Mélinda fronça lentement les sourcils. Le jeune homme se mit à paniquer, en indiquant qu’il s’était trompé, qu’il avait confondu Mélinda avec une autre Mélinda, qui lui ressemblerait beaucoup. Un rire nerveux, forcé, et il essaya de botter en touche, reprochant à Mélinda ses conditions d’hébergement, et demanda ensuite où étaient ses vêtements.
*
C’est vraiment curieux, j’ai l’impression de le connaître, mon instinct me dit que je le connais, mais tous les détails objectifs, tous les signes, me renvoient vers une personne inconnue...*
Surtout, ce qui l’étonnait, c’est que ce jeune homme avait réussi à s’infiltrer en passant les protocoles de sécurité. Il avait été retrouvé errant dans les jardins du manoir, alors qu’il y avait, tout autour de cette dernière, des runes magiques, et des clôtures hautes, empêchant justement les rôdeurs de s’infiltrer. L’endroit était très bien surveillé, et il était donc surprenant que le jeune homme ait pu rentrer. Mélinda ne se l’expliquait pas, surtout que les mages avec qui elle travaillait lui avaient assuré que, peu de temps avant son approche, ils avaient ressenti un pic d’activité magique dans le jardin. Un pic qui n’avait d’ailleurs pas échappé aux autorités, et qui avait amené la vampire à devoir broder une explication auprès des autorités locales pour éviter une inspection des lieux.
Mélinda sentit donc d’emblée que ce Matthieu mentait, et allait lui répondre... Quand elle perçut une activité sanguine prononcée à hauteur de ses cuisses. Il fallait aussi dire qu’elle s’était assise sur le rebord du lit, et s’était légèrement penchée vers lui, adoptant très naturellement une posture sensuelle, et ce d’autant plus que la vampire se parfumait, utilisant un élégant parfum aux aromes sensuelles. Et, même sans ses instincts vampiriques, elle vit clairement la bosse, et sourit alors.
La vampire se redressa donc.
«
Eh bien, eh bien, Monsieur Matthieu, il n’est déjà pas très galant de dire à une femme qu’on l’a confondu avec une autre... »
Elle lui tournait le dos, et récupéra un objet situé sur un meuble. Quand elle se retourna, Matthieu put voir une corde.
«
Mais me prendre pour une idiote, ça, c’est encore pire ! »
La vampire se rapprocha alors, et s’assit sur lui, à califourchon. Elle sentit rapidement Matthieu perdre son calme, rougissant furieusement devant cette proximité. Mélinda se concentra alors, et commença à user des pouvoirs magiques que sa mère vampirique,
Asshaï Warren – que Mélinda avait récemment retrouvé*, lui avait appris.
Ses yeux virèrent au rouge. Si Matthieu avait été, d’une manière ou d’une autre, lié à elle, il ne pourrait pas lutter. Ça, Mélinda l’ignorait, mais elle savait que Matthieu était un Lycan. Or, Asshaï lui avait expliqué que, jadis, les puissants vampires dominaient les Lycans grâce à la magie rouge. Et Mélinda avait en elle le sang d’Asshaï, une vampire très puissante.
«
Tends tes mains contre les barreaux du lit. »
Matthieu obtempéra, et Mélinda en profita pour attacher ses poignets, les nouant sur le lit, puis, tout en souriant, s’allongea à côté de lui. Elle glissa sa main sous le lit, tout en étant à moitié vautrée sur son corps, ses lèvres près des siennes. Sa main ne tarda pas à se poser sur son sexe, et elle le caressa doucement.
«
Pour un homme nerveux, tu es particulièrement bien équipé, Matthieu... Et, pour quelqu’un qui critique mon hospitalité, tu es bien content d’être avec moi. Tu bandes toujours devant des inconnues comme ça, Matthieu ? »
Elle sourit encore, mais Matthieu allait vite constater que les choses n’étaient pas aussi simples. À chaque fois que Mélinda le sentait approcher de l’orgasme (ce qui était très facile pour elle, car il suffisait de se référer à ses pulsations sanguines), elle retirait ses doigts, et reprenait ensuite.
«
Qui es-tu, petit Lycan, hm... ? Dis tout à ta Maîtresse... Comment as-tu pénétré dans ma propriété ? Pourquoi voulais-tu me voir ? Plus de mensonges, petit Lycan, fais confiance à ta Maîtresse... »
Bien sûr, Mélinda aurait pu user de sa magie... Mais le fait est qu’elle ne la maîtrisait pas encore assez pour se lancer dans un interrogatoire détaillé et complet.
Enfin, ce n’était pas grave, car il allait
tout lui avouer ! Face à Mélinda, on ne restait jamais silencieux très longtemps...
* :
Cf. RP « Les Liens Du Sang ».