Je ne sais plus vraiment qui je suis. Je pourrais être n’importe qui. Je peux devenir n’importe qui. Je ne me reflète pas. Prenez-moi en photo, et vous n’aurez alors qu’une masse informe qui apparaîtra. Une masse blanche. Une masse effrayante. Mais ce n’est pas comme si personne ne pouvait me voir. On peut me voir. Telle que je suis. On peut voir mes longs cheveux argentés. Oui, ma chevelure n’est ni blanche, ni grise. C’est un savant mélange entre les deux qui en font un doux argenté. Leurs longueurs sont plutôt importantes, puisqu’ils m’arrivent à hauteur des fesses. Pas toujours facile quand ils s’emmêlent. Mais je ne peux pas me les couper. Même si je les coupais, ils reprendraient cette longueur vingt-quatre heures plus tard. On peut aisément dire que je suis coincée avec mon corps tel qu’il est. Avec mon apparence de ce fameux jour. Sauf les vêtements, je peux m’en fabriquer par la pensée à ma guise heureusement. Car ça ne modifie pas mon physique. Ce qui étonne, ce sont mes yeux. Un rosé-rouge. Je ne sais pas pourquoi ils ont pris cette couleur, mais c’est ainsi. Quand on parvient à me voir, on peut se faire plaisir aux yeux au niveau de ma poitrine. Ce n’est pas pour me vanter, mais j’ai des seins plutôt imposants. Pas hors norme non plus bien sûr. Mais ils sont plus gros qu’une paume de main. Bien plus gros. Et naturels ! Je n’ai rien d’artificiel sur ma petite personne, qu’on se le dise. Une taille fine. Pas comme une guêpe, mais on pourrait s’y méprendre. Et heureusement, j’ai aussi de jolies fesses. Une légère cambrure naturelle du dos qui donne un joli petit popotin rebondi. Je ne sais pas si je dois mon physique avantageux à moi-même ou à mère-nature. Je m’appelais Yuuna. Yuuna Yonohara. J'étais une jolie humaine. Très jolie. Attirante qu'on disait. Je pouvais prétendre à tenter le diable. Mais pourquoi au passé ? Je le peux toujours non ? On ne peut savoir que je suis une âme errante qu'à ce bandeau sur ma tête lorsque je me mets visible. Un bandeau avec un triangle et une sorte de petite aura flottante. C'est ce qui me différencie des vivants en mode visibilité.
Peut-être serait-il utile d’expliquer pourquoi l’on ne peut me voir à chaque instant du jour et de la nuit. Et que l’on ne peut me toucher que si je vous touche également. Mon âge pourrait vous donner une idée. À ce jour, je suis âgée de 235 ans. Mais je ne vieillis plus ne prenant des années. Je suis restée sur l’âge que j’avais ce jour-là. 18 ans. J’ai pour l’éternité 18 ans. Le jour de ma mort. J’avais cru que la mort serait la fin. La fin complète. J’avais tort. Ce n’est que la fin d’une vie, la fin de mon vivant. Mais je suis toujours là. Mon âme est restée. Mon apparence est restée. Je ne me souviens pas de tout. Plus le temps passe, et plus les souvenirs se sont effacés. Je sais que j’ai gardé ma nature souriante. Positive. J’avais tendance à ne jamais voir le mauvais côté. À toujours chercher une solution. À chercher la lumière au bout du tunnel comme on dit. Bien sûr, je suis une jeune fille naïve. Mais quand on a été dorlotée et choyée toute sa vie, on a tendance à faire confiance presque aveuglément. Croire aux belles paroles. Finir par perdre sa virginité bêtement derrière un temple sacré. Je me demande si c’est pour cela qu’on m’a punie ? Qu’on m’a refusé la mort ? J’étais une fleur fragile, timide, réservée. Je rougissais au moindre compliment. Mon cœur s’emballait pour un rien. Honteuse de dévoiler trop de ma peau. Trop sensible surtout. La moindre caresse me faisait l’effet d’un électrochoc. Comment pouvais-je contrôler mon corps ? Contrôler mes nerfs ? Un souffle sur mon cou. Une main égarée au creux de mes reins. Et voilà que je perdais tout contrôle. Je suis trop sensible. Mon corps est trop réceptif. Un défaut que je ne suis pas sûr de pouvoir comblé, même en étant morte. Mon corps s’enflamme au moindre contact. Réclame toujours plus. Et les années, les siècles d’errance n’ont pas amélioré cela. Je me surprends souvent à chercher les situations outrageuses. Dangereuses. Interdites. Immorales. La mort, aurait-elle pervertie mon esprit ? Mon âme, serait-elle souillée ?
Une seule chose est limpide. En dehors de mon propre corps, de mes propres courbes, je n’ai aucune attirance pour un corps féminin. La gente féminine m’indiffère totalement. Mon seul attrait est pour les hommes qui n’ont pas de seins. Et surtout, qui ont un bel organe entre leurs jambes. C’est ça qui me fait prendre mon pied. L’avantage d’être une âme errante, c’est que je peux prendre possession d’un corps. Pas longtemps. Une heure, voir une heure et demie. Après, en général le corps hôte me repousse et laisse l’âme originale reprendre sa place. Les personnes ne se souviennent de rien. Enfin, si, certaines plus sensibles peuvent avoir comme des flashs. Mais ce que je fais avec leurs corps, c’est mon plaisir. Je m’amuse avec ces corps. Comme une marionnettiste. Changer d’apparence, jouer un rôle. C’est un jeu de rôle géant l’univers. Et heureusement que je peux me divertir, la mort aurait vraiment été trop ennuyante vous ne pensez pas ? Serais-je devenue égoïste à me servir d’autrui ? Une mauvaise fille qui se sert des autres pour son plaisir… Je ne trouve pas que ça soit si problématique honnêtement. Je suis morte. Je ne vais pas rester dans un coin à me tourner les pouces. Je ne tue personne. Je ne fais qu’utiliser un corps pour me changer les idées. Pour assouvir une envie. Ou juste tuer le temps. Je suis morte. Je peux donc tout me permettre pas vrai ? Néanmoins, je ne me suis contenter que de posséder des humaines, je n'ai pas encore exploré le reste de cet univers. Les failles sont ressenties, je peux les trouver, mais j'avoue avoir craint de me perdre. De monter au ciel et ne plus pouvoir errer et me divertir. Oui, d'un côté, je désire sans doute trouver la paix. Mais d'un autre côté, j'aime ce que je suis. J'aime profiter de ma mort. J'aimerais en faire plus. En vivre plus encore. Rester sur la Terre pourrait être le choix le plus prudent. Mais je suis morte, et en dehors de voir mon âme s'éteindre, je pense que je devrais pouvoir découvrir ce qui se cache derrière ces failles, ces énergies. Pousser ce voile et quitter la Terre, ma douce Terre. Qui sait, l'avenir nous le dira ?
ps: J'espère ne rien avoir oublié, je crois avoir dépassé le minimum requis par catégorie additionné pour le tout. Désolée si cela ne correspond pas à ce qui est attendu
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