Working duty [ pv Arlan ]

Cela faisait un mois que Miho avait accompli le rêve de sa vie. Il n'était pas question de quelque chose d'incroyable ou de fastueux non. Pour elle, c'était beaucoup plus simple. Son bonheur  consistait à épouser Oguro l'homme de sa vie. Et c'était fait. Depuis un mois maintenant, elle était Madame Kada. Cela faisait bizarre mais en même temps c'était tellement naturel qu'au fond, cela ne changeait pas vraiment grand chose. Elle était avec lui depuis si longtemps qu'elle ne pouvait pas  ou plus imaginer sa vie sans lui. D'ailleurs, pourquoi l'aurait-elle fait ?

Bref, tout cela pour dire que désormais, elle était une femme mariée. Le premier grand projet de » sa vie était accompli. Certes, cela ne garantissait rien mais désormais, elle aspirait à fonder une famille. Oguro le savait et il partageait le même désir. Mais pour autant, il y avait quand même une petite ombre au tableau.

Oguro travaillait dans une banque et avait pris une certaine importance. Son supérieur se dechargeait beaucoup sur lui, lui en demandant toujours plus et ce dernier faisait de son mieux en permanence. Il voulait tout simplement montrer qu'il était compétent et motivé. Du coup, même le voyage de noces s'était réduit au minimum. A vrai dire il n'avait pas encore eu lieu et si tout juste si Oguro avait pu bénéficier de quelques jours de repos.

Miho le comprenait bien sûr mais elle était déçue car depuis leur arrivée en ville ; elle devait partager son désormais mari avec le travail. Ils avaient d'ailleurs déménagé pour cela. Cela commençait à faire beaucoup mais hors de question pour elle de lui reprocher. Dans un coupe, c'était pour le meilleur comme pour le pire.

Néanmoins, on était bien loin de la vie qu'on pouvait imaginer pour un couple de jeune marié. La jeune femme de 26  ans s'en rendait bien compte mais elle n'entendait pas là aussi s'en plaindre. Elle espérait simplement des jours meilleurs. Et elle voulait être la meilleure épouse possible. Comme par exemple en soignant la maison et en faisant en sorte qu'il puisse être  bien quand il rentrait, souvent tard du boulot.Comme aujourd'hui.

IL était déjà 20h22 et elle n'avait pas eu de nouvelles d'Oguro depuis un moment. Ce dernier ne répondait pas et si elle imaginait une réunion tardive, elle s'étonnait qu'il ne lui avait rien dit. Le repas n'attendant plus qu' à être réchauffé, elle attendait donc de ses nouvelles, même si elle n'écartait pas qu'il ait pu repasser boire un verre comme il le faisait parfois après sa journée en compagnie du jeune qu'il formait. Mais là aussi en principe il devait la prévenir. Assisses dans le salon à regarder la t élévision, le portable à portée de main, elle restait malgré tout sereine alors  qu'en ce mis de septembre, il faisait encore doux.

Les postes ingrats ne manquent pas dans le monde du travail, en particulier pour les stagiaires ou les recrues fraîchement embauchées comme Takuma.
Tout juste la vingtaine, il était sous la tutelle d'Oguro Kada, un employé qui jouissait d'une excellente réputation au sein de la banque. Les deux hommes, malgré leur différence de statut au sein de l'entreprise, sont rapidement devenus amis. Au point d'organiser des dîner entre leurs couples respectifs au restaurant où au domicile des Kada.
Déjà durant son adolescence, Takuma possédait un certain charme auprès de la gente féminine. A tel point qu'il changeait régulièrement de petite amie sans pour autant que la chose soit mal percue par son entourage. Il n'était pas du genre à s'en vanter ou de traiter les femmes comme des objets. Ses relations ressemblaient plus à des histoires d'amour infructueuses qu'à des relations d'un soir.
Les affaires de coeur du jeune homme étaient d'ailleurs un sujet de conversation récurrent lors des repas avec son supérieur et son épouse.

Après une journée compliquée, Takuma et son chef avait décidé de faire un arrêt à leur bar habituel pour prendre un verre ensemble. Un gros contrat venait d'être conclut par l'équipe de Kada après de longues semaines de négociations.
Et qui dit nouveau contrat juteux, dit également gros bonus. Un verre en entraîne souvent un autre, surtout lorsque l'euphorie s'empare d'un groupe tout entier.
Takuma avait clairement remarqué que son chef commençait à avoir plus qu'un simple coup dans le nez. Et au lieu de le freiner dans son ivresse, le jeune homme l'encourage même à poursuivre sur sa lancée. Toute l'équipe s'amuse dans un des box du restaurant autour d'une grande table où sont disposés de nombreux plats de grandes qualités et d'alcool haut de gamme.
Les rires résonnaient entre les blagues et autres imitations de célébrités exécutées par les employés de la banque qui mangeaient et buvaient comme des trous. A l'exception de Takuma qui prenait soin de limiter sa consommation d'alcool en prétextant qu'il fallait bien que quelqu'un reste sobre pour raccompagner leur chef chez lui vu son état d'ébriété.

La fête se poursuivi jusqu'à plus de 22h. Après s'être partagé l'addition entre eux, chacun parti dans sa direction à l'exception de Takuma qui s'était dévoué pour ramener son patron chez lui car il connait déjà son adresse.


Connaissant sa femme, elle doit encore être debout à l'attendre.

*DING DONG*

Je presse la sonnerie en patientant quelques secondes avant d'entendre la poignée être actionnée depuis l'intérieur de l'appartement. Comme je m'y attendais, Miho est encore debout.
Visiblement fatiguée, elle est toujours aussi belle. Si mon chef a quelque chose que ses employés peuvent lui envier ce ne sont pas ses compétences mais son épouse. Comment un homme aussi banal à tous les égards est parvenu à épouser une femme aussi parfaite ?
J'ai déjà eu de nombreuses conquêtes dans ma vie, sauf qu'aucune ne lui arrive à la cheville. Elle me plaît depuis le jour où j'ai croisé son regard lors d'un dîner dans ce même appartement. Et ce soir-là, je m'étais juré de tout faire pour l'ajouter à mon tableau de chasse.
Les jeunes femmes d'aujourd'hui sont toutes beaucoup trop éveillées sexuellement, souvent prêtes à assouvir tous leurs fantasmes au bout de quelques semaines de relation. Cela m'a amusé un bon moment... Allez, disons deux ou trois ans. Au lycée déjà il n'en fallait pas beaucoup pour encourager une fille à avoir des rapports sexuels car elles étaient trop facilement influencables.
Alors que Miho est différente. Je ne sais pas comment me l'expliquer. Elle dégage une aura différente des autres femmes, chaleureuse, pure et innocente. Trouver un moyen de la posséder et la faire mienne occupe mes pensées depuis des mois déjà.
Et ce soir est probablement la meilleure opportunité qu'il me sera offerte d'y parvenir.


« Bonsoir, Miho-san. Je suis désolé de m'imposer mais comme vous pouvez le voir, Kada-san n'était pas en état de rentrer tout seul.
Je peux entrer ? »

La connaissant, elle ne dira pas non. Elle ignore qu'elle est sur le point d'ouvrir le portail de sa bergerie à un loup en quête de sa proie dont il a scrupuleusement observé les moindres faits et gestes.


Avec son accord j'entre dans l'appartement et me dirige vers le salon en aidant mon chef qui a du mal à mettre un pied devant l'autre en gardant son bras par-dessus mon épaule. Je le dépose alors délicatement à l'extrémité du sofa.
Ce dernier baragouine dans sa barbe des mots impossible à comprendre. Il risque de s'endormir d'un instant à l'autre.
Sans demander la permission, je m'assois un peu plus loin sur le sofa pour reprendre mon souffle.


« Encore pardon de venir chez vous aussi tard. Je peux rester quelques minutes pour me reposer ?
Je devrais peut-être faire plus de sport car je suis épuisé. »

Me voilà sur place. De ma patience dépendra la réussite de mon plan machiavélique. Une opportunité se présentera ce soir, je le sens.

Miho avait la réponse à ses questions. Pas forcément celles attendues mais au moins, elle avait fini par avoir des nouvelles de son mari. Ce n'était pas  dans ses habitudes de rentrer dans cet état. D'ailleurs, elle était pour le moins  surprise de le voir finalement revenir  comme cela. Oguro n'était pas du genre à se  défoncer la tête ainsi mais très vite, elle avait compris que c'était lié à son travail. Il travaillait sur un gros dossier et quand il avait plus ou moins réussi à dire quelques mots, il avait pu s'expliquer et dire qu'il avait réussi un gros coup. Bon Miho n'avait pas tout compris mais au moins il y avait une explication à tout ceci.  Ce n'était pas une excuse, mais elle pouvait comprendre qu'il ait eu besoin de relâcher la pression.

Et puis il n'était pas seul heureusement. Son fidèle acolyte, Takuma, avait tenu à le raccompagner et c'était une bonne chose pour elle. Malgré tout, elle se voulait rassurée et  d'ailleurs, elle pouvait un peu plus comprendre le scénario de la journée. Le laissant aller installer son mari dans le divan, elle était cependant un peu  intimidée par le contexte. Elle était gênée pour lui. Elle estimait que ce n'était pas digne d'un patron. Ou du moins d'un supérieur hierarchique.  D'ailleurs elle s'empressa de dire

« Désolée si Oguro vous a causé un peu de mal. Il n'a pas vraiment l'habitude de boire mais visiblement vous aviez quelque chose à fêter »

Elle lui sourit. Elle n'allait pas le mettre dehors ou lui refuser  ce qu'il demandait pas maintenant. Ce serait manquer a tous ses devoirs. D'ailleurs elle embraya sur la suite.

« Vous désirez quelque chose à boire ? »

C'était la moindre des politesses. Et puis elle avait appris à fréquenter le jeune homme. Ce n'était pas une mauvaise personne. Et oguro avait l'air de se satisfaire de ses services. Légèrement  détendue d'avoir enfin pu savoir pourquoi oguro ne repondait plus, elle portait des sandales ouvertes aux pieds, d'ou on pouvait voir ses ongles vernis. Ayant une jupe noire arrivant aux genoux, elle avait un chemisier rose avec dessous un top blanc. Plus des sous vetements bien surs. Les ongles des mains vernis aussi, elle avait ses longs cheveux defaits et portait son alliance avec le pendentif en forme de coeur autour du cou que lui avait offert son époux il y a longtemps. Une tenue simple mais qui finalement la résumait parfaitement.

Accepter la proposition de Miho me permettra de rester un peu plus longtemps dans l'appartement, surtout qu'Oguro ne devrait plus pouvoir tenir encore longtemps avant de s'écrouler.

« Oui, volontiers, j'ai la gorge terriblement sèche. »

Malgré son style vestimentaire sobre, seul un aveugle serait insensible au charme qu'elle dégage. Pas une seule fois je l'ai vu porter de tenue mettant réellement ses généreuses formes en valeur.
J'ignore pourquoi elle reste enfermée sur elle-même psychologiquement et d'un point de vue vestimentaire. Mais même dans cette tenue de maison, on peut clairement voir les traits de son opulente poitrine à travers les tissus fins de ces habits.

« Je sais déjà ce que vous allez répondre mais vous devriez arrêter de me tutoyer, je ne suis encore qu'une recrue. »

Ce n'est pas la première fois que la lance sur ce sujet. Elle a toujours refusé d'aller dans mon sens.
Peut-être est-ce pour maintenir une certaine distance entre nous.

« En tout cas, Kada-san a beaucoup de chance d'avoir une épouse aussi dévouée pour s'occuper de lui.
Par contre je crains qu'il ne soit pas en état de remplir ses obligations conjugales ce soir. »

Je n'ai pas l'habitude de la titiller sur le sujet quand nous sommes entre couples. Et je sais que cela va la mettre mal à l'aise. Mon sourire m'a toujours permis de m'en sortir face aux femmes car je peux faire passer les propos les plus douteux comme si de rien n'était quand je m'en équipe.
Chacune de mes paroles seront calculées pour la pousser petit à petit à s'ouvrir à moi ce soir. Ne la brusquons pas, autrement elle risque de se braquer en un instant.

« Oups ! Toutes mes excuses, je crains d'avoir pris un verre de trop également.
Il parait que manger contre les effets de l'alcool. Je ne voudrais pas abuser de votre hospitalité mais est-ce que je peux vous demander de me réchauffer quelque chose ? »

La cuisine est située dans une autre pièce, je vais pouvoir passer à l'action lorsqu'elle ira à l'intérieur.

Miho s'était levé pour aller lui chercher un verre d'eau. C'était la moindre des choses. Revenant vers lui, elle luit endit en souriant avant( de s'asseoir face à lui non loin de son mari qui dormait. Elle ne doutait pas que demain, il allait regretter ses excès. C'était déjà une punition en soi mais elle allait quand même lui faire la remarque. Gentiment certes,mais il ne fallait pas que cela devienne une habitude.

Regardant le jeune homme qui devait avoir 20 ans d'apres ses souvenirs, elle souriait mais était un peu gênée.  Elle restait quelque peu troublée par le fait qu'elle redoutait que le jeune homme puisse en quelque sorte se servir de cela contre son mari. Après tout, il pourrait très bien dire qu'il n'était pas sérieux ou raconter des rumeurs. Il suffisait parfois de peu de choses. Légèrement inquiète, elle crut donc bon de justifier le comportement de son époux tout en continuant de lui dire « vous » par politesse.

« Takuma, vous savez tres bien qu'Oguro est sous pression en ce moment. Peut-être avait il le besoin de se lâcher de manière un peu forcée »

Elle le connaissait oui , mais pas autant ou assez que pour savoir quelle personne il était. Du coup, elle préférait se méfier un peu d'autant que Takuma était un jeune homme qui pouvait avoir en quelque sorte ses airs et ses manies.  Elle le savait assez léger dans son comportement et Oguro avait parfois du le reprendre en main. Du moins c'est ce qu'elle avait cru comprendre. Bref, mieux valait dire les  choses finalement.

« Heu oui ? »

Il avait malgré tout réussi à la decontenancer.Voilà qu'il voulait s'inviter à manger. Et avant cela, il avait été à la limite d'être odieux en faisant un sous entendu plus que léger. Il n'y avait pas besoin de comprendre le double sens, il était clair. Et en même temps avec ce visage presque angélique, on ne pouvait pas s'empecher de se dire  que ce n'était pas possible qu'il puisse penser à mal. Mais bref, dans l'immédiat et au vu du contexte, elle n'allait pas lui refuser cela. De toute façon elle avait préparé quelque chose.

« Pas de soucis »

Se levant, souriante, elle s'éloigna vers la cuisine et commença à réchauffer la soupe avec les morceaux de viande qui étaient dedans ainsi que les nouilles. Au moins, elle n'avait pas fait tout cela pour rien.Lui tournant donc le dos, elle avait laissé son invité dans le salon où il y avait notamment des photos du couple un peu partout.

L'appartement du couple Kada est toujours impeccablement entretenu. J'aime beaucoup leurs photos de couples, surtout celle prise durant leur mariage.
Elles me permettront d'appuyer là où ça fait mal le moment venu.

Un doux parfum s'échappe de la cuisine, Miho doit être en train de s'atteler à faire réchauffer à manger. Je ferai mieux de la rejoindre pour démarrer mon plan.
D'un calme que l'on pourrait qualifier de glacial, je m'approche de Miho par derrière avant de glisser mon visage à côté du sien pour lui dire :

« Je ne mérite pas un tel festin. Belle à damner et véritable cordon bleu.
Si seulement j'étais né quelques années plus tôt... »

Chaque mot, chaque intonation, doivent être contrôlées à la perfection si je veux poursuivre à placer mes insinuations dans éveiller de soupçons chez elle. Les mots ne seront d'ailleurs pas suffisant pour la faire succomber.
De manière subtile, j'avance ma main droite que je pose sur son épaule en humant le doux parfum de sa cuisine. Comme si ce geste était le plus naturel du monde. Un geste que ferait un mari auprès de sa femme.
Je vais la pousser, petit à petit... Mais je finirai par obtenir ce que je désire.

« Pardon ! Je ne sais pas ce qui m'arrive ce soir. Sincèrement. »

Tout en reculant et en effectuant un pas en arrière, je simule une légère glissade pour m'agripper à elle. Je la tire alors vers moi en m'écoulant pour tomber sur le dos et son visage face au mien.
Oui... C'est plus qu'une dernière petite touche.

« Hmmmnnnn ! »

Nos lèvres se touchent de façon naturelle alors que son corps s'écrase sur le mien amortissant sa chute. Enfin, naturelle... J'ai pris soin de calculer mon coup pour que cela arrive.
Sentir sa poitrine opulente sur mon torse est une torture que je suis prêt à supporter en serant les poings. Je pourrai bientôt jouer avec d'une autre façon dans quelques minutes si mon plan suit son cours.
Pour conserver mon rôle de garçon innocent et maintenir dans son esprit la thèse de l'accident, je pose mes mains sur ses épaules pour la repousser quasi immédiatement.

« Je... Mon dieu ! C'était un accident, je le jure. J'ai perdu l'équilibre en glissant sur le carrelage et je...
Qu'est-ce que j'ai fait ? Vous êtes la femme de mon chef ! »

Ce qu'elle n'a pas dû remarquer, c'est que je tenais mon portable pour prendre une photo avant de le ranger rapidement dans ma poche. Cette photo sera la clé de mon stratagème une fois que l'on retournera dans le salon.

Toujours dans mon rôle de faux gentleman, je tends la main à Miho pour l'aider à se relever. Une aide qu'elle refuse, trop troublée par ce qui vient de se passer.

Miho sentait bien que quelque chose n'allait pas. Plus le temps passait, plus le jeune homme la mettait mal à l'aise. Il y avait quelque chose de perturbant dans son attitude et ses propos. Elle n avait encore eu la preuve dans la cuisine. Cette fois, il n'y avait plus de doutes possibles. Etait-ce l'alcool comme il avait l'air de le sous entendre ? Elle ne le savait pas mais elle était clairement pas à son aise et elle finit même par lâcher

« Ecoutez, vous devriez peut-être attendre dans le salon »

Oui, une façon détournée de lui dire  qu'il l'ennuyait .Même poussée à bout, elle restait courtoise.Mais finalement, elle se rendait compte qu'Oguro n'était peut être pas le seul à avoir abusé de l'alcool.Et que sans doute les deux s'étaient tirés vers le bas mutuellement.

« Je vous assure que je peux me débrouiller seule »

C'était clair là non ? Miho voulait le voir s'éloigner d'elle, c'était mieux et plus simple.Elle ne savait pas pourquoi mais le jeune homme suscitait chez elle un sentiment d'inquiétude inhabituelle. Quelque chose était différent.Elle ne savait pas quoi mais elle avait le sentiment de devoir se méfier.

Mais jamais, elle n'aurait pu imaginer ce qui allait se passer. Sans vraiment avoir eu le temps de capter grand chose, voilà qu'elle s'était retrouvée  sur le sol, plus exactement au dessus de lui. Bon sang, mais qu'est ce qu'il avait fait ?Se redressant d'un bond, il avait l'air désolé et confus mais sans doute pas autant qu'elle. Virant au rouge, elle n'avait pas gouté à ce contact certes bref. C'était rien de le dire et il suffisait de l'observer pour comprendre qu'elle se sentait assez mal.

« Je  je pense que vous devriez partir »

Finit-elle par lacher, nettement moins courtoise.Elle avait essayé d'être gentille mais il fallait se mettre à sa place. Un mari qui rentre ivre, un assistant du mari plus jeune qui devait l'être tout autant, du moins elle le pensait, mieux valait arreter les frais.

« Encore merci pour Oguro mais maintenant je vais me débrouiller seule. »

Oui et visiblement ce n'était pas négociable. Sauf qu'évidemment, elle ne savait pas à quel point Takuma avait manifestement eu l'esprit retors.

Je pensais attendre encore un peu, mais elle ne me laisse pas d'autre choix que de jouer carte sur table. Même si je suis en possession d'un moyen parfait de parvenir à mes fins, mon coeur bat à mille à l'heure.
La pression qui règne dans la cuisine est palpable... Je m'approche d'elle qui est visiblement prise de panique et tremblante. Ma présence la met mal à l'aise c'est une évidence. Sauf que je m'en moque désormais, je n'ai plus à faire semblant.

« Non, je pense que je vais rester encore un petit moment.
Oguro n'est pas en état de pouvoir t'aider ce soir. Je me demande même si il en été capable un jour, ce soit être un piètre amant. »

On peut sentir la malice et l'excitation dans mon regard pendant que je la provoque encore une fois. Ma voix reste douce alors que je viens pourtant de laisser tomber le vouvoiement et que mes pensées envers elles sont tout sauf pures.
Une espèce de mélange entre innocence, provocation et perversité se dégage de ma manière de parler et d'agir. Un large sourire aux lèvres, je sors mon portable de ma poche pour lui montrer la photo que j'ai prise quelques secondes avant.
Complètement prise de court, Miho ne sait pas comment réagir. Je profite alors de cette occasion pour l'embrasser une nouvelle fois. Langoureusement, avec passion... Ce n'est pas un simple lèvres contre lèvres accidentel que je cherche mais un baiser d'adulte.
Le portable en train de filmer ce qu'il se passe dans ma main gauche, je place la droite dans son dos pour la bloquer contre moi. Sa poitrine s'écrasant de nouveau contre mon torse.
Ma langue s'insère dans sa bouche en quête de la sienne. Une fois trouvée, elle s'enroule tout autour tel un serpent qui chercherait à étouffer sa proie. Je continue de l'embrasser en stimulant sa langue, ses lèvres et en échangeant ma salive avec la sienne pendant de longues secondes.
Un long et épais filet de salive connecte nos deux bouches alors que je recule ma tête pour la laisser reprendre son souffle.

« Oguro n'a jamais dû t'embrasser comme ça, lui. J'aurais préféré que les choses se passent autrement mais j'ai flashé sur toi à la seconde où je t'ai vu.
Aucune autre femme ne t'arrive à la cheville. Tu es si belle... »

Sans lui laisser le temps de reprendre, je reprends où je me suis arrêté il y a quelques secondes. Durant deux bonnes minutes encore, je continue de l'embrasser de la même manière avant de finir par déposer mes dents sur sa lèvre inférieur pour la mordiller légèrement. Son mari doit être aussi mauvais que tout le monde le pense au lit car ces simples contacts lui font un effet fou.
Je n'ai même pas encore eu à toucher le reste de son corps pour le découvrir. Elle se crispe sur elle même et ses jambes tremblent, comme si elle allait s'effondrer sur le sol de la cuisine. J'arrête alors tout et je me dirige avec elle dans le salon en la tenant par la main.
Oguro dort à poings fermés au bout du sofa, rien n'a changé de son côté.
Une idée malsaine me vient alors en tête pour la corrompre encore plus. Je m'assois à l'autre bout du canapé, toujours avec sa main dans la sienne et je lui dit ;

« On va poursuivre ici, à côté de ton mari. Le pauvre est épuisé et ivre, il faut qu'on garde un oeil sur lui, un accident est si vite arrivé.
Viens me rejoindre, je vais te faire passer une nuit que tu n'oublieras jamais. Sauf si tu préfères le réveiller pour que je lui montre la photo et la vidéo de nous deux nous embrassant. »

Hésitante, paniquée, incapable de penser clairement vu ses réactions, j'espère qu'elle se laissera faire car autrement je risque de devoir être plus physique avec elle pour la soumettre.

Bon, pour Miho, les choses avaient subitement basculé dans quelque chose de bizarre et de tout à fait inquiétant.Elle, qui se méfiait de son invité quelque peu forcé, devait bien admettre que c'était encore pire que tout ce qu'elle avait pu imaginer.D'abord, il n'avait pas hésité à insulter et à moquer son mari. Les masques tombés, il était clair désormais que le jeune homme avait depuis le début une feuille de route différente. Pour elle, désormais, il était clair qu'il avait sans doute tout programmé depuis le début. Elle comme Oguro s'étaient laissés endormir et maintenant, il allait falloir payer la note. Et de quelle manière !

« Je ne vous permets pas de parler ainsi de mon époux »

Mais c'était peine perdue.Déjà, il était venu glisser sa langue dans sa bouche, plusieurs fois, et si elle avait tant bien que mal essayé de résister, c'était en quelque sorte plus par principe qu'autre chose.Elle avait du se resoudre à échanger cet échange salivaire et quand elle avait pu enfin s'éloigner de lui, elle ne masqua pas une sensation de gêne et surtout , pour la première fois, une certaine colère.

« Mais vous êtes fous ma parole »

Oui, il ne pouvait s'agir que de cela. Mais elle n'était pas au bout de ses peines. Prise par le poignet, il la ramena vers le salon , alors qu'elle avait l'impression d'être prise dans un drôle de tourbillon.Oguro était là, allongé dans le salon, mais cela ne semblait pas calmer les ardeurs du jeune homme au contraire. D'autant que maintenant, il lui faisait du chantage.

« Pardon ? Mais c'est vous qui. »

Se  mordant la lèvre, elle se sentait prise au piège de la pire des façons. Refusant néanmoins de rendre les armes, elle se tenait face à lui, se relevant, ;bien décidée à vendre sa peau chèrement.

« Vous me faites du chantage ? Je n'aurais pas de soucis à discuter avec mon mari. Je suis certaine qu'il me croira. Il sait que je n'embrasserai pas d'autres homme de mon plein gré. »

Et puis l'idée de devoir s'offrir à lui la degoutait. Il en était hors de question.Et avec une certaine inquiétude, elle regardait vers son époux qu'elle espérait voir se réveiller et ainsi venir à son secours en quelque sorte. Mais c'était illusoire.

La voir se rebiffer me donne de plus en plus envie de la posséder. Elle est d'une telle naïveté, c'est adorable. Même si elle décide d'en discuter avec son mari, il me reste bien d'autres arguments. Dont celui-là :

« Et si j'envoie cette photo à ses collègues et patrons ? Les apparences comptent énormément dans notre milieu.
Il ne se fera plus respecter par personne jusqu'à finir par être renvoyé. Et le monde de la finance est petit, on se connait tous. »

Son mari est un homme sans véritable caractère, le genre à se laisser faire et baisser la tête devant ses patrons en se pliant devant leurs exigences. Je parie qu'il est hyper timide et sans créativité au lit.
Pour l'avoir côtoyé de près depuis des mois, sa condition physique n'est pas terrible non plus car il est souvent épuisé et couvert de transpiration à mi-journée. Mais oui ! Je tiens sûrement un truc...
Timide, une endurance douteuse... Je peux jouer là-dessus.

« Mes sentiments pour toi son sincères, je t'aime, Miho-san. Je ne demande qu'à avoir une chance de te le prouver.
Je suis d'ailleurs prêt à tout supprimer si tu acceptes un défi. La personne qui fera jouir l'autre le plus vite gagne.
Si tu gagnes : j'efface tout sous tes yeux. Mais si je gagne, nous deviendrons amants. »

Avant même d'attendre sa réponse, je la tire vers moi en l'attrapant par le poignet. Nos visages à quelques centimètres l'un de l'autre, elle doit forcément sentir mon souffle sur ses lèvres. Des lèvres qu'il ne me faudra pas longtemps à embrasser de nouveau.
Elles sont si douces, si pulpeuses. J'aurais aimé la regarder en même temps mais ses yeux sont fermés. De peur ? De frustration ? De dégoût ? Cela ne m'arrête pas. Une main posée délicatement sur mon visage, la seconde descend de son épaule jusqu'à sa taille sur laquelle elle reste quelques secondes.
Mes gestes et mes baisers sont doux, affectueux, comme si je pensais mes mots. Ma main posée sur sa hanche poursuit alors son chemin pour finir sur sa cuisse si douce, si tendre, que l'on pourrait mordre dedans.
Mon autre main, elle, remonte pour se glisser dans sa longue et soyeuse chevelure brune que je caresse avec douceur. Tout n'est que sensualité et délicatesse dans mes gestes.
Après plusieurs minutes durant lesquelles elle semblait se laisser faire, je marque une pause en décollant mes lèvres des siennes. Sa respiration est saccadée, difficile. Son regarde semble un peu perdu, son mari ne doit pas lui démontrer autant de passion.

« Je t'aime, Miho-san, depuis des mois. Laisse-moi te le prouver. Je vais te donner du plaisir avec mes doigts et ma bouche uniquement. Et si tu veux en rester là quand j'aurais terminé, j'effacerai la photo et la vidéo sans te forcer à m'en procurer en échange. D'accord ? »

Même avec tout l'amour qu'elle prétend avoir pour son mari, elle ne pourra pas me résister quand je lui aurais fait découvrir les vrais plaisirs du sexe à travers de multiples orgasmes. Car je suis certain qu'elle n'en a jamais eu de véritable avec son idiot de mari. Je vais jouer sur son côté fleur bleue pour la mettre à l'aise et la corrompre lentement. Elle finira par me manger dans la main et se soumettra à tous mes ordres, aussi pervers et tordus qu'ils puissent être. La transformer sera une expérience incroyable.