieu le drame. Non, elle se surprit à frémir de contentement.

Était-elle guérie ? Assurément, non. Mais alors que la Pensée et la Peur régnaient en maîtresse dans son esprit depuis des jours et des jours, Alecto se laissait aller à ressentir. Une petite braise inoffensive sous les cendres s’éveilla, elle se mordit la lèvre d’instinct, et elle fut sauvée par le recul du Roi.

Si elle avait pensé une seule seconde que le Monarque fut en demande de son attention et de son corps, sans aucune réticence, elle aurait docilement offert à Serenos l’objet de ses attentes. Elle estimait qu’il était du devoir d’une épouse de contenter son mari, et ce quand bien même elle n’y était pas prête, fatiguée, ou sans envie. Elle savait parfaitement que cela arrivait dans les couples, pour avoir côtoyé des Maîtres et des Maîtresses dans ce cas précis. Cependant, pour eux, posséder des esclaves permettaient de se soulager, et les conjoints avaient le luxe de refuser les avances des assoiffés.

Alecto tourna légèrement la tête alors que son Roi s’éloignait d’elle, comme s’il était confus. Devait-elle l’encourager ? Elle se mordit d’intérieur de la joue, continuant de sortir ses quelques affaires, en tirant de l’étagère une robe élégante de soie, très ajourée, à la mode de Meisa. La jeune femme la déplia et la posa contre elle, comme pour l’essayer… Elle l’avait peu portée, à vrai dire, n’osant pas encore réellement afficher des parties de son corps aussi intimes à la vue de tous.

« Ce n’est pas … une tenue pour un Couvent. » Fit-elle, presque pour elle-même.

Mais au fond d’elle, elle songeait que son Epoux serait touché s’il la voyait ainsi vêtue. Et, après des jours sans l’avoir à ses côtés, elle ressentait maintenant une sorte d’envie étrange… Celle de lui plaire, à nouveau. S’il lui avait offert cette robe, il apprécierait de l’admirer sur son modèle.

Alecto rougit en y pensant, se rendant compte alors que la position debout la faisait souffrir, bien évidemment au niveau de sa jambe gauche, meurtrie sans cesse. Prenant sur elle, elle se tourna complètement pour faire face au Monarque.

« V… Voudrais-tu que je la porte ? » Balbutia-t-elle, intimidée. Et s’il répondait ‘non’ ?! Son cœur s’accéléra.

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 154 dimanche 25 octobre 2020, 19:50:03

    Il aurait peut-être été plus simple pour Serenos de ne pas tenter de se contrôler autant, mais chaque fois qu'il sentait ses propres pulsions éveiller sa chair et enflammer ses sens, il ne pouvait que se rappeler qu'Alecto n'était pas une femme comme les autres. Ou du moins pas comme les femmes qu'il connaissait ou avait connu. Il aurait été injuste de sa part de vouloir autrement.

    La seule autre femme qu'il eut épousée par le passé était Laryë, et bien que la femme du Nord et Alecto se ressemblaient beaucoup physiquement, avec leurs yeux bleus et leurs cheveux de jais et leurs formes qui auraient poussé un homme à se damner pour n'avoir droit qu'à une nuit dans leurs bras, il y avait une grande distinction au niveau mental. Alors qu'Alecto nourrissait une forme de dégoût envers sa propre sexualité, Laryë l'embrassait et l'utilisait pour assoir son contrôle sur son couple. Serenos se souvenait que chaque conflit entre sa défunte épouse et lui-même finissait souvent dans les draps, et même un homme aussi entreprenant que lui-même se rendait rapidement compte qu'il ne connaissait ce plaisir et ce bonheur qu'au bon vouloir de sa femme.

    Mais Laryë n'était plus là, et Alecto n'était assurément pas là pour la remplacer. Autant Serenos ne pouvait oublier celle qui lui avait rendu son cœur, il ne négligeait pas l'importance d'Alecto, qui faisait battre sa poitrine aussi vivement à chaque fois.

    Le Roi s'approcha d'elle à nouveau, alors qu'elle choisissait sa robe, et posa une main sur son avant-bras. 'Alecto?' l'apostropha-t-il d'une voix qui se voulait douce, sans vraiment savoir ce qu'il voulait lui demander, alors que son visage se rapprochait du sien. L'autre main de Serenos se pressa contre la joue de sa femme, et orienta son visage vers le sien, et leurs lèvres se rapprochèrent jusqu'à ce qu'elles s'unissent dans un baiser. La main qui tenait son poignet entoura doucement son abdomen, alors que l'autre relâchait son visage pour entourer ses épaules, la plaquant contre son corps.

    Après un moment, le Roi brisa le baiser, et regarda sa femme, avant de jeter la robe derrière lui, sur le lit, où il attira également sa femme, avant de la faire assoir dessus. Le Roi n'y grimpa pas avec elle, cependant, et se mit sur les genoux pour être au moins devoir lever les yeux vers sa femme. Il prit sa main et embrassa délicatement chaque doigt, avant de prendre la robe et de l'aider doucement à l'enfiler. Comme la mode Meisaenne était adaptée au climat chaud et humide de Meisa, certaines femmes du continent insisterait pour dire que cette tenue était fort trop révélatrice, surtout parce que le tissu était si fin qu'il était possible, dépendant de l'éclairage, de voir ce qui devrait normalement se cacher dessous. 

    La robe était en fait un morceau de soie affiné pour laisser l'air circuler librement. La robe était soutenue par un col séparé, donc il fallait y passer la tête, puis passer les bras entre le collier et la robe, puis masquer la poitrine avec les pans. Certains préféraient les croiser, mais Serenos jugeait plus confortable de les laisser naturellement tomber sur la poitrine. Serenos usa ensuite de petits cordons de soi pour tenir la robe sous la poitrine, pour qu'elle ne se dégage pas soudainement, puis croisa les pans au niveau de la hanche, où il attacha une ceinture d'argent. La robe pouvait manquer de modestie, mais elle avait été créée avec l'élégance et la température en tête.

    Pour être franc, il eut à peine le temps de l'aider à enfiler la robe que, juste à déposer les yeux sur elle, il eut immédiatement envie de la lui arracher de sur le dos. S'il n'était pas l'homme raisonnable qu'il était, ce serait peut-être même déjà chose faite.

    'Si je peux être parfaitement honnête…' dit-il en posant la tête sur ses genoux, les mains se glissant sur ses cuisses et les caressant délicatement. 'Je préfèrerais que tu ne portes rien. Tout ce que je veux, depuis des jours, c'est revenir ici, et faire l'amour avec toi. Ici, dans les bains, dans la nature, à donner au monde entier le cadeau de notre amour. Mais chaque fois, je pense à ce que tu as vécu… et ce que tu as vu de moi. À mon échec de te protéger, de lui comme de ma nature. Et j'ai peur de me rendre compte que… Enfin…'

    Il était difficile d'expliquer à quelqu'un ce qui nous habitait réellement. Dans le cas de Serenos, c'était la peur qu'au fond d'elle-même, caché derrière son sentiment de devoir, Alecto le rejette, comme elle rejetait tous les autres hommes et femmes, même si elle s'était soumise à leurs désirs et leurs supplices.

    'Il y aura toujours ce monstre en moi, Alecto,' admit-il, en fermant les yeux. 'Ce monstre fait partie de moi. Il est hideux, brutal, sauvage et cruel, mais j'essaie de toujours l'utiliser à bon escient. Pour la justice, pour la guerre… et pour être franc, depuis que tu es là… C'est comme si à chaque fois que je suis dans tes bras, mes sens s'engourdissent. Ma colère s'atténue. Ma soif de violence également. La seule chose qui monte en moi, c'est le désir de te faire l'amour, encore et encore, jusqu'à m'effondrer de fatigue.' Il marqua une pause, histoire de réfléchir à savoir s'il s'était déjà effondré de fatigue due aux choses de l'amour. 'Pas que ce soit déjà arrivé.'

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 155 dimanche 25 octobre 2020, 21:04:19

Se faire habiller par son Roi était un privilège que peu de sujet du Royaume avait déjà eu. Alecto avait conscience de la chance qu’elle avait ; elle en avait toujours eu conscience. Sa rencontre avec Serenos, sa bienveillance, l’amour qu’il lui portait, la vie qu’elle avait désormais… C’était digne d’un conte de fées. Certains chapitres étaient sombres et cruels. Même dans les histoires pour enfants, les Monarques ont leur part d’ombre. Ils ne pourraient rivaliser avec les Démons et les Créatures innommables qu’ils affrontent, sans cela.

Une fois vêtue, et le Souverain à ses pieds, l’ancienne Esclave rougit légèrement, tout comme elle avait frémit, souvent, dès que les mains de son Mari passaient près de sa peau, lorsqu’il nouait, avec dextérité, chaque lien de sa tenue provoquante, typique de Meisa. En toute vérité, ces atours n’étaient pas si différents des voiles translucides que sa Maîtresse la forçait à porter à l’Auberge. Mais cette fois, c’était différent. Le regard des Clients était lubrique et sale, alors que les yeux de son époux brillaient d’affection. Oh. Et de désir, aussi, elle le décela sans peine.

Serenos confirma son intuition, elle ne put s’empêcher de sourire, alors que le Roi suggérait sa nudité préférable, et se montrait franc sur ses désirs.
Son cœur s’accélérait à mesure qu’elle se sentait soulagée, et même… flattée. Un sentiment qu’elle n’avait pas l’habitude de ressentir. Sa main se glissa dans la crinière noire de Serenos, cependant qu’il faisait la géographie des lieux où ils pourraient laisser leur passion exploser… Instinctivement, elle se sentit gigoter légèrement, comme si tout ceci évoquait des images, des fantasmes. C’était… déroutant.

Pourtant, le Souverain des Trois Royaumes effaça ses illusions érotiques, et devenait plus grave, alors qu’ils n’avaient pas évoqué les sinistres événements et leurs conséquences depuis ce jour, les langues semblèrent prêtes à se délier. C’était nécessaire, songea-t-elle, elle qui avait toujours eu du mal à exprimer véritablement le fond de sa pensée, puisque personne jamais ne l’y avait incité.

« Serenos, je… » Sa main dans ses cheveux glissa sous son visage, pour le relever un peu, délicatement, l’invitant à la regarder dans les yeux, plutôt que clore les paupières comme s’il fuyait son regard. Son jugement. « Jamais je ne te jugerai, ni te blâmerai. Cette facette de toi ne peut t’être retirée, et elle fait partie de celui que j’aime. »

Elle avait été horrifiée par cette facette, il est vrai. Pourtant, son cœur lui dictait des paroles sincères, bien ancrées en elle.

« Je te penses incapable de me faire du mal volontairement. » Souffla-t-elle, caressant sa joue, ses doigts se perdant dans sa barbe rebelle. Elle appréciait cette douceur, ce chaos sur ses joues… Esquissant un tendre sourire, elle qui se montrait habituellement peu loquace reprit.

« Je pense que nous avons tous en nous de la Noirceur. Il faut accepter son existence et ne pas lutter. Juste… » Elle se racla la gorge. « Savoir comment l’apaiser. »

Était-ce le regard de son Mari qui rendait sa diction moins évidente ?
Alecto avait l’impression que sa gorge devenait plus sèche, et elle avala difficilement sa salive, ouvrant de nouveau la bouche après une courte pause. Son cœur tambourinait, tant l’entendre affirmer qu’elle était, elle, ce qui apaisait la Noirceur du Roi… C’était. Comme un Honneur.

« Moi, je n’y arrive pas encore. » Révéla-t-elle, sa jambe gauche frémissant nerveusement à ses mots. Non. Elle était loin de réussir à vivre en harmonie avec ses côtés sombres, ceux que sa Moral réprouvait. Mais la prière, et l’affection de Serenos, bien sûr, pouvaient largement l’y aider.

« Tu n’as pas échoué à me protéger. J’ai fait des choix. Et tu m’as sauvée. Encore. »

Sa main vibra sur la joue du Roi, le regard bleu clair de la jeune femme s’éclaircit malgré la gravité du sujet. Parler lui faisait du bien. Parler sans crainte. S’exprimer vraiment. Ne pas se contenir, se mordre la langue, ne pas -trop- bégayer. Et cette libération avait un effet visible sur l’attitude de l’ancienne Esclave, qui dépliait les épaules, comme pour se grandir.

A le voir ainsi, à genoux devant elle, Alecto estimait Serenos plus séduisant que tous les hommes qu’elle avait croisés. Sa main remonta pour repousser les mèches indisciplinées qui encadraient son visage, et elle cilla. Lâchant involontairement un gloussement lorsqu’il évoqua de s’effondrer d’épuisement après des heures d’étreinte, l’Epouse du Roi plissa les yeux, alors une légère malice.

« Je n’ai pas l’endurance d’un légionnaire, moi, mon Roi. Je serai la première à m’effondrer. » Cet aveu de faiblesse ne semblait cependant pas la gêner. Elle se savait frêle, d’autant plus ces dernières semaines, et d’une médiocre constitution pour ce qui était des activités physiques.

Elle se pencha alors, sa seconde main venant se poser en miroir de la première, pour approcher son visage, et l’embrasser. Quelque chose était plus sain, alors qu’elle pressait sa bouche contre la sienne, et plus naturel. Elle sentait ses épaules moins lourdes, et son dos moins noué. La franchise avait des vertus. Alecto glissa sa langue entre les lèvres de son Mari.
Serenos évoquait si facilement son désir et ses envies… Elle l’admirait d’être si serein vis-à-vis de ses instincts. Elle avait encore beaucoup à apprendre de lui. Cependant, alors qu’elle se laissait aller à s’offrir sans verrou à ce baiser, la jeune femme aux cheveux d’ébène songeait qu’elle marchait sur la bonne voie.

« Cela ne se fait pas de faire l’amour au Couvent… » Murmura-t-elle contre ses lèvres, la honte d’une sorte de blasphème s’évanouissant immédiatement, dès que le souffle du Roi caressait sa peau qui se réchauffait.
Elle avait désormais les pommettes rouges, mais il ne s’agissait plus de gêne… Encore légèrement mal à l’aise avec la lecture qu’elle faisait des réactions de son propre corps, et des images qu’elle avait en tête, Alecto se sentait cependant rassurée : elle désirait son Epoux, encore, malgré tout. Et il avait envie d’elle, lui aussi.

Elle se convainquait que rien ne les empêchait de s’aimer.
Qu’ils étaient dans leurs bons droits, puisqu’ils étaient mariés.
Mais ce n’était pas aussi facile.

Soudain, agacée par autant de tergiversation, la jeune femme glissa ses mains dans le cou du Monarque, pour l’attirer à elle, et de nouveau, l’embrasser avec ferveur. Elle voulait que ce contact annihile sa réflexion, et se sentir libre encore. Elle savait que c’était possible. Il fallait juste… éviter de penser.

Fronçant les sourcils pour se convaincre, Alecto bascula en arrière dans cette tenue si élégante, tirant sur elle son Roi.

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 156 mardi 27 octobre 2020, 19:02:11

     Bien que sa femme n'eut pas été élevée en Meisa, elle semblait malgré elle en avoir intégré certaines parts, ou du moins avoir des points communs avec ce qui était socialement acceptable en Meisa et ce qui ne l'était pas. Serenos n'était pas un parangon de ce que sa société natale considérait comme un parfait compagnon de vie. Certes, comme tous les hommes de son âge, il avait eu une éducation militaire, il était apte à protéger sa maison et sa famille, il avait des ressources suffisantes, largement même, pour subvenir aux besoins d'une famille nombreuse, mais contrairement à l'archétype du gentilhomme Meisaen, il n'était pas nécessairement tendre de cœur. Il était parfois insensible, arrogant, il montrait aucun respect des conventions et parfois même embarrassait ses proches, qui devaient ensuite faire les frais de ces indiscrétions.

     Pourtant, Alecto ne démontrait aucune rancœur. Même si elle n'approuvait pas de toutes les facettes de la personnalité du Roi, elle semblait accepter que certaines parts étaient une partie intégrante de lui. Certaines femmes recherchaient l'homme parfait, celui qui était irréprochable, vertueux, aimé de tous, et passaient leur vie entière à le chercher, sans jamais le trouver, parce que chaque homme, chaque femme, chaque personne avait sa part d'ombre qui, tôt ou tard, allait ressurgir, plus souvent qu'autrement au moment le moins propice. Un gentilhomme pouvait perdre son sang-froid après des mois à ignorer les insultes discrètes de ses rivaux, un fermier pouvait démontrer un déplaisir croissant à remplir ses tâches quotidiennes, un marchant pouvait s'énerver contre des clients, tout le monde était, au plus profond d'eux-mêmes, faillibles et parfois même repoussants pour les autres.

     Évidemment, Serenos ne saurait accepter de se montrer cruel envers son épouse, et heureusement pour elle, ses héritiers ne le tolèreraient pas non plus. Bien que Serenos eut sa part d'ombre, son amour pour Alecto était sincère, mais cet amour n'était pas conditionnel à sa soumission, voire même que Serenos encouragerait sa femme à démontrer une plus grande fermeté envers ce qu'elle daignait acceptable ou inacceptable. Ce n'était pas toujours facile, surtout dans une contrée aussi lointaine, sachant que quitter Meisa reviendrait peut-être à se jeter volontairement dans la gueule du loup, avec Thiana qui pourrait ressurgir n'importe quand. Même si elle était discrète, Alecto restait incapable de voiler ses émotions, ce qui encourageait, le plus souvent, un changement d'attitude du Roi.

     Étant relativement perspicace, le Roi avait une grande capacité d'empathie qui lui permettait de lire les gens. Chez Alecto, il lisait comme dans un livre ouvert, quoi qu'avec un texte embrouillé. Parfois, il pouvait discerner clairement ce qui la troublait, mais plus souvent qu'autrement, il devait décrypter ses messages subtils. Par exemple, il avait remarqué que chaque fois qu'elle était sujette à une émotion négative, elle ressentait le besoin de se resourcer dans la chapelle. Il savait également que dès le moment qu'elle s'autorisait un peu d'égoïsme, elle ressentait le besoin d'expier la culpabilité qui en résulte par ses rituels de mutilation. Comme le Roi n'approuvait pas de ceux-ci, elle ressentait davantage de culpabilité, et donc elle entrait dans un cercle vicieux. En fait, Alecto était constamment dans celui-ci, parce que sa Foi elle-même encourageait le mépris de sa personne au bénéfice de la pureté de son âme et de sa communauté. Laissée à ses propres moyens, elle n'hésiterait pas un seul instant à donner toutes ses possessions à un miséreux, même si elle devait elle-même s'appauvrir au point de ne pouvoir se nourrir et se loger, parce que sa Foi disait que le Divin, s'il désirait qu'elle vive, mettrait sur son chemin la nourriture qu'elle avait besoin.

     Parlant de besoin, bien que son esprit était préoccupé par son analyse personnelle d'une situation à laquelle il n'avait aucun contrôle, sa femme lui fit remarquer qu'il n'était pas acceptable de faire l'amour dans un couvent, ce à quoi Serenos s'abstint de lui admettre qu'il avait déjà commis ce 'sacrilège' par le passé. Après tout, n'était-ce pas un lieu d'amour, de communauté et de compréhension? Ou du moins, c'est ce que l'abbesse lui avait dit avant de l'emmener dans le confessionnal.

     Bien que Serenos n'avait pas l'habitude de s'engager dans des relations avec des demoiselles de la Foi, il fallait dire que l'abbesse, Catalina, avait été une camarade à l'époque de la Grande Guerre, avant qu'elle n'ait renoncé à sa vie de femme pour se consacrer à une carrière religieuse. Certes, le Roi n'approuverait jamais ouvertement le départ d'une personne pour se faire oublier dans un service religieux, il pouvait comprendre que, parfois, certaines personnes avaient un autre destin que celui qu'il voyait pour eux. Il comptait notamment donner à Catalina un titre de noblesse et lui donner terres et biens pour assurer son support dans l'avenir, parce qu'il savait que son support serait d'une grande aide dans l'administration de son nouveau domaine, mais il avait dû renoncer à ce projet. Ceci dit, même si elle se consacrait à ce Dieu unique, parfois, pour vivre une vie libre de toute contradiction, il fallait accepter sa propre faillibilité, et dans le cas de l'abbesse, cette faillibilité était le désir que son ancien camarade et elle-même partageaient. Certes, cela ne se produit qu'une seule fois, mais cet événement leur permit de clore enfin cette partie de leur histoire.

     Mettant fin à ses réflexions, sa femme l'embrassa sur les lèvres avec une ferveur qui le surprit agréablement. Les doigts de la demoiselle agrippèrent sa tenue, et le Roi la suivit alors qu'elle l'attirait dans le lit. La tendresse et la chaleur de sa femme eurent tôt fait de chasser de son esprit les préoccupations qui l'accablaient. Tout en pressant son corps contre le sien, le Roi arracha tant bien que mal son manteau de ses épaules, puis s'affala sur elle pour l'embrasser passionnément, prenant sa place entre les cuisses de son épouse, leurs bassins se pressant l'un contre l'autre alors que leurs corps se cherchaient, se touchaient, avec un désir incontrôlable de s'unir.

     Les mains du Roi se posèrent sur les hanches d'Alecto, se baladant sur ces formes si généreuses, massant sa peau et se délectant de ce grain si fin et doux, avant de se glisser sous elle et saisir ses fesses, palpant les muscles fermes, tout en l'attirant contre lui. Après un court massage, il promena ses mains sur les cuisses de sa femme, remontant sur ses hanches, son ventre et ses flancs. Pour Serenos, chaque exploration qu'il faisait de ses mains était aussi enivrante que la première; il connaissait chaque parcelle du corps d'Alecto, pouvant énumérer chaque relief, chaque cicatrice, avec la précision d'un cartographe, et pourtant, il ne cessait de s'extasier devant une telle beauté.

     Cette robe ne pouvait pas rester en place bien plus longtemps, donc il chercha à la lui retirer. Ses doigts, rudes et maladroits, cherchaient tant bien que mal de défaire le cordon qu'il avait lui-même attaché, se maudissant mentalement de l'avoir noué si fermement, car dépourvu d'ongles, c'était une corvée de séparer le cordon, mais il ne démontra pas ouvertement sa frustration. Pour se donner un peu de patience, il alla chercher d'autres baisers sur les lèvres de son épouse, puis se décala vers son cou qu'il gratifia de baisers, le chatouillant accidentellement avec sa barbe.
     Bien vite, ses bottes tombèrent lourdement derrière lui, les boucles émettant une note métallique au contact du marbre car, d'un geste des pieds, il les retira. Passant les bras sous sa femme, il la hissa un peu plus haut, vers le milieu du lit.

     Les baisers revinrent immédiatement, plus fougueux et amoureux que l'instant précédent, alors qu'il la faisait tourner sur le ventre. Remontant les cheveux de sa femme, il dégrafa son collier et écarta les pans de tissu qui masquaient son dos, et ses doigts se glissèrent dans l'ouverture pour caresser la chair, et il débuta un lent massage. Ses paumes se pressèrent contre les muscles du dos de la jeune Alecto et malaxèrent lentement ses reins, alors que ses pouces massaient généreusement le muscle le long de sa colonne, remontant lentement et sensuellement. Entretemps, les lèvres du Roi continuaient leur ouvrage, venant gratifier avec une attention presque cérémonieuse chaque cicatrice laissée sur le dos d'Alecto par ses maîtres; chaque trace de brûlure, coup de fouet ou de lacération était embrassée, comme s'il présentait ses excuses  pour ne pas avoir été là pour empêcher leur création.

     Serenos remonta jusqu'à la tête de son épouse, et une main abandonna temporairement le massage pour écarter ses longs cheveux noirs de son oreille, que le Roi s'empressa immédiatement de venir mordiller avec tendresse.

Alecto Nemed

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    ~Esclave de Thiana Gian~
    Petite, passe inaperçue. Cicatrices, ou traces de brûlures sous les bras, près du cou, bref, un peu cachées.
    Crédule, extrêmement pieuse, facilement impressionnable et très discrète, elle va rougir si vous continuez à la regarder ainsi !

Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 157 mardi 27 octobre 2020, 20:58:08

Il était inutile de quémander l’affection du Roi, qui se laissa immédiatement emporté par la passion que lui témoignait sa Femme. Elle n’avait pas conscience du pouvoir qu’elle pouvait exercer sur lui, son esprit, son cœur, et son corps, surtout. Ignorante de ses propres capacités, elle estimait simplement que le Monarque lui accordait sans doute une valeur dont elle se pensait dénuée. Pourtant, elle savait aussi que l’amour n’avait pas toujours d’explications, bien qu’elle sache une chose : il venait du Seigneur.

Un homme comme Serenos ne pouvait avoir été mis sur sa route par hasard, et naturellement, la jeune femme n’y croyait pas. C’était écrit. C’était assurément une pensée divergente qu’avait son Mari à ce sujet, et elle se doutait qu’il soit par si facile de songer, comme elle, que notre destin n’était pas déjà tracé. Dieu, alors, combien Alecto cédait à chaque seconde, aux appels incessants de son instinct, qui la forçait à lâcher prise.

Pas aussi prompte à se déchaîner que beaucoup d’autres femmes dans cette situation, Serenos savait combien le cérémonial était important pour que sa jeune Epouse puisse pleinement profiter de leurs ébats. Sans culpabilité, sans remord.

D’autres n’avaient pas eu cette délicatesse.
Mais l’ancienne Esclave n’y songeait pas, en ces instants où les mains rugueuses du Roi parcouraient la peau de son dos, après que les baisers du Suzerain eu brûlé ses lèvres, et qu’il embrasse désormais ses marques. Elle savait qu’il souffrait, à voir son échine bosselée, ne pouvant qu’imaginer les sévices qu’on lui avait infligé avec cruauté. Mais avec légitimité.

Le massage devait la détendre. Cependant, elle se sentait de plus en plus tendue. Etrangement, aucune angoisse ne perlait lorsqu’elle sentait le souffle brûlant du Monarque le long de sa colonne vertébrale, qui descendait et remontait en lui causant des frissons. A chaque fois que sa bouche se pressait sur sa peau, Alecto sentait tout son corps se tendre, surprise malgré la douceur de ses caresses, sur le lieu où il jetait son dévolu.

Petit à petit, elle succombait, en attestait sa respiration qui se faisait sonore, et sa gorge qui s’asséchait. Les dents sur le lobe de son oreille l’achevèrent, et elle lâcha un râle discret. Le Souverain avait tout pouvoir sur elle, et elle s’y abîmerait sans regarder en arrière… N’avait-elle pas annoncé qu’il fallait vivre avec sa part de Noirceur ? L’accepter ? Alecto ferma les yeux une seconde.

Quand elle les rouvrit, incapable de rester immobile, elle se tortilla avec grâce pour tenter de se retourner. Chose faite, se contractant, elle agrippa la nuque de son époux pour attraper ses lèvres, se vengeant en piquant de ses dents la pulpe de sa lèvre inférieure. Elle agissait avec bien moins de contrôle de ses émotions que son Mari, c’était évident. Sa maladresse naturelle devenait un peu brouillonne dans ces instants où elle ne savait que répliquer à une stimulation, entre la panique et la fièvre.
Elle se retenait au cou de son mari d’une main étrangement ferme, ses doigts crispés sur sa peau. Comme si elle craignait qu’il s’enfuie, Alecto glissa son autre main sur ses côtes, et l’appel viscéral de sa peau contre la sienne la prit aux tripes.

Son cœur tambourinait dans sa poitrine, qui se soulevait de manière chaotique, et une respiration haletante comme si le Roi c’était montré bien plus torride qu’un simple massage, et quelques coups de dents… Un réveil agité lui faisait ouvrir de grands yeux ronds, et sans lâcher sa nuque, sa seconde main retirait fébrilement les boutons de la chemise royale. Un exercice de dextérité rendu difficile par le tambour dans ses tempes, qui l’empêchait de se concentrer pleinement sur sa tâche. Elle mordit un peu vivement la lèvre de son Compagnon, se révélant agacée. Un comportement qui ne lui ressemblait en rien.

Si son Roi cherchait à s’éloigner, la poigne sur sa nuque lui intimait de n’en rien faire, et elle emprisonnait sa bouche de la sienne pour s’assurer leur extrême proximité. Une pensée unique tournait en boucle dans son esprit, sentir la peau de Serenos sur la sienne. Sans savoir à quel moment exactement, elle avoua, même, dans un souffle rauque.

« Je veux ta peau. »

A force d’acharnement, le dernier bouton sauta, et comme une affamée, se colla à son torse. La robe glissa sans mal dans sa frénésie, laissant sa poitrine nue entrer en contact avec le buste tout aussi nu de son Epoux.

Elle prit une profonde inspiration, comme si elle avait été en apnée trop longtemps, l’air lui brûlant les poumons. La chaleur de Serenos répondait à son désir, alors qu’elle réaffirmait sa prise dans son cou, ses doigts venant se nicher dans ses cheveux sombre, et retirant lentement cette fois la chemise devenue inutile de son mari.

Se penchant encore vers lui, tirant sur ses muscles douloureux, jusqu’à ressentir sa peau meurtrie se tendre au niveau de sa cuisse malmenée, Alecto enfouit son nez au creux du cou de Serenos, inspirant longuement cette odeur qui n’appartenait qu’à lui, et qui lui semblait le parfum le plus délicat qui soit.
Oh, qu’elle aimerait être de ces femmes sûres et audacieuses, pour lui dépeindre l’étendue de son affection et du désir qu’il faisait naître en elle… Mais l’Ancienne Esclave s’en sentait incapable. Soudainement, elle réalisa combien elle manquait s’assurance, et la panique commença à prendre le dessus.

On lui disait toujours quoi faire, et comment le faire.
Agir d’elle-même, pour elle-même… C’était déroutant. La petite Domestique avala sa salive avec peine, et cilla, se détachant de son Mari, pour lui lancer un regard perdu. Que devait-elle faire, maintenant ? Elle s’était déjà montrée très ambitieuse, à se montrer si entreprenante. Était-ce mal ?
Alecto sentait qu’elle se trouvait à la croisée des chemins. Un rien pourrait la terrifier.

Certaine qu’elle devait attendre un Signe, pour prendre une décision, elle scruta les pupilles de son Roi. Un mouvement infime de son corps lui donna une légère décharge électrique, et le feu qu’elle lut dans les yeux de Serenos eurent raison de son hésitation.

Un doigt sur ses lèvres, lentement, elle invita le Monarque à se reculer, la laissant libre de se reculer, encore, jusqu’à descendre du lit. D’une main, elle retenait encore la robe sophistiquée de tomber au sol, alors qu’elle faisait encore quelques pas en arrière. Pourtant, elle ne fuyait pas, malgré les frissons qui la parcouraient, et les manifestations d’incertitude dans ses mouvements.
Cependant, rien n’indiquait qu’elle doutait. Oh, elle estimait qu’elle ne savait pas comment s’y prendre correctement, mais son choix était sans appel, son regard reflétait une ferveur prodigueuse, dévorant ses yeux le visage, et le torse nu de son Mari.

La jeune femme se tint debout face au Roi, éloignée, et lentement, détacha ses cheveux, d’un geste loin des plus grandes courtisanes, mais touchant d’abandon. Ses boucles noires tombèrent en cascade autour de son visage et dans son dos, et elle remua doucement la tête pour les faire cascader. Enfin, comme si le temps était allongé par ses pauses et ses regards presque provoquants, Alecto fit délicatement glisser la soie de sa tenue le long de son corps, le collier tomba lourdement au sol.

Enjambant ses atours, l’Epouse du Roi revint sur ses pas, très, très lentement. Elle ne savait pas se déhancher comme une tigresse, ni aguicher par ses attitudes hautaines, mais son corps savait parler sans qu’elle n’ait à le faire. Elle avançait vers Serenos, nue, et prête à s’abandonner. Elle s’était délestée du fardeau des apparences, et ne cachait rien.

Remontant sur leur lit, à quatre pattes, elle continua de réduire la distance entre eux deux, jusqu’à coller son nez contre le sien, puis, avec dévotion, embrassa son Mari, sa bouche, sa joue, puis son front, avant de descendre dans son cou, passant ses lèvres, puis sa langue, et même ses dents sur le passage que ses doigts avaient maintenu peu de temps avant.

Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 158 samedi 06 mars 2021, 04:42:44

Parfois une image même de la chasteté et de la pudeur, tantôt une femme épanouie dans sa sexualité et dans son désir, Alecto ne cessait jamais de troubler le Roi. Elle semblait toujours naviguer dans les eaux troubles entre sa Foi, qui lui demandait de garder ses désirs et ses besoins sous contrôle, et sa nature même d’amante qui recherchait les bras et les attentions de son partenaire. Quelque part, Serenos était troublé non seulement parce qu’il n’était jamais sûr de comment il devrait réagir à ces changements, mais aussi parce que dans Alecto, il voyait un peu de la personne qu’il était alors qu’il vivait au Palais Impérial d’Aranie. Il était un Meisaen dans un pays d’étrangers, un magicien dans un monde qui abhorrait la magie, et pour peu qu’il tente de s’adapter, de s’intégrer, il y avait toujours cette part de lui qui lui rappelait que, non, il n’était pas comme les autres. Il n’était pas comme Malek. Il n’était pas comme Isnale.

Il secoua la tête pour empêcher ces souvenirs d’empoisonner ce moment. Il n’avait pas l’envie de réexplorer sa mémoire, surtout pas quand sa femme était là, avec lui. Il revint plutôt porter son attention sur cette femme qui venait de lui mordre la lèvre, réussissant de ce fait à chasser ces distractions néfastes de son esprit. Bien qu’elle se voit elle-même comme maladroite, il y avait un charme indéniable dans l’inexpérience de sa femme, dans son empressement presque jouvenceau, comme si elle était nerveuse, comme si elle avait peur de ce qu’il pourrait penser d’elle. Enfin, lui ou bien son Dieu. Et pourtant, il serait d’avis que tous deux partageaient le même désir que la jeune femme soit bienheureuse, peu importe ce que l’Ordre Immaculé continuait de promulguer.

La main du Roi se glissa lentement contre le ventre de la jeune femme, remontant jusqu’à son sein gauche pour le palper délicatement, ses lèvres se plaquant contre les siennes dans un baiser de plus en plus passionné. Le désir du Roi ne faisait que monter pour cette jeune femme, au rythme du battement synchronisé de leurs cœurs. Pendant un moment, il voulut lui arracher ses vêtements, venir dévorer ses seins de ses lèvres, mordiller ces arrogants tétons qu’il aurait pu jurer entendre le supplier de leur accorder ses attention. Le Roi dût lutter contre cette soudaine pulsion. Il craignait ce côté de lui-même, et pourtant, chaque jour qui passait, la douceur et la tendresse d’Alecto réveillait en lui un désir qu’il peinait de plus en plus à contrôler, comme si, plutôt que de le calmer, sa délicatesse lui donnait envie de tenter de tester les limites de cette fragilité, de découvrir jusqu’où il pourrait aller avant qu’elle ne se brise entre ses doigts. Était-ce son instinct de guerrier, ou celui de l’érudit ? Celui du fou ou du savant ? Il ne saurait dire. Il n’avait jamais ressenti cela pour Melisendre ou Laryë, peut-être parce qu’il savait que rien ne pourrait les briser.

Les boutons de sa tunique commencèrent à s’écarter, les uns après les autres, révélant la peau qui se cachait en dessous. La chemise du Roi, comme la plupart de ses vêtements, était doublé d’une cotte de maille, pour le protéger d’une éventuelle tentative d’assassinat.  Même si le Roi aurait tenté de l’aider, elle ne l’aurait pas laissé faire ; telle était la prise qu’elle maintenait sur sa nuque. Parfois, il se demandait si elle tentait de les tuer par asphyxie dans un baiser éternel, avant que celui-ci ne se brise brièvement seulement pour être remplacé par un autre.

-Je veux ta peau, lui dit-elle entre deux baiser, pressant son corps contre le sien.

D’instinct, le Roi referma un bras contre la hanche de sa femme, la resserrant contre lui, un souffle rauque émanant de ses lèvres alors qu’il la sentait se presser contre lui, se donner à lui. Cette soudaine spontanéité semblait le vider peu à peu de sa raison, de son contrôle, et il la serra d’autant plus fort contre lui, comme si, à ce moment, il s’accrochait à elle pour conserver les dernières parts de sa raison.

L’autre main du Roi se leva et caressa la joue de sa femme, le bout de son pouce venant doucement décrire la forme de ses lèvres, avant qu’il ne revienne à la charge pour d’autres baisers. Elle lui prit les cheveux, et il se sentit gronder un peu, mais pas de déplaisir, au contraire ; cela ne faisait que l’attiser davantage. D’un geste d’épaule, il fit tomber la tunique, et sa femme l’en débarrassa. Il revint à elle, et la serra contre lui alors qu’elle se nichait contre son cou. Un moment, encore une fois, où le côté plus sauvage du Roi se résorba pour laisser place au mari attentionné et aimant. Il sentait le trouble en elle. Mais il l’aimait tout autant. Il ne pourrait pas faire autrement. Elle n’avait pas à s’efforcer d’être une femme qu’elle n’était pas pour lui plaire. Et il n’y avait qu’une seule série de mot qu’il aurait pu dire pour le lui démontrer.

Il se pencha doucement contre elle, et alors qu’elle se lovait contre son cou, il murmura les plus doux mots qu’il connaisse au creux de l’oreille de sa femme. Des mots qu’il n’aurait dit à personne d’autre, en ce moment, avec autant de sincérité. Des mots qu’il regrettait ne pas avoir prononcé plus librement par le passé. Des mots qui, une fois prononcés, agissaient comme un baume sur les cœurs brisés et qui pouvait calmer même les plus grandes tempêtes. C’étaient des mots si simples, mais si remplis de sens qu’ils avaient un pouvoir incroyable, pour peu qu’ils étaient prononcés sincèrement.

-Je t’aime, mon Alecto.

Il lui prit délicatement le visage, posant ses yeux dans les siens, pendant un long moment. Au-delà de son amour, il voulait qu’elle ressente, à travers ces mots, la passion et le désir qu’il lui vouait. Il voulait qu’elle sache le feu qui l’habitait, la peur également. Il voulait qu’elle sache qu’elle n’était peut-être pas parfaite, mais qu’il ne l’était pas non plus. Puissant ? Assurément. Dangereux ? Indubitablement. Potentiellement une menace pour tout ceux qui oserait poser un geste déplacé envers la jeune femme ? La question ne se pose même pas. Et donc, plutôt que d’être parfait, il était simplement parfaitement lui-même, et cela lui convenait. Du moins quand cela suffisait.

À sa grande surprise, elle se défit de lui, dans un geste qu’il voyait à la fois surprenant et aussi… un brin excitant. Il embrassa délicatement le doigt poser sur ses lèvres. Elle quitta le lit et il crut pendant un moment qu’elle venait de mettre fin à leur séance de câlin, de façon la plus aguichante qu’il n’ait jamais vu, mais alors qu’il se préparait à se lever à son tour, il remarqua qu’au contraire, elle se préparait à poursuivre. Aurait-elle appris l’art de le manipuler aisément, ou cela lui venait simplement ? En tout cas, elle savait captiver son attention. Ce n’était pas les gestes experts et mesurés d’une courtisane du quartier chaud de la ville, ou d’une maîtresse s’étant consacrée à l’art de plaire, mais il n’en restait pas moins que chaque mouvement de la jeune femme était surveillés par le Roi, le forçant aux aguets tant il peinait à se contenir. Oh, ce qu’il ne donnerait pas pour simplement lui sauter dessus.

Elle revint vers lui, et leur visage se frôlèrent, leurs lèvres se rejoignirent dans un baiser tendre et aimant. Puis, le Roi se laissa bécoter quelque peu. Après un moment, il leva le visage de la jeune femme d’une main et la souleva du lit, un bras passé sous ses fesses pour la tenir en position surélevée. Il la regarda dans les yeux, puis de son bras libre, il lui caressa le visage, le nez, les lèvres, avec un sourire. Il la fit doucement tomber sur le lit, à plat ventre, avant de se relever et de retirer, d’un geste de la main, le pantalon qui le restreignait toujours, ainsi que le ruban noir qui maintenait sa chevelure dans une queue de cheval.

Il grimpa dans le lit, et posa les mains de chaque côté de son épouse, avant de se pencher et de poser un baiser sur sa cuisse, ses fesses, remontant vers son dos. Les lèvres du Roi se posèrent sur les marques de fouet qui couvraient le dos de la jeune femme, alors que ses doigts se glissaient lentement sur sa peau et griffaient délicieusement celle-ci le long des flancs. Le message était clair ; elle voulait sa peau, mais le désir qu’il nourrissait pour la sienne était d’autant plus sauvage et bestial.

La main droite du roi, plus habile, se glissa lentement sous elle, suivant sa hanche jusqu’à tomber dans la région de son bas-ventre. Ses doigts se faufillèrent aisément entre ses cuisses, et bientôt, Alecto put les sentir se presser contre sa féminité, puis caresser délicatement sa petite perle d’amour. D’abord, les mouvements furent doux, délicat, mais au rythme de ce mouvement, le bassin du Roi se pressait contre ses fesses, son membre érigé se pressant légèrement contre les monts de chair.

Ne la laissant pas en reste, la main gauche du Roi se perdit dans la chevelure dense de sa femme, et massa délicatement son crâne, puis sa nuque. La respiration du Roi se fit de plus en plus rauque dans l’oreille de sa femme, et il se pencha sur son cou, ouvrit la bouche et planta légèrement ses dents dans la nuque de sa femme, mordillant sa peau, la suçant bruyamment, causant la peau à passer de son rose naturelle à une marque plus sombre et violacée.

Soudainement, les doigts du Roi abandonnèrent son clitoris et du majeur et de l’annulaire, il vint explorer l’intimité de sa femme. Loin d’être rustre ou agressif, ou envahissant, il se révéla doux, délicat avec cette partie d’elle, sinon un brin expert. Les doigts du Roi en elle commencèrent à remuer très délicatement, leur passage devenant graduellement de plus en plus aisé par la présence de lubrifiant.

Le traitement se poursuivit pendant un moment, mais le Roi ne tenait pas à la faire languir plus longtemps que nécessaire. Lentement, il retira ses doigts de l’intimité de sa femme et, saisissant sa verge, il orienta son membre puis s’enfonça lentement en elle. Comme d’habitude, le sexe de sa femme ne se laissait pas pénétrer aisément. Peut-être était-ce un réflexe physique pour elle, mais elle se crispait toujours dès le moment que cette étape approchait. Après, s’il avait vécu ce qu’elle avait vécu, il serait probablement réfractaire à la chose lui-même, mais le Roi n’était pas impatient. Il attendait qu’elle se détente. Ca pouvait prendre une minute, parfois deux, mais le corps de sa femme finissait par se relaxer, et le laisser entrer. Lentement, et doucement, son membre remua en elle, s’enfonçant de plus en plus, à petit coups, jusqu’à ce qu’elle le sente au plus profond d’elle-même.

Les mains du Roi, alors qu’il commençait à bouger, quittèrent ses cheveux et ses hanches pour remonter le long de son dos, puis de ses épaules, ses bras et ses mains, qu’il saisit des siennes, refermant ses doigts entre les siens. Le Roi se redressa un peu, histoire de pouvoir mieux contrôler ses mouvements, et commença un lent rythme de va-et-vient, résistant tant bien que mal à son désir d’en faire tout autrement. Les mouvements du Roi se faisaient graduellement plus passionnés, mais toujours restreint, comme s’il avait peur de la briser, ou de lui faire peur, tout simplement.

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 159 vendredi 12 mars 2021, 22:14:33

A chaque mot d’amour de son Mari, il paraissait à l’ancienne Esclave que son cœur était trop petit pour pouvoir supporter une telle déferlante d’affection. Une impression de submersion qu’il lui était impossible de contrôler, puisque l’envisager était déjà un concept étrange. Evidemment, jamais elle ne doutait de ses sentiments envers elle, puisqu’Alecto était persuadée que tout être était incapable d’être faux, et elle vouait à son Epoux une telle adoration, qu’elle le plaçait naturellement au rang de parangon de vertu, dont l’honnêteté. Et, en toute franchise, comment décemment ne pas lire la tendresse profonde qu’elle lisait dans son regard, l’attachement si palpable, qui répondait étrangement à ce qu’elle ressentait : un lien plus fort que l’échange d’anneaux, pour cette enfant pieuse, puisqu’ils avaient été unis devant le Très-Haut.

Dès lors, lorsque Serenos avait glissé ses mains puissantes et larges pour encadrer son visage, si petit, si pâle comparé à sa peau, à l’amour véritable se mêlaient clairement le désir tangible, physique, qu’il ressentait pour elle. Si beaucoup de ses Maîtres s’étaient trouvés excités par sa plastique, bien que fade, maladroite, discrète, Alecto prenait seulement dans les bras du Roi la mesure de ce pouvoir étrange qu’elle avait peut-être toujours possédé. Celui de plaire, de faire naître en lui une envie primale, et plus troublant encore, elle la ressentait tout autant. Cet instinct qui lacérait les entrailles actuellement, à elle aussi, chauffait ses reins et remontait le long de sa colonne vertébrale, par le simple fait d’échanger un regard devenu brûlant avec son Epoux, et sentir ses doigts au cuir rêche sur sa peau délicate tant de fois meurtrie.

Qu’il était facile pour le Monarque de la soulever, poids plume dans ses bras si forts, bras qui savaient être un danger pour quiconque, et qui, une fois près d’elle, devenaient des forteresses imprenables et rassurantes. La jeune femme estimait qu’il était l’homme le plus courageux et le plus puissant qu’elle ait jamais rencontré, et les regards qu’elle lui lançaient, brûlant de désir désormais en perdant petit à petit l’implacable contrôle de sa Raison, étaient également emplis d’une admiration sans borne. Empathique, alors qu’elle frémissait sous les ongles de son amant, Alecto ressentait une sorte de frein dans les mouvements de Serenos, qu’elle n’arrivait pas à comprendre, du moins, à conceptualiser. Les hommes qu’elle avait connus n’avait aucune retenue, pas vis-à-vis de son corps. Mais le Suzerain, lui, paraissait lutter entre ses instincts bestiaux et le profond respect qu’il voulait offrir à sa femme. Incapable de se concentrer suffisamment pour analyser la situation, lorsqu’elle lâcha un gémissement au contact du bout de ses doigts sur les recoins les plus sensibles de son corps, l’ancienne Esclave se mordit la lèvre dans un son guttural.

Ainsi contrainte par la pression produite par le Roi sur elle, qui vint peser au point qu’elle n’ignore plus une seule seconde le désir puissant qu’elle faisait naître en lui, Alecto ne put retenir un mouvement de bassin, instinctif et sauvage, mais loin d’être une ruade farouche… Dans un coin de sa tête, quelque chose désapprouvait cette pulsion, mais était tant acculée face à la déferlante de passion qui chamboulaient ses pensées, qu’elle devrait prochainement s’avouer totalement vaincue. L’Epouse Royale voulait plaire à son Mari, voulait son plaisir et à mesure que leur relation s’épanouissait, se projetait même de plus en plus vers l’acceptation de son propre plaisir, à elle. A croire que Serenos était, en effet, un talentueux magicien…

Sans pouvoir agir contre ce mouvement primaire, devenue fiévreuse, ses reins se mirent à onduler pour accompagner les caresses de son Epoux, tant il savait parfaitement la manipuler et effleurer, presser, contourner et insister là où le plaisir s’en trouvait décuplé. Aux oreilles du Souverain, les très discrets gémissements de sa compagne montaient crescendo, un témoignage supplémentaire du bien qu’il prodiguait, loin des épanchements des femmes assurées, mais ô combien sincère. Et elle se laissait consumer par le volcan qui avait toujours été en elle, bien enfoui, et qu’elle avait trop longtemps réfréné, celui qui s’éveillait davantage, et qui appelait de ses vœux des traitements plus conséquents.

Comme s’il lisait ses signaux facilement, attentifs à ses réactions et les sons devenus plus rauques par le manque de salive, le Roi mit fin à ses caresses, la pénétrant avec une infinie douceur… Une délicatesse nécessaire, dont elle lui était reconnaissante, et qu’Alecto eut soudainement envie de communiquer, mais trop submergée par les sensations de ce membre qui s’insérait en elle, lentement, centimètre par centimètre, ne sut l’exprimer clairement. Elle tenta de balbutier quelques mots, mais les sons se transformèrent en couinements et en râles, et devinrent de langoureux « Oh, Serenos… ohh… » alors qu’il s’enfonçait complètement en elle. Un soupir plus long accueillit cette délivrance pour tous deux, cette communion puissante, et elle serra les doigts de son Mari dans les siens avec la ferveur d’une dévote.

Ce simple geste, anodin, commun, multipliait le feu qui brûlait ses joues et faisait battre le sang à ses tempes, elle s’y cramponna en ondulant son bassin au rythme des coups de reins, de plus en plus soutenus, quittant l’allure sensuelle des débuts, en sentant les frémissements dans les muscles de son Mari. Alecto tourna la tête suffisamment pour tenter de lancer une œillade à l’homme qu’elle aimait, pour lequel elle se damnait, et lui sourire avec une complicité touchante. Pourtant, l’ancienne Esclave percevait la retenue de son Epoux, la crispation de certain élan, avortés avant d’atteindre ses fesses rebondies. Les sons feutrés de leurs ébats qu’il s’efforçait de maintenir, et la force qu’il devait conserver pour la protéger… Ainsi dans la fièvre de cet échange charnel de moins en moins sage, l’Epouse Royale décelait ses tensions muselées, et laissa alors libre court à son instinct.

Se cambrant davantage, accentuant la résistance de ses réponses aux pénétrations du Monarque, sa gorge sèche de trop gémir lâcha de manière audible, dans un soupir :

« Encore, Mon Roi. Encore. » Son petit visage hocha pour lui assurer de son consentement, alors qu’elle s’entendait parler sans vraiment y croire, à un niveau de transe trop grand pour encore réussir à se contrôler. « Plus fort. » 




Serenos I Aeslingr

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 160 vendredi 16 avril 2021, 07:08:19

S’adonner aux affaires de la chair n’avait jamais été un acte dévalorisé, en Meisa. D’aussi loin que les plus vieux puissent se souvenir, il était même mal venu qu’un homme, ou une femme, ne s’accorde pas quelques plaisirs. De fait, les bordels et les courtisanes affluaient les rues, et nombres d’entre elles étaient aussi respectées que certaines dames de la cour simplement parce que leurs amants et amantes sont de puissantes relations. Il est dit qu’en Meisa, savoir choisir son partenaire de vie était aussi important que de choisir son partenaire de corps.

Il a fallu du temps, des années même, pour que le Roi vienne à accepter qu’il y eût plus aux moments de passion que le simple besoin de reproduction. C’était une forme de communion, de communication. Il y avait une grande différence entre ce qu’il ressentait lorsqu’Alecto réclamait ses caresses en comparaison aux invitations d’une maîtresse ou d’une courtisane. Alors que le corps d’une de ces dernières lui promettait des moments d’extase, celui d’Alecto lui demandait le soin. Le simple fait d’être en elle, de son propre vouloir, bien que trahissant leur désir mutuel, était une déclaration d’amour et de confiance. Une confiance qu’il devenait parfois de plus en plus difficile de ne pas abuser.

Ne se rendait-elle pas compte qu’elle avait affaire à un guerrier ? Comment osait-elle nécessiter autant de délicatesse de sa part, à lui, Serenos de Meisa ? N’était-il pas arrogant de sa part d’être aussi vulnérable devant lui.

- Encore, Mon Roi, lui dit-elle. Encore. Plus fort.

L’hésitation le prit et pendant un moment, il se demanda si ses pensées se lisaient aussi facilement sur son visage. Il devait admettre qu’il peinait à conserver son sang-froid, mais n’était-il pas en contrôle ?

Finalement, se dit-il, n’était-il pas normal qu’elle apprenait à lire en lui ?

Il se pencha sur elle un moment et posa un baiser contre son épaule nu, puis son cou.

- Oui, mon Alecto, concéda-t-il entre deux baisers, s’approchant pour murmurer au creux de son oreille.

Il posa sur ses lèvres un baiser doux, aimant.

Ses mouvements de rein commencèrent à se faire un peu plus vif, son bassin heurtant les fesses de la Reine dans un geste graduellement plus agressif. Encore une fois, le Roi prenait garde à ne pas sauter les étapes.

Les doigts du Roi se resserraient entre ceux de sa femme alors qu’il l’écrasait graduellement de plus en plus contre le matelas moelleux, son membre tapant au creux d’elle-même. Bien qu’il fit attention de ne pas la blesser, il y avait graduellement un manque de délicatesse dans les gestes du Roi, quelque chose de plus primaire.

Alecto ne resta cependant pas bien longtemps tournée dos au Roi. Après un moment, le Roi s’extirpa d’elle, et la retourna pour qu’elle lui fasse fasse. Un moment, il l’observa, la toisant de son corps musclé. Il y avait en lui une tension, une tentative de se contrôler qu’il ne voulait plus. Il regarda sa femme, devant lui, ses seins le narguant, son corps couvert de petites cicatrices. Alecto, qui n’avait jamais tenu une arme de sa vie, avait le corps d’une guerrière, ou du moins elle avait les cicatrices d’une survivante, et Serenos ne pouvait se contenir ; quelque part, autant il était répugné à l’idée que quelqu’un puisse lui avoir fait du mal, esthétiquement, il y avait quelque chose qui lui plaisait. Non pas qu’il en rajouterait, mais le fait qu’Alecto porte, comme lui, des cicatrices lui donnait un sentiment de… similarité.

Le Roi se pencha de nouveau sur sa femme, et avec un mouvement de hanche plus qu’habile, regagna sa juste place entre ses cuisses. Ses mains se glissèrent de nouveau sur les poignets de sa femme, les relevant jusqu’aux oreillers, et il entama un va-et-viens plus puissant, bougeant l’intégralité de son corps. Ses muscles, rendus glissants par la sueur, glissaient aisément sur l’abdomen d’Alecto. Son torse, pressé contre sa poitrine, la comprimait et la massait alors que leurs corps semblaient chercher à s’unir davantage, comme s’ils espéraient se fondre l’un dans l’autre.

Sans les restreindre de manière inconfortable, les mains de Serenos joignirent les poignets de sa femme au-dessus de sa tête, et il la tint ainsi. Tout en apportant une certaine vulnérabilité à la jeune femme, cela lui apportait également un certain soutien, comme une ancre, l’empêchant d’être secouée. La main ainsi libérée du Roi descendit jusqu’à la hanche de la jeune femme, puis sa cuisse, qu’il releva contre sa hanche, lui permettant ainsi d’entrer plus profondément en elle.

Bien vite, sous l’enthousiasme du Roi, même le lit ne put s’empêcher de participer, en quelque sorte, alors que les mouvements du Roi le secouait. Les planches grincèrent, les pattes sur le plancher émirent des grattements bruyants, mais il n’en avait que faire ; il ne portait plus attention à rien d’autre qu’à sa femme. A sa voix, à ses yeux, à ses lèvres, son corps. Alecto, en ce moment, était le seul et unique objet de l’attention du Roi.

Serenos relâcha la cuisse de sa femme et vint plutôt caresser sa joue, plantant leurs yeux bleus dans ceux de l’autre. Leurs lèvres se frôlèrent alors que les halètements venaient mourir contre ceux de leur partenaire, se cherchant pour s’embrasser sans se trouver pendant un moment qui semblait être près d’une éternité. Finalement, le Roi se pencha et posa un autre baiser sur ses lèvres, un baiser langoureux, passionné, l’empêchant par la même occasion de protester ou de gémir. En ce moment, Serenos était un mélange de passion, de fougue et de tendresse.

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 161 dimanche 18 avril 2021, 18:24:24

Alecto était loin de savoir bouger et agir comme les femmes qui assument leurs désirs. Au quotidien, elle n’était qu’une tapisserie agréable aux yeux, discrète, s’excusant par son attitude même d’exister, tout simplement. En matière d’amour, elle s’était vouée adolescente au Seigneur, mais la vie en avait décidé autrement, et elle n’avait pas été éduquée pour chercher l’épanouissement personnel, quel qu’en soit le domaine. Les plaisirs du ventre n’étaient pas non plus développés chez ce petit appétit d’oiseau, mais il fallait avouer qu’elle n’avait jamais été inexpérimentée. A l’Auberge, Ysor était un cuisinier hors-pair et le plaisir engendré par la nourriture n’était pas si répréhensible… Rien en comparaison du pêcher suprême.

Il fallait avouer que jamais personne n’avait pris la peine de se préoccuper de son ressenti, cherchant simplement à user de son corps, détruire son esprit pourtant naturellement si docile. Sentir le désir brûler ses entrailles avait longtemps été un horrible sentiment pour l’ancienne Esclave. Désormais, au contact de Serenos, elle apprenait à le découvrir et s’y ouvrir. On ne peut indéfiniment refouler ses pulsions sans que cela ne devienne problématique ; la petite Poupée obéissante découvrait que l’on pouvait penser par soi-même, et appréciait désormais la brûlure de ces sentiments incompréhensibles mordant ses reins, chatouillant l’intérieur de ses cuisses, la poussant à respirer avec insistance comme après une longue période d’apnée.

La confiance sans faille qu’elle vouait à son Roi, la tendresse extrême dont il faisait preuve, au prix d’efforts qu’elle paraissait percevoir un peu, avaient eu raison de ses barrières, bien qu’il en résidât encore de nombreuses à écarter.

Le feu léchait sa peau dès que le Monarque la touchait, réceptive au moindre de ses gestes, et en tirant un désir dévastateur. La sueur perlait à son front et roulait le long de sa colonne vertébrale, elle percevait plus clairement désormais comme sa supplique avait été écoutée par le Suzerain des Trois Royaumes. La vigueur de ses coups de rein lui arracha des couinements, fermant les paupières pour se concentrer sur les sensations bénéfiques ; il y avait toujours ce risque, dans un coin de son esprit, que cette étreinte passionnée ne soit percutée par son pendant cauchemardesque, tant de fois vécue. Combien de Maîtres avaient abusé d’elle ? Ses petits doigts serrèrent avec force, toute celle dont elle était capable, ceux de son Epoux, pour s’accrocher à tout ce bien qu’il lui procurait.

Désormais face à l’homme qu’elle adorait, le regard rétrécit par l’excitation et la transe, bien incapable de se contrôler tant elle était submergée, la petite Esclave soupira en admirant son Roi. Chaque regard qu’elle lui portait témoignait de sa dévotion presque surnaturelle. Elle n’y songeait pas, mais pour Alecto, la Divine Présence de Dieu dans son cœur était petit à petit diminuée par la place énorme que prenait désormais le Monarque. Sujet de toutes ses pensées, de toutes ses attentions, elle le lui avait déjà dit, dès leur première rencontre : vivre dans son ombre serait un délice, siéger proche de lui, et pouvoir l’observer de loin, une bénédiction. Alors, être détentrice de son affection était un privilège dont elle avait du mal à se sentir digne.

Mais elle ne jugerait jamais les sentiments de son Epoux, cela ne lui appartenait pas de le faire. La jeune femme se cambra pour accentuer l’angle de leur fusion et ancrer leurs corps suintants, se sentant ainsi totalement surplombée par la musculature du Roi. Sa puissance était encore mesurée, mais elle lisait dans son regard un désir sauvage qui, cette fois, était loin de l’effrayer. La petite Colombe fragile avait été mordue par le besoin viscéral de communier avec lui, elle le voulait si fort qu’elle en ressentait une étrange pointe dans la poitrine.

Suffoquante, l’Ancienne Esclave discrète gémissait désormais que les coups de bassin pleuvaient de nouveau, écartant les cuisses pour dégager son passage et laisser libre cours à la passion dévorante du Monarque. Plus vifs, plus profonds, ses mouvements arrachaient des vocalises plus perçantes à sa Femme, au point qu’elle se mordit la lèvre en se rendant compte qu’elle ne maîtrisait plus du tout sa voix. Pourtant, une œillade brûlante de Serenos, qui la fit sursauter tant elle était percutante, l’encouragea à cesser de se retenir, et Alecto laissa sa tête tomber en arrière pour succomber pleinement aux sensations qui envahissaient l’ensemble de son corps.

 Saisissant sa bouche avec un empressement qui la surprit elle-même, dès qu’il approcha ses lèvres des siennes, la jeune femme soupira bruyamment contre sa peau, l’emprisonnant dans un baiser qu’elle ne contrôlait pas. Un temps, ses piaulements acharnés cessèrent, soufflant par le nez comme un bœuf en ondulant davantage, se sentant libérée d’un carcan si longtemps contraignant.

Sa langue se joignit à la danse, glissant sur sa bouche et piquant la commissure de ses lèvres en couinant, mais alors qu’elle repartait à l’assaut par un nouveau baiser, tirant le cou comme une assoiffée, les yeux implorants, Alecto se tendit soudainement. La décharge de plaisir la surprit et elle se crispa un instant serrant les dents jusqu’à en avoir mal à la mâchoire, avant de se secouer en de nombreux spasmes de démente, se dégageant de sa contrainte sur ses poignets, pour s’accrocher aux épaules du Roi comme à une bouée de sauvetage.

Se convulsant un bon moment, plaquant ses lèvres sur celles de son Epoux comme s’il lui était interdit de s’exprimer, l’Ancienne Esclave enserra le bassin du Monarque de ses jambes pour lui interdire toute retraite, bien qu’il n’ait aucun mal à s’en défaire. Mais pour Alecto, il lui appartenait. Il était à elle, et elle le voulait pour toujours dans ses bras. Ne jamais plus le lâcher. Son bassin reprit peu à peu un rythme moins chaotique, sa respiration encore sporadique l’empêchant de s’exprimer correctement… Mais un baiser plus doux sur la joue barbue de sa Majesté témoignait qu’elle regagnait petit à petit le monde des mortels après s’être envolée.

Les joues carmin par le plaisir, le regard amoureux et un sourire équivoque aux lèvres, la petite Servante donna un petit coup de rein plus vif, puis pinça les lèvres. Elle ne pouvait pas rougir davantage, mais son regard pétilla de ce qui devait être de la malice, toute relative pour cette chose timide. Ses mains désormais libérées après l’extase glissèrent sur le dos luisant de sueur de Serenos, l’une se fichant sur sa nuque en dégageant sa chevelure sombre, et l’autre descendant jusqu’à ses hanches, pour caresser la naissance de ses fesses. Ce simple geste, anodin, lui tira un soupir délicat. D’autres n’y prêteraient aucune importance. Alecto s’en repaissait comme le plus cavalier des comportements. Pour l’accompagner, son nez glissa sur la jugulaire du Monarque, embrassant puis léchant sa peau salée, jusqu’à oser y planter la pointe de ses canines en frissonnant.

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 162 vendredi 11 juin 2021, 00:49:16

Malgré ses dires et comportements, le Roi de Meisa savait ce qui se tramait dans la tête de la jeune femme. Ses dilemmes religieux, les conflits entre sa Foi et sa raison, son cœur et ses vertus. Il ne pouvait pas partager sa Foi, sachant ce qu’il savait, et pour avoir vu à quel point le monde est cruel et froid, vouer une quelconque dévotion envers la créature qui, selon les éléments démonstratifs, serait responsable de tout cela, il ne pourrait l’accepter. Certes, lui-même est un défendeur du libre-arbitre, il croit que chaque créature devrait être responsable de sa propre destinée, mais entre lui-même et ses moyens limités et l’être demiurge, il y avait assurément une marge où ce dernier pourrait facilement mettre fin à des conflits inutiles sans nuire au libre-arbitre, ne serait-ce qu’en prodiguant une inspiration quelconque aux concernés.

En contrepartie, Serenos n’était lui-même pas à l’abri des dilemmes. La différence d’âge entre lui-même et sa compagne, bien qu’il puisse l’ignorer la plupart du temps, lui rappelait à l’occasion qu’il était peut-être en train d’abuser de sa confiance. Après tout, Alecto était plus jeune que ses deux fils plus âgés, et dans la même tranche d’âge que ses filles cadettes. La seule qui restait plus jeune que la demoiselle serait Liorene, sa plus jeune fille, une bâtarde née de sa liaison avec Mélisende.

Également, il ne parvenait pas à ignorer, par moment, la ressemblance troublante et frappante que sa nouvelle épouse avait avec la défunte Reine de Meisa. Des cheveux noirs comme l’onyx, deux yeux bleu clair qui assombrissaient les siens par comparaison, une figure dessinée et frêle, s’il avait été un brin superstitieux, il aurait peut-être même cru qu’il s’agissait de la réincarnation de la défunte souveraine du royaume. Évidemment, cela ne voulait pas dire qu’il les comparait, car comparer Alecto, qui était d’une tendresse et d’une délicatesse désarmante, à Laryë, qui était une femme d’action et de décision, revenait à comparer des pommes et des oranges. Bien qu’elles soient toutes deux très belles, il n’enlevait pas qu’Alecto était Alecto et que sa place dans le cœur de Serenos n’était pas à titre de remplaçante, et que Serenos l’aimait en tant que telle. La ressemblance, certes troublante, lui rappelait simplement qu’il y eu une époque où Serenos n’avait pas démontré à la personne qu’il aimait l’affection qu’il lui portait, une erreur qu’il ne comptait pas commettre de nouveau avec sa bien-aimée.

Un autre dilemme qui lui venait souvent en tête était l’éducation de la jeune femme. Avide de littérature comme elle l’était, elle était également très timide de le montrer, de montrer son intelligence. Pour le moment, il désirait la garder à l’écart du pouvoir, pour éviter de la mettre dans des situations d’opposition avec des gens qui chercheraient à exploiter cette timidité pour gagner des faveurs en se montrant plus courtois et gentils envers elle simplement pour avancer leur propre agenda. Serenos avait développé une méfiance naturelle envers les gestes visiblement « de bonne volonté », et n’acceptait que rarement les compliments de façon sincère, y voyant toujours, jusqu’à preuve du contraire, une intention malveillante. Alecto avait eu ses propres expériences, mais sa foi et sa culture exigeaient qu’elle accorde un bénéfice du doute avant toute chose, et de ne jamais refuser aux gens qui requéraient son aide, une chose qui pourrait potentiellement la mettre en danger, car une générosité trop grande favorisait un débalancement des forces.

En revanche, sa disposition morale était un excellent contrepoids à l’intransigeance du Roi. Lui qui était habitué à se montrer froid et distant envers les autres, l’ouverture d’esprit de sa femme pourrait potentiellement l’aider à se montrer plus raisonnable dans des situations délicates qui, au final, rapporteraient de grands bénéfices non seulement à sa propre réputation, mais également à la prospérité du royaume et de la cour.

Cela était bien loin des pensées du Roi, en temps normal, mais quand il faisait l’amour avec elle, il ne pouvait s’empêcher de penser à elle, à son bonheur, à sa place dans le monde. Elle semblait fort satisfaite de leur relation et de son rôle d’épouse, mais tôt ou tard, il savait qu’elle chercherait à avoir un impact dans ce monde, un impact qu’une Reine pourrait avoir, par exemple.

Et pourtant, bien qu’il lui semblât qu’il s’était perdu longtemps dans ses pensées, il ne s’était écoulée que quelques secondes, et il y fut de nouveau arraché par les baisers de sa femme. Un peu de culpabilité le saisit néanmoins, car comment pouvait-il se permettre, même pour un instant, de laisser son esprit vagabonder. En guise d’excuse, il lui rendit son baiser et s’adonna à la tâche de couvrir sa peau de pêche de baisers amoureux. Il agrippa les cuisses de la jeune femme alors qu’elles se resserraient sur lui, caressant ce grain de peau si particulier et si doux qu’il n’aurait aucun mal à le préférer au satin. Il ne se lassait jamais de la toucher, de la découvrir, encore et encore, comme s’il voulait garder, à son esprit, une carte parfaite de sa femme. Chaque cicatrice, chaque marque, grain de beauté, il n’avait même pas besoin de la lumière pour les trouver, et tous participait à rendre sa femme encore plus belle.

Il était tellement concentré qu’il ne se rendait presque plus compte à quel point il était près de l’orgasme, alors que sa femme commençait pourtant à montrer de signes évidents ; ses mouvements étaient un peu plus gauche, ses gémissements étaient plus aigus et elle recherchait plus avidement sa présence, ce qu’il lui accorda bien sûr, et il l’accompagna dans des mouvements délicats jusqu’à ce qu’elle se crispe de plaisir, atteignant un orgasme qui, par réaction, déclencha également celui du Roi. Alors que sa femme se crispait sous lui et l’embrassait, le Roi la ramena plus fermement contre lui et sa virilité s’enfouit dans les plus profonds recoins de son intimité, relâchant alors sa semence en elle dans un orgasme puissant et un brin salissant.

Un profond sentiment de libération et de contentement se répandit dans le corps du Roi alors que les endorphines causés par l’orgasme lui montait au cerveau. Alors que sa femme se crispait et gémissait, Serenos vivait simplement un moment de déconnexion. Pour un moment, le monde entier cessa d’exister, hormis lui et elle. Dans ce moment de parfaite isolation mentale, il se pencha sur elle et plaqua doucement son front contre le sien alors qu’elle s’agrippait à lui. Il n’était pas homme pieu, elle le savait plus que quiconque, mais pendant un moment, il ne put s’empêcher de la remercier. Pas son Dieu, pas les grands esprits, pas ses parents ; il la remerciait, elle, d’exister. Il la remerciait d’avoir tenté de le voler. Il la remerciait d’avoir échoué. Il la remerciait de l’aimer.

Alors que sa femme l’enlacait de ses bras et jambes, leurs lèvres se soudant dans un nouveau baiser chaleureux et aimant, le Roi, lui, refermait son étreinte sur sa petite forme, plaquant son torse contre la poitrine de sa femme et courbant le dos pour se le permettre, mais il ne s’extirpa pas d’elle. Il n’avait pas envie de briser cette connexion, ce lien charnel entre eux, et les draps en payèrent le prix, mais il n’en avait que faire.

Il la laissa mordiller sa chair sans rouspéter, souriant devant ce petit geste d’amour, avant de la porter délicatement et l’emmener vers les coussins, s’extirpant lentement et à regret de son intimité, avant de s’allonger, la laissant se reposer sur lui. Les mains du Roi attirèrent alors les jambes de sa femme pour que son bassin se retrouve sur son abdomen, leur permettant de s’embrasser à cœur-joie, alors que les mains du Roi caressaient sans la moindre gêne les fesses rondes de son épouse.

‘Lève ton menton,’ lui demanda-t-il sur un ton doux, et profitant du moment où elle s’exécuta, il se faufila dans l’ouverture et plaqua ses lèvres sur son cou, près de la nuque, et embrassa sa peau, l’aspirant pendant de nombreuses secondes. ‘Dès qu’il disparaitra, nous referons l’amour. Encore, et encore, et encore.’ Il remonta doucement une main le long de ses reins, remontant vers sa nuque. ‘Parce que je ne te laisserai plus jamais toute seule aussi longtemps.’

Il glissa la main vers la joue de sa femme et l’attira vers lui pour un autre baiser.

‘Entendu ?’ Et il attendit sa réponse. Après cette réponse, évidemment, il ne comptait pas la laisser se reposer si aisément. Oui, ils avaient un voyage devant eux, mais après une telle séance, il ne serait que normal que…

‘Votre Majesté, on a… Oh !’ fit une voix derrière Alecto.

Penchant la tête sur le côté et protégeant la chasteté de sa femme de ses grands bras, le Roi darda sur la servante un regard chargé d’avertissement. Déranger le Roi dans ses moments de calme ou d’intimité était un risque, surtout s’il était de mauvaise humeur.

‘Que voulez-vous ?’ demanda-t-il avec une pointe de colère.
‘Je… je venais préparer le bain, Majesté… et aider son Altesse avec sa toilette…’

Même s’il était fâché, le Roi ne se laissa pas emporter outre mesure.

‘Inutile. Je m’en occuperai moi-même. Vous pouvez disposer.’
‘Oui, sire !’

Pas besoin de le répéter deux fois, la jeune femme tourna les talons, non sans jeter un dernier coup d’œil vers le Roi et dévorant son épouse avec un regard chargé d’envie ; visiblement, la Reine avait déjà des demoiselles envieuses de sa position. Un problème pour un autre jour. Serenos savait bien que la position de Reine ou de compagne était destinée à faire des envieux, que ce soit pour des raisons de pouvoir, de prestige ou simplement d’estime personnelle, et qu’il aurait assurément des détracteurs pour sa décision lorsqu’il annoncerait la légitimité de son épouse au grand jour. Pour l’instant, les rumeurs circulaient, tout au plus, et c’était ainsi que Serenos le désirait, parce que cela lui permettait de surveiller les réactions de ses opposants et de mieux protéger Alecto.

Délicatement, il souleva son épouse et la porta vers la petite pièce à l’arrière de la chambre royale, une pièce qui faisait à la fois office de salle d’hygiène mais aussi de méditation. Jaillissant du mur de pierre au fond de la pièce, une tête de sombrechant, le grand oiseau qui symbolise Serenos, fait de pierre faisait couler de l’eau de son bec, remplissant un grand bassin d’eau fraîche. Lentement, le Roi et sa compagne se glissèrent dans cette eau, descendant les marches une par une, jusqu’à ce que le bassin lui arrive jusqu’à la taille. Il déposa doucement sa femme, qui en eu au moins jusqu’au nombril, et il l’embrassa dans le cou.

‘Nous n’allons pas nous présenter devant tous couvert de sueur, n’est-ce pas ?’ la taquina-t-il entre deux baisers.

Il entreprit alors de l’aider à se laver, ses mains glissant aisément sur elle, mais la laissant également se débrouiller si elle décidait de refuser ses douceurs.


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