Son amie n'étais plus là. Disparue, envolée, absente, Valérie fut rapidement mise en face de l'horreur de son comportement, elle venait tout bonnement et simplement de l'abandonnée au milieu du charnier, elle l'avait laissée en arrière, sans la moindre couverture magique, et celle-ci se trouvait désormais à la vue de tout les pires êtres que ce lieu pouvait abriter, avec la plus absente des défenses ! Et elle était encore tremblante de tout cela, terrifiée à l'idée de devoir à aller la retrouver, terrifiée à l'idée de devoir à nouveau faire face à l'une des abomination nécrolithique qui lui avait fait perdre son calme, et l'avait obligée à prendre ses jambes à son cou pour en pas définitivement perdre le peu de santé mentale qui lui restait, ses jambes parvenant à peine à la garder debout à l'heure actuelle. Mais... Ne pas bouger signifiait abandonnée la paladine, signifiait tout simplement la laisser devenir une de ces choses immonde qu'elles avaient put contempler sur leur chemin, voir même finir dans le gosier d'une de ces horreurs, et pour le coup, le simple fait d'imaginer qu'elle était là, à réfléchir entre ses peurs, et le fait de laisser pour morte sa chère et précieuse amie, était une chose qui ne manquait pas de la rendre particulièrement mal à l'aise, honteuse et horriblement déçue de ses propres capacités. Alors c'est tout ce qu'elle était, une froussarde incapable de rester auprès de ceux et celles qu'elle accompagnait au moindre chaos dans le déroulement de son plan ? Non, non ce n'était pas possible, elle ne pouvait pas accepter d'être aussi lâche, aussi inférieur... Mais bon dieu ce qu'elle avait peur.
Elle eut bien du mal à faire le premier pas, dut se faire particulièrement violence, dut réussir à se nourrir de la honte qu'elle ressentait pour outre-passer la terreur ignoble qui avait pénétrée son cœur, et c'est avec la force du désespoir qu'elle parvint enfin à se mettre en marche, posant son pied nu sur la pente qu'elle venait de descendre en hâte, pour rebrousser rapidement chemin, à la recherche de celle qu'elle voulait à tout prix conserver à ses cotés. Chaque pas lui coûtait moralement, mais elle s'armait de courage, et surtout, elle comptait agir le plus prestement possible pour essayer tant bien que mal de se faire pardonner pour ses incroyable erreurs, ses lèvres se mouvant en silence, et ses doigts appelant à elle la chaleur des lieux, la chaude pestilence de ces corps qui se décomposait au loin, pour préparer un sort qu'elle était certaine d'utiliser dés qu'elle aurait retrouver à nouveau la proximité de sa chère Maud. Son pas s'assura, son cœur s'arma d'un courage qui n'avait rien à voir avec celui de la paladine, mais qui était présent seulement parce qu'elle se devait d'être courageuse en cet instant, parce qu'elle se devait, par ses actes, de corriger la couardise avec laquelle elle s'était comportée plus tôt, et rien ne saurait la faire rebrousser chemin ce coup-ci, soit elle récupérait son amie, soit elle allait accepter la juste punition pour sa réaction de pleutre ! Elle approchait de plus en plus de l'entrée du charnier, l'odeur pestilentielle reprenant lentement de ses forces pour lui rappeler les mauvais souvenirs de son premier passage, mais elle ne voulait pas se laisser tromper par ceci, elle ne pouvait se laisser vaincre par sa mémoire... Et elle posa de nouveau le pied sur la pierre suintante des lieux.
« MAUUUUD ! MAUUUUUD ! REPONDS MOIIIII ! »
Adieu discrétion, elle conservait bien la magie qui lui permettait de se voiler au regard de leurs potentiels ennemis, mais elle ne cherchait plus à produire le minimum de bruit possible, elle devait absolument retrouver son alliée, quitte à déclencher les réactions des horreurs qui se trouvaient dans la pièce sous l'effet de sa voix qui traversait les lieux dans un écho des plus dérangeant. Avançant sans s'interrompre, essayant de garder une relative concentration, blindant son esprit sous la force d'une seule et même pensée, celle de retrouver celle qui avait sûrement tant besoin d'elle, et qui se trouvait là, seule, dans le noir et sûrement en plein danger, elle progressait avec le visage tendu par la peur et le remord, gardant l'espoir de ne pas arriver trop tard. Et pour le coup, elle n'eut pas de réponses, mais put, au loin, ouïr quelques sons ténus, quelques bruits de chocs qui lui permirent très rapidement de se douter de la situation qui se produisait plus loin, sur le pont de pierre : La paladine avait été interceptée, ou n'avait pas avancée, et découverte de la magie sacrée, s'était faite immédiatement prise d'assaut par les justes occupants du nécro-bastion, sans espoir de fuite, ce qui l'avait laissée plus ou moins statique, à l'emplacement même où la femme l'avait précédemment abandonnée dans sa terreur. Et cette information fut suffisante, Valérie se mit à courir, de toutes ses forces, mais ce coup-ci pour se porter au secours de son alliée, certaine qu'elle était en capacité de produire quelque chose, d'éminemment dangereux, mais qui leur permettrait de fuir, elle en était certaine, si elle se pressait à agir.
Elle approchait, la lumière qui partait d'elle, et qui lui permettait ainsi de voir dans le lieu sombre et sans éclat, vint lentement à lui offrir la vision sur ce qu'elle n'osait croire, l'amoncellement de ces morts, de ces deux-fois né, autour d'une Maud combative, mais qui présentait lentement une forme d'épuisement de plus en plus claire, comme si elle parvenait désormais à peine à se défendre du bout de sa lance face aux vagues d'ennemis face auxquels elle se devait de faire face. Valérie ne vint rien dire, ne voulut pas la déconcentrée, la laissa encore peiner dans ses mouvements quelques instants, le temps qu'elle puisse enfin la rejoindre, qu'elle puisse enfin se poster auprès d'elle, et agir dans le simple et unique but de la sauver de sa propre erreur, avec dans le regard une leur meurtrière. Elle avait déjà stockée l'un de ses sorts dans une main, prêt à l'emploi, et dont l'usage funeste aura sûrement don de rapidement dégénéré, mais c'est bien pour cela que dans ses derniers instants de courses, elle vint à faire l'appel d'un deuxième sortilège, basé sur la magie céleste, préparant ainsi une fuite rapide, au moment même où elle lanceras le premier pouvoir qu'elle a préparée. Et justement, s'élançant sur les derniers mètres comme jamais, elle vint soudainement couvrir son alliée du sort de dissimulation précédemment utilisé, laissant le lourd héros squelette mettre un grand coup de hache double dans le vent face à cette surprise, puis elle dépassa la paladine aussi dénudée qu'elle, et comme exprimant les termes d'une rage ancestrale, prononça les derniers mots d'activation de sa première magie préparée, oubliant toute conséquence induite à celui-ci :
« K'verian Reeyiys imper Ign ! »
Ce qui suit est un mur de flamme impressionnant, une langue ignée qui vient à se développer de la main de Valérie pour venir embraser le moindre des adversaires présent sur le pont, et commençant même à se déplacer dans la pièce de manière anarchique, venant immédiatement ensuite enflammer les corps en pleine décomposition se trouvant sous elles, et commençant à gagner de plus en plus en intensité, se nourrissant de la chair putride de leurs adversaires pour monter en puissance. C'est un incendie, elle vient littéralement de transformer le charnier en un immense crématorium, et si la chaleur y était déjà surprenante, celle-ci ne peut que devenir étouffante en un instant, se préparant même à les dé-sécher rapidement si les deux femmes ne pratiquent pas une rapide retraite ! C'est là que vient le deuxième sort de Valérie, car désormais sûre que rien ne viendra les interrompre dans les environs, le tout déjà en train de se laisser emporter dans les flammes impérieuses de son pouvoir, elle se retourne pour attraper Maud dans ses bras, la serrant tout contre elle, et avec une force impressionnante de la part du corps fin de la demoiselle, alors qu'elle finit d'incanter ses dernières appellations mystiques, afin de déclencher les effets célestes. En un instant, elle prend une grande impulsion, et rapidement sa conscience devient un éclair, puis son corps, puis celui de Maud, elle mut l'intégralité de leur personnes en un seul grand mouvement, droit, rapide, et puissant. Elle sait que la sortie est droit devant, elle sait quelle distance elle se doit d'accomplir, et ces éléments en tête, c'est en un instant, et dans un fracas impressionnant, que les deux femmes traversent le tout nouveau crématorium pour atterrir plus ou moins adroitement dans l'excavation descendante, commençant à y rouler durement, Valérie prenant soin de conserver la femme contre elle, incapable d'accepter toutes ses erreurs passées.
Elles rebondissent contre la pierre froide, roulent rapidement en direction de la zone moins pentue des lieux, et c'est bien avec quelques gémissements de douleur que Valérie accueille les rebonds et les frottements de son corps contre ce sol rude, mais elle n'y voit qu'une juste punition, avant que lentement tout ceci ne devienne plus qu'une chute légère, puis inexistante. Elles sont deux, hors de danger, et Valérie met un peu de temps à s'en rendre compte, ne sachant trop quoi penser de tout cela, de l'énorme quantité d'énergie qu'elle vient de dépenser, du fait que plus haut, la salle doit s'être transformer en le plus grand bûcher jamais créé, ou qu'elle a réussit, malgré son incroyable erreur, et sa couardise évidente, à tirer son alliée d'une mort imminente et douloureuse. Mais avant même que quoi que ce soit ne soit dit, elle vint à ré-affirmer son emprise sur le corps de la belle Maud, elle vint la serrer chaleureusement contre son cœur, vint l'écraser contre sa poitrine nue, oubliant les éraflures, les blessures, les à-coups dans son dos, et se concentré uniquement sur la forme de la jeune et charmante paladine, ne sachant comment s'exprimer auprès d'elle, comment lui dire à quel point elle s'en voulait de l'avoir laissée là-bas, et comme elle était heureuse de l'avoir à nouveau à ses cotés. Et finalement, elle ne parvient même pas à exprimer autre chose qu'un sanglot, car, tout en continuant de la serrer contre sa peau nue, tout en conservant ce délicat et divin contact entre elles, tout en se laissant complètement aller dans l'appréciation de la chair somptueuse, douce, et si réconfortante de Maud, écrasant la sienne, elle ne parvient qu'à répéter quelques mots, noyés dans les larmes.
« Pardon Maud... Oh pardon pardon pardon... Je m'en veux, pardon... J'ai été si... si inutile, si stupide... pardon. »